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Avec Pascal Obispo et Karine Le Marchand

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-11-24##

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News
Transcription
00:00 Le 10h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Anzmann.
00:05 Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:08 Oh là là, quelle semaine, Bernard Rinault, on a eu Elise Lucey, on a eu Claude de Collantin,
00:16 et alors là, bouquet final, Karine Lemarchand sera avec nous et Pascal Obispo pour une
00:21 grande soirée diffusée sur France 3 à partir de 21h20 et puis Karine Lemarchand pour parler
00:27 d'un doc exceptionnel, Familles de Paysans, 100 ans d'histoire, ce sera dans quelques instants.
00:33 Et alors, pas de zapping Valérie, on a Pascal Obispo au téléphone.
00:36 Oui bonjour.
00:37 Je vous raconte le concept de ce soir, qui est un concept de Nagui.
00:40 Ils ont dit à Pascal Obispo, sur une raison, qu'il faut enregistrer une nouvelle émission,
00:46 etc., je pense qu'il va nous le raconter, il faut venir enregistrer au studio une chanson,
00:51 et en fait, il a préparé un show de 2h.
00:55 On est d'accord, vous étiez au courant de rien, ça a dû être une grande surprise.
00:58 En fait, l'idée c'est que je devais faire un numéro zéro pour une nouvelle émission
01:04 de Nagui, qu'ils m'avaient proposé, je lui ai dit "écoute, y'a pas de problème,
01:07 si tu veux, je te donne un coup de main", et puis voilà, je me suis fait embarquer
01:12 dans une voiture, il a commencé à me poser des questions, je suis arrivé sur le plateau
01:16 et c'est vrai qu'il y avait je sais pas combien, 700 personnes avec des t-shirts,
01:21 à mon effigie, et puis mes musiciens, et puis j'étais un peu perdu, je savais pas
01:27 trop quoi faire, on m'a demandé à chaque fois de m'asseoir au piano, ce qui a peu
01:31 servi, mais à chaque fois c'était un défilé d'amis chanteurs et musiciens, tout simplement.
01:39 Et c'était un très bon anniversaire.
01:41 On a vraiment vu à votre tête que vous n'étiez pas du tout du tout au courant.
01:44 Ah non, ouais ouais, c'était complètement largué, parce qu'à chaque fois on me
01:47 dit "assieds-toi au piano", mais bon, le piano n'a jamais servi à part faire
01:51 une illésime en bout de fan, mais sinon c'est vrai que j'étais complètement perdu,
01:56 heureusement que j'ai mes lunettes, sinon mes yeux se sont retournés 100 fois pendant
02:05 l'émission.
02:06 Non non, c'était vraiment une surprise, personne n'avait lâché le morceau, c'est
02:13 incroyable.
02:14 Alors vous êtes très très occupé, parce qu'il y a le Bispo, grosses actus, vous
02:18 êtes en tournée...
02:19 Oui, beaucoup de choses qui arrivent en même temps, et donc je vais défiler comme ça.
02:23 J'avais un climax qui était vers 1997 jusqu'à 2000, j'ai eu beaucoup de choses, et puis
02:29 là, a priori, je savais que 2023, qui est mon chiffre fétiche, allait être un chiffre
02:34 important, une année importante, et il se trouve qu'effectivement il y a beaucoup
02:37 de choses, mon album qui est vraiment bien publicité, je suis très très heureux de
02:41 cet album et de ce travail avec Pierre-Dominique Burgot.
02:44 Et puis il y a aussi ce nouvel album avec Isabelle Adjani.
02:47 L'album d'Isabelle Adjani qui pour moi est un bijou très très très précieux, je n'ai
02:52 jamais lâché, parce que ça sort vraiment de toute forme de mode, et c'est vraiment
02:59 comme Isabelle, ça la représente bien, et je suis très très heureux que cet album
03:03 aussi soit bien publicité, parce que c'était vraiment un travail de...
03:07 - Pour vous dire Pascal, j'ai été très touché de réentendre la voix de Christophe,
03:10 ça m'a beaucoup marqué dans cet album.
03:12 - Tout le monde peut trouver quelque chose je crois dans cet album, mais surtout une
03:17 forme d'anticonformisme aussi, très très loin du diktat, comment dire, voilà, une
03:25 forme de chanson qu'on peut faire, voilà, j'ai essayé de faire effectivement le contraire
03:30 ou être à l'opposé de Pugn Marine, qui est évidemment un chef-d'œuvre, c'est très
03:34 difficile de passer après Gainsbourg, puisque c'est son deuxième album, mais je crois
03:38 qu'on a réussi justement à sortir de cette idée reçue, où tout le monde nous attendait
03:43 un petit peu, alors bon, Gainsbourg, Pugn Marine, on voyait le truc venir, Obispo, est-ce
03:49 qu'il va pouvoir faire mieux, mais non, on ne fait pas mieux, on ne fait pas mieux ni
03:54 pire, on fait quelque chose de très très très différent, qui correspond vraiment
03:58 à ce qu'est Isabelle.
04:00 Et sinon, vous l'avez vu à l'Astara, chanter avec un des candidats ?
04:05 Oui, je suis en tournée en ce moment.
04:08 Donc vous n'avez pas eu l'occasion de la voir ?
04:10 Je l'ai côtoyé en studio, donc je connais Isabelle, donc pas besoin de la voir à la
04:14 télé.
04:15 Non, mais c'était par rapport au candidat, c'était d'avoir votre retour sur cette version.
04:19 Non, non, je ne l'ai pas vu, je suis en tournée en ce moment.
04:22 On va écouter un extrait de votre nouveau single, Comment s'aimer.
04:26 Comment savoir comment s'aimer ? Comment savoir comment s'aimer ? Comment, comment
04:40 savoir comment s'aimer ?
04:43 Quand on vous croise dans les couloirs, vous avez un t-shirt où il y a écrit "la guerre
04:48 est finie", ça a une autre signification maintenant ?
04:51 Oui, c'est la seule résonance qu'il faudrait pouvoir vivre.
04:57 C'était la petite phrase en dessous, si vous le voulez, si vous le désirez.
05:01 On est un peu victime et esclave de la bêtise de pas mal de gens, c'est un peu affolant
05:14 et assomant.
05:15 Je ne sais pas quoi vous dire d'autre, je vais rester dans ma fonction d'artiste,
05:19 j'essaie de créer du bien-être pendant ce temps.
05:21 Merci beaucoup Pascal Obispo, encore une fois, vous êtes en tournée, il y a plusieurs dates
05:26 Gilles, un petit peu partout en France.
05:28 Vous pouvez aller le voir le 5 décembre à Montpellier, après c'est le sud, Montpellier,
05:32 le 6, Nice, le 8 à Marseille, le 9 à Toulon, le 15 à Limoges et ce soir il est à Reims.
