Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous pour Midi News.
00:00:05 Une minute de silence tardive pour Thomas, l'Assemblée nationale hier.
00:00:09 Est-ce une minute de silence pour répondre à celle de Naël ?
00:00:12 Les petits yeux semblent désemparés, mais au-delà des minutes de silence,
00:00:15 des bougies, des marches blanches, quel sursaut !
00:00:18 Crépole, roman sur Isère, c'est la mère élue de terrain qui en parle le mieux.
00:00:23 Elle était ce matin sur l'antenne d'Europe 1.
00:00:25 Elle livre, vous l'entendrez, un diagnostic précis, froid, sans idéologie,
00:00:29 pour enfin lutter contre l'hyperviolence.
00:00:31 Et puis, à l'inverse, vous entendrez une historienne qui fait la comparaison avec Roméo et Juliette.
00:00:37 Oui, vous avez bien entendu, Crépole, Roméo et Juliette.
00:00:40 Et puis cette question, le Hamas a-t-il gagné la bataille de la propagande ?
00:00:44 Libération d'otages, main-mise sur la trêve, imposition de ses règles dans cette trêve, qu'en est-il ?
00:00:51 Notre invité est un grand connaisseur du dossier, il a occupé les postes diplomatiques les plus prestigieux.
00:00:56 Maurice Gourdeau-Montagne nous fait le plaisir d'être avec nous, il est l'auteur du livre "Les autres ne pensent pas comme nous".
00:01:02 Et tout d'abord, place au journal, bonjour à vous, cher Michael.
00:01:05 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:07 Jour après jour, les libérations d'otages se suivent en Israël, des libérations qui s'accompagnent aussi de témoignages.
00:01:13 Petit à petit, les familles d'otages découvrent les conditions de détention de leurs proches à Gaza.
00:01:18 Pendant plus de 50 jours, certains ont été frappés, d'autres n'avaient pas le droit de parler.
00:01:23 Les terroristes du Hamas ont même obligé des enfants à regarder les vidéos des massacres du 7 octobre.
00:01:29 C'est le cas du petit Etan, libéré lundi soir. Yael Benhamou.
00:01:33 Elle est l'une des premières à témoigner en personne.
00:01:38 Ruth Munder, 78 ans, a été otage du Hamas pendant 50 jours.
00:01:42 Lors de son intervention à la télévision israélienne, elle décrit des journées longues et très difficiles.
00:01:48 Les otages n'avaient pas le droit d'ouvrir les rideaux.
00:01:51 Elles dormaient sur des chaises en plastique et attendaient parfois pendant plus d'une heure et demie avant d'être autorisées à aller aux toilettes.
00:01:57 Nourrie de riz et de pain pita, Ruth Munder a perdu 7 kilos.
00:02:01 Emily Hand, qui a fêté ses 9 ans en captivité, ne parle pas beaucoup depuis son retour.
00:02:06 Son père a confié à CNN qu'elle s'exprime désormais en chuchotant.
00:02:10 Il pense qu'elle a été conditionnée à ne pas parler fort pendant toute sa détention.
00:02:14 Elle ne souhaite pas être touchée.
00:02:16 Alors comme sur ces images, sa sœur lui tend les bras quand elle a besoin de réconfort.
00:02:21 Elle pensait avoir été otage dans les tunnels du Hamas pendant un an.
00:02:25 Selon son père, sa guérison sera longue.
00:02:28 Et Tania Alomi, 12 ans, a raconté avoir été passée à tabac par des civils à son arrivée à Gaza.
00:02:34 Ses ravisseurs lui interdisaient de pleurer ainsi qu'aux autres enfants sous peine d'être menacées par une arme.
00:02:40 D'autres sévices psychologiques lui auraient été infligés d'après sa tante.
00:02:44 Ma sœur m'a raconté que le Hamas ISIS, le terroriste, l'ont obligé à voir le film d'horreur du 7 octobre.
00:02:51 Le film que personne n'ose regarder, même pas une partie, rien du tout.
00:02:56 Ils l'ont obligé à regarder.
00:02:58 Les membres de sa famille s'apprêtent à le revoir après plus de six semaines d'absence,
00:03:02 pour selon leur dire, le couvrir d'amour.
00:03:05 Dans le reste de l'actualité, c'est l'heure de vérité pour le ministre de la Justice.
00:03:10 Dans son procès pour prise illégale d'intérêt, la Cour de justice de la République rendra sa décision à 15h.
00:03:16 Aujourd'hui, une décision déjà actée par les juges depuis le 16 novembre dernier, mais tenue secrète.
00:03:22 Noémie Schultz.
00:03:23 La décision a été prise dans la foulée des débats.
00:03:27 Les trois magistrats professionnels, les douze juges parlementaires se sont réunis pour délibérer à l'issue du procès.
00:03:32 Mais le président de la Cour de justice de la République a ensuite dû rédiger la décision.
00:03:37 C'est ça qui a pris du temps et qui explique que le jugement ne soit rendu public qu'aujourd'hui,
00:03:41 près de deux semaines après la fin du procès.
00:03:44 Rien n'a filtré de ces délibérations qui sont couvertes par le secret.
00:03:48 Les juges ont dû trancher entre deux versions.
