DB - 21-11-2023
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00:33 Nally, ayant demandé à Patrice, son nouveau directeur,
00:37 de s'attacher les services d'un lapidaire et de deux compagnons,
00:40 Patrice a pensé immédiatement à Gauthier, qui a accepté avec enthousiasme.
00:45 Ingrid se plaint à son père du détachement de son mari.
00:49 Nally en parle très fermement à Peterson,
00:52 et lui dit qu'il ne tolèrerait pas qu'Ingrid fût malheureuse à cause de lui.
00:57 Ayant trouvé un atelier, Gauthier engage deux compagnons, Charbon et Lenoir.
01:04 Lars Peterson a loué une villa pour Jacqueline.
01:10 Il croit que Nally, son beau-père, est au courant de leurs relations
01:14 et propose à la jeune femme d'espacer leur rendez-vous.
01:17 Lors d'une visite de l'atelier de Gauthier,
01:20 Nally se déclare satisfaite de l'installation et de l'outillage.
01:24 Peterson reçoit alors un appel téléphonique de Jacqueline,
01:27 provenant d'un casino où elle vient de perdre beaucoup d'argent.
01:31 Prétextant un rendez-vous urgent, il rejoint Jacqueline,
01:35 mais refuse de lui prêter l'argent qu'elle demande.
01:38 Bon, maintenant tu vois ces deux saphirs.
01:44 Ils pèsent chacun environ deux carats.
01:47 Un carat égale 0,2 grammes, donc chaque saphir pèse...
01:50 - 0,4. - 0,4.
01:51 - C'est pas lourd. - C'est pas lourd, c'est pas lourd,
01:53 mais en attendant, il y en a un des deux qui vaut 20 000 francs.
01:55 - Et l'autre? - Oh, l'autre...
01:58 10, 15 francs au maximum.
02:00 Alors lequel des deux est le vrai et lequel des deux est le faux, d'après toi?
02:05 - Ils sont à peu près pareils. - Ils sont à peu près pareils.
02:08 Bon, ben regarde. Tu vois au centre de la pierre, regarde bien.
02:12 - Ouais? - Tu vois la structure arrondie comme ça, tu le vois?
02:16 - Ah oui, oui. - On appelle ça la structure arrondie.
02:19 Quand tu vois ça, tu peux être sûr que c'est une pierre satellite.
02:22 Maintenant, regarde. Tiens, prends-le toi-même et regarde le centre de la pierre.
02:27 Comment tu le trouves, le centre, là? Regarde bien.
02:32 - Là, il y a une structure en angle. - C'est une structure en angle,
02:35 c'est-à-dire une cristallisation en angle.
02:38 Ben, quand tu vois ça, tu peux être sûr que c'est un saphir véritable.
02:41 Bon, maintenant, je vais te montrer comment on monte un brut sur un tasseau.
02:50 - De mauvaises nouvelles? - Toujours la même chose.
02:54 James ne peut pas vivre sans moi. C'est du moins ce qu'il écrit.
02:57 - Ça, ce sont des mots. - Mais non, il est sincère.
03:00 Oui, je n'en doute pas. Mais c'est tous les gens qui ne peuvent pas vivre
03:04 les uns sans les autres, Morel. On passerait son temps dans les cimetières.
03:09 Alors, il est marié, qu'il reste avec sa femme et ses enfants.
03:14 - Au revoir. - Tu sors? Il va être midi.
03:18 - J'ai déjeuné avec Patrice. - Ah bon?
03:21 Il me bombarde des lettres désespérées.
03:30 Je crains qu'un de ces jours, il va débarquer ici.
03:33 Ce sera une situation ridicule.
03:36 - Vous lui avez laissé un espoir? - Justement pas.
03:39 Mais vous savez, dans ces cas, on ne veut pas comprendre.
03:42 Toujours ce sale espoir, comme dit Anouilh.
03:46 Vous n'éprouvez plus aucun sentiment pour lui?
03:49 De l'amitié, c'est tout.
03:52 J'ai joué les jeux à fond avec lui.
03:55 Et puis, les jours où je l'ai vu avec sa femme, ses enfants,
03:58 quand il ne m'avait jamais parlé, c'était vraiment un réveil brutal.
04:02 C'est bizarre, ce sentiment. Ça n'a moi-même pas fait de la peine.
04:08 Et pourtant, je l'ai aimé.
04:11 Mais comment expliquer?
04:14 C'était soudain comme si c'était un ami.
04:17 Un ami que je ne rejoignais pas puisqu'il était occupé.
04:20 - Vous m'avez dit qu'il était plus âgé que vous? - Oui, beaucoup plus.
04:26 Mais c'était pas ça la question.
04:28 Vous savez, je n'aime pas trop les jeunes gens de mon âge.
04:31 Certainement, il y en a des valables, mais c'était pas ça.
04:34 James avait une certaine façon de vivre.
04:37 Puis j'aimais son art.
04:39 Et une certaine décontraction envers le problème.
04:43 - Et vous? - Moi?
04:46 Je ne sais pas très bien comment ça va tourner.
04:50 Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ma femme refuse le divorce à l'ami.
04:55 Il doit y avoir une raison qui m'échappe.
05:00 - Vous vous tenez à ce divorce? - Je tiens aux situations claires.
05:04 Alors ce lien artificiel entre nous, il n'y a plus de raison.
05:08 Quelle est votre reproche?
05:11 C'est ce qu'on m'a demandé dans ma belle famille, au tribunal.
05:15 Ça ne s'explique pas. C'est comme ça. Notre couple est fichu.
05:20 Je ne peux rien prouver contre elle.
05:24 Et puis surtout, je ne l'aime plus.
05:28 - Et vous l'en rendez responsable? - Même pas.
05:32 - Vous l'avez dit? - Oui.
05:35 - Et vous l'en rendez responsable? - Même pas.
05:38 Allez, venez, on va manger.
05:41 Tu crois que Lars est encore au bureau?
05:54 Tu lui as parlé, pourtant.
05:59 En tout cas, moi, je ne lui téléphonerai pas.
06:05 Papa, tu ne crois pas qu'on devrait faire un voyage ensemble, lui et moi?
06:11 Si tu le forçais à prendre des vacances...
06:16 Ou je ne sais pas, moi, si tu lui envoyais chercher des pierres à l'autre bout du monde, je l'accompagnerais.
06:22 Un voyage, ça arrange parfois bien des choses.
06:25 Ne me parle pas.
06:28 Papa.
06:31 Papa.
06:33 Papa.
06:41 C'est impossible.
06:45 C'est impossible.
06:49 [Musique]
06:53 [Musique]
06:57 [Musique]
07:00 - Qu'est-ce que vous en pensez, vous? - De quoi?
07:25 De la disparition du patron. Ça va changer quelque chose pour nous.
07:28 Très franchement, je n'en ai aucune idée.
07:31 C'était peut-être trop beau pour durer, cet arrangement.
07:34 Ne vous faites pas de soucis inutilement, Gautier. On va aller de l'avant et puis on verra bien.
07:38 - On se retrouvera chômeurs. - Ça m'étonnerait.
07:41 Vous avez confiance en Peterson, vous? C'est lui qui va reprendre l'institut de l'affaire?
07:46 Le conseil d'administration va décider.
07:49 Le conseil d'administration, j'aime pas ça, moi.
07:52 Peterson, c'est un ami pour vous?
07:55 Pas particulièrement, non.
07:58 Selon sa volonté, je reprends la succession de mon père à la tête de notre entreprise.
08:06 J'ai conscience de mon incompétence en affaires.
08:09 Je présiderai donc les conseils, selon l'usage.
08:13 Mais mon mari sera désormais l'administrateur délégué de notre société.
08:18 Oui, évidemment, c'est la solution la plus logique.
