Un remaniement peut-il donner un nouveau souffle à la présidence Macron?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Jean Doridot et Benjamin Morel, docteur en sciences politiques, maître de conférence à Paris II Panthéon-Assas.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-11-28##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 La Macronie qui voulait renouveler les pratiques politiques enchaîne les procès.
00:08 Deux membres du gouvernement, deux ministres qui ont des portefeuilles importants,
00:10 qui sont devant la justice pour des raisons différentes.
00:12 Kéric Dupond-Moretti a été visé par des plaintes, déposées par différents syndicats de magistrats,
00:17 également l'association Anticor pour des faits de prise illégale d'intérêt.
00:20 Le ministre du Travail est soupçonné d'avoir favorisé un groupe de traitement de l'eau
00:25 dans l'attribution d'un marché public en 2009.
00:27 On parle d'une enquête qui a été classée pour 80%, 4 points sur 5 ont été classés.
00:31 Il y a beaucoup de saisine de la justice et beaucoup de saisine qui aboutissent à une relaxe complète des intéressés.
00:36 Évidemment, s'il doit se passer d'un garde des Sceaux et d'un ministre du Travail,
00:40 c'est forcément des points qui peuvent être des points assez compliqués à gérer.
00:44 Et c'est le retour des bruits de couloir sur ce possible remaniement.
00:48 Certains, dans la majorité, espèrent un nouveau gouvernement avant les élections européennes de l'an prochain
00:52 pour relancer le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:55 L'hypothèse se préciserait en cas de condamnation d'Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
00:59 et Olivier Dussopt, le ministre du Travail, jugé en ce moment même, Philippe.
01:04 Et vous, est-ce que vous croyez à ces rumeurs de remaniement ?
01:07 Est-ce que ce serait la bonne solution, puisqu'on ne peut pas éternellement gouverner la France à coup de 49-3 ?
01:13 Est-ce que vous diriez, tiens par exemple, une dissolution, ce serait plus efficace qu'un remaniement,
01:17 parce que ça redonnerait le parole au peuple dans un quinquennat qui est à bout de souffle ?
01:21 Vous voulez un remaniement, et d'ailleurs tiens, avec qui Amatignon ? Vous voulez une dissolution ?
01:25 Quoi que vous vouliez, Aude attend vos appels au 0826-303.
01:29 Et vous dites pour le moment, un remaniement, peut-il donner un nouveau souffle à la présidence Macron ?
01:34 Ça a encore baissé, vous êtes 7% à dire oui.
01:37 Et Benjamin Morel est avec nous, docteur en sciences politiques et maître de conférences à Paris 2, Panthéon, Assas.
01:42 Bonsoir, merci d'être avec nous Benjamin Morel.
01:44 - Bonsoir. - Avant de parler, enfin forcément de revenir vers vous,
01:47 on va demander à nos vrais voix sur cette question, le remaniement, un souffle nouveau ? Point d'interrogation.
01:53 - Alors, je laisse de côté la situation d'Éric Dupond-Moretti et d'Olivier Dussopt,
01:59 il est évident, et encore je dis il est évident, tout peut arriver de la part d'Emmanuel Macron,
02:05 même le plus scandaleux sur ce plan.
02:09 Mais disons, s'ils sont condamnés, ou si l'un des deux est condamné,
02:13 il devra de toute manière le remplacer.
02:16 Moi je trouve qu'il a eu tort de battre en brèche, de répudier la jurisprudence baladure.
02:23 Quand on voit comment la situation aurait été plus calme et plus limpide,
02:28 avec des ministres mis en examen qui auraient quitté le gouvernement,
02:33 par rapport à ce qui a suivi cette véritable indécence démocratique,
02:38 je pense qu'il n'y a pas photo entre les deux attitudes.
02:43 Mais j'aurais tendance à penser que comme Emmanuel Macron déteste se voir imposé
02:49 par des situations qu'il ne peut plus maîtriser,
02:53 des actes qu'il doit accomplir, je l'imagine bien, par exemple,
02:57 faire un remaniement avant même les européennes,
03:01 d'autant plus que peut-être il pourrait espérer donner un coup de fouet
03:06 à une liste qui n'a pas pour l'instant de tête,
03:10 mais qui paraît mal partie par rapport à celle du Rassemblement National.
