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Transcription
00:00 l'un des plus beaux palmarès du ski français. On est heureux de vous accueillir dans le Club 360.
00:05 Kevin Roland, le roi français du ski freestyle. La preuve, regardez avec ce palmarès bien fourni,
00:12 bien garni. Vous êtes champion du monde d'Alf Pipe en 2009, médaillé de bronze aux Jeux
00:16 Olympiques de Sochi en 2014, trois fois vainqueur du petit globe de cristal, trois titres aux X Games,
00:23 c'est l'événement phare des sports extrêmes. Et désormais, à la retraite, depuis mars dernier,
00:29 Kevin, à 34 ans, retraite, c'est un mot qui vous déplaît apparemment. Si j'ai bien compris,
00:34 je vous ai lu. Je suis à la retraite du dossard, on va dire, du dossard de compétition. Maintenant,
00:39 je ne fais plus de compétition, mais par contre, je vais mettre en avant mes performances sportives
00:45 dans des vidéos, dans des projets vidéos diverses et variées. Mais il y a toujours la performance
00:52 au centre de tout ça, donc ça me demande beaucoup d'entraînement encore aujourd'hui. Mais votre
00:55 carrière est définitivement terminée, la carrière sportive. Oui, plus de Jeux Olympiques,
00:59 plus de championnats du monde, plus de X Games. Mais un livre, parce que vous ne chômez pas,
01:03 Kevin Roland, vous venez de sortir votre autobiographie. Regardez cette autobiographie,
01:08 « Pas le temps pour les regrets », c'est comme ça que ça s'appelle aux éditions Hugo Sport,
01:12 un projet commun avec votre ami d'enfance photographe Louis Garnier. D'où vous est
01:18 venue l'idée, Kevin ? Tout simplement que ce fameux Louis Garnier, mon ami depuis le CE1,
01:23 donc ça fait très longtemps. On a commencé à faire des photos ensemble depuis que j'ai l'âge
01:29 de 14 ans, des photos forcément de ma carrière, mais aussi de ma vie en général.
01:34 De tous vos moments forts. Voilà, et on n'arrêtait pas de dire en rigolant,
01:36 on fera un bouquin, on fera un bouquin. Et aujourd'hui, je pense que j'ai une sacrée
01:40 histoire à raconter. Et lui, il a toutes les photos qui correspondent à cette histoire. Donc,
01:45 on a essayé de faire vraiment une fusion entre le texte et l'image et de mettre les photos en
01:49 valeur dans ce livre. Absolument. 50 % de texte, 50 % de photos qui retracent les moments forts
01:55 de votre carrière. Et dès l'âge de 8 ans, en 1997 très précisément, vous sentez que c'est
02:02 fait pour vous. Vous êtes fait pour rider, pour skier. Comment vous le sentez, ça ?
02:07 Alors moi, j'ai eu la chance de grandir en montagne, grandir dans la station de la Plagne.
02:11 Donc très vite, j'étais sur les skis et très vite, ce que j'aimais, c'était faire des sauts,
02:15 c'était être dans les airs, faire des choses un peu différentes chaque jour. Et puis,
02:20 ça m'a attrapé. Ma famille, mes parents, mes grands-parents, ma grand-mère surtout m'a mis
02:27 sur les skis très, très jeune, à l'âge de 18 mois. Donc, j'ai chopé le virus.
02:32 Vous saviez déjà faire ça à 18 mois ou pas sur ces images ? Elles sont incroyables,
02:36 ces figures. Comment on fait pour les réaliser ?
02:38 On s'entraîne. Dès 18 mois.
02:41 C'est ça. Non, mais moi, ça fait comme vous l'avez dit, depuis que j'ai 8 ans que je fais du
02:46 ski, que je fais des acrobaties. Donc, c'est forcément plus naturel.
