• l’année dernière
Xerfi Canal a reçu Mathilde Gollety, Présidente de la CEFDG et professeure agrégéé des universités à l’Université Paris Panthéon-Assas, pour parler du marché de l'enseignement supérieur privé en management.

Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 Bonjour Mathilde Goletti.
00:10 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:11 Mathilde Goletti, vous êtes professeure agrégée des universités, vous êtes en poste à l'Université
00:15 Paris II Panthéon-Assas, vous êtes présidente de la CEFDG, commission ô combien importante
00:20 pour les business school, puisque c'est vous, pour faire simple, qui recommandez au
00:24 ministère le degré de reconnaissance des diplômes délivrés par les écoles de management.
00:29 Tout à fait.
00:30 Donc que ce soit licence, master, et donc c'est très important.
00:34 Vous avez co-écrit avec Pierre Buffaz un chapitre dans l'ouvrage "L'enseignement
00:39 supérieur en transition", précisément consacré à la lisibilité des formations
00:43 de gestion.
00:44 On rappellera qu'elles accueillent 1/5ème, 20% des étudiants de l'enseignement supérieur.
00:50 Il serait bien de garder en tête et qu'avec toute la politique en faveur de l'alternance,
00:57 ça ne peut que croître.
00:58 Tout à fait.
00:59 Ça ne peut que croître.
01:00 Alors, quelles propositions pour améliorer la lisibilité ?
01:02 Alors, déjà, il faut distinguer, en fait, dans ce marché, toutes les écoles qui se
01:08 revendiquent d'être répertoriées au RNCP.
01:11 Le RNCP étant une certification professionnelle.
01:17 Et les écoles dont les formations sont répertoriées au RNCP se revendiquent d'être reconnues
01:23 par l'État.
01:24 Et là, vient toute la confusion pour les familles, pour apprécier qu'est-ce qu'une
01:29 école reconnue par l'État.
01:30 Être inscrit au RNCP, c'est reconnaître la valeur professionnelle de la formation,
01:35 mais pas forcément la valeur académique de la formation.
01:38 Donc, la première action que je prône, c'est de valoriser les signaux de qualité qui sont
01:47 décernés par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, à travers
01:51 les travaux de la commission, par l'octroi de labels de qualité qui sont des visas et
01:57 des grades universitaires.
01:59 Donc, si dès l'orientation, dès le lycée, on sensibilisait les familles, les conseillers
02:04 d'orientation, etc. à la valeur de ces signaux de qualité, on aiderait justement
02:11 les familles à distinguer quelles sont les formations portées par des écoles qui sont
02:16 uniquement inscrites au RNCP, reconnues par le ministère du Travail, et de celles qui
02:22 sont non seulement inscrites au RNCP, donc reconnues par le ministère du Travail, mais
02:26 aussi qui relèvent d'une qualité académique qui permet de la poursuite d'études, par
02:34 exemple, l'internationalisation, qui sont garantes d'une certaine ouverture sociale,
02:39 etc.
02:40 Vous proposez notamment un NIDU-SCORE, sur le modèle du NITRISCORE.
02:43 Oui, parce que j'ai bien conscience que pour les familles, c'est extrêmement difficile
02:49 dans cette jungle des formations en sciences de gestion de s'y retrouver.
02:53 Donc, peut-être que si on avait une plateforme qui permettait de digérer la surcharge informationnelle
03:00 qu'ont les familles par rapport à ces diplômes de formation en reprenant des critères essentiels
03:06 - l'insertion professionnelle, la transparence des frais d'inscription, l'internationalisation,
03:13 la présence d'un corps professoral permanent -, ça nous permettrait peut-être de hiérarchiser
03:19 les programmes de formation, de digérer cette information, cette surcharge informationnelle
03:26 pour les familles, et de s'apercevoir lesquelles relèvent de la qualité de celles qui sont
03:32 plus orientées vers l'insertion professionnelle, sans présence forcément d'un corps académique,
03:39 sans être adossé à la recherche, ce qui est la distinction quelque part des formations
03:44 qui sont évaluées par la CEFDG.
03:46 Vous venez de le dire, finalement c'est l'adossement à un projet académique et
03:52 un corps professoral permanent qui marque la différence entre les écoles qui vont
03:55 être reconnues, etc., et celles qui ne vont avoir qu'un titre RNCP.
03:59 Je vais me faire l'avocat du diable, beaucoup d'entreprises disent « mais après tout,
04:03 ils se forment chez nous, et surtout maintenant avec l'alternance, ils se forment chez nous,
04:07 donc est-ce qu'on a tant besoin que ça de l'académie ? » J'ai envie de faire
04:11 un début de réponse pour vous aider à répondre.
04:13 J'ai envie de dire, attention les emplois de demain, on n'est pas là juste pour former
04:18 dans un secteur à un job, au premier job, on est là aussi pour former au dernier.
04:21 Mais l'adossement à la recherche nous permet d'apprendre à apprendre à nos étudiants
04:28 et de se préparer justement au monde en mutation que l'on connaît et qui est si rapide,
04:35 si éprouvant, c'est parce qu'on a exercé à travers ces programmes de formation visés,
04:40 gradés, nos étudiants à réfléchir qu'ils seront les bons managers de demain.
04:45 Et c'est cet adossement à la recherche qui est le gage quelque part de cette capacité
04:51 à réfléchir, à poser les problèmes, à prendre de la hauteur par rapport aux problèmes,
04:56 à mobiliser aussi les théories que les programmes de formation transmettent aux étudiants et
05:06 qui permettent justement de faire face aux situations et aux entreprises de relever les
05:13 défis qui se présentent à elles.
05:15 Merci Mathilde Goletti.
05:17 [Musique]

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