03:15 - On parle beaucoup de Stéphane Séjourné pour la tête de l'histoire française de l'Ouest.
03:18 - Oui, on parle.
03:19 - Non, mais ce sera Stéphane Séjourné, et de toute façon, après, vous savez,
03:22 le Rassemblement National, Benjamin le sait, vous le mettez à 28-29
03:26 et puis il termine à 24 péniblement, donc on a bien compris comment ça fonctionne.
03:30 Moi je n'ai pas, et d'ailleurs je m'en réjouis, un remaniement, pourquoi faire ?
03:34 Un remaniement, ça fonctionne quand vous changez radicalement de politique.
03:37 On peut dire par exemple que, remontant dans nos souvenirs,
03:40 Laurent Fabius qui arrive à Matignon, qui remplace Pierre Moretti,
03:44 après deux ans, ça, c'est un changement en trois ans, c'est un changement radical.
03:49 Remanier pour remanier, en ayant quelques petits gadgets de communication,
03:53 comme le fait à chaque fois Emmanuel Macron, le dernier avatar étant Éric Dupond-Moretti,
03:57 ça ne change pas grand-chose au climat.
03:59 Mon sentiment est quand même qu'Emmanuel Macron doit renverser la table.
04:04 Il ne peut pas y avoir, comment dirais-je, de respiration et de purge de ce mal-être démocratique
04:11 qui ne va aller qu'en s'aggravant, parce que les élections européennes vont être assez terribles,
04:16 je pense, au niveau du climat.
04:17 Le bon côté, c'est qu'elles vont intéresser les gens cette fois-ci, je le crois,
04:21 mais elles vont être très très dures.
04:22 Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de purge et de reset démocratique véritable sans une dissolution.
04:29 Évidemment, personne ne veut prendre le risque de cette dissolution,
04:32 mais la réalité, c'est que remanier pour faire de la chaise musicale
04:38 ou même créer une sorte de coalition avec la droite, je n'y crois pas du tout.
04:41 Il va peut-être le faire, mais ça ne changera absolument rien,
04:43 c'est un cataplasme sur une jambe de bois.
04:45 - Jean Dorido.
04:46 - C'est-à-dire que si je m'autorise une métaphore footballistique,
04:49 c'est difficile d'envisager de faire rentrer les remplaçants quand même les titulaires n'impriment pas en réalité.
04:54 C'est-à-dire que j'ai vraiment le sentiment...
04:56 - Il a un problème de banque.
04:58 - Il manque du monde.
04:59 - C'est vrai qu'il y a eu un élan avec le président Macron lors de son premier mandat.
05:03 - C'est vrai que ça passera inaperçu.
05:04 - Mais oui, c'est-à-dire qu'on ne sait pas vraiment...
05:06 Il fut un temps où il y avait des barreaux en politique.
05:09 Sans doute le non-cumul des mandats explique en partie cette espèce de déshérence en réalité.
05:14 Alors on a des personnes, ce ne sont pas des mauvaises personnes,
05:17 elles font ce qu'elles peuvent.
05:19 - Elles sont laborieuses.
05:20 - Simplement, elles se collent entre le mur et la peinture et on ne voit pas grand-chose.
05:24 Sans doute, ça vient aussi de l'hyper-présidence.
05:26 On n'a pas de grands projets de loi, de grands noms associés à des projets de loi.
05:32 Donc oui, je comprends l'avis de nos auditeurs sur Twitter
05:38 qui sont très peu à envisager un second souffle
05:41 parce que ce gouvernement semble à bout de souffle.
05:44 - Sauf dissolution.
05:46 - C'est un anxiogène, on ne sait pas ce qu'il y aura.
05:49 - Benjamin Morel, après ce tour de table,
05:53 forcément, si remaniement, est-ce que effectivement,
05:57 des ministres transparents, même si on ne leur demande pas non plus d'être des stars,
06:03 est-ce que ça changerait quelque chose dans l'absolu ?
06:07 - Non, la réponse est non.
06:09 Si on reste sur l'idée d'un remaniement limité,
06:11 c'est-à-dire avec uniquement des ministres comme Eric Pomerchiew ou Olivier Dussopt qui s'en iraient,
06:16 je ne vois pas trop ce que ça pourrait changer.
