André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent Norbert Saada, Mischa Aznavour, le fils de Charles Aznavour et Veronique De Villele
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NewsTranscription
00:00♪ ♪ ♪
00:01Sud Radio, la culture dans tous ses états.
00:03André Bercoff, Céline Alonso.
00:05♪ ♪ ♪
00:14♪ Voyez déjà en haut de l'affiche ♪
00:18♪ En dix fois plus gros que n'importe qui, mon nom c'est Alain ♪
00:22♪ En un mois au bout de la terre, m'amènez-moi au pays de mer ♪
00:30♪ Il me semble que la misère... ♪
00:34Et oui, Alain Delon et Charles Aznavour sur Sud Radio,
00:36deux légendes qui occupent une place à part dans le paysage
00:39culturel francophone.
00:40André Bercoff, un hommage exceptionnel.
00:42Leur sera rendu les 28 et...
00:45Les 8, pardon, les 23 novembre prochains au Palais des Congrès
00:49de Paris, André.
00:50Oui, oui, c'est très, très, très beau.
00:51C'est-à-dire que l'idée, c'est de faire deux ciné-concerts
00:55symphoniques, deux ciné-concerts symphoniques.
00:57D'abord Delon, le 8 novembre.
00:59Alain Delon, Alain Delon, les films d'Alain Delon.
01:02En tout cas, la musique d'un certain nombre de films
01:04d'Alain Delon.
01:05D'ailleurs, vous les citez, Céline, enfin, du samouraï,
01:09la piscine, Borsalino, le guépard, M.
01:11Klein, le cercle rouge, plein soleil.
01:14C'est d'ailleurs, c'est extraordinaire, les très grands
01:16chefs-d'oeuvres qu'a fait Delon.
01:17Je veux dire, il a fait des films qui étaient moins,
01:19peut-être, d'une autre qualité.
01:21Mais enfin, quand on voit Rocco et ses frères,
01:24Mélodie en sous-sol, Trois mains, la veuve coudère,
01:26le gitan, etc., etc.
01:28Pour la peau d'un flic.
01:29Et voilà, ça, donc, le 8 novembre.
01:32Et c'est vrai que ça va être formidable parce que Delon,
01:34voilà, c'était le dernier grand, enfin, de ce cinéma
01:39français fabuleux.
01:40Et puis, évidemment, et puis évidemment,
01:42Charles Aznavour.
01:43Charles Aznavour, au Palais des Congrès.
01:45Alors, lui, le chanteur, l'interprète, l'acteur aussi,
01:48puisque ça a été un formidable acteur de cinéma.
01:53Et voilà, des interprétations, effectivement,
01:56des grands succès de Charles Aznavour.
01:58Réarrangé en symphonique sous la direction du chef
02:00d'orchestre, Baron Mardi-Rossian.
02:02C'est absolument formidable.
02:04C'est-à-dire, je vais vous dire, ne ratez pas, en tout cas,
02:07que si vous venez à Paris, si vous venez à Paris à ce
02:10moment-là, que vous venez de partout, ne ratez pas les 8
02:12et 23 novembre, Delon, les musiques, Charles Aznavour,
02:17les chansons, les musiques, et puis plusieurs interprètes,
02:19et on va en parler, qui vont les célébrer.
02:23Et oui, pour parler de ces deux monstres sacrés,
02:25André Bercoff, eh bien, on se retrouve dans un instant sur
02:28Sud Radio avec le producteur de Légendes, Norbert Sahada,
02:32la grande amie d'Alain Delon, Véronique Devillelle, et l'un
02:35des fils de Charles Aznavour, à savoir Michar Aznavour,
02:39qui est coproducteur de ce spectacle dont vous avez
02:41parlé, André Bercoff, effectivement,
02:43est directeur artistique.
02:44Alors, à tout de suite, restez avec nous.
02:45On revient dans un instant.
02:47Sud Radio, la culture dans tous ses états.
02:50André Bercoff, Céline Alonso.
03:11Et oui, bande annonce du ciné-concert consacré aux
03:22grandes mélodies des films d'Alain Delon, qui aura lieu
03:24donc prochainement au Palais des Congrès de Paris,
03:27le 8 novembre, précisément, André Bercoff.
03:29Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir deux
03:32personnalités qui ont oeuvré à la création de ce spectacle
03:36en hommage au dernier samouraï, à savoir le producteur
03:39Norbert Sahada, et la grande amie d'Alain Delon,
03:42Véronique de Villèle, qui a aussi confondé la fondation
03:45Recherche Alzheimer, dont Alain Delon a été le président
03:49pendant 20 ans.
03:50Alors, bonjour à vous deux.
03:52Alors, expliquez-nous, quelle a été la genèse de ce spectacle,
03:56Véronique Norbert, dites-nous.
03:58Dans un premier temps, c'est Thierry Chabrot qui avait
04:00l'idée de monter ce spectacle.
04:02Et puis, il n'y arrivait pas pour des raisons diverses.
04:04Il m'a rencontré.
04:06On en parlait longuement.
04:07Il m'a dit, m'a expliqué son projet.
04:09J'ai réfléchi un moment et puis j'ai dit, ce projet peut se
04:12faire qu'avec quelqu'un de proche d'Alain, mon ami
04:14Véronique de Villèle, d'autant plus qu'Alain, en plus,
04:17était président d'honneur de la fondation Alzheimer.
04:19J'ai appelé Véronique.
04:20On s'est réunis tous les trois.
04:21Et de là est parti le projet de faire ensemble cette soirée.
04:25J'espère qu'il sera magnifique.
04:26Hommage à Alain Delon.
04:28Voilà.
04:28Et oui, Véronique de Villèle, on peut dire qu'entre vous et
04:31Alain Delon, ça a été une très belle histoire d'amitié
04:33pendant plus de 50 ans, c'est ça?
04:35Oui, absolument.
04:3655 ans même.
04:38D'abord, il faut le savoir, j'ai été l'assistante de
04:39Mireille d'Arc pendant plus de 20 ans et automatiquement
04:42l'assistante d'Alain.
04:43Et je ne les ai pas quittés pendant 45 ans.
04:46C'était de la folie, quoi.
04:50Voilà, de la folie.
04:51Je ne les ai pas quittés une seconde de tout
04:53ce qu'ils faisaient.
04:54Donc, c'est une grande, grande amitié.
04:56Et quand, effectivement, ce que vient de dire Norbert,
04:58qui est très juste, il m'a appelé avec le producteur
05:01Thierry Chabron.
05:02J'ai tout de suite dit oui pour essayer d'aider à mon
05:05modeste niveau.
05:07Et oui, parce que cette soirée, il faut le préciser,
05:09elle est au profit de la Fondation
05:11Recherche à Alzheimer.
05:12Alain Delon était très investi dans cette cause.
05:14Véronique de Villèle.
05:16Il était très investi parce que le jour où le docteur
05:18de la Doucette, qui est le président de la Fondation,
05:21a monté cette association qui est devenue une fondation.
05:25Olivier de la Doucette m'a dit est ce que tu veux être
05:26près de moi?
05:27Est ce que tu peux t'en occuper avec moi, etc.?
05:29Donc, on a lancé cette opération.
05:31Mais moi, j'ai dit à Olivier de la Doucette, si on veut
05:33une belle fondation, il faut mettre un bon contenu et
05:38beaucoup de gens connus dans la salle pour qu'on ait
05:40la presse avec nous.
05:41J'ai appelé Alain Delon.
05:42J'étais avec le docteur de la Doucette.