08:22 Nous allons suivre la voie tracée par mon beau-père.
08:25 Il a créé cette maison. Notre objectif sera d'en développer l'activité.
08:31 - Permettez-moi une suggestion. - Laquelle?
08:35 Mme Peterson décide de vous attribuer le poste d'administrateur délégué.
08:39 Mais ne pensez-vous pas qu'un vote de ce conseil serait plus statutaire dans ces conditions?
08:46 Pour le procès verbal, oui, mais en pratique...
08:49 En pratique, j'aime qu'on respecte les usages.
08:53 Eh bien, si vous voulez, encore que ce soit là, une perte de temps.
08:59 Une perte de temps? Je ne comprends pas.
09:02 Vous savez très bien que nous sommes majoritaires, ma femme et moi.
09:05 - Votre femme, oui. Vous, non? - Ça revient au même.
09:09 Je demande un vote pour la bonne forme.
09:12 Et je demande à ceux de mes collègues qui n'approuveraient pas votre nomination au poste d'administrateur délégué
09:18 de voter contre, et ceux qui veulent s'abstenir de voter en blanc.
09:24 Est-ce votre avis, messieurs?
09:30 Bien, bien, bien. Nous allons procéder en cycle de vote.
09:36 M. Thiebaud, M. Lefranc, voulez-vous distribuer les bulletins?
09:40 Oui, je le donne.
09:42 Maman, est-ce que tu peux garder un secret?
09:47 - Évidemment. - Non, je sais bien que non, mais ça n'a pas d'importance.
09:50 - Qu'est-ce que tu racontes? - Voilà, M. Petersen va divorcer pour se remarier.
09:54 Ou pas maintenant, mais c'est la présence de son beau-père qui le dérangeait, tu comprends?
09:58 Absolument pas. Et encore moins, comment tu connais tout ça?
10:03 (bruit de moteur)
10:06 Voici le résultat de notre vote.
10:21 Il porte sur un total de 1 000 actions de notre société.
10:26 Majorité requise, 501 voix.
10:30 Pour la nomination de M. Petersen au poste d'administrateur délégué, 700 voix.
10:36 À raison, je vous le rappelle, d'une voix par action.
10:40 Contre, 200 voix. Bulletin blanc, 100 actions.
10:46 - Voilà. - Je vous remercie.
10:50 Je pense que la question est définitivement réglée.
10:53 La question est effectivement réglée.
10:56 Je tiens simplement à souligner, vu la répartition des actions dans cette assemblée,
11:01 que les 700 voix obtenues par M. Petersen
11:05 sont celles que représentent très exactement les actions de sa femme.
11:11 550, et les siennes propres, 150.
11:16 - Et qu'est-ce que cela change? - Rien!
11:19 Malheureusement.
11:24 - Vous êtes à l'hôpital? - Oui.
11:27 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:30 - Vous êtes le premier à l'entendre? - Oui.
11:33 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:36 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:39 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:42 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:45 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:48 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:51 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:54 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
11:57 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:00 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:03 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:06 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:09 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:12 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:15 - Vous êtes la première à l'entendre? - Oui.
12:18 - Vous me gâtez trop, Patrice. - Pas du tout.
12:21 - C'est la meilleure soirée que j'ai passée depuis longtemps.
12:26 - C'est la meilleure soirée que j'ai passée depuis longtemps.
12:29 - Vous êtes si gentil.
12:31 - Je comprends pas du tout pourquoi ça n'a pas marché avec votre femme.
12:34 - Je crois que si Jacqueline avait été de conditions plus modestes...
12:38 et si ses parents avaient été moins généreux avec elle,
12:41 les choses se seraient peut-être passées différemment.
12:44 Je suis sûr qu'elle aurait été moins exigeante.
12:47 - Mais con, savez-vous, peut-être un mois aussi je serai une femme exigeante.
12:51 - Ça m'étonnerait. - Pourquoi?
12:54 - Parce que vous... vous êtes Véronique.
12:57 - Et en prétendant que ce sont les femmes qui ne sont pas logiques.
13:01 - Voici les amoureuses.
13:08 - Bonjour.
13:14 - Bon, monsieur. - Merci.
13:17 - Ingrid, je compte sur toi pour me soutenir au conseil en toute occasion.
13:27 - Tu sais bien que... - Oui, bien sûr, mais je te mets en garde
13:30 contre les hommes charitables, gentils et beaux,
13:33 qui ne manqueront pas de te dire que ce que je fais, ton père l'aurait désapprouvé.
13:36 - Ah? Et tu comptes faire quoi pour redouter ce genre d'intervention?
13:41 - Réaliser un vieux projet, le diamant.
13:44 - Mais... Papa ne voulait pas en entendre parler.
13:52 - Et voilà! Voilà pourquoi Thiebaud va se récrier.
13:56 Mais je fonderai mon département diamant.
14:00 - C'est vraiment nécessaire? - Mais où est la difficulté?
14:03 Nous entretenons des lapidaires Jean Gauthier,
14:06 nous leur rejoindrons un ou deux diamantaires et le tour sera joué.
14:09 Sais-tu d'où venait l'opposition de ton père à mon projet?
14:13 - Hum. - De Thiebaud!
14:15 - De Thiebaud? - Eh oui! C'est logique, non?
14:18 Thiebaud est diamantaire. Alors, notre société, dont il est actionnaire,
14:21 deviendrait la concurrente de sa propre entreprise.
14:24 Alors, d'où son hostilité à mon idée?
14:27 Ingrid, si un jour Thiebaud vient te voir...
14:30 - Pourquoi voudrais-tu qu'il vienne me voir?
14:32 - Qu'il vienne te voir ou te téléphone pour te mettre en garde contre moi,
14:35 ne l'écoute pas. - Mais il n'aurait aucune raison.
14:38 - Si, si, si, si, si. Quand j'aurai créé mon département en diamant,
14:41 il partira en guerre contre moi et tous les moyens lui seront bons.
14:44 Alors, méfie-toi et envoie-le-moi.
14:48 C'est tout ce que je te demande.
14:51 - Dites-moi,
15:04 c'est vrai ce que vous m'avez dit tout à l'heure pendant le dîner?
15:07 - Non, je crois que j'étais trop bavarde. À quoi vous pensez?
15:10 - Vous m'avez dit que c'était votre meilleure soirée depuis longtemps.
15:13 - C'est vrai. À tel point que...
15:16 - Que quoi?
15:18 - Que je ne voudrais pas que ça s'arrête.
15:21 - Il faudra pouvoir retenir la nuit, n'est-ce pas?
15:26 - Oui.
15:28 (Bourdonnement)
15:32 (Bourdonnement)
15:35 (Bourdonnement)
16:03 - La maison Nalli se lance-t-elle en brillant?
16:06 - C'est mon intention, oui.
16:08 - Et alors, les pierres de couleur?
16:11 - Je continue, mais j'ai créé un département en diamant.
16:14 - Je vois. On prétend que Nalli avait encore
16:17 de remarquables brutes d'émeraude et de saphir.
16:20 - Oui, c'est exact. Vous pouvez même ajouter de rubis.
16:23 - Je ne suis pas spécialisé dans les pierres de couleur,
16:26 mais un échange pourrait m'intéresser.
16:29 - Un échange?
16:31 - Brutes de couleur contre brutes de diamant.
16:34 - Ah oui. Oui, je réfléchirai. Ce n'est pas impossible.
16:38 - M. Peterson, M. Peterson.
16:42 - Qu'est-ce qu'il y a?
16:44 - Je pense que vous êtes persuadé d'avoir fait une bonne affaire.
16:48 - S'il m'ait paru mauvaise, je ne l'aurais pas conclu.
16:52 - Ceux qui vous ont vendu cela profitent de votre inexpérience.
