Fabrice de retour sur Melody TV : « Le public me manque »

  • il y a 5 jours
Retraité depuis plus de 20 ans, l’animateur légendaire de « La classe » et de « La valise RTL » passe la semaine sur la chaîne musicale pour retracer les grands moments de sa carrière.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Fabrice.
00:01Bonjour.
00:02Vous restez l'éternel présentateur de La Classe, émission qui a révélé de grands
00:05humoristes comme Jean-Marie Bigard, Pierre Palmade ou Eli Kacou.
00:08A la radio, vous avez longtemps fait gagner la fameuse Valise RTL, ce sont vos deux programmes
00:13emblématiques mais il y en a eu beaucoup d'autres.
00:15Vous avez pris votre retraite en 2000, c'est donc un événement de vous revoir à la télé.
00:19Vous serez l'invité exceptionnel de Jean-Pierre Pasqualini à partir de demain sur Mélodie
00:24TV.
00:25Vous allez replonger dans vos 40 ans d'archives.
00:26Cet hommage, cette invitation vous ont flatté ? Ça montre qu'on ne vous a pas oublié ?
00:32Ça fait toujours plaisir évidemment.
00:35Je suis d'ailleurs extrêmement surpris à chaque fois parce que je pensais que six
00:42mois après mon départ, on m'aurait oublié, ce que j'aurais trouvé d'ailleurs relativement
00:47normal.
00:48Je m'aperçois que non, avec plaisir, reconnaissance et émotion parce que c'est émouvant.
00:57Et c'est surprenant.
00:59Vous avez toujours cette même popularité, je ne sais pas, dans la rue quand vous croisez
01:03des gens ?
01:04Oui, enfin, tous les gens ne me reconnaissent pas mais il y en a, oui, il y en a quand même
01:08un certain nombre et puis ils me manifestent leur gentillesse et le fait qu'ils ne m'ont
01:14pas oublié.
01:15Alors ça fait évidemment très plaisir, vous l'imaginez ?
01:18Vous êtes nostalgique de cette époque où vous étiez animateur télé et radio ?
01:22Oui et non.
01:23D'abord, je suis nostalgique de certaines époques, bon, des années 60-70 où la vie
01:32était plus facile et plus agréable, puis j'étais plus jeune, il y a ça aussi qui
01:37compte évidemment.
01:38Et puis alors le métier, oui, en fait c'est le public qui me manque parce que je m'adressais
01:45au public tous les jours, j'étais sur scène et le public me manque.
01:51C'était une espèce de confident et je ne peux plus me confier à d'autres personnes
01:58qu'à mon épouse, heureusement qu'elle est là, mais sinon le public, c'est un peu fini
02:04évidemment.
02:05Mais ce n'était pas votre choix d'arrêter ? On vous a gentiment demandé de partir ?
02:08Non, enfin, c'était mon choix parce que j'avais 60 ans, c'était l'an 2000, je trouvais
02:16que tout ça, ça faisait une somme et puis je savais qu'il voulait rajeunir les cadres,
02:24ce que je comprends très bien, donc je leur ai fait savoir que moi ça m'arrangeait parce
02:29que je voulais arrêter.
02:30Donc on s'est arrangé entre gentlemen et puis après ils m'ont dit « tu ne veux pas
02:38rester pour faire les grosses têtes ? ». Je dis non, je ne peux pas, dans les journaux
02:43vous avez dit qu'il fallait changer, moi j'ai pris mes dispositions, je ne peux pas.
02:48Reste au moins jusqu'au mois de juillet, jusqu'à la fin de la saison, bien entendu
02:53il n'y a pas de problème.
02:54Et ça s'est passé comme ça, donc le premier jour de ma carrière, je savais qu'il y aurait
02:59un dernier jour et je me suis dit ce dernier jour, je préférais le choisir moi-même
03:06et c'est ce que j'ai réussi à faire.
03:07C'est ce qui s'est passé.
03:08J'évoquais les humoristes qui sont passés par la classe mais j'ai découvert que des
03:12animateurs ont fait leur début dans ce programme.
03:14Karine Lemarchand par exemple, est-ce que vous vous souvenez d'elle au moment de la classe ?
03:18Écoutez, il faut que je vous dise la vérité et je prie cette charmante jeune femme.
03:25Vous voyez qui c'est ?
03:26Oui, enfin je vois qui c'est, mais il a fallu que je réfléchisse.
