Israël / Hamas : de nouvelles libérations attendues ?

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur la libération des 3 otages français par les terroristes du Hamas.
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Transcript
00:00 On s'intéresse déjà à ces libérations de trois enfants franco-israéliens,
00:05 trois petits otages qui ont été libérés hier.
00:07 Ils ont 12 ans, 12 ans et 16 ans.
00:09 Et surtout ce qu'ils ont raconté,
00:11 ce récit de leur calvaire qui fait froid dans le dos,
00:15 parce que réellement, ils ont vécu des scènes absolument traumatiques,
00:18 comme nous l'explique Sarah Varney.
00:20 Après 51 jours de captivité,
00:25 Eitan a pu retrouver sa mère ce lundi soir
00:27 et lui raconter ce qu'il a vécu.
00:29 Sa tante, venue le voir ce mardi matin, témoigne.
00:33 En attendant, il ne va pas très bien.
00:35 Ma sœur m'a raconté que le Hamas ISIS, les terroristes,
00:39 ont obligé à voir le film d'horreur du 7 octobre,
00:42 le film que personne n'ose regarder, même pas une partie,
00:46 rien du tout.
00:47 Ils l'ont obligé à regarder.
00:49 Elle m'a raconté que si un enfant pleurait là-bas,
00:53 ils l'ont menacé avec une arme de se taire, d'arrêter de pleurer,
00:56 qu'il ne faut pas pleurer.
00:58 Et elle m'a raconté aussi qu'elle arrivait à Gaza,
01:02 quand ils l'ont kidnappé, il y a tous les civils là-bas.
01:05 Des civils, pas le Hamas, qui l'ont tapé, là-bas.
01:09 Donc, son état...
01:11 Je pense pas qu'il est terrible.
01:14 Bien qu'Eitan semble physiquement indemne,
01:17 sa grand-mère évoque un choc psychologique.
01:19 On nous a bien dit qu'il fallait pas du tout s'approcher,
01:23 seulement s'il veut faire bien attention,
01:26 ne pas trop parler non plus.
01:28 Pour ne pas raviver tout ce qui s'est passé,
01:30 on va plutôt essayer de le faire oublier.
01:32 Malgré les sourires et la joie de retrouver le jeune garçon,
01:35 la famille n'oublie pas pour autant les autres otages,
01:38 toujours aux mains du Hamas.
01:40 Son papa et encore 160 personnes sont là-bas.
01:44 Il y a encore des enfants là-bas.
01:45 Il y a des vieux, il y a des vieilles.
01:48 On sait pas leurs conditions,
01:50 on sait pas où ils sont.
01:51 La Croix-Rouge n'est pas encore rentrée, voire leur état.
01:55 Le jeune garçon faisait partie des quelques 240 personnes capturées
01:59 lors de l'attaque du 7 octobre.
02:01 Vous vous rendez compte de ce que racontent les proches du petit Eitan ?
02:06 On l'a forcé à regarder ce film d'horreur des massacres du 7 octobre.
02:09 On l'a menacé avec un pistolet sur la tempe de ne pas pleurer.
02:12 Il a été frappé par des civils, Éric Revelle.
02:15 Mais ce sont des monstres, ces gens-là.
02:17 Au-delà de la barbarie, des assassinats de ces terroristes le 7 octobre,
02:22 il y a quelque chose de beaucoup plus pervers, de beaucoup plus profond,
02:26 c'est la torture psychologique.
02:27 Parce qu'en fait, quand vous vous faites visionner
02:30 à un gamin de cet âge-là, ou même à un adulte,
02:32 un film d'aussi horribles actions,
02:35 vous savez que vous allez le marquer pour longtemps.
02:39 Vous voulez le casser, le briser.
02:41 Vous allez le casser, psychologiquement.
02:43 Et ça, au-delà des crimes, des assassinats,
02:46 il y a une certaine jouissance de ces gens à imaginer
02:50 si c'est possible qu'ils soient marqués pendant des années,
02:52 voire même à vie, par ce qu'ils ont vécu.
02:54 - Et ça, je trouve ça terrible. - C'est d'une perversion absolue.
02:57 Parce qu'à la fois, ce sont des otages, donc c'est une monnaie d'échange,
03:00 et en même temps, on veut les casser, on veut les briser, on veut les salir.
03:03 Vous savez, dans cette affaire, il y a deux visions du monde qui s'affrontent.
03:07 Je ne l'ai pas entendu beaucoup dire depuis le début
03:13 des affrontements entre Al-Ramas et Israël,
03:15 mais du côté israélien, en faisant tout pour libérer ses otages,
03:19 et même en mettant en veilleuse une opération militaire
03:24 qui doit continuer pour venir à bout de Hamas,
03:27 on obéit à une éthique.
03:30 Cette éthique, elle provient d'un commandement de la Torah,
03:33 qui est le commandement de Piyan Shvouim,
03:35 la libération des captifs.
03:37 Lorsqu'un Juif est en captivité,
03:41 et ça a été vrai à toutes les époques,
03:43 il y a l'obligation de tout faire pour le faire sortir.
03:48 Ça, c'est la vision éthique des choses.
03:50 La vision d'Al-Ramas, c'est la vision opposée.
03:53 Elle ne provient pas de nulle part,
03:55 elle provient de la manière dont l'idéologie islamiste
03:58 se caractérise des Juifs,
04:00 qui sont animalisés, qui ne sont pas des êtres humains.