16:57 - Je vous en prie, Schirmer, j'ai pas assez l'âge de recevoir des conseils,
17:00 surtout de mes employés.
17:02 - Et pourtant, le prix du lot a peut-être l'air intéressant à première vue,
17:07 mais prenez cette pierre,
17:10 et puis celle-là.
17:13 Et vous verrez qu'elle ne donnera que de petits, très petits brillants,
17:17 car elles sont pleines de défauts.
17:19 - Et qu'en savez-vous, Schirmer?
17:21 Du temps de mon beau-père, vous ne traitez que des pierres de couleur.
17:24 - Mais j'ai fait un apprentissage de diamantères
17:27 avant de travailler chez M. Nally.
17:30 À envers, durant quatre ans,
17:33 car il faut quatre ans pour former un diamantère, M. Peterson,
17:37 pour vous dire que ça ne s'apprend pas dans une matinée,
17:41 aussi bien pour la taille que pour l'achat des pierres brutes.
17:45 - Moi, je vous dis que vous vous trompez.
17:47 J'ai l'œil et surtout l'instinct d'avoir fait la bonne affaire.
17:49 Alors, vos histoires de diamantères ne m'intéressent pas.
17:52 - Si vous pensez que je me trompe,
17:55 soumettez donc ces pierres à M. Thiebaud.
17:58 - Thiebaud?
18:01 Mais je vous interdis même d'en parler à Thiebaud de nos achats.
18:04 - Mais c'est un actionnaire.
18:07 - Exactement. Et rien de plus.
18:10 Ça veut dire qu'il a le droit de consulter notre bilan
18:13 en fin d'exercice et de percevoir ses dividendes.
18:16 Mais la gestion de la maison ne regarde que moi, M. Schirmer.
18:21 - Percevoir les dividendes.
18:23 Si vous continuez à acheter sans discernement,
18:26 il n'y aura plus beaucoup de dividendes.
18:29 - Schirmer, je ne vous permets pas ce genre de réflexion.
18:32 - J'ai toujours eu mon franc à parler avec M. Nail.
18:35 Ce que j'en dis, c'est dans l'intérêt de la maison.
18:38 Cela fait trois fois que vous achetez à prix fort
18:41 des lots surestimés.
18:44 À croire qu'il vous va venir à la bourse.
18:47 - Ça suffit, Schirmer. Sortez!
18:51 - J'ai 63 ans, M. Peterson.
18:54 J'ai commencé dans le métier à l'âge de 20 ans.
18:58 Ça fait donc 43 ans que je travaille dans cette branche.
19:03 - Et alors? - Alors?
19:06 Personne ne m'a jamais dit "sortez".
19:10 Personne. En 43 ans.
19:19 - Je m'installe ici. Définitivement.
19:22 - J'en suis ravi, mon chéri.
19:25 C'est très joli, tout ça.
19:28 Ton père et tes parents ne t'ont pas demandé trop de détails?
19:32 - Papa sait à quoi s'en tenir.
19:35 Ta maman, elle plane tellement.
19:38 Je lui téléphone deux fois par jour.
19:41 Je ne vois pas pourquoi je leur rendrais des comptes.
19:45 - Je sais.
19:47 J'ai toujours peur que ton père ait trouvé ma femme.
19:51 - Tu avais peur du vieux Nally.
19:54 Tu ne vas pas me refaire le coup avec Ingrid?
19:58 - Encore un peu de patience.
20:01 - Je m'installe ici.
20:03 Mais ce n'est pas pour l'éternité.
20:06 Laisse-moi. Je ne suis pas d'humeur.
20:10 - Ces questions administratives étant liquidées,
20:16 je voudrais que vous me remettiez quelques brutes à tailler.
20:20 - Vous en manquez?
20:22 - Oui, Gautier me l'a confirmé.
20:25 - Vous savez, le front que j'ai réalisé, mon projet,
20:29 j'ai mis sur pied pour l'instant,
20:32 notre département Diamant.
20:35 Les pierres de couleur m'intéressent moins.
20:39 - Nous avons créé la société de Genève.
20:43 Nous devons leur assurer du travail.
20:46 - Ces 2 dont vous parlez, nous les payons moins.
20:50 - Ils ont accepté de travailler, pas de se croiser les bras.
20:54 - Ce n'est pas ce que je propose.
20:57 - Il est intéressé aux chiffres d'affaires.
21:00 - Avec un minimum garanti qu'il met à l'abri.
21:04 - A la conclusion des contrats,
21:07 M. Nally a laissé entendre que l'atelier tournerait.
21:11 - C'est encore important.
21:13 - Le stock, ça me regarde.
21:16 Le front, mettez-vous bien dans la tête
21:19 que si vous êtes responsable de l'atelier de Genève,
21:23 c'est tout de même moi le patron, maintenant.
21:27 - C'est entendu, la question n'est pas là.
21:30 Donnez-moi seulement de quoi faire tourner l'atelier.
21:33 Le reste ne me concerne pas.
21:35 - Ce Gautier est aussi diamantaire, d'après son dossier.
21:38 - Je lui donnerai des brutes de diamant à tailler.
21:41 - C'est impossible. - Pourquoi?
21:43 - Nous n'avons pas l'outillage nécessaire à la taille du diamant.
21:46 Il nous faudra des tours horizontaux.
21:48 - Je vous en fournirai.
21:50 - Et les 2 compagnons? Ils ne sont que lapidaires, eux.
21:53 - Je leur donnerai des pierres de couleur à tailler.
21:56 Je n'abandonne pas cette taille, du moins pour le moment.
21:59 - Schirmer!
22:05 - Schirmer, préparez pour M. Lefranc un lot de brutes de couleur à tailler.
22:10 - Mais qui va les choisir? Il y a peu de brutes en stock.
22:14 - Faites un lot, comme d'habitude. Assurez-leur un mois de travail.
22:18 - Rubis, saphir, c'est tout ce qui reste à tailler.
22:22 - Pourtant, M. Nally m'avait montré à l'époque
22:25 de très remarquables brutes d'émeraude.
22:28 - Rubis et saphir, ce sera très bien, Schirmer.
22:31 Vous les remettrez à M. Lefranc.
22:35 - Et bien, vous la ravitaillez pour quelque temps.
22:38 Autre chose à me demander?
22:40 - Les brutes d'émeraude.
22:42 - Ne vous en occupez pas, ça ne vous regarde pas.
22:45 Autre chose?
22:47 - Non, rien.
22:52 - Vous avez vu ce que j'ai trouvé?
23:03 - Oui.
23:05 - C'est une pitié de voir ça.
23:30 Depuis la mort du patron, tout va de travers.
23:33 - Dites-moi la vérité, M. Schirmer.
23:36 - Mais vous la connaissez, non?
23:38 Il est incapable de gérer cette maison.
23:41 Qu'a-t-il dans la tête, cet homme, avec sa passion pour les diamants?
23:45 - Il a peut-être l'intention de concurrencer Thiebaud sur son propre terrain.
23:49 En tout cas, il n'a pas l'air de l'aimer.
23:52 - Le concurrencer? Il faudrait qu'il se lève de bonne heure.
23:55 M. Thiebaud est une autorité dans la branche.
23:58 Lui, Peterson, n'y connaît absolument rien et y coule la boîte.
24:02 - Comment ça?
24:04 - Il a fait des achats inconsidérés. Il y perd de l'argent.
24:07 Enfin, quand je dis "il", comprenez "nous".
24:10 - Mais c'est très grave, ce que vous me dites là.
24:13 Mme Peterson est au courant?
24:18 - Elle mériterait de l'être.
24:20 Tenez, pourquoi ne possédons-nous plus les brutes d'émeraude dont vous avez parlé?