00:03:50 Celle d'Éric Dupond-Moretti, d'un côté, le ministre de la Justice n'a eu de cesse d'expliquer
00:03:56 qu'il n'avait pas voulu se venger de qui que ce soit quand il est arrivé à la chancellerie en juillet 2020.
00:04:00 Ses avocats ont plaidé la relax pour un homme accusé à tort, qui en souffre et n'est coupable de rien.
00:04:05 Et puis l'autre version, celle de l'accusation pour qui le conflit d'intérêts sautait aux yeux.
00:04:10 Le procureur général a demandé la condamnation du ministre à un an de prison avec sursis
00:04:14 pour une affaire grave où l'intérêt l'a emporté sur l'interdit.
00:04:18 La décision qui sera rendue à 15h ne sera pas susceptible d'appel.
00:04:21 Seul un pourvoi en cassation pourra être formé.
00:04:24 Et ce qui est sûr, c'est qu'elle sera largement commentée, qualifiée de politique,
00:04:28 qu'il s'agisse d'une condamnation ou d'une relax.
00:04:31 Car on le rappelle, cette décision aura été prise à la majorité de 8 juges sur 15.
00:04:36 Et puis de nombreuses personnalités, dont le chef de l'État réuni à Lyon pour rendre un ultime hommage à Gérard Collomb.
00:04:43 Emmanuel Macron vient de s'exprimer depuis la cathédrale Saint-Jean,
00:04:46 alors que depuis lundi, les Lyonnais ont pu se recueillir devant le cercueil de leur ancien maire.
00:04:52 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:04:57 Merci, Michel. Gérard Collomb qui avait prophétisé.
00:04:59 C'est la phrase après le côte à côte, le face à face.
00:05:02 Nous allons en parler avec nos invités. Je salue Elisabeth Lévy.
00:05:05 Merci d'être là. Bonjour à vous, Elisabeth, directrice de la rédaction de Causeur.
00:05:09 Professeure d'histoire géographique, Kévin Bossuet. Bonjour à vous, Kévin.
00:05:14 Évidemment, comme tous les mercredis, nous sommes avec Philippe Bilger désormais.
00:05:18 Merci d'être là et bonjour à vous, cher Philippe.
00:05:20 Nous parlerons du cas, si je puis dire, du ministre de la Justice.
00:05:23 La décision va être importante tout à l'heure à partir de 15h.
00:05:27 Je salue également Olivier Dartigold. Merci de votre présence.
00:05:30 Et nous avons, je le disais, le plaisir d'accueillir Maurice Gourdeau-Montagne.
00:05:34 Bonjour à vous. Bonjour.
00:05:35 Merci d'être là. Je le disais, diplomate, ancien ambassadeur.
00:05:38 Vous avez occupé de hauts postes prestigieux dans la diplomatie.
00:05:42 Vous êtes un fin connaisseur, notamment, du dossier du Proche-Orient.
00:05:45 Et votre analyse, M. Gourdeau-Montagne, va nous être très utile dans ce moment particulier
00:05:50 où certains s'interrogent aussi sur la bataille de la propagande.
00:05:53 Est-elle gagnée par le Hamas ? Et le livre que vous avez publié, "Les autres ne pensent pas comme nous",
00:05:58 a un écho particulier aujourd'hui parce que "les autres", c'est peut-être aussi le Sud global,
00:06:03 dont nous parlons souvent. Nous aurons l'occasion d'en discuter avec vous.
00:06:07 Mais tout d'abord, hier, avec retard, plusieurs jours après le meurtre de Thomas,
00:06:12 il y a eu une minute de silence à l'Assemblée nationale.
00:06:14 Quand c'est fait, évidemment, c'est important et il faut le dire.
00:06:18 Mais la vraie question, pourquoi a-t-on mis autant de temps à se décider
00:06:22 alors que pour Nahel, et malheureusement, nous sommes obligés de comparer ce fut quasi immédiat ?
00:06:27 Et puis, quelles règles désormais pour les minutes de silence à l'Assemblée nationale ?
00:06:31 Vous allez nous le dire. On va écouter tout d'abord le politologue Dominique Régnier,
00:06:35 ce matin, lors de la grande interview.
00:06:37 Manifestement, c'est parti d'une impulsion. Ça n'a pas été réfléchi, ça c'est sûr.
00:06:43 Ils n'ont pas réfléchi aux conséquences, ils n'ont pas réfléchi à ce qu'il fallait faire
00:06:47 si ce genre de drame se répétait, le même ou des drames différents.
00:06:50 Donc la doctrine n'est pas fixée, ils improvisent au fur et à mesure.
00:06:54 - Qu'est-ce qui guide ? C'est la peur ?
00:06:56 - C'est la peur ! Et c'est l'incompréhension.
00:06:59 Ils ne savent pas la nature des événements, est-ce que c'est grave,
00:07:02 est-ce que c'est contingent, structurel, c'est une fois et puis ça ne se reproduira pas,
00:07:06 ou ça va se répéter. Mais là, moi je prends les paris,
00:07:10 il va falloir qu'ils arrêtent avec ces minutes de silence.
00:07:13 - Intéressant ce qu'a dit Dominique Régnier, parce que moi je pose la question.
