"Vous voulez opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche à la France des cités, des Mohammed, des Mouloud et des Rachid", a lancé le garde des Sceaux, en réponse à une question de la députée RN Michèle Martinez.
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00:00 qui a été judiciaire encore, avec d'abord cette vivalgarade hier
00:03 entre le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti à l'Assemblée
00:07 contre le Rassemblement national.
00:08 - Oui, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement,
00:12 le garde des Sceaux a été interpellé par une députée RN,
00:15 Michèle Martinez, des Pyrénées-Orientales,
00:17 qui lui dit qu'au fond, au moment où dit-elle la barbarisation dans notre pays,
00:21 elle lui reproche d'être plus prompt à dénoncer
00:23 la légitime indignation de l'opposition
00:25 que de dénoncer les auteurs des faits, en l'occurrence.
00:27 Et le ministre de la Justice, Pico Hiff, se lève et voici ce qu'il répond.
00:31 - Vous préférez en réalité opposer la France rurale et tranquille,
00:36 catholique et blanche, à la France des cités,
00:40 la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid.
00:44 Pour être crédible, faites le ménage, chassez de vos rangs les Gudars,
00:50 les identitaires, les nazions, les racistes, les antisémites,
00:55 qui sont en réalité planqués dans vos officines économiques
01:01 et qui viennent sévèrement d'être condamnés par la Cour d'appel de Paris.
01:06 - Comment ont réagi les députés RN ?
01:08 - Très mal, très mal.
01:09 Ils ont quitté, on l'a vu sur l'image, ils ont quitté l'hémicycle.
01:12 Marine Le Pen a annoncé qu'elle comptait poursuivre le garde des Sceaux en justice.
01:16 Sur le fond, pour autant, Eric Dupond-Moretti n'a pas tout à fait tort
01:19 parce que, alors, le RN n'est plus le FN,
01:21 il s'est laissé pousser les cheveux et a délaissé les Bombers pour les cravates.
01:25 Mais on a bien vu, en tout cas depuis le drame de Crépol,
01:27 que oui, le RN, même si ce n'était pas le seul,
01:29 a bien cherché à opposer deux Frances, une France rurale face à une France décitée.
01:34 Quant au reste, est-ce que le RN héberge encore des Gudars,
01:38 des identitaires, des nazions, des antisémites ?
01:42 Mais force est de constater que, même s'il les cache,
01:44 le RN n'a pas complètement rompu avec les éléments les plus radicaux
01:47 de l'ultra-droite ou des identitaires.
01:49 Je vous donne un exemple.
01:49 Marine Le Pen a reconnu, par exemple, cette année
01:52 que son parti continuait probablement de solliciter les conseils d'une société de communication
01:56 qui a été fondée par deux figures de l'ultra-droite radicale
01:59 et notamment par une, c'est à ça que fait allusion Éric Dupond-Moretti,
02:03 Frédéric Chatillon, ancien président du GUD,
02:05 donc Gudar identitaire, ça c'est sûr,
02:08 qui a frayé avec des négationnistes,
02:10 grand admirateur de Léon Degray, le SS belge Colabo.
02:14 Bref, c'était Frédéric Chatillon qui a mis le pied à l'étrier en politique à Jordan Bardella.
02:19 On voit qu'il y a encore des liens.
02:20 C'était peut-être d'ailleurs la dernière prise de bec entre Éric Dupond-Moretti et l'ERN.
02:25 Oui, parce que le garde des Sceaux connaîtra aujourd'hui le sort
02:27 que lui réservent les 12 magistrats de la Cour de justice de la République
02:30 qui l'ont jugé pour une affaire de prise illégale d'intérêt.
02:33 Deux scénarios, si il est blanchi, il sortira renforcé évidemment,
02:36 mais s'il est condamné, les choses se compliquent.
02:38 Elisabeth Borne avait annoncé la couleur,
02:40 c'est la règle générale qui s'applique à vue de la première ministre,
02:43 autrement dit, condamnation égale démission.
02:45 Mais attention, ce n'est peut-être pas la fin, quid ?
02:47 Si Éric Dupond-Moretti se pourvoit en cassation.
02:50 Merci Mathieu. Culturez-vous Lorraine.