Le "8h30 franceinfo" de Sylvain Maillard du vendredi 17 novembre 2023

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Le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale et député de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo" du vendredi 17 novembre 2023.

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00:00 Bonjour Sylvain Maillard. Bonjour. Est-ce qu'Emmanuel Macron ne va pas se sentir un petit peu seul aujourd'hui pour les troisième édition des rencontres de Saint-Denis ?
00:08 Ses opposants, certains en tout cas, sèchent le rendez-vous. Manuel Bompard pour LFI, le socialiste Olivier Faure, le républicain Éric Ciotti.
00:17 Décidément, c'est un peu comme le CNR, ces initiatives, elles font un peu pchit parfois.
00:22 Je crois surtout qu'ils font une faute politique à ne pas venir discuter autour du président de la République de thèmes qui intéressent évidemment tous les Français.
00:31 On parle par exemple de la décentralisation où le président de la République a mandaté Éric Woerth pour porter ces thématiques,
00:37 sur lesquelles ils se sont tous entendus d'ailleurs lors de cette première rencontre de Saint-Denis.
00:41 On voit bien que c'est une posture politique qui, à mon avis, est une faute.
00:45 Et j'imagine les électeurs LR, les électeurs socialistes qui se disent "mais je ne serais même pas représenté".
00:51 – Mais normalement il y a le Parlement pour être représenté.
00:53 – Non mais je crois que c'est profondément le CNR.
00:55 – Vous-même vous êtes député, il y a le Parlement.
00:57 – Bien sûr, mais il y a le temps du Parlement et il y a un temps extrêmement politique dans des discussions avec les partis.
01:03 Qu'est-ce qu'on a à perdre à travailler sur la décentralisation ?
01:09 Quel est le temps à perdre de travailler sur la politique internationale ?
01:14 Au fond, ils ne sont pas à la table, ils refusent le débat politique, ils s'effacent.
01:19 Je crois que c'est aussi un symbole de ce qui est devenu la vie politique en réalité.
01:22 Ces deux grands partis qui ont été deux grands partis de gouvernement de la Ve République,
01:25 les socialistes et les LR, au fond, ne veulent plus faire partie de l'écriture politique actuelle et future.
01:33 – Mais Sylvain Maillard, vous considérez que jusqu'à présent ces rencontres ont débouché sur des avancées politiques majeures.
01:37 On peut se poser la question, il y a notamment au menu de cette rencontre aujourd'hui,
01:41 l'élargissement du champ du référendum à l'immigration.
01:44 Est-ce que c'est sérieux alors qu'une loi sur le sujet est en ce moment examinée au Parlement ?
01:49 Vous allez aller au bout sur cette idée d'élargissement du référendum ?
01:52 – Plein de questions que vous me posez en même temps.
01:54 Je vois que sur trois points qui étaient essentiels à Saint-Denis, les discussions ont parfaitement avancé.
01:59 C'est-à-dire la conférence sociale qui a été décidée lors de la première conférence de Saint-Denis et mise en place.
02:06 Là, les discussions sur l'international, je crois, ont fait l'unanimité sur les positions internationales.
02:13 Et puis le principe de modifier nos institutions, par exemple au référendum, à travers la décentralisation,
02:21 ça c'est en train d'être mis en place avec la mission d'Eric Wörth, je vous en ai parlé tout à l'heure,
02:26 mais aussi avec l'idée d'élargir le champ du référendum aux questions sociales.
02:31 Donc ça pourrait tout à fait être une question que nous posons au cours d'un référendum,
02:35 mais déjà il faut changer, modifier la constitution pour faire en sorte que
02:39 un référendum sur des questions sociales puisse être posé.
02:42 – Donc vous voulez aller au bout, cette idée d'un référendum,
02:44 ce n'est pas juste de l'affichage pour faire plaisir à la droite ?
02:47 – Non, je crois pareil que sur… je crois qu'il faut donner,
02:52 on a besoin de plus de respiration démocratique,
02:55 – Et ce serait quoi une question sur l'immigration ?
02:57 – Donner plus la parole aux Français, c'est pas forcément donner, c'est juste dire…
03:01 – Un référendum c'est quand même un oui ou non.
03:04 – Exactement, donc on ira sur le champ social.
03:06 – Quel genre de questions se pourrait poser ?
03:07 – À l'heure actuelle, il n'est pas possible de poser une question référendaire sur le champ social.
03:11 Nous nous voulons ouvrir au champ social.
03:13 – Non mais là vous nous parlez de tuyauterie,
03:14 moi je vous demande qu'est-ce que vous allez mettre dans le tuyau ?
03:16 S'il y a un référendum sur l'immigration, à quoi pensez-vous réellement ?