00:07:17 Évidemment, d'abord il faut penser à la famille de Thomas,
00:07:21 c'est une minute de silence importante, mais malheureusement la prochaine fois,
00:07:24 qu'est-ce qu'on va faire ?
00:07:25 - Non mais c'est surtout, écoutez, la répétition, si vous voulez,
00:07:29 fait que ce rituel est en train d'être vidé de son sens,
00:07:32 qu'il obéit à des considérations d'opportunisme,
00:07:34 parce qu'on court après l'opinion d'un côté, de l'autre,
00:07:38 si vous voulez, on en fait un enjeu de bagarre à l'Assemblée,
00:07:41 donc la répétition de ce rituel n'a plus de sens.
00:07:44 En plus, ils ne sont suivis d'aucun effet,
00:07:46 si vous en faites des minutes de silence, et puis basta.
00:07:48 Moi, je rectifie, je nuance un tout petit peu mon propos précédent,
00:07:52 je pense qu'il faut arrêter l'Assemblée,
00:07:54 on n'a pas besoin de l'Assemblée, c'est pas là le lieu du recueillement,
00:07:57 c'est le lieu pour faire la loi, et qu'il faut le réserver à un cas,
00:08:02 les soldats, ou les policiers d'ailleurs, morts pour la France.
00:08:05 - C'est votre avis, Philippe Hilbert ?
00:08:07 - Je n'ai jamais été fanatique des minutes de silence,
00:08:10 et plus généralement de ces hommages qui révèlent plus une impuissance
00:08:15 qu'un engagement véritable.
00:08:17 Mais, quitte à faire des minutes de silence,
00:08:20 il faudra les faire pour toutes les victimes,
00:08:23 et surtout, bien distinguées entre elles.
00:08:26 Certes, les familles considèrent que toute mort est une tragédie,
00:08:30 mais je trouve indécent d'avoir mis sur le même plan
00:08:34 la minute de silence pour Naël et celle pour Thomas.
00:08:38 - C'est votre avis, Olivier Dardigolle ?
00:08:39 - Oui, la règle, c'est qu'il n'y a plus de règle.
00:08:42 Il y a encore quelques années, la minute de silence parlementaire
00:08:46 était exceptionnelle, marquant un événement particulièrement grave,
00:08:53 attentat, militaire.
00:08:56 Bon, à partir du moment où l'exécutif n'a pas pris la dimension
00:09:02 de la déflagration suscitée par Crépole,
00:09:05 on le voit bien dans leur déclaration, dans leur attitude,
00:09:08 il court après ce que peut ressentir l'opinion publique.
00:09:12 Et donc, d'abord les tardives, à partir du moment où il y a eu
00:09:16 une minute de silence pour Naël, pourquoi est-ce qu'il n'y a pas
00:09:19 de minute de silence concernant Crépole ?
00:09:21 Donc, il se retrouve dans un mécanisme.
00:09:24 Alors, bien sûr, on pense à la famille aussi,
00:09:26 c'est-à-dire que peut-être que la famille, elle est touchée par...
00:09:29 - Est-ce qu'on peut dire quelque chose sans heurter les familles ?
00:09:31 Est-ce qu'on peut dire, avec la prudence qu'il y a à ces moments, quand même,
00:09:35 où des familles perdent leur enfant ?
00:09:36 - Je crois qu'il faut toujours avoir la pensée pour la famille, les proches,
00:09:39 mais qu'il ne faut pas s'auto-censurer dans ce qu'on a à dire concernant cet acte.
00:09:43 - Est-ce qu'on peut le dire avec toute cette gravité,
00:09:45 et évidemment penser aux familles, mais dire que le parcours de Naël
00:09:48 et de Thomas n'a rien à voir ?
00:09:49 - Oui, évidemment.
00:09:50 - Mais il y a deux minutes de silence.
00:09:52 - Oui, mais donc la question, quelle est la boussole de cette Assemblée nationale ?
00:09:55 - Il y a une différence...
00:09:56 - Il y en a une qu'on ne doit pas faire.
00:09:58 - Une partie des Français ne comprend pas ce qui se passe.
00:10:02 Il y a une différence entre la minute de silence pour Naël
00:10:06 et la minute de silence pour Thomas.
00:10:08 C'est que la minute de silence pour Naël a été imposée par le haut, par les élites,
00:10:13 alors que la minute de silence pour Thomas a été imposée par le bas,
00:10:17 ce qui explique que ça a mis autant de temps.
00:10:19 Mais quand vous parlez aux Français, vous avez l'impression que ces derniers pensent
00:10:24 qu'il y a un deux poids, deux mesures.
00:10:26 - Pour Naël, il y a quand même une pression de la rue, peut-être, mais de la rue, pardonnez-moi.
00:10:31 - Monsieur le Président de la République qui condamne immédiatement le policier
00:10:35 alors que l'enquête n'a même pas eu lieu, moi ça m'interroge.
00:10:39 On était carrément dans de l'ingérence.
00:10:41 Donc les Français ne comprennent plus ça, surtout qu'il faut le dire.
00:10:44 Je pense que Sonia, oui, Naël, c'est malheureux qu'il soit mort.
