Avec Sandrine Rousseau, Députée Europe écologie les verts de la 9ème circonscription de Paris.
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-11-24##
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NewsTranscription
00:00 - Il est 8h34, merci d'être avec nous, bonjour à toutes et à tous, les français veulent savoir,
00:06 tous les matins parlons vrai avec notre invitée ce matin, Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris. Sandrine Rousseau bonjour.
00:14 - Bonjour.
00:15 - La trêve a commencé dans la bande de Gaza, un premier groupe d'otages du Hamas sera libéré à 15h,
00:20 13 enfants, des femmes, des enfants.
00:23 La trêve durera quatre jours, en quatre jours 50 otages femmes et enfants de moins de 19 ans
00:27 seront libérés en contrepartie pour chaque otage, libération de trois prisonniers palestiniens, femmes et enfants. Cette trêve
00:33 doit-elle permettre de négocier les conditions d'un cessez-le-feu ?
00:37 - Mais elle doit absolument être l'occasion de négocier un cessez-le-feu et elle doit absolument être l'occasion aussi pour
00:45 les pays d'Europe de se mobiliser et d'avoir une voix forte dans le conflit parce que là aujourd'hui
00:51 l'Europe est d'une faiblesse mais incroyable dans ce conflit et ce que nous laissons
00:57 transparaître par notre faiblesse c'est que finalement
01:00 nous sommes peu attentifs à la situation à Gaza, nous sommes peu conscients de la situation à Gaza et
01:07 le message qu'il y a encore plus derrière c'est de dire que la vie de
01:12 des personnes palestiniennes et bien...
01:15 - Compte moins que la vie des personnes israéliennes ?
01:19 - Qu'on y prête moins d'intérêt et moins d'attention et là ça n'est plus possible
01:24 qu'on appelle vraiment à la responsabilité...
01:27 - Vous dites l'Occident, l'Europe, la France, le gouvernement français aussi, vous mettez dans le lot...
01:35 - Je dis nous faisons deux poids deux mesures, nous n'avons pas les mêmes mots pour les morts de Gaza que pour les morts de l'attaque du Hamas en Israël.
01:45 - Et pourquoi ?
01:47 - Et pourquoi ? Parce qu'on s'est enferré au début du conflit dans une espèce de droit légitime et illimité à la défense d'Israël
01:56 sans considération des effets que ça peut avoir sur la population civile.
02:00 Aujourd'hui la population civile de Gaza est en danger, il y a des enfants qui sont opérés sans anesthésie, ça ne peut pas durer
02:06 et je pense qu'il faut le poser avec des mots très forts, ça ne peut pas durer et je le dis...
02:11 - Mais alors que doit dire l'Europe au gouvernement israélien ?
02:16 - Eh bien il y a un cessez-le-feu et on discute de la situation et à Gaza et en Cisjordanie pour et assurer la sécurité d'Israël
02:24 mais aussi assurer une situation à deux États où les Palestiniens ont leur État.
02:31 Là ce qu'on est en train de faire, c'est de fermer les yeux sur la situation et avoir une position de faiblesse vis-à-vis de cette situation
02:41 mais le monde entier en danger. Donc ça suffit en fait.
02:44 - Mais vous avez vu la réaction du président iranien ? 4 jours de trêve, cela veut dire que l'ennemi israélien a été vaincu.
02:50 - Non. - Voilà comment le gouvernement iranien, le président iranien prend la chose.
02:55 - Non, oui mais on connaît l'Iran, on connaît son régime. Non, le gouvernement israélien n'a pas été vaincu.
03:02 Non, Israël n'a pas été vaincu, Israël a été attaqué et Israël commence à obtenir la libération des otages.
03:10 Le coût de cette libération des otages et en vie humaine palestinienne est important, est trop important.
03:17 Maintenant nous devons rééquilibrer les choses et nous devons aussi prendre des sanctions contre le Hamas,
03:22 des sanctions économiques contre le Hamas parce que c'est quand même incroyable et ça je l'avais dénoncé dès le début,
03:28 il est absolument incroyable que quand la Russie envahit l'Ukraine, les premières mesures qui sont prises immédiatement dans les 24 heures
03:35 ce sont des mesures économiques d'ampleur et qu'il n'y ait rien contre le Hamas. C'est anormal, contre les dirigeants du Hamas.
03:41 J'ai vu que l'Europe commençait à y réfléchir, on est près d'un mois après le début du conflit, ça suffit en fait.