03:18 – C'est exactement ce que veulent, les discussions qu'il doit y avoir à Saint-Denis,
03:23 de dire si on va vers les référendums, par exemple,
03:27 quelles pourraient être les premières questions que nous poserions aux Français.
03:31 C'est ça ces discussions à Saint-Denis, c'est pas de savoir, d'établir quelle…
03:35 – Mais sur l'immigration ça ne va pas être pour ou contre l'immigration,
03:38 la question est bien plus complexe, ça va être bien.
03:40 – Bien entendu, on y viendra sûrement sur le projet de loi,
03:43 évidemment c'est plus complexe, mais le référendum est une question,
03:47 parfois vous avez raison, qui peut être binaire,
03:49 mais qui peut être sur des questions sociales,
03:51 qui peuvent être des questions importantes, des positionnements politiques importants,
03:55 et on n'a jamais rien à craindre de demander aux Français ce qu'ils en pensent.
03:59 – Non mais pourquoi par exemple le Président a aussi évoqué
04:02 l'élargissement du référendum au sujet de la fin de vie,
04:04 alors que là aussi il y a une loi en préparation, on a du mal à comprendre,
04:09 le sujet de la fin de vie va être tranché par une loi ou par un référendum ?
04:13 – À titre personnel je souhaite que ce soit un débat au Parlement, pourquoi ?
04:17 Parce que je crois que c'est l'occasion de faire un débat très digne,
04:22 un débat profond, c'est un débat intime,
04:25 et qui permettra de voir toutes les facettes de ce que modifierait une loi sur la fin de vie.
04:31 Donc je crois que c'est important que ce soit un débat au Sénat et à l'Assemblée nationale.
04:34 – Mais c'est tranché ou pas ?
04:35 – Et quand on débat au Sénat et à l'Assemblée nationale,
04:37 c'est un débat dont s'en parle l'ensemble des Français,
04:40 et dont on peut montrer les différentes facettes,
04:42 les différents articles que nous porterons.
04:45 Donc non, ce n'est pas encore tranché,
04:47 le Président de la République s'est engagé au fait de porter un projet de loi fin de vie,
04:52 et ce sera porté au Conseil des ministres dans les prochaines semaines.
04:55 – En décembre c'est ça au Conseil des ministres, comme a annoncé le gouvernement ?
04:59 – Actuellement je n'ai pas la date exacte,
05:01 mais en tout cas c'est dans les prochaines semaines, oui.
05:03 – Pour justifier son absence à Saint-Denis,
05:05 aujourd'hui Éric Ciotti invoque notamment l'absence du Président dimanche dernier
05:08 à la manifestation contre l'antisémitisme.
05:10 Avant-hier ensuite, Emmanuel Macron a avancé une fois de plus cet argument
05:14 pour se justifier, préserver l'unité nationale.
05:17 En quoi participer à cette marche était une menace pour l'unité de la nation ?
05:21 – D'abord je pense que c'est vraiment un mauvais argument de dire
05:25 "je ne viens pas à Saint-Denis parce que le Président de la République
05:27 n'était pas présent à la marche".
05:28 Je crois qu'on mélange tout.
05:30 Le Président de la République l'a dit très tôt
05:33 parce que le Président de la République estime que sa place n'est pas
05:36 dans une manifestation, mais il a toujours soutenu cette manifestation,
05:40 toujours été à nos côtés, encouragé la Présidente.
05:45 On est entre nous, je vais vous le dire,
05:47 dès le mardi qui a précédé la manifestation,
05:51 j'étais avec le Président de la République, avec Yael Bournepivé,
05:54 il l'a félicité de son initiative et celle du Président de l'Archive
05:57 en disant que c'était une excellente idée
05:59 et qu'il était évidemment 100% avec nous.
06:02 Donc ça a toujours été très clair.
06:04 Sur l'antisémitisme, qui peut reprocher quoi que ce soit à Emmanuel Macron ?
06:08 Il a toujours été très clair sur la lutte contre l'antisémitisme.
06:12 - Mais c'est pas parce qu'il craignait de braquer la communauté musulmane
06:15 et dans ce cas pourquoi ne pas le dire clairement ?
06:18 Sauf que de ne pas préserver l'unité de la nation.
06:20 - Il n'y a rien à voir, le Président de la République estime
06:23 qu'en tant que Président de la République, ce n'est pas la place
06:26 d'un Président de la République d'aller manifester.
06:28 Lui doit être dans l'action.
06:30 Moi je le redis encore une fois,
06:32 vous savez, en décembre 2019, j'ai porté une résolution
06:36 qui fait que dans la loi, l'antisionisme est une forme d'antisémitisme.
06:40 C'était une résolution difficile à passer à ce moment-là.