00:10:48 Tout le monde est d'accord là-dessus, mais c'était un délinquant,
00:10:51 alors que Thomas, c'était quelqu'un qui était innocent.
00:10:54 À un moment donné, les Français ne comprennent plus ce deux poids, des mesures
00:10:58 et surtout les minutes de silence, ils n'en ont plus rien à faire.
00:11:01 Eux, ce qu'ils veulent, c'est des actes pour lutter contre l'insécurité.
00:11:04 - Ce qu'on peut noter, c'est que dès qu'il y a une minute de silence, c'est donc un fait de société.
00:11:08 Donc en fait, ceux qui voulaient un petit peu mettre de côté l'exécutif,
00:11:11 eh bien ils l'actent eux-mêmes.
00:11:13 On ne fait pas une minute de silence pour un fait divers sinon tous les jours.
00:11:16 - Le délai est un aveu, comme l'a dit Olivier.
00:11:19 Le délai est un aveu qu'ils ne font pas.
00:11:21 En fait, Emmanuel Macron ne fonctionne qu'au rapport de force.
00:11:24 Qu'est-ce qui se passe quand, au moment de la manif contre l'antisémitisme,
00:11:29 il dit "ouh là là, ça va énerver les quartiers".
00:11:32 C'est ça, c'est juste ça.
00:11:34 Il ne faut pas énerver les quartiers.
00:11:36 Avec eux, il faut prendre des pincettes, il faut prendre des gants, les offenser.
00:11:39 Patrick Cohen, franchement, c'est insupportable.
00:11:44 - Restons sur les sujets imprés.
00:11:46 - C'est le même en fait. Il est tout le temps, si vous voulez, sous une espèce...
00:11:49 Il y a ça, alors il y a la peur, et puis il y a la peur de rater quelque chose dans l'opinion.
00:11:53 - Il y en a qui n'ont pas peur, et je trouve que c'est très important d'insister sur leur parole
00:11:57 parce qu'elle est débarrassée de ses orépos idéologiques, quel que soit le parti politique.
00:12:01 Parce que je pense qu'un élu de terrain a d'abord comme boussole, le terrain,
00:12:06 qui lui rapporte le réel, exactement.
00:12:10 C'est la mère de Roman Surizère, Marie-Hélène Thoraval.
00:12:13 Il faut l'écouter, parce qu'on va le faire sur...
00:12:15 Elle était l'invitée ce matin d'Europe 1.
00:12:17 Elle dit les choses calmement, froidement,
00:12:19 et je trouve qu'il y a une phrase qui m'a saisi, qui est une réalité.
00:12:24 Elle connaît bien sa commune.
00:12:26 Elle décrit un séparatisme profond, inquiétant, avec des mots très particuliers.
00:12:30 Écoutons-la.
00:12:32 - Il y a quand même une frange de cette population qui refuse aussi toute forme de citoyenneté,
00:12:40 qui refuse toute forme d'intégration puisqu'elle cherche à imposer ses propres lois.
00:12:43 Moi je ne peux pas... Enfin, qui peut accepter cela ?
00:12:46 La population ne l'accepte pas non plus, mais elle y est soumise.
00:12:49 Donc je dis que ces personnes doivent être extraites du quartier.
00:12:53 Elles doivent avoir un traitement spécifique.
00:12:55 Généralement, elles sont récidivistes dans tout un tas de sujets de délinquance.
00:13:02 Donc je pense que la responsabilité pénale, il faut qu'elle soit plus ferme.
00:13:05 - Il faut dire que dans la parole publique des derniers jours,
00:13:09 les propos de Marie-Hélène Thoraval ont été, je trouve, les plus denses,
00:13:13 les plus précieuses à notre réflexion.
00:13:15 Parce qu'elle a très précisément dit le réel et sans, j'ai envie de dire, habillage idéologique.
00:13:22 - Les réels que certains disent depuis des années, Olivier.
00:13:24 - Ou sans essayer de tendre la situation, oui, d'un côté comme de l'autre.
00:13:27 - Pourquoi on l'écoute maintenant ?
00:13:28 - Elle dit aussi, juste avant de m'inciter, Sonia,
00:13:30 elle dit aussi à un moment donné, attention concernant le quartier de la monnaie,
00:13:34 il s'agit d'une minorité qui pourrit la vie du plus grand nombre.
00:13:38 - Elle a raison.
00:13:39 - Sinon on ne s'en sort plus.
00:13:41 - Je le dis souvent sur ces plateaux, attention à la manière dont nous évoquons,
00:13:45 dans le débat en général, la réalité de ce qu'elle pourrait répondre.
00:13:49 - Quand, par exemple, on cache les identités des citoyens,
00:13:51 je trouve que c'est une insulte à l'intelligence des Français
00:13:54 qu'on croit qu'ils vont se transformer en une masse raciste et brutale.
00:13:58 - C'est une énorme erreur.
00:13:59 - Alors qu'ils sont tous malheurs et vaccinés pour comprendre que c'est une minorité.
00:14:03 - Les Français se tiennent parfaitement bien, si vous voulez,
00:14:06 si on veut bien ne pas considérer 1500 zozos qui s'habillent de façon ridicule.
00:14:12 - On va en parler des zozos.
00:14:13 - D'accord.
