Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 20h06 sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:04 Olivier Dardigolle, Jérôme Béglé, Geoffroy Lejeune, Philippe Guybert.
00:07 L'occasion également de saluer Pascal Praud, qui va revenir très rapidement, qu'on embrasse chaleureusement.
00:13 On attend tous l'officialisation de la libération de nouveaux otages ce soir,
00:16 avec un espoir de voir trois otages français parmi ces otages libérés.
00:23 Étant donné qu'il n'y a pas pour l'instant d'informations sûres et vérifiées,
00:28 prenons évidemment toutes les précautions et dès que l'information tombe,
00:33 je vous la donne et évidemment on traitera ce sujet.
00:36 Mais avant cela, on va revenir sur Crépol.
00:38 Il aura quand même fallu attendre neuf jours pour qu'un membre du gouvernement
00:43 se déplace à Crépol et prenne le pouls d'une France qui est traumatisée par ce qui s'est passé,
00:49 et en colère, parce que depuis maintenant 48 heures,
00:53 vous avez un univers médiatico-politique qui va faire de Crépol et de Romand-sur-Isère
00:58 l'épicentre de l'ultra-droite et ne va plus parler de l'ensauvagement ou de l'insécurité,
01:05 et va plaider la récupération politique.
01:07 C'est Olivier Véran qui est allé sur place, le porte-parole du gouvernement.
01:11 Très intéressant parce qu'Olivier Véran, la semaine dernière,
01:13 il ne voulait pas parler d'ensauvagement de la société.
01:15 Une fois qu'il arrive à la mairie, regardez cette séquence, c'est très intéressant.
01:20 Olivier Véran arrive et il va être interpellé par un habitant qui va lui dire "Honte à vous".
01:27 Venez là, vous !
01:29 Passez au chaleur ! Passez au chaleur !
01:31 Vous avez honte de dire "Honte à vous" ?
01:33 Vous allez à la bonne heure, Romand !
01:34 Vous êtes en train de vous anticiper, sans savoir ce que cela veut !
01:36 Vous avez honte ?
01:38 C'est bien, c'est bien !
01:40 C'est mentir, c'est le moment !
01:42 Ah !
01:44 Vous faites quoi ?
01:46 Rentre à bout !
01:48 Rentre !
01:50 Vous avez honte ?
01:52 Bonjour.
01:54 Bonjour monsieur le ministre.
01:56 Ça pourrait aller mieux.
01:58 On va revenir, parce qu'il a été interrogé, il s'appelle André,
02:02 c'est un homme qui a une veste jaune, mais ce n'est pas un gilet jaune,
02:06 qui revient longuement sur cette colère-là,
02:08 et cette colère qui est partagée par des millions de Français aujourd'hui.
02:11 Mais qu'est-ce que vous dit cette séquence-là, Geoffroy ?
02:15 Elle dit beaucoup moins que la séquence qu'on va voir après,
02:17 où on l'entend parler calmement cette fois-ci,
02:19 et où il est d'une éloquence rare,
02:21 c'est-à-dire qu'il résume en 2 minutes 30
02:23 tous les problèmes, je pense, que vous avez commencé à énumérer,
02:26 de cette France-là.
02:28 Et après, si vous voulez, moi je pense que ce qui est en train de se passer
02:31 depuis samedi, non pas celui-là, mais d'avant,
02:34 à Crépeaule, c'est une miniature de ce qui se passe en France
02:37 depuis une trentaine d'années en réalité.
02:39 C'est une agression barbare, complètement injustifiée,
02:43 et de la part de gens qui n'avaient rien demandé à personne,
02:46 de l'émotion, on salue la dignité, on salue le fait qu'il ne se passe rien,
02:50 ensuite, la recherche évidemment des suspects,
02:53 l'omerta sur les suspects, qui est quand même sidérante,
02:56 et pour terminer, le retournement magistral
02:59 de la part des politiques de gauche et des médias.
03:02 - On y viendra, on y viendra bien évidemment.
03:04 - On est en train d'assister aujourd'hui que le phénomène dont il faut parler...
03:07 - C'est la peste brune.
03:08 - C'est la peste brune, alors qu'il y a 100 débiles
03:10 qui ont essayé de faire n'importe quoi, c'est bizarre.
03:12 - Sur cette séquence, la forme est importante,
03:15 parce que là aussi elle symbolise quelque chose.
03:17 Vous avez un homme en colère qui interpelle le porte-parole du gouvernement,
03:22 et si vous regardez bien, à aucun moment il tourne la tête.
03:25 Il aurait très bien pu aller le voir.
03:27 - C'est pas ça qui me choque, il y a deux choses qui me gênent dans ce message.
03:29 D'abord, 9 jours pour qu'un membre du gouvernement se déplace là,
03:32 c'est quand même trop long.
03:34 Je ne dis pas qu'il fallait y aller le lendemain,
03:36 mais enfin il fallait dans les 48 heures ou 3 jours qui suivent
03:39 que quelqu'un se déplace, des hauts rangs.
03:41 Je n'ai rien contre Monsieur Véran, mais ça n'est que le porte-parole du gouvernement,
03:44 et dans l'ordre protocolaire, je pense qu'on pouvait trouver mieux.
03:47 Par ailleurs, personne n'a le souci, mais quand il serre la main à la maire
03:52 ou à un représentant du conseil municipal, quand il dit "comment ça va ?",
03:56 je trouve l'interrogation quotidienne légèrement déplacée.
04:01 Ça ne peut pas aller. D'ailleurs, elle répond très bien, ça pourrait aller mieux.
04:04 Je trouve que parfois il faut savoir ce qu'on dit, mesurer ce qu'on dit.
04:08 - Oui, mais c'est la déconnexion.
04:10 - C'est comme si j'arrivais à l'enterrement de quelqu'un,
04:12 je disais à l'enfant, au mari ou à la femme "comment ça va ?".
04:15 Non, ça ne va pas bien. C'est un peu indécent de poser la question comme ça.
04:18 - Quand vous êtes complètement déconnecté de la réalité,
04:20 vous arrivez vers des gens qui sont traumatisés depuis 10 jours,
04:22 vous dites "vous allez bien ?".
04:24 - Oui, mais je prolonge ce que dit Géraud,
04:27 parce qu'évidemment 9 jours c'est beaucoup trop long.
04:29 Et puis pourquoi ce n'est pas Gérard Varmadin ?
04:31 Je ne comprends pas pourquoi le ministre...
04:34 - Ah, il est en Nouvelle-Calédonie.
04:36 - D'accord, bon, au bout de 9 jours, d'envoyer le porte-parole du gouvernement
04:40 qui n'a pas l'expérience de ce genre de situation, pour le dire.
04:43 - Non, mais il y a le ministre de la Ville,
04:45 il y a 3-4 ministres qui avaient un portefeuille en rapport avec ce qui s'est passé.
04:51 - Mais attendez, la ministre des Collectivités Territoriales,
04:55 la ministre de la Ruralité Dominique Faure,
04:58 qui le jour des obsèques était dans le métro
05:02 pour une déambulation aux côtés d'Elisabeth Borne.
05:05 Comment voulez-vous que les Français,
05:07 qui, je le répète, vivent un traumatisme aujourd'hui,
05:10 ne soient pas en colère quand vous avez des responsables politiques
05:14 de plus haut niveau, de plus haut rang,
05:16 qui viennent en vous disant "mais comment ça va, vous allez bien ?"
05:18 Donc c'est vrai, André a réagi pendant 2 minutes 30,
05:22 et on va voir ce qu'il a pu dire, si vous n'avez pas entendu cette séquence.
05:26 C'est très intéressant et je vous donnerai évidemment la parole, Olivier.
05:29 - Ton ministre, qui défend depuis toujours tous ces gouvernements,
05:34 la France des cités contre la France de Thomas,
05:37 la France rurale, la France des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut,
05:40 qui ne les élèvent pas dans la haine.
05:42 Moi j'ai des enfants, des petits-enfants,
05:45 j'ai d'ailleurs ma fille qui habite là, Romain, à côté.
05:47 Je ne veux pas qu'ils finissent comme ça.
05:49 Mon gendre fait du rugby, c'est pareil.
05:51 Je connais ce monde-là, nous on fait partie de ce territoire,
05:54 donc on n'en peut plus.
05:56 Nous on comprend tout depuis longtemps.
05:58 - Vous trouvez que sa visite s'est déplacée ?
06:00 - Non, mais sa visite, c'est juste le moment de le rencontrer
06:03 et de lui faire sentir un peu,
06:05 parce qu'ils sont trop dégonflés pour venir nous voir.
