L’animateur passionné d’Histoire songe à faire moins d’émissions de télé pour jouer davantage la comédie, notamment au théâtre
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00:00 Bonjour Stéphane Bern ! Bonjour à tous ! C'est une nouvelle collection qu'a décidé d'installer
00:04 France Télé après le succès du pilote l'année dernière, 4 millions et demi de téléspectateurs.
00:09 Honnêtement, vous pensez que c'est pour la série qu'on est venu ou pour Stéphane Bern ?
00:12 J'espère que c'est pour la série parce que moi je fais mes classes, je fais mes gammes,
00:17 ça devait être le cinquième téléfilm dans lequel j'avais un rôle important.
00:20 Mais je pense que Antoine Belfont est un personnage très intéressant parce que c'est
00:25 la première fois où un avocat s'entoure d'une équipe de jeunes stagiaires parce
00:31 qu'il est professeur et donc il y a l'idée au cœur de cette série de la transmission
00:36 qui pour moi est essentielle dans la vie d'ailleurs.
00:38 C'est ce qu'on transmet aux jeunes générations et c'est bien d'être confronté, alors
00:42 c'est un professeur qui a une cinquantaine d'années, ils m'ont rajeuni c'est très
00:45 gentil, et entouré de jeunes étudiants, stagiaires qui sont, la méthode Belfont c'est
00:50 l'immersion dans l'enquête et dans les lieux où le crime s'est produit.
00:56 Et donc ce que j'aime c'est qu'il ne me ménage pas, c'est-à-dire qu'il y a
01:01 ce jeu avec ces jeunes comédiens qui sont là en train de me brocarder en permanence
01:06 et je crois que j'aime ça.
01:07 C'est peut-être de mes années de radio aussi, j'ai aimé qu'on se moque de moi.
01:12 Alors aujourd'hui Belfont est avocat mais il était avant procureur de la République.
01:16 Il a commis une erreur judiciaire, on peut le rappeler, cette erreur judiciaire l'a
01:20 transformé, il ne supporte pas l'injustice et donc, je ne savais pas mais je l'ai
01:25 appris grâce à cette série, comme quoi, on peut passer de magistrat à avocat, il
01:30 suffit de passer le concours, c'est à la fin du premier épisode où j'ai passé
01:33 le concours, je suis devenu avocat et maintenant j'essaye de résoudre toutes sortes d'enquêtes
01:39 qui me sont amenées, là en l'occurrence la première fois c'était la famille,
01:43 maintenant c'est un stagiaire qui m'amène le cas d'une jeune femme qui accuse son professeur
01:51 de l'avoir agressée sexuellement.
01:53 Et moi je rappelle qu'on doit toujours écouter la parole de l'agressé parce que les autres,
02:01 les jeunes sont enthousiastes, un peu fougueux que moi, j'essaye de mettre un peu de sagesse
02:07 dans tout ça mais ce qui est important c'est qu'on est ancré dans une réalité.
02:11 La réalité c'est oui, il y a des accusations d'agression sexuelle, il y en a qui sont
02:15 avérées, là en l'occurrence le coupable n'est pas celui qu'on croit.
02:19 Ne dites pas plus Stéphane parce que sinon ça n'a aucun intérêt de la regarder ce soir.
02:24 Je vais divulgacher la fin.
02:26 On vous imagine un petit peu comme Belfont, c'est-à-dire bienveillant, gentil, poli,
02:32 vous n'avez pas envie de jouer quelqu'un à l'opposé de ce que vous êtes ?
02:35 J'aimerais un jour peut-être.
02:36 Mais l'idée d'Anne Holmes, la directrice de la fiction de France Télévisions, c'est
02:42 de me faire gravir les échelons marche par marche plutôt que de me griller tout de suite.
02:46 On a commencé avec Meurtre en Lorraine qui avait très bien marché, puis Pour l'honneur
02:50 d'un fils où je jouais encore un commandant d'une base aérienne, puis ensuite Belfont,
02:56 L'art du crime avec nos amis qui, j'adore cette série aussi.