06:18 On pourrait évidemment aller chercher des têtes, mais comme ça a bien été dit,
06:20 fondamentalement, il n'y a pas de temps de toucher.
06:22 Donc, pour Emmanuel Macron, tout remaniement est une torture,
06:25 parce qu'il doit faire des recrutements, or, il n'a pas vraiment aujourd'hui de bonnes touches.
06:29 Et plus le quinquennat va avancer, plus ça va être compliqué,
06:31 parce que vous comprenez bien que vous ne rentrez pas dans un gouvernement en fin de règne.
06:35 C'est quelque chose que vous allez traîner beaucoup plus comme un boulet pour la suite,
06:38 que comme réellement un avantage.
06:40 L'autre élément, c'est qu'un remaniement qui aiderait Emmanuel Macron,
06:44 ce serait un remaniement qui lui permettrait de régler son principal problème aujourd'hui,
06:48 qui est l'absence de majorité parlementaire.
06:50 Pour ça, il faut des partenaires.
06:51 Or, aujourd'hui, ni l'UPS, ni de l'autre côté LR, qui peuvent être les partis qui éventuellement
06:57 pourraient être tentés dans un monde parallèle de rentrer en coalition avec Emmanuel Macron,
07:01 ne veulent regarder les rencontres de Saint-Denis.
07:03 Les deux premiers qui ont annoncé qu'ils ne le feraient pas là, c'est Olivier Faure et Éric Ciotti,
07:07 qui n'est pas venu non plus.
07:09 Donc, très clairement, il n'y a pas de partenaire possible.
07:11 Donc, reste en effet l'idée de tenir pour tenir.
07:14 Pour ça, il faut trouver des ministres, parce que ceux-ci, aujourd'hui, sont handicapés par les affaires.
07:18 Quant à l'idée d'une dissolution, c'est en effet probablement ce qui arrangerait Emmanuel Macron.
07:23 Mais le problème de la dissolution, aujourd'hui, elle est double.
07:25 C'est que, d'abord, quand vous prenez les enquêtes d'opinion,
07:27 il n'est pas certain qu'il y aurait une majorité absolue.
07:31 Il est même possible qu'il y ait une majorité absolue, l'UPRN, auquel cas le pays est ingouvernable.
07:36 Et là, ça devient un vrai problème structurel, parce que promotion de censure passerait.
07:40 Et, quand bien même ce ne serait pas le cas, la majorité, à ce stade-là, est tellement divisée.
07:45 Regardez ce qui se passe sur la loi immigration, que cette majorité, probablement,
07:50 vous auriez les philippistes qui ne demanderaient plus de circonscriptions,
07:52 les maïs routiers qui en demanderaient également plus.
07:55 Le président serait-il vraiment en capacité de résister, pour remettre une caisse dans la machine électrique ?
08:00 - Mais, est-ce que ça peut durer trois ans et demi comme ça ?
08:05 - Non, c'est pas tenable. Ils le disent d'ailleurs, à la chaire Renaissance.
08:08 - Ils n'en peuvent plus, de toute façon, les députés n'en peuvent plus, même les plus combatifs.
08:12 Ça va des insoumis, si vous voulez, même aux socialistes, en passant par les verts.
08:16 Et puis même la majorité. Et la majorité, vous le dites, c'est accablant, c'est pas tenable.
08:20 Donc, j'entends tout ce que vous dites, Benjamin.
08:22 Je suis absolument d'accord avec tous les obstacles que vous énoncez.
08:25 Néanmoins, dans l'esprit des lois et dans l'esprit surtout des institutions,
08:30 je ne vois pas comment se fait l'économie d'une dissolution.
08:33 Quels que soient les sondages, quel que soit le risque,
08:35 la nuppes éclatera de toute façon.
08:39 De toute façon, s'il y avait dissolution aujourd'hui, il n'y aurait plus un candidat unique à gauche.
08:43 Donc, il n'y aurait pas 72 députés LFI, il n'y en aurait peut-être que 15.
08:48 Vous comprenez ce que je veux dire. On rentrerait dans une autre machinerie, déjà.
08:53 Ça rebattra déjà le proche-Orient, a rebattu déjà toutes les cartes à gauche, et de façon durable.
08:59 Donc, vous vous imaginez bien que... J'entends tout ce que vous dites, Benjamin.
