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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Patrick Bruel et Ycare, chanteurs, pour nous présenter leur single "Origami".

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 sur Europe 1 aujourd'hui avec Patrick Bruel et avec Icar. Ils sortent chacun un album, ils sont entournés chacun
00:07 de leur côté. Alors les dates, si on commence à vous dire les dates, on les lâche jusqu'à demain matin.
00:11 Vous les retrouvez sur internet mais surtout Patrick Bruel sera à Paris, à Bercy les 14 et 15 mars.
00:17 Et puis vous pouvez aller applaudir Icar à la salle Pléiel à Paris ou encore au Zénith le 18 octobre.
00:22 - Et on va dresser. - Pléiel samedi prochain. - Le 25 novembre.
00:25 - 18 octobre 2024 au Zénith. - Sinon c'est passé.
00:28 - On va dresser votre portrait sonore, des petits sons qui vous rappelleront quelques souvenirs. Voici le premier.
00:34 - Dans le port d'Amsterdam, y'a des marins qui chantent, les rêves qui hantent.
00:43 Pour l'argent d'Amsterdam. - À 5 euros Patrick Bruel, votre mère rentre des courses avec le 45 tours d'Amsterdam sous le bras.
00:51 Et là c'est une révélation, vous l'écoutez en boucle. Je pense que vous deviez pas être super nombreux à écouter ça en maternelle quand même.
00:58 - C'est-à-dire qu'en fait c'était très particulier. Pourquoi est-ce qu'un gamin de 5, 6 ans maximum reçoit une émotion ?
01:10 Parce que c'est impalpable, indéfinissable. Y'avait quelque chose dans ce côté très écorché, dans cette montée émotionnelle.
01:20 Je sais pas, pourquoi est-ce que ça me plaisait plus que des chansons pour enfants ?
01:24 Pourquoi est-ce que ensuite ma mère m'achète deux ans plus tard, ou un an plus tard, elle me ramène un autre disque de Bruel
01:31 parce qu'elle pense que j'aime Bruel, puis elle m'amène les bonbons.
01:33 Moi je trouve la chanson un peu concon, alors ça me plaît pas du tout.
01:36 Et du coup je retourne le disque et y'a Jeff derrière.
01:39 Et je pense que Jeff est la chanson que j'ai le plus écoutée dans ma vie, et peut-être la plus chantée.
01:43 Et ouais, Bruel a beaucoup compté. - Et c'est lui qui vous a inspiré ?
01:46 - Amsterdam je sais pas, peut-être parce qu'il disait "putain" dedans, puis que ça faisait marrer un gamin, mais je suis pas sûr.
01:51 - Mais c'est Bruel qui vous a inspiré votre nom de scène ? - Non pas du tout.
01:54 - Pas du tout ? - Non non, c'est ni Bruel ni Bruand, mais pourtant ça pourrait être un bon mélange des deux.
01:59 Non non, c'est avec mon oncle qu'on est allé chercher dans des racines très lointaines, familiales, pour trouver quelque chose, et on a trouvé.
02:06 Donc on aurait des origines dans l'Aveyron, mais bon, je ne sais pas.
02:10 - Et alors Icar, vous, votre vrai nom c'est Hassan Attier, d'où ça vient Icar ?
02:15 - Icar ça vient de cette tentative adolescente de fuite.
02:20 Moi j'étais un hyperactif, je suis né au Sénégal.
02:24 - Tu étais ? - Pardon ? - Tu étais ? - J'étais.
02:26 - Tu n'es plus ? - J'essaye, je me soigne.
02:30 - Il y a un message Icar. - Il y en a plusieurs, et d'ailleurs je viens d'en recevoir un autre, je vais un peu digresser, excusez-moi avant de revenir sur moi.
02:38 C'est que là j'étais bouleversé, parce que, voilà vous parliez d'Amsterdam, je pensais que ça allait venir sur moi, et je ne connaissais pas cette histoire, je viens de l'apprendre.
02:45 La chanson que Jacques Brel m'a appris à écrire sur Youtube, j'ai tout appris avec les 6 pieds, "Césure à l'hémistie", "Rime croisée", "Chanson par chanson", je suis un autodidacte.