02:49 Et vous avez remporté plein de titres. On les a vus dans votre palmarès et on va en
02:52 reparler de ces moments forts de votre carrière, votre jeunesse, Kevin, marqué par un épisode
02:57 douloureux que vous racontez très bien dans votre autobiographie. À 12 ans, vous révélez
03:02 avoir été maltraité, harcelé par votre entraîneur. Est-ce que vous pouvez nous
03:07 raconter ce qui s'est passé ? En fait, c'est une histoire
03:10 qui n'a pas de laissé de cicatrices ouverte parce que je suis allé de l'avant. J'ai tout
03:17 de suite essayé de poursuivre mes rêves et de ne pas m'accrocher à ce point noir de début de
03:23 carrière. Mais aujourd'hui, j'ai des enfants et je prends un peu plus conscience de ce qui s'est
03:30 passé. Et vu que je me suis dit que j'allais faire une autobiographie, je me suis dit que
03:34 j'allais en parler, que j'allais expliquer ce qui s'était passé sans tabou.
03:37 On va raconter ce qui s'est passé, Kevin. Je vous coupe dans un instant parce que c'est l'heure
03:41 du rappel des titres dans le Club 360. Comme d'habitude, on ne change pas les bonnes habitudes
03:45 justement avec Osomer ce soir dans l'émission. Les premiers mots, entre autres, de Warren Zahir
03:51 Emery en équipe de France A de foot. Le milieu du PSG qui pourrait disputer ses premières minutes
03:55 avec les Bleus face à Gibraltar samedi. Vous l'entendrez dans un instant, sa première conférence
03:59 de presse. Il a gagné, mais il doit encore patienter. Novak Djokovic a dominé Uber Urquhart
04:05 Showmasters de Turin, une victoire en 3-7. La conséquence, si Holger Runne Bayernich
04:09 Siner ce soir le Serbe sera éliminé dès la phase de groupe. Et puis, ça faisait 41 ans que la
04:14 Formule 1 attendait ça. Un Grand Prix à Las Vegas, c'est ce week-end sur Canal dans une ambiance de
04:19 dingue, vous le verrez, et sur un tout nouveau tracé. On est donc en compagnie de Kevin Roland
04:25 ce soir, l'ancien champion de ski freestyle français qui nous raconte sa vie dans son
04:30 autobiographie « Pas le temps pour les regrets » et cet épisode douloureux, le fait d'avoir été
04:36 maltraité par votre entraîneur. Il va tout faire pour vous empêcher de transformer vos rêves en
04:42 réalité. Il vous a atteint psychologiquement, c'est ça, et physiquement ? Oui, c'est ça. J'ai eu du
04:48 harcèlement moral et physique, mais comme je dis, je suis vite passé à autre chose. J'allais
04:56 vraiment tout de suite laisser ça derrière moi et j'ai pensé au positif et justement atteindre mes
05:00 rêves et pas que ce soit un frein et que ces bâtons dans les roues n'aient pas de traces sur ma vie.
05:05 Parce qu'il avait quand même un impact sur vous, dans votre développement, dans votre carrière,
05:10 sans évidemment dévoiler tout ce qui se dit dans le livre. Cet épisode vous a forcément marqué pour
05:16 grandir et évoluer ensuite ? Il m'a marqué. Ça n'a jamais été un tabou. J'en ai toujours parlé à
05:21 mes proches, mais je n'en ai jamais fait une fixette parce qu'encore une fois, je pense que
05:26 c'était important d'aller de l'avant. Et aujourd'hui, forcément quand je prends le temps de reparler de
05:31 tout ce qui s'est passé dans ma carrière et dans ma vie, c'est quand même quelque chose qui est
05:34 remonté vite à la surface. Est-ce que vous regrettez aujourd'hui de ne pas l'avoir dit avant ?
05:39 Non, je ne regrette pas du pas parce que je pense qu'avoir fait des bonnes décisions pour,
05:46 encore une fois, je répète, je suis dans une énergie positive, mais je pense que c'est
05:52 important aussi d'en parler parce qu'il y a plein de gens qui ont des problèmes du même genre et
05:59 qu'il faut comprendre que la parole d'un jeune, d'un enfant est très importante et aussi importante
06:05 que la parole d'un adulte. Et donc, à tous ces jeunes, tous ces enfants, je leur dis de se libérer.
