ÉDITO - Rencontres de Saint-Denis : beaucoup de bruit pour rien

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Regardez Un point, c'est tout ! du 20 novembre 2023 avec Alba Ventura.
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00:02 RTL Matin
00:06 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. Vendredi dernier le président réunissait à Saint-Denis les chefs des partis politiques, cette fois
00:13 sans les Républicains, sans le Parti Socialiste et sans les Insoumis. C'était la deuxième édition d'un rendez-vous politique qu'Emmanuel Macron voulait en fait.
00:19 Novateur, quel bilan en tirez-vous ?
00:22 Franchement c'est raté. D'abord sur le principe que le président rencontre les autres partis, ce n'était pas absurde, on est dans une crise internationale.
00:29 Cela paraît plutôt sain d'échanger et à ce titre la première réunion a été plutôt réussie. Mais à l'issue du deuxième rendez-vous,
00:35 on ne peut que constater que politiquement c'est faible.
00:39 Alors que souvenez-vous les proches d'Emmanuel Macron nous avaient vendu ça comme une surprise, des réunions qui allaient tout changer, presque une nouvelle méthode
00:46 de présidence.
00:47 Bon ça a surtout été l'occasion pour l'Elysée de lancer des ballons d'essai pour les retirer ensuite et par exemple sur l'idée du référendum.
00:53 Je me souviens encore d'Olivier Véran
00:56 expliquer doctement qu'il y aurait des
00:58 référendums à questions multiples, notamment sur l'immigration.
01:02 Référendum qui était réclamé à la fois par LR et par l'ERN.
01:06 Ces rencontres de Saint-Denis devaient donc permettre de dégager une ébauche de projets pour mettre en place au moins un référendum.
01:12 Ça, ça n'est plus sur la table. Non et c'est là où la méthode présidentielle pose question parce que
01:16 le référendum, on en a parlé sous toutes les coutures et au bout du compte ça ne se fait pas. Alors pour des raisons techniques
01:22 et politiques c'est compliqué. Il faut changer la constitution,
01:25 obtenir la majorité des deux tiers des voix pour aller au congrès quand on n'a déjà pas la majorité assurée à l'assemblée, c'est difficile.
01:32 Mais ce qu'il reste de ces réunions, de ces deux réunions qui ont duré des heures,
01:36 c'est surtout le sentiment d'avoir assisté à un moment de théâtre qui fait pchit. Parce que soit Emmanuel Macron avait l'intention
01:42 de proposer un référendum mais il a constaté un peu tard que ça n'était pas possible
01:46 et donc ça laisse un sentiment d'improvisation voire d'amateurisme,
01:50 soit il n'a jamais eu l'intention de le faire et ça laisse le sentiment qu'il a juste créé un moment politique
01:55 pour occuper l'espace. Par ailleurs, en l'absence des Républicains, cela laisse au Rassemblement National la possibilité d'expliquer qu'il est le seul parti
02:03 à vouloir un référendum, c'est-à-dire à donner la parole directement aux Français.
02:06 - Bon, on est loin d'une opération gagnante pour le Président.
02:08 - C'est ça. Moi je ne vois pas le bénéfice politique qu'il peut en tirer compte tenu des défections d'Eric Ciotti, d'Olivier Faure et de Manuel Bompard.
02:15 Il aurait dû annuler tout simplement, rester sur la première rencontre qui avait réuni tout le monde.
02:19 Parce qu'au final, en quoi ces rencontres s'affrentent-elles le Président ? En quoi elles enclenchent une dynamique ?
02:24 C'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
02:26 Et en attendant, à l'Assemblée, Elisabeth Borne se bagarre toujours avec les 49.3.
02:30 Le projet de loi immigration n'est pas sorti des ronces et le gouvernement vous remet sur la table une énième réforme de l'assurance chômage des seniors.
02:36 Bref, ce second quinquennat est en panne, en manque de souffle et de vision.
02:41 Alba Ventura

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