05:38 Merci beaucoup.
05:39 A bientôt.
05:40 Très bien, merci beaucoup Pascal Obispo, votre nouvel album Le Beau qui Pleut, et puis
05:45 cet album évidemment avec Isabelle Adjani également et puis votre single qu'on a écouté
05:50 tout à l'heure.
05:51 Merci à vous, dans un instant, c'est Karine Lemarchand qui sera avec nous pour parler
05:55 agriculture évidemment.
05:56 L'invité du jour, elle est croix en croix d'officier du mérite agricole, c'est l'ambassadeur
06:14 pour l'agriculture dans la région sud.
06:17 Bonjour Karine Lemarchand.
06:19 C'est marrant de me présenter comme ça, oui, bonjour.
06:21 C'est vrai, c'est vrai.
06:22 C'est vrai tout ça, non ?
06:23 Oui, il faut que je mette le pin's peut-être.
06:25 Il est quel couleur ?
06:26 Vert, c'est pour ça qu'on l'appelle le poireau.
06:28 Le poireau ?
06:29 Ah, ça s'appelle le poireau.
06:30 Oui, bien sûr, le mérite agricole, mais vous êtes passée d'un…
06:33 Tu veux lâcher, je suis passée en business.
06:34 En business, et la première ?
06:35 La première ça s'appelle le commandeur.
06:37 Commandeur, donc là vous êtes croix d'officier du mérite agricole et vous êtes là ce matin
06:43 pour nous parler de Familles de Paysans, 100 ans d'Histoire.
06:46 C'est un documentaire formidable sur la vie des paysans.
06:50 Incroyable.
06:51 Oui, qui est très humain en fait.
06:52 Moi j'ai trouvé qu'il y avait ce qui change par rapport à des choses qu'on peut voir,
06:55 des docs qu'on peut voir, où c'est extrêmement historique.
06:59 Là vous avez mélangé beaucoup d'images d'archives et la vie d'agriculteur
07:04 que vous connaissez maintenant très bien.
07:06 De toutes générations.
07:07 C'est ça, et leurs archives personnelles.
07:09 C'était très compliqué à fabriquer parce qu'il fallait quand même faire une narration chronologique
07:13 pour expliquer 100 ans d'Histoire avec des archives historiques,
07:16 et puis sortir effectivement des archives commentées habituelles
07:19 pour aller dans la vie des gens et tourner des séquences actuelles
07:22 qui parlent du passé et d'aujourd'hui.
07:24 C'était très très difficile.
07:25 Oui mais c'est très réussi parce que c'est à la fois historique,
07:30 parce qu'on apprend 100 ans d'Histoire, on apprend évidemment beaucoup sur l'agriculture,
07:34 ce qui a changé beaucoup.
07:36 L'énergie, et puis moi ce que j'ai trouvé bien aussi, c'est qu'on sort un peu des clichés
07:40 quand on parle des agriculteurs.
07:42 Vous en parlez, mais le suicide, le glyphosate, la PAC,
07:47 sorti de là quand on parle des agriculteurs, on oublie les hommes et les femmes.
07:50 C'est ça, les femmes importants.
07:52 Et puis on démarre quand même avec les chevaux de trait qui ne sont pas si loin que ça,
07:56 la révolution du tracteur, il y a des gens...
07:58 Deuxième guerre mondiale.
07:59 Voilà, il y a des gens qui sont vivants,
08:01 qui expliquent comment, avec les chevaux, travailler la terre, etc.
08:06 C'est un travail incroyable.
08:08 On va aussi laisser nos auditeurs le découvrir,
08:10 mais raconter un petit peu la genèse de ce documentaire,
08:13 où évidemment l'amour est dans le pré, parce qu'on a besoin de le rappeler,
08:16 depuis 14 ans maintenant ?
08:18 Oui, depuis 14 ans pour moi, 18 ans pour M6.
08:21 M6 qui est quand même attachée aux agriculteurs depuis très longtemps,
08:24 qui fait souvent des semaines spéciales pendant le salon de l'agriculture,
08:26 avec des émissions, etc.
08:27 Et qui m'a demandé, je renseigne à ses arts qui lui appartiennent,
08:30 c'est eux qui m'ont dit,
08:31 "Réfléchissons à faire vraiment un grand documentaire
08:34 sur l'agriculture et sur l'histoire de l'agriculture."
08:36 Je dis, laissez-moi développer, voir ce qu'on peut en faire.
08:39 On a vraiment travaillé avec des historiens,
08:41 on a cherché les archives, etc.
08:42 J'ai vu toutes les thématiques qu'il fallait nécessairement aborder,
08:45 j'ai compris la révolution vraiment qui a eu lieu
08:49 après la deuxième guerre mondiale.
08:51 Et je me suis dit, mais c'est fou quand même,
08:53 tout ce qui leur est arrivé.
08:54 Il faut qu'on parle de tous ces thèmes-là que les gens ignorent.
08:57 Et puis après, je me suis dit qu'il faut qu'on trouve des familles.
09:00 Les familles avec leurs archives,
09:02 et des familles qui ont suffisamment conscience de cette révolution-là
09:04 pour pouvoir nous en parler.
09:05 - Donc vous avez lancé un appel ?
09:07 - Sur mes réseaux sociaux, sur Instagram, c'est toujours en ligne.
09:09 400 familles, en 48 heures.
09:12 400 familles nous ont contactées,
09:14 on a mis trois mois à tout éplucher, les appeler, etc.
09:16 Parce qu'on voulait évidemment parler du maraîchage,
09:20 de l'élevage, de la montagne, de la plaine, des céréaliers.
09:25 On avait besoin de montrer toute l'agriculture française,
09:28 et elle est très très riche.
09:30 Et on a appelé, on est allé filmer des gens,
09:34 et petit à petit, certaines histoires correspondaient
09:37 à telles thématiques qu'on voulait aborder.
09:39 Et donc on a réussi à en sélectionner six.
09:41 - Quel personnage vous a marqué ?
09:42 - Oh bah tous.
09:44 Ce qui m'a marqué, c'est la survie.
09:45 Parce qu'évidemment, ceux qui sont là,
09:47 c'est des gens qui ont, malgré tout ce qu'on les a obligés de faire,
09:51 parce que quand on voit le documentaire,
09:52 on s'aperçoit que ce ne sont que des pions.
09:54 - Ouais, c'est ça.
09:55 - Et franchement, ce qui est formidable,
09:59 c'est la passion qui les anime,
10:01 travailler 80, 90 heures par semaine,
10:03 pour souvent pas grand chose,
10:05 et la fierté d'avoir réussi à garder la terre de leurs ancêtres.
10:09 Et ça, ça me bouleverse toujours,
10:11 parce qu'on sent qu'ils sont sur le fil.
