Le journaliste de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur incarne un magazine dédié aux anonymes qui se mobilisent pour sauver les richesses patrimoniales de leurs régions.
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00:00 Votre invité média, Céline Baydarcourt, est une nouvelle incarnation de France 3, peut-être le nouveau Stéphane Bern, pourquoi pas.
00:06 Il présente le magazine "Les héros du patrimoine", dont le deuxième numéro est diffusé ce soir.
00:11 Bonjour Adrien Gavadji. C'est vrai que dès qu'on parle de patrimoine sur France Télé, on pense à Stéphane Bern, qu'il défend depuis si longtemps.
00:17 Vous vous sentez une certaine filiation avec lui ?
00:20 Vous voulez dire que Stéphane Bern est mon père ? Absolument, Stéphane Bern, c'est un géant de la télévision.
00:25 Je ne suis rien comparé à lui. D'ailleurs c'est drôle que vous le mentionnez parce que ce soir est diffusé sur France 3 en première partie de soirée
00:32 un magazine présenté par Stéphane Bern sur trois grands chefs cuisiniers du XVIIe et du XVIIIe siècle.
00:37 Et moi j'arrive en deuxième partie de soirée derrière Stéphane Bern.
00:40 Une sorte de succession.
00:41 Et nous aussi quelque part on va parler de cuisine parce qu'on va voir que les moines de l'abbaye de Citeaux fabriquent du fromage,
00:45 donc quelque part on n'apporte pas le dessert mais le fromage, après les grands chefs de Stéphane Bern,
00:49 et du fromage qui sert à gagner de l'argent pour restaurer le patrimoine justement.
00:53 Non mais je trouve que Stéphane Bern c'est quelqu'un d'exceptionnel et je trouve que plus on parle de patrimoine mieux c'est,
00:59 donc on s'additionne en fait et tant mieux.
01:01 On va faire connaissance avec vous, Agdrien Gavaddy, parce que le public est en train de vous découvrir.
01:05 Alors vous êtes, si, le public marseillais lui, il vous connaît parce que vous êtes journaliste à la rédaction France 3 Provence Alpes Côte d'Azur,
01:11 vous présentez les JT, toujours d'ailleurs.
01:14 De moins en moins évidemment. J'en ai présenté un hier, hier midi.
01:17 Bon. Pourquoi est-ce qu'on est allé vous chercher pour cette nouvelle émission sur le patrimoine ?
01:22 C'est quelque chose qui vous intéresse déjà ?
01:23 Oui, depuis que je suis tout petit. Ça c'est pas une blague, je sais qu'on sort souvent cet argument.
01:27 C'est un argument un peu éculé, mais moi c'est vrai.
01:30 Je viens d'une petite commune qui s'appelle Rimogne, une cité ardoisière,
01:33 où on fabriquait des ardoises, vous voyez les toits bleus, dans les Ardennes.
01:37 Et en face de mon école se trouvait le chevalement d'une mine.
01:40 Un chevalement c'est une espèce de grande tour par laquelle on descendait à la mine.
01:44 Et donc il y avait cet élément patrimonial tout rouillé, un peu fantomatique, qui faisait un peu peur quand j'étais petit.
01:50 Et je me disais que je rêvais d'explorer ce genre d'endroit.
01:53 Et c'est ce que j'ai fait après, lorsque j'étais adolescent, j'explorais des usines, je faisais de l'urbex.
01:57 Le patrimoine c'est un truc qui me passionne.
02:00 Donc je crois que France Télévisions en a rendu compte.
02:02 C'est votre idée, l'héros du patrimoine ?
02:04 C'est une idée qu'on a eue en commun avec la boîte de production qui s'appelle Grand Angle et France 3.
02:08 C'est pas la mienne précisément, c'est un travail commun comme toujours lorsqu'il s'agit d'un magazine.
02:14 Mais voilà, le patrimoine c'est quelque chose qui me passionne.
02:16 Encore tout à l'heure, en venant à la maison de la radio, rue Lafayette,
02:19 j'ai vu une porte numéro 12 exactement, une porte Art Déco magnifique.