09:03 Mais la réalité, c'est qu'entre vous, moi et le coin de la table,
09:06 et les centaines de milliers de gens qui nous écoutent, quelle autre solution y a-t-il ?
09:09 Il n'y en a pas, on est d'accord ?
09:11 Benjamin Morel.
09:12 On rentre dans une période de canard boiteux.
09:14 Alors, ça rappelle un petit peu la fin des années 80, la fin des années 90.
09:18 C'est-à-dire que vous avez un président assez bli, là, pour des raisons politiques,
09:21 qui ne peut pas se représenter, et vous avez des ministres, des premiers ministres,
09:24 qui tentent de pivoter à coup de 49 à une A3.
09:27 Ça rappelle un peu la période de Crescent-Pérégauvois.
09:30 Donc, est-ce que ça peut tenir comme ça ?
09:32 C'est un peu un scénario des enfers pour Emmanuel Macron.
09:34 Mais, objectivement, la course à la succession est déjà lancée.
09:38 Et donc, pour lui, il y a toutes les difficultés du monde pour reprendre la main.
09:41 Là, en revanche, je suis fondamentalement d'accord.
09:43 C'est que ceux qui ont, paradoxalement, peut-être les clés de cette affaire,
09:46 eh bien, c'est l'ANU.
09:47 Plus l'ANU apparaîtra divisée, plus il sera évident qu'aucune candidature commune ne pourra être présentée,
09:54 et que les candidats ANU se neutraliseront,
09:56 plus la possibilité pour Emmanuel Macron d'obtenir une majorité absolue sera, je dirais, concrète.
10:01 Et si, demain, il y a, de manière clairement évidente pour lui, une possibilité de s'engouffrer là-dedans,
10:08 il peut éventuellement la prendre.
10:09 Mais, au vu du calendrier, on rentre quand même là où j'ai un point de désaccord avec ce que vous disiez tout à l'heure.
10:14 Je crois sincèrement que les élections européennes, malheureusement, en suite 1er avril,
10:18 vont passer sous les radars, parce qu'il y a les Jeux olympiques.
10:20 Et donc, se faisant lancer une bataille électorale aujourd'hui,
10:24 alors que la séquence olympique va commencer à partir du mois de février,
10:27 et qu'après, on en parlera plus que ça, pour le pire ou pour le meilleur,
10:29 c'est évidemment très compliqué.
10:30 - Justement, Benjamin, je ne suis pas du tout d'accord.
10:32 C'est-à-dire, pour ça que les partis partent très tôt.
10:34 Vous savez que la semaine prochaine, il y a toute l'extrême droite qui se réunit à Florence.
10:37 Les Verts commencent le 2 décembre.
10:39 Je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
10:41 On verra qui nous donne raison, mais moi, je pense que cette année, les européens doivent être une grande bataille.
10:45 - Et je rappelle qu'il y aura aussi l'Euro de football à ce moment-là.
10:48 - Benjamin, est-ce que, à propos de la dissolution,
10:53 est-ce que, tout de même, Emmanuel Macron ne serait pas gêné de la souhaiter ou de l'opérer,
11:00 à partir du moment où il a répété à plusieurs reprises que sa grande ambition,
11:06 peut-être même la dernière, c'était d'éviter que le Rassemblement national,
11:12 non seulement ne gagne pas la prochaine élection présidentielle,
11:16 mais n'ait pas le vent en poupe avant cette élection ?
11:20 Est-ce qu'une dissolution n'aboutirait pas à l'effet inverse,
11:24 compte tenu du succès probable du Rassemblement national qui augmenterait ses forces ?
11:31 - Je crois pas. - Benjamin Marriot.
11:32 - Il y aurait probablement, à ce stade en tout cas,
11:34 ça serait prudent avant une élection législative,
11:36 on ne connaît ni la date ni même la potentielle réalité.
11:38 Il y aurait probablement un effet, un renforcement du Rassemblement national,
11:41 pas tant d'ailleurs un renforcement qu'un affaiblissement des autres forces.
11:45 On sait que les députés LR sont dans une situation difficile,
11:47 même s'ils tiennent des fièves, c'est plutôt des survivants de la dernière élection,
11:50 et surtout qu'en effet, si jamais il y a une dissolution,
11:53 il y a probablement une dissolution de Danube, les deux sont corrélés.