10:14 On est passé d'une période d'extrême pénibilité physique
10:18 à une période d'extrême pénibilité psychologique.
10:21 - Psychologique, avec...
10:22 - Ça n'a plus rien à voir.
10:23 - Et vous développez aussi le sujet des aides,
10:25 de l'absurdité dont on a géré ces paysans et ces agriculteurs.
10:31 Ils aiment le mot de paysan ou pas ?
10:33 Ou c'est agriculteur ?
10:34 - En fait, on montre bien la différence.
10:36 On est effectivement passé du terme paysan,
10:39 le pays aussi, quand on dit paysan,
10:42 à agriculteur et à exploitant,
10:45 et à agri-businessman maintenant.
10:47 - Bien sûr.
10:48 - C'est-à-dire qu'il y en a qui...
10:50 - Ça recouvre énormément de choses,
10:52 ce qu'on voit aussi dans le document,
10:53 c'est-à-dire qu'il y a ces énormes entreprises.
10:55 Même dans ceux que vous avez interrogés,
10:57 je vois ce producteur d'endives,
10:59 moi, qui m'a beaucoup touchée,
11:00 parce que c'est une situation incroyable.
11:04 - Et puis je pense à eux, parce qu'ils sont dans le Nord,
11:06 ils ont été inondés, etc.
11:09 Ce qui est formidable avec ces gens,
11:11 et bouleversant, c'est quand ils nous disent,
11:13 "Mais même si on fait tout bien, Carine,
11:15 même si on fait comme il faut,
11:16 qu'on respecte toutes les normes,
11:18 tout ce qu'on nous dit, etc.,
11:19 qu'on fait dans les temps,
11:20 qu'on travaille jusqu'à en mourir,
11:23 si il y a une inondation, si il y a une sécheresse,
11:26 on perd tout.
11:28 Ne jamais savoir ce qu'on va gagner l'année d'après,
11:31 c'est dur, psychologiquement.
11:34 - Vous avez le sentiment qu'on les connaît mal,
11:36 malgré tout ce qu'on peut dire sur eux,
11:40 voire "L'amour est d'emprisonner",
11:41 c'est une émission de divertissement,
11:42 mais qui, malgré tout,
11:44 dit un certain nombre de choses.
11:45 - La solitude est une conséquence de leur difficulté.
11:47 - Mais ils sont incompris ?
11:49 - Ils sont brincbalés par les institutions,
11:53 par les politiques,
11:54 qui prennent des grandes décisions à leur place,
11:58 qui leur disent ce qui est bon pour eux,
11:59 et comme malheureusement ils ne sont plus majoritaires
12:03 avec l'exode rural,
12:04 ils ont découvert en un temps record le bashing.
12:07 Avant, la plupart des Français,
12:10 entre les deux guerres, étaient agriculteurs.
12:13 Donc il n'y avait pas cette espèce de mais amour,
12:15 de réputation,
12:17 de "Ah bah tiens, c'est de votre faute si ça pollue,
12:20 s'il n'y a plus d'eau,
12:21 si les vaches font caca trop", etc.
12:23 Bref, ce n'étaient pas des questions qu'on se posait.
12:25 Mais c'est parce qu'il y a eu une décision politique
12:27 qui a dit "On arrête toutes les petites fermes,
12:29 on passe à des grandes fermes,
12:30 de plus en plus grandes,
12:31 qu'on va financer pour être compétitifs au niveau européen",
12:34 que tout d'un coup les petits sont morts, en quelque sorte,
12:37 et qu'on a commencé à les pousser à consommer des engrais,
12:41 des pesticides, sans leur expliquer, etc.
12:43 et qui sont devenus, malgré eux, des pollueurs.
12:45 - Et puis, moi, ce qui m'a plu vraiment,
12:47 c'est le sujet, dans le sujet,
12:49 c'est qu'on voit l'évolution de la femme et de l'agricultrice.
12:52 On voit au départ cette femme qui est incroyable,
12:54 qui explique que le tracteur est assuré,
12:57 mais elle, si il lui arrive,
12:59 quand elle a un doigt coupé...
13:01 - Elle n'existe pas en sécurité sociale.
13:03 - Elle n'existe pas à la part de sécurité sociale,
13:05 et elle dit un truc incroyable,
13:07 c'est "Nous, à l'époque, on puait la vache".
13:11 - Ah oui, ça c'était les barbants.
13:13 - Ils avaient honte.
13:15 - Ils avaient honte de l'odeur qu'ils avaient.
13:17 - Bah oui, parce qu'ils vivaient à 7 dans une pièce, quand même,
13:20 et qu'ils n'avaient pas d'eau courante,
13:22 et qu'ils se lavaient au puits,
13:24 et que forcément, par rapport à tous ces anciens agriculteurs
13:26 qui commençaient à aller à la ville,
13:28 qui étaient instituteurs, etc.,
13:30 ils n'avaient plus les mêmes moyens,
13:32 et que tout d'un coup, on commençait à mal les traiter.
13:34 - Vous pensez que le métier,
13:36 parce que c'est quand même un métier d'agriculteur,
13:38 va passer par les femmes, justement ?
13:40 - Oui, il y a 28% des exploitations maintenant
13:42 sont faites par les femmes,
13:44 sur complètement un autre modèle que celui qu'on a décrit avec Huguette.
13:46 Huguette, elle était femme d'agriculteur.
13:48 C'est pas la même chose d'être femme d'agriculteur non reconnue,
13:50 et de monter une exploitation.
13:52 C'est pas la même chose.
13:54 Mais encore aujourd'hui, les femmes agricultrices
13:56 n'ont pas les mêmes droits que les autres femmes françaises.
13:58 - C'est-à-dire ?
14:00 - Par exemple, aujourd'hui,
14:02 votre enfant est malade.
14:04 Les agricultrices vivent sur leur lieu d'exploitation.
14:06 Votre enfant est malade,
14:08 donc pour le garder,
14:10 vous devez faire appel à un service de remplacement.
14:12 Il n'y a pas forcément
14:14 de monde qui va venir et qui est formé, etc.
14:16 Donc déjà, c'est compliqué.
14:18 Et ensuite,
14:20 il faut 2-3 jours pour déclencher le service de remplacement,
14:22 et il faut avancer l'argent.
14:24 Quand on n'a pas de trésorerie, et on voit bien qu'il y a souvent des problèmes de trésorerie,
14:26 ils ne peuvent pas le faire.
14:28 Donc qu'est-ce qui se passe ? Toutes les agricultrices,
14:30 y compris de la moyenne en près, me racontent que quand leur enfant est malade,
14:32 soit elles le laissent avec 49ème dans le lit,
14:34 soit elles l'emmènent dans la poussette pour la traite des vaches,
14:36 parce qu'il n'y a pas d'autre solution.
