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00:00 - Merci de nous écouter France Bleu Isère et on vous donne la parole ce matin Théo H, on parle des trains.
00:04 - Oui, ceux qui arrivent à l'heure et ceux qui arrivent en retard ou qui sont annulés,
00:08 notamment sur la ligne TER Lyon-Grenoble.
00:10 Trop d'incidents, de pannes et de retards, estiment les associations d'usagers.
00:14 - Alors on va en profiter pour écouter vos témoignages,
00:16 principalement si vous prenez le train régulièrement.
00:18 Dites-nous comment ça se passe pour vous, venez nous raconter vos galères de train.
00:21 Vous pouvez aussi nous dire si ça se passe bien, on est à l'écoute malgré tout.
00:24 Et poser vos questions à notre invité Théo.
00:26 - Oui, Alexis Grabit, vice-président de la FNOT en Auvergne-Rhône-Alpes,
00:30 la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports.
00:33 Bonjour M. Grabit. - Bonjour.
00:34 - Merci d'être avec nous ce matin.
00:36 Alors on avait reçu la FNOT il y a à peine plus d'un an, début décembre 2022.
00:41 Vous disiez alors, il n'y a pas assez de trains de rames pour répondre à la demande dans la région.
00:46 Est-ce que depuis votre appel, ça s'est amélioré ou ça s'est dégradé ?
00:51 - Absolument pas.
00:52 Depuis l'appel déjà, depuis même plusieurs années, la FNOT aura interpellé la région par rapport à ce manque de matériel.
00:58 Et les usagers le constatent depuis plusieurs années, l'absence de matériel.
01:02 Et des compositions réduites entre Grenoble et Lyon.
01:04 Et encore ce matin, il y a des trains qui sont en rames simples, donc très compliqués pour les usagers.
01:09 - Du mal à la fréquentation de la ligne, une seule rame par train, c'est absolument pas suffisant, c'est ce que vous dites ?
01:15 - Ah bah non, c'est absolument pas suffisant, puisque la ligne en plus, c'est une ligne qui est liée au Grenoble,
01:19 et c'est aussi une ligne qui fait le périurbain pour le Nord-Isère, qui accède à Lyon directement, donc très compliqué.
01:26 - Parce que le nombre de rames a diminué ces dernières années ?
01:29 - Alors le nombre de rames en lui-même, oui il diminue, parce qu'il y a eu des radiations,
01:34 il diminue parce qu'il y a des problèmes de matériel, et aussi il diminue parce qu'il y a un redéploiement des rames.
01:41 En fait, il y a des rames qui étaient présentes sur la Ligne Grenoble il y a encore quelques années,
01:45 qui ont été redéployées sur d'autres lignes, d'où le fait qu'aujourd'hui la Ligne Grenoble souffre terriblement,
01:51 par ce manque de rames, et les usagers aussi.
01:54 - Nous accueillons justement un usager qui est avec nous, Juan à Volnavey-le-Bas, bonjour Juan !
01:59 - Oui bonjour !
02:00 - Alors dites-nous vous, le train ça se passe bien ou ça se passe pas bien ?
02:03 - Ça se passe bien, de temps en temps, comme la plupart des usagers je pense malheureusement,
02:10 et donc mon cas, c'est pas moi-même qui prends la ligne de train, c'est mon fils qui a un 6ème,
02:17 donc il a commencé cette année au collège à Auropole,
02:20 et donc on a trouvé cette solution de l'amener au train à la gare de Jari-Visil,
02:25 donc ça nous s'arrange vraiment parce que c'est une ligne que quand ça marche c'est super,
02:29 en seulement 12 minutes on est à la gare de Grenoble,
02:32 mais malheureusement depuis la rentrée de septembre, on a pas mal de trains qui sont annulés, voire en retard,
02:39 et moi je pense que ce qu'on demande c'est d'avoir plus de visibilité aussi pour savoir pourquoi les trains sont en retard,
02:46 et si on peut savoir plus la veille, pas découvrir ça comme ce matin au petit-vueil.
02:52 - Et vous avez des explications Juan, ou vous restez dans le flou en général ?
02:56 - Non, aujourd'hui on sait pas pourquoi c'est, et la fois d'avant non plus,
03:01 donc moi je peux comprendre qu'il y a des mouvements de grève,
03:04 on sait un peu à l'avance, on comprend, tout le monde a le droit de faire la grève,
03:08 mais c'est vrai qu'aujourd'hui et la semaine dernière on n'a pas d'explication depuis la SNCF.