06:09 J'aurais voulu dire que tout ça, c'est écrit depuis longtemps.
06:12 On sait ce qui va arriver.
06:14 Les prochains, ce ne sera pas avec des couteaux qui viendront,
06:16 ce sera à l'arme automatique.
06:18 Ce ne sera pas comme ça.
06:21 Est-ce que vous comprenez ?
06:22 Même vous aussi, tout le monde peut être visé.
06:26 Des journalistes, on a eu quoi ?
06:28 Les juifs depuis longtemps, des journalistes,
06:30 des curés, des policiers qui ont été assassinés.
06:34 Et c'est toujours par cette haine qui existe.
06:37 Parce qu'il y a des gens qui, dans notre pays,
06:39 qui sont arrivés depuis...
06:41 En fait, la guerre d'Algérie n'est pas finie.
06:43 Elle est finie pour nous, Français,
06:45 mais pas pour les Algériens,
06:47 qui ont toujours inculqué cette haine de la France et des Français.
06:51 Le verdict du procès, on le sait déjà.
06:53 On le connaît déjà.
06:55 Qu'est-ce que ça va faire ?
06:56 Il aura quoi, l'assassinat de Thomas ?
06:58 Vous le savez comme moi.
07:00 Il aura 8 ans, et puis le procès aura lieu dans 3 ans.
07:03 Ce sera déjà apaisé.
07:04 On aura oublié Thomas, comme d'habitude.
07:07 Et cette France-là n'est jamais entendue.
07:09 Et pourtant, depuis 10 jours, je pense qu'au-delà de l'aspect
07:12 l'Algérie, etc., c'est peut-être l'une des déclarations,
07:16 les témoignages les plus forts que j'ai entendus en Algérie.
07:18 1. Cette colère existe.
07:20 Il ne servirait à rien de ne pas lui tendre le micro
07:23 et de faire en sorte de faire croire qu'elle n'existe pas.
07:26 Elle existe.
07:27 Est-ce que vous la partagez ?
07:28 Il y en a...
07:29 Attendez.
07:30 1. Elle existe.
07:31 Oui, mais vous la partagez ou pas ?
07:32 2. Je peux la comprendre, puisque ce qu'ils ont vécu
07:36 est une abomination, un drame.
07:39 Mais je continue à dire qu'il y a des choses dans ce récit
07:44 que je ne partage pas, tout en respectant la colère.
07:47 Quand je pense à nos concitoyens algériens,
07:52 et je fais écho aux paroles de Jérôme Fourquet,
07:55 qui était l'inviteur de Sonia Mahbouk ce matin sur CNews,
07:57 en disant que ces quartiers populaires,
08:00 ils sont pourris au quotidien par une partie de la jeunesse
08:05 issue de l'immigration, qui est une minorité
08:09 qui pose problème et qui peut aller au drame, au pire et à l'abîme,
08:13 mais que la population, les milliers de personnes
08:16 qui vivent dans ce quartier,
08:18 ne sont pas responsables de ce qui s'est passé.
08:21 Et il faut continuer à le dire, à tenir ferme là-dessus,
08:24 sinon on prend un toboggan...
08:26 - Vous partagez cette colère de cet homme André,
08:29 est-ce que vous la partagez, oui ou non ?
08:31 Est-ce que ce que dit André, c'est-à-dire que depuis des années,
08:34 les politiciens... - Mais on peut la partager,
08:36 discuter avec lui et dire "sur ça, je ne suis pas d'accord".
08:39 - Non, mais attendez, excusez-moi, le discours d'André...
08:41 - Le fait d'être en colère ne veut pas dire que tout est juste.
08:43 - Non, non, non, le discours d'André, c'est le discours
08:45 de certains responsables politiques cette semaine,
08:47 à qui on a dit "vous êtes des fascistes, vous êtes des extrémistes,
08:51 vous mettez de l'huile sur le feu, vous n'avez pas le droit de dire ça".
08:54 - Pas lui, c'est pas ce qu'il dit.
08:56 - Bien évidemment, je dis que cette parole-là,
08:58 elle est portée par des responsables politiques
09:00 depuis le début de la semaine, à qui on dit
09:02 "vous mettez de l'huile sur le feu",
09:04 parce que vous osez dire que dans les territoires ruraux en France,
09:08 il y a un danger, l'insécurité, la haine de l'autre, etc.
09:12 - Je crois que des responsables politiques mettent de l'huile sur le feu,
09:14 ça je le crois par ailleurs, on en discutera.
09:16 - Non mais Olivier a raison sur un point fondamental,
09:19 qui est que le problème de nos banlieues,
09:21 de la dérive hyper violente de nos banlieues,
09:23 n'est pas le fait de l'ensemble des habitants du quartier.
09:26 Et qu'à chaque fois c'est une minorité,
09:28 souvent liée au trafic de drogue,
09:30 et il semble, on verra l'enquête,
09:32 mais que c'est les auteurs,
09:35 qui étaient des petites mains du trafic de drogue à Romain Syriza.
09:37 - Ils n'ont pas été condamnés pour de la drogue.
09:39 - Non, non, non.
09:40 - Le principal suspect, c'est vol, recel et port d'armes.
09:44 - Bon, en tout cas...
09:45 - Donc la drogue, vous le mettez de côté.
09:47 - Je ne suis pas sûr qu'il faut le mettre de côté, si vous me permettez.
09:49 - En revanche, dans le quartier de la Monet,
09:52 il est pourri par le trafic de drogue.
09:54 Et la mère de Romain Syriza, elle l'a rappelé.
09:56 - D'autre part, Eliott, il y a des témoignages
09:58 comme quoi ces gamins violents, hyper violents,
10:01 sont les petites mains du trafic de drogue.
10:03 Je n'ai pas inventé ça.
10:04 - Mais je ne vous dis pas que vous avez inventé.
10:06 - Évidemment que l'affaire n'a rien à voir avec le trafic de drogue,
10:08 mais ce sont les petites mains des trafiquants de drogue,
10:10 d'après beaucoup de témoignages dans le quartier.
10:12 - Et d'après...
10:13 - La dérive hyper violente de ces banlieues, c'est ça le problème.
10:16 Et de ces banlieues, les habitants de ces banlieues,
10:19 une grande partie des habitants de ces banlieues,
10:21 en sont aussi victimes.
10:23 - Mais couramment.
10:24 - Et d'ailleurs, pour faire le lien avec un autre fait divers,
10:27 je mets des guillemets à ce divers,
10:28 - Dijon ?
10:29 - Dijon, c'est encore un règlement de compte de traficant de drogue
10:32 qui conduit...
10:33 - Où ça rafalait.
10:34 - Voilà.
10:35 - C'est l'ultra-droite qui a rafalé à Dijon ?
10:37 - Non.
10:38 - Non mais c'est intéressant, Philippe.
10:40 Pourquoi je vous dis ça ?
10:41 - On va en parler de l'ultra-droite.
10:44 - C'est évidemment qu'il faut en parler.
10:46 Et on verra ce qui s'est passé.
10:48 D'ailleurs, ils ont été lourdement condamnés.
10:50 - Et tant mieux !
10:51 - Tant mieux les condamnations.
10:52 - Tant mieux, mais j'aimerais que ce ne soit pas
10:55 une condamnation à géométrie variable.
10:57 - On est tout à fait d'accord.
10:58 - Et on y viendra un peu plus tard.
10:59 - Moi, je n'ai aucun problème à dire que ce n'est pas l'ultra-droite
11:01 le cœur du problème.
11:02 - Ce n'est pas ce qu'on a entendu ces 60 dernières heures.
11:04 - Moi, je n'ai aucun problème à le dire.
11:05 - Il faut condamner, qu'on doit condamner l'ultra-droite
11:08 qui n'a pas à venir faire la police dans les quartiers.
11:10 - On écoute Olivier Véran qui, après ses déclarations,
11:17 donc sa rencontre à la mairie avec des gendarmes,
11:19 des pompiers et des élus, explique qu'il y a un risque de basculement.
11:23 - Oui.
11:24 - Ce qui a coûté la vie à Thomas n'est ni un fait divers,
11:27 ni une simple risque en marge d'un bal de village.
11:31 C'est un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement
11:35 de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur.
11:38 Affirmons-le ce matin avec clarté, les Français peuvent compter
11:40 sur un Etat fort, sur des institutions inébranlables
11:43 pour les protéger et pour rendre justice.
