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Chaque vendredi Sacha Nokovitch, journaliste média à "L'Equipe", décrypte l'actualité sportive par la lorgnette médiatique.
Retrouvez "Le sport vu par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-sport-vu-par-les-medias

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00:00 Culture Média sur Europe 1 et place au sport et aux médias avec Sacha Nokovic.
00:04 Bonjour Sacha. Bonjour Thomas. Bonjour Jean-Claude. Bonjour à tous.
00:07 Alors pour commencer cette chronique sport et médias, vous voulez nous parler d'un numéro percutant d'enquête exclusive
00:13 programmée dimanche soir à 23h10 sur M6.
00:16 "Foot et violence sexuelle, la bombe à retardement", c'est le sujet d'un documentaire bouleversant
00:21 signé Caroline Nogueras et Fabien Touati.
00:23 Une enquête de plus d'un an au sein d'un système qui ne protège pas suffisamment les enfants
00:28 avec ce chiffre alarmant. En point de départ, un enfant sur sept serait victime d'agression sexuelle dans le monde du sport.
00:34 C'est le résultat d'un rapport du Conseil de l'Europe.
00:37 Alors ça fait plusieurs années que nous notamment, l'équipe et d'autres médias alertent, enquêtent sur le sujet.
00:42 Mais malgré ça, les failles perdurent pour traquer les prédateurs.
00:45 Dimanche soir, M6 livrera une nouvelle série de témoignages accablants sur des pédophiles multirécidivistes
00:51 qui continuent de passer sous les radars de la Fédération Française de Football.
00:54 C'était par exemple le cas de Vincent Sessebron, un bénévole d'un club d'Annecy, déjà condamné par deux cours d'assises,
01:00 mais qui continuait d'agir jusqu'à l'année dernière, avant que deux mamans d'enfants victimes de 12 ans fassent éclater la vérité.
01:07 Vincent Sessebron les agresse sexuellement dans les dortoirs.
01:11 Puis dans le quart, sur le chemin du retour, en présence des mamans, une scène à peine croyable.
01:18 - Mon fils, au moment où il s'assoupit, Vincent, il est assis à côté de mon fils et donc plonge sa main dans son short.
01:28 Et donc lui prend sa main également pour pouvoir apposer sa main sur ses parties génitales.
01:36 Et lui-même était en érection.
01:38 Mon fils déboule dans le hall du quart, il se poste devant moi comme ça, droit devant.
01:44 Et tout doucement, il me dit ça discrètement, il me dit "Vincent, viens de me toucher les yeux".
01:49 - Un sujet extrêmement complexe à traiter, avec, vous l'imaginez, la plupart du temps, des témoins aux visages floutés, des voix déformées.
01:57 Mais ce numéro a particulièrement touché le présentateur d'Enquête Exclusive, Bernard de la Villardière,
02:02 qui m'a confié avoir lui-même échappé à plusieurs reprises à des pédophiles durant sa jeunesse,
02:07 notamment lorsqu'il était collégien en pension dans le sud de la France.
02:10 - C'était un mariste qui était propre d'histoire et qui avait la main un peu baladeuse, dirons-nous.
02:16 À l'époque, c'est qu'il y a eu un petit scandale.
02:18 J'avais été de ceux qui avaient alerté.
02:20 Et vous savez ce qui s'est passé ? C'est qu'on l'a envoyé au Cameroun pour éteindre le scandale
02:25 et parce que peut-être qu'il voulait mieux qu'il aille commettre ses crimes ailleurs que sous les chieux français.
02:31 Je trouvais ça assez lamentable.
02:32 C'est une de mes premières révoltes d'enfants, en fait.
02:34 Je me suis rendu compte que le monde des adultes n'était pas loin d'être parfait, quoi.
02:38 - "Foot et violence sexuelle, la bombe à retardement", c'est ce dimanche à 23h10 sur M6.
02:43 Et maintenant, Sacha, vous souhaitez nous faire écouter la voix d'une femme
02:46 dont le nom, ou plutôt le prénom, sera associé pour toujours à l'une des affaires de mœurs les plus médiatiques du foot français.
02:52 - Son nom, Déar, son prénom, Zaya.
02:54 L'affaire Zaya, forcément, ça vous parle.
02:56 C'était il y a maintenant plus de 13 ans.