05:44Je lui ai dit est ce que tu accepterais d'être le
05:45président d'honneur?
05:46Il m'a dit tout ce que tu veux.
05:48Et à partir de ce jour là, pendant 20 ans, il ne nous a
05:51jamais fait jamais.
05:53Il a été là, il est monté sur scène.
05:55Moi, j'ai l'honneur de présenter cette soirée depuis 20 ans
05:58à l'Olympia ou ailleurs.
05:59Et ça a été des moments magiques avec lui.
06:02Il s'est adressé au public en leur disant que cette maladie
06:06était un fléau, qu'il fallait aider la recherche.
06:08Et quand c'est Alain Delon qui vous dit ça, je vous promets
06:10qu'on a envie de l'aider.
06:13Il faut le préciser, effectivement, cette maladie
06:15est un véritable fléau.
06:17Elle touche un million de personnes et chaque année,
06:19225 000 nouveaux cas sont déclarés.
06:22Un malade sur deux n'est pas diagnostiqué.
06:25D'où l'importance, effectivement, de la prévention.
06:28Parce que c'est fou, tous ces malades dont vous parlez.
06:31Il faut savoir que dans le monde, il y a 35 millions
06:33de personnes touchées et on oublie de citer à chaque fois
06:37aussi les personnes, les familles.
06:39Quand il arrive un drame dans une famille,
06:40c'est vraiment un drame.
06:41Et nous avons, Véronique Duvel, c'est tout à fait exact.
06:45Nous avons d'ailleurs tous des amis très chers.
06:47Enfin, moi, j'en ai, qui sont atteints de cela.
06:50Vraiment, c'est terrifiant.
06:52Mais je voudrais revenir aussi, Norbert Sahada.
06:55Alors, vous, à votre amitié avec Delon, vous l'avez,
06:58comment s'est faite cette amitié?
06:59Surtout, vous avez produit plusieurs films.
07:02Au départ, j'arrivais de Tunisie et comme beaucoup de gens
07:05de ma génération, beaucoup, quand on aimait beaucoup
07:09la musique et le cinéma, on traînait à Saint-Germain,
07:10rue Saint-Benoît.
07:11Il y avait toute une bande de jeunes qui étaient là.
07:13Belmondo, Brialy, Brasseur, Distel qui jouait au club
07:16Saint-Germain de la guitare.
07:18Et j'ai rencontré Alain.
07:21Alain venait de commencer au cinéma et par une
07:23coïncidence de la vie.
07:24Il avait déjà, il tournait déjà.
07:26Il avait déjà tourné un film avec Alégré.
07:28Et puis, par une coïncidence de la vie, mon père avait
07:31acheté un petit hôtel pour, quand il est parti de Tunisie,
07:34dont je faisais le veilleur de nuit et il avait habité
07:36dans cet hôtel.
07:37Donc, ça nous a fait rire.
07:39Et après, il m'a dit, tu as fait les trousseaux?
07:40Je lui ai dit oui.
07:41Il m'a dit, moi, j'ai vendu les trousseaux avec tes amis,
07:43Roger Gauzan et Raymond Nataf.
07:44Et de là, donc, en 55, 57, 58, on s'est retrouvé,
07:49on s'est toujours, toujours resté amis pendant des années.
07:52Quand je, quand je ne faisais pas encore de cinéma,
07:54j'ai rencontré à plusieurs reprises.
07:57Vous allez le voir quand il tourne la tulipe noire à Madrid.
07:59Enfin, on est resté vraiment un ami proche et la vie a fait
08:02qu'un jour, on s'est retrouvé, on a fait du cinéma ensemble.
08:05Vous avez fait combien de films?
08:08Au générique, je dois avoir fait quatre ou cinq films,
08:10mais physiquement, j'ai dû en faire six ou sept avec lui.
08:13Et oui, vous avez fait notamment Monsieur Klein,
08:15Mortin Pouilly, Attention, les enfants regardent
08:18et Armageddon.
08:19Alors, Norbert Sahada, de quoi sera fait ce spectacle
08:22et quels seront justement les thèmes musicaux joués?
08:26On a choisi 19, 19 extraits de films importants d'Alain.
08:31Et comme disait tout à l'heure André Berkhoff, quant à moi,
08:33ce que les gens s'imaginent, il a fait vraiment beaucoup,
08:35beaucoup de grands, grands films.
08:37Et de choisir 19, ça n'a pas été facile.
08:40Et Anthony, justement, m'avait fait rire un jour,
08:42je lui avais envoyé la liste, il m'a dit, tiens, oubliez Zorro.
08:46Et ces 19 extraits vont être, vont être joués par l'orchestre
08:53symphonique.
08:5480 musiciens vont jouer à chaque fois le thème d'une extrait
08:57qui passe à l'extrait, va passer à l'écran de trois minutes
09:01à chaque fois, à chaque film et pendant l'extrait,
09:05l'orchestre jouera l'extrait de la musique du film.
09:07La musique, on peut dire qu'elle a toujours tenu une place
09:10importante dans ses films.
09:12Vous savez, moi, j'ai remarqué une chose, c'est qu'il était
09:14très intéressé par la musique parce que j'ai vécu
09:16deux moments avec lui où je me suis rendu compte
09:18qu'il s'intéressait beaucoup.
09:19Quand on a fait Mortin Pouilly, je voulais le voir,
09:22je lui ai dit, Alain, ce serait bien qu'on prenne
09:24Stan Getz parce que c'était une de mes idoles quand je faisais
09:27de la musique de jazz.
09:28Il m'a dit, il m'a dit, vas-y, Stan Getz a fait
09:32Mortin Pouilly et quand on l'a fait à Megiddon,
09:34je suis allé le voir, j'ai dit écoute, j'ai écouté ce matin
09:37un musicien incroyable qui relance le tango, c'est Astor
09:39Piazzolla, Libertango.
09:41Il m'a dit, allons-y et Piazzolla fait la musique.
09:45Et après, il a travaillé avec Morricone, avec Michel Legrand,
09:47avec François Droubet, avec tous les grands.
09:51Il n'y a pas d'exception de grands musiciens
09:55avec qui il n'a pas travaillé.
09:56Effectivement, tous les plus grands compositeurs,
09:58comme vous le dites, Norbert Sahada, ont collaboré avec lui.
10:01Alors, notamment, vous venez de dire Ennio Morricone,
10:03qui a signé ce thème musical, l'un des plus célèbres
10:07de l'histoire du cinéma, le clan des Siciliens.
10:12C'est un génie, Morricone, c'est le plus grand musicien
10:15de films que je connais, un phénomène, un grand.
10:22Oui, sublime, un film d'Henri Verneuil sorti en 1969.
10:28C'était la première et unique fois que l'on retrouvait
10:32sur une même affiche Alain Delon, Jean Gabin et Lino Ventura.
10:36C'est impressionnant.
10:38Gabin, qui était l'idole d'Alain, et Gabin, d'ailleurs,
10:41il appelait Alain le môme.
10:44Moi, j'ai travaillé un peu sur deux hommes dans la ville
10:47et il l'appelait le môme.
10:49Et Gabin, Alain, pour lui, Gabin, c'était le grand patron.
10:53Et donc, il était content de tourner avec Gabin et Lino.
10:56Véronique de Villèle, est-ce que ce film vous interpelle ?
11:00Non seulement il m'interpelle, mais j'ai assisté aussi beaucoup
11:03à tous les tournages avec Alain, que ce soit au studio
11:05de la Victorine à Nice, que ce soit à l'étranger.