11:46 Police, gendarmerie, tribunaux, élus locaux dont je salue l'action,
11:50 Madame la maire, à tous les niveaux, dans tous les territoires,
11:53 le droit s'érige en rempart absolu.
11:55 C'est grâce à lui et par lui que justice sera rendue pour Thomas.
11:59 - Le problème avec Olivier Véran, et c'est qu'on n'a pas la mémoire courte,
12:02 mercredi dernier, il refusait de parler d'ensauvagement.
12:05 Rappelez-vous, c'était en sortie de Conseil des ministres.
12:07 - En tant que porte-parole du gouvernement, en tant que citoyen français,
12:10 en tant que député élu, en tant que père de famille,
12:14 en tant qu'Auvergne, Ronald-Pin, voisin de la Drôme,
12:18 en tant que tout ce que vous voulez, je n'ai aucune véléité
12:23 de rechercher la moindre explication pouvant justifier le fait
12:27 qu'une bande de jeunes s'attaque de manière aussi sauvage
12:30 à une population dans un territoire de la République,
12:33 munie de couteaux, prenant le risque, voire peut-être même,
12:36 souhaitant donner la mort.
12:38 Je crois que là, on peut avoir une unanimité de la communauté nationale
12:41 pour considérer que ce type d'acte, le procureur aura l'occasion de dire
12:46 si c'est en bande ou non, il doit être condamné pour ce qu'il est.
12:50 Est-ce que ça reflète ce qu'est devenu la société française aujourd'hui ?
12:53 Je suis peut-être un optimiste, mais je considère que notre société
12:57 est plus solide que cela.
12:59 Mais notre société sera d'autant plus solide qu'elle sera capable
13:02 d'isoler et de sanctionner ceux qui s'extraient des lois de la République
13:06 de cette manière-là.
13:08 Est-ce que vous constatez ou pas, comme Gérald Darmanin,
13:10 une forme d'encouragement ?
13:12 Je ne me montre jamais, vous le savez, dans des débats sémantiques.
13:15 Je vous dis les choses, et ça prend plus qu'un mot pour pouvoir dire les choses.
13:19 En tout cas, c'est la manière que j'ai d'exprimer les choses,
13:21 ce que je ressens face à ça.
13:23 Mais je vous le dis, beaucoup de colère, beaucoup de questions
13:25 et beaucoup de détermination.
13:27 C'est parce que vous avez ce discours-là, et qu'une semaine après,
13:30 vous dites l'inverse, sans véritablement dire les vrais mots
13:32 et les vrais problèmes de notre société, que les Français sont en colère ?
13:36 En tout cas, dans sa déclaration, Véran illustre que depuis 25 ans,
13:42 les hommes et les femmes politiques courent derrière la vérité.
13:45 C'est-à-dire qu'ils ont l'impression de décrire une situation,
13:49 et puis quand ils sont mieux informés, quand ils apprennent la façon
13:52 dont ça s'est vraiment passé, ils se disent "mince, j'ai fait un understatement
13:55 pour être aimable, je suis en retard".
13:57 Et ça m'a fait penser à une chose, on a appris samedi la mort du Gérard Collomb,
14:01 qui était ministre de l'Intérieur, et il y a eu plein de nécros,
14:04 d'articles qui lui ont rendu hommage, dont une anecdote qui m'avait frappé,
14:07 que j'avais oublié.
14:08 Quand il se demande à Macron d'être nommé ministre de l'Intérieur,
14:11 il dit "moi j'ai géré le Lyon et le Grand Lyon,
14:14 donc les affaires de délinquance, en gros je sais ce que c'est,
14:16 il n'y aura pas d'angelisme avec moi, j'ai une sensibilité de gauche,
14:21 mais j'aurai les yeux ouverts".
14:22 Et quand il part, il dit "mais en fait, ce qui se passe en banlieue parisienne,
14:26 c'est sans commune mesure avec ce que j'ai connu en banlieue lyonnaise".
14:30 Donc lui-même, qui faisait partie des plus avertis de son camp politique,
14:34 a été soufflé par la réalité.
14:36 Ça a donné la fameuse phrase "côte à côte, face à face", etc.
14:39 Donc c'est vrai qu'il y a toujours un train, deux wagons, trois wagons de retard
14:43 pour les hommes et les femmes politiques.
14:45 Est-ce que c'est de l'aveuglement, j'en sais rien,
14:47 ou est-ce que la réalité, l'ensauvagement,
14:49 moi j'emploie le mot sans difficulté, va tellement plus vite
14:52 que ce qu'on est capable d'accepter quand on est ministre,
14:55 que d'une certaine façon, ça fait peur de savouer qu'on en est là ?
14:58 Si ils ont peur, cher Jérôme, qu'ils fassent autre chose.
15:03 Parce qu'il y en a qui auront peut-être un peu plus de courage.
15:05 Oui, mais...
15:06 Qu'ils fassent autre chose.
15:07 Si c'est de la peur.
15:08 Ils ont été élus, ils ont été élus ou pas, donc...
15:11 Ils ont été nommés, Olivier Véran a été nommé.
15:14 Il a été nommé d'une majorité dont il fait partie.
15:17 Mais bon, si vous me dites que c'est la peur qui gagne les rangs de la majorité...
15:22 Mais c'est ce qui gagne les rangs de beaucoup de...
15:24 Ça m'inquiète aussi.
15:25 Vous me faites peur en disant ça.
15:27 En revanche, il y a un risque de basculement.
15:29 Notre société et l'État n'est pas en sorte réponse.
15:31 On peut quand même, par exemple, saluer le travail d'enquête judiciaire
15:35 qui a été rondement mené.
15:37 On peut quand même saluer le fait que le parquet de Valence
15:41 donne un certain nombre d'éléments aujourd'hui
15:44 qui permet de mieux comprendre ce qui s'est passé.
15:46 On peut quand même se dire que la justice a commencé son travail
15:52 et que les choses...
15:54 C'est un message donné à la société aussi.
15:56 Après les émeutes, il semblerait que la main de la justice n'ait pas tremblé.
15:59 Qui est quand même une des...
16:01 Vous me permettez...
16:03 Parce que sinon, on ne le dit pas, ça.
16:05 Vous parlez de la justice, déjà, c'est peut-être le travail de la police,
16:08 de la gendarmerie, des enquêteurs qui sont sur le pont.
16:12 On notera quand même qu'on a mis une semaine avant qu'il n'y ait que le JDD
16:16 qui dévoile l'identité des suspects.
16:20 Je vois déjà...
16:21 On s'en doutait un peu.
16:22 Pardon ?
16:23 On s'en doutait un peu.
16:24 Ce n'est pas la question.
16:26 Ce n'est pas ça le problème.
16:28 Ce qui est intéressant, c'est que tout le monde savait, mais on ne l'avait pas dit.
16:31 Est-ce qu'on écoute Thibaud de Montbrial sur le risque de basculement ?
16:34 On l'écoute parce que ça, c'est justement la question qu'on doit se poser.
16:37 C'est qu'aujourd'hui, on est face à deux sociétés qui se font face.
16:41 Et aujourd'hui, on a Olivier Véran, qui est un cadre socialiste depuis 25 ans,
16:46 un politicien socialiste, qui vient découvrir la roue
16:50 en expliquant qu'on est au bord du basculement.
16:53 Mais bien sûr qu'on est au bord du basculement.
16:55 Bien sûr qu'on est au bord du basculement.
16:57 Les choses peuvent aller très vite.
16:59 Le pire n'est jamais sûr, mais on peut aussi avoir un basculement en quelques jours.
17:03 S'il y a un, deux, trois faits de très grande violence qui s'enchaînent,
17:06 les choses peuvent aller très vite.
17:08 C'est-à-dire ? La guerre civile ?
17:10 Non, mais la guerre civile, c'est une expression qui ne veut rien dire.
17:14 Ce qui a un sens, c'est le risque d'un enchaînement de très grande violence.
17:22 Ça, c'est une vraie possibilité.
17:24 Une guerre civile, ça implique sur une durée très longue,
17:27 des camps constitués, équipés, avec un commandement, avec du matériel, etc.
17:31 Je ne veux pas rentrer là-dedans.
17:33 Ce que je veux dire, c'est qu'on peut avoir par contre des séquences de violence
17:37 qui conduisent à une forme d'effondrement.
17:39 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, nous payons non pas deux ans, non pas sept ans,
17:44 nous payons quarante ans de lâcheté, de renoncement, de poussière sous le tapis.