11:56 Donc auquel cas, on risque d'avoir un effondrement des groupes de gauche,
11:59 un groupe AFI minimal, sans doute pas le groupe PC, pas le groupe EELV,
12:04 un groupe socialiste peut-être à voir.
12:06 Donc à ce moment-là, ça fait que le Rassemblement national apparaît
12:09 la seule force potentiellement crédible à l'Assemblée pour présenter une opposition franche.
12:14 Regardez la présidence de la République, la présidence de l'Assemblée,
12:16 les finances.
12:17 - Je mets un bémol là-dessus, je mets absolument un bémol,
12:19 Benjamin, pardon, j'ai les cartes électorales, peut-être que je les lis aussi bien que vous,
12:23 justement, si l'ANUPS explose, justement, le succès du Rassemblement national,
12:27 c'est parce qu'à un moment donné, dans 60 circonscriptions,
12:29 les candidats de la majorité Macron qui n'étaient pas au second tour
12:33 n'ont pas fait barrage contre les candidats du Rassemblement national,
12:36 parce que c'était un LF-iste qui portait l'éthique acte unique.
12:39 Et là, je pense que vous vous trompez d'analyse.
12:41 Je pense que si l'ANUPS est dissoute, au contraire,
12:45 c'est aussi un affaiblissement des élus Rassemblement national.
12:48 - On verra. Allez.
12:49 - Je ne crois pas pour deux raisons.
12:51 D'abord, parce que si vous regardez ce qui s'est passé lors des élections de 2017 et 2022,
12:55 la gauche fait moins de voix en 2022 qu'en 2017.
12:59 Mais en réalité, l'alliance fait que vous avez plus de diphthétie.
13:03 C'est un jeu mathématique.
13:04 - Ça n'a rien à voir avec les histoires des pouvoirs.
13:06 - Allez, allez, allez, allez, allez, allez.
13:07 - Qui est très injuste, mais qui est liée à ce mode de scrutin.
13:09 - Non, c'est très strict.
13:10 - Le deuxième élément, c'est qu'aujourd'hui, les électeurs ne suivent pas les consignes de vote.
13:13 Et ce dont on s'est aperçu, c'est que même quand il y avait des consignes de vote,
13:17 les électeurs ne les suivaient que très marginalement, voire ne les suivaient pas du tout.
13:21 - Ce n'est pas vrai. Pas sur les ordres de réception.
13:22 - Allez, allez, allez. 0826-300-300, Guillaume de Cambrai.
13:25 Rebonsoir, Guillaume.
13:27 - Rebonsoir, Guillaume.
13:28 - Rebonsoir, oui.
13:29 - Pensez-vous qu'un nouveau souffle pourrait être donné par un remaniement ministériel ?
13:33 - Non, je pense que tout a été dit.
13:35 Moi, j'ai suivi l'échange.
13:37 Je suis d'accord aussi avec Françoise.
13:39 Pour moi, le gouvernement est pris au piège.
13:42 Je pense qu'il n'y a pas de solution.
13:44 La situation est...
13:46 Je pense qu'elle remettrait en avant le Rassemblement national.
13:50 L'éclatement de la NUPES est inévitable.
13:53 Pour moi, il n'y aura pas de second souffle possible.
13:55 La seule solution, c'est de remplacer, si à cour d'annation, les deux ministres,
13:59 Éric Dupond-Mretti et Olivier Dussopt.
14:01 Mais à part ça, ce ne sera pas un gouvernement qui va vivoter tant bien que mal pendant encore trois ans.
14:08 Et ça me semble, là aussi, très très difficile.
14:12 Et on va avoir une espèce de continuité pénible et lacinante.
14:16 Pour moi, les jeux sont faits.
14:20 J'aimerais penser autrement, sans prendre parti politiquement.
14:26 Mais je pense qu'il n'y a pas de second souffle possible.
14:30 - Mais Benjamin Morel, dissoudre en ce moment où tout va mal, ça aurait du panache quand même.
14:37 Quelque part. C'est courageux, ce serait.
14:40 - Un peu suffis d'être mal.
14:42 - Mais Chirac l'a fait sur les conseils de Villepin.