11:10J'étais là, moi, j'ai connu Alain sur le film La Piscine.
11:13Ah, incroyable !
11:15Romy Schneider.
11:16Romy Schneider, c'était franchement un film...
11:19C'est la première fois que j'ai rencontré Alain.
11:21Mireille partait, en fait, avec lui et Mireille m'a dit
11:24il faut que tu me suives en voiture parce que je veux
11:26ma voiture sur place.
11:27Je suis partie toute seule, j'en ai à peine à avoir 18 ans,
11:30en voiture et j'ai suivi Alain Lalonde et Mireille Dacques,
11:33mais je n'avais toujours pas dit bonjour à Alain.
11:34On s'est arrêtés sur une autoroute pour déjeuner
11:37et quand je suis arrivée, on m'a dit, alors c'est toi, Véro.
11:39Et à partir de ce jour-là, on ne s'est jamais, jamais,
11:42jamais quittés. Jamais.
11:43Quels sont vos plus beaux, jolis souvenirs avec lui ?
11:46Elle a oublié de dire qu'Alain l'appelait son fétiche.
11:48Véronique était le fétiche d'Alain.
11:52Non, mais moi, mes plus beaux souvenirs, on me demande
11:55quelquefois cette phrase, mais j'ai du mal à vous dire
11:58parce que j'en ai tellement des bons.
12:00Moi, j'ai des souvenirs magnifiques à Douchy, évidemment,
12:03cette maison qui a été faite intégralement par Mireille
12:05et par moi, je le dis sans prétention.
12:08Et puis, ma rencontre avec Anthony, Anthony que j'adore
12:11toujours aujourd'hui.
12:12Anthony vient de fêter ses 60 ans.
12:14Ça fait 60 ans que je le connais, je l'ai connu tout petit.
12:18Et aujourd'hui, moi, il me fait penser à Alain parce que je
12:20trouve qu'il est bien dans sa peau.
12:21Il est droit dans ses bottes.
12:23Il est honnête et il a une parole.
12:25Les gens qui ont de la parole aujourd'hui, il y en a peu.
12:27Et Delon qui était la personne la plus fidèle que je n'ai
12:30jamais rencontrée de ma vie.
12:32Il avait le culte de l'amitié comme personne.
12:35Je crois qu'Anthony est pareil.
12:36Je voudrais juste, je voudrais juste, c'est moi que je n'ai
12:39pas connu, je n'ai pas du tout connu Alain Delon.
12:42Mais je vais vous dire, j'étais absolument frappé parce
12:44qu'il n'avait pas à le faire.
12:45J'étais à l'époque à François, François Papy.
12:47Je parlais il y a une vingtaine d'années, 25 ans.
12:50Et j'avais, il jouait au théâtre et une autre fois,
12:53c'était au cinéma et j'avais fait deux critiques.
12:55Et puis, je coup de fil.
12:57Bonjour, je suis Alain Delon et je ne le connais pas.
13:01C'est une plaisanterie, enfin bon.
13:03Et après, il m'a parlé et c'était formidable parce
13:05qu'il réagissait.
13:06Il m'a dit écoutez, j'ai lu.
13:08Voilà, je vais vous dire ça et ça et ça.
13:10Et j'étais, oui, j'ai dit parce que je ne connaissais
13:13pas du tout.
13:14Il n'avait pas à m'appeler et voilà, ça m'a touché
13:17qu'il réagisse et qu'il parle, qu'il ne dit pas merci
13:20ou tout ça, mais qu'il en parle, quoi.
13:22Je ne suis pas surprise.
13:23Je ne suis pas surprise du tout.
13:25Quels sont les derniers mots que vous avez pu échanger
13:28avec lui, Véronique de Villèle?
13:30Alors, les derniers, derniers, derniers mots, c'était
13:33d'abord, j'avais des, il faut savoir, j'avais des messages
13:35de lui, des SMS, deux à trois par semaine.
13:38Donc, mon portable, imaginez, on est envahis et c'était
13:41réciproque, par exemple, j'allais sur la tombe
13:43de Mireille d'Arc à Montparnasse, je faisais
13:45une photo, j'envoyais, je dis regarde notre mimi,
13:47elle vous protège et il me répondait instantanément.
13:49Après, il y a eu une coupure de téléphone avec l'histoire
13:52qui est arrivée avec sa dame de compagnie.
13:54Mais la dernière fois que j'ai eu au téléphone,
13:56enfin, l'avant dernière fois, il voulait venir dîner chez moi
13:58à platte-pattes, ce qu'on a fait et le lendemain
14:01ou le lendemain, je l'ai appelé et il m'a dit bon,
14:04rappelle-moi, je lui ai dit si tu veux, mais pourquoi?
14:07Parce que comme ça, on se parlera.
14:08Je lui ai dit je t'aime et c'est le dernier mot
14:11que j'ai pu lui dire, je t'aime.
14:13Et quand j'étais à Douchy pour son enterrement,
14:15c'était pour moi bouleversant parce que j'ai réellement perdu
14:18quelqu'un de ma famille, c'était affreux de dire ça.
14:22Et quand je l'ai vu sur son lit de mort, nous étions
14:25très peu nombreux, je vous jure que ça m'a fait
14:28un effet absolument incroyable, car en plus, il était beau.
14:31Il était beau, il était serein, il était beau.
14:36Moi, j'ai eu l'impression qu'il allait me parler.
14:38C'est quand même incroyable de dire ça,
14:40mais c'est strictement la vérité.
14:43Donc voilà, tout ça est bouleversant et j'espère
14:45que cette soirée, le 8 novembre, au Palais des congrès,
14:47va être un souvenir incroyable pour tout le monde.
14:50Et je remercie encore Thierry Chabot et Nambert Saada
14:55d'avoir pensé à moi et à la Fondation Recherche
14:57à Iselmer parce que c'est vrai que ça a un sens.
14:59Moi, j'aime bien dans la vie les choses qui ont un sens.
15:02Il était le président d'honneur pendant 20 ans et aujourd'hui,
15:05ce spectacle va être dédié à la Fondation.
15:07C'est cohérent, c'est cohérent.
15:09Et justement, au cours de ce ciné-concert,
15:11il y aura des surprises d'Horbert Saada.
15:14On pourra notamment entendre une chanson inédite
15:17d'Alain Delon, signée Didier Barbelivien.
15:20Écoutons-la tout de suite.
15:22Il pleut sur Paris.
15:24Et moi, je me souviens de Cannes.
15:25Ça s'appelle Cannes.
15:27Cannes, la ville du cinéma.
15:28J'ai découvert par hasard en faisant l'émission de Didier.
15:31La ville de lumière.
15:36Petit-déjeuner sur la terrasse du canton.
15:38Les croix sont chaudes, ensoleillées.
15:41Quelques starlettes, de ci, de là.
15:46Cannes, la ville du cinéma.
15:49Cannes, Norbert Saada, Véronique De Villelle.
15:52Vous êtes passé mon vie à Cannes, Norbert.
15:53Quelle est la genèse de cette chanson ?
15:55Racontez-nous.
15:56Je faisais l'émission Europe n°1 avec Didier Barbelivien,
15:58que je connais depuis très longtemps, depuis ses débuts.
16:01Et il me dit, j'ai une surprise pour toi.
16:03Et il me dit, j'ai une surprise pour toi.
16:05Je dis, qu'est-ce que c'est ?
16:06Et il me dit, voilà, je t'en parlera à la rentrée.
16:08Donc je suis bon.
16:10Ça m'est sorti de la tête.