24:25 Des pierres que M. Nally conservait dans ses coffres
24:28 et qu'on ne trouve pratiquement plus sur le marché.
24:31 C'était le vrai capital de notre maison.
24:34 - Peterson les a vendues? - Échangées!
24:37 À perte!
24:39 Contre des brutes de diamants qui ne valaient pas la moitié des émeraudes.
24:42 Une folie! - Enfin, c'est insensé!
24:45 Il connaît pourtant la valeur des pierres. - Mais justement pas!
24:48 Il n'y connaît rien du tout.
24:50 C'est M. Nally qui décidait de toutes les tractations.
24:54 Lui, il sait tout juste reconnaître une pierre naturelle d'une synthétique.
24:58 Et encore, je n'en mettrai pas ma main au feu.
25:01 - Et dans ce cas-là, je nous vois mal partis. - Moi aussi.
25:05 Voilà de quoi faire tourner votre atelier.
25:09 Mais si ça continue, ce sera bien là notre dernier travail.
25:15 Puisque vous êtes à la tête du conseil,
25:20 vous pouvez persuader M. Peterson d'abandonner ce département en diamants.
25:24 Nous vendrons le stock de brutes.
25:26 À perte, naturellement, mais nous reviendrons aux habitudes commerciales de M. Nally.
25:30 Je n'ai pas grande influence sur lui.
25:33 C'est votre héritage.
25:35 Jamais M. Nally n'a voulu se lancer dans le diamant.
25:38 Je sais, je sais. Je lui parlerai.
25:41 Ah non, il comprendra que je vous ai parlé.
25:44 Non, je ne citerai pas votre nom.
25:46 Je peux être au courant par un membre du conseil.
25:49 M. Thiebaud.
25:51 Voilà, M. Thiebaud, ça paraîtra logique.
25:54 M. Thiebaud étant diamantaire.
25:56 C'est entendu, M. Sherman.
25:58 M. Thiebaud.
26:00 C'est une excellente solution.
26:02 - Bonjour, madame. - Merci.
26:04 Je voulais te demander quelque chose, Lars.
26:11 Papa possédait des émeraudes brunes dans son stock.
26:14 Et alors ?
26:16 Je compte les réserver à mon usage personnel.
26:19 Tu seras aimable de les faire tailler plus tôt possible.
26:21 Je vais passer cet après-midi chez Kerner.
26:24 Kerner ?
26:25 Le modéliste.
26:27 Je compte lui demander un dessin d'une parure complète.
26:30 Colliers, broches, bagues, etc.
26:32 Oui, mais c'est un peu faible.
26:34 Pourquoi ?
26:36 Parce que ces brunes d'émeraudes dont tu parles,
26:39 on les a vendues.
26:41 Comment ?
26:44 Pas plus exactement.
26:46 Je les ai échangées contre des brunes de diamant.
26:49 Pourquoi ?
26:51 Parce que ces émeraudes sont de l'écoulement difficile.
26:55 Tandis que les brillants...
26:57 De l'écoulement difficile ?
26:59 Trop somptueuses.
27:01 Il y a encore des amateurs, mais il faut les trouver.
27:04 Ça représente un capital qui ne travaille pas pendant ce temps-là.
27:08 Papa les conservait depuis des années.
27:12 Je ne peux pas diriger la société
27:15 si je dois te demander ton avis avant chaque décision.
27:19 Si tu veux administrer tes affaires, fais-le,
27:22 mais je ne m'émêlerai plus de rien.
27:24 Ne te fâche pas.
27:26 Avoue qu'il y a de quoi.
27:28 Ton père menait la marque à sa façon, moi la mienne.
27:32 Ces émeraudes représentaient un capital improductif.
27:39 Tu dois tout de même comprendre ma déception.
27:42 Papa les gardait pour moi.
27:44 Pourquoi ne les as-tu pas montées et taillées plus tôt ?
27:48 Il y a 10 ans, j'étais trop jeune pour porter une telle parure.
27:52 Admettons.
27:54 Le chapitre est clos.
27:56 Je ne peux pas les racheter.
27:58 D'ailleurs...
28:00 Mon acheteur les a déjà vendues.
28:03 Tu disais qu'elles étaient difficilement vendables.
28:06 De toute façon, je ne les rachèterai pas.
28:09 Mais parce que j'ai acquis des diamants à leur place
28:12 et que je ne veux pas les vendre pour te racheter des émeraudes.
28:16 Je voulais aussi te parler des diamants.
28:20 C'était tout autre métier.
28:23 Papa n'a jamais voulu un département diamant.
28:26 Encore une fois, ton père suivait une autre politique.
28:30 Moi, je m'y suis sur les diamants.
28:33 On dit que l'apprentissage des diamantaires est long et délicat.
28:36 Qu'un amateur s'y casserait les reins.
28:39 On dit ?
28:41 Qui ça, on ?
28:43 On dit aussi que tu as fait des achats de l'eau...
28:47 Malheureux.
28:49 Non, mais j'exige de savoir qui t'a raconté ces balivernes.
28:53 Des amis.
28:55 Des amis, quels amis ?
28:57 Qui ont à cœur les intérêts de notre société.
29:00 Thiebaud, c'est lui qui te mord la tête contre moi.
29:03 Ce n'est pas Thiebaud.
29:05 Mais ce serait lui que le problème resterait posé.
29:08 Renonce à ce département diamant.
29:13 Ce n'était pas la peine de m'en chercher pour gâcher ce déjeuner.
29:17 A l'avenir, tu voudras bien t'abstenir.
29:20 Il y a quelque chose qui ne va pas dans le service ?
29:25 Non, rien, mais nous sommes pressés.
29:28 Je vais te la mener.
29:30 Tiens, tu rentres plus tôt que prévu.
29:54 J'allais partir.
29:56 Pour aller où ?
29:58 Déjeuner, figure-toi.
30:00 Qu'est-ce qui lui prend maintenant à ta femme de venir au bureau ?
30:03 Une lubie, on s'est disputé.
30:05 Ah bon ? À quel propos ?
30:07 À cause de ton père, finalement, il lui monte la tête contre moi.
30:11 Mais enfin, Lars, pourquoi voudrais-tu que papa...
30:13 Parce qu'il n'a jamais digéré notre liaison.
30:16 Parce qu'il me jalouse de tenir en main la maison Nally.
30:19 Parce qu'en créant un département diamant,
30:22 ce dont il a toujours dissuadé le vieux Nally,
30:25 c'est de faire une concurrence directe avec lui, c'est tout.
30:28 C'est Ingrid qui t'a parlé de lui ?
30:30 Non, mais...
30:32 De qui d'autre que lui tiendrait-elle les renseignements
30:35 qu'elle possède sur le diamant, les diamantères, etc. ?
30:37 C'est lui, voyons.
30:39 Tout compte fait, je n'aurais jamais dû lui parler de nous.
30:42 Ça, j'ai jamais compris pourquoi tu l'as fait.
30:44 Parce qu'il me semblait que je n'avais rien à lui cacher.
30:47 Tu sais, c'est pas tellement notre liaison en soi qu'il désapprouve.
30:50 Ni même mon ex-mari qui le plaint, il l'a jamais aimé.
30:53 Non, c'est ton âge.
30:55 Mon âge ?
30:57 Oui. Il trouve un peu bizarre qu'un homme de sa génération, ou presque,
31:00 puisse être la main de cœur de sa fille.
31:03 Mais enfin, notre mariage arrangera tout ça.
31:05 Il faudrait pour ça que tu divorces.
31:08 Tu viens de dire ton ex-mari, mais...
31:11 jusqu'à nouvel ordre, il est toujours ton mari.
31:14 Justement, mon chéri.
31:16 Je me rends à Genève pour cela.
31:19 Pour divorcer ?
31:21 Je vais donner mon accord à Patrice.