03:46 - Bien, les viols et violences faites aux femmes israéliennes le 7 octobre, c'était un génocide, le viol utilisé comme arme de guerre,
03:55 un féminicide de masse ? - Oui c'était un féminicide de masse, oui il y a eu des viols et des actes de torture spécifiquement sur les femmes.
04:04 Je le dis, c'est quelque chose qu'on retrouve très souvent dans les conflits, très souvent.
04:09 C'est-à-dire que la violence, parce qu'évidemment il y a une violence masculine dans ces conflits de guerre,
04:14 et cette violence masculine s'adresse particulièrement aux femmes. On le voit dans chaque conflit.
04:19 Je rappelle que par exemple les Ukrainiennes ont massivement été violées au début de l'invasion par la Russie.
04:25 Donc là, ça n'a pas échappé à la règle, ça n'a pas échappé à la règle. Et ça fait partie des problèmes.
04:31 Le viol est reconnu comme crime de guerre, et là il y a eu un crime de guerre spécifique sur les femmes du Hamas.
04:36 - Et pendant ce temps-là, qui se soucie de Narjes Mohamedi ? Qui se soucie d'elle ?
04:42 - Mais les femmes palestiniennes sont aussi, elles aussi victimes de violences, et je pense notamment aux femmes enceintes par exemple,
04:50 actuellement qui accouchent sans anesthésie, sans rien, dans la bande de Gaza parce qu'il n'y a plus de produits.
04:56 - Oui, mais ce que je veux dire, il y a des combats très bien, mais voilà une femme qui croupit en prison,
05:07 qui se bat, Narjes Mohamedi, prix Nobel de la paix. - Oui, en Iran, bien sûr.
05:14 - Et qui en parle ? Personne. - Mais bien sûr que si qu'on en parle, on la soutient, on la soutient.
05:20 Moi je me suis réjouie énormément de ce prix Nobel de la paix. Ces femmes se battent, elles sont face à une répression qui est d'une violence inouïe.
05:31 Il y a des femmes qui sont mortes, il y a des femmes qui sont torturées, il y a des femmes qui sont violées d'ailleurs dans les jôles iraniennes.
05:36 Et tout ça pour ne pas porter un voile. Tout ça pour avoir l'autorisation de ne pas le porter.
05:42 C'est inhumain, c'est insupportable, c'est insupportable. Et cette police des vêtements est insupportable.
05:50 Voilà, je ne peux pas être plus clair, je ne peux pas être plus clair sur ce prix Nobel.
05:54 - Demain, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
05:58 Vous manifesterez à Paris 95 féminicides depuis le début de l'année, 244 000 victimes de violences conjugales en 2022 en France.
06:09 Ce sont les chiffres. Comment mieux défendre les femmes et les enfants contre ces violences ?
06:15 - Il y a mille et une manières déjà. En faisant passer la justice, en écoutant les femmes, en respectant la parole des femmes quand elles viennent dans les commissariats et qu'elles se plaignent.
06:25 En leur offrant la possibilité d'avoir des logements sécurisés et de partir de chez elles.
06:31 Et puis en punissant ceux qui sont auteurs de violences conjugales.
06:37 Cela n'est pas possible que les violences conjugales soient punies uniquement avec du sursis, avec des amendes.
06:44 Aujourd'hui, nous devons prendre en considération le caractère répandu de ces violences conjugales et les punir à la hauteur de ce que c'est.
06:54 Je rappelle quand même qu'aujourd'hui, par exemple, dans les violences conjugales, il y a souvent des viols. 99,4% des viols ne sont jamais condamnés.
07:07 Jamais. 99,4%. On dit qu'il y a une insécurité en France. Les femmes sont face à une insécurité qui n'est jamais punie.
07:15 Jamais. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on accepte cette violence.
07:19 Parce qu'elle est structurelle dans notre société, la violence des hommes vis-à-vis des femmes.
07:24 Et que finalement, on a une forme de tolérance vis-à-vis de ces violences. C'est inadmissible.
07:28 - Alors, violence des hommes vis-à-vis des femmes, présumée, puisque les faits ne sont pas encore.
07:33 Le sénateur Joël Guerriault accusé par la députée Sandrine Josseau de l'avoir drogué à son insu, sous mission chimique.
07:39 Pourquoi dites-vous que la politique est un monde à peu près sans règles, propice à ce genre de violence ?