06:43 D'ailleurs maintenant, tout le monde est d'accord dessus, à part LFI,
06:45 tout le monde la voterait à l'unanimité.
06:47 Mais le Président de la République était en soutien, je m'en souviens,
06:50 avec moi, à mes côtés, pour porter cette résolution.
06:53 - C'est pas tellement la lutte contre l'antisémitisme qui pose question
06:57 dans l'attitude d'Emmanuel Macron, c'est plutôt,
06:59 par exemple, a-t-il été influencé par la venue à l'Élysée
07:03 de l'humoriste controversé Yacine Bellatar,
07:06 qui selon L'Express, a mis en garde l'Élysée sur le fait
07:08 que la présence du Président serait une erreur,
07:10 donnerait aux quartiers des raisons de s'enflammer.
07:13 - Ça n'a strictement rien à voir. Je vous le redis,
07:15 le Président de la République a pris la décision
07:17 de ne pas venir à la manifestation, dans les minutes qui ont suivi,
07:22 enfin quelques minutes plus, que l'annonce de la manifestation.
07:26 Ça n'a strictement rien à voir.
07:28 Je crois qu'il ne faut pas tout mélanger.
07:29 Je vous le redis, c'est une position de principe,
07:31 le Président de la République, et ça a toujours été ainsi,
07:34 le Président de la République ne va pas à la manifestation.
07:36 - Mais juste un mot, Sylvain, manière d'appeler.
07:38 - En fait, ce qui m'embête, je vais être très concret,
07:41 ce qui me gêne, c'est que cette manifestation,
07:43 c'était un moment extrêmement fort.
07:45 Il y a 200 000 Français qui sont venus partout en France
07:47 dire "stop" à l'antisémitisme. Nous, on combat l'antisémitisme.
07:50 On n'est pas là pour savoir qui est là ou pas là,
07:52 on est tous là, derrière le Président de la République.
07:54 Il l'a dit, il l'a écrit, en disant qu'il était à nos côtés,
07:57 qu'il se battait contre l'antisémitisme.
08:00 Et donc, au fond, je ne veux pas qu'on gâche, en fait,
08:03 ce moment de sursaut national qui dit qu'on ne peut pas
08:06 continuer à avoir 2000 actes antisémites en un mois.
08:10 Tout simplement, donc, cherchons ce qui nous rassemble,
08:13 et ça nous rassemble, plutôt que ce qui nous divise,
08:16 où vraiment, honnêtement, je trouve que c'est un point
08:18 honnêtement extrêmement annexe.
08:19 - Et ce qui nous rassemble là tout de suite, Sylvain Maillard,
08:21 c'est le Fil info de Maureen Suynard à 8h41.
08:24 - 82 propositions dans le rapport final de la CIVIS,
08:28 la Commission indépendante sur l'inceste et les violences
08:30 sexuelles faites aux enfants.
08:32 Trois ans après sa création, elle demande notamment
08:34 l'imprescribilité des faits pour que les plaintes
08:37 puissent être déposées tout au long de la vie.
08:39 La nourriture et l'eau sont quasi inexistantes
08:42 dans la bande de Gaza et il y a un risque immédiat
08:44 de famine, affirme l'ONU.
08:46 Alerte alors que l'offensive israélienne se poursuit,
08:49 notamment dans l'hôpital Al-Shifa de Gaza.
08:51 Christophe Béchu avait annoncé hier la préparation
08:54 d'un fonds d'urgence exceptionnel pour les habitants
08:56 sinistrés de Bretagne après les passages
08:58 des tempêtes Kiran et Domingos.
09:00 Le ministre de la Transition écologique précise
09:03 que ce sont 50 millions d'euros qui sont débloqués.
09:06 Un Français sur deux a l'intention de participer
09:08 au Black Friday, résultat d'une étude du CREDOG
09:11 que France Info vous dévoile ce matin.
09:13 Ce sont les plus jeunes qui se disent les plus intéressés,
09:16 notamment par les ventes en ligne.
09:18 L'événement commercial vient des Etats-Unis,
09:20 Rabhais le dernier mois du week-end du mois de novembre
09:23 aussi accusé de pousser à la consommation.
09:26 Toujours avec Sylvain Maillard,
09:36 président des députés Renaissance à l'Assemblée nationale.
09:38 On parlait à l'instant de l'Elysée,
09:40 qui a reçu Yacine Belattar, cet humoriste
09:42 qui a été condamné à 4 mois de prison avec sursis
09:44 pour menace de mort notamment.
09:46 Il s'était illustré aussi par cette formule
09:48 "Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice"
09:50 après les attentats.
09:51 Vous trouvez ça normal, pertinent
09:53 qu'il soit reçu à l'Elysée par des conseillers du président ?