31:23 Mais tu disais que...
31:25 Oui, mais je change d'avis, tu sais, ça m'arrive de temps en temps.
31:28 Nous allons engager la procédure assez rapidement,
31:30 comme ça, je serai tranquille de ce côté-là.
31:33 J'aimerais que tu en fasses autant avec Ingrid.
31:36 Non, écoute, c'est prématuré, encore, je...
31:38 Écoute, Lars, je comprends tes soucis.
31:40 Mais enfin, s'ils sont un prétexte pour ne pas tenir tes engagements...
31:42 Mais ne sois pas sainte, je t'épouserai.
31:45 Je te l'ai promis.
31:47 Je te fais confiance.
31:49 Mais ne t'arde pas.
31:51 Je vais être libre avant toi, tu sais.
31:54 Dis-moi, ça te dirait une balade sur le lac ?
31:57 Cette fois, j'ai pris congé pour tout l'après-midi, tu sais.
32:00 Mais c'est formidable. Faudra quand même repasser chez moi.
32:02 Mais pourquoi ?
32:03 Parce que je veux mettre tes jeans.
32:05 Dis-moi, mon chéri,
32:06 depuis que tu m'as parlé des erreurs de M. Peterson,
32:08 je ne peux pas m'empêcher de craindre le pire.
32:10 Le pire, il faut rien exagérer.
32:12 Mais enfin, il y a un problème, c'est vrai,
32:14 et celui-là, seule Mme Peterson pourra aller le résoudre.
32:16 Et comment ?
32:18 Ben...
32:20 En retirant la direction à son mari
32:23 et en nommant à sa place un type vraiment capable,
32:25 comme Schirmer, par exemple.
32:26 Mais ça, il ne le fera jamais.
32:28 Oh, il le fera quand même, s'il comprenait que sa boîte coule.
32:30 C'est pas sûr.
32:32 De toute façon, on n'en est pas encore là, heureusement.
32:34 Mais quand même, je me fais doubler ce souci,
32:36 pour toi et pour moi non plus.
32:38 Je ne voudrais pas qu'il aille se nuire.
32:40 T'en fais pas.
32:41 On va s'arranger pour que ça n'arrive jamais.
32:44 Tu sais que je t'aime.
32:46 Oui.
32:47 Mais tu sais aussi que je t'adore.
32:49 Oui.
32:50 Et toi, tu m'aimes un peu.
32:51 Voyons, je ne me suis pas encore posée la question.
32:54 Désolée, je tombe atrocement mal.
33:01 Je...
33:05 Je te présente Véronique, Jacqueline.
33:07 Enchantée.
33:08 Qu'est-ce que tu veux ?
33:10 Je croyais que tu avais emmené toutes tes affaires.
33:12 Oui, mais j'ai hâte de parler.
33:13 Excuse-moi, je ne pensais pas te trouver en si charmante compagnie.
33:16 Mes compliments, mademoiselle.
33:17 Mon mari a beaucoup de goût.
33:19 C'est normal dans la choierie.
33:20 Écoute, Jacqueline, dis-moi ce que tu voulais me dire,
33:22 et puis laisse-nous, s'il te plaît.
33:23 Je crains de ne pas pouvoir parler de toi, mademoiselle.
33:25 Mais pourquoi ?
33:26 Vraiment, Patrice, je préfère.
33:28 Viens me chercher chez moi.
33:29 À tout à l'heure. Au revoir.
33:30 À tout de suite, Véronique.
33:33 Elle est charmante, cette petite.
33:37 Je comprends maintenant pourquoi tu tenais tellement à divorcer.
33:39 Jacqueline, s'il te plaît, viens-en, on fait.
33:41 Justement.
33:42 Je voudrais te parler de notre divorce.
33:45 Figure-toi que je serais d'accord, mais...
33:47 sous certaines conditions.
33:49 Ah bon ? Lesquelles ?
33:50 Voilà, je voudrais une pension alimentaire.
33:52 C'est normal, après ce que je viens de voir.
33:54 Mais il me semble que j'en avais à mille principes.
33:56 Mille francs, par mois.
33:58 C'est raisonnable, non ?
33:59 Oui.
34:00 Seulement...
34:02 Y a seulement...
34:03 Alors ?
34:04 Je voudrais cinq ans d'avance.
34:06 Comment ça, cinq ans d'avance ?
34:09 Oui, cinq ans.
34:10 Cinq fois douze, soixante.
34:11 J'ai besoin de soixante mille francs.
34:13 C'est simple, non ?
34:14 Oui, c'est même enfantin, mais pourquoi d'avance ?
34:16 Suppose que je me remarie.
34:18 Suppose que j'aille vivre à l'étranger.
34:20 Non, plutôt que toi tu ailles vivre à l'étranger,
34:22 que tu oublies de payer la pension.
34:24 Qu'est-ce que je pourrais faire contre toi ?
34:26 Rien.
34:27 Si, avec des démarches tellement compliquées
34:29 et tellement ruineuses que la pension...
34:31 Tout ça c'est très joli, mais les soixante mille francs,
34:34 je vais les trouver où ?
34:35 Oh, mais ça c'est ton problème.
34:36 Tu as des relations, non ?
34:38 Et puis comme dirait papa, dans ton métier, tout le monde est riche.
34:40 C'est tout ce que tu avais à me dire ?
34:43 Tu avais l'air bien pressé d'aller la rejoindre.
34:44 Tu travailles pas aujourd'hui ?
34:46 Non, pas cet après-midi.
34:48 Je serais curieux de savoir ce qui t'a fait changer d'avis,
34:51 toi qui étais tellement opposé au divorce.
34:53 Tu as rencontré quelqu'un ?
34:54 Oh, tu sais, des rencontres, on en fait tous les jours.
34:57 Adieu, Patrice.
35:00 On se retrouvera pour le versement, et puis après, devant le tribunal.
35:04 Tu dois être content de voir enfin ta libération, non ?
35:08 Ça vaut bien une rançon de soixante mille francs.
35:13 Jacqueline.
35:14 J'aimerais que tu me rendes la clé, maintenant.
35:20 La clé ? Oh, pardon, la clé.
35:22 Ça t'évitera des surprises désagréables.
35:25 Oh, à propos, j'avais une chose importante aussi.
35:27 Les soixante mille francs, il me les faudrait dans deux mois.
35:29 Deux mois ?
35:30 Oui, pas un de plus.
35:32 C'est pas compliqué. Au revoir.
35:34 Il a accepté de te verser une somme pareille ?
35:41 Tu sais, il a tellement hâte d'être libre.
35:44 Faut dire qu'elle a l'air ravissante, cette petite Véronique.
35:47 Véronique ?
35:48 Tu la connais ?
35:50 Non, mais...
35:51 Pourquoi dis-tu Véronique sur ce ton ?
35:53 Parce que je me rappelle, ce serait pas la nièce de Gautier ?
35:55 Ah, c'est probable.
35:57 Tiens, je t'y avais pas pensé.
35:59 Ce serait plus comique que je ne croyais.
36:02 Bon, je suis prête.
36:06 On va pouvoir partir.
36:09 Tu vois que je sais me dépêcher de temps en temps.
36:12 Allez, viens.
36:14 Dis-moi, Lars.
36:16 Ça s'arrange pas tes affaires avec papa ?
36:19 Comment ça ?
36:20 Non, en rentrant de Genève, je suis passée par la maison, il était en train de parler de toi.
36:24 Qu'est-ce qu'il disait ?
36:25 Petersen veut persister dans son affaire de diamants.
36:29 Oui, et alors ?
36:31 Il a ajouté, il va se casser les reins. Ça m'évitera de le faire moi-même.
36:35 Enfin, c'est pas grave.
36:38 Allons-y, je suis en veine ce soir, mon chéri.