02:58 Elle avait éclaté exactement en avril 2010, juste avant la triste Coupe du Monde des Bleus en Afrique du Sud,
03:03 avec la fameuse grève dans le bus.
03:05 Mais avec le nom de plusieurs footballeurs connus qui surgissent dans cette affaire Zaya,
03:09 dont ceux de Karim Benzema et Frank Ribéry,
03:11 soupçonnés alors d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec cette escort girl lorsqu'elle était encore mineure.
03:16 Depuis, les joueurs ont été relaxés.
03:18 Mais cette semaine, Zaya Deha, dans le podcast de l'équipe Fenêtres sur Corps,
03:22 est revenue sur cet épisode de sa vie, qui l'a forcément changé, mais qui aurait aussi pu la faire sombrer.
03:28 - Malgré moi, mon nom s'est retrouvé diffusé dans la presse.
03:33 Et c'était le choc.
03:34 Pour moi, c'était la fin de ma vie.
03:37 Finalement, j'ai même pensé à me suicider parce qu'on le sait très bien.
03:40 Cette étiquette, c'est la pire étiquette qu'une femme puisse porter dans la société.
03:44 C'était très dur.
03:45 Je me disais qu'est-ce que je vais pouvoir faire de ma vie finalement ?
03:48 Pour moi, on m'avait tué en fait avec ça.
03:50 C'était un énorme challenge.
03:52 C'était soit je me suicide, soit j'essaie de surpasser ça.
03:57 Et Zaya Deha l'a surpassé.
03:59 Elle a réussi même à surfer sur cette forme de notariété, finalement, pour devenir d'abord mannequin,
04:03 notamment avec Karl Lagerfeld et puis actrice.
04:05 Elle a collaboré par exemple avec la réalisatrice Rebecca Zlotowsky.
04:09 Et pourtant, Zaya entend encore un qualificatif luciflé régulièrement aux oreilles,
04:14 celui de "pute" lâchée comme une insulte.
04:16 Mais à l'écouter, il n'y a pas vraiment de quoi la chambouler.
04:19 - Même si je ne m'étais pas prostituée, même s'il n'y avait pas eu le scandale,
04:23 même si aujourd'hui j'étais pilote d'avion,
04:26 j'aurais toujours cette idée en moi que le mot "pute" n'est pas une insulte
04:30 parce que c'est un mot qui a été créé juste pour terroriser les femmes,
04:35 pour les empêcher d'avoir leur liberté sexuelle,
04:38 pour qu'on ne soit pas à l'égal de l'homme.
04:40 Parce qu'un homme, il a le droit d'avoir la vie sexuelle qu'il souhaite et n'est pas jugé.
04:45 On a tous connu ce mot "pute".
04:47 Toutes les femmes se font insulter de "pute".
04:49 Et elles sont là à supplier les hommes.
04:51 "Ah non, non, non, non, je ne suis surtout pas une pute, je suis une fille bien."
04:55 "On cherche à être validés par les hommes, mais on ne devrait pas."
04:59 Voilà, une Zahia féministe aujourd'hui, loin de la prostitution et des footballeurs stars,
05:03 qui a réussi, qui s'assume, mais ne lui dites surtout pas une chose,
05:06 qu'elle est siliconée.
05:07 Ça c'est absolument faux, Thomas, sachez-le.
05:09 D'ailleurs je vous fais écouter la dernière phrase de son interview dans le podcast,
05:13 et en l'entendant, j'ai pensé tout de suite à vous Thomas, ça vous ressemble, écoutez.
05:16 "Oui, je promouvois la liberté sexuelle, je suis à moitié nue tout le temps,
05:21 j'aime la nudité, j'aime le corps, mais ce corps est naturel."
05:25 C'est vrai, ça c'est tout à fait moi.
05:27 Merci beaucoup.
05:28 "Je promouvois, c'est bien de promouvoir la langue française."
05:35 Exactement.
05:36 Zahia Adéa, à retrouver dans le podcast de l'équipe Fenêtre sur Corps.
05:40 Et vous Sacha, on peut vous lire dans le journal, l'équipe,
05:42 en attendant de vous retrouver vendredi prochain,
05:45 tout habillé, a priori, dans Culture Média.
05:48 Merci beaucoup et un grand merci.

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