Les Ukrainiens ont-ils vraiment mis le pied sur la rive gauche du Dniepr ? - On décrypte le monde

  • l’année dernière
Avec Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU et auteur du livre “Ce qui nous attend” ( Éditions Robert Laffont).

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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##ON_DECRYPTE_LE_MONDE-2023-11-18##

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00:00 On décrypte le monde et la guerre en Ukraine. On s'attendait à ce que les choses ne bougent plus jusqu'à l'hiver
00:05 et il semblerait qu'elles bougent à nouveau. En tout cas l'Ukraine affirme avoir réussi à faire pénétrer son armée sur la rive gauche du Dniepr.
00:12 Plusieurs centaines de ses soldats se trouveraient. La Russie qui rétorte que de lourdes pertes ukrainiennes sont subies dans la région.
00:19 Quel est le vrai du faux ? On en parle avec notre invité le général Dominique Trinquant. Bonjour mon général.
00:24 - Bonjour.
00:26 - Ancien chef de la mission militaire française auprès de l'organisation des Nations Unies. Vous êtes également l'auteur de ce livre "Ce qui nous attend".
00:32 C'est publié chez Robert Laffont. Les Ukrainiens ont-ils traversé le fleuve ?
00:38 - Ah oui, là c'est une certitude. Les Ukrainiens ont traversé le fleuve. Ils l'avaient traversé d'ailleurs il y a déjà plusieurs semaines.
00:45 Mais ce dont on est sûr là c'est qu'ils ont traversé le fleuve avec un nombre plus conséquent et en ayant fait traverser des engins blindés également.
00:54 Donc il semblerait qu'il y ait vraiment une tête de pont qui s'installe actuellement sur la rive gauche du Nièvre.
01:00 - Alors la semaine dernière les perspectives qu'on évoquait avec vous d'ailleurs sur Sud Radio étaient plutôt pessimistes pour l'armée ukrainienne.
01:07 Est-ce que c'est un succès important et prometteur ou est-ce que c'est aussi une manière de communiquer en disant que les Ukrainiens enregistrent quand même quelques résultats ?
01:15 - Alors ce n'est pas encore un succès important. En revanche c'est une option prometteuse.
01:21 Nous disions que l'ensemble du front depuis le Nièvre jusqu'à Khartyf était bloqué et les Ukrainiens depuis le mois de juin n'arrivent pas à percer réellement.
01:31 Il y a eu quelques petites avancées mais pas beaucoup.
01:33 Là sur le Nièvre en fait vous vous souvenez que le barrage avait été détruit et donc avait provoqué des grandes inondations le long du Nièvre.
01:42 Et donc la défense russe était plutôt faible.
01:46 Donc le fait que les Ukrainiens s'installent dans une zone où la défense russe est faible provoque une possibilité, pardon, procure une possibilité d'attaque dans le dos de l'armée russe.
02:00 Mais il est un peu tôt pour le dire. Pour l'instant il n'y a pas grand chose qui a franchi et on n'a pas encore vraiment vu la réaction russe.
02:07 - Alors comment on peut expliquer que les Russes n'aient pas pu empêcher les Ukrainiens de s'installer sur ce côté-là
02:11 alors qu'on est manifestement dans une zone assez sablonneuse au bord d'un fleuve extrêmement large,
02:16 surtout depuis l'effondrement de ce barrage. Enfin c'est plus large que la Loire.
02:20 - Oui mais simplement les Russes avaient dégarni leur défense dans cette région-là à la suite de l'inondation qui a été provoquée.
02:29 Et donc ils se sont concentrés sur la ligne qui avait été mise en place depuis l'hiver dernier.
02:36 Et apparemment ils ont été surpris, je le répète, les attaques ont eu lieu il y a plusieurs semaines.
02:42 Simplement ils ont été repoussés à chaque fois. Et là il est probable qu'il y ait eu un trou dans la raquette
02:47 et qu'il y ait une attaque plus importante qui a réussi à s'installer sur la rue gauche.
02:51 Maintenant le problème ça va être l'alimentation de cette tête de pont qui va être un vrai casse-tête pour les Ukrainiens.
02:57 - A qui ça va coûter le plus cher ? A laquelle des deux armées ?
03:01 Est-ce que ça coûtera plus cher à l'armée ukrainienne de se maintenir sur cette tête de pont ou au contraire à l'armée russe d'essayer de l'y retenir ?
03:08 - Mais écoutez c'est très difficile à dire aujourd'hui.
03:11 Si c'est une opportunité que veut créer l'armée ukrainienne, elle va mettre beaucoup de moyens pour arriver sur cette rive gauche
03:19 et à partir de là de contourner la défense russe.
03:22 Donc naturellement la défense russe devrait être de renforcer rapidement ce dispositif
03:28 mais probablement en dégarnissant une autre partie de la défense.
03:32 Donc ça va être un équilibre qui va être extrêmement difficile à réaliser et sur lequel aujourd'hui je ne peux pas m'engager.
03:38 - Effectivement dernière question et assez rapidement.
03:40 Quelles conditions doivent être réunies pour que Kiev arrive à lancer une grosse offensive depuis cette tête de pont ?
03:46 - Quels sont les moyens de franchissement qui lui permettent de faire passer ses blindés de l'autre côté ? C'est le premier point.
03:52 Le deuxième point, qu'elle ait mis un dispositif d'artillerie suffisant pour contrebattre toutes les contre-attaques que pourraient mettre en place les Russes.
04:01 - Et à ce stade, elle ne les a pas ?
04:03 - Ah écoutez, l'information est par sévère comme vous en doutez.
04:07 Donc c'est évolutif, il va falloir voir ce qui se passe dans les jours qui viennent.
04:10 - Et c'est la raison pour laquelle on aura le plaisir de vous réinviter assez régulièrement.
04:13 Merci mon général Dominique Tracan pour votre fidélité à Sud Radio.
04:18 C'est un chef de la mission militaire française auprès de l'Organisation des Nations Unies et auteur de ce livre "Ce qui nous attend".
04:23 C'est publié chez Robert Laffont.

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