36:41 Je vais faire sauter la banque.
36:43 Vous pouvez servir, Frédéric.
36:48 Bien, madame.
36:49 Mais en leviscouvert, monsieur ne rentrera pas ce soir.
37:07 Allô ?
37:08 Je suis chez monsieur Thiebaud ?
37:10 Merci, oui.
37:12 Monsieur Thiebaud ?
37:14 Ingrid Petersen.
37:16 Oui, merci.
37:17 Je désirerais vous voir.
37:19 Pouvez-vous passer chez moi demain dans la matinée ?
37:22 Heure dix heures ?
37:24 Très bien.
37:25 Merci.
37:26 Merci, à demain.
37:28 C'est un nul.
37:33 Final trois.
37:34 Final trois par deux cents.
37:37 Cinq.
37:38 Monsieur, faites le jeu.
37:40 De la monnaie, s'il vous plaît.
37:41 De la monnaie.
37:42 Faites le jeu, monsieur.
37:45 Cinq.
37:46 Faites le jeu, monsieur.
37:48 Merci.
37:50 La première.
37:51 Pour que madame Peterson m'ait demandé de la voir demain,
37:57 elle doit avoir de sérieuses inquiétudes.
38:00 À quel sujet ?
38:01 La gestion de son mari, tiens.
38:04 Il empile les gaffes.
38:05 Il est tout bonnement en train de couler la boîte.
38:07 Alors tu vas perdre de l'argent ?
38:09 Sûrement pas.
38:11 Compte sur moi pour l'arrêter avant le désastre.
38:14 Surtout si Ingrid marche avec moi.
38:17 Tu es tout de même bizarre, Antoine.
38:19 Moi ?
38:20 Tu as pris en grippe cet excellent monsieur Peterson.
38:23 Ne dis pas le contraire.
38:25 Il est pourtant si gentil avec Jacqueline.
38:28 Mais enfin, Simone,
38:33 tu es aveugle.
38:34 Pas du tout. Qu'est-ce que...
38:36 Je sais qu'ils sortent ensemble, elle me l'a dit.
38:38 Ce soir encore, tiens.
38:40 Enfin, Antoine, tu ne vas pas te faire des idées.
38:43 Monsieur Peterson peut être son père.
38:46 Mais il faut vraiment te mettre des points sur les signes.
38:50 Alors tu n'as rien compris.
38:52 Quelle naïveté, à ton âge.
38:55 Oui, je n'interprétais pas comme toi.
39:03 Tu sais, ces choses me sortent par-dessus la tête.
39:07 Nous n'avons jamais eu tel problème,
39:09 et enfin dans notre milieu, ça ne se fait pas.
39:12 Ma pauvre Simone,
39:15 tu es complètement en dehors des réalités de notre époque.
39:19 Le jour de la mort
39:21 Bonjour.
39:33 Bonjour André.
39:36 Bonjour monsieur.
39:37 Bonjour messieurs.
39:47 Bonjour.
39:48 Bonjour monsieur.
39:49 Dites-moi Gauthier,
39:52 vous êtes tailleur de diamant.
39:58 C'est-à-dire que j'ai fait un apprentissage de tailleur de diamant, oui.
40:01 Mais comme monsieur Perrault ne traitait que des pierres de couleur,
40:05 il y a longtemps que je n'ai pas taillé de diamant.
40:07 Si on m'étrevre à tout.
40:08 Vous devez comprendre monsieur Peterson
40:10 qu'il nous est difficile d'abandonner la pierre de couleur
40:13 et de renvoyer nos deux employés, sans compter l'apprenti.
40:16 Il les renvoyer, ils auront moins de travail c'est possible,
40:18 mais je les paye au moins.
40:19 Mais ils n'accepteront jamais de se croiser les bras.
40:21 Je trouverai les employés, réduire un service,
40:24 c'est pas le supprimer, c'est facile à comprendre, non.
40:26 D'ailleurs le prochain conseil d'administration
40:28 enterrinera mes décisions.
40:30 Moi, les voix de monsieur Thiebaud bien entendu.
40:32 Monsieur Peterson,
40:34 sans vouloir me solidariser particulièrement avec Thiebaud,
40:37 je pense qu'il a raison de soutenir
40:39 que vous vous lancez dans une aventure.
40:41 Mais alors gardez soigneusement cette opinion pour vous.
40:46 Dites-moi, voulez-vous me remettre les tailles terminées ?
40:49 Je les remporte ce soir.
40:50 Ah, monsieur Thiebaud.
40:55 - Merci d'être venu. - Bonjour, je vous en prie.
40:58 De quoi s'agit-il ?
40:59 Ben voilà, je suis embarrassée, j'aurais besoin d'un conseil.
41:02 Nous nous connaissons depuis si longtemps,
41:04 je suis à votre entière disposition.
41:06 - Je vous en prie. - Pardon.
41:07 Voilà.
41:11 J'ai reçu l'autre jour la visite d'un vieil employé de mon père.
41:14 - Schirmer. - Schirmer, oui.
41:16 Eh bien, Schirmer m'a dit que
41:19 mon mari se lançait dans des achats inconsidérés,
41:22 de diamants bruts.
41:23 J'en ai entendu parler, en effet.
41:26 Et toujours d'après Schirmer,
41:29 Lars aurait procédé à des échanges de pierres de couleur
41:31 provenant du stock de mon père
41:33 contre des diamants bruts
41:35 et aurait, paraît-il, largement perdu au change.
41:37 C'est malheureusement vrai, madame.
41:42 J'essayais d'amorcer une discussion sur ce sujet,
41:44 mais Lars s'est fâché.
41:46 Et je ne suis pas de taille à l'affronter.
41:49 Seulement, je ne veux pas perdre la maison
41:51 que mon père a fondée avec tant d'acharnement.
41:53 Je comprends.
41:54 Il faut absolument sortir de cette impasse.
41:58 Mais comment ?
41:59 Vous voyez une issue ?
42:00 Une issue...
42:02 Peut-être pas encore,
42:04 mais je peux vous suggérer quelque chose.
42:06 Quoi ?
42:07 Si, après avoir consulté Schirmer,
42:10 je constate que tous les éléments du dossier se recoupent
42:13 avec mes propres renseignements
42:15 que j'ai recueillis dans le milieu professionnel,
42:17 eh bien, je vous demanderai de prévoir
42:20 une convocation du Conseil d'administration extraordinaire.
42:25 Une réunion extraordinaire ?
42:28 Oui, au cours de laquelle j'interpellerai votre mari.
42:32 Mais rassurez-vous, l'attaque viendra de moi.
42:35 Voyez-vous, monsieur Lefranc,
42:38 si vous acceptiez de verser cette somme par devant notaire
42:41 et que l'acte soit également signé par votre femme,
42:43 nous aurions une arme contre elle.
42:45 Comment ça, une arme ?
42:46 Eh bien, oui.
42:47 Il nous serait alors facile de prouver
42:49 qu'elle ne fait de votre divorce qu'une affaire de gros sous.
42:51 Dès lors, il vous serait accordé
42:53 sans même que vous ayez à débourser un centime.
42:55 En somme, il s'agit d'un piège ?
42:57 Oui.
42:59 Non.
43:02 Non, c'est pas possible.
43:03 Que comptez-vous faire, alors ?
43:07 Trouver les 60 000 francs, c'est finalement la seule solution.
43:10 D'ailleurs, vous avez vraiment remarqué
43:15 une diminution du volume de travail dans l'atelier des lapidaires ?
43:18 Incontestablement. Les brutes de couleur se raréfient.
43:20 Pour l'instant, nous tournons encore normalement,
43:22 mais si la tendance devait s'accentuer, là...
43:24 Maintenant, il y a cette commande d'un tour horizontal.