07:46 - Parce que la politique est un monde de pouvoir. Donc en fait, il y a des gens qui aiment le pouvoir là-dedans.
07:55 C'est un monde qui est très masculin, qui a des codes masculins, qui est fait historiquement autour de la parole masculine.
08:01 Je rappelle que les femmes ont été interdites de faire de la politique pendant bien longtemps.
08:04 Et qu'aujourd'hui encore, nous sommes très minoritaires dans ce monde politique.
08:08 Et que par ailleurs, dans une entreprise, si vous avez des violences, du harcèlement, des violences sexuelles,
08:14 vous pouvez en référer aux ressources humaines, vous pouvez en référer aux syndicats.
08:19 Il y a des procédures disciplinaires qui sont prévues. En politique, rien. Rien.
08:23 Donc en fait, il n'y a pas de ressources humaines du monde politique. Ça n'existe pas.
08:29 - Mais de telles faits sont fréquents ?
08:32 - Sur l'argent, il y a eu la création de ce qu'on a appelé la haute autorité pour la transparence pour la vie publique,
08:38 parce qu'on a constaté qu'il y avait des abus financiers faits par les politiques.
08:42 Cette haute autorité, elle visait précisément à contrôler, à mettre des règles et à saisir la justice si besoin.
08:49 Sur les violences faites aux personnes et particulièrement aux femmes, il n'y a rien.
08:52 Et moi, depuis des années maintenant, j'en appelle à ce qu'il y ait une haute autorité pour l'éthique comportementale.
08:59 Je ne sais pas comment on peut l'appeler, mais une haute autorité qui vérifie...
09:02 - Mais ces comportements sont fréquents, Sandré Nonceau ?
09:04 - Mais il y a une collaboratrice sur cinq qui se plaint de violences sexuelles, à l'Assemblée et au Sénat.
09:11 Donc oui, elles sont courantes.
09:13 - Sandré Nonceau, revenons sur ce qui s'est passé à Crépole, dans la Drôme.
09:19 La mort de Thomas Poignardet, neuf personnes en garde à vue, la plupart déjà condamnées, ces personnes.
09:25 Elisabeth Borne a appelé la décence et elle a retenu.
09:29 Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, ces manqués de dignité, de respect pour les victimes, a-t-elle ajouté polémique politicienne ?
09:37 Est-ce qu'il y a eu polémique politicienne parce qu'il y a eu ce débat autour de ce drame ?
09:42 - Là, je voudrais avoir un premier mot pour Thomas.
09:46 C'est-à-dire pour dire qu'un jeune homme est mort et qu'on lui doit le respect quand même.
09:52 On lui doit le respect. On lui doit cette période de deuil, de décence.
09:57 On lui doit ça. On doit ça à ses proches, on doit ça à sa famille.
10:01 Quand je vois l'espèce de meute politique qui tombe sur cette affaire, dont on ne connaît pas encore complètement ni l'étonnant ni les aboutissants,
10:13 et moi j'ai lu tout et son contraire sur cette affaire,
10:16 quand je vois cette meute qui se jette là-dessus, un peu de respect pour les personnes qui sont proches de la victime et qui ont besoin de ce temps de deuil,
10:27 et par ailleurs, maintenant, je me pose cette question et j'interpelle toute cette mouvance autour notamment d'Éric Zemmour.
10:35 Qu'est-ce que vous voulez en fait ? Qu'est-ce que vous cherchez là ? Qu'est-ce que vous cherchez ?
10:38 Qu'est-ce que vous voulez dire quand vous désignez comme ça des coupables alors que personne ne sait encore ce qui s'est réellement passé ?
10:44 Qu'est-ce que vous voulez ? Vous voulez qu'il y ait des émeutes comme en Irlande ? Vous voulez qu'il y ait des ratonnades ?
10:51 C'est ça que vous voulez en fait ? C'est ça que vous cherchez ?
10:54 Mais enfin, vous vous rendez compte de l'irresponsabilité de votre position politique ?
10:59 Non, nous avons, en tant que leader politique, nous avons une responsabilité.
11:03 Cette responsabilité, quelles que soient nos opinions, c'est d'être dans le respect.
11:09 Où êtes-vous là en fait ?