14:38 Mais ça, c'est pas juste, en fait.
14:40 - C'est incroyable, là !
14:42 Et on voit aussi que,
14:44 peut-être que vous voulez vous lancer comme agricultrice,
14:46 pourquoi vous dites à un moment
14:48 "Moi aussi, j'ai des lombriques" ?
14:50 - Parce que j'ai acheté une maison !
14:52 - Vous avez vu, on a regardé le doc !
14:54 - Oui, c'est vrai !
14:56 - Donc vous cultivez, vous êtes vous-même agricultrice ?
14:58 - Vous êtes ambassadrice pour l'agriculture !
15:00 - Dans la région sud, j'ai acheté une maison
15:02 à Aix-en-Provence,
15:04 à 1 hectare, c'est pas non plus de ouf autour de ma maison,
15:06 mais c'est vrai que je ne fais que
15:08 des plantes adaptées au climat,
15:10 tout est éco-responsable,
15:12 et donc pour retourner la terre, pour l'aérer,
15:14 les lombriques, c'est formidable,
15:16 parce qu'ils mangent tout, vous pouvez mettre vos déchets alimentaires, etc.
15:18 Et en fait, ils creusent,
15:20 ils font des petits tunnels, et donc ils ré-aèrent la terre,
15:22 et en fait, ça donne sa dernière...
15:24 - Et il y a quoi, alors, dans votre potager ?
15:26 - Pour l'instant, j'ai pas des potagers, j'ai des plantes,
15:28 j'ai un verger.
15:30 - Ah, vous avez un verger !
15:32 - Un centimètre ! - Pas mal !
15:34 - Non mais pas les truffes, l'arbre !
15:36 - On n'est pas prêts de venir manger l'arbre !
15:38 - Non, non, non, non !
15:40 - Ce sera pour vos arrières, petit enfant !
15:42 - Non, pas du tout, au bout de 6 ans, c'est bon !
15:44 - 6 ans ? - Oui !
15:46 - C'est mes agriculteurs qui sont venus me les planter !
15:48 - Ah, ben ils sont venus, j'ai le fumier d'Aurélia,
15:50 c'est l'épouse de David,
15:52 mais c'est incroyable,
15:54 ils sont formidables !
15:56 - Vous créez vraiment une relation
15:58 avec, c'est pas...
16:00 - Je mets mon sac et je m'en vais !
16:02 - Pas avec tous, mais avec certains, oui, et c'est eux qui me conseillent,
16:04 ils sont vraiment partie prenante,
16:06 et puis ils sont contents de m'aider,
16:08 ah non, mais j'ai beaucoup de chance !
16:10 - Dans le documentaire, on vous retrouve,
16:12 évidemment, vous êtes au contact
16:14 et à la question des agriculteurs,
16:16 et vous êtes, ben comme vous êtes,
16:18 c'est-à-dire sans langue de bois, sans tabou,
16:20 et vous les interrogez sur les sujets aussi compliqués,
16:22 comme le suicide,
16:24 comme la maladie, les cancers, les pesticides,
16:26 moi ça m'a glacée d'antan,
16:28 effectivement, vous dites qu'il n'y a pas aujourd'hui
16:30 un agriculteur qui n'a pas eu dans sa famille
16:32 un proche qui a eu un cancer.
16:34 - L'agriculteur qui a perdu son fils de 14 ans,
16:36 et son neveu,
16:38 le témoignage est d'une force incroyable !
16:40 - De pudeur.
16:42 - Oui.
16:44 - Sa soeur a décidé de passer au bio.
16:46 - Mais comment, c'est pas évident, justement,
16:48 pour eux de parler de ça, ils sont contents
16:50 justement d'avoir cette fenêtre-là,
16:52 ou pas, vous avez le sentiment que ça a été difficile
16:54 de les amener à se confier sur ces sujets-là ?
16:56 - Non, c'est un peu comme quand on va
16:58 chez le psy, je pense qu'on sait
17:00 de quoi on va parler, en fait.
17:02 Quand j'arrive, ils savent qu'on est là
17:04 pour évoquer justement leur réalité,
17:06 et ça, ça fait partie de leur souffrance,
17:08 mais sous un prisme de prise de conscience,
17:10 et j'arrête tout ça,
17:12 et je change de type d'exploitation.
17:14 C'est ça,
17:16 parce qu'en fait, on parle souvent
17:18 du glyphosate et tout ça,
17:20 et il y a des études complètement contradictoires.
17:22 - Oui, c'est ça. - Mais vraiment, c'est très compliqué
17:24 de savoir, mais les études, elles sont basées
17:26 sur du glyphosate qui serait répandu
17:28 dans des conditions optimales.
17:30 Or, on voit bien dans le documentaire
17:32 qu'en fait, au départ,
17:34 ils n'étaient pas formés, ils n'étaient pas équipés,
17:36 ils n'avaient pas de gants, ils n'avaient pas de trucs, les tracteurs n'avaient pas de cabine,
17:38 ils répandaient à main nue.
17:40 Ils disent, on voyait bien que ça faisait
17:42 des trous dans le ciment.
17:44 Donc c'est fou, et ils n'avaient rien.
17:46 - Parce que nous, on a régulièrement,
17:48 dans mes débats, Jean-Baptiste Moreau
17:50 qui lui défend le glyphosate en disant
17:52 qu'aucune étude n'a prouvé
17:54 qu'il y avait un lien entre les cancers
17:56 et ce pesticide-là en particulier.
17:58 - Alors, il n'y a pas que les cancers, il y a aussi les maladies neurologiques.
18:00 Et c'est un long débat.
18:02 Je suis d'accord avec vous,
18:04 je ne peux pas vous affirmer dans les faits.
18:06 - Mais eux, ils en disent quoi ?
18:08 - Ils disent qu'ils ont trois cancéreux dans leur famille
18:10 et qu'on ne leur a pas dit pourquoi. C'est tout ce qu'ils disent.
18:12 Et que donc...
18:14 - Mais du coup, ils n'ont plus envie de les utiliser, ces produits ?
18:16 - En l'occurrence, les feux GER sont passés au bio.
18:18 - Bien sûr. Oui, oui, ce qu'on voit.
18:20 Il y a aussi l'évolution, je le disais,
18:22 l'évolution du métier.
18:24 On voit ces images incroyables,
18:26 les images d'archives sont dingues.
18:28 Et puis aujourd'hui, ils se sont diversifiés.
18:30 Il y a des circuits courts,
18:32 il y en a qui... Il y a celui qui fait des rillettes maintenant.
18:34 - Mais en fait, ce qui est génial, c'est qu'à travers
18:36 ces familles d'agriculteurs qui ont donc survécu
18:38 à tous ces systèmes,
18:40 c'est parce qu'ils ont réussi à prendre le bon chemin
18:42 et à s'adapter
18:44 à ce qui allait ou ce qui n'allait pas.