43:29 Et pourquoi ?
43:30 Petersen veut vous faire travailler le diamant ?
43:32 Eh oui.
43:33 Dans son esprit, le diamant va peu à peu remplacer la pierre de couleur.
43:36 C'est de la folie.
43:37 Où comptez-vous les diamantaires ?
43:40 Gauthier, il pourra s'y remettre.
43:42 Et les autres, qu'en ferez-vous ?
43:44 Commencer un apprentissage à leur âge, ça me paraît exclu.
43:47 C'est évident.
43:48 Monsieur Thiebaud,
43:49 il faut absolument persuader Petersen
43:52 de renoncer à ce département diamant.
43:54 Oui, mais comment ?
43:55 Pourquoi est-ce qu'il s'est mis ça dans la tête ?
43:58 Ne cherchez pas.
44:00 Pour me contrarier d'abord, et ensuite pour essayer de prendre ma place sur le marché.
44:05 Ça me semblerait utopique.
44:07 Et pourtant, il ne pense qu'à ça.
44:09 Il faut absolument le contrer.
44:11 Dites-moi,
44:12 les comptes que vous m'avez remis sont rigoureusement exacts ?
44:16 Rigoureusement.
44:17 Bon.
44:18 Eh bien, venez, nous allons les revoir ensemble.
44:20 Avec ça, nous allons lui clouer le bec.
44:22 Venez.
44:27 Écoute, je suis déjà en retard.
44:30 Tu me retiens toujours trop longtemps.
44:32 C'est tout en plein ?
44:33 Mais non, bien sûr.
44:36 Dis-moi, à ton avis, ça marche bien la société Nally ?
44:41 Ben, quelle question ? Bien sûr que ça marche.
44:43 Je te demande ça parce que j'ai eu un son de cloche différent.
44:45 Ah, oui, ton père, il n'encaisse pas que je marche sur ses plates-bordes.
44:49 Il paraît que la séance du conseil sera chaude ce matin.
44:51 Chaude ?
44:53 Hum hum.
44:54 C'est du moins ce que Petersen me dit.
44:56 C'est du moins ce que papa a dit à maman, qu'ils étaient empressés de venir me le répéter, tu penses.
45:00 Oh, toujours les mêmes adhortages.
45:02 Qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent, les opposants ?
45:05 Tu entends de dire quelque chose de précis ?
45:08 Oh non, non, non, simplement, ce sera chaud.
45:10 Oui, ben, ça ne veut rien dire, nous sommes au chiret.
45:13 Au revoir.
45:14 Nous en arrivons au chapitre de l'ordre du jour, point numéro 5, proposition individuelle.
45:23 Je demande la parole.
45:25 Vous l'avez.
45:26 Je regrette, madame, d'avoir des choses désagréables à dire.
45:30 Je parle au nom des autres actionnaires, à l'exception de vous-même et de votre mari.
45:36 Nous sommes inquiets de la gestion de M. Petersen.
45:41 On vous voit venir, Thiebaud.
45:45 Je tiens mes renseignements de source sûre.
45:47 Je parlerai du département diamant que M. Petersen a voulu créer contre la volonté de votre père, madame.
45:53 Si M. Nalli vivait encore, sans doute, ma pauvreté.
45:56 Les temps changent, M. Thiebaud.
45:59 Mais mon action vous porte ombrage, car j'entre en concurrence avec vous, si, si, si.
46:04 Or, quoi de plus embarrassant que d'être concurrencé par une société dont vous êtes en même temps actionnaire ?
46:10 Il n'est pas question de ça.
46:11 Si, et uniquement de cela.
46:13 Madame, puis-je parler sans être interrompu ?
46:16 Parlez, M. Thiebaud.
46:17 Merci.
46:21 Mes renseignements pris à la bourse du diamant font état d'achat inconsidéré de la part de M. Petersen pour le compte de notre société.
46:30 Inconsidéré ?
46:32 Laisse parler, M. Thiebaud.
46:33 Tu permets que je me défende, oui ?
46:35 Plus tard.
46:36 M. Thiebaud ?
46:38 Inconsidéré en ce sens qu'il a acquis des pierres qui se présentaient bien en brutes,
46:47 mais que l'expérience de vrai diamantère aurait rejeté comme étant de qualité inférieure.
46:53 Absolument pas ! Vous les avez vues, ces pierres ?
46:56 Mais j'en ai la description.
46:58 Il s'agit des lots 27, 418 et 512, pour ne parler que des premières tracts d'action qui portent sur un total, je crois, de 300 000 francs.
47:09 Oui, ils ont été payés en liquide.
47:12 Mais en revanche, ce qui me paraît plus grave, c'est que d'autres lots laissés pour compte par des diamantères de profession ont été acquis par échange de pierres de couleur faisant partie du stock de notre société.
47:30 C'est absolument faux !
47:31 A temps de cet échange, nous sommes perdants !
47:33 C'est absolument faux !
47:35 Oh, Peterson, vous soutenez que vous n'avez pas échangé les émeraudes que M. Nally conservait depuis bien avant la guerre, c'est-à-dire à une époque où on trouvait encore des gemmes exceptionnelles.
47:45 Oui, oui, j'en conviens, mais je n'y avais été perdant dans l'échange.
47:49 Eh bien, si vous en avez le courage, produisez-les, ces lots de diamants bruts, et je vous les expertiserai sur l'heure.
47:55 Écoutez, je me passerai de vos conseils, s'il vous plaît, M. Thibault.
47:59 Vous redoutez cette expertise ?
48:00 Mais absolument pas ! Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu d'y procéder.
48:05 Je tiens à préciser ceci. Je reconnais avoir fait une erreur en éclairant le lot 410.
48:13 Oui, oui, oui, oui.
48:15 Il comptait notamment un brut dont la taille sera impossible sans qu'il perde les trois quarts de son prix.
48:19 Vous, oui.
48:20 Mais...
48:21 Enfin, écoutez, c'était mon premier achat.
48:23 Et quel est le montant de la perte, selon vous ?
48:27 Je ne sais pas. Centaines de milliers de francs. Ça ne met nullement la société en danger.
48:31 Nous rattrapons cette perte dans l'année en cours.
48:34 Vous ne rattraperez rien du tout, M. Peterson, car vos autres lots ne sont pas meilleurs.
48:39 Et à la bourse, tous ceux de mes confrères qui ont des pierres invendables comptent sur votre inexpérience pour s'en débarrasser.
48:47 Je vous en prie, Thibault. Notre attaque est d'une parcesse.
48:52 Mais comment peut-on dire qu'un diamantaire mettrait sur le marché des pierres invendables ?
48:56 Madame, lorsqu'on achète des pierres brutes dans les pays d'origine, si on veut avoir de très belles pièces,
49:03 il faut malheureusement en acquérir dans le même lot de moins belles.
49:07 Et c'est ainsi que les grossistes pratiquent pour écouler leurs marchandises.
49:13 Je vois, oui. Enfin, vous n'insinuez pas que M. Peterson n'a acheté que des pierres tarées ?
49:18 Non, bien sûr.
49:19 Mais à 10 000 dollars le carat taillé, si dans un même lot vous avez une perte de 5 à 6 carats, je vous laisse le soin de faire le compte des dégâts.
49:28 Et malheureusement, c'est ce qui est arrivé.
49:31 C'est absolument faux. D'ailleurs, aucune de ces pierres n'a encore été taillée.
49:35 Et bien, regardez-les à un diamantaire, vous verrez ce qu'il dira.
49:38 Ce qui me paraît grave, c'est l'échange des pierres brutes de couleur contre des diamants.
49:42 Si cette politique devait se poursuivre, nous n'aurions plus qu'à fermer notre atelier.
49:45 Et qui vous dit que l'atelier de Genève m'intéresse ?