16:11Et puis en septembre, il m'appelle, il me dit,
16:13bon, alors maintenant, tu es pris pour la surprise ?
16:15Je lui dis oui.
16:16Il me raconte l'histoire.
16:17En fait, il avait voulu faire cette...
16:19C'est pas en fait une chanson.
16:20C'est plus qu'une sorte de poème et tout.
16:24Et il a dit, j'écris un truc pour Alain.
16:26Il est venu au studio.
16:27Je pensais qu'on mettrait très longtemps pour l'enregistrer
16:30parce qu'il n'y a pas d'endroit pour se rattraper.
16:32Il n'y a pas de refrain, barole, refrain.
16:34Il m'a dit, c'est un truc très spécial.
16:36Il y avait Bérembaum au piano qui jouait du Litz.
16:41Et Alain l'a fait du premier coup.
16:43Et après, le truc, c'est pas sorti.
16:45Donc il m'a dit, Didier, si tu veux,
16:48on le fait, on le met au spectacle
16:54et on va mettre des images d'Alain Hakan derrière.
16:57Donc il y aura les images d'Alain Hakan et il y aura le texte d'Alain.
17:00Et puis, on terminera par Alain qui recevra sa palme d'or à Cannes.
17:05Et ce sera la fin du spectacle.
17:07Véronique de Villèle, j'imagine que quand vous avez écouté cette version,
17:10elle a dû vous bouleverser parce qu'il est bouleversant.
17:14Ah bah oui, d'abord, les paroles de Didier Barbeau-Lillard sont magnifiques.
17:17Mais d'avoir mis la voix d'Alain et d'avoir fait cette surprise,
17:21ce qui est franchement incroyable, mais les paroles sont bouleversantes.
17:24Je pense que comme ça va être la fin du spectacle,
17:27je crois que les gens vont être vraiment qui prévoient des mouchoirs,
17:31comme on dit quelquefois.
17:32Ils vont prévoir des mouchoirs, mais je rappelle quand même
17:35qu'on a entendu Alain Delon qui parle, qui ne chante pas
17:40dans cette chanson culte d'Alida, paroles et paroles et paroles.
17:44Oui, il a fait le « Mais je t'aime » et tout ça.
17:47Non, c'était pas mal.
17:49Je ne sais pas, il en avait d'autres, d'ailleurs.
17:51Non, il a chanté comme au cinéma au début.
17:54Il a chanté un autre disque dont je oublie le titre.
17:57Il n'est pas sorti et il a dû en faire trois ou quatre fois.
18:00Il aimait ça, mais enfin bon, c'est pas son métier d'être chanteur.
18:04Ce n'est pas Aznavour.
18:05Et oui, pourtant, il avait une très belle voix, Alain Delon.
18:09Alors, autre surprise, c'est Daniel Guichard qui sera présent sur scène.
18:13Donc, ce ne sera plus une surprise, chers auditeurs.
18:15En fait, parce que chaque fois que Daniel Guichard chantait
18:18que j'étais avec Alain, il avait les larmes aux yeux et il me disait
18:21que c'est fou, ça me bouleverse cette chanson, mon vieux.
18:24Donc, quand il y a eu ce spectacle, j'ai appelé Daniel.
18:26Je ne l'avais pas vu depuis 30 ans, au moins, ou 40 ans.
18:28J'ai dit Daniel, ce serait formidable si vous venez chanter la chanson pour Alain.
18:32Il m'a dit je viendrai, il est venu, il est venu.
18:34On va l'écouter tout de suite sur Sud Radio.
18:35Dans son vieux, par-dessus, rappé, il s'en allait l'hiver,
18:39l'été, dans le petit matin frileux.
18:44Mon vieux.
18:47Il y avait qu'un dimanche par semaine.
18:49Les autres jours, c'était la graine qu'il allait gagner comme on peut.
18:55Mon vieux.
18:58L'été, on allait voir la mer.
19:03Et voilà, elle vous bouleverse, cette chanson, André Bercoff.
19:06Moi, je chiale.
19:08Moi aussi, mais moi, je suis plus vieux que vous tous, donc c'est normal.
19:12Je suis vétéran par rapport à vous.
19:15Alors, Véronique de Villelle, il faut le préciser, Alain Delon a eu des rapports
19:19effectivement compliqués avec ses parents.
19:22Et pour cause, il avait quatre ans quand ils l'ont placé
19:25dans une famille d'accueil à Frennes après leur séparation.
19:28Cet abandon, cette blessure,
19:31est-ce qu'il l'a surmonté ?
19:33Il n'a pas réussi à la surmonter, dites-nous.
19:35Moi, je pense qu'il l'a surmonté parce que d'abord, il a été très,
19:39très entouré à cette période-là, qui est une période difficile pour un enfant
19:42d'être abandonné, mais séparé de ses parents.
19:46Mais il l'a remonté, il a surmonté très vite.
19:47Puisqu'il y a un peu plus tard,
19:51c'est quand il a décidé de partir en Indochine.
19:53Donc là, il avait déjà passé le cap de l'enfance un peu compliqué, un peu...
19:58Il avait 17 ans quand il est parti en Indochine.
20:00Pardon ?
20:01Il avait 17 ans à peu près quand il est parti effectivement.
20:03Absolument, exactement.
20:05Mais bon, tout ce que moi, je trouve que tout ce qu'il a fait dans sa vie,
20:08finalement, est exemplaire.
20:10Et c'est pour ça qu'il est connu comme ça dans le monde entier, dans le monde entier.
20:14Moi, quand Alain Delon arrive dans un endroit,
20:17que ce soit un restaurant ou le hall d'un hôtel, les gens se figent.
20:20On ne parle plus.
20:22Il crée cette espèce d'ambiance incroyable.
20:25Moi, la dernière fois que j'ai fait quelque chose avec lui,
20:27c'était pour la dédicace d'un livre d'une amie commune
20:30qui travaillait à France 2 avec Laurent Delahousse.
20:33Et quand on est arrivé dans l'endroit où était cette dédicace,
20:37il y avait un bruit, un brouhaha, les gens buvaient et tout d'un coup,
20:41silence total.
20:43Ça, c'est la dernière fois que j'ai fait une sortie avec Alain et ce n'est pas très vieux.
20:48Mais moi, j'attends impatiemment, franchement, cette soirée du Palais des congrès.
20:52Le 8 novembre.
20:53Et puis, de toute façon, il y aura toujours les films d'Alain Delon.
20:57Il sera toujours là.
20:58Est-ce qu'il reste des places pour ce spectacle ?
20:59Les auditeurs de Sud Radio qui nous écoutent peuvent réserver.
21:02Il en reste encore.
21:04Il en reste un peu.
21:06On n'a pas dit un mot sur...
21:07Je lancerai cette soirée sur scène avec Nicole Calfant.
21:12Nicole Calfant, qui est une amie que j'aime beaucoup, très bonne comédienne
21:15et qu'Alain adorait et qui a fait des films avec lui, dont Borsalino.
21:20Donc voilà, c'est Nicole et moi qui allons faire l'ouverture de ce spectacle
21:24le 8 novembre au Palais des congrès.
21:25Merci Véronique de Villèle d'être venue sur Sud Radio.
21:30Norbert Saada, dans un instant.
21:31C'est à Charles Aznavour que nous allons rendre hommage à l'occasion de son centenaire.
21:35Un spectacle exceptionnel aura lieu à Paris, donc au Palais des congrès.
21:39Et ce, le 23 novembre.
21:41Vous le coproduisez avec Thierry Chabrot et Misha Aznavour,
21:45qui en assure aussi la direction artistique.