00:14:14 - Le terme près d'un débat.
00:14:15 - Je trouve que les Français se tiennent globalement bien.
00:14:19 Je prends les chiffres de la police quand je vous dis 1500.
00:14:22 Donc ça, il n'y a pas de problème, il n'y a pas tout ce qu'on nous a annoncé.
00:14:27 Mais par contre, quand vous dites, c'est la parole la plus sage,
00:14:30 j'entends bien ce que vous critiquez, c'est-à-dire qu'à partir d'un événement,
00:14:34 toute la gauche a le droit de faire des analyses politiques à partir des événements,
00:14:38 mais quand vous êtes de droite, vous devez regarder les événements et surtout…
00:14:42 - Je crois qu'elle est diverse droite, la mère Jean-Maurence.
00:14:44 - Non, mais justement, il parlait des autres, en fait.
00:14:46 Il parlait, il accusait implicitement Marine Le Pen, Éric Zemmour, Marion Maréchal, etc.
00:14:51 J'ai bien compris.
00:14:52 - Il peut y avoir des surenchères à gauche.
00:14:53 - J'entends, mais ce que j'essaye de vous dire, c'est qu'on a le droit d'analyser.
00:14:57 Nous ne sommes pas juste là pour comptabiliser,
00:15:00 on a le droit d'analyser et d'intégrer des événements dans un récit plus large.
00:15:05 Que ce récit, si vous voulez, ne soit pas celui qui nous plaît d'ailleurs,
00:15:10 moi non plus il ne me plaît pas, mais moi je pense qu'il est dans la réalité.
00:15:13 Et d'ailleurs, le plus important dans ce qu'elle dit, c'est que c'est exactement ce qu'il disait,
00:15:18 il y a un face-à-face ethnique.
00:15:19 - Alors, on va en parler.
00:15:20 - Elle ne parle pas de Franco-Syde, par exemple, elle.
00:15:22 - Mais d'accord, mais vous êtes…
00:15:23 - Non, mais…
00:15:24 - Ok, mais on a le droit de voir des mots que vous n'avez pas.
00:15:26 - Elle utilise d'autres mots.
00:15:27 - Et sur la minorité, j'aimerais vous répondre un jour.
00:15:29 - Attendez, on va le faire, mais pardonnez-moi, là, le plus important n'est pas qui le dit,
00:15:32 mais ce qu'on est en train de vivre, c'est-à-dire quelle réponse, une fois que c'est dit,
00:15:35 qu'on est tous d'accord, peut-être que certains minimisent,
00:15:38 oui, d'accord, mais enfin, ceux qui aiment ce pays ont envie de trouver des solutions, je pense.
00:15:41 - Évidemment.
00:15:42 - Donc on va y venir.
00:15:43 Les titres avec vous, Mickaël, d'abord.
00:15:44 - Sixième et dernier jour de trêve entre Israël et le Hamas,
00:15:48 mais le mouvement terroriste serait prêt à prolonger cette trêve de quatre jours supplémentaires.
00:15:52 Hier soir, 12 nouveaux otages ont été libérés en échange de 30 prisonniers palestiniens.
00:15:57 Ultime hommage à Gérard Collomb, à la cathédrale Saint-Jean de Lyon,
00:16:01 de nombreuses personnalités, dont le chef de l'État, Emmanuel Macron, sont présents.
00:16:05 Le cercueil a quitté l'hôtel de ville tout à l'heure où il était exposé depuis lundi.
00:16:09 Et puis, bonne nouvelle, il devrait y avoir des trains à Noël cette année.
00:16:12 Réuni hier, l'intersyndical n'a pas validé la proposition d'un mouvement social
00:16:17 pendant les fêtes de fin d'année, proposition de Sud Rail,
00:16:19 qui souhaitait construire une puissante mobilisation exclusivement sur le sujet des salaires.
00:16:26 Alors quand la réalité ne plaît pas, qu'est-ce qu'on fait ?
00:16:29 On la tord, on la cache ou on la déforme ?
00:16:31 Ça a été le cas et on en a parlé.
00:16:33 Moi, d'un journaliste avec lequel j'ai longtemps travaillé, notamment à Europe 1,
00:16:37 et je reconnais beaucoup de ses qualités,
00:16:39 mais c'est vrai que ce qui s'est passé avec la chronique de Patrick Cohen,
00:16:43 je pense d'abord à la famille de Thomas, a de quoi heurter.
00:16:46 Et puis il y a cette pépite, parce que je n'ai pas d'autre mot pour décrire
00:16:49 ce qu'une historienne et politiste, c'est ainsi qu'elle se présente, Isabelle Vera Masson,
00:16:54 à comment dire, là, Philippe Bilger, elle a trouvé une analyse romanesque
00:16:58 à ce qui s'est passé à Crépole.
00:16:59 Voulez-vous l'écouter avant ?
00:17:01 Bien sûr.
00:17:02 S'il vous plaît qu'on l'écoute.
00:17:04 Alors, allez-y.
00:17:05 Moi j'ai été très frappée, gentiment vous le répétiez,
00:17:08 par la ressemblance entre ce fait divers et Roméo et Juliette.
00:17:11 C'est-à-dire que c'est une rixe avec deux familles.