17:48 Vous parliez de Gérard Collomb, il y a un instant, Jérôme Béglé.
17:51 Rappelez-vous de son tweet et de sa déclaration en octobre 2022.
17:54 « Je suis heureux de voir qu'Emmanuel Macron prend le sujet de l'insécurité et de l'immigration en main. »
17:59 Cinq ans de perdus. Gérard Collomb.
18:02 Il explique d'ailleurs comme ça sa démission, en tout cas son retrait de Beauvau.
18:06 Il va falloir aller un petit peu plus loin que les déclarations où tout le monde se renvoie la balle.
18:11 Je trouve que ce n'est pas très intéressant.
18:13 Est-ce qu'on est capable de réfléchir et de trouver des politiques qui soient efficaces et opérationnelles ?
18:20 Sinon, c'est de la politique politicienne et je trouve que ça n'a pas d'intérêt.
18:24 Un des sujets, on l'a abordé la semaine dernière avec Pascal Proulx, c'est celui des armes,
18:28 pour les vertiers, des armes blanches, mais aussi des autres armes.
18:31 La législation aujourd'hui, c'est un an de prison et 15 000 euros, j'ai vérifié.
18:36 Le principal suspect, c'était 200 euros d'amende.
18:39 Et qui n'est quasiment jamais appliqué.
18:41 Là, à l'évidence, il y a par exemple une politique pénale à monnaie qui est peut-être un peu plus ferme,
18:47 qui doit être forcément beaucoup plus ferme.
18:49 Le problème, c'est que si je regarde dans les autres pays d'Europe, il n'y a pas de politique pénale
18:56 ou de politique répressive, on va employer le mot, qui est donnée des fruits probants.
19:01 La Belgique, les Pays-Bas sont quasiment devenus, on dit des narco-états.
19:08 C'est-à-dire qu'il y a une puissance de drogue qui monte très haut dans la hiérarchie de l'administration, voire politique.
19:15 Donc en fait, la France ne réussit pas, mais je n'arrive pas à avoir autour de nous le modèle duquel on pourrait s'inspirer.
19:23 La publicité, on revient dans un instant, vous en serez ces lycéens qui ont rencontré Olivier Véran,
19:31 qui était présent et qui a rendu hommage, parce qu'il y a eu un hommage qui a été accordé à Thomas dans son lycée cet après-midi.
19:37 C'est très intéressant là aussi.
19:39 Et ça rejoint peu ou prou les propos d'André, cet habitant.
19:42 On parlera de ces six participants dans le défilé, c'est comme ça qu'il s'est présenté par la FP,
19:48 le défilé de l'ultra-droite.
19:50 C'est 80 participants, six participants.
19:53 Vous pouvez me rappeler le nombre d'émeutiers après Naël ?
19:57 Je ne minimise pas ce qui s'est passé avec l'extrême droite.
20:02 Mais personne ne le minimise, Olivier Tarticol.
20:05 Il y avait combien d'émeutiers ?
20:06 Heureusement qu'il y avait les forces de l'ordre.
20:07 Mais vous savez que pendant les émeutes, ils étaient caillassés dans ce quartier-là.
20:10 Et vous avez entièrement raison.
20:13 Heureusement que les forces de l'ordre étaient là.
20:16 Non, il ne faut pas l'être.
20:17 Mais défilé de l'ultra-droite avec 80 personnes,
20:20 encore une fois, ils étaient combien pendant les émeutes dans toute la France ?
20:24 La publicité.
20:25 On poursuit l'heure des pros et le déplacement d'Olivier Véran,
20:33 le porte-parole du gouvernement à Crépole.
20:36 Et puis ensuite, il s'est rendu à Romand-sur-Isère, dans le lycée de Thomas, pour un hommage.
20:41 Écoutez ces lycéens, puisqu'il y a eu une minute de silence et d'applaudissements
20:46 en hommage à Thomas, 16 ans, qui devait fêter ses 17 ans le 6 décembre prochain.
20:51 Écoutez ces lycéens qui réagissent et qui, là aussi, ne sont pas dupes.
20:55 Déjà, quand on m'a dit que le ministre Olivier Véran venait,
21:03 je pensais qu'il allait prendre la parole.
21:05 Alors que là, en revanche, honnêtement, je ne sais pas du tout pourquoi il était là.
21:09 Il n'a pas pris la parole.
21:11 Je pense qu'il était là pour son image.
21:14 Parce que quand même, quand on vient dans un lycée où un jeune garçon est décédé
21:19 de manière vraiment atroce, je pense que la moindre des choses, c'est qu'il est connu.
21:23 Du coup, les gens parlent de lui.
21:28 Donc je pense qu'un petit discours aurait été le bienvenu.
21:32 Là, en revanche, il n'en a pas fait. Je trouve ça "irrespectueux".
21:40 Il aurait fallu qu'Olivier Véran fasse au moins un petit discours.
21:43 Il est ancien ministre de la Santé.
21:45 Je pense que le minimum des choses, c'est que quand on est ministre,
21:48 on prend la parole sur les choses qui se passent en France.
21:51 On se rend compte que ce qu'on a écouté sur la journée,
21:56 je trouve que c'est le plus marquant pour mesurer la distance,
22:01 la déconnexion totale entre l'ensemble du personnel politique,
22:05 le représentant d'un exécutif et la manière dont ces jeunes disent
22:09 "voilà ce qui ne s'est pas passé".
22:11 Et ça, c'est terrible.
22:12 Ils ont raison, mais vous voulez qu'ils disent quoi, Olivier Véran ?
22:14 Au moins, il doit être en contact, en discussion.
22:18 Mais qu'est-ce que tu veux qu'il réponde ?
22:20 Il ne va pas aller dire la vérité ?
22:22 Je suis d'accord avec Jérôme, il court après la vérité, tous.
22:24 Il ne va pas aller là-bas, moi je ne lui fais même pas le procès.
22:26 Il est du coin, il connaît un peu la situation.
22:28 Et je ne pense pas qu'il soit complètement aux fraises
22:30 sur la question de l'insécurité.
22:31 Mais qu'est-ce que tu veux qu'il aille leur dire ?
22:32 Vous avez raison, ça fait 40 ans qu'on a arrêté de vous protéger,
22:35 ça fait 40 ans qu'il n'y a plus de frontières dans ce pays,
22:37 ça fait 40 ans qu'il n'y a pas de politique pénale,
22:38 ça fait 40 ans qu'il n'y a aucune réponse à la politique.
22:40 - C'est pas une question de l'immigration, là ?
22:43 - Je vais y venir, à la question de l'immigration.
22:45 Parce que moi, je veux bien débattre.
22:47 Philippe et toi, vous avez eu le même réflexe, d'ailleurs, c'est intéressant,
22:49 on voit bien les clivages droite-gauche qui s'opèrent.
22:51 La première chose qui vous vient à l'esprit, c'est de dire "attention à Romain Surizer,
22:53 c'est pas que des gens comme ça".
22:55 Mais personne ne dit l'inverse.
22:57 C'est la première chose qui vient à l'esprit.
22:59 - J'ai réagi au monsieur en colère,
23:01 qui disait "France des cités contre France de Crépole".
23:05 - Mais malheureusement, c'est ce qui s'est passé.
23:08 - Peut-être que vous êtes là-dedans.
23:10 Moi, je ne suis pas là-dedans.
23:12 - Mais tu as tort !
23:14 - Il y a des mecs de cité qui veulent aller planter des blancs, c'est ça qui s'est passé ?
23:17 - En faire le récit, c'est l'installer.
23:19 - Reste dans ton récit, c'est dans ton récit qu'on est depuis 40 ans.
23:23 - Faites des reportages sur la vie dans les cités concernant les travailleurs du Pétrole.
23:27 - Je vous arrête un instant.
23:28 Vous avez raison, moi je rêverais de faire des reportages dans le quartier de la Monnaie.
23:31 - C'est impossible.
23:32 - C'est très compliqué, Olivier.
23:34 - Ah non, non, non, c'est très très compliqué.
23:36 - Si vous voulez faire des reportages sur la vie des habitants des cités populaires,
23:40 vous voulez faire ceux du premier métro du petit matin, ceux du premier bus, de la voiture, et qui partent.
23:46 Souvent les travailleurs dont on a parlé sur la crise sanitaire, ceux qui ne pouvaient pas télétravailler.
23:50 - S'il vous plaît, Olivier, s'il vous plaît, juste un instant.
23:52 - Je ne suis pas là-dedans.