21:48L'immense Charles Aznavour.
21:49L'immense Charles, effectivement.
21:51Et Misha Aznavour sera avec nous dans un instant sur Sud Radio.
21:55Pour nous en parler à tout de suite, on vient après cette petite pause.
21:59Sud Radio, la culture dans tous ses états.
22:02André Bercoff, Céline Alonso.
22:06Des années, sans répit.
22:08Jour et nuit, pour réussir.
22:12Pour ravir les sommaires.
22:16Moyenne et jeune, en haut de la lune.
22:19Bande annonce du spectacle symphonique sur Charles Aznavour.
22:21André Bercoff, qui aura lieu le 23 novembre prochain au Palais des congrès de Paris.
22:25Cet événement exceptionnel qui sera présenté par Michel Drucker
22:29se fait sous la direction artistique de Misha Aznavour,
22:33donc qui vient de nous rejoindre sur Sud Radio.
22:35Bonjour à vous, Misha.
22:36Bonjour.
22:37Alors, cette année, votre papa aurait eu 100 ans.
22:40S'était-il imaginé centenaire?
22:42Ah oui, il s'était tout à fait imaginé centenaire.
22:45Et ça me fait toujours rire parce que parfois, avec sa soeur,
22:48alors Aïda, elle disait oui, moi, ce que j'ai surtout envie,
22:52c'est d'avoir 101 ans pour dire que j'ai vécu un siècle.
22:55Et mon père, il disait des trucs comme 100 ans.
22:57Puis il a été un peu pensif, il disait bon, alors à 100 ans,
23:02je ferais plus que trois dates par mois.
23:05Alors moi, je disais comment ça, que trois dates?
23:07Mais attends, on ne va pas commencer à travailler, nous, à notre âge.
23:10Non, non, non, tu feras tes 25 dates par mois comme avant.
23:14Exceptionnel.
23:15À tel point, il croyait, on déjeunait avec Michel Drucker et lui,
23:18et il dit à table, qu'est-ce qu'il y avait qu'une idée pour moi, pour mes 100 ans?
23:22Alors, Michel Drucker lui dit, ce serait bien la Tour Eiffel.
23:29Et il dit ah non, il dit pourquoi non?
23:31Johnny l'a déjà fait.
23:37Mais il a été sur scène, on peut le dire, jusqu'à la fin de sa vie.
23:39Donc, il est mort à 94 ans, on le rappelle.
23:42Et 11 jours avant son décès, il donnait un concert à Osaka et à Tokyo.
23:47Norbert Sahada, donc on le précise, Charles Aznavour, c'était votre ami.
23:52Est-ce qu'on peut dire que cette tournée au Japon, Michel, qu'est-ce que vous en pensez?
23:55Est-ce qu'elle a été cette tournée, cette tournée de trop ou pas?
23:59Je dirais pas de trop, mais je pense que ça l'a beaucoup fatigué.
24:01Mais de toute façon, il pouvait pas rester en place.
24:03Donc, je sais que ça a commencé un peu tôt ou on s'inquiétait pour lui.
24:08Ça a commencé la dernière année.
24:11En fait, ce qui je pense a commencé à le fatiguer, c'est quand il est tombé à Mouriesse
24:15et qu'il s'est cassé le bras et qu'il est resté immobilisé pendant six mois.
24:18Il était tellement speed qu'en fin de compte, il supportait pas, il supportait pas.
24:23Non, je pense pas que c'est la tournée de trop, parce que de toute façon, c'est...
24:27Je pense qu'il disait toujours, il voulait pas mourir en scène comme Molière,
24:31mais il voulait mourir en activité.
24:33Donc, voilà, de toute façon, il était comme une locomotive lancée à pleine vapeur
24:38qui peut pas s'arrêter.
24:39Non, mais même s'il n'est pas mort sur scène, c'est vrai.
24:41C'était, je voudrais dire, mourir sur scène avec des projecteurs.
24:44Oui, c'est quelqu'un qui ne se serait jamais arrêté, quoi.
24:46Non, il disait la retraite.
24:49Je n'y ai même jamais pensé, disait-il.
24:52Je pense quand même que depuis l'âge de neuf ans, il travaillait.
24:55Donc, c'est inscrit dans son ADN, en fait, d'être un support familial,
25:00d'être le support de tout un clan.
25:03Et je pense pas qu'il pouvait s'arrêter.
25:05Ah oui. Et au Japon, donc, il a donné effectivement plusieurs concerts.
25:08Il était vraiment une star dans ce pays.
25:11Une chose qui est vraie, avant qu'il parte au Japon et tout,
25:14j'avais dit à Charles, écoute, vraiment, t'es fatigué, tu passes ton temps à Paris,
25:18Tokyo, Tokyo, Brésil, Brésil, mais quand même, t'as plus 18 ans.
25:23Il m'a dit, mais si je vais dans l'Australie.
25:25Heureusement que je vais dans l'Australie.
25:27Et à son avis, il me dit, le Japon, finalement, je ne sais pas si j'y vais ou je n'y vais pas.
25:30Il m'a rappelé, il me dit, j'y vais.
25:32Donc, c'est Osaka.
25:33Donc, il va, il va à Osaka, il revient.
25:36J'étais content, il m'a dit, Norbert, j'ai eu toute la salle debout.
25:39Rien que pour ça, j'ai bien fait d'y aller.
25:41Ça n'a pas de prix, ça, pour un chanteur.
25:43Et oui, ce qui l'étonnait, ce qui l'étonnait, justement, il avait déclaré ceci à l'époque.
25:47Ce qu'il dit par rapport au Japon et aux Japonais, il dit, c'est étonnant de voir des gens qui ne comprennent pas un mot de français et qui réagissent aussi merveilleusement à mes chansons.
25:55Il n'y a pas un autre pays au monde où on accepterait d'écouter pendant deux heures un type qui ne s'exprime qu'en français.
26:01Il aimait vraiment ce pays.
26:03Il avait même raconté dans les interviews qu'il aurait pu vivre même dans ce pays.
26:07Ah ouais ?
26:07Michaz Navouré.
26:09Oui, enfin, je ne sais pas.
26:11J'apprends un truc, je ne savais pas qu'il pouvait vivre.
26:13Mais je pense qu'on partageait ce point commun.
26:16C'est que nous, en fait, dès qu'on arrivait dans un endroit, on s'imaginait vivre.
26:20Moi, je m'emmenais à Budapest un week-end, je suis là, je commence à regarder un peu les maisons, les appartements, je vivrais peut-être là.
26:27Tu vois, ce parc, c'est pas mal pour promener mes animaux.
26:29Donc, je pense qu'en fait, c'est plutôt dans cet esprit-là qu'il dit qu'il pourrait vivre au Japon, c'est qu'il aurait pu vivre partout.
26:35Partout où il voyageait, il s'imaginait à un moment donné s'y installer.
26:40Et oui, c'est ça, en tout cas.
26:42C'est étonnant, c'est aussi...
26:44Les langues, il parlait, je ne sais pas, enfin, il chantait dans combien de langues ?
26:48Ah oui, il a chanté dans neuf langues différentes.
26:50Italien, espagnol, allemand, arménien, napolitain, russe.
26:53Et à la fin de sa carrière, il a même chanté en kabyle.
26:56Et bien entendu, il a chanté en anglais cette sublime chanson « She ».
27:01« She may be the face of my life, my death, a trace of pleasure on it. »
27:09En anglais, alors qu'on ne la connaissait pas en France.