00:17:14 Roméo et Juliette, des Montagu et des Capulets ?
00:17:16 Des Montagu et des Capulets, on est dans Shakespeare.
00:17:18 C'est-à-dire que c'est un bal dans lequel une famille qui déteste l'autre famille
00:17:21 va chercher des filles.
00:17:22 D'ailleurs, il y a l'idée qu'il y a, parce que maintenant on sait qu'il y avait cette démarche-là,
00:17:25 ils se détestent, ils se cachent.
00:17:27 Et puis finalement, ça devait être au départ un petit truc sympa,
00:17:30 un peu provocateur mais sans plus, et ça devient quelque chose de gravissime.
00:17:33 Et il y a des combats, et bien évidemment on tire l'épée,
00:17:35 parce qu'on tire toujours l'épée.
00:17:37 Et on tire l'épée, alors là, c'est les couteaux, ce qui compte maintenant,
00:17:41 mais les couteaux existent depuis, là aussi, depuis que les couteaux existent.
00:17:45 J'imagine que c'est moyen âgeux.
00:17:46 Oui, il y a là une configuration, et quand même, bien évidemment,
00:17:50 la différence entre les Montaigu, les Capulettes et ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:17:55 c'est d'abord qu'il s'agit d'un enfant, ça vous ne l'avez pas dit, mais de façon très importante,
00:17:59 il a 16 ans, et le fait divers qui touche les enfants est toujours un fait divers d'un autre différent.
00:18:03 C'était vrai au 19ème siècle, c'est toujours vrai maintenant.
00:18:06 Et en plus, il y a une montée en généralisation par le fait que, effectivement,
00:18:09 l'extrême droite va se servir de ce fait divers banal.
00:18:12 Nous y voilà. J'entends bien que non pas la défendre, mais tenter d'expliquer ce qu'elle a dit.
00:18:19 Bonne chance, monsieur Gilbert.
00:18:20 Est une cause désespérée.
00:18:21 Déjà beaucoup.
00:18:22 Mais, au fond, j'ai eu la chance de faire plusieurs débats avec cette femme,
00:18:27 et j'ai remarqué son intelligence vraiment éclatante.
00:18:32 Et donc, j'éprouve des difficultés à présumer le pire lorsqu'une personnalité comme la sienne
00:18:39 dit des choses qui sont apparemment choquantes, puisqu'elle met du romantique...
00:18:44 L'intelligence n'empêche pas le déni.
00:18:45 Oui.
00:18:46 C'est un englement. Et même c'est pire, je peux vous le dire.
00:18:48 C'est même, pour moi, une circonstance aggravante.
00:18:50 C'est-à-dire que dit par quelqu'un que je connais aussi, je l'ai reçu sur d'autres antennes,
00:18:54 qui est historienne, politiste, après un drame, une émotion comme celle-là,
00:18:59 et ce qui se passe dans notre pays, comparé avec Roméo et Juliette,
00:19:02 je vous avoue que l'éclatante intelligence ne va pas sauter à la figure.
00:19:05 Mais si, Sonia.
00:19:06 Alors, on peut tout à fait discuter cette volonté de mettre du romantisme et du théâtre
00:19:13 dans une tragédie trop réelle, mais je pourrais à la rigueur comprendre ce qu'elle a dit
00:19:19 et ne pas trouver totalement grotesque sa relation, mais je serais trop long si j'avais à la défendre.
00:19:26 Vous sentez l'impatience de Jambène Bossuet.
00:19:29 Je sens le contradicteur brûlir.
00:19:32 Non mais sincèrement, comment peut-on défendre les propos de cette femme ?
00:19:37 C'est des propos de Bobo, enfermé dans son petit quartier parisien,
00:19:42 enfermé dans son roman.
00:19:44 Non mais je suis désolé, Thomas est mort.
00:19:47 Il y a quand même une victime, il y a une émotion populaire,
00:19:50 et on nous raconte que c'est quelque chose de romanesque.
00:19:53 Mais qu'est-ce que c'est que cette gauche ? Cette gauche n'a rien compris.
00:19:55 Cette gauche fait le jeu de l'extrême droite.
00:19:58 Pourtant, elle prétend lutter contre l'extrême droite.
00:20:01 Il y a aussi autre chose qu'on a appris au cours de cet événement à Crépole,
00:20:05 c'est que la cause sociale, la cause économique ne tient plus.
00:20:10 La maire d'Hiverdroit-Clady, on a mis des millions dans ces quartiers,
00:20:14 et la conséquence, c'est que le trafic de drogue est là,
00:20:17 c'est que le sentiment de ne pas se sentir français est là.
00:20:21 La vérité, c'est que dans ces quartiers, le problème n'est pas économique et social,
00:20:24 le problème est identitaire avec une partie de la population qui a un problème avec l'altérité.
00:20:28 Mais je trouve aussi la manière... Vous avez vu ce ton un peu...
00:20:32 Condescendance, c'est-à-dire ?
00:20:33 Si vous ne le voyez pas...
00:20:34 On tire l'épée, si vous le voyez pas, on tire toujours l'épée.
00:20:37 C'est pas ça, pardon, c'est si vous ne le voyez pas, vous êtes des ploucs.