03:01 Et donc là on veut installer quelque chose.
03:04 Et enfin, les scénaristes, les jeunes femmes qui écrivent, travaillent pour augmenter
03:10 la difficulté.
03:11 J'aimerais un jour jouer un salaud, peut-être même un jour faire des rôles en costume,
03:16 mais là c'est trop proche des émissions d'histoire.
03:18 Si c'est pour retrouver, il ne faut pas que les gens imaginent que c'est Stéphane
03:22 Bern qui joue.
03:23 C'est un beau fond.
03:24 En revanche, ce qu'il y a de moi, c'est que j'ai toujours voulu être avocat.
03:27 C'est assez incroyable parce que quand j'avais 15 ans, j'allais dans les tribunaux de
03:33 grandes instances, notamment à Paris au Palais de Justice, je voulais être avocat.
03:36 Je ne supporte pas l'injustice.
03:38 C'est quelque chose que j'ai au fond de moi.
03:39 Ça me met vraiment en colère.
03:41 C'est l'un des seuls sujets qui me met vraiment en colère, c'est l'injustice
03:45 dont sont victimes les gens.
03:46 Mais ça veut dire que ce rôle a été écrit pour vous ?
03:48 Exactement.
03:49 Ah oui ?
03:50 Exactement.
03:51 Et je voulais absolument… Moi je n'ai rien demandé.
03:53 Il se trouve que c'est les producteurs, puis la chaîne, puis les scénaristes qui
03:55 se sont mis d'accord en disant, quel personnel ? Oui, j'adore jouer les avocats parce que
04:01 je mets toujours tout en question également.
04:03 C'est-à-dire que les gens, la police ou la gendarmerie, là en l'occurrence avec
04:07 Anne Caillon qui est une merveilleuse partenaire de jeu, est persuadée d'une vérité.
04:12 C'est trop simple d'avoir un coupable qui tombe sous la main.
04:15 Et moi je mets toujours en doute les vérités établies.
04:18 Et ça c'est ma nature aussi.
04:20 Je ne dis pas que je conteste tout, mais je suis assez…
04:23 Dans le doute ?
04:25 Je suis dans le doute.
04:26 Le doute nous fait avancer.
04:28 Deux nouveaux épisodes sont déjà tournés, ça veut dire qu'il y aura deux diffusions
04:32 par an.
04:33 C'est le maximum que votre emploi du temps le permette ?
04:36 Non, moi je pourrais en faire plus parce qu'il va bien falloir à un moment lâcher
04:39 des choses pour faire de la fiction.
04:41 Passer la seconde ?
04:42 Passer la seconde, comme vous dites.
04:43 Je l'ai déjà passé parce que là j'ai tourné en deux mois, j'ai tourné deux
04:47 épisodes et j'ai adoré faire ça avec Claire Nebout qui est une formidable comédienne,
04:52 un autre avec Bruno Solow qui est un garçon que j'aime en plus dans la vie.
04:55 Ça, ça a été formidable.
04:58 Ce sera pour 2024, mais pourquoi pas en faire trois ?
05:00 Ça va dépendre de France Télévisions.
05:02 On sent que vous avez envie de devenir vraiment comédien Stéphane Bernin.
05:05 Oui, c'était un rêve que j'ai depuis toujours.
05:07 J'ai joué au théâtre pendant des années, personne ne l'a vu parce qu'évidemment
05:10 en une soirée à la télévision, il y a plus de gens que sur une année au théâtre.
05:15 Mais je ne dis pas que je ne referai pas du théâtre aussi.
05:18 On me fait des propositions très intéressantes, de pièces un peu plus compliquées, un peu
05:21 plus difficiles.
05:22 Je vais chercher des choses en moi dont j'ignorais peut-être l'existence.
