Présentation par l'UMR G-Eau de l'INRAE Montpellier de l'ACS et des techniques d'irrigation
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00:00 (musique)
00:10 En quoi consiste l'agriculture de conservation des sols ?
00:14 Ces pratiques sont basées sur trois piliers.
00:16 Le premier, c'est de ne pas travailler le sol ou le travailler uniquement en superficie.
00:23 Le deuxième, c'est de pratiquer des rotations de cultures qui peuvent être assez longues, sur 6, 7 années, voire plus.
00:32 Et le troisième, c'est un couvert permanent du sol, c'est-à-dire qu'on n'a jamais un sol nu.
00:39 L'agriculture de conservation, en favorisant l'activité biologique du sol, va permettre de retenir plus d'eau dans le sol,
00:47 à la fois plus d'eau de pluie et plus d'eau d'irrigation qu'on amènera en complément.
00:52 Je vous emmène voir le semoire semi-direct.
00:55 C'est un semoire semi-direct Semeato que nous avons acquis il y a quelques années, qui est un semoire brésilien,
01:06 qui permet de semer directement dans une culture sans avoir fait de travail du sol préalable.
01:11 Vous avez deux disques trancheurs qui permettent d'ouvrir et de couper le sol,
01:17 dans lesquels la graine par ce tuyau va descendre et être déposée au sol.
01:21 Ensuite, nous avons deux roues qui viennent tasser, refermer, avec un dernier disque plombeur qui ferme complètement.
01:27 La graine est enfouie dans le sol, prête à germer si les conditions sont favorables.
01:31 Ici, sur le site Inrae de la Vallette à Montpellier, nous avons une parcelle d'environ un hectare
01:41 dédiée aux expérimentations sur l'agriculture de conservation des sols.
01:46 Pour cela, nous comparons un système conduit en agriculture de conservation avec un système conventionnel,
01:54 labouré et avec sol nu en hiver.
01:58 Le système en agriculture de conservation des sols est non-labouré,
02:02 a un couvert d'hiver et une rotation longue sur 6-7 années.
02:07 Sur ces deux systèmes, nous étudions deux systèmes d'irrigation différents,
02:13 un système par aspersion et un système par goutte à goutte enterrée,
02:18 ce qui va nous permettre de comparer les performances agronomiques et environnementales
02:23 de ces deux types d'apport de l'eau d'irrigation.
02:27 Depuis quelques années, on travaille sur le goutte à goutte enterré,
02:32 parce que ça pourrait être une des méthodes les plus économes en eau,
02:35 en amenant l'eau directement aux racines des cultures.
02:38 On va aller voir ça, si vous voulez bien.
02:41 Sur un poste de goutte à goutte enterrée, on va en décrire un,
02:45 il y en a une douzaine, mais on va expliquer ce qu'il y a sur un poste.
02:49 On a en tête une vanne de sélectionnement manuel qui nous permet de couper l'eau.
02:53 Derrière ça, on a une vanne programmable électrique avec son programmeur qui est ici,
02:57 qui nous permet de choisir des périodes d'irrigation.
03:00 Ensuite, on a un volume compteur qui nous permet de quantifier les volumes apportés,
03:03 c'est important pour nous de savoir combien on met.
03:06 Et puis ici, on a une régulation qui évite d'avoir des surpressions dans le système
03:10 pour ne pas le casser au fonctionnement.
03:12 Donc on maintient une pression de fonctionnement souhaitable,
03:14 avec un manomètre qui nous permet de la vérifier.
03:16 Et ici, dernier point, on a ici cette vanne à air qui laisse entrer l'air au moment où on arrête,
03:21 pour ne pas que le système siphonne l'eau qu'on vient d'envoyer dans le sol,
03:24 et donc fasse rentrer une eau boueuse qui serait capable de colmater éventuellement l'égoutteur.
03:30 Voilà le dispositif.
03:32 Nous avons mené pour le compte du ministère de l'Agriculture,
03:36 une étude il y a 2-3 ans sur les économies d'eau qu'on peut réaliser
03:41 quand on passe d'un système d'aspersion vers un système d'irrigation localisé.
03:47 Et pour cela, nous avons compilé de nombreuses études réalisées en France sur le sujet.
03:54 Et effectivement, on peut voir des économies d'eau,
03:58 mais qui sont très variables d'un système à l'autre et d'un contexte à l'autre.
04:04 Alors ces stations météo du réseau Agroclim de l'INRA,
04:13 nous permettent pour nos cultures de calculer nos besoins en eau,
04:16 la demande en eau des cultures,
04:19 à travers un indice qui s'appelle l'évapotranspiration potentielle.
04:22 Et à partir de là, on peut calculer avec des coefficients propres aux cultures
04:27 quels sont les besoins en eau de nos cultures.
04:29 Donc c'est quand même un outil très utile.
04:32 On a la chance d'avoir ça sur notre site,
04:34 qui nous permet directement d'avoir l'estimation des besoins en eau des cultures pour nos travaux.
04:38 Donc, comme on va pouvoir mieux valoriser l'eau de pluie,
04:45 on espère pouvoir avoir besoin de moins d'eau d'irrigation.
04:50 C'est ce que nous étudions ici précisément sur notre plateforme expérimentale.
04:56 Et pour l'instant, on a encore très peu de références sur les économies d'eau
05:02 qu'on va pouvoir réaliser en agriculture de conservation
05:06 par rapport à une agriculture plus conventionnelle.
05:10 Donc c'est notre objectif d'acquérir des références spécifiquement en contexte méditerranéen,
05:17 où on sait qu'on a de forts épisodes de sécheresse
05:21 et également de forts épisodes de stress thermique.
05:26 [Musique]