18:46 Et effectivement, ceux qui survivent dans de bonnes conditions
18:48 sont des gens qui ont diversifié,
18:50 qui font plus qu'un seul type d'aliments,
18:52 qui vendent à la ferme
18:54 ou en direct, et qui sont
18:56 peu ou prou sortis du système.
18:58 - Qui se sont réinventés,
19:00 qui ont trouvé d'autres circuits.
19:02 Il y a aussi le choix d'André Lefranc,
19:04 que vous avez fait,
19:06 qui est sorti justement, qui était quelqu'un
19:08 qui avait à l'époque fait couler
19:10 beaucoup d'angre, qui avait eu beaucoup de réactions.
19:12 C'est un choix justement de lui,
19:14 c'est vraiment pour...
19:16 - La crise du lait. Il incarne vraiment
19:18 ce système où de père en fils,
19:20 ils ont fait du lait, on les a poussés,
19:22 on les a encouragés à
19:24 investir pour faire de plus en plus
19:26 de lait, et tout d'un coup,
19:28 patatras,
19:30 les industriels ont acheté du lait
19:32 moins cher ailleurs. Et donc,
19:34 une vache, que vous le vendiez ou pas son lait,
19:36 vous devez la traire matin et soir.
19:38 On ne peut pas s'arrêter, on ne peut pas diminuer la chose.
19:40 De toute façon, le travail ne diminue jamais,
19:42 mais quand on ne vend plus parce qu'il y a trop de lait,
19:44 et on s'est arrivé à un moment donné où il y avait
19:46 trop de lait au niveau européen, par rapport à la consommation,
19:48 donc les prix ont baissé.
19:50 Et du coup, ils jetaient leur lait.
19:52 Vous imaginez ? D'un côté, ils ont des aides,
19:54 - C'est ça, l'absurdité que vous dénoncez aussi.
19:56 - C'est absurde. Et ils jettent du lait.
19:58 - Absolument. - On va marquer une pause
20:00 et on se retrouve dans un instant avec vous,
20:02 Karine Lemarchand. A tout de suite.
20:04 (Générique)
20:14 - Le Supplément Média, toujours avec Karine Lemarchand,
20:16 pour ce documentaire formidable à ne pas manquer.
20:18 Lundi soir sur M6, 21h10,
20:20 Familles de paysans, 100 ans d'histoire.
20:22 Je pense que tous les Français ont un lien avec la campagne,
20:24 avec... on a tous connu un grand-parent,
20:26 une ferme,
20:28 moi j'ai une lointaine cousine,
20:30 j'adore la cuisine,
20:32 j'ai une lointaine cousine,
20:34 j'adorais faire la... je vous raconte ma vie.
20:36 - Pardonnez, parlez-vous de cuisine.
20:38 - Non, non, mais elle faisait le beurre
20:40 et elle allait livrer dans le village.
20:42 Elle allait livrer dans le village,
20:44 j'adorais faire la tournée avec elle, c'était aussi
20:46 une autre époque,
20:48 et la traite des vaches,
20:50 mais c'était il n'y a pas si longtemps que ça, parce que je suis très jeune,
20:52 mais c'était il n'y a pas si longtemps que ça,
20:54 mais on voit comme les choses ont évolué,
20:56 c'est ce qu'on voit aussi. - Mais reviennent aussi un peu.
20:58 Depuis le confinement, on voit bien quand même
21:00 qu'il y a des gens des villes
21:02 qui se rapprochent de la campagne
21:04 et qui ont conscience quand même,
21:06 que c'est pas mal de montrer à ses enfants que le beurre
21:08 n'est pas en paquettes et qu'il est en briques.
21:10 - Est-ce que justement, depuis que vous faites
21:12 ces émissions, vous avez changé votre comportement
21:14 alimentaire ? - Oui, alors après
21:16 j'ai pris de l'âge aussi, il s'est passé 14 ans,
21:18 la ménopause
21:20 et il a fait small, donc...
21:22 - Donc moins de beurre !
21:24 - Voilà, moins de beurre !
21:26 Je suis devenue en plus enthalurante au lait de vache.
21:28 Mais c'est autre chose,
21:30 mais c'est vrai que...
21:32 - Vous allez être en une ou deux publiques.
21:34 Elle est intolérante au lait de vache !
21:36 - Ah bah j'ai déjà dit !
21:38 - Vous serez en quatrième alors.
21:40 - Mais c'est vrai que
21:42 je mange français.
21:44 C'est vrai que ce discours-là,
21:46 pour moi il y a 20 ans, était un discours
21:48 un peu des extrêmes,
21:50 qui était un peu anti-Europe,
21:52 anti-ouverture d'esprit, et je ne pensais
21:54 pas qu'un jour, 20 ans plus tard,
21:56 je serais en train de vous dire "il faut manger français".
21:58 Quand on achète de la salade dans le sachet
22:00 à moitié italienne et à moitié espagnole, qui est bourrée de saloperies,
22:02 on se fait du mal à nous,
22:04 et on tue l'agriculture française.
22:06 Alors que si on prend une petite salade locale,
22:08 on la nettoie,
22:10 on la met dans la salle,
22:12 c'est moins cher.
22:14 - C'est ce qu'il faut faire passer
22:16 comme message aussi.
22:18 Et puis effectivement,
22:20 de choisir peut-être manger moins de viande,
22:22 mais mieux,
22:24 et puis les légumes, effectivement ça a un goût
22:26 complètement différent.
22:28 - Il faut être un peu frustré, c'est pas grave.
22:30 Parce que quand la saison arrive, on est content de retrouver
22:32 certains fruits. - Qu'est-ce qu'il vous a dit Marc Feneau ?
22:34 Il l'a vu le film ou pas ?
22:36 - Non je ne l'ai pas encore vu, mais il ne l'avait pas encore vu.
22:38 - Il ne l'avait pas encore vu, c'est lui qui vous a décoré.
22:40 Mais à la fin,
22:42 vous vous adressez aux politiques.
22:44 C'est-à-dire qu'il y a quand même un message politique
22:46 qui est là,
22:48 et que vous avez envie, vous, de porter ?
22:50 - Parce qu'on est en danger.
22:52 Il y avait 2 millions
22:54 de fermes dans les années 60,
22:56 il y en a 380 000.
22:58 Les agriculteurs
23:00 sont une population quand même assez vieillissante.
23:02 2 sur 3 ne vont pas être
23:04 remplacés. Chaque semaine, il y a des
23:06 fermes qui ne sont pas reprises. - 2 sur 3 ?
23:08 - 2 sur 3 ! Vous vous rendez compte ?