27:11On ne la connaissait pas en France, mais Norbert, c'est...
27:15C'est magnifique.
27:27Alors cette chanson, il l'a chantée avec succès, effectivement, dans de nombreuses langues dans le monde entier.
27:33Mais seule la version française, en quelque sorte, n'a pas pris.
27:37Parce qu'au départ, il m'avait dit, c'est quand même extraordinaire, je fais une chanson, on ne parle pas en France,
27:41ça devient un succès parce que c'est dans un film en Angleterre.
27:45Et c'est vrai que c'est parti de l'Angleterre, le succès de « She ».
27:47Mais Misha, Misha Aznavour, on a dû vous poser cette question cent mille fois.
27:53C'est quoi, je veux dire, est-ce que Charles Aznavour faisait peser ou pas du tout le fait que, voilà, célèbre, chanteur international ?
28:03Vraiment pas, non mais vraiment pas.
28:05En fait, je pense que mon père, il travaillait très très très dur pour nous, pour ceux qu'il aimait.
28:11C'est pour ça que quand je vois les gens qui disent que mon père, c'était un homme d'argent, il n'a jamais vraiment eu d'argent.
28:16En fait, tout son argent, il le dépensait pour les gens qu'il aimait.
28:19Il aidait beaucoup de gens sans s'en vanter.
28:21Il avait déjà toute une tribu.
28:23On était quatre enfants plus des sœurs et des amis.
28:29Il y avait un clan, presque.
28:33Le clan, c'était vraiment très familial.
28:35Mais en fin de compte, en fait, ce qu'il voulait, c'était qu'on soit heureux.
28:39Lui, en fait, sa passion, c'était le travail.
28:42C'était ce métier-là.
28:43Donc, c'était une passion qu'il avait où on était tout à fait admis.
28:47En fait, on pouvait aussi partager avec lui.
28:49Mais après, sorti des studios et de la scène, il n'était pas en train de se regarder le nombril et de se prendre pour Aznavour.
28:58En fait, il était multi-personne.
29:04Déjà, il est Gémeaux, pour faire un peu d'astrologie.
29:06Donc, il est déjà double personnalité.
29:08Et en fait, dans cette double personnalité, je pense qu'il y avait tout un côté artiste, chanteur.
29:13Ce côté que je vois dans le film où parfois il s'énervait.
29:16Dans la maison, c'était assez rare.
29:19En fin de compte, c'était quelqu'un de plutôt paisible.
29:21Alors, le Palais des congrès de Paris, on peut dire que c'était une sale fétiche pour votre père, Michas Aznavour.
29:26Parlez-nous à présent de ce ciné-concert qui va lui rendre hommage.
29:30Que va-t-il mettre en scène, ce show ?
29:33Alors, on est tombé d'accord avec Thierry Chabrot, avec Norbert Saada, avec mon frère Nicolas, qui lui aussi fait...
29:42En fait, dans la famille, on a chacun fait des projets.
29:45Et en fait, pour ne pas empiéter sur le travail des autres et qu'en fin de compte, ça ne sert à rien de faire un spectacle,
29:52c'est pour ça que nous, on a décidé avec Thierry et Norbert de faire un ciné-concert.
29:57Parce que les gens connaissent beaucoup Aznavour comme chanteur.
30:01Et comme film, bon, ils ont vu peut-être un, deux, trois films peut-être.
30:05Alors qu'il a quand même tourné 100 films.
30:08100 films ?
30:09A peu près, oui, une centaine de films.
30:11Et oui, il tirait sur le pianiste de Truffaut un taxi pour Tobrouk de Denis Lapateneur.
30:17Et sans film, c'est vrai qu'on retire...
30:19Sans film, personne ne pense qu'Aznavour a fait 100 films.
30:21Oui, parce qu'après, il y a des films qui étaient d'époque.
30:23Il y a Cherchez l'Idol, il y a, je ne sais pas, Les Grands Aventuriers.
30:27Il y a Radamex.
30:28Il y a Radamex.
30:29Le fantôme de Chapelier avec Chabrol, il en a fait un paquet.
30:31Oui, c'est vrai.
30:32Et du coup, nous, ce qu'on voulait, c'était faire quelque chose de très personnel.
30:37Moi, j'ai fait un texte très personnel, un peu poétique pour faire les liaisons.
30:40Et en fait, montrer la richesse de sa carrière.
30:48Une espèce de biographie, la vie d'Aznavour, un peu.
30:51Le fil rouge, c'est quoi ?
30:53Le fil rouge, c'est plus...
30:55Je ne peux pas dire que c'est vraiment autobiographique,
30:57parce que les gens, à la fin, connaissent à peu près que ses parents étaient arméniens,
31:02qu'il a galéré.
31:03Ce n'est pas vraiment ça.
31:04Moi, je me suis dirigé vers un truc un peu plus...
31:06Ce que moi, je sais faire, c'est que moi, je suis en fait un poète.
31:10Donc en fait, ce que je sais faire, c'est écrire de la poésie.
31:12Je ne sais rien écrire d'autre.
31:14J'ai fait un texte un peu poétique autour de...
31:19Là, en conséquence de mon père, mais en fait d'un fils et de son père.
31:22Parce qu'en fin de compte, que notre père soit un grand artiste,
31:27on a toujours des choses qu'on aimerait mieux connaître de nos parents.
31:31Et j'avais envie que ce soit un peu plus universel.
31:34C'est lui qui chante ou il y a d'autres...
31:36Oui, c'est lui qui chante.
31:37Les chansons, c'est lui.
31:39Après, on a quelques invités, mais ça sera pour Paris.
31:42Une surprise en fait pour Paris, pour le public parisien.
31:45On a Alain Chanfort qui va faire sa jeunesse.
31:49On a Sylvie Vartan qui vient chanter La plus belle pour aller danser.
31:53On a Antoine Delier.
31:55On a Thomas Dutronc.
31:57Et oui, alors justement, on va écouter tout de suite Charles Aznavour
32:00qui chante sa jeunesse sur Sud Radio.
32:03C'est ma chanson préférée.
32:05C'est sa chanson préférée.
32:12Des lendemains pleins de promesses
32:18Quand l'amour sur nous se penche
32:25Pour ne s'offrir
32:27Norbert Saada, c'était, vous nous le disiez, sa chanson préférée, c'est ça ?
32:33Pour moi, c'était ma chanson préférée.
32:35Et quand j'étais en Tunisie, j'ai acheté mon premier disque Deka d'Aznavour.
32:38Je ne le connaissais pas encore.
32:40J'ai écouté toute la journée.
32:42Et quand j'écoute Aznavour chanter ça,
32:44je me dis quand même, je ne vais pas dire qu'on va passer pour des vieux cons.
32:48Mais franchement, c'est une autre époque.
32:50La chanson française, je m'excuse, c'est une autre époque.
32:53Et je voudrais ajouter quelque chose par rapport à ça.
32:55Par rapport à quelque chose qui n'existe pratiquement plus.
32:57Quand on écoute les chansons d'Aznavour, en tout cas plusieurs,
33:00ils racontent une histoire.
33:01C'est ça qui est formidable.
33:03Ils commencent, vous voyez, la bohème.
33:05On la voit en images.
33:07Si tu veux, tu as, mais l'histoire se clôt.
33:09En trois minutes, ils te racontent une histoire.
33:12Ils te donnent le décor.
33:14La bohème, c'est formidable parce qu'ils te racontent l'histoire.
33:17Voilà comment c'était, voilà comment c'est devenu.
33:19C'est-à-dire que c'est un des rares.