09:56 Je le regrette, je le regrette.
09:58 Tout simplement.
09:59 Pourquoi vous le regrettez ?
10:01 Je regrette parce que je pense que
10:03 sa place n'est pas d'être reçue
10:07 par des collaborateurs de l'Elysée.
10:09 Peut-être que des conseillers d'Emmanuel Macron
10:11 prennent des initiatives qu'ils n'auraient pas dû prendre
10:13 ou c'est le président qui peut...
10:15 Je pense que le président n'a rien à voir
10:17 avec cette initiative.
10:18 Il y a un temps, il était en odeur de sainteté à l'Elysée.
10:20 Il a été mis en avant notamment par Emmanuel Macron.
10:25 Je ne peux pas être plus clair.
10:27 Je le regrette.
10:28 Parlons de la loi immigration.
10:30 Elle a été votée par le Sénat
10:31 dans une version considérablement durcie.
10:33 Gérald Darmanin a-t-il tout cédé à la droite ?
10:35 D'abord, c'est le Sénat qui a décidé
10:38 et qui vote un texte.
10:40 Ils font ce qu'ils veulent au Sénat.
10:42 D'ailleurs, je dois le noter,
10:44 il y a des avancées intéressantes
10:46 pour ce qui a voté le Sénat.
10:48 J'ai toujours dit, mon groupe Renaissance a toujours dit
10:50 que nous ce que nous voulons,
10:52 c'est adopter un texte
10:54 qui est celui qui a été voté au Conseil des ministres.
10:59 C'est-à-dire un texte d'efficacité
11:01 qui nous permet d'abord...
11:03 C'est un texte qui permettra de simplifier les procédures
11:06 administratives pour les OQTF,
11:10 donc ceux qui n'ont pas vocation à rester en France.
11:12 C'est d'abord ça ce texte.
11:13 Et puis aussi un texte d'efficacité
11:15 pour régulariser ceux qui travaillent
11:17 dans les métiers en tension, pour mieux les accueillir.
11:19 – Ça c'était l'article 3, qui a été remplacé par le 4 bis.
11:21 Là encore, est-ce que vous allez revenir sur la version initiale ?
11:25 – Oui, nous aurons une écriture,
11:27 nous sommes en train de travailler sur une écriture
11:29 avec le rapporteur général Florent Boudet,
11:31 une écriture qui nous permette d'avoir une mesure
11:34 qui fonctionne, avec un texte puissant.
11:36 Nous devons mieux accueillir ceux qui viennent
11:38 travailler dans nos entreprises.
11:40 Il n'y a pas une entreprise en France,
11:42 montrez-moi une entreprise en France
11:43 qui travaille sans étranger.
11:44 Est-ce qu'il y a un hôpital en France qui fonctionne ?
11:46 – Vous avez des entreprises ?
11:47 – Oui, mais bien sûr, moi comme d'autres,
11:49 nous fonctionnons évidemment tous avec des travailleurs étrangers.
11:53 On les remercie, parce que sinon,
11:54 comment fonctionnerait notre système ?
11:56 – Des travailleurs irréguliers en l'occurrence ?
11:58 – Non, mais non.
11:59 En fait, comment ça se passe ?
12:01 Je vais être très concret.
12:03 On a des travailleurs qui travaillent,
12:05 qui ont des papiers, et qui ont parfois aussi des difficultés.
12:08 C'est ce qui nous remonte partout sur le terrain,
12:10 des difficultés, avoir des rendez-vous à la préfecture
12:13 pour renouveler leurs papiers.
12:14 On a ça aussi beaucoup.
12:16 Ce que nous souhaitons, d'une façon plus globale,
12:19 c'est de faire en sorte que ceux qui viennent travailler
12:22 dans les métiers en tension, dont on a besoin
12:24 pour faire fonctionner nos entreprises,
12:25 nos hôpitaux, nos services publics,
12:27 nous avons besoin de mieux les accueillir.
12:29 Dans la loi.
12:30 – Et donc comment vous allez vous permettre de souffrir ?
12:31 – Dans la loi, il y aura des cours de langue,
12:32 une obligation de langue.
12:33 Vous savez, moi j'y suis très attaché.
12:34 Moi-même, j'étais il y a quelques années, il y a 25 ans,
12:39 j'ai eu la même chose quand je suis parti en Allemagne.
12:41 J'ai eu des cours de langue où on apprenait,
12:43 des cours payés par l'État allemand,
12:45 qui me permettaient, j'étais avec des migrants afghans, irakiens,
12:49 et on apprenait l'allemand parce que c'était essentiel,
12:52 l'idée était simple, comment s'intégrer dans un pays
12:55 si on ne maîtrise pas la langue ?