02:56 Et vraiment que tu me parles de ça, et quand il me dit qu'à 5 ans il écoute Brel, et qu'il ne sait pas pourquoi,
03:01 j'ai le profond sentiment qu'il est nostalgique d'une vie d'avant, parce que voilà, c'est mes convictions à moi, et c'est ce qui m'a semblé arriver lorsqu'on s'est rencontrés.
03:11 Donc là je sais que c'est une émission super bon enfant, mais moi ça m'a bouleversé qu'il parle de Jacques Brel, et je ne sais pas pourquoi à 5 ans ça m'a attiré,
03:17 c'est pas "Putain qui t'a attiré", c'est tout le reste.
03:20 - Comme quoi vous étiez plusieurs enfants à écouter Jacques Brel.
03:22 - Voilà, et moi à 5 ans j'ai l'impression d'être né nostalgique, ce qui interroge pas mal de choses.
03:27 - Parce que cette émotion filigranique, on peut pas la définir. Pourquoi est-ce qu'il y a des, même nous, pourquoi est-ce qu'il y a des gamins de 5 ans, 5-6 ans, qui viennent avec leurs parents ?
03:36 Parfois ils sont un peu obligés, au concert il faut. Mais quand je vois des gamins ou des gamines de 5-6 ans qui chantent les paroles par cœur au premier rang,
03:43 et qui connaissent, ou qui sont touchés par une chanson, moi j'avais une chanson qui s'appelle "Louise", qui est quand même une chanson assez profonde, assez forte,
03:51 et une chanson difficile, qui est sur le suicide d'une ado harcelée à l'école, c'était la chanson préférée de tous les gamins qui venaient avec leurs parents au concert.
04:03 Ça vient chercher. Et Brèle m'a accompagné. Et "Amsterdam" a été la chanson avec laquelle j'ai gagné mes radios crochées, avec qui je passais mes concours de chansons, je passais partout avec ça.
04:12 - Allez, on écoute l'extrait suivant.
04:14 - Les nouvelles de l'école diront que je suis cinglé, que mes yeux puent l'alcool, je ferai bien d'arrêter, brûleront mon auréole, saliront mon passé.
04:29 Alors je serai vieux et je pourrai crever, je me chercherai un dieu pour que me pardonner.
04:37 - C'est génial cette version. - Je ne comprends pas.
04:39 - On est en 2008 et c'est à la nouvelle star, Icare. C'est votre premier Prime, vous reprenez le chanteur de Daniel Balavoine.
04:46 - Comme le nom que j'ai choisi, Icare, c'était prémonitoire. On dirait que c'était écrit d'une main qui était plus grande que moi. J'avais tout prévu.
04:55 - Pourquoi vous avez des larmes aux yeux, Icare ?
04:57 - Parce que la lumière est arrivée sur moi comme un coup de poing. J'avais pas prévu. J'avais pas prévu. Je suis venu avec mon petit coeur d'enfant, mes petites chansons.
05:06 Et quand on nous a dit "Ton premier Prime, pour que tu sois à confort, choisis une chanson", je sais pas pourquoi j'ai choisi celle-ci.
05:12 Comme si ça allait annoncer ce qu'il allait devenir. Après la nuit a pris le pas sur ma vie, avant que je m'en remette il y a 4 ans et que je me reconstruise.
05:20 Ça a été une longue descente. Et Icare, c'est ça. C'est la lumière qui le brûle et le chanteur de Balavoine.
05:27 Et aujourd'hui, j'estime être pas miraculé, mais je vis tout ça avec tellement de bonheur.
05:32 Je suis debout depuis 5h ce matin tellement je suis content. Il y a un album. Je vais voir tous les jours Patrick Bruel et on fait des chansons.
05:39 C'est exceptionnel. Donc je suis ému de bonheur. Mais cette version-là était...
05:45 - Vous étiez autorisé à changer un petit mot d'ailleurs. - Oui, cingler.
05:49 Parce qu'aujourd'hui, les nouvelles de l'école diront que je suis pédé. Et déjà en 2008, je disais "Bah non en fait".
05:55 Alors qu'en 2008, t'es tranquille. Maintenant, j'ai plus envie.
05:58 Allez, restez avec nous. Patrick Bruel et Icare à suivre sur Europe 1. Premier indispensable.
06:03 Oui, on va parler musique avec Joe Hume. Quoi écouter ce week-end ? Joe, il nous fait la playlist du week-end.