23:54 - C'est bien plus simple d'aller au boulevard Saint-Germain pour faire un reportage de 3 heures
24:01 que d'aller 10 minutes dans le quartier de la Monnaie.
24:03 - Mais est-ce que nous sommes d'accord que l'écrasante proportion de la population de ces quartiers populaires,
24:08 c'est des travailleurs, c'est des gens qui ont peur que la voiture ne démarre pas le matin,
24:12 qui vont faire des travaux souvent contraignants, qui ont été obligés de quitter d'ailleurs les agglos,
24:18 la métropolisation, pour aller vers des endroits où ils pouvaient essayer de vivre mieux.
24:23 - Allez, vas-y, continue.
24:24 - C'est tout. Leur invisibilité dans les débats publics est un problème.
24:27 - Mais continuez à enfoncer des portes ouvertes. Personne ne dit l'inverse.
24:29 - Mais pourquoi vous jugez portes ouvertes ?
24:31 - Personne ne dit l'inverse de ça.
24:32 - Mais quand tout le monde a fait les prénoms à la une.
24:34 - Tout le monde est d'accord.
24:35 - On va s'en sortir.
24:36 - Mais alors pourquoi ? Tu sais pourquoi j'ai fait ça ?
24:38 Parce que le samedi, Elliot a diffusé un témoignage d'un videur de boîte de nuit
24:43 qui racontait ses problèmes d'insécurité.
24:45 Et il avait une phrase qui m'a beaucoup marqué parce que je pense que tous les Français pensent ça.
24:48 Il finissait toutes ses phrases par "c'est toujours les mêmes, c'est toujours les mêmes, c'est toujours les mêmes".
24:52 Alors maintenant, viens m'expliquer. J'ai rien contre les travailleurs, ils sont très courageux.
24:55 Les travailleurs, les gens qui vont dans les péages, etc. J'ai envie de les défendre, moi aussi.
24:58 Mais je vais juste demander de m'expliquer en quoi j'ai tort quand je te dis que
25:01 les gens qui sont dans le trafic de drogue, c'est toujours les mêmes.
25:04 Les gens qui plantent des gens, c'est toujours les mêmes.
25:06 Les délinquants, c'est toujours les mêmes. Les dealers, c'est toujours les mêmes.
25:08 C'est toujours les mêmes. Et ils sont issus de l'immigration.
25:11 Et la question des prénoms, c'est marrant parce que, comme dit Philippe, on le savait tous.
25:14 Sauf qu'en attendant, il fallait que quelqu'un le dise pour qu'on puisse enfin arriver à la conclusion
25:18 qu'en réalité, personne n'a été surpris par cette information.
25:20 Parce que, Olivier, c'est toujours les mêmes. Et c'est cela dont tu ne veux pas parler.
25:24 - Bah si, il faut en parler. Mais bien sûr que si, on en parle.
25:27 - Et vous qui parlez pas des autres.
25:30 - Quand Eliott dit qu'on peut pas aller faire des reportages là-dessus, c'est pas à cause de l'ensemble ?
25:33 - J'ai pas dit qu'on ne pouvait pas. J'ai dit que c'était compliqué de le faire.
25:36 - C'est à cause des gens qui contrôlent le quartier.
25:39 Les gens qui contrôlent le quartier, c'est une minorité violente
25:43 dont je pense qu'elle est, preu ou prou, liée au trafic de drogue,
25:46 et souvent complètement liée, et que c'est ça le cœur du problème.
25:49 - Et que les habitants du quartier de la Monnaie, par exemple,
25:53 la majorité, souffrent de cette situation.
25:55 Et quand vous proposez à un habitant de ce quartier de quitter, d'aller dans le centre-ville,
25:59 il y va du jour au lendemain ?
26:00 - Puisqu'on est dans les non-dits, je pense que le plus gros non-dit en France en ce moment,
26:04 c'est pas tant les Français issus d'immigration qui tapent, frappent, sont un civil,
26:10 c'est l'ampleur du trafic de drogue.
26:12 - Et les armes.
26:14 - Et les armes, mais qui ne sont qu'une conséquence du trafic de drogue,
26:17 parce que pour protéger mon point de deal, mon secteur, mon quartier, mon machin,
26:21 je vais tout faire et je vais avoir des armes.
26:23 Mais ça génère tellement d'argent.
26:25 On a tellement été lâches et conciliants avec les consommateurs,
26:28 pour qu'il y ait une demande, une demande, une demande, une demande, une demande.
26:31 On a tellement été lâches avec eux, qu'on a laissé proliférer un business
26:35 qui est en train de nous dépasser tous.
26:37 - C'est toujours intéressant.
26:38 - On a acheté la peste sociale en l'essai.
26:40 - On a acheté la peste sociale pour de très mauvaises raisons,
26:42 et cette peste sociale est en train de se retourner contre nous.
26:43 Je pense que c'est le plus gros non-dit, et pendant longtemps.
26:46 Et jusqu'à l'affaire Palmade, consommer de la drogue, c'était pas bien,
26:49 mais c'était pas non plus très grave.
26:50 Et il y a eu une espèce de réveil abrupt, difficile et sardine,
26:54 où on s'est dit "c'est ça la drogue".
26:56 - Écoutons la mère de Romain Surizer, c'était hier,
27:02 je ne sais pas si vous avez vu cette séquence.
27:04 Après la mobilisation de ce groupuscule d'ultra-droite,
27:08 le préfet de la Drôme, qu'on n'avait pas entendu de la semaine,
27:11 a décidé de se rendre sur place, de faire un point presse,
27:14 accompagné de la mère.
27:16 Le préfet a donné quelques mots, mais écoutez la mère de Romain Surizer,
27:19 parce qu'elle dit "c'est une colère silencieuse".
27:22 Je veux bien qu'on condamne ces 80 à 100 extrémistes,
27:26 il faut les condamner.
27:28 Mais le vrai problème dans ce quartier-là,
27:30 c'est qu'on a investi 150 millions d'euros depuis 2014,
27:33 et que l'insécurité n'a fait qu'augmenter.
27:36 - Elle a raison.
27:38 - Quand on arrive dans cette situation-là,
27:40 ça traduit bien un ras-le-bol qui dépasse largement les frontières d'un territoire.
27:45 C'est un ras-le-bol aussi, c'est peut-être et très certainement
27:48 l'expression des silencieux.
27:50 - Le Premier ministre a parlé d'ensauvagement,
27:53 j'ai bien entendu le terme,
27:55 donc à l'ensauvagement, il faut des réponses
27:58 qui correspondent à ce niveau de délinquance.
28:01 Un niveau de délinquance aussi, dont on retrouve les racines
28:04 dans la radicalisation, ça c'est un fait,
28:07 que l'on retrouve aussi dans le trafic de drogue,
28:10 et que l'on retrouve aussi dans une forme de montée en puissance
28:14 de l'indélinquance, mais aussi de la violence,
28:17 avec des individus pour lesquels, si on applique des méthodes
28:21 qui sont peut-être recevables sur des gens qui ont un minimum
28:25 d'éducation, ça peut éventuellement marcher,
28:27 mais sur des personnes qui n'en ont absolument pas,
28:30 qui sont, si je reprends les termes du ministre de l'Intérieur,
28:33 sauvage, eh bien il faut d'autres méthodes.
28:38 - On vous propose d'écouter à présent Mathilde Ibanez,
28:40 notre reporter, qui revient sur Romand-sur-Isère,
28:43 une ville de 30 000 habitants, et dont un quartier,
28:46 le quartier de la Monnaie, qui est désormais sous haute sécurité.
28:49 - "Nul ne peut se faire justice en dehors de la loi",
28:52 ce sont les mots du procureur de la République de Valence,
28:55 face aux appels à la violence des ultradroites
28:58 dans le quartier de la Monnaie, où plusieurs suspects
29:00 habiteraient samedi soir. Une centaine de militants
29:03 d'ultradroite venus de plusieurs villes de France
29:06 ont défilé, cagoulé, dans les rues de Romand-sur-Isère,
29:10 en direction du quartier, pour en découdre
29:12 avec les jeunes de la Monnaie.
29:14 Un des militants d'ultradroite a indiqué avoir été séquestré,
29:18 molesté, des images qui ont fait le tour des réseaux sociaux
29:21 et qui ne cessent d'attiser plus les tensions ici.
29:24 Hier, c'est le préfet de Valence qui s'est rendu
29:27 dans le quartier de la Monnaie pour échanger
29:29 avec les habitants, avec les jeunes, qui se disent tous
29:32 très inquiets, très en colère de cette situation,
29:36 de ces stigmatisations. Ils ont peur de cette violence gratuite,
29:40 je cite, car hier encore, une quarantaine de militants
29:43 identitaires se sont rassemblés au centre de Romand-sur-Isère
29:47 avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.