33:21Il y en a les grands, c'est ça.
33:23C'est qu'ils te font véritablement une histoire en trois minutes.
33:26Et à clos.
33:28Et je trouve ça fabuleux chez Aznavour.
33:30Et ça n'existe plus aujourd'hui.
33:32Pas beaucoup en tout cas.
33:34Aznavour, que vous a raconté votre père de son enfance, de sa jeunesse ?
33:39Non, il ne se livrait pas beaucoup.
33:41J'ai dû fouiller par moi-même et chercher par moi-même.
33:46Et peut-être deviner à travers les mots.
33:49En ressentant ses émotions, quand il me parlait de certaines choses banales,
33:55comprendre qu'il a été dans sa jeunesse.
33:57Mais en fait, il ne se livrait pas trop.
33:59Il n'était pas du tout passéiste.
34:01Et le passé, c'était le passé.
34:02Il n'aimait pas trop en parler.
34:03Et de ses débuts difficiles ?
34:05Et de sa rencontre avec Piaf ?
34:07Est-ce qu'il vous en parlait non plus ?
34:09Non, non.
34:10Il évoquait que c'était des bons souvenirs.
34:12Des choses très très légères.
34:14Mais en fait, il n'était pas là, assis dogmatiquement,
34:17en train de nous dire oui, voilà ce que j'ai fait.
34:19Je lui ai raconté ça et voilà ce que j'ai vécu.
34:21C'est pour les journalistes et pour les gens qui venaient.
34:23Mais dans sa famille, en fait, il nous en parlait bien sûr.
34:28Il l'évoquait.
34:29Mais en fait, jamais il nous a assis là en nous disant
34:32bon, asseyez-vous là, je vais vous raconter ma vie.
34:34Il raconte.
34:36En tout cas, il y a plus de chansons.
34:39Il ne racontait à personne d'ailleurs.
34:41Juste un mot quand même, parce qu'on évoque...
34:45Je l'ai rencontré à plusieurs reprises chez Eddy Barclay.
34:48Et un jour, je me rappelle, on a déjeuné tous les deux.
34:51Et une chose, moi, ça m'a frappé.
34:54Il a pris le temps.
34:55Il m'a dit, vous savez, on parle la chanson, etc.
34:58C'était donc il y a 20 ans à peu près.
35:00Non, plus que ça, 30-40 ans.
35:02Et il disait, vous savez, ce qui compte, c'est le travail.
35:05Et il disait, moi, au début, on disait, ouais, mais toi...
35:08Il m'a dit comme ça, je me rappelle.
35:09Avec ta gueule, avec ton truc, tu n'arriveras à rien.
35:12Bon, j'ai écrit pour les autres.
35:13T'es un formidable...
35:15Et il m'a dit, moi, je savais que je ferais.
35:17Mais il m'a dit, si les gens ne savent pas qu'il faut le boulot avant,
35:20il faut faire le travail avant, rien ne se fera.
35:23Ça m'avait frappé, ça.
35:24Ça, c'est vrai.
35:26C'est vrai.
35:27Il a travaillé tout le temps, toute sa vie, toute la journée,
35:29à écrire des chansons, à écrire des textes.
35:31Toute sa vie, toute sa vie.
35:33Eh oui.
35:34Et il y a une chanson qui l'a propulsée.
35:36C'était le 12 décembre 1960.
35:38Il se produit à la Lambra.
35:40Vous racontez cette anecdote dans votre livre, Norbert Sada,
35:44parce que vous avez assisté à ce spectacle.
35:46C'est un hasard de la vie.
35:47Son meilleur ami, c'était de l'Apidus.
35:49Oui.
35:50J'avais connu Charles par hasard.
35:53Et on s'était lié d'amitié, alors je n'étais même pas dans la musique.
35:56Et il me dit, viens à la première, avec tête d'Apidus.
35:59J'arrive dans sa loge, avec tête d'Apidus.
36:01Je me rappelle, il faisait long en large, tellement il était très nerveux.
36:05Et Charles m'avait dit, ce soir, c'est la dernière fois que je m'énerve.
36:09Ah oui.
36:10Quand il est sorti de scène, il a chanté Je me voyais déjà.
36:13Oui.
36:14Mais tu ne peux pas savoir, pendant 20 secondes,
36:17il m'a dit, personne n'applaudissait.
36:19Il s'est dit, bon, c'est cuit, j'arrête de chanter, ce n'est pas la peine.
36:22Il m'a dit, 15, 20 secondes.
36:23Ça paraît court, mais c'est très, très long.
36:25Et pendant les 15, 20 secondes où il se tourne.
36:28Il y a eu du silence.
36:29Il m'a dit, j'ai pensé ça pendant un moment.
36:31Et puis il est devenu star.
36:33Après ça, c'était fini.
36:34On n'a plus rattrapé.
36:35Écoutons tout de suite sur Sud Radio.
36:37Je me voyais déjà, cette fameuse chanson qui l'a propulsé en haut de l'affiche.
36:41À 18 ans, j'ai quitté ma province.
36:44Bien décidé à empoigner la vie.
36:47Le cœur léger et le bagage mince.
36:51J'étais certain de conquérir Paris.
36:55Chez le tailleur le plus chic.
36:57J'ai fait faire ce complet bleu qui était du dernier gris.
37:02Et oui, après ce soir du 12 décembre 1960.
37:06Norbert Sahada, Charles Aznavour ne quittera plus ce haut de l'affiche.
37:10Une question, s'il n'avait pas rencontré Piaf.
37:13Est-ce qu'il aurait eu cette immense carrière, selon vous, Michel ?
37:16Oui, je pense qu'il était destiné.
37:18Il avait déjà Raoul Breton.
37:20Il avait quand même le plus grand éditeur français qui le suivait.
37:24Oui, oui, il serait arrivé de toute façon.
37:27Norbert Sahada.
37:28Moi, je ne pense pas le peu que je sais.
37:30J'en ai parlé souvent avec lui.
37:31Je ne pense pas que Piaf ait eu une influence dans sa vie.
37:34D'ailleurs, il m'a raconté une histoire drôle un jour.
37:36Parce que Piaf, tu voulais toujours lui prendre ses chansons.
37:39Et un jour, il a écrit une chanson pour elle.
37:41C'est « Jeux et les dimanches ».
37:42Elle lui a dit « J'aime pas ».
37:43Donc, il l'a faite enregistrer par Greco.
37:45Elle est arrivée furieuse.
37:46Elle a dit à Charles « Qu'est-ce que tu fais avec cette traînée de Saint-Germain ? »
37:51Elle était tellement énervée qu'elle a voulu l'enregistrer elle aussi.
37:54Et ça a lancé Greco.
37:56« Jeux et les dimanches ».
37:57Mais ce n'est pas Piaf qui a lancé Charles.
37:59Charles était secrétaire de Piaf.
38:01Il n'était pas...
38:03Oui, mais elle l'a beaucoup coaché.
38:05Elle avait une sacrée influence sur lui.
38:07Je ne pense pas qu'elle l'a coaché.
38:08En fait, comme disait mon père, avec Edith, c'est comme mon père.
38:12En fait, il fallait traîner avec elle et prendre ce qu'il y avait à prendre.
38:16Mais elle n'était pas là en train de lui dire « Chante comme ci, chante comme ça ».
38:19Je pense qu'elle a coaché peut-être plus les hommes avec qui elle était, qui étaient ses maîtres.
38:24Mon père a eu l'intelligence d'être autour d'elle et de regarder.
38:29C'était quelqu'un de très curieux.