11:11 Oui, mais je lis le témoignage de l'une des victimes de Crépole, 27 ans, poignardée à plusieurs reprises, je le cite,
11:20 j'ai été poignardée dans le dos, c'était une boucherie, une mare de sang par terre, les coups de couteau étaient intentionnels,
11:27 pour tuer des lâches venues avec des couteaux, il y avait cette intention.
11:31 Évidemment, évidemment, sinon il n'y aurait pas eu un mort qui s'appelle Thomas.
11:36 Donc évidemment que ces gens étaient animés d'intentions, de mauvaises intentions, d'agressivité, de vouloir en découdre, évidemment.
11:46 Et ils doivent être lourdement punis pour ça, évidemment, il n'y a aucun doute là-dessus, il n'y a aucune espèce de connivence avec ça, d'aucune manière.
11:56 Par contre, maintenant, il y a quand même le respect de ce qui s'est passé, à minima,
12:01 et on ne peut pas désigner des coupables avant même de savoir ce qui s'est passé.
12:05 C'est ça la gravité de la situation actuellement.
12:08 Est-ce qu'il y a derrière ces prises de position, je ne sais pas moi, des intentions racistes ?
12:14 - Ah bah manifestement oui. - Oui ?
12:16 - Ah bah manifestement, puisqu'ils ont déjà désigné les coupables.
12:19 Manifestement oui, ils ont déjà désigné les bandes des quartiers,
12:24 et donc derrière l'idée que c'était des gens, probablement des arabes ou je ne sais pas.
12:30 Qu'est-ce qu'ils cherchent en faisant ça ? En soupçonnant ça ? En supposant ça ? Qu'est-ce qu'ils cherchent ?
12:36 - Et si c'était la réalité ?
12:38 - Et bien si c'est la réalité, c'est des personnes qui se sont rendues coupables d'un crime,
12:43 qui doivent en répondre devant la justice sans aucune espèce de faiblesse de la justice.
12:49 Voilà. Ces personnes-là doivent répondre.
12:51 - Donc il y a une exploitation de ce fait divers à des fins racistes ?
12:55 - Bah, on va voir ce que ça va donner, mais pour l'instant, oui.
12:59 - Pour vous, oui ? - Oui.
13:00 - À des fins racistes ? - Oui.
13:02 Et c'est inadmissible, et c'est indigne de notre République.
13:05 - Et quand vous avez 85 élèves qui sont exclus définitivement de leur établissement
13:09 pour avoir perturbé l'hommage rendu à Dominique Bernard,
13:13 n'est-ce pas une forme d'islamisation de notre société ?
13:16 - Il y a 85 élèves qui ont été sanctionnés et qui doivent être sanctionnés,
13:21 parce qu'on ne peut pas être dans l'hésitation là-dessus.
13:30 C'est un professeur qui a été tué dans le cadre de ses fonctions,
13:34 ces élèves doivent être sanctionnés.
13:37 Je rappelle quand même que ces 85 élèves, sur combien y a-t-il d'élèves en France,
13:43 ça se compte en millions, je crois que c'est 2 millions le nombre d'élèves,
13:46 donc 85 sur 2 millions, on n'est pas dans quelque chose de massif,
13:49 ces 85 là doivent être sanctionnés, y a pas de doute.
13:52 - Mais quand vous entendez Éric Zemmour dire "nous vivons une islamisation de la France",
13:56 c'est ce que dit d'ailleurs Gerd Wilders, qui a gagné les élections aux Pays-Bas.
14:00 - Oui, c'est ce que... - Même discours !
14:02 - Oui. - Que répondez-vous ?
14:04 - Je réponds que c'est faux. Je réponds que c'est faux.
14:08 Je réponds que dire ça, c'est attiser la haine des uns contre les autres.
14:13 C'est attiser l'idée que nous serions menacés par une islamisation, c'est faux.
14:19 Il y a des musulmans en France, qui ne sont par ailleurs pas dans une islamisation,
14:24 qui sont juste musulmans et qui pratiquent leur religion,
14:27 comme d'autres personnes pratiquent d'autres religions,
14:31 et en fait, le ressort de la haine, c'est de considérer que sur la base d'un fait,
14:41 d'une personne ou d'un groupe de personnes,
14:43 eh bien toute la supposée communauté serait en soutien ou complice de cette personne.
14:51 Ça n'est pas vrai. Ça n'est pas vrai.
14:53 Et c'est ça les amalgames qui nous conduisent vers l'extrême droite,
14:56 vers la haine, vers la violence.