00:20:40 Vous êtes... Elle nous prend... Non, alors d'abord, excusez-moi,
00:20:44 j'en ai un peu assez, moi, de payer... Je sais pas si c'est encore le cas,
00:20:47 mais elle a été longtemps au CNRS, de payer des gens pour nous raconter ces fariboles.
00:20:52 J'en ai marre. J'en ai marre. Patrick Cohen, pareil, il est payé par nos impôts, si vous voulez.
00:20:56 Ils ne sont pas payés pour ripolliner le réel et nous raconter absolument n'importe quoi.
00:21:01 Moi, c'est pas le fait qu'on aille... Elle aurait pu puiser dans Racine peut-être quelque chose d'intéressant.
00:21:05 C'est pas le fait qu'on aille chercher dans une tragédie, si vous voulez, on tienne l'explication.
00:21:10 C'est juste, si vous voulez, que cet exemple de Roméo et Juliette est totalement hors de propos
00:21:16 parce qu'on n'a pas deux familles qui se battent. C'est ça, le truc.
00:21:20 C'est que vous avez une bombe qui attaque un village ou qui attaque un val de village.
00:21:26 Mais, pardonnez-moi, et je le dis par respect pour Thomas, si vous voulez,
00:21:32 Thomas est un jeune homme plein de vie, qui avait l'air d'avoir beaucoup d'humour, j'ai entendu ça plusieurs fois.
00:21:36 Il faut aussi que nous soyons capables. Moi, il y a un moment, quand j'entends ça,
00:21:41 ça me fait un petit moment de détente dans la tragédie, parce que je me dis, on est chez les dingues.
00:21:46 – Alors, c'est là où je ne suis pas d'accord. – Je sais.
00:21:48 – Moi, je pense qu'il y a des moments, on va parler tout à l'heure de la libération des otages,
00:21:51 où tous, à mon avis, journalistes, politiques, analystes,
00:21:54 on doit avoir le ton qui scie à la gravité du moment.
00:21:57 Et moi, je trouvais que ce ton, la manière d'en parler, presque un peu joyeuse, badine,
00:22:02 ça me choque beaucoup, le fond peut être discuté, mais je trouve que ne pas comprendre,
00:22:07 avoir la sensibilité et l'intelligence émotionnelle de comprendre que quand,
00:22:10 peut-être, vous avez une famille, des proches qui regardent, mais comment ils prennent ça ?
00:22:14 Est-ce que les gens, un jour, se mettent à la place de ceux qui perdent des proches ?
00:22:17 Je me pose vraiment la question.
00:22:18 – C'est vrai que le ton… – Non, mais le ton n'est pas possible.
00:22:20 – S'il y aurait eu un autre ton… – Non, mais on aurait débattu de fou.
00:22:24 – C'est surtout… – Comment ne le voyez-vous pas ?
00:22:27 – Madame Lévy… – C'est ça.
00:22:29 – Est-ce qu'on a le temps, je demande en régie, d'écouter quand même le ministre de la Justice ?
00:22:33 Rapidement ? Après ? Non.
00:22:35 Alors après, d'abord, je voudrais vous présenter de nouveau Maurice Gourdeau-Montagne,
00:22:39 je vous remercie d'être là, nous allons marquer une courte pause
00:22:42 et venir là, à des sujets aussi, qui appellent justement à la gravité.
00:22:46 Vous avez vu ces images de libération des otages,
00:22:48 nous avions hier le ministre des Armées ici, il était très prudent, pourquoi ?
00:22:52 Il y a encore cinq otages ou disparus, je ne sais pas quel mot il faut utiliser.
00:22:56 Donc j'ai compris moi sa prudence, mais tout au long de la journée,
00:22:59 on a entendu les témoignages de la tante du petit Teitan et tout ça.
00:23:03 On va en parler, toute cette guerre des images, la propagande,
00:23:06 et maintenant la trêve, qu'est-ce qui va se passer ?
00:23:09 Est-ce qu'il y a une légitimité à reprendre les combats ? À tout de suite.
00:23:13 – Allez, non.
00:23:14 [Musique]
00:23:17 – Liste des otages, choix de la durée de la trêve,
00:23:21 le Hamas a-t-il la main sur tout ?
00:23:23 A-t-il aussi malheureusement gagné la bataille de la propagande ?
00:23:28 On va en parler, tout d'abord le rappel des titres, Michael.
00:23:31 – Les consommateurs font naître le trafic.
00:23:33 Les mots de Gérald Darmanin, hier à l'Assemblée nationale,
00:23:36 le ministre de l'Intérieur précise que l'État se doit d'être intraitable avec eux,
00:23:40 mais aussi avec les trafiquants.
00:23:42 La CRS 80 déployée en urgence à Nice, elle intervient suite à une fusillade
00:23:46 qui a fait deux blessés graves dans le quartier des Moulins.
00:23:49 Lundi soir, des armes et de la drogue ont été saisies.
00:23:51 Une centaine de policiers quadrille désormais la zone,
00:23:54 dont près de 60 qui appartiennent à la CRS 80.
00:23:57 Et puis, la Finlande va fermer son dernier poste frontalier,
00:24:00 encore ouvert avec la Russie.