06:10 S'ils ont des choses à dire, il ne faut vraiment pas qu'ils aient cette peur de se dire, voilà,
06:16 c'est l'adulte, c'est lui qu'on va écouter et pas moi. Ce n'est pas vrai, tout le monde est à la même échelle.
06:22 Parce que ça arrive, ça n'existe pas que dans le milieu sportif, on le voit notamment dans le
06:26 milieu scolaire avec le harcèlement. Est-ce que vous trouvez aussi que la parole se libère et
06:31 que les mentalités changent ? Oui, ça c'est des épisodes, je vous parle d'il y a une vingtaine
06:36 d'années, donc forcément il y avait beaucoup, beaucoup plus de tabous autour de ça. C'est peut-être
06:40 ce qui a fait que je n'en ai pas trop parlé, mais aujourd'hui, on est dans une ère où
06:46 la parole est beaucoup plus ouverte. En tout cas, on donne beaucoup plus la parole aux gens et c'est
06:51 une très, très bonne chose. En tout cas, c'est fort, c'est bouleversant et c'est raconté dans le détail
06:56 dans ce livre autobiographique "Pas le temps pour les regrets". Alors, malgré cette relation toxique
07:00 avec votre coach, vous n'êtes pas passé à côté de votre carrière. Heureusement, Kevin, vous avez
07:05 accompli plein de choses, des titres que l'on voit en photo et en texte. À quel point vous êtes fier
07:10 de ce que vous avez accompli ? 34 ans, c'est vrai que je suis fier de plein de choses. 17 ans de
07:18 compétition, ça fait quand même la moitié. Je pense que ce qui me rend le plus fier, c'est d'avoir
07:22 réussi à tenir aussi longtemps. C'est pour ça, quand on regardait Djokovic, je me dis "Waouh, c'est
07:27 quand même impressionnant parce qu'il arrive à être numéro un pendant des dizaines d'années".
07:30 Et ça, c'est une performance assez incroyable. Et surtout, quand on vieillit, on réalise beaucoup
07:35 plus que quand on est jeune. Je suis assez fier de cette longévité.
07:40 Quel est le moment fort que vous retenez dans ce livre, dans votre carrière ? Parce que c'est
07:45 vrai que c'est illustré par des magnifiques photos. On a du mal à choisir une photo en particulier dans
07:49 cette autobiographie. Il y a des moments forts. Il y en a beaucoup. Forcément, mes premières
07:53 victoires aux X Games qui étaient la compétition que je voulais gagner à l'époque, c'était
07:57 quelque chose d'important. Indéniablement, il y a mon accident. C'était le point noir,
08:03 mais il y a aussi eu le point positif, c'est que je suis sorti de cet accident. J'ai réussi à
08:09 reparticiper aux Jeux Olympiques en tant que porte-drapeau de la délégation française.
08:12 En 2022 aux Jeux Olympiques de Pékin. On va en parler dans un instant, Kevin. On va tirer le
08:19 fil de cet accident. C'est vrai que c'est un moment fort dans votre carrière, cet grave accident,
08:23 le mardi 30 avril à La Plagne, précisément 2019, lorsque vous tentez de battre un record de sauts
08:30 en hauteur à ski. Je vous lis parce que c'est un passage bouleversant dans le livre. « Je sais que
08:35 je vais me fracasser, tomber sur la nuque de 10 mètres de haut, le voici. Et voici ce qui se
08:41 passe à la fin. Je hurle. C'est la fin. Je vais mourir. Et puis plus rien. Trou noir. » Vous
08:46 passez ensuite de longs mois, de longues semaines à l'hôpital. Oui, j'ai été pendant trois jours
08:54 dans le coma entre la vie et la mort. Et ensuite, très longtemps à l'hôpital, à l'IT. Et surtout,
09:01 surtout, des phrases de docteurs qui m'ont dit que le ski était terminé, qu'il fallait penser
09:07 à faire autre chose et que maintenant, c'est fini les bêtises. C'est sûr que quand on fait ça depuis
09:14 justement l'âge de 18 mois avec le ski, c'est ma vie, que toute ma vie tourne autour de cette
09:19 discipline, ça fait un choc. Qu'est-ce que cet événement tragique vous a appris sur vous et sur
09:25 la vie aussi en général ? Énormément de choses. Je disais que quand je me suis réveillé, non
09:32 seulement j'étais brisé, mais j'étais aussi papa. Ça, c'était le côté qui m'a... Grâce à mon fils,
09:38 j'ai réussi à sortir un petit peu de... On la voit cette photo en noir et blanc à l'hôpital.