03:14 - Et c'est arrivé combien de fois depuis la rentrée ? Vous avez une estimation ?
03:17 - J'ai envie de dire que six ou sept fois, on prend les trains jeudi, vendredi,
03:22 donc ça fait environ une fois par semaine presque.
03:26 - Ça fait beaucoup effectivement. Merci beaucoup Juan de nous avoir appelé de Valnavey-le-Bas.
03:31 - Bien, c'est à vous. - Belle journée, merci beaucoup.
03:33 - Merci, bonne journée. - Une réaction M. Grabit ?
03:36 - Le train du monsieur de ce matin, c'est simplement qu'il manquait un membre du personnel de la SNCF,
03:42 d'où le train qui a eu une heure de retard, qui arrive de veine d'évoluer ce matin,
03:47 donc voilà, malheureusement pour ce monsieur, son train...
03:50 - Et ça arrive souvent, c'est ce qu'il nous dit ?
03:52 - Ça fait partie des causes que la SNCF communique auprès des usagers,
03:58 alors la communication c'est aussi un sujet en soi,
04:02 - Juan en parlait d'ailleurs, il n'y a pas d'explication. - Il n'y a pas d'explication.
04:05 Pour avoir l'information, il a fallu que monsieur aille sur l'application SNCF Connect,
04:09 parce qu'on demande que le train ce matin, qui a été annulé par l'absence d'un membre du personnel,
04:14 donc ça fait partie des causes, que ça soit l'absence de personnel,
04:17 que ça soit défaillance de matériel, train en panne,
04:20 ou encore panne de signalisation ou panne de passage à niveau,
04:24 ces nombreuses causes se retrouvent sur la ligne Lyon-Grenoble notamment.
04:28 - Oui, Lyon-Grenoble, ça fait partie des lignes malades, c'était même le PDG de la SNCF à l'époque,
04:33 Guillaume Pépy, qui parlait de cette ligne comme une ligne malade, c'est toujours le cas selon vous ?
04:38 - Elle est toujours malade, aujourd'hui elle est clairement toujours malade,
04:41 même si on nous avait annoncé un plan d'action, notamment pour le matériel roulant,
04:47 pour le personnel, etc., aujourd'hui on voit qu'on constate qu'elle est toujours malade,
04:51 et qu'il n'y a pas d'avancée, il n'y aura pas de bonnes nouvelles avant quelques années.
04:58 - On va y revenir, parce que vous avez dit qu'il y a un plan d'action en cours, et on va en reparler.
05:02 - 7h52, vous pouvez nous appeler à 0476 46 45 45 pour nous raconter votre expérience d'usager du train.
05:09 Notre invité ce matin qui répond à vos questions,
05:11 Théo H. Alexis Grabit, vice-président de la Fnote en Auvergne-Rhône-Alpes.
05:14 - Vous le disiez, M. Grabit, il y a un plan d'action,
05:17 notamment initié par la région, avec des commandes de rames,
05:21 ça, est-ce que ça vous rassure ou pas, pour l'amélioration de la situation ?
05:25 - Quand on annonce 130 rames sur l'ensemble de la région, on peut dire "youpi",
05:30 mais en fait, dans la réalité des faits, on attend de voir.
05:33 - Ça a été annoncé cette année par Laurent Wauquiez ?
05:35 - Oui, récemment, ça a été annoncé, mais à la plus grande surprise générale de tout le monde,
05:40 130 rames. Mais, 130 rames, si on les commande maintenant,
05:43 c'est pas avant 2027-2028 qu'elles vont arriver.
05:47 La région a commandé en 2020 19 rames pour l'étoile ferroviaire lyonnaise,
05:52 ces rames ne sont toujours pas arrivées aujourd'hui en 2023.
05:55 - Elles devraient arriver en 2024 ?
05:56 - Elles vont arriver en 2024, mais toutes les rames ne seront pas utilisées,
06:00 puisqu'il y a des problèmes aussi d'infrastructures,
06:02 que sont les technicentres de la CNCF, qui ne sont pas aujourd'hui en capacité d'accueillir ces rames,
06:07 donc ça veut dire encore des compositions réduites.
06:10 Je pense notamment aux usagers de la ligne Amberlieux-Lyon-Saint-Etienne,
06:13 qui eux aussi sont vraiment touchés par cette réduction de matériel au quotidien.