29:51 Beaucoup de personnes, des gens que nous avons rencontrés,
29:54 que ce soit au quartier de la Monnaie ou encore
29:57 à Romand-sur-Isère ou Crépole, ont peur des représailles,
30:01 ont peur des violences, des règlements de comptes
30:04 entre ces deux camps. Ils craignent pour leur sécurité,
30:08 pour leur vie et espèrent vraiment que la situation
30:11 s'apaisera rapidement.
30:13 -Vous imaginez cette angoisse pour les populations ?
30:15 Voilà où on en est aujourd'hui. Maintenant, on a besoin
30:19 de comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là.
30:22 Sauf que ces questions-là, on n'a pas vraiment eu le droit
30:25 de se les poser ces derniers temps.
30:27 -Si, je crois. Les questions, on les pose, mais les réponses,
30:31 elles ne sont jamais satisfaisantes. Elles sont toujours marquées
30:34 du saut, de la lâcheté, de l'incompréhension,
30:37 d'un mort politique un peu hémiplégique.
30:40 Mais les questions, elles sont posées depuis longtemps.
30:43 A aucun moment, quelqu'un n'a posé de diagnostic
30:46 et un médicament, un remède qui soit efficace.
30:49 -La justice, on y vient, puisque six participants ont été condamnés
30:53 à des peines de prison avec mandat de dépôt.
30:56 C'est-à-dire que les six participants de cette mobilisation
31:00 samedi soir, c'est prison, direct.
31:03 Jugés en comparaison immédiate au tribunal de Valence,
31:07 ces hommes sont âgés de 18 à 25 ans, ont également été interdits
31:10 de séjourner dans la Drôme, de détenir une arme pendant 5 ans.
31:13 Ils ont tous été condamnés pour participation à un groupement
31:17 formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations.
31:20 Cinq également ont été condamnés pour violences sur policiers.
31:23 Sur cette question judiciaire, il y a quand même un petit recul
31:28 à prendre. Combien de manifestants, pendant les manifestations
31:31 sauvages, contre la réforme des retraites,
31:34 sont passés directement par la case prison ?
31:37 Combien de Black Bloc, les Black Bourges également,
31:40 sont passés directement par la case prison quand ils sont allés
31:43 taper du policier ? Combien d'émeutiers sont passés directement
31:47 par la case prison lorsqu'ils étaient primo-délinquants ?
31:49 Moi, c'est les trois questions que je peux vous poser.
31:51 Je vous réponds en deux points, je répondrai à la première.
31:52 D'abord, il ne faut pas minimiser et euphémiser ce qui s'est passé
31:56 avec ce défilé, ce rassemblement.
31:58 Est-ce que vous avez l'impression que je le minimise ?
32:00 Non, mais certains le font, quand on dit que ce sont des imbéciles.
32:02 Non, ce ne sont pas des imbéciles, c'est une idéologie.
32:05 C'est du racisme à l'état pur. C'est l'extrême droite.
32:08 On voit certains profils qu'on retrouve sur les réseaux sociaux,
32:12 avec les Croix-Gamée, des éléments du Troisième Reich,
32:17 la division Martel, le GUD, des personnes qui arrivent
32:21 cagoulées, avec des barres de fer.
32:24 Et si les forces de l'ordre ne s'étaient pas interposées,
32:27 on imagine quel aurait été le scénario du pire.
32:30 C'est-à-dire aller dans ce quartier pour une ratonnade,
32:33 disons les choses telles qu'elles sont.
32:35 Donc le fait qu'il y ait des mandats de dépôt
32:37 par rapport à ce type de profil, c'est très bien.
32:39 Mais vous ne répondez pas à ma première question.
32:41 Et il me semble que lors des émeutes,
32:44 la décision judiciaire a été rapide et qu'il y a eu des mandats
32:48 de dépôt pour des personnes aux casiers judiciaires vierges.
32:51 Et sur les manifestations sauvages pendant la réforme des retraites ?
32:54 Lorsqu'il y a eu plus de 1 500...
32:56 Non, pas les manifestations contre les retraites, les Black Blocs.
32:59 Non, les manifestations sauvages quand il y avait plus de 1 500 policiers
33:02 qui ont été blessés.
33:03 J'avais regardé les blogs, j'avais été surpris.
33:05 Pas par les manifestants des retraites.
33:07 Les comparutions immédiates, c'était quand même soldé
33:13 par des décisions que j'avais trouvées assez sévères.
33:16 Je ne peux pas vous dire si c'est...
33:18 Oui, oui.
33:19 C'est totalement indécis. J'en sais rien.
33:22 Mais tu penses qu'on aurait fait le...
33:24 La comparution immédiate, quand même,
33:26 c'est une prémisse que vous n'allez pas ressortir
33:29 entre que j'y ai bougé quand même.
33:31 La comparution immédiate, ça veut dire qu'il y a des preuves tangibles
33:34 et donc qu'il peut y avoir des condamnations très fortes.
33:36 C'est très bien comme ça.
33:37 Ce serait intéressant d'avoir les avocats de ces personnes
33:41 qui sont condamnées pour connaître un peu plus le profil
33:43 de ces personnes qui sont venues
33:45 et qui ont participé à cette mobilisation.
33:50 On va venir maintenant sur la partie politique
33:53 parce que c'est très intéressant aussi ce qui s'est passé.
33:55 Le risque d'embrasement, il est aussi alimenté par les politiques.
33:59 Moi, j'ai besoin que vous me décryptiez le message de Jean-Luc Mélenchon hier.
34:03 À Romand-sur-Isère, un seuil est franchi,
34:06 une milice recrutée dans toute la France
34:08 est venue agresser les habitants d'un quartier populaire.
34:11 Et puis il y a cette phrase,
34:12 "magnifique autoprotection de la population".
34:16 Son sang-froid doit faire école
34:18 car les agressions racistes par l'extrême droite se multiplient.
34:20 Magnifique autoprotection de la population.
34:23 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
34:24 Il a du mal à dire du bien de la police.
34:26 Qu'est-ce qu'il veut dire l'autoprotection ?
34:28 Je ne vois pas.
34:29 Je vais vous dire pourquoi il y a eu une magnifique autoprotection.
34:33 Ce qui s'est passé à Romand-sur-Isère,
34:35 c'est que quand il y a eu ces 80 à 100 individus
34:37 qui étaient dans le quartier de la Monet,
34:39 il y en a un qui a été attrapé par des gens du quartier
34:43 qui s'est fait tabasser, qui est grièvement blessé.
34:46 C'est d'ailleurs le seul blessé du quartier.
34:48 D'ailleurs, je constate que si on a pu voir sur les médias
34:53 toutes les images des défilés de l'ultra-droite,
34:56 je n'ai pas vu une image dans les médias
34:59 de cet individu qui a été lynché.
35:01 On a des images ?
35:03 Sur les réseaux sociaux.
35:04 Oui, bien sûr, elles sont.
35:05 Mais bon.
35:06 Donc, qu'est-ce que ça veut dire "magnifique autoprotection de la population" ?
35:10 C'est la continuité du clientélisme le plus infect
35:14 dans une situation qui mériterait un tout petit peu de hauteur de vue.
35:18 Factuellement, la population a été protégée par la police.
35:20 Voilà, c'est ça.
35:21 C'est évident, il devient intermoral.
35:23 C'est vrai qu'Eliott a raison.
35:24 Il est en train de légitimer un lynchage et il le trouve magnifique.
35:27 Et donc Mélenchon continue à être un fer.
35:30 Mélenchon fait du Mélenchon.
35:32 C'est abject.
35:33 Je continue de dire que je ne vois pas le bénéfice politique qui peut en sortir.
35:38 On voit même la perte.
35:39 Sondage après sondage, il recule.
35:41 Il les baisse partout.
35:42 Et il n'est même plus dans un sondage des Échos
35:44 que j'ai vu la semaine dernière, leader de la gauche,
35:46 pour un sondage pour les prochaines européennes.
35:50 Donc j'avais un doute sur l'efficacité de sa politique,
35:54 de ses dérives, je vais prendre le mot.
35:57 C'est une catastrophe.
35:58 Il y a encore quel mois ?
36:00 C'est la personnalité politique la plus rejetée
36:03 de toutes les personnalités politiques françaises.