03:32Elle est tout à fait charmante et elle a du talent et je l'ai appris de bien vouloir
03:38m'excuser de ne pas avoir tout de suite percuté sur son nom parce que je me rappelle les visages
03:46mais beaucoup plus difficilement les noms.
03:48Voilà, mais je sais qui c'est.
03:50Alors en préparant cet entretien, Fabrice, j'ai appris beaucoup de choses sur vous.
03:54Vous êtes le fils de René Simon, le fondateur du cours Simon.
03:57Oui.
03:58Et donc vous vouliez être acteur au début ?
04:00Pas du tout, c'était… René Simon était le premier mari de ma mère.
04:06Donc elle a eu un enfant, moi, avec lui.
04:11Et après j'ai été adopté par Maurice Bessy qui était un grand journaliste de cinéma
04:20et qui a fini comme patron du Festival de Cannes, que j'adorais, et qui m'a adopté
04:26avec l'autorisation de mon père, sans déchéance de paternité, ce qui est extrêmement rare.
04:31C'est un cas juridique, je crois, assez rare.
04:34Deux papas ?
04:34J'ai eu deux papas légaux ! Alors c'était assez rigolo parce qu'en plus tout le monde
04:40s'entendait bien, donc il n'y avait pas de problème dans la famille.
04:42Et deux papas dans le monde du cinéma, du théâtre ?
04:46Toute ma famille était dans le showbiz et n'avait qu'une seule ambition pour moi,
04:50que je sois médecin, avocat, notaire, pharmacien, un métier sérieux.
04:54Bon, tout le contraire ?
04:56Et ils m'avaient complètement découragé de loucher vers le showbiz.
05:03Mais vous l'avez quand même fait, parce que vous avez joué dans quelques films,
05:07quelques petits rôles, mais ça aussi, je l'ignorais, vous vous êtes fait connaître
05:10comme chanteur, Fabrice.
05:11Il y a eu ce morceau, par exemple, en 1965.
05:14« Si je t'ai fou, si je t'ai fou, oui j'irai à ton rendez-vous. »
05:26Vous vous souvenez ? Non, vous ne vous souvenez pas ? C'est vous qui chantez, Fabrice !
05:29Oui, c'est pareil.
05:30Vous l'avez oublié ?
05:31Il paraît que c'est moi.
05:33Je ne me rappelle pas très bien.
05:35C'est vrai ? « Si j'étais fou » ?
05:36Ah oui, oui, oui.
05:37Bon, il faut dire que j'entends mon âge de façon un peu aléatoire, donc je le reconnais
05:43plus ou moins bien.
05:44Mais oui, j'ai chanté.
05:47Ça n'est pas la page la plus glorieuse de mon existence.
05:50Ça n'a pas marché ?
05:51Non.
05:52Non.
05:53J'ai fait trois 45 tours, comme on disait à l'époque, je n'avais pas un beau timbre,
05:58je chantais en mesure et juste parce que j'étais musicien.
06:00Mais bon, ça n'a pas eu d'écho extraordinaire.
06:05On ne s'en souvient pas très bien, il faut le dire.
06:07Votre nom de scène, c'était François Fabrice.
06:10François, c'est votre vrai prénom.
06:11Oui.
06:12Mais pourquoi Fabrice ?
06:13Parce qu'à l'époque, il était d'ombre autant d'avoir un nom d'artiste qui commence
06:18par la même lettre prénom et nom.
06:20Brigitte Bardot, Michel Morgan, Daniel Darieux, etc.
06:25Il fallait doubler Claudia Cardinal.
06:29Je me suis dit, je vais faire la même chose, FF.
06:32Et comme je lisais le roman de Stendhal où il y a Fabrice Del Dongo et que j'aimais le
06:38personnage, je me suis dit, Fabrice, voilà, ça fait FF et voilà pourquoi.
06:43Comment êtes-vous entré à la télé et à la radio ?
06:46Comme tout ce qui s'est passé dans ma vie, par hasard.
06:51Le hasard m'a mis sans arrêt sur les voies du showbiz.
06:55Ma famille n'a jamais fait quoi que ce soit pour moi dans ce métier.
07:01Ils étaient complètement stupéfaits, moi aussi d'ailleurs.
07:04Et c'est par hasard.
07:07C'est parce que comme j'étais chanteur, j'allais présenter mes disques dans les radios.
07:12Bon, donc un jour, j'ai croisé un type, c'était un Europain, qui au fond, je dois
07:18en partie ma carrière, c'était Roger Duquesne, qui n'est plus de ce monde, qui était un
07:22animateur, et qui, on a sympathisé, etc.