14:58 Donc en fait, là, s'il y a des personnes qui se rendent coupables de choses...
15:01 - Et qui nous conduisent vers une forme de guerre civile ?
15:03 Je vais volontairement... Je suis un peu... Je vais loin quand j'emploie ces termes-là.
15:07 - Non mais... - Mais est-ce qu'il y a une volonté ?
15:10 Selon vous ?
15:11 - Ceux que je vois aujourd'hui mener la guerre civile, c'est ceux qui attisent ça.
15:19 C'est Zemmour aujourd'hui, qui souffle sur des braises...
15:23 - Qui nous conduit à la guerre civile.
15:24 - Qui souffle sur des braises.
15:28 Encore une fois, nous sommes...
15:31 Si je vous dis par exemple cette phrase,
15:33 "Ce matin j'ai bu un café et j'ai mangé un abricot parce que j'avais besoin de sucre."
15:38 Dans cette phrase, il y a trois mots arabes.
15:40 Vous le saviez ? Non.
15:42 Parce qu'en fait, nous sommes dans une société
15:44 qui a toujours été ouverte à l'influence de différentes cultures.
15:49 Et que c'est profondément ça la France.
15:51 C'est profondément ça la France.
15:53 Et qu'on n'est pas une espèce d'île,
15:56 au plein milieu de l'océan Atlantique ou de l'océan Pacifique,
16:00 qui serait isolée du reste du monde.
16:03 L'histoire de la France, c'est une histoire de porosité
16:07 à plein de cultures, à plein de mouvements de population,
16:10 et que c'est profondément notre histoire.
16:12 - Alors, Gerd Wilders défend le Nexit,
16:15 une sortie des Pays-Bas de l'Union Européenne.
16:17 Il est violemment anti-islam.
16:19 Il s'oppose au soutien à l'Ukraine.
16:21 Il est climato-sceptique.
16:23 Tout ce que vous aimez, Sandrine Rousseau,
16:26 je plaisante quand je dis ça,
16:28 dites-moi, signe avant-coureur de la victoire du Rassemblement National,
16:34 aux européennes prochaines en France,
16:36 et de Marine Le Pen à la présidentielle ?
16:38 - En tous les cas, une alerte très forte sur ce qui est en train de se passer,
16:42 qui est que l'extrême droite utilise la lutte contre...
16:46 enfin, la haine contre l'islam,
16:48 pour masquer, en fait, son climato-scepticisme,
16:55 son refus des réformes nécessaires pour la transition écologique,
16:59 qu'elle utilise la haine de l'autre
17:01 pour ne pas prendre de mesures de protection des plus vulnérables,
17:06 pour ne pas être dans la garantie,
17:10 à la fois des services publics, d'un Etat protecteur, etc.
17:13 Et qu'en fait, là, on est dans le signe avant-coureur
17:17 et en fait, on agite un drapeau qui est cette espèce de guerre de civilisation
17:22 pour masquer en réalité des intérêts économiques puissants, des fossiles,
17:26 qui nous mettent tous et toutes en danger.
17:28 Et j'en appelle aussi aux autres partis de l'arc républicain,
17:34 pour dire "attention, là, ce qui s'est passé aux Pays-Bas,
17:38 il y a eu la droite qui a voulu faire passer une loi contre l'immigration, etc.
17:45 pour essayer d'aller chercher l'électorat de l'extrême droite aux Pays-Bas
17:50 et nous sommes en train de faire exactement la même chose,
17:52 sauf qu'à force d'aller sur le terrain de l'extrême droite,
17:55 c'est l'extrême droite qui gagne.
17:56 Donc maintenant, revenons sur nos valeurs.
17:57 Nos valeurs, ce sont des valeurs humanistes et des valeurs d'égalité.
18:01 - Mais si je vous dis, Sandrine Rousseau,
18:02 que l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon,
18:05 ou la gauche extrême, comme on voudra,
18:07 peu importe le qualificatif,
18:10 et la droite ou l'extrême droite de Marine Le Pen,
18:12 se partagent la colère
18:14 et se réjouissent de se partager la colère,
18:17 que dites-vous ?
18:18 Que j'ai raison ou que j'ai tort ?
18:20 - Je dis que moi, ce que j'essaye de faire,
18:22 c'est de rappeler les principes moraux au nom desquels je me lève le matin.
18:25 Ces principes moraux au nom desquels je me lève le matin,
18:28 c'est que un humain = un humain.