05:28 Je travaille aussi beaucoup la comédie.
05:29 C'est-à-dire que pendant l'année, je fais des cours de rattrapage de la comédie.
05:36 Il y a deux femmes qui m'ont aidé à passer le pass, à franchir ce pass.
05:43 C'est Linn Renaud qui m'a dit « au fond, la seule limite qui peut t'arrêter, c'est
05:48 celle que tu te mets toi-même ». Et puis Virginie Fira qui a quelques années, on avait
05:52 une séance de photos, elle me dit « moi je rêve d'être comédienne ». Je lui dis
05:55 « mais moi aussi je rêve ». Elle me dit « mais fonce ! ». Mais je lui dis « je
05:58 ne peux pas, les émissions marchent ». Je ne vais pas attendre que les émissions arrêtent
06:01 de marcher.
06:02 Je vais essayer de faire une transition en douceur, peut-être un peu moins…
06:06 Donc là on est dans une transition, vous comptez bientôt arrêter la télé ?
06:09 Pas arrêter la télé, mais peut-être ne faire que quelques émissions patrimoniales.
06:15 Il y a des choses auxquelles je suis attaché, Secrets d'Histoire, Laissez-vous guider
06:18 avec Laurent Deutsch, mais aussi Le village préféré, Le monument préféré, et puis
06:22 le 14 juillet, le 31 décembre.
06:24 Ça fait beaucoup de choses, vous ne voulez rien lâcher Stéphane Berthier ?
06:26 Ça fait au maximum 10 primes.
06:28 Vous savez, les autres en font bien plus.
06:31 Tourner pendant deux ou trois mois par an la fiction, c'est quelque chose qui vraiment
06:38 me prend maintenant.
06:39 Je sens que j'ai trouvé ma voie.
06:41 Il serait temps, c'est la dernière partie de ma carrière professionnelle, il serait
06:45 temps que je trouve.
06:46 Mais c'est bien, vous savez explorer des univers, des horizons que vous n'avez pas
06:50 encore explorés.
06:51 Pour l'instant, vous êtes encore le monsieur tête couronnée de la télévision.
06:56 Un peu moins qu'avant.
06:57 Vous savez, il n'y a plus tellement de funérailles ou de couronnements, donc on
07:01 voit un peu moins là-dedans.
07:02 Il y a des mariages.
07:03 Avant vous, c'était Léon Zitrone, mais est-ce que vous voyez votre successeur ?
07:07 Il y en a quelques-uns, j'en vois quelques-uns qui s'avancent, oui.
07:12 Il y a de la place pour tout le monde.
07:14 Je n'ai jamais eu peur de la jeune génération qui monte.
07:18 Et j'en vois quelques-uns qui se débrouillent plutôt bien.
07:21 Qui ?
07:22 Thomas Pernette, par exemple, je le vois un petit peu.
07:25 Je trouve qu'il fait ça bien.
07:28 Non, non, mais… Et puis il est créé.
07:30 C'est-à-dire qu'il est sur plusieurs médias à la fois.
07:33 Il faut, je pense qu'il faut garder cette curiosité et puis surtout avoir un peu d'humour
07:37 et un peu de recul sur ces sujets.
07:39 Il ne faut pas être premier degré, sinon on tombe vite dans le ridicule.
07:43 Je ne peux pas m'empêcher de vous poser une question sur la dernière saison de The
07:46 Crown.
07:47 Vous l'avez regardée ?
07:48 Je l'ai regardée.
07:49 Alors, qu'est-ce que vous en pensez ?
07:50 Écoutez, je trouve que c'est très bien filmé, c'est très bien joué.
07:52 Le scénario est incroyable.
07:54 C'est addictif, évidemment.
07:56 Cette dernière saison, c'est la mort de Diana.
07:58 La mort de Diana.
07:59 Il se trouve que j'ai vécu ces moments-là.
08:01 Et donc, j'ai très peu de recul avec la vérité.