07:26On a bavardé et tout.
07:28Et puis, il m'a dit au bout d'un moment, mais tu devrais faire de la radio,
07:32tu es doué pour ça.
07:34Je ne m'avais jamais traversé l'esprit.
07:36J'ai dit, ah bon.
07:38Et alors, j'ai été engagé à Europe pendant 15 jours.
07:42Et au bout de 15 jours, ils m'ont dit, non, ça ne va pas.
07:46Il ne faut pas faire ce métier, vous n'êtes pas doué pour ça.
07:49Vous n'y arriverez pas.
07:51On peut se tromper, vous savez.
07:53Au départ, il y a des types qui ont refusé les Beatles.
07:56Je ne me compare pas aux Beatles, mais ça existe.
08:00Donc voilà.
08:01Et après, on m'a dit, il cherche un animateur sur ce qui était à l'époque
08:05Radio Luxembourg, avant de devenir RTL.
08:08J'y suis allé.
08:09Et puis, j'ai été engagé.
08:11Et j'y suis resté 35 ans.
08:13– Et même si votre mémoire vous fait défaut, Fabrice,
08:16de quelle émission êtes-vous le plus fier ?
08:20– Oh, fier, c'est un bien grand mot.
08:23J'ai fait beaucoup d'émissions.
08:26Fier, non, ce n'est pas le terme.
08:28Moi, je raisonnais en termes d'amusement.
08:31Dans celle où je me suis le plus amusé.
08:33Bon, la classe, je me suis bien amusé, parce que je découvrais des talents
08:37qui me faisaient rire.
08:38Et j'adore rire.
08:39Et je suis bon public.
08:40Donc ça, ça m'a beaucoup plu.
08:41Les émissions que j'ai faites à la radio m'ont beaucoup plu.
08:44À la télévision, certaines oui, d'autres non.
08:48Interville, ça a été un moment quand même délirant.
08:52Bon, épuisant, mais délirant.
08:54Et je m'amusais bien avec Foucault.
08:56On était assez complices.
08:58– Vous vous souvenez de strip poker ?
09:00– Alors, on m'en a reparlé de cette émission.
09:03Je dois dire que je ne m'en souviens pas très bien.
09:05– C'est des couples qui devaient répondre à un questionnaire.
09:07Et quand ils donnaient une bonne réponse,
09:09ils devaient enlever un vêtement.
09:10C'est vous qui animiez ça ?
09:12– Il paraît, oui.
09:14Alors, le principe, oui.
09:17Bon, pourquoi pas ?
09:19Mais j'ai toujours eu envie de faire une émission érotique.
09:23Mais c'est horriblement difficile.
09:26– Pourquoi ?
09:27– Pourquoi ?
09:28Parce que c'est un sujet délicat.
09:30Et puis, dans une émission érotique, il faut montrer quelque chose.
09:35Et ce qu'on peut montrer est toujours un peu à la limite.
09:39Donc, ce n'est pas facile.
09:42Aujourd'hui, il ne serait même pas question.
09:46On finirait devant un tribunal.
09:47– Ça ne pourrait plus exister, une émission de travail.
09:49– Ah oui, on serait traité de violeur, etc.
09:51Mais c'est vrai que j'aurais aimé un truc un peu papier glacé,
09:55un peu comme le magazine, lui, ou Playboy, à l'époque.
09:59Mais je n'ai jamais trouvé la formule.
10:01Et comme je ne suis pas un travailleur acharné,
10:04je n'ai pas beaucoup cherché non plus.
10:07– Vous êtes un heureux retraité, aujourd'hui ?
10:09– Oui.
10:10Oui, oui, parce que je m'intéresse à énormément de choses.
10:13Je me suis toujours intéressé à beaucoup de choses différentes.
10:15J'ai adoré ce métier.
10:16J'ai essayé de le faire le mieux possible.
10:18Mais ça n'était pas le seul intérêt que j'avais dans la vie.
10:21Quand l'émission était terminée,
10:23dix minutes après, je faisais autre chose.
10:25Et je m'intéressais à autre chose.
10:27Donc, je savais bien que ça s'arrêterait.
10:30Et j'avais prévu de retrouver d'autres activités.
10:35– Et il y a ce retour à partir de demain,
10:37sur la chaîne Mélodie TV.
10:38On est ravis de vous revoir.
10:39Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation sur France Info, Fabrice.
10:43– Merci à vous, c'est très gentil.

Recommandations