12:57 En France, nous avons évidemment amélioré le dispositif
13:01 avec la loi Gerard Collomb il y a quelques années,
13:04 mais il nous faut aller plus loin.
13:05 – Et sur la régularisation, comment vous allez faire ?
13:07 Vous allez assouplir l'article réécrit par le Sénat ?
13:10 Le préfet aura moins de pouvoir ?
13:13 – Dans le texte originel de la loi, on a créé un droit opposable.
13:20 – Le Sénat a supprimé ce droit opposable et a donné un pouvoir au préfet de décider.
13:24 – Un pouvoir discrétionnaire au préfet.
13:26 Nous nous proposons une autre solution, c'est-à-dire de mettre dans la loi,
13:30 dans cet article 3 ou quel que soit le numéro de cet article,
13:33 mettre l'ensemble des dispositions qui donneraient droit à régularisation,
13:37 avec des principes très clairs, que nous allons voter dans la loi,
13:39 et par contre le préfet pourrait à n'importe quel moment arrêter une procédure
13:44 pour différentes raisons avec un pouvoir discrétionnaire.
13:48 – Et vous allez rétablir l'aide médicale d'État ?
13:50 – Du coup, je pense qu'on trouve un équilibre qui nous semble essentiel
13:52 et qui, je crois, va permettre à une majorité de l'Assemblée de voter cet article.
13:57 – Et l'aide médicale d'État, vous allez la rétablir ?
13:59 Elle a été transformée en aide médicale d'urgence ?
14:01 – Bien sûr, on l'a toujours dit, nous sommes très attachés à l'aide médicale,
14:04 d'abord pour des raisons humanitaires, ça nous semble essentiel,
14:08 nous soignons les gens, c'est comme ça,
14:10 mais c'est aussi une question de santé publique, c'est notre intérêt,
14:13 c'est notre intérêt de soigner tout le monde.
14:16 Qu'est-ce qu'on veut ? On veut que, on voit maintenant ressurgir la tuberculose.
14:20 Évidemment qu'il faut soigner ceux qui sont infectés,
14:24 donc oui, nous allons la rétablir, évidemment.
14:27 Par contre, juste terminé là-dessus,
14:29 est-ce qu'on ne peut pas faire qu'elle soit plus efficace ?
14:33 On a un rapport Stéphanie et Évain qui sera communiqué à la Première Ministre début décembre,
14:39 nous allons regarder si on peut la faire évoluer.
14:42 Mais dans ce texte-là, d'ailleurs c'est un teint cavalier,
14:45 évidemment nous ne modifions pas la ME.
14:47 – Vous aviez donc votre texte au départ, la droite en a proposé un autre au Sénat,
14:51 vous dites que désormais à l'Assemblée, vous allez rééquilibrer ce texte,
14:54 mais évidemment vous n'allez ni satisfaire totalement la droite,
14:57 ni satisfaire complètement la gauche, avec qui allez-vous voter ce texte ?
15:00 Allez-vous avoir besoin éventuellement de passer en France à travers un 49-3 ?
15:04 – Je remets modo, on ne veut pas équilibrer un texte, on veut un texte d'efficacité.
15:08 Donc tout ce qu'on nous vote…
15:09 – Vous avez besoin de partenaires politiques, c'est ce que j'entends.
15:11 – J'entends votre question, mais je veux juste préciser des choses,
15:13 on ne fait pas un texte d'équilibre, on fait un texte qui fonctionne,
15:17 un texte puissant, un texte qui permette vraiment de simplifier les procédures
15:20 et de faire en sorte que celui qui n'a pas vocation à être en France s'en aille.
15:23 C'est ça ce texte.
15:24 – Mais là, est-ce que vous n'avez pas perdu la tonneuse ?
15:26 – Mais moi j'attends de voir les députés républicains voter contre ce texte,
15:32 un texte de simplification des procédures pour faire en sorte
15:35 que ceux qui n'ont pas vocation à être en France s'en aillent.
15:37 Ils vont voter contre ça ?
15:38 Alors là, ils ne savent plus où ils habitent, c'est ça la vérité.
15:42 Donc oui, j'attends de voir comment ils vont s'en sortir, entre guillemets,
15:46 parce que c'est un texte, au fond, s'ils étaient au pouvoir à ce moment-là,
15:50 ils l'auraient voté, je crois qu'ils auraient aimé pouvoir le porter.
15:53 Donc moi, j'en ai assez des postures.
15:56 Je crois que les Français, ce qu'ils nous demandent,
15:58 d'ailleurs il y avait un sondage dans Opinion Way,
16:01 chez vos confrères du Parisien, il y a la semaine dernière,
16:04 qui disait "c'est très attendu par les Français".