08:08 Je trouve qu'on distord beaucoup la vérité.
08:10 C'est-à-dire qu'il y a une distorsion trop importante par rapport aux autres épisodes,
08:16 si vous voulez, des autres saisons, qui étaient beaucoup plus éloignées de moi.
08:19 J'ai bien vu quelques erreurs, évidemment.
08:22 Mais là, je trouve que c'est… Je ne sais pas, c'est peut-être la vérité, mais
08:27 le faire de Mohamed Al-Fayed, l'instigateur de la relation entre Didier Al-Fayed et Diana,
08:34 c'est aller un peu loin.
08:35 Le fait qu'il ait payé le paparazzi pour dénoncer cette histoire d'amour.
08:41 La reine est montrée de façon tout à fait caricaturale dans ses relations avec Diana,
08:46 parce qu'on a découvert depuis les lettres qu'elle lui envoyait, qui étaient pleines
08:50 de compassion, au contraire, et d'affection.
08:52 On la trouvait très froide à ce moment-là.
08:54 On la trouvait froide.
08:55 Je trouve que l'explication n'est pas celle que Tony Blair nous a donnée pendant
08:59 des années.
09:00 C'est que la reine voulait être la mère de la nation et que donc elle ne pouvait pas
09:05 être en deuil, parce que la nation, en tant que symbole, ne peut pas être en deuil.
09:08 En tant que symbole national.
09:12 Elle a voulu protéger ses petits-fils, ça s'est bien dit dans la série.
09:15 Maintenant, on montre qu'elle va à contre-cœur céder à la pression populaire.
09:20 Et céder à son fils Charles.
09:22 Oui, oui.
09:23 Il est réhabilité quand même dans cette dernière saison.
09:25 Il est réhabilité d'une certaine manière, oui absolument.
09:27 Et puis on voit la vérité de ce point de vue, c'est que c'est un homme qui a pleuré
09:31 son ex-femme et qui est allé rechercher le corps…
09:34 Oui, ça c'est vrai.
09:35 C'est vrai, parce que tous les témoins à l'hôpital à Paris le racontent en disant
09:39 que c'était un homme effondré.
09:40 Et voilà, on l'a beaucoup critiqué depuis, je sais qu'on l'a beaucoup insulté, mais
09:46 franchement, dans les divorces, d'abord les torts sont souvent partagés, et puis
09:51 de voir un homme qui va chercher le corps de son ex-femme et qu'il a pleuré autant,
09:56 et ce n'était pas des larmes de regret ou de…
09:59 Je crois qu'il était sincèrement éprouvé.
10:02 Et puisqu'on parle de la famille royale, je signale la sorte il y a quelques jours
10:05 de votre livre "Les secrets du château de Windsor" aux éditions Plon, il y a plein
10:09 d'anecdotes sur ce palais, vous pouvez nous en donner une, là, vite fait ?
10:13 Il y a une chose qui m'amuse, c'est que, vous savez, on va parler des Jeux olympiques
10:16 en 2024, et bien la distance du marathon a été modifiée pour que ça arrive justement
10:25 au pied de la loge royale au château de Windsor.
10:28 C'est-à-dire que depuis 1928, il y a la même distance pour le marathon.
10:32 Il se trouve que ce n'est pas seulement le plus grand château habité au monde, ce
10:36 n'est pas seulement un musée, parce qu'il y a des Turner, des Léonard de Vinci, des
10:41 Gainsbourg, c'est incroyable ce qu'on visite.
10:44 C'est aussi une maison de réception et puis une maison de famille, puisque c'est
10:49 la résidence de week-end de la famille royale.
10:51 Ça devrait se retrouver sous le sapin de Noël, comme on dit, c'est ce que je vous
10:54 souhaite en tout cas.
10:55 Merci d'être venu nous voir Stéphane Bard.
10:56 Merci, c'est toujours un plaisir de parler avec vous.
10:58 À très bientôt.