18:30 Que nous avons le devoir de protéger les plus vulnérables.
18:33 Que la France, ça n'est pas juste un drapeau et un hymne,
18:37 c'est aussi une protection sociale.
18:38 Ce sont des services publics.
18:40 C'est le fait que vous ne pouvez pas, normalement,
18:42 dormir à la rue quand vous êtes un enfant.
18:45 Que vous devez être protégé quand vous êtes un enfant placé, par exemple,
18:48 et que vous devez être protégé.
18:50 - Que quand vous êtes agriculteur,
18:53 quand vous vous levez, vous devez vous dire
18:56 "je vais pouvoir vivre de ma terre et de mon travail".
19:00 Ce que les agriculteurs ne peuvent plus faire aujourd'hui, Sandrine Rousseau.
19:03 - Exactement, quand vous êtes agriculteur, vous devez pouvoir vivre de votre travail
19:05 tout en protégeant la nature.
19:07 Que quand vous êtes une assistante auprès des personnes en difficulté,
19:12 que ce soit par exemple une aide à domicile,
19:15 ces aides à domicile doivent aussi pouvoir vivre de leur travail.
19:18 Qu'elles ne peuvent pas être en dessous du seuil de pauvreté,
19:20 exactement comme l'agriculteur.
19:22 C'est ça la France, c'est la protection de ces personnes-là.
19:25 C'est pas le fait de casser de manière méthodique un système social,
19:29 comme est en train de faire actuellement le gouvernement,
19:31 et d'agiter le drapeau et l'hymne pour essayer de continuer
19:35 à trouver une espèce de destin commun.
19:37 Notre destin commun, il passe avant tout par le fait que
19:40 la richesse des plus riches ne s'envole pas,
19:43 et qu'il y a des gens qui sont dans la misère la plus noire,
19:46 qui n'arrivent pas à manger.
19:47 - Je voudrais dire un mot des agriculteurs tout de même,
19:49 parce que ça gronde dans les campagnes, vous le voyez, vous l'entendez.
19:52 Il y a des manifestations partout.
19:54 Moi je vous pose simplement une question.
19:57 Un agriculteur n'arrive pas à vivre avec 100 hectares aujourd'hui,
20:00 comment voulez-vous qu'il arrive à vivre avec 50 hectares demain ?
20:03 Je vous pose la question.
20:04 - Mais précisément parce qu'on aura modifié le rapport à la nourriture,
20:09 à l'alimentation, à la culture de la terre aujourd'hui.
20:12 Pourquoi il n'arrive pas à vivre avec 100 hectares ?
20:14 C'est parce qu'on ne lui achète pas les produits au prix
20:18 qui lui permet de vivre dignement.
20:21 - Mais le consommateur n'a pas les moyens de payer le prix ?
20:23 - Mais aujourd'hui, la question ce n'est pas les consommateurs,
20:26 c'est les intermédiaires qui s'en mènent plein les poches.
20:29 Les profits des entreprises intermédiaires,
20:33 et notamment de la grande distribution,
20:35 ont vu leurs profits exploser ces derniers temps.
20:39 C'est eux qui s'en mettent plein les poches.
20:42 Donc il y a de la régulation à mettre pour que l'agriculteur vive dignement
20:47 et que le consommateur puisse continuer à acheter de la nourriture de bonne qualité.
20:50 C'est ça la France, c'est profondément ça la France.
20:53 Et ce n'est pas des gens qui s'en mettent plein les poches
20:56 pour essayer de juste exploiter à la fois le consommateur et à la fois l'agriculteur.
21:01 - Vous faites le Black Friday ?
21:03 - Non, je ne vais pas faire le Black Friday, ceci dit.
21:07 - Vous achetez sur internet, ça vous arrive ?
21:09 - Alors le moins possible, mais de temps en temps ça m'arrive, mais le moins possible.
21:13 - Black Friday, non.
21:15 Vous avez vu ce petit débat au sein du gouvernement ?
21:17 - C'est un débat important.
21:20 - Oui, c'est un débat important.
21:22 Le débat entre deux ministres, ce n'est pas très intéressant.
21:24 Ce qui est important, c'est le fond.
21:25 Je suis bien d'accord avec vous.
21:26 L'agence de la transition écologique, l'ADEME,
21:28 qui met en scène des dévendeurs,
21:31 alors évidemment ça n'a pas plu.
21:33 C'est maladroit, dit Bruno Le Maire.