16:06 Très attendu, l'article 3 aussi, mais évidemment,
16:10 le fait que les étrangers qui n'ont pas vocation à être en France s'en aillent.
16:14 – Et si la droite ne le votait pas, est-ce que le 49-3 serait un échec pour vous ?
16:18 – Moi je suis convaincu que nous aurons une majorité à l'Assemblée nationale
16:22 pour voter ce texte, convaincu.
16:24 C'est mon travail aussi de trouver une majorité,
16:27 mais moi je suis convaincu que nous aurons une majorité.
16:29 – Et est-ce qu'il sera adopté avant Noël et via une procédure particulière ?
16:31 On parle de la procédure du temps législatif programmé,
16:34 qui permet de fixer la durée des débats à l'avance ?
16:37 – Pour ça, il faut que l'ensemble des groupes soient d'accord
16:39 pour un temps législatif programmé.
16:41 Je vais évidemment le demander mardi prochain,
16:44 mais il faut que l'ensemble des groupes le souhaitent.
16:46 En tout cas une majorité, pas l'ensemble, pardon,
16:48 une majorité des groupes le souhaitent.
16:50 On verra, il faut une majorité, on va voir ce que disent les Républicains,
16:55 on verra ce que disent les socialistes, ça va être intéressant.
16:58 Mais oui, je souhaite que le texte soit adopté avant la fin de l'année.
17:01 – Sylvain Maillard, président des députés, Renaissance à l'Assemblée,
17:03 on se retrouve dans un instant après le fil info de Maureen Signard à 8h50.
17:07 [Générique]
17:08 – Ce sont les corps de deux otages qui ont été retrouvés dans la bande de Gaza en 24 heures.
17:12 L'armée israélienne parle d'une habitante d'un kiboutz
17:15 retrouvée près de l'hôpital Al-Shifa de Gaza,
17:18 et d'une militaire ces dernières heures.
17:20 L'armée israélienne mène aussi une opération importante en Cisjordanie occupée
17:24 dans le camp de Djenine, considéré comme un bastion de mouvement armé palestinien.
17:29 L'attention se concentre sur le Proche-Orient, les livraisons d'armes aussi, selon l'Ukraine.
17:34 Le président Volo Demirzhelensky affirme que les approvisionnements en obus
17:38 baissent dangereusement pour son pays.
17:40 Cinq départements sont toujours en vigilance orange ce matin,
17:43 le Pas-de-Calais, le Nord, la Charente-Maritime et la Vendée,
17:46 là pour des risques de crues, et la Haute-Corse, à cause du vent,
17:49 des rafales à plus de 160 km/h déjà enregistrées.
17:53 Le rappeur américain peut être dédié, visé par une plainte pour viol et violence physique.
17:58 C'est son ancienne compagne, la chanteuse de R'n'B KC, qui l'accuse.
18:01 Elle dit avoir été victime pendant plus de 10 ans.
18:04 Le musicien nie les faits.
18:07 [Musique]
18:09 France Info
18:11 Le 8 tremble France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
18:15 Toujours avec Sylvain Maillard, président des députés Renaissance à l'Assemblée Nationale.
18:18 Le ministre des Armées Sébastien Lecornu est en pleine tournée au Proche-Orient.
18:22 C'est pour clarifier la position du président ?
18:26 Que le ministre des Armées fasse le tour de nos alliés et aille en discussion,
18:32 je pense que c'est de bonne alloi, c'est important que nous réaffirmons notre présence
18:37 et puis écouter nos partenaires sur leurs besoins, je pense que c'est important.
18:41 Est-ce que ce n'était pas nécessaire, parce que plusieurs propos contradictoires du président
18:45 ont semé le trou ces derniers jours, on est passé d'un soutien ferme à Israël
18:48 à des mots beaucoup plus durs, dans lesquels Emmanuel Macron exhortait l'État hébreu
18:52 à arrêter de bombarder des bébés à Gaza, de "il faut cesser le feu"
18:56 à "il faut mettre le Hamas hors d'état de nuire".
18:59 Quelle est la ligne de la France ?
19:01 La ligne du président de la République, c'est-à-dire la ligne de la majorité,
19:04 on est unis derrière cette ligne, elle est sur quatre points.
19:07 D'abord, premier point, dire qu'Israël a le droit de se défendre.
19:11 Le dire et le redire, Israël a le droit de se défendre.
19:14 Deuxièmement, le sort de nos otages est quelque chose qui est essentiel
19:18 dans les discussions qu'ont à l'heure actuelle le président de la République,
19:22 le quai d'Orsay, je ne peux pas en dire beaucoup plus,
19:25 mais c'est une obsession, c'est notre obsession, sauver nos otages.
19:28 Troisième point important, nous souhaitons des trêves humanitaires
19:31 pour permettre le ravitaillement des Gazaouis.