36:05 Je pense qu'il se fait fausse route.
36:06 Pourtant, elles sont bien rejetées.
36:07 En tous les cas, il y a eu une passe d'armes sur les réseaux sociaux avec Éric Ciotti.
36:13 Jean-Luc Mélenchon qui interpelle Éric Ciotti.
36:15 Éric Ciotti, président LR, refuse de condamner l'agression de l'extrême droite
36:18 en bande à armée contre un quartier populaire.
36:20 Cette ambiguïté avec le racisme encourage les pires débordements de violences.
36:24 Ce refus est une apologie par les bandes armées racistes.
36:27 On voit de mieux en mieux où est le problème dans notre République.
36:30 Réponse d'Éric Ciotti, M. Mélenchon, le danger pour la République, c'est vous.
36:36 Depuis des années, vous combattez la France éternelle.
36:38 Ma France, c'est celle de Thomas.
36:39 Vous préférez ses bourreaux, mais vous me trouverez toujours sur votre chemin.
36:43 Et la réponse, enfin, de Jean-Luc Mélenchon, M. Ciotti,
36:46 je vous ai toujours écouté avec attention et j'ai apprécié votre capacité à assumer vos convictions.
36:51 La démocratie vit par la déférence de nos propositions,
36:53 mais vient toujours le moment où la singularité républicaine de la France nous fait devoir.
36:59 Voilà pour cet échange.
37:01 Et puis Antoine Léaument qui a...
37:03 Moi, je peux essayer de vous décrypter Ciotti.
37:05 Non, mais il a comparé Ciotti à Pétain.
37:07 Oui, bon, ça, on a l'habitude.
37:09 Moi, je pense que Ciotti a raison de ne pas condamner, pour une raison.
37:11 Déjà, il n'y a pas d'agression.
37:12 C'est-à-dire que le seul blessé hors force de l'ordre, c'est un mec d'extrême droite.
37:15 C'est pas rien hors force de l'ordre.
37:17 Non, mais j'entends bien.
37:18 Des policiers ont été blessés.
37:20 C'est ce que je viens de vous dire.
37:21 Ah oui, pardon.
37:22 Hors force de l'ordre, c'est un agresseur et non pas quelqu'un de la cité qui n'aurait rien demandé à personne.
37:27 Premièrement, donc il n'y a pas d'agression.
37:29 Donc, il a raison de ne pas condamner.
37:30 Et deuxièmement, surtout, pourquoi il a raison de le faire ?
37:32 Parce qu'il refuse, et je pense qu'il a raison,
37:34 il refuse le récit médiatique qui nous est imposé par Mélenchon,
37:36 mais aussi par une partie des médias,
37:38 qui veulent nous expliquer qu'en réalité, il y a eu un mort à Crépole,
37:41 puis après il y a eu une agression d'extrême droite,
37:43 et que tout ça est équivalent.
37:44 Ça n'est pas équivalent.
37:45 Vous pouvez condamner et dire qu'il n'y a pas d'équivalence entre ce qui s'est passé à Crépole...
37:49 Non, ça ne marche pas comme ça.
37:50 Ben pourquoi ?
37:51 Parce que ça ne marche pas comme ça.
37:52 Non, quand vous commencez à accepter...
37:53 Parce que ça, c'est de la faute du monde.
37:54 Quand vous mettez le doigt dans l'engrenage d'accepter le récit de quelqu'un en face,
37:57 vous lui donnez raison sur une partie, c'est ça.
37:59 Mais personne n'accepte le récit.
38:00 Je ne suis pas d'accord.
38:01 C'est malin comme argument, et c'est audible.
38:05 Je veux rester sur mon récit, sur ma doctrine politique,
38:11 et je ne laisserai pas une once de terrain à l'autre.
38:15 Et après tout, ce n'est pas plus irrecevable que le reste.
38:17 Mais attention, de notre capacité, que ce soit dans le monde médiatique ou politique,
38:20 à ne pas être hémiplégique tout en donnant la hiérarchie des choses,
38:24 il faut tenir ça.
38:26 Et toujours.
38:27 Que Siot dit, son niveau de responsabilité, ne le fasse pas, c'est inquiétant.
38:31 Tout est question de hiérarchie, justement.
38:33 On peut le faire.
38:34 Non, mais Siot dit qu'il connaît par cœur la manière dont s'organisent les choses,
38:38 et dont s'organise le récit médiatique,
38:39 et il sait très bien que la hiérarchie ne sera jamais à son avantage.
38:41 Donc, pour vous, Geoffroy Lejeune, on ne peut pas condamner très clairement,
38:47 très fortement, Crépole, ce qui s'est passé,
38:51 tout en ayant une préoccupation vis-à-vis du défilé d'extrême droite.
38:55 Je te dis juste que Siot dit...
38:57 On peut dire les deux.
38:58 Par ailleurs, en plus, il n'y a pas eu d'agression.
38:59 Il y a eu une tentative d'agression.
39:01 C'est très compliqué.
39:02 Vous dites en une phrase "c'est condamnable", "c'est anormal",
39:07 "ça n'a aucun intérêt et il faut que justice soit faite dans ces cas-là",
39:13 mais la priorité des priorités, c'est que faire pour qu'il n'y ait pas un nouveau Thomas dans une semaine.
39:19 Et c'est la responsabilité des politiques qui se cache depuis 10, 15 ou 20 ans.
39:24 Voilà. En une phrase, vous avez réglé la situation.
39:27 En revanche, il y en a un autre.
39:28 Ce n'est pas la même chose.
39:29 S'il vous plaît.
39:30 Oui, mais est-ce qu'on peut...
39:32 Il nous reste tellement vite.
39:34 Je trouve qu'il n'a pas...
39:36 Vous l'avez dit ?
39:37 Oui.
39:38 Vous avez raison.
39:39 En revanche, il y en a un.
39:40 Et là, je vous donne la parole, Jérôme, parce que je ne sais pas...
39:42 Vous allez essayer.
39:43 Sur l'échelle de la malhonnêteté, c'est à vous de me dire où est-ce qu'on se situe.
39:47 Et je vous parle de Fabien Roussel.
39:50 Fabien Roussel qui est venu des dizaines de fois ici, bien évidemment,
39:53 qui a toujours été le bienvenu comme tout responsable politique.
39:56 Fabien Roussel qui était bien content quand les médias, à juste titre d'ailleurs,
40:02 ont pu relayer quand il a été comparé à un collabo en disant que c'était un scandale.
40:08 Fabien Roussel, n'oublions pas, qui était le premier à taper dans la main de Jean-Luc Mélenchon
40:12 pour que le Parti communiste récupère des sièges aux législatives.
40:15 Fabien Roussel, cet après-midi, nous explique, ce matin, pardon, sur France Inter, bien évidemment,
40:20 que la montée de l'extrême droite, la montée de la haine, c'est notre groupe.
40:26 C'est le journal du dimanche, cher Geoffroy.
40:29 C'est le JDD, c'est Europe 1 et c'est CNews.
40:32 Voilà le problème pour Fabien Roussel.
40:34 C'est toute l'instrumentalisation politique que je dénonce.
40:38 Je l'ai vu arriver. Je l'ai vu arriver d'abord par les médias de Bolloré, je le dis, CNews, Europe 1, le JDD, ce dimanche.
40:46 Je vois comment ils ont fait de ce sujet un sujet d'actualité pour le mettre en une des médias
40:53 et pour faire en sorte que l'extrême droite, derrière, dans la foulée, Marine Le Pen, Bardella, Marion Maréchal, Le Pen, Zemmour et compagnie
41:01 ont tweeté toutes les heures pour imposer ce sujet dans l'actualité.
41:05 C'est ce climat de haine que je vois s'étendre dans mon pays aujourd'hui et qui m'inquiète.
41:14 Et c'est pour ça que j'alerte. J'alerte chacun justement à mesurer les propos qui peuvent être tenus dans ces médias.
41:21 Quand je vois, quand j'entendais hier à la télévision sur Europe 1, découvrir dans le JDD les noms de ceux qui ont commis ces crimes atroces
41:31 et la liste des noms en une, c'est un appel à faire vengeance soi-même. C'est un recul terrible de notre civilisation.
41:47 Ce sont des propos qui sont diffamants. C'est une cible qu'il met sur le dos de rédactions et de journalistes.
41:52 Fabien Roussel, qui était beaucoup moins prolixe quand c'était pour savoir où placer Staline en camarade ou pas camarade, a des élèves.
42:00 Franchement, quand je vois ça, je ne sais pas où me mettre.
