• il y a 9 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Raphaël, chanteur, pour son nouvel album "Une autre vie".

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 Très bien, et puis justement on a la chance de recevoir ce matin un grand chanteur,
00:04 sans doute celui qui dans la chanson française maîtrise le mieux les Tuluptulus.
00:09 C'est aussi à lui que l'on doit la contraction du "bien sûr" qui devient "psur".
00:24 "Bien sûr j'ai la ville dans le ventre, bien sûr j'ai vendu ma moto, bien sûr je t'ai trouvée très jolie,
00:33 j'ai vraiment envie de te soutenir, bien sûr mon amie nous fait avancer chez elle..."
00:38 Raphaël est avec nous ce matin, bonjour, et merci beaucoup d'être là ce matin,
00:42 avant de parler de votre nouvel album et de vous entendre aussi en live dans ce studio.
00:47 On va dresser votre portrait sonore, c'est la tradition ici, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:51 Voici le premier.
00:52 "Well if that goes to love, well if that goes to love, well if that fire be to love..."
00:59 Oh là là, vous avez une dame !
01:00 "What's been wrong with me..."
01:01 Young Americans de David Bowie, vous l'écoutez quand vous avez un petit coup de blues, c'est ça Raphaël ?
01:06 Ouais, j'adore, je trouve ça magnifique.
01:08 Vous découvrez la musique de David Bowie je crois très très jeune, à 7 ans, quelque chose comme ça ?
01:14 Ça a été une révélation ?
01:15 Ouais, ça fait partie des musiciens qui est important, bien sûr, j'aime beaucoup.
01:20 Et vous avez fini par le rencontrer, David Bowie.
01:23 Ouais, on me parle beaucoup de ça, c'est vraiment comme si on me parlait quand j'ai passé ma deuxième étoile au ski,
01:27 ça s'est passé il y a 22 ans, c'est peut-être la 1784ème fois qu'on m'en parle, donc je sais plus vraiment quoi dire,
01:33 je suis au bout de piste.
01:34 On est tous jaloux !
01:35 On est fans !
01:36 Je suis obligé d'inventer un truc différent à chaque fois, je sais pas, je brossais les dents, c'était magnifique.
01:41 Bon souvenir en tout cas, face à David Bowie, vous avez fait sa première partie à l'Olympia, c'était en 2002.
01:48 Extrait suivant.
01:50 Jeu Billy, nom de Dieu, ne me dis pas que t'es pas interné ?
01:53 Non, non, non, non.
01:55 Oh la vache, quel gâchis !
01:59 Enfin, quand on a l'âge que tu as, on passe pas sa vie ici, tu devrais piloter une décapotable, je sais pas quoi,
02:04 draguer des tas de nanas et baiser à couilles rabattues, qu'est-ce que tu fous ici, bordel de Dieu ?
02:08 Ça vous fait rien, vous ?
02:10 Moi, ça me fait rien.
02:11 Réplique de Jack Nicholson dans Vol au-dessus d'Anit Koukou.
02:15 Elle vous a peut-être empêché de passer à côté de votre vie, cette réplique ?
02:18 Peut-être, c'est vrai que c'était ce Murphy, incroyable, Jack Nicholson, merveille de Jack Nicholson dans ce film,
02:25 merveilleux, une folie ce film tellement il est beau.
02:27 Et moi, j'étais en... je rentrais en prépa au lycée Henri IV et je bossais beaucoup,
02:34 et puis j'ai vu ce film cet été-là et je me suis senti concerné par ce qu'il dit à ce type qui est dans un asile psychiatrique.
02:42 J'avais l'impression d'être enfermé d'une certaine manière, et peut-être de passer à côté de ma vie.
02:46 Le projet n'était pas forcément de me donner une baisée à couilles en battu, comme il dit.
02:50 Ou d'acheter une décapotable.
02:52 Ou d'acheter une décapotable, mais c'était un peu de se libérer.
02:56 D'éviter l'hypocarie, c'est ça ?
02:58 Et puis surtout de suivre les conseils de Jack Nicholson, je crois que ça c'est vraiment...
03:02 Surtout dans ce film.
03:03 Surtout, oui, plus que dans Shining, effectivement.
03:06 Quand je suis un peu perdu dans la vie, je me dis "qu'est-ce que Jack Nicholson ferait à ma place ?"
03:10 C'est une bonne question.
03:11 Et ça marche. Il irait voir un match des Lakers et il mangerait, je sais pas, un burger probablement.
03:15 Un burger, bien sûr.
03:16 Et alors même sans faire l'hypocane, vous êtes devenu un auteur acclamé, Raphaël.
03:20 Vous la connaissez, cette chanson d'Izzya, La vague, non ? Ça vous parle pas ?
03:29 C'est juste pour illustrer le fait que... Moi je l'adore.
03:32 C'est après des séances de surf que vous vous êtes mis à écrire votre premier livre, Retourner à la mer.
03:38 C'était en 2017, vous avez même remporté le prix Goncourt de la Nouvelle.
03:42 Vos textes ont intéressé deux éditeurs, peut-être que votre notoriété a aidé, mais de la remporter à un Goncourt,
03:49 pour votre entrée en littérature, c'était assez inespéré, ça.
03:52 Oui, alors le coup du surf, c'était un musicien qui s'appelait Herman June, qui est un chanteur de folk,
03:59 qui est un très bon surfeur, et donc on était partis en vacances ensemble, on travaillait ensemble à l'époque.
04:04 Et on était partis une dizaine de jours, et lui il m'avait initié au surf parce qu'il en fait tous les jours.
04:08 Il habite à Los Angeles, donc c'est vraiment un surfeur quotidien, et c'était merveilleux.
04:13 Mais c'est pas tellement... Je sais pas pourquoi, ça m'avait fait nettoyer les fausses nasales,
04:16 et je me suis dit "Ah bah tiens, il est temps d'écrire !"
04:19 Ça veut dire qu'il y a eu beaucoup de chutes !
04:21 Maintenant que je respire bien, on va écrire.
04:23 Et oui, ce que vous dites sur les éditeurs, c'est vrai que...
04:26 Alors les éditeurs s'intéressaient plus à moi au moment de Caravan, c'est-à-dire que vraiment, les gens venaient,
04:32 c'est vraiment comme les avocats aux enterrements, ils viennent quand quelqu'un a du succès pour leur proposer,
04:37 "Vous voulez pas écrire un livre ? On peut vous écrire un livre, on peut vous écrire un livre pour la semaine prochaine,
04:41 y'a pas de problème, il est déjà prêt !"
04:43 Ça va être super, donc ça m'intéressait pas.
04:46 Mais ensuite, c'est moi qui ai été sollicité des éditeurs,
04:49 bien après, je crois que ce que vous dites de la notoriété a pas tellement joué,
04:53 je pense que même ça a plutôt joué en ma faveur de mettre mon nom de famille,
04:57 et que je suis passé sous les radars, et que les gens du Goncourt n'avaient pas la moindre idée de qui j'étais, je pense.
05:02 Et donc ils avaient pas d'a priori, ou de choses comme ça.
05:05 Voilà, et ça a été un grand succès.
05:07 Allez, dans un instant, Raphaël, on va découvrir votre nouvel album,
05:10 on vous souhaite le même succès, ça s'appelle "Un, une autre vie", et ça sort ce matin.