09:43 Et c'est votre femme qui vient aussi vous voir et qui accouche juste après. Elle est venue me voir
09:51 la première fois à l'hôpital et elle a accouché instantanément. Le fait d'avoir ce petit garçon
09:57 m'a quand même vraiment aidé à sortir du pétrin parce que j'ai pu me focaliser sur autre chose
10:03 que juste le ski et le fait que je ne puisse plus skier, que je ne puisse plus marcher même. J'ai
10:07 pu juste avoir de l'amour, des énergies positives et puis me concentrer sur quelque chose d'autre.
10:13 Et ce qui a fait que j'ai fait une très, très belle rééducation. Une belle rééducation et un
10:18 beau comeback. Aussi un très beau retour au premier plan parce que derrière, vous arrivez à remonter
10:24 sur des skis, à reprendre la compétition, à être porte-drapeau, donc vous l'évoquez, de la
10:29 délégation française aux Jeux olympiques de Pékin. C'est votre dernier chapitre dans ce livre.
10:34 Résilience, c'est le bon mot, non ? Oui, Résilience. C'est aussi le nom du documentaire que j'ai fait
10:40 sur justement toute cette histoire. Vous la trouvez où cette énergie comme ça pour repartir
10:45 de l'avant ? Après tout ce qui vous arrive à ce moment-là, vous avez frôlé la mort quand même.
10:48 Oui, c'est la passion. Je pense que je suis vraiment un amoureux du ski. C'est le plaisir
10:55 et c'est l'envie de retoucher cette adrénaline parce que le ski freestyle me procure des sensations
11:04 que rien d'autre peut me procurer. Donc, j'ai envie d'aller regoûter à ça. Il n'y a pas eu
11:09 d'appréhension quand même ? Si, bien sûr. Il y a eu énormément d'appréhension, énormément de peur,
11:13 il faut être clair. Mais à tous ces problèmes, j'ai trouvé des solutions. Pour faire disparaître
11:20 la peur, j'ai trouvé des solutions. Ce qui a été justement essayer de retrouver du plaisir,
11:27 c'est-à-dire faire une pratique un peu moins risquée au début pour ensuite retourner dans
11:32 l'engagement un peu plus à 100 %. Et puis derrière, il y a eu ce livre,
11:38 il y a ce livre, il y a aussi un film, donc « Résilience », cette autobiographie. Donc,
11:42 pas le temps pour les regrets aux éditions Hugo Sport. C'est une seconde vie, une nouvelle carrière
11:47 qui s'ouvre à vous ? C'est pas une seconde vie, c'est un prolongement de ma vie, j'ai envie de dire.
11:54 Maintenant, les compétitions, c'est terminé. Je suis dans la période vidéo, création de contenu.
12:01 Un artiste. Un artiste sportif.
12:04 Merci beaucoup, Kevin Roland, d'avoir été en direct avec nous dans Club 360 et pour ce témoignage
12:10 fort et courageux avec des moments de vie incroyables dans cette autobiographie. Pas
12:15 le temps pour les regrets aux éditions Hugo Sport.
12:17 Ciao !
12:18 [SILENCE]