19:34 Ils sont dans une situation, vous le savez, extrêmement difficile.
19:38 Des trêves humanitaires ou un "cesser le feu" Sylvain Maillard, c'est pas clair ?
19:41 Il faut que nous laissions les camions rentrer
19:45 et pouvoir livrer l'ensemble du matériel nécessaire
19:49 pour que les Gazaouis puissent survivre.
19:51 Donc pour nous, ça nous semble essentiel.
19:53 On ne va pas partir dans les conjectures de "faut-il un arrêt pendant 2h, dans 3h ?"
20:01 ça ce n'est pas moi de le déterminer.
20:03 Il est essentiel, il faut une centaine de camions
20:06 qui passent par jour au minimum pour ravitailler les Gazaouis,
20:09 il faut que cette centaine de camions puisse passer.
20:12 Et votre quatrième point ?
20:13 Le quatrième point, c'est évidemment avoir une solution politique.
20:15 On ne peut pas rester dans la situation actuelle
20:18 s'il n'y a pas une perspective politique.
20:20 Et donc le Président discute évidemment avec l'ensemble des acteurs.
20:25 Moi je le dis, il n'y aura pas de solution politique
20:27 en dehors d'une décision qui viendra des Israéliens et des Palestiniens sur place.
20:32 Et il faut que les pays aux alentours,
20:34 évidemment les Saoudiens, les Jordaniens, les Égyptiens,
20:38 soient parties prenantes et les Américains et les Français doivent être en accompagnement.
20:42 Mais la solution politique, si il y a une solution politique,
20:46 elle ne peut venir que du terrain, et du terrain là-bas.
20:48 Le procès du garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, est terminé.
20:51 La Cour de justice de la République rendra sa décision le 29 novembre.
20:55 Mais Elisabeth Borne a déjà prévenu, s'il était condamné,
20:58 la règle c'est qu'il devrait démissionner.
21:00 Vous dites la même chose que la Première Ministre ?
21:02 Ce n'est pas à moi de le dire,
21:04 et évidemment je ne vais pas me prononcer sur le procès.
21:09 Sur la situation politique, ce sera au Président de la République
21:13 et à la Première Ministre de décider ce qu'il doit faire.
21:16 Ce qu'il doit faire, c'est à eux de composer leur équipe,
21:18 ce n'est pas à moi, en tant que Président du groupe Renaissance,
21:20 de dire ce qu'ils doivent faire.
21:23 Chacun gère son équipe.
21:25 Vous n'êtes pas attaché à cette règle, qu'un ministre condamné doit démissionner ?
21:29 Encore une fois, pour moi, ce qui était...
21:33 Je crois qu'il y a beaucoup de principes en Macronie.
21:36 Pour moi, ce qui est important, c'est au Président et à la Première Ministre
21:39 de décider quels sont les membres de leur équipe gouvernementale.
21:42 Ce n'est pas à moi, en tant que Président du groupe, de donner mon avis.
21:45 Je donne mon avis et je fais sur mon équipe à moi.
21:48 Mais par exemple, vous n'avez pas été gêné de voir un ministre en exercice
21:51 se retrouver devant une cour de justice ?
21:53 Pendant quelques jours, est-ce qu'il n'aurait pas dû tout simplement se mettre en retrait ?
21:56 Est-ce que là, il peut reprendre une activité normale comme si de rien n'était ?
21:59 Écoutez, il y aura une décision de justice dans les jours qui viennent.
22:02 Donc voilà, la justice va beaucoup plus vite en France
22:07 et je suis heureux, on met beaucoup plus de moyens dans la justice.
22:12 Et là, entre autres, dans cette décision, ça ira aussi rapidement.
22:15 On va être fixé dans quelques jours.
22:17 Et est-ce que cette décision de justice pourrait être l'occasion de faire un remaniement
22:20 qui permettrait de rebooster un peu les équipes, de remettre les choses en place ?
22:24 Encore une fois, ce n'est pas à moi de déterminer l'équipe gouvernementale.
22:27 C'est au Président de la République de décider qui doit être ça ou son Premier ministre,
22:33 qui doit être ses ministres.
22:35 Il compose une équipe qui lui semble la meilleure et c'est à lui de décider.
22:38 Mais dans vos rangs de députés, il y en a certains qui se verraient bien ministres.
22:41 Vous savez, ça c'est la Ve République, ça a toujours été comme ça.
22:45 D'abord, j'ai eu la chance d'avoir des députés de très très bon niveau
22:48 et donc je suis très heureux de travailler avec eux.
22:51 Après, ce n'est pas à moi de commenter.
22:53 Encore une fois, c'est vraiment au Président de la République de faire son équipe,
22:55 de composer son équipe.