42:03 Ce qui est très intéressant, c'est qu'il est outré par la liste des noms. C'est quoi le problème ?
42:08 C'est que les agresseurs soient d'origine immigrée ? C'est un problème avec le réel. On n'a fait que dire une réalité et il a un problème avec ça.
42:19 C'est encore possible de pouvoir contester le journal.
42:22 C'est l'argument que je conteste, il n'a pas le droit d'être d'accord.
42:26 Le plus important, c'est ce qu'il dit au début.
42:29 Deuxièmement, c'est ce que j'allais dire. On a fait de ce sujet un sujet.
42:32 Non, désolé, l'insécurité, les coups de couteau, 120 par jour, c'est un problème pour tous les Français.
42:37 C'est lunaire de ne pas le voir.
42:39 Ça me rappelle la fameuse profanation du cimetière de Carpentras.
42:44 On avait dit que c'était des antisémites, des racistes, qui que quoi.
42:48 Après, ça a tourné sur des fils de famille.
42:51 Alors là, tout le monde s'est dit "Ouh là là, j'ai perdu mes repères".
42:54 Donc à partir du moment où de temps en temps, on accepte de dire que l'auteur des méfaits,
43:00 appelons ça comme ça, s'appelle Jean-Pierre, Eliott, Olivier, Geoffroy, Philippe, Jérôme,
43:06 on a le droit de dire quand, pour ces mêmes méfaits, ils ont d'autres prénoms que ça.
43:10 Donc moi, ça ne m'a pas choqué, surtout pas quand c'était en une du journal du dimanche.
43:15 Je ne comprends pas cette fausse colère de Fabien Roussel.
43:19 Je pense qu'elle est purement à destination de ses camarades, qu'il ne pense pas un mot de ce qu'il dit
43:25 et qu'il le fait simplement pour rassembler autour de lui.
43:27 Là où il y a un hiatus, c'est que ce n'est pas la personnalité à gauche qui est le plus dans l'évitement
43:32 et le déni des problèmes d'insécurité.
43:35 C'est pour ça que c'est étonnant qu'il y a un diable plus inalterne que je ne comprends pas.
43:37 C'est quelque chose qu'il traite et en plus, à l'échelle de sa circonscription, c'est quelque chose qu'il vit.
43:40 Il a d'ailleurs dit, mardi dernier, sur la matinale d'Europe 1 et de CNews,
43:44 là où je ne partage pas la manière dont il a pris les choses,
43:48 c'est que CNews, on peut contester ou pas aimer apprécier des choix de rédaction,
43:54 mais n'est pas à l'origine de Crépol.
43:56 Par contre, le fait qu'on puisse après souhaiter un débat médiatique et politique
44:02 qui nous permette d'apporter des réponses fortes à Crépol, ça c'est un autre sujet.
44:07 Mais qu'est-ce qu'il veut en fait, monsieur Roussel ?
44:09 C'est quand il y a un drame comme ça, on ne dit rien ? On ne le relaie pas ?
44:12 On ne vous invite pas sur le plateau pour essayer de comprendre ce qui s'est passé ?
44:15 Il nous a dit qu'il y a un fait d'actualité.
44:18 Non, non, non.
44:19 Il nous a dit qu'on en a fait un fait d'actualité.
44:22 D'accord ?
44:23 Vous croyez quoi, monsieur Roussel, que quand on entend que Thomas, 16 ans,
44:26 est tué à coups de couteau, on applaudit en se disant "Génial, on va pouvoir s'amuser" ?
44:30 On a connu Fabien Roussel mieux inspiré.
44:33 Un peu de respect, franchement.
44:34 Je le répète dans ce contexte.
44:35 Vous le retrouverez peut-être.
44:36 Non, dans ce contexte aussi violent et aussi lourd, c'est une cible qui nous met sur le toit.
44:41 Mais j'ajoute que c'est toujours une erreur de penser, quel que soit le fait,
44:44 que ce soit des faits d'insécurité ou des faits sociaux,
44:48 c'est toujours une erreur de penser que ce sont les médias qui créent quelque chose.
44:53 Il a l'expérience sur 30 ans, le monde…
44:55 Non, mais en espérant que les médias, comme tu l'as dit tout à l'heure,
44:58 nous permettent d'aller vers quelle réponse, quelle priorité, comment, à quel rythme, avec quel moyen ?
45:03 Mais il le fait sur France Inter, comme d'habitude.
45:06 Ce qui est intéressant, c'est que Léa Salamé lui répond.
45:08 Qu'est-ce que ça veut dire ?
45:09 Ça veut dire qu'il ne fallait pas en parler et là, on le sent mal à l'aise.
45:12 Mais passons, ce n'est pas bien grave.
45:14 Le plus important, et c'est pour ça que j'ai commencé l'émission en vous disant,
45:17 si une nouvelle information arrive sur la libération des otages, je vous la donne.
45:22 Depuis quelques jours, je n'ose même pas me mettre à la place de ces familles
45:28 qui sont dans l'angoisse permanente, qui vivent un enfer depuis le 7 octobre
45:32 et donc à des suppositions sans confirmation.
45:35 Je trouve ça trop dur de traiter ce sujet-là.
45:38 Parce que je m'imagine les téléspectateurs qui ont des proches qui sont aujourd'hui pris en otage
45:43 et qui sont tremblants en se disant peut-être qu'ils vont m'apporter quelque chose.
45:46 Et si je vous dis, il y aurait trois otages français qui vont être libérés,
45:51 alors que ce n'est pas trois, je m'en voudrais.
45:53 Donc je ne préfère pas vous donner des informations.
45:56 On a quasi conviction qu'il y en aura un, mais le reste on n'en sait rien.
46:00 Jérôme, c'est…
46:01 Parce que là, une liste est sortie et on met…
46:04 Je le sais, Jérôme.
46:05 J'entends complètement… Mais évidemment, j'ai cette information.
46:08 Mais je me mets à la place des familles.
46:10 Bien sûr.
46:11 Moi, je n'arrive pas à dire cela.
46:13 Donc en revanche, ce que je peux vous dire, c'est que la trêve,
46:16 qui devait durer quatre jours, est prolongée.
46:18 Donc on voit le sujet d'Augustin Donat Dieu et ensuite on en parle.
46:21 Des sourires, des larmes,
46:28 mais à chaque fois, ce besoin irrépressible de s'enlacer
46:32 comme pour réaliser la fin du cauchemar.
46:35 Ces anciens otages du Hamas sont arrivés quelques heures plus tôt
46:38 par la terre ou par les airs.
46:40 Ils ont été rapidement pris en charge par les médecins.
46:43 L'état physique des enfants et des mères qui sont arrivés est maintenant stable.
46:48 Ils font l'objet d'une évaluation médicale et émotionnelle
46:54 par les médecins et les psychologues de l'hôpital.
46:56 Ils se trouvent dans un complexe privé et spécialisé.
46:59 Sur la seule journée d'hier, 17 personnes ont été extraites
47:02 des mains des terroristes, ce qui porte à 63 le nombre d'otages libérés
47:06 sur les quelques 240 séquestrés à Gaza.
47:09 Pour Israël, ce n'est pas assez.
47:11 Le gouvernement se dit prêt à poursuivre la trêve,
47:14 mais avec une contrepartie.
47:16 Le Hamas a été informé que l'option d'une prolongation est ouverte.
47:22 Nous voulons accueillir 50 otages supplémentaires.
47:25 Après ce soir, afin de ramener tout le monde à la maison.
47:28 Le dispositif reste en place pour la libération d'autres otages
47:31 après le groupe d'aujourd'hui, en prévoyant un jour de pause
47:34 supplémentaire pour chaque dizaine d'otages libérés.
47:37 Une demande visiblement entendue par le Hamas,
47:44 qui ce soir accepte une prolongation de la trêve de deux jours supplémentaires.
47:48 L'état du Qatar annonce que dans le cadre de la médiation
47:51 en cours, un accord a été conclu pour prolonger la trêve humanitaire
47:54 de deux jours dans la bande de Gaza.
47:57 L'organisation terroriste a annoncé avoir établi
48:00 une nouvelle liste d'otages à libérer dans les prochaines heures.
48:03 Ces derniers jours, et on espère qu'on va voir ces images
48:06 dans les prochaines heures se répéter,
48:09 j'imagine que vous les avez déjà vues,
48:12 c'est les retrouvailles entre les otages et leurs proches,
48:15 ces retrouvailles qui sont en cours.
48:18 Regardez.
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