38:31C'était un grand observateur.
38:32On le voit dans ses chansons.
38:34Et je pense que c'est comme ça qu'il a appris avec Piaf.
38:37Misha Aznavour et Norbert Saada, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio.
38:40Et on va continuer de rendre hommage au grand Charles tout de suite.
38:44« Au bras d'une star, l'hiver dans la neige ».
38:47Charles Aznavour !
38:53Tu chantes et tu joues au théâtre.
38:54Je t'avoue que je prends tout ce qui peut me rapporter de l'argent.
38:58On va devoir partager le dîner.
39:00Oui, je le sais. On va devoir dormir par terre.
39:02Qu'est-ce que tu veux chanter ?
39:03Des chansons d'amour.
39:04Pour chanter d'amour, il faut être beau.
39:09Tu vois qui est là ? Il est de Piaf.
39:11T'es comme moi, toi. T'as chanté dans la rue.
39:13Comment que j'ai chanté dans la rue ?
39:15Pour être chanteur, il faut une voix.
39:17Et ta voix, elle est voilée.
39:18Je veux faire mon propre disque.
39:20Ma tête sur la pochette, mon nom au-dessus.
39:23Faut qu'on passe à la vitesse supérieure.
39:25Les photos, les chansons.
39:26Eh oui, bande annonce de M. Aznavour.
39:28Le biopic de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, qui est actuellement au cinéma.
39:33C'est un raïm qui joue le rôle de votre père, Misha Aznavour.
39:37Vous l'avez vu, ce film. Qu'en avez-vous pensé ?
39:39Je l'ai vu en avant-première à Genève.
39:41Je n'ai pas fait l'avant-première à Paris.
39:43Mais oui, j'ai été très ému, surtout par l'interprétation de ta...
39:49Il y a des moments, surtout autour de 40-45 ans, où c'est franchement incroyable.
39:54C'est franchement incroyable.
39:55En fait, dans la texte, dans la gestuelle, dans tout ça, dans la voix...
39:59Oui, il est impressionnant.
40:00C'est vraiment, vraiment impressionnant.
40:01Ensuite, ça reste un film, en fait, pour moi.
40:06Ça reste un film sur mon père.
40:09Je ne pense pas qu'on aurait pu approcher mieux, en fait, dans un film.
40:13Mais ça reste, en fait. Je vois quelqu'un qui joue mon père.
40:16Donc, c'est automatiquement...
40:17En fait, ce n'est pas un moment où je...
40:20Ce n'est pas mon père, en fait.
40:22Mais vous avez aimé le film.
40:24J'ai adoré le film. J'ai vraiment adoré le film.
40:26Moi, ce qui m'a particulièrement touché, c'est de découvrir les liens d'amitié
40:30entre les parents de Charles Aznavour et le couple de résistants,
40:33Méliné et Misak Manouchian.
40:35Ils les ont cachés pendant la guerre.
40:37Cette scène est bouleversante.
40:39Oui. En fait, je pense qu'on voit bien, en fait,
40:42tout cet effervescence autour de sa jeunesse.
40:46C'est ça qui l'a construit.
40:48Je trouve que le film, en fait, est intéressant
40:51parce qu'en fait, on approche une...
40:53Les gens connaissaient mon père à partir de 60 ans.
40:56Pour la génération d'aujourd'hui, c'était déjà, en fait, un vieux monsieur.
40:59Donc, de voir, en fait, toute cette énergie qu'il a déployée pour réussir.
41:04Et puis aussi, c'est un film d'espoir pour la génération d'aujourd'hui
41:07pour dire qu'en fait, avec du travail, en fin de compte, on peut arriver à tout.
41:11Je trouve que c'est ça qui est merveilleux.
41:13Alors, Misha Aznavour, aujourd'hui, vous perpétuez l'oeuvre et l'histoire
41:16de votre père à travers l'association Aznavour pour l'amour,
41:19dont vous êtes le fondateur et président.
41:21Quelles actions particulières menez-vous à travers cette association ?
41:24Alors, moi, c'est plus modeste que la fondation.
41:26Nicolas, c'est vraiment de l'humanité.
41:28C'est merveilleux ce qu'ils font en Arménie.
41:30Moi, c'est vraiment plus culturel.
41:32Misha Aznavour pour les mots d'amour.
41:34Et en fait, moi, ce que j'ai envie de défendre de mon père, c'est l'amour
41:38parce que je pense que mon père, en fait, tout autour de lui,
41:41tournait autour de l'amour, en fait.
41:43Son écriture, les chansons, la vie, les rencontres, en fait,
41:47tout a été fait par amour.
41:49Et c'était important aussi pour sa mémoire de le diriger aussi.
41:55Il a quand même été un auteur, même si c'était un auteur de chansons.
41:58Il avait comme un petit complexe.
42:00Il était l'auteur des grands littérateurs de notre temps,
42:03alors que je pense qu'il l'est.
42:05Même si c'est dans un format de chansons, à la fin, en fait,
42:09il y a autant de magie et de beauté que dans un beau roman.
42:13Vous parlez de complexe, effectivement, parce qu'il avait arrêté l'école à 9 ans.
42:16Est-ce que ça a été... Il l'a vécu un peu comme un handicap à une époque ?
42:20Oui, il l'a vécu comme un handicap.
42:22Parce que, heureusement, il était très, très curieux.
42:25Il était très travailleur. Il était très curieux.
42:28Il était plein d'espérance.
42:30C'est les trois faits qui se sont posés sur son berceau
42:33et qui lui ont donné ses dons.
42:35Et du coup, en fait, avec sa curiosité,
42:37il n'a jamais eu peur de demander aux gens, en fin de compte,
42:40quand il a rencontré Cocteau une liste de livres,
42:42quand il a rencontré des intellectuels, des écrivains,
42:46des acteurs des pièces de théâtre.
42:49Donc, en fait, c'est quelqu'un qui n'était pas complexé.
42:52Il était complexé pour lui, mais il n'était pas complexé
42:54d'aller demander de lettres.
42:56C'est-à-dire, je ne connais pas ça, j'ai envie d'apprendre.
42:58Norbert Saada, si vous aviez une phrase
43:01définie à Charles Aznavour, vous diriez quoi ?
43:05Un immense artiste, à tout point de vue,
43:10qu'on n'a pas remplacé, que je ne pense pas qu'on va remplacer demain.
43:13Et je pense que ce sera quelqu'un qui va laisser une marque indélébile
43:16dans l'histoire de la chanson française, même mondiale.
43:19Quand vous allez en Amérique, ils connaissent Charles Aznavour.
43:21Je me rappelle, il y a un jour, je suis allé au Paraguay
43:23et je cherchais des disques à l'aéroport
43:25et il n'y avait que Charles Aznavour.
43:27Je me dis, mais ils ne connaissent pas d'autres chanteurs ici ?
43:28Non, Charles Aznavour.
43:30Chanteur paraguayen.
43:32Norbert Saada et Micha Aznavour, merci d'être venus sur Sud Radio.
43:35Je rappelle que le spectacle en hommage à Charles Aznavour
43:38aura lieu le 23 novembre au Palais des Congrès de Paris.
43:41Et dans cette même salle, le 8 novembre,
43:44Alain Delon sera célébré à travers un ciné-concert symphonique.
43:49N'hésitez pas à réserver, il reste encore des places,
43:52pour les auditeurs de Sud Radio, allez sur le site du Palais des Congrès.
43:55Voilà, tout de suite, vous retrouvez Brigitte Lahaye sur Sud Radio.