02:24 C'était ouvert, une porte cochère. Je suis rentré, j'ai découvert un truc Art Déco vraiment magnifique.
02:29 Lorsque je suis en voiture et que je vois un panneau marron indiquant un site patrimonial intéressant,
02:36 moi je fais un détour obligatoirement.
02:37 Et même la maison de la radio fait partie du patrimoine.
02:38 Et la maison de la radio c'est du patrimoine, je suis ravi de la découvrir, c'est la première fois que je viens.
02:41 Alors le concept des héros du patrimoine c'est de partir à la rencontre de celles et ceux qui se mobilisent
02:46 pour sauver des monuments, des bâtiments en péril.
02:48 Ce soir ce sont les monuments religieux qui sont à l'honneur, les églises, les cathédrales, les abbayes.
02:52 La France est un grand pays de patrimoine religieux ?
02:55 100 000 édifices religieux en France. C'est un record mondial après l'Italie.
02:58 Donc je crois qu'on a tout dit lorsqu'on a sorti ce chiffre.
03:01 Et combien sont en péril ?
03:02 5 000. 5 000 églises sont dites en péril, 500 sont en grand danger,
03:06 c'est-à-dire qu'elles peuvent disparaître au cours des années à venir.
03:10 Quand je dis disparaître, c'est-à-dire démolie par des pelleteuses.
03:12 Ça arrive tous les ans.
03:14 À la Baconière en Mayenne par exemple, une église a été rasée.
03:18 Parce qu'elle menace péril, elle devient dangereuse,
03:21 et les municipalités n'ont pas les moyens de les restaurer.
03:23 - Ça coûte très cher. - Donc qu'est-ce qu'on fait ? On détruit.
03:25 Et face à ça, on a des gens qui s'investissent pour éviter qu'on détruise des églises,
03:30 des chapelles, des cathédrales.
03:33 Alors lorsque c'est une cathédrale, ça va bien.
03:34 On a vu vendredi dernier Emmanuel Macron sur le chantier de Notre-Dame.
03:37 La flèche de Notre-Dame, enfin, se dresse dans le ciel de Paris.
03:41 Lorsque c'est une cathédrale, évidemment, on s'investit,
03:43 des milliards ont été mis sur la table pour Notre-Dame.
03:45 Lorsque c'est une petite église, d'une petite commune en Mayenne, on s'investit moins.
03:52 - Il y a des religieux qui font du fromage pour pouvoir payer les travaux.
03:56 Faire du fromage pour payer les travaux, on imagine que ce n'est pas suffisant.
03:59 - Absolument. Alors les moines ne font pas du fromage pour payer les travaux,
04:02 ils font déjà du fromage pour subsister.
04:05 Et le fromage sert aussi à l'entretien courant.
04:08 Mais lorsqu'on doit faire des travaux plus importants, là le fromage ne suffit pas.
04:12 Ils doivent restaurer un bâtiment, les moines de Scytto, qui s'appelle le Définitoire.
04:16 C'est un lieu majeur de l'histoire du christianisme, à côté de Dijon.
04:19 C'est là qu'a été inventé l'ordre monastique cistercien.
04:22 Et bien ce Définitoire a besoin de 12 millions d'euros.
04:27 Et là comment on fait ? Et bien c'est ce qu'on va découvrir ce soir.
04:30 On a des gens qui cherchent des financeurs.
04:32 On va capitaliser sur la marque de la Bourgogne, par exemple.
04:35 La Bourgogne est connue dans le monde entier pour ses vins.
04:38 Les Américains connaissant la Bourgogne vont mettre de l'argent pour restaurer le Définitoire.
04:43 C'est la fondation patrimoine qui est chargée de démarcher ses investisseurs.
04:47 On a plein de moyens pour essayer de trouver de l'argent, mais c'est un peu de la débrouille.
04:51 Et parmi les héros du patrimoine que vous mettez en valeur dans votre reportage, il y a beaucoup de jeunes.
04:55 Ça, ça m'a étonné. Il n'y a pas que les anciens qui sont attachés au patrimoine.
04:59 Non, le patrimoine c'est quelque chose qui rassemble les générations.