23:10 C'est un vrai
23:12 problème, parce que si
23:14 on n'a plus assez pour nourrir la France,
23:16 on va acheter à l'étranger. - Bien sûr. - Je peux vous dire que
23:18 les normes ne sont pas les mêmes, que manger bio,
23:20 par exemple, en France, ce n'est pas la même chose.
23:22 Ce n'est pas de la même façon que manger bio
23:24 en Espagne, en Italie, etc.
23:26 On va dépendre des autres.
23:28 Il y a déjà des choses aussi
23:30 qui sont dues à la non-transparence de l'alimentation.
23:32 C'est un scandale. Quand vous achetez
23:34 de la viande limousine, que vous la payez cher,
23:36 certes, elle est née dans le limousin,
23:38 elle est tuée dans le limousin, mais entre-temps
23:40 elle va se faire engraisser en Italie par des choses
23:42 que vous ne contrôlez pas. Et ça, bien sûr,
23:44 ce n'est pas transparent. - Et donc là, vous vous réclamez
23:46 plus de transparence ?
23:48 - Oui, donc les animaux, on sache où ils ont vécu de la naissance
23:50 à la mort, dans quelles conditions ils sont morts.
23:52 Un animal qui souffre,
23:54 quand il meurt, il dégage des toxines
23:56 qui sont mauvaises pour la personne qui va
23:58 les manger. - Alors c'est quoi ? C'est l'étiquetage ?
24:00 Ça passe par quoi, justement ?
24:02 - Ça passe par une décision politique.
24:04 À un moment donné, la transparence, c'est...
24:06 Si on se dit "ah ben j'ai pas d'argent, j'ai pas d'argent",
24:08 ok, t'as pas d'argent, monsieur le président, super.
24:10 Mais tu peux quand même obliger les gens
24:12 à mettre le prix d'achat de l'agriculteur
24:14 en face du prix de vente.
24:16 Donc ça, c'est une décision qui peut se faire.
24:18 Et on voit bien que les endiviers,
24:20 quand ils vendent 90 centimes d'euros le kilo
24:22 d'endive que eux, on baisse,
24:24 alors qu'ils ont des coûts
24:26 exorbitants d'électricité
24:28 et qu'ils sont à la gorge,
24:30 la consommatrice, elle, elle paye de plus en plus cher,
24:32 elle paye 4 euros le kilo son endive.
24:34 S'il sait combien on lui a acheté, il y aura quand même
24:36 une petite révolution intérieure. - Vous me verriez,
24:38 ministre de l'Agriculture ? - Moi, je suis tellement pas diplomate
24:40 que je te colle une guerre civile en 10 minutes.
24:42 - Mais ça vous intéresserait ?
24:44 - Mais je le fais, quelque part.
24:46 - Non mais de façon plus officielle.
24:48 - Mais est-ce qu'on écoute plus les politiques
24:50 que les gens qui font de la télé, quelque part ?
24:52 Moi, ils me disent "vas-y toi".
24:54 C'était comme ça à l'école, déjà.
24:56 Après, tu te fais saquer par le groupe principal, c'est pas grave.
24:58 - Moi, il y a un message
25:00 qui passe. - Je trouve que ce documentaire,
25:02 s'il est vu, c'est un acte politique
25:04 parce qu'on remet toutes les choses
25:06 quand même à leur juste place
25:08 par rapport aux agriculteurs.
25:10 On fait passer des messages et les gens vont réfléchir.
25:12 - Ils vont réfléchir parce qu'il y a plein de choses
25:14 qu'on ignore et effectivement, le fait,
25:16 vous dites le producteur qui jette son lait,
25:18 on l'a su à l'époque, mais c'est bien de le rappeler,
25:20 de dire qu'on les paye pour ne pas cultiver.
25:22 Il y a des aberrations sur les aides.
25:24 - Ils voudraient être paysistes qui fabriquent.
25:26 Et les aides, elles sont faites pour l'extensif.
25:28 Donc ça veut dire aussi que
25:30 plus t'as de grandes terres, plus tu vas toucher
25:32 la PAC. Mais sauf que les petits maraîchers,
25:34 ils ont pas des grandes. Les bio, ils ont pas
25:36 des grandes exploitations. Ils sont pas aidés.
25:38 Les éleveurs, ils sont pas aidés de la même façon.
25:40 - La PAC, ça a été fait pour les céréaliers.
25:42 Vous savez qui touchait le plus la PAC
25:44 jusqu'à il y a trois ans ?
25:46 - Les très grosses futures.
25:48 - Quelle est la personne en Europe qui touchait le plus
25:50 de PAC ? On parle de dizaines de millions d'euros
25:52 chaque année. La reine d'Angleterre.
25:54 C'est normal ? - Bah non.
25:56 - Avec le Brexit, ils touchent plus.
25:58 Mais est-ce que c'est normal ? - Non.
26:00 - Franchement, il faut que les choses changent.
26:02 - Vous pourriez pas être ministre.
26:04 On aurait une guerre avec les Anglais,
26:06 on pourrait pas...
26:08 - Vous seriez combien de temps à la tête
26:10 de "L'amour est dans le pré" ?
26:12 Vous aviez une date ou pas ?
26:14 - Non, je m'en ai pas de date.
26:16 Ça m'a donné le déambulateur dans la boue, ça n'ira pas.
26:18 Il faudra que je m'arrête avant.
26:20 - Vous avez pas de date, vous en avez pas marre ?
26:22 - Vous étiez un peu déçus, j'ai vu, dans la presse
26:24 de cette saison. - C'est un couple
26:26 et quel couple ? C'était quand même
26:28 un bilan un peu catastrophique.
26:30 Mais c'est la vie. Ça montre aussi les gens qui disent
26:32 "Ah, est-ce que c'est pas un peu triché, "L'amour est dans le pré" ?"
26:34 Tu vois bien que non.
26:36 Mais c'est surtout qu'il y a beaucoup d'histoires
26:38 qui ont pété juste avant le bilan. Donc moi j'avais tout préparé,
26:40 j'étais contente de rencontrer un tel, une telle, une telle.
26:42 Je me suis dit "Oh, il y a eu 8 couples quand même
26:44 à la sortie des vies à la ferme."
26:46 Donc c'était super !
26:48 Deux mois après, un !
26:50 Et chaque fois, j'en avais un qui arrivait tout seul.
26:52 Je me suis dit "Mais quoi ? Ils étaient tellement mignons ensemble !"
26:54 Et puis voilà, c'est la vie.
26:56 - Vous, vous pourriez vivre avec un agriculteur ?
26:58 - Bah, vivre tout le temps,
27:00 non, parce que je travaille...
27:02 - Est-ce que vous pourriez tomber amoureuse ?
27:04 Ou ça serait très compliqué quand même
27:06 de vivre avec un agriculteur ?