04:04 Si vous n'êtes pas un être humain, si vous êtes un animal,
04:07 alors on peut vous infliger, effectivement,
04:09 cette torture psychologique qui consiste à vous forcer à voir
04:15 quelque chose qui concerne vous-même et vos familles.
04:18 - Et vos proches. - Et vos proches.
04:20 Mais on a l'expérience historique de la résilience,
04:25 et ce qu'on peut espérer,
04:28 même si on sait très bien que, par exemple,
04:29 les anciens déportés, les souvenirs,
04:36 les flashbacks ne se sont jamais totalement arrêtés,
04:39 même lorsque les gens n'en disaient rien,
04:41 on sait très bien qu'il y a cette capacité de résilience
04:44 qui viendra, je l'espère, au bout du traumatisme.
04:48 Un mot, Jean-Sébastien Ferjou, sur ces tortures psychologiques,
04:51 mais pas seulement, physiques aussi.
04:52 Il a été frappé, le départ des civils,
04:54 ce petit garçon de 12 ans.
04:56 Oui, mais je crois que ça montre bien
04:58 qu'on n'est pas là dans un cadre d'acte de guerre classique.
05:03 On est, déjà, puisque ce sont des civils,
05:04 déjà parce que, évidemment,
05:06 toutes les lois internationales et le droit de la guerre
05:09 condamnent la prise en otage d'enfants.
05:12 C'est une évidence absolue, mais on est dans quelque chose de plus,
05:14 on est dans l'inhumanité délibérée,
05:16 dans le fait, effectivement, de déshumaniser les personnes,
05:19 qu'elles soient vivantes ou qu'elles soient mortes.
05:21 Et je voyais, malheureusement, mais dans le Washington Post,
05:23 ce matin, des témoignages israéliennes
05:26 qui ont été violées et assassinées pendant qu'on les violait.
05:30 Pendant qu'on les violait.
05:31 Mais qu'est-ce que ça nous dit, justement, de la nature du Hamas ?
05:36 Les gens qui parlent de résistance, d'acte de résistance,
05:39 qui disent "Ah, mais quand même, vous oubliez que ça n'a pas commencé,
05:42 l'histoire n'a pas commencé le 7 octobre,
05:44 et que finalement, ce sont des gens qui s'inscrivent
05:46 dans un conflit long de 75 ans."
05:48 Je crois que c'est profondément raciste,
05:49 parce que c'est considéré que les Palestiniens
05:51 ne seraient pas capables d'autre chose que de cette inhumanité-là.
05:55 On peut être dans la résistance, même violente,
05:57 sans être dans la négation de l'humanité de son ennemi.
06:00 Absolument. On va rejoindre en Israël notre envoyée spéciale,
06:03 Thibault Marcheux-Thau. Bonsoir, Thibault.
06:05 Où est-ce qu'on en est sur peut-être une prochaine session
06:07 de libération d'otages ?
06:08 Et est-ce que la trêve tient toujours ?
06:10 Est-ce que ça continue à être calme ou pas ?
06:12 *Musique*
06:15 -Eh bien, écoutez, Laurence, effectivement,
06:16 on attend encore une nouvelle vague de libérations d'otages aujourd'hui.
06:20 La cinquième vague de libérations,
06:22 avec 10 otages qui pourraient être libérés par le Hamas,
06:26 en l'échange de 30 prisonniers palestiniens.
06:29 Selon nos informations,
06:31 la Croix-Rouge va récupérer ses otages dans quelques minutes.
06:36 Il y a également la presse locale qui évoque la libération,
06:39 également en plus de ces 10 otages,
06:41 des otages de nationalité thaïlandaise,
06:43 mais tout cela reste à confirmer.
06:45 Et ici, vous imaginez bien,
06:46 on reste très prudent quant à ces libérations.
06:49 Toujours dans une joie mesurée,
06:51 on est évidemment particulièrement content
06:53 pour ces libérations du jour,
06:55 mais on reste encore une fois assez tristes pour ces personnes,
06:59 ces nombreuses personnes qui restent encore aux mains du Hamas
07:01 dans la bande de Gaza.
07:02 Une autre négociation en cours,
07:03 c'est sur le prolongement de cette trêve.
07:05 Et là, c'est la diplomatie internationale
07:07 qui s'emploie à prolonger une nouvelle fois
07:09 cette trêve avec le Qatar, avec l'Egypte,
07:12 mais particulièrement avec les États-Unis,
07:14 notamment le chef de la CIA
07:16 qui a rencontré aujourd'hui au Qatar le chef du Mossad,
07:19 ce service de renseignement israélien,
07:21 qui s'emploie donc à prolonger cette nouvelle trêve.
07:24 Hier, Joe Biden s'est félicité de cette trêve
07:26 qui a été prolongée de 48 heures,
07:27 mais il a immédiatement évoqué,
07:30 il a immédiatement dit qu'il fallait travailler encore
07:33 pour reprolonger encore une fois cette trêve
07:35 et donc avoir de nouvelles libérations d'otages
07:38 dans les jours à venir.
07:39 Merci Thibault Marcheteau, envoyé spécial à Tel Aviv.
07:41 On fait une petite pause.
07:42 On se retrouve dans un instant dans Punchline
07:44 sur CNews et sur Europe 1.
07:45 On évoquera ce qui se passe dans notre pays,
07:47 ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
07:49 Aujourd'hui, une minute de silence, certes,
07:50 en mémoire du jeune Thomas,
07:51 et puis les insultes qui ont commencé
07:54 et les algaras de part et d'autre.
07:56 Est-ce bien digne tout cela ?
07:57 On va en débattre dans un instant dans Punchline.

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