05:02 Le prochain numéro portera sur le patrimoine militaire.
05:05 Je le dis déjà, on tournera en Normandie.
05:08 On va notamment tourner sur un chantier à Saint-Valhaug, une commune du Cotentin,
05:12 où se trouve un fort érigé par Vauban au XVIIe siècle.
05:15 Il y a une association qui regroupe 200 membres. C'est énorme !
05:19 200 membres qui travaillent à la restauration de cet édifice.
05:21 Et parmi ces adhérents, il y a un général des armées, un ancien général.
05:25 Et il y a des jeunes de 16 ans, 17 ans, 18 ans, qui apprennent la maçonnerie sur le chantier.
05:30 Donc effectivement, le patrimoine c'est quelque chose qui rassemble les Français au sens large.
05:33 Il y a eu le patrimoine industriel, ça c'était le premier numéro.
05:36 Ce soir, religieux, militaire, vous venez de le dire.
05:38 Il y aura maritime aussi. C'est un sujet déclinable à l'infini ?
05:41 À l'infini, peut-être pas, mais on peut aller très loin.
05:43 On peut envisager le patrimoine ferroviaire, le patrimoine fluvial,
05:46 le patrimoine frontalier, le patrimoine hospitalier.
05:50 Des anciens hôpitaux au XVIIe siècle ont pu être construits partout en France.
05:55 Ces hôpitaux, peu à peu, ont été désertés.
05:59 On a construit des hôpitaux en banlieue.
06:01 C'est un thème qui recoupe les thématiques de la santé, par exemple.
06:04 On peut imaginer le patrimoine naturel, aller en montagne, la neige fond.
06:09 Que vont devenir à la fois les paysages naturels et les stations de ski ?
06:13 Là, c'est du patrimoine bâti.
06:15 Il peut y avoir aussi du patrimoine gastronomique, pourquoi pas ? Linguistique ?
06:18 Absolument. Linguistique, le patrimoine immatériel, on va dire.
06:22 Admettons qu'on aille aux Pays-Bas, qu'on peut dire plein de choses.
06:24 Aux Pays-Bas, on peut parler du patrimoine maritime, du patrimoine fluvial avec la dour,
06:28 du patrimoine frontalier avec ce qui se développe toujours aux frontières avec l'Espagne.
06:33 Et puis la langue, le Basque, la culture, la pelote basque.
06:36 Je prends l'exemple du Pays-Basque, mais j'aurais pu parler de n'importe quelle région
06:39 parce que la France est variée et on a vraiment plein de possibilités de décliner.
06:42 On voit que le magazine va s'installer, vous avez plein d'idées.
06:45 Et puis les audiences du premier numéro étaient très bonnes.
06:47 500 000 téléspectateurs à 23h quand même.
06:49 C'est le record annuel.
06:51 Donc la chaîne est contente ?
06:53 J'imagine. J'espère. J'espère.
06:55 Et vous aussi ?
06:56 Moi je suis ravi. Oui, oui, je suis absolument ravi.
06:58 Je n'aurais pas cru qu'on allait faire une telle audience en fait.
07:01 Je me doutais bien que ça allait intéresser les gens parce qu'il y a une attente.
07:06 On s'est rendu compte que lorsqu'a été diffusé le premier numéro,
07:10 les téléspectateurs m'ont adressé des messages disant
07:13 "Venez chez moi, j'ai une église en péril face à ma maison,
07:17 il y a tel bâtiment qui va être rasé, etc."
07:19 Il y a vraiment une attente des gens.
07:20 Et le but de cette émission c'est aussi de constituer un réseau de héros,
07:24 d'être dans une espèce d'horizontalité avec les téléspectateurs.
07:29 Donc il y a une attente.
07:30 Je savais que ça allait pouvoir marcher un peu mais je ne pensais pas à ce point.
07:32 J'espère que ça va marcher encore plus.
07:33 On verra ça avec les audiences demain matin.
07:35 Merci Adrien Gavette-Dupuy, "Les héros du patrimoine".
07:37 C'est ce soir à 23h sur France 3.
07:39 Merci à tous les deux.