21:35 C'est vrai que ça stigmatise un peu les commerçants
21:39 qui se battent au quotidien, les commerçants de centre-ville.
21:42 - Bien sûr, c'est pour ça que moi sur cette pub de l'ADEME, j'aurais préféré que ça...
21:45 - Je ne la retirerai pas, dit le ministre Véchu.
21:48 - Non mais cette pub est très importante parce qu'elle pose la question de la déconsommation.
21:52 Maintenant, on aurait pu la cibler sur le commerce en ligne, c'est une chose.
21:57 Et puis, moi je pose quand même ceci,
22:00 c'est que le Black Friday, même s'il y a beaucoup de fausses bonnes affaires dans le Black Friday,
22:05 ça permet aussi à des personnes qui n'ont pas beaucoup d'argent
22:08 de s'acheter des choses qu'elles ne pourraient pas s'acheter les autres jours.
22:11 Donc je ne suis pas dans le mépris de ce Black Friday.
22:15 Je dis juste attention parce que des fois, on vous présente des supposément bonnes affaires
22:19 qui en fait sont des arnaques.
22:21 Mais par contre, le petit commerce de centre-ville est absolument indispensable
22:25 quand le commerce en ligne, les Amazones, etc., eux ne le sont pas.
22:29 Donc en fait, il faut fermer les entrepôts Amazon, mais par contre, développer le petit commerce en ligne.
22:34 - Je termine, parce que le temps nous presse, j'aurais pu parler d'énergie...
22:38 Mais je termine avec les Jeux Olympiques de 2024.
22:41 Ça s'annonce mal, selon vous ?
22:43 - J'ai entendu Anne Hidalgo qui disait que les transports ne seraient pas prêts.
22:46 Et déjà, quand je vois la surcharge qu'il y a dans les transports en commun,
22:50 je me dis que ça va être quelque chose de très difficile.
22:53 Aujourd'hui, pour avoir discuté avec les différents acteurs, par exemple du transport à Paris,
23:00 puisque moi je suis élue de Paris, on me dit que si on a des fréquences de bus qui sont si faibles
23:06 ou des fréquences sur certaines lignes de métro qui sont faibles,
23:08 c'est parce que nous n'arrivons pas à recruter des chauffeurs de bus et des chauffeurs de métro.
23:13 Très bien, mais pourquoi nous n'arrivons pas à les recruter ?
23:15 Eh bien, c'est parce que les conditions de salaire ne sont pas suffisantes
23:20 et les conditions de travail ne sont pas correctes.
23:22 Et qu'est-ce qu'on a fait à l'Assemblée nationale ?
23:24 Pas nous, mais qu'est-ce qu'a fait le gouvernement ?
23:26 Une des premières choses qu'il a faites, c'est de supprimer les régimes spéciaux de retraite.
23:30 Mais en fait, le régime spécial de la retraite des agents de la RATP
23:34 aurait dû être étendu aux conducteurs de bus de la France entière
23:39 pour que l'on développe massivement les transports en commun.
23:41 Et là, on est dans l'impasse sur laquelle nous alertons depuis des années.
23:49 C'est-à-dire qu'à force d'avoir une politique libérale qui casse les protections sociales,
23:54 nous arrivons à ne plus pouvoir embaucher.
23:57 Et donc à mettre Paris dans un engorgement probablement historique au moment des Jeux Olympiques.
24:02 C'était une erreur, les Jeux Olympiques, d'accueillir les Jeux ?
24:05 Moi, je pense qu'accueillir les Jeux Olympiques avec le capitalisme
24:12 qu'il y a derrière l'espèce de surconsommation de marques, etc.
24:18 On est loin de l'esprit des JO.
24:20 Nous nous y sommes opposés.
24:22 Paris n'était pas prêt à faire ça.
24:24 Nous avons dégradé des jardins pour faire des équipements sportifs
24:28 alors que nous avons absolument besoin des jardins.
24:30 Je pense que ça n'était pas une bonne décision.
24:32 Maintenant, il y aura les JO à Paris.
24:33 On ne va pas refaire l'histoire en permanence.
24:35 Nous allons juste...
24:37 - J'y irai ?
24:38 - Je ne sais pas si j'y irai ou pas.
24:39 - Bon, merci Sandrine Rousseau d'être venue nous voir sur l'antenne de Sud Radio ce matin.
24:43 Il est 8h58.