Laurence Ferrari et vous - Reprise du nom de Samuel Paty : «Ça tient du folklore mémoriel», critique un enseignant
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Transcript
00:00 les maires doivent-ils donner le nom de Samuel Paty à une voix de leur commune ou à un établissement ?
00:04 Charles nous a appelé, Laurence, au standard pour réagir.
00:06 - Effectivement Géraldine, c'est très intéressant parce que Charles est professeur à Montpellier,
00:11 si je crois bien ce qui est écrit. Bonjour Charles.
00:14 - Oui bonjour.
00:15 - Bonjour. Vous dites, vous, et vous avez un point de vue assez fort, assez radical,
00:20 vous dites "les fleurs et les minutes de silence, il y en a marre",
00:23 ça changera rien de donner le nom de Samuel Paty à un collège, c'est ça ?
00:26 - Écoutez, ça tient du folklore mémoriel ça.
00:30 Et je crois que le symbole, en fait, je sais pourquoi on veut agir sur le symbole,
00:36 parce que finalement ça n'engage à rien.
00:38 On voit pas grand-chose en tous les cas d'un point de vue pragmatique.
00:41 - On se donne bonne conscience, un peu de frais, c'est ça ?
00:43 - Bien sûr, évidemment.
00:45 Et on pourrait même baptiser 50 établissements scolaires en France
00:49 avec le nom de Samuel Paty, ça ne changerait rien du tout.
00:52 Par contre, les décisions qui, elles, auraient de l'incidence,
00:55 là, par contre, on se garde bien de faire quoi que ce soit.
01:00 Et le problème, c'est que ça fait des années et des années et des années que ça dure,
01:02 et c'est pour ça qu'on en arrive à ces situations comme ça d'impunité.
01:06 C'est pour ça que, finalement, les adolescents et même les adultes après
01:11 se sentent très à l'aise pour faire ce qu'ils ont envie de faire, etc.
01:15 Regardez de quelle façon les réseaux sociaux sont parsemés de vidéos
01:18 où vous avez des lynchages et des agressions comme ça, gratuites.
01:23 Et pour ce qui est de ces assassins,
01:27 puisque il faut bien qu'on les appelle par leur nom,
01:31 eh bien, les OQTF qui ne sont pas exécutés, les fichiers S,
01:36 je sais qu'on a des élèves qui sont fichiers S dans les établissements scolaires,
01:39 bon, on ne sait pas qui, évidemment.
01:40 - Les professeurs n'ont pas accès à ça, évidemment.
01:43 - Mais je veux dire, c'est quand même une forme de faillite.
01:48 Il faut dire les choses comme elles sont.
01:51 On ne peut pas se réjouir de ce genre de choses.
01:53 Et il n'y a pas de vraie volonté politique, justement, pour aller dans ce sens-là.
01:58 Il faut rétablir, en fait, de la dissuasion auprès des jeunes et auprès des adultes.