22:56 Le glyphosate, cet herbicide jugé cancérigène probable par l'OMS,
23:00 a été réautorisé pour 10 ans par la Commission européenne
23:03 qui a tranché faute de consensus entre les États membres.
23:05 La France était abstenue lors du vote.
23:07 Donc, elle a soutenu implicitement cette décision de la Commission européenne
23:12 comme le pointe l'écologiste Yannick Jadot.
23:14 Il n'y aura pas d'interdiction s'il n'y a pas de solution.
23:16 Nos agriculteurs ne peuvent pas se retrouver sans solution.
23:19 Donc, interdiction quand on a une solution technique de remplacement.
23:23 Moi, j'ai regardé les chiffres avant de venir.
23:27 Vous voir, -27% de consommation du glyphosate.
23:32 Donc, on voit bien que les solutions alternatives sont en train d'arriver.
23:36 - Pourquoi, dès 2017, Emmanuel Macron a parlé de remplacer le glyphosate sous 3 ans,
23:40 de l'interdire sous 3 ans alors qu'il n'y avait pas de solution ?
23:42 - C'est une démarche politique et ambitieuse extrêmement forte.
23:46 On s'aperçoit au bout de 3 ans, vous l'avez dit,
23:48 que nous avons pour plein de domaines pas de solution technique.
23:51 Donc, qu'est-ce qui se passe si on n'a pas de solution technique ?
23:54 Des agriculteurs vont devoir abandonner des productions.
23:56 Qu'est-ce qu'on va faire ?
23:57 On va importer de la production qui est faite, elle aussi, avec du glyphosate,
24:00 mais ça, elle viendra de Pologne, elle viendra d'Espagne.
24:02 Nous, ce que l'on veut, c'est une solution pour nos agriculteurs.
24:05 Donc, on travaille beaucoup.
24:06 Les différents centres de recherche cherchent des solutions, culture par culture.
24:09 On va y arriver.
24:10 Nous sommes extrêmement volontaires là-dessus, mais, je le redis encore,
24:13 nous n'abandonnons pas nos agriculteurs.
24:15 C'est une question de souveraineté alimentaire aussi.
24:17 Nous devons trouver des solutions.
24:19 Pas d'interdiction s'il n'y a pas de solution.
24:21 - Il nous reste quelques secondes.
24:22 Sylvain Maillard, vous êtes député de Paris
24:23 et vous voulez réformer le mode de scrutin à Paris, à Lyon et Marseille
24:26 en vue des municipales de 2026 pour faire très rapidement, en gros,
24:29 que les, par exemple, les Parisiens puissent voter directement pour leur maire,
24:32 contrairement à ce que c'est aujourd'hui.
24:34 Est-ce que c'est parce que vous n'avez réussi à gagner ni Paris, ni Lyon, ni Marseille
24:37 qu'il faut changer le mode de scrutin ?
24:39 - Le mode de scrutin que nous voulons changer,
24:41 on déposera un texte dans les prochaines semaines,
24:43 pour le changer, voter courant de l'année 2024,
24:47 il est simple, c'est un Parisien égale une voix.
24:50 Un Marseillais égale une voix.
24:51 Un Lyonnais égale une voix.
24:53 Ben oui, ce n'est pas le cas à l'heure actuelle.
24:55 Parce qu'il y a un scrutin particulier pour ces trois villes.
24:57 - Est-ce qu'il vous embête de gagner ?
24:58 - Ce n'est pas une question de gagner ou pas gagner.
25:00 Nous, ce qu'on veut, c'est un maire.
25:01 Pour Paris, vous me prenez l'exemple d'un maire,
25:02 une maire ou un maire de Paris, de tous les Parisiens.
25:04 Pour le moment, on a Anne Hidalgo qui est maire de l'Est parisien.
25:07 Parce que le mode de scrutin, quelque part,
25:11 ce qui va l'intéresser, c'est de gagner ses arrondissements à l'Est.
25:14 Nous, on veut un maire de tout Paris.
25:16 Et donc, nous avons besoin de changer le mode de scrutin.
25:18 Et honnêtement, qui peut dire que dans l'ensemble des villes de France,
25:22 il y a un mode de scrutin, mais Paris, Lyon, Marseille,
25:24 il doit être différent.
25:25 On comprend bien qu'il faut changer, c'est une rupture démocratique.
25:28 - Quel est l'échéance pour changer cette loi, vraiment très très rapidement ?
25:30 - En 2024, pour qu'elle soit mise en place pour les élections de 2026.
25:33 - Sylvain Maillard, président des députés Renaissance à l'Assemblée, député de Paris,
25:36 merci d'avoir été l'invité. - Merci à vous.

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