14:45 - Et encore, Chirac en 97 a des vraies raisons.
14:50 Il a quand même une majorité qui a été élu en 93, mais plutôt baladurienne.
14:54 Il est dans une situation qui est compliquée.
14:57 Et je pense que, objectivement, ce serait extrêmement dangereux pour Emmanuel Macron, pour les raisons qu'on a données.
15:02 Il y risque. C'est parce qu'il n'a plus réellement choix.
15:06 Parce que quand même, la construction de la Vème République, il faut quand même se poser dans le contexte de 1958.
15:13 De Bray, de Gaulle, pensent qu'ils n'auront jamais de majorité absolue.
15:16 Ce n'était pas une majorité absolue sous les IVe et IIIe républiques.
15:19 C'est une nouveauté de 62.
15:20 Avant, c'était totalement inimaginable, une majorité disciplinée absolue,
15:23 comme on les a connues durant ces dernières années.
15:26 La Constitution, on parle beaucoup des 49 aléatoires, etc.
15:29 La Constitution a été créée pour gérer la situation actuelle.
15:32 Donc, malgré tout, l'exécutif a les moyens de tenir et a le moyen de faire partir sa fonction de réforme.
15:37 - Jean Doridou. - Oui, mais dans quelles conditions ?
15:39 - Oui. - Ça permet de gouverner.
15:41 - Jean Doridou. - Moi, j'avais une question pour nos invités.
15:44 - Très courte, Benjamin Morel. - Oui, parce que je vous entendais évoquer
15:47 la possibilité, l'hypothèse d'un succès du rassemblement national,
15:52 si d'aventure il y avait une dissolution de l'Assemblée nationale.
15:56 Et du coup, vous qui êtes polydologue, est-ce que vous êtes au courant ?
15:59 Je ne sais pas, j'imagine que dans cette hypothèse,
16:02 si elle s'avérait, le président serait amené à nommer un Premier ministre
16:06 - Bah oui, il l'appellerait Barnella. - issu des rangs du RN.
16:10 - Ou Barnella. - C'est ça, c'est qui est pressenti, présumé, jouer ce rôle ?
16:16 - Il y a succès, il y a succès. Actuellement, encore une fois, c'est très très peu visible.
16:21 Une législative liée à une dissolution dont on ne connaît pas la date ni le contexte,
16:26 pour l'instant, c'est uniquement des conjectures.
16:29 Et au vu de la volatilité de l'électorat, on ne peut pas vraiment dire ce que ça donnerait,
16:32 même si on a quelques indications liées aux législatives partielles et aux sondages.
16:36 Il est assez peu probable qu'il y ait une majorité absolue du RN.
16:39 Et donc à partir de là, sauf s'il y ait une alliance de la droite à la QRN,
16:43 ce qui pour l'instant est extrêmement improbable, il n'y a probablement pas de situation.
16:48 Il y a trois options en cas de dissolution. Soit pas de majorité du tout,
16:52 ce qui est actuellement l'option la plus courte,
16:55 soit une majorité qui serait une majorité élargie macroniste,
17:02 ce qui est une possibilité, ce qu'espère Emmanuel Macron.
17:04 Ce qui est en effet une situation de blocage absolu,
17:07 ce qui impliquerait que la NUP et le RN aient à deux la majorité absolue.
17:10 Et là, on rentre en vraie crise politique.
17:12 - Merci Benjamin Morel. Cécile, je résume le propos de Benjamin Morel.
17:14 On n'a pas le cul sorti des ronces.
17:16 - Je suis d'accord.
17:18 - Ah bah dis donc.
17:20 - Non mais Benjamin Morel, poussez pouce pouce pour la dissolution un peu.
17:24 Benjamin, arrête de nous sortir tes histoires intellectuelles.
17:26 Je sais très bien que ça ne marche pas comme ça.
17:28 - Merci beaucoup Benjamin Morel, docteur en sciences politiques,
17:30 maître de conférences à Paris 2 et Panthéon.
17:32 Assas, vous restez avec nous, dans un instant le niveau va baisser.
17:36 Le quiz de l'octubre.
17:38 - C'est qui qui l'a dit ?
17:39 - J'ai rien d'autre à dire. Allez, on y va.
17:41 - On y va ! - Là y'a pas de...

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