27:08 - Si, si, je pourrais. Ça dépend lequel.
27:10 - Oui, évidemment !
27:12 - C'est sûr que si c'est un agriculteur...
27:14 - Si, parce qu'ils sont
27:16 super accaparés, vous pouvez pas sortir,
27:18 vous pouvez... - Ah bah moi comme ça c'est super !
27:20 Mais qui travaille, moi qui travaille aussi !
27:22 Mon rêve !
27:24 - Il y avait le producteur d'Armania qui y a quelques années
27:26 qui était pas mal. - Pierre. Pierre et Fred.
27:28 - Ah oui ? Vous vous repérez.
27:30 - Oui, il est mignon, Pierre.
27:32 - Il y en a plein d'autres. - Oui, il y en a plein.
27:34 Et puis ils ont une générosité
27:36 tous qui est assez
27:38 frappante. - Cette femme qui était comme un général
27:40 et qui a été très critiquée
27:42 par la presse,
27:44 est-ce qu'elle a maintenant du recul ?
27:46 Est-ce qu'elle est malheureuse ?
27:48 Ou elle s'est pas rendue compte de ça ?
27:50 Ou c'est vraiment son caractère et
27:52 elle est un peu...
27:54 - Je pense que c'est un mélange. D'ailleurs, on a vu
27:56 au bilan, elle dit "je suis comme ça"
27:58 et peut-être qu'elle avait besoin
28:00 de mon regard et en tout cas
28:02 de la parole de Patrice
28:04 qui arrivait pas trop à lui dire
28:06 ce qu'il en était. Je crois que
28:08 ça va mieux. Après, vous savez,
28:10 dans les couples, on n'est pas chez eux.
28:12 Il y a aussi des couples qui paraissent super soudés
28:14 et c'est une catastrophe chez eux.
28:16 Et puis c'est la vie. Après, ils ont le libre-arbitre,
28:18 ils font ce qu'ils veulent. - Et après, ils deviennent
28:20 des stars, comme le couple homo qui est devenu
28:22 une star, leur séparation,
28:24 l'adoption d'un enfant.
28:26 On les voit souvent chez
28:28 La Nona, on les voit souvent.
28:30 Est-ce que c'est eux qui ont besoin
28:32 de reconnaissance ou c'est les médias
28:34 qui vont les chercher ? - C'est les deux.
28:36 Les deux. Je pense que
28:38 on disait tout à l'heure, passer à la télévision,
28:40 ça confère un certain pouvoir.
28:42 C'est un peu dramatique parce que
28:44 je suis animatrice et je suis
28:46 là en train de... Ma parole porte plus qu'un agriculteur
28:48 qui a travaillé toute sa vie.
28:50 Mais c'est un fait, donc profitons-en.
28:52 Après, on parle
28:54 d'émissions qui
28:56 surfent sur le buzz
28:58 et qui prennent un peu des gens qui sont
29:00 dans le moment, dans l'instant, en lumière.
29:02 Ils le torpillent un peu, ils le pressurisent
29:04 et puis après, ils le remettent à sa place
29:06 et ils changent. C'est un autre concept
29:08 aussi. - Comment ils le vivent, la fin de l'amour
29:10 est dans le pré ?
29:12 C'est pas évident. - Certains sont super contents.
29:14 Parce qu'ils sont agriculteurs,
29:16 ils repartent avec ou sans
29:18 quelqu'un, mais ils repartent dans leur vie
29:20 qui est leur vie, leur quotidien.
29:22 Ils sont pas réseaux sociaux. Quand on travaille
29:24 10 heures par jour, au bout d'un moment,
29:26 on n'est pas sur son téléphone. Ceux-là, ils sont très contents
29:28 que ça s'arrête parce que ça les a perturbés un petit peu.
29:30 Ils me disent "tu sais, cette année, j'ai pas fait le même rendement,
29:32 je t'en veux un peu, je dis pardon".
29:34 - C'est drôle. - Quand ils ont trouvé,
29:36 ils sont super contents. De toute façon,
29:38 c'est une ouverture d'esprit. Ils voyagent,
29:40 ils seront des amis. Ils regrettent jamais
29:42 de faire cette émission. Peut-être un ou deux,
29:44 mais en globalité, ils sont super
29:46 heureux et ils repensent leur rapport
29:48 au travail différemment parce que tout d'un coup,
29:50 ils ont pris 2-3 jours qu'ils faisaient jamais
29:52 de vacances. Ils se disent "c'est quand même pas mal".
29:54 Donc ça, ils sont contents.
29:56 - Après, il y en a d'autres... - Qui ont découvert.
29:58 - Qui ont découvert la télé ou le pouvoir de l'image.
30:00 - Qui ont cru que l'amour que des
30:02 inconnus leur témoignaient
30:04 était du vrai amour. Et ceux-là,
30:06 ils en deviennent dépendants et c'est très difficile.
30:08 - Quand RMC Découverte reprend un peu la même formule
30:10 et reprend des anciens candidats, ça vous énerve ?
30:12 Ça vous choque ou ça vous en fichez ?
30:14 - C'est compliqué.
30:16 Le patron de RMC Découverte, c'est un super
30:18 ami. - C'est un ancien d'M6.
30:20 - Un ancien d'M6. Et je l'adore,
30:22 Stéphane, et je l'engueule,
30:24 il se marre. Il me dit "bah c'est de bonne
30:26 guerre, tu as raison".
30:28 Ensuite, comme je vous dis, l'émission étant
30:30 terminée, nous on a plus de lien officiel
30:32 avec les anciens. Si eux ont des choses
30:34 à vendre et qu'ils se disent
30:36 "je vais continuer à tirer ce petit fil de notoriété
30:38 pour en tirer des choses",
30:40 ils font ce qu'ils veulent.
30:42 Mais c'est rarement des très belles émissions.
30:44 - Petite question médiocre, Olivier Limonnier va arriver
30:46 avec un talk show sur M6. - Ah bon ?
30:48 - Bah oui. - Je ne savais pas.
30:50 - Non, mais... - Non, mais je vous assure,
30:52 je ne savais pas. - Ah, je croyais que vous
30:54 faisiez exprès en me disant "ah bon". - Mais non, non, non, non.
30:56 - Ah bon ? Elle va arriver avec un talk show
30:58 sur M6, ça a été annoncé. - Je ne lis pas
31:00 l'après, je suis à la campagne, excusez-moi maintenant.
31:02 - Donc vous auriez aimé, vous, avoir un talk show
31:04 aussi ? Elle va arriver à 19h. - On m'a proposé très longtemps.
31:06 - Logiquement. - Je ne peux pas, moi.
31:08 - Pourquoi ? - Parce que je ne suis pas là.
31:10 - Bah oui, ça, sans... - C'est quand, l'émission ?