49:48 Je vous rappelle, M. Peterson, que nous avons pris des engagements envers nos employés.
49:52 Mais je ne me suis pas engagé à les faire travailler à vie.
49:55 Si j'estime cet atelier peu rentable et c'est ce qu'il est, je le supprimerai, c'est tout.
50:00 Un autre point me tracasse.
50:03 Le compte personnel d'avance de notre société à M. Peterson présente un débit de près de 300 000 francs.
50:14 Mais ça ne vous garde pas !
50:15 En tant qu'auctionnaire, oui !
50:17 Car je trouve ça anormal.
50:19 Et notre société a besoin de liquidités.
50:21 Mais dites-moi, mais qui vous a transmis ces renseignements ?
50:24 Je ne répondrai pas sur ce point.
50:26 Mais écoutez, j'ai pris des avances sur les bénéfices de fin d'année.
50:32 Qu'on peut le faire un actionnaire majoritaire, mon compte sera apuré à la fin de cette année.
50:36 Non, non, pardon. Pardon, vous n'êtes pas majoritaire.
50:38 C'est de la Peterson qu'il est.
50:40 Et à ce titre, je lui demande de désavouer votre gestion et de vous retirer de la direction de la société.
50:48 La séance est levée.
50:50 Merci, messieurs.
50:51 Madame.
50:52 Non, non, n'insistez pas, M. Quibault.
50:54 (Musique)
51:23 (Musique)
51:28 Merci.
51:30 Merci de quoi ?
51:32 De ne pas m'avoir désavoué.
51:35 On reviendra à la charge.
51:39 D'autre part, je dois à la mémoire de mon père de veiller à la prospérité de la société.
51:43 Ecoute, Ingrid, ne crois rien de ce que raconte Thiebaud.
51:46 Je ne couvrirai pas la société, au contraire. Fais-moi confiance.
51:49 Je voudrais bien, Lars.
51:51 T'inquiète. Laisse tomber cette affaire de diamant.
51:54 Ecoute, nous en reparlons.
51:56 Maintenant, je vais m'occuper de mon comptable.
51:58 Didier ?
51:59 Oui, c'est forcément lui qui a renseigné Thiebaud sur l'état de mon compte.
52:02 Allez, viens.
52:04 Madame.
52:11 M. Lefranc, vous rentrez tout de suite ?
52:15 En principe, oui.
52:17 Vous prenez le temps de venir déjeuner avec moi ?
52:19 Avec plaisir.
52:21 Vous pouvez laisser votre voiture ici. Frédéric vous raccompagnera.
52:26 [Bruit de moteur]
52:28 [Bruit de moteur]
52:38 [Bruit de moteur]
52:40 C'est vous qui avez communiqué à Thiebaud le solde de mon compte courant ?
52:58 Non, M. Petersen.
53:00 Réfléchissez, Didier. Il n'y a que vous qui tenez les comptes, ici.
53:03 Je vous assure pourtant que je n'ai jamais divulgué le moindre document comptable.
53:07 Alors comment expliquez-vous que M. Thiebaud soit au courant de mon solde aux centimes près ?
53:11 Je ne l'explique pas, monsieur.
53:13 Non, non, ne vous contenterez pas de ces notifications. Venez vous asseoir ici.
53:17 Qui a accès au relevé de comptes ?
53:23 Moi, naturellement.
53:25 Est-ce que vous avez quelqu'un à y consulter ? Une secrétaire, par exemple ?
53:28 Non, si ça s'est passé ainsi, ça s'est passé pendant mon absence du bureau.
53:33 Thiebaud n'est pas passé à la comptabilité ?
53:35 Pas à ma connaissance. S'il y est venu, il est entré après les heures de bureau.
53:40 Les relevés sont rangés dans le coffre ?
53:42 Oui.
53:43 Alors ?
53:44 Le fondé de pouvoir possède un double de cette clé.
53:50 Schirmer ?
53:52 M. Schirmer, oui, monsieur.
53:54 Mais je ne peux pas dire...
53:57 Schirmer.
54:03 Je sais bien que je suis lâche.
54:05 Mais madame, vous n'avez aucune raison pour...
54:07 Ne prenez pas ma défense. Je sais très bien où j'en suis.
54:10 Je voudrais trouver une solution qui ménage mon mari tout en préservant les intérêts de la société.
54:16 A mon avis, il n'y en a qu'une.
54:18 Persuader M. Pettersen de limiter ses achats de diamants.
54:21 Et quand je dis limiter, j'entends même les supprimer, carrément.
54:25 Je suis si lase de me faire faire, je ne peux pas.
54:29 Je suis si lase de tous ces problèmes que bien souvent, je pense à vendre.
54:36 Vous voulez vendre ?
54:38 Oui.
54:39 Exactement comme Perrault.
54:41 Mais je pourrais le faire.
54:43 Mon mari ne pourrait pas m'en empêcher. Nous sommes mariés sous le régime de la séparation de biens.
54:47 Vous avez reçu des offres d'achat ?
54:50 Le jour demain de la mort de mon père.
54:53 J'ai trouvé cette hâte un peu indécente.
54:56 L'une d'elles, émanait de M. Thiebaud.
54:59 Thiebaud ? Il se serait lancé dans la pierre de couleur ?
55:02 Bon, un chassé-croisé avec mon mari.
55:05 J'ai toute confiance en M. Thiebaud, mais je me demande s'il n'a pas une arrière-pensée à cause de cette offre.
55:13 Madame est service.
55:16 Bien.
55:17 Bien entendu, cette histoire d'offre de Thiebaud restera entre nous.
55:22 Oui, bien sûr.
55:23 J'en ai même pas parlé à mon mari. Il le déteste tellement.
55:27 Lydie n'a pas communiqué ce compte à Thiebaud.
55:39 Et comme vous seul avec lui, aviez accès au relevé de compte, vous feriez mieux de reconnaître la vérité.
55:46 C'est vous, n'est-ce pas ?
55:50 Je vous ai posé une question.
55:52 Oui, c'est moi.
55:56 Merci de me panier l'évidence.
55:58 Je n'ai pas l'habitude de mentir.
56:02 Ça fait bientôt quarante ans que je veille sur les intérêts de cette maison,
56:07 qui est ma raison d'existence.
56:09 Je ne suis pas un homme de l'ordre.
56:12 Je suis un homme de l'ordre.
56:14 Ça fait bientôt quarante ans que je veille sur les intérêts de cette maison,
56:18 qui est ma raison de vivre.
56:20 Vous oubliez seulement une chose, cher maire.
56:23 Le patron ici, c'est moi.
56:25 Vous coulez la boîte.
56:26 Rassurez-vous, vous garderez des pieds secs malgré ce naufrage.
56:29 Que voulez-vous dire ?
56:31 Je vous débarque avant le désastre.
56:33 Vous me débarquez ?
56:34 Pensez pas que je vais garder à mon service un employé qui va crier sur les toits les secrets de ma maison.
56:39 Vous me renvoyez ?
56:41 Je pourrais le faire.
56:43 Mais je tiens compte de votre attachement à notre groupe.
56:47 Aussi, je vais me contenter de vous mettre à la retraite.
56:51 À la retraite, moi ?
56:56 Avec effet immédiat.
56:58 Rendez-moi les clés.
57:00 Mais monsieur Peterson...
57:01 Les clés !
57:03 Prenez vos affaires et allez-vous-en.
57:10 Je vous donne dix minutes pour quitter cette maison.
57:13 Non, monsieur Peterson.
57:15 Ce n'est pas possible.
57:17 Ce n'est pas possible.
57:19 Et ne remettez plus jamais les pieds ici.
57:21 Vous entendez ? Allez.
57:24 [Musique]
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58:46 Merci.
58:47 Merci.