06:20 - Vous dénoncez des problèmes de maintenance,
06:22 il y a aussi des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes avec le changement climatique,
06:27 on pense par exemple aux coulées de boue qui ont eu lieu,
06:30 notamment et qui ont perturbé la ligne Grenoble-Valence,
06:33 ça c'est quelque chose d'inédit aussi.
06:35 Ce qui a géré pour la CNCF, ce sont des défis pour les années à venir qui sont compliqués,
06:41 est-ce que ça vous le comprenez ?
06:42 - Malheureusement oui, les catastrophes naturelles, on ne peut pas y faire grand-chose.
06:46 On peut parler de la coulée de boue à Sessieux,
06:49 on peut parler de celle de Rives qui a touché Lyon-Grenoble,
06:52 - Et ça va être de plus en plus fréquent dans les années à venir.
06:55 - On peut parler aujourd'hui de la Morienne, avec l'éboulement,
06:58 on peut parler aussi de la Tarentaise,
07:00 qui a été touchée par les inondations, par les crues tout récemment.
07:04 Donc oui, c'est des événements exceptionnels qu'on ne peut pas gérer.
07:08 On peut essayer de limiter les dégâts en espérant que la CNCF va mettre en place des plans d'action
07:14 pour éviter ce genre de catastrophes.
07:16 Ça fait partie des nombreux problèmes qu'on peut constater sur la ligne.
07:20 - On va réentendre des usagers de la ligne Lyon-Grenoble.
07:24 Écoutez, c'est au micro de Romain Biteau.
07:26 - La ligne entre Lyon et Grenoble est épouvantable, pas fiable.
07:30 Et régulièrement, nous prenons les bus que nous trouvons beaucoup plus fiables que le train,
07:35 et surtout moins chers.
07:36 - Souvent, quand j'arrive en TGV à Lyon, il y a des TER qui sont annulés,
07:39 et c'est un peu compliqué.
07:40 Ça m'est arrivé de dormir à l'hôtel à Lyon et de prendre le TER le lendemain matin.
07:44 - Un train, ça doit vous amener à destination.
07:46 Alors, je ne dis pas qu'il ne peut pas avoir du retard,
07:48 mais de là à arriver avec deux heures de retard, c'est une autre histoire.
07:52 La région ne doit pas faire son travail,
07:53 parce que si elle faisait son travail, il n'y aurait pas autant de retard.
07:56 - Alors, la faute à qui, Alexis Gravit ?
07:59 Est-ce que c'est la faute de la région, de la SNCF, SNCF Voyageurs, SNCF Réseau ?
08:03 A qui la faute ?
08:04 - Aux trois.
08:05 - Aux trois, d'accord.
08:06 - La région, parce que c'est elle qui commande les rames,
08:09 c'est elle qui propose l'offre ferroviaire aux usagers,
08:13 à la SNCF qui exploite ces TER,
08:17 et à SNCF Réseau qui gère le réseau, les passages à niveau, la signalisation.
08:21 C'est les trois en même temps qui nous avaient annoncé,
08:25 justement, par rapport à cette ligne Lyon-Grenoble-Malade,
08:27 un plan d'action depuis 2011.
08:30 Aujourd'hui, ce plan d'action n'est toujours pas en place,
08:33 que ce soit le suivi des compositions, le suivi de l'offre, etc.
08:36 Aujourd'hui, on n'a pas ces informations-là.
08:39 - La région annonce l'ouverture à la concurrence d'un certain nombre de lignes,
08:42 est-ce que c'est une solution, selon vous ?
08:45 - C'est la règle.
08:46 En fait, c'est la loi aujourd'hui qui impose aux régions cette mise en concurrence.
08:49 La région Verne-Rhône-Alpes a décidé de retarder l'échéance
08:53 en prolongeant la conva.
08:56 En créant une nouvelle convention qu'elle devrait signer d'ici décembre,
08:59 où les usagers n'ont aucune information,
09:02 n'ont pas été concertés par rapport à cette question-là.
09:05 Donc, on va prolonger la convention, faire une nouvelle convention jusqu'en 2033,
09:09 et à partir de 2033-2034, la mise en concurrence des lignes sur l'ensemble de la région.
09:15 - On verra ce que ça donne et on aura l'occasion d'en reparler.
09:18 Merci beaucoup, Alexis Grabit, d'avoir été notre invité ce matin,
09:21 vice-président de la FNOT, en Auvergne-Rhône-Alpes,
09:23 et de la FNOT, l'Association nationale des associations d'usagers des transports.
09:26 Belle journée, merci.
09:27 Vous verrez écouter cet échange sur le site internet de France Bleu.