31:12 - C'est tous les jours. - Logiquement, oui, logiquement.
31:14 - Ça l'a rentré. - Je ne peux pas, moi. - Elle va présenter un talk show.
31:16 - Non, mais ça fait longtemps qu'on m'a proposé de faire un talk show. - C'est bien, vous êtes le jour des
31:18 Smets, je veux dire, vous savez... - Non, mais je... - On attend que ça sorte,
31:20 pour savoir. - Oh oui, mais... - Non, mais on m'a
31:22 proposé... - On attend que ça sorte.
31:24 - Non, mais on m'a proposé mille fois de faire un talk show sur M6.
31:26 - Et c'était pas votre... - Je ne peux pas. - Je ne peux pas.
31:28 - Oui, mais... - Même les bedos. - Les bedos. - Ah non.
31:30 - Bah, les... - Ils ne veulent pas des bedos. - Ah, ils veulent une quotidienne.
31:34 - Ils veulent une quotidienne. - Donc, c'est vrai que le rythme de ce que
31:36 vous faites est parfait, parce que vous êtes concentrés sur une période.
31:38 - Oui. - Je crois que c'est toute l'année, moi.
31:40 - Oui, oui. - Ah, bah, entre les portraits.
31:42 - Oui, c'est vrai, les portraits, les docs. - La diffusion, la com', les voix,
31:44 les trucs, plus la France Incroyable Talent.
31:46 - J'aurais un petit peu de temps, quand même.
31:48 - Non. - Et...
31:50 - Et puis, l'ambition intime. - Ah, bah, voilà.
31:52 - Vous voyez, c'était dans la presse. - Ça dépend,
31:54 on s'intéresse aux copines. - Ah, vous voyez.
31:56 - J'allais y aller, sur ambition intime. - Voilà, ambition intime, revient.
31:58 - Vous faites faire le seul boulot. - Ah, bah, je suis à fond, là.
32:00 - Oui. - On va faire...
32:02 - La relève. - Il y aura qui ?
32:04 Il y aura Darmanin ? - Il y aura Darmanin, Bardella,
32:06 Rousseau, Roussel, pour l'instant.
32:08 - Ah, Rousseau a dit oui ?
32:10 - Bien sûr, avec moi, on me dit toujours oui.
32:12 - Toujours oui. - Vous savez, à part vous, tout le monde m'a dit oui.
32:14 - Ah, Brigitte Macron, non ?
32:16 - La relève, j'ai dit.
32:18 - Ah ! - Bah, quoi ?
32:20 - C'est pas gentil. - Non, non, c'est pas la relève.
32:22 - Non, mais vous dites, personne me dit non.
32:24 - Elle vous a dit non, le président de la République aussi.
32:26 - Alors, elle, elle m'a dit oui, mais autour d'elle, on m'a dit non.
32:28 - Ah. - C'est pas pareil.
32:30 - C'est dommage, ça aurait pu être bien. - Ah, oui, j'aurais adoré.
32:32 - Et donc, ça, ce sera pour quand ?
32:34 C'est beaucoup de préparation, parce qu'il faut savoir que...
32:36 - C'est un an. De toute façon, moi, c'est toujours un an ou deux ans de boulot.
32:38 - Parce que là, ce doc-là... - Ça a été quoi ?
32:40 - Deux ans. - Deux ans de travail, oui, oui, c'est ça.
32:42 Nous, on est devant la télé, les auditeurs aussi
32:44 écoutent, qui nous écoutent, c'est énormément de travail.
32:46 - Toujours.
32:48 - De faire un document qui a été réalisé...
32:50 - Par Delphine Signé, qui est merveilleuse.
32:52 - Voilà, et vous êtes... - Ce que j'adore.
32:54 - Vous faites la voix et le commentaire.
32:56 - Ah, ouais, le commentaire, je le produis, je prends les risques financiers,
32:58 je... - Voilà.
33:00 - Ouais, ouais, non, c'est sûr. C'est une équipe,
33:02 on est une toute petite équipe, on veut pas faire
33:04 plein, plein de volume, parce que je suis pas capable.
33:06 Moi, je suis petite fille de commerçant,
33:08 je suis une besogneuse, et pour moi, le diable
33:10 est dans les détails. Donc, il faut
33:12 que tout soit joli, la colorisation,
33:14 le mix, l'image, le drone,
33:16 on refait, machin, je ne sais pas faire
33:18 en grand volume, donc...
33:20 - C'est de l'artisanat. - C'est de l'artisanat.
33:22 Et une ambition intime,
33:24 il faut vraiment connaître la personne
33:26 pour en faire vraiment un portrait
33:28 au cours d'eau de ce qu'elle est vraiment.
33:30 Donc, on va les suivre, on va les filmer chez eux.
33:32 - Et vous les rencontrez un petit peu avant ?
33:34 Vous passez du temps avant ? - Ah bah oui !
33:36 - Vous allez passer 15 jours avec Sandra Drossaud,
33:38 à discuter avec elle ? - Non, mais
33:40 je l'ai vue longtemps
33:42 avec mon équipe, et puis là, maintenant, on est en train
33:44 de faire l'enquête avec tous ses proches,
33:46 au téléphone d'abord, après on voit
33:48 s'il y a des axes qui nous intéressent, qu'est-ce qu'on pourrait retrouver,
33:50 des choses à tourner,
33:52 après on va partir en séquence, les archives,
33:54 et après, seulement quand on a tout ça,
33:56 on fait
33:58 l'interview. - Le canapé.
34:00 - Voilà, le canapé.
34:02 - Le canapé. - Lundi soir,
34:04 donc, sur M6, 21h10,
34:06 à ne pas manquer, Familles de Paysans,
34:08 c'est un moment d'histoire, c'est très complet,
34:10 c'est atypique, comme documentaire,
34:12 et c'est émouvant, parce que
34:14 on découvre ce quotidien
34:16 des paysans,
34:18 moi j'aime bien dire paysans, de ces agriculteurs,
34:20 et ils font parler. - Vous avez pas de audience ?
34:22 - Non.
34:24 - Bah si on se plante, on se plante, si ça marche, ça marche.
34:26 - Y'a quoi en face ? - Plus ça marchera,
34:28 mieux ce sera, parce que je pense que...
34:30 - Y'a un message. - Y'a un message,
34:32 et puis les agriculteurs ont besoin d'amour aussi.
34:34 Donc je pense que si on les comprend, on pourra plus facilement leur dire
34:36 merci et bravo.
34:38 - Merci beaucoup,
34:40 Karine Lemarchand, d'avoir été avec nous aujourd'hui,
34:42 et nous on se retrouve dans un instant
34:44 pour les débats, tout de suite.
34:46 A suivre sur Sud Radio,
34:48 mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
34:50 L'expert