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Xerfi Canal a reçu Isabelle Huault, Présidente du directoire et directrice générale d’emlyon business school, pour parler du statut privé à but lucratif pour une grande business school.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 Bonjour Isabelle Liot.
00:09 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:10 Isabelle Liot, vous êtes présidente du directoire, vous êtes directrice générale de M.Lion
00:14 Business School.
00:15 M.Lion Business School a un peu défrayé la chronique, avant que vous en preniez les
00:21 rênes, et notamment parce que c'était un changement de statut.
00:25 Donc statut privé, à but lucratif, j'ai envie de dire la transgression ultime pour
00:31 une grande business school, la seule qui l'est fait.
00:34 Alors je vous pose brutalement la question, après avec le recul maintenant, est-ce que
00:37 ça vous paraît une transgression viable ?
00:39 Oui, je crois que plus le temps passe et puis on voit que c'est une transgression viable,
00:44 de là à appeler cela transgression c'est sans doute un peu excessif Jean-Philippe.
00:47 Je voudrais juste rappeler le contexte dans lequel cela s'est fait.
00:51 Les chambres de commerce ont vu leurs ressources financières drastiquement diminuer et la
00:56 CCU de Lyon Métropole a fait le choix d'ouvrir le capital de l'école pour permettre d'amener
01:02 des moyens financiers pour l'école, pour son développement, pour développer ses
01:05 infrastructures digitales, immobilières, internationales, de recherche, dans le but
01:14 de mieux développer l'école.
01:15 C'est le choix qui a été fait à ce moment-là, donc avec une ouverture du capital à des
01:19 investisseurs privés et aujourd'hui la constitution du capital est un peu hybride
01:25 puisque la CCI de Lyon Métropole garde la majorité avec 51% des parts sociales.
01:30 Il y a un autre groupe d'investisseurs privés dans le groupe Galileo Global Education qui
01:36 avec Biomérieux a 47% du capital et puis ensuite les salariés de l'école.
01:42 Donc je dis que c'était une gouvernance un peu hybride parce que la CCI assure la
01:47 pérennité en matière de qualité, d'accréditation, de classement, d'ancrage territorial, d'intérêt
01:55 général et Galileo apporte des leviers opérationnels financiers, des opportunités aussi en matière
02:01 de programmes et d'hybridation.
02:04 Donc cette gouvernance qui est aujourd'hui, et ce conseil de surveillance qui est aujourd'hui
02:07 présidé par Guillaume Pépy incarne un peu ce statut hybride qui est je pense tout
02:13 à fait vertueux pour l'école puisqu'on garantit à la fois la qualité académique
02:17 et qu'on a des moyens financiers pour l'exécuter et garantir cette qualité académique.
02:23 J'évoquais l'idée de transgression quand même parce que dès qu'on parle lucratif
02:28 dans le monde de l'enseignement supérieur, tout de suite on a beaucoup de résistance
02:33 qui s'exprime sur cette question-là.
02:34 Finalement avec le recul aujourd'hui, qu'est-ce que vous jugez que ça aurait pu apporter ?
02:38 Je pense qu'il y a aussi beaucoup de confusion autour du lucratif, du privé lucratif.
02:43 Je pense que des institutions comme la nôtre qui opèrent dans un groupe stratégique de
02:48 grande égalité sont soumises à des régulations, à des accréditations qui garantissent cette
02:55 qualité académique et qui ne la distinguent pas très fortement des autres business schools
03:00 qui opèrent dans la même grappe stratégique.
03:02 Je crois que nous sommes tous soumis aux mêmes enjeux de développement, d'internationalisation,
03:07 d'excellence scientifique et c'est le cas pour l'AMION.
03:11 Ce que ça nous a apporté très concrètement, ce sont des leviers financiers.
03:14 On a par exemple pu acquérir en début d'année académique, en septembre 2023, une partie
03:20 d'une petite école start-up à Londres qui a cette particularité d'avoir une pédagogie
03:26 tout entière ou rentière sur la pluridisciplinarité, qui nous a permis d'acquérir un droit à
03:31 diplômer anglais assez directement, qui est situé à Londres.
03:36 Sans les moyens financiers que nous apporte un investisseur privé, nous n'aurions pas
03:40 pu opérer cette innovation un peu radicale.
03:43 De la même manière, nous avons lancé un bachelor avec le cours Florent qui est dans
03:48 l'axe à l'axe de Galiléo en acting and entrepreneurship, ce qui est aussi une innovation
03:53 pédagogique intéressante.
03:54 De la même manière, nous avons signé un double diplôme avec Stratt récemment dans
03:58 le cadre du programme Grande École.
04:00 Donc des opportunités qui nous ont été offertes, fournies par le groupe Galiléo,
04:05 à la fois en termes de levier opérationnel, financier et d'opportunités sur le plan
04:09 pédagogique.
04:10 Donc je crois que c'est vertueux parce qu'on démontre et on va continuer à démontrer
04:16 que qualité académique et performance opérationnelle sont tout à fait compatibles.
04:21 Tout à fait compatible.
04:23 Voilà donc de la transgression à la jurisprudence.
04:26 On va continuer à suivre cette jurisprudence EM Lyon et ses effets effectivement très
04:32 intéressants en termes de développement.
04:33 Merci Isabelle.
04:34 Merci Jean-Philippe.
04:36 [Musique]

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