Ariane Tamir : «On approche d’une heure de vérité car on ne sait pas s’ils sont vivants»

  • l’année dernière
Ariane Tamir, dont sept membres de sa famille sont toujours otages du Hamas, était l’invitée de La Matinale, ce vendredi 24 novembre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur son espoir de les revoir en vie avec le début de la trêve à Gaza: «On approche d’une heure de vérité car on ne sait pas s’ils sont vivants».

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Transcription
00:00 10 membres de votre famille ont été frappés par le Hamas.
00:02 3 ont été retrouvés morts.
00:05 Les 7 autres sont toujours otages du Hamas.
00:09 Qu'est-ce que vous savez déjà de ce qui leur est arrivé ?
00:13 - Pas grand chose, on ne sait rien du tout, en fait,
00:16 sauf pour un qui a été...
00:18 Il y a un témoignage qu'il a vu embarqué dans le coffre d'une voiture,
00:21 mais depuis le 7 octobre, les autres ont tout simplement disparu.
00:25 - Est-ce que vous pouvez nous les présenter ?
00:27 Nous en parler ?
00:29 - Oui, dans une des maisons vivait un couple,
00:33 ma cousine Shoshan et son mari.
00:34 Son mari retrouvé mort par la suite.
00:37 Elle avait invité ce jour-là sa fille aînée,
00:40 son gendre, ses deux petits-enfants, 3 et 8 ans,
00:45 sa belle-sœur avec la fille de celle-ci qui a 12 ans, Noam,
00:49 et toutes ces personnes,
00:52 quand on a communiqué avec eux le samedi du 7 octobre,
00:56 étaient dans l'abri.
00:57 Chaque maison là-bas a un abri particulier.
01:00 Et on racontait qu'ils entendaient des explosions, des tirs.
01:06 Et le dernier mot, pas spécialement à moi,
01:09 mais un fils et une fille de Shoshan n'étaient pas dans le kibbutz,
01:13 un mot pour sa fille a été "je ne crois pas qu'on s'en tirera".
01:18 Et à son fils, elle a juste envoyé un cœur.
01:20 Donc, ils étaient très conscients de...
01:23 Alors, par la suite, la maison a été filmée.
01:26 Elle était complètement brûlée, explosée.
01:28 Mais la pièce, l'abri même n'a pas été vraiment abîmé.
01:33 Il n'y avait pas eu de traces de sang.
01:35 La fenêtre de l'abri était ouverte, probablement pour respirer,
01:39 puisque la maison a été brûlée.
01:41 Ils ont dû être extraits par là.
01:43 Donc, nous, c'est notre espoir que,
01:45 comme ils n'ont pas été brûlés sur place
01:48 et qu'on a pris la peine de les extraire
01:50 d'une manière assez compliquée par une fenêtre,
01:52 c'était probablement pour les prendre.
01:55 C'est tout.
01:56 - 13 otages du Hamas vont être libérés cet après-midi.
02:01 Certaines familles ont été prévenues.
02:04 Les familles ont été prévenues.
02:06 Évidemment, il ne faut rien dire.
02:08 Quelles sont les dernières nouvelles qui vous parviennent d'Israël ?
02:12 - Toutes les familles, tous les otages ont été prévenus.
02:16 Ils étaient oui ou non dans la liste.
02:18 Bien sûr, je ne peux pas non plus vous transmettre ce que l'on sait.
02:24 - Évidemment.
02:25 Je sais simplement que vous voyez sur les 7 otages qui restent,
02:28 5 seulement remplissent les critères.
02:31 Donc, quoi qu'il arrive, critères, c'est femmes et jeunes enfants.
02:34 Quoi qu'il arrive, ils ne seront pas tous libérés.
02:38 C'est bien sûr.
02:39 Et en fait, on approche d'une sorte d'heure de vérité
02:44 parce qu'on ne sait pas s'ils sont vivants en réalité.
02:47 S'ils sont sur une liste, c'est déjà bien.
02:49 Après, il y aura peut-être des témoignages de ces 13 premiers
02:52 qui pourront permettre d'avoir plus d'informations.
02:55 Mais en fait, voilà, ça peut être des moments vraiment à la fois,
03:01 évidemment, pour les familles qui recevront leurs otages,
03:04 il y aura une sorte de soulagement formidable.
03:07 Mais pour les autres, ça va être dramatique aussi.
03:12 - Je voudrais qu'on refasse un zoom sur votre t-shirt.
03:16 Ce sont les membres de votre famille,
03:21 les sept otages et les trois personnes.
03:24 - Les petits-enfants, voilà.
03:26 Il y a elles trois ans quand même.
03:28 - Vous pouvez nous les présenter ?
03:30 - Vince Chochane, ma cousine, qui est très active à son âge de 67 ans.
03:35 Elle a créé il y a 10 ans une ONG
03:38 qui a changé le sort des milliers d'Africains.
03:42 Sa spécialité, c'est les semences agricoles.
03:45 Elle a fait importer là-bas les semences, etc.
03:48 C'est un projet très utopique,
03:51 qui 10 ans après est devenu très concret.
03:53 - Une petite fille au-dessus qu'on voit.
03:56 - Alors oui, sa petite fille, Yola, nous on l'appelait comme ça,
04:00 la tendresse même, comme tous les enfants de 3 ans
04:03 qui jouent à la dînette, qui peuvent nourrir.
04:05 Sur Facebook, on lui demande "Alors, qui nourris-tu maintenant ?"
04:08 C'est son petit frère, 8 ans,
04:11 qui lui, évidemment, se sent déjà être un grand garçon.
04:16 C'est une famille normale,
04:20 qui ne vivait pas au kibbutz, en réalité,
04:24 sauf ma cousine et son mari.
04:26 Ils étaient là parce que c'était la fête.
04:29 Imaginez le lundi de Pentecôte ou quelque chose comme ça,
04:32 ou le lundi de Pâques, les familles se retrouvent.
04:35 Voilà, c'était une réunion familiale.
04:39 - La liste des otages libérés, connue chaque soir,
04:41 donc 13 aujourd'hui et à nouveau pendant 4 jours,
04:46 50 au total, et on vit entre espoir et angoisse.
04:50 - On espère que ce n'est pas une pure loterie,
04:52 parce que c'est quand même une loterie entre la vie et la mort.
04:55 Parce que, bien sûr, les 13 premiers, on espère, vont être libérés,
04:57 mais jusqu'à ce que ça se passe, on n'y croit toujours pas.
05:01 - Tout cela est très fragile.
05:02 - C'est très fragile.
05:03 Ça peut être interrompu à n'importe quel moment,
05:06 pour n'importe quelle raison.
05:07 Il y a beaucoup d'intérêts contraires dans toutes ces histoires.
05:10 Donc, effectivement, les premiers, c'est bien,
05:14 mais il faut que ça continue.
05:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:18 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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