00:24:02 Helsinki accuse Moscou d'orchestrer, je cite, "une attaque hybride"
00:24:05 en envoyant des migrants sans papiers à la frontière.
00:24:08 Depuis début août, près de 1000 demandeurs d'asile s'y sont présentés.
00:24:12 [Musique]
00:24:14 Maurice Gourdeau-Bontagne, vous avez occupé de nombreux postes diplomatiques prestigieux.
00:24:17 Ancien ambassadeur de France à Londres, Pékin, ancien secrétaire général de l'Élysée,
00:24:22 auteur du livre "Les autres ne pensent pas comme nous".
00:24:25 Alors, en ce moment, la priorité, bien entendu, c'est la libération des otages.
00:24:29 La trêve s'allonge, elle se prolonge, la bataille de la propagande fait rage.
00:24:33 On a vu ces images, nous allons les voir, de libération des otages.
00:24:36 Je précise que là, les images que vous allez voir défiler,
00:24:39 ce sont les images fournies par le groupe terroriste du Hamas.
00:24:42 Et puis, il y a aussi, il ne faut pas les minimiser,
00:24:45 les images de libération des prisonniers palestiniens.
00:24:48 Pourquoi il ne faut pas les minimiser ?
00:24:50 Parce qu'elles font la une de différentes chaînes, de différents médias, dont Al Jazeera.
00:24:55 Selon vous, monsieur Gourdeau-Bontagne, est-ce qu'il faut mettre tout cela,
00:24:58 et je le dis malheureusement, ces images, cette bataille au crédit du Hamas ?
00:25:02 Mais le risque existe qu'on mette effectivement ces libérations au crédit du Hamas
00:25:06 qui sont d'avoir gardé la main.
00:25:08 Le Hamas, rappelons ce qu'est le Hamas, le 7 octobre,
00:25:13 qui se précipite en franchissant la frontière entre Gaza et Israël,
00:25:17 pour perpétuer des massacres comme on n'en avait jamais vu par leur degré de cruauté.
00:25:22 Cruauté qui rappelle le Moyen-Âge, qui rappelle le génocide arménien,
00:25:27 qui rappelle les guerres balkaniques, qui rappelle les camps de concentration.
00:25:31 Bref, une espèce de, et en plus de ça, un exhibitionnisme,
00:25:34 puisqu'ils le font, et ils le font avec plaisir.
00:25:37 Et donc on atteint quelque chose de très grand.
00:25:39 On a tendance à le perdre de vue parce que le Hamas, très intelligemment,
00:25:41 aujourd'hui a repris la main sur les libérations d'otages.
00:25:44 On a eu 81 otages libérés sur quelques jours,
00:25:48 81 otages qui sont surtout des femmes et des enfants, on les a vus,
00:25:51 on voit comment ils ont été traités maintenant, ils parlent, ils s'expriment,
00:25:55 femmes, enfants, vieillards.
00:25:57 Sur ces 81 otages, 60 sont des Israéliens et des binationaux Israéliens,
00:26:02 20 sont des étrangers.
00:26:04 Et on a une classification des otages qui vont suivre.
00:26:07 Ce qui est intéressant, c'est de voir l'accueil qui est fait à ces otages,
00:26:12 et au même moment, les Israéliens, dans un rapport de force,
00:26:15 libèrent, comme vous l'avez rappelé, des Palestiniens.
00:26:18 150 Palestiniens, prisonniers palestiniens, dans les geôles d'Israël,
00:26:22 ont été libérés. Là aussi, des femmes et des enfants.
00:26:25 Les derniers 15 qui ont été libérés, c'était pour la moitié des enfants,
00:26:29 dont certains n'avaient pas plus de 15 ans,
00:26:31 et des femmes qui avaient été emprisonnées pour différents actes.
00:26:34 Ils s'étaient fait ramasser sur des actes terroristes.
00:26:38 Pas, en tous les cas, près d'Israël, pas de crimes de sang.
00:26:42 Pas de crimes de sang. Donc 150.
00:26:44 Les négociations se poursuivent.
00:26:46 On essaie de poursuivre la trêve au-delà de demain matin, 6h.
00:26:50 C'est extrêmement difficile.
00:26:51 Mais ce qui est intéressant, c'est la réaction du monde.
00:26:53 C'est la réaction du monde, vous l'avez mentionné en introduction,
00:26:56 le Sud global regarde le Hamas avec des yeux,
00:27:00 je ne dirais pas émerveillés, mais ne prend pas en compte
00:27:03 l'intention du Hamas, qui est la destruction d'Israël.
00:27:05 Ne le perdons pas de vue, ce mouvement qui est sorti des frères musulmans
00:27:09 dans les années 80, qui est un mouvement fondamentaliste,
00:27:13 dont l'objectif est la destruction d'Israël.
00:27:16 Et donc, il ne faut pas perdre de vue cette dimension,
00:27:19 parce que le reste du monde, j'appellerais ça le Sud global,
00:27:24 est hétéroclite avec des démocraties, des pays libéraux, comme on dit,
00:27:28 des dictatures, bref, un peu tout, des grands pays,
00:27:31 des pays moins importants, et bien il s'exprime.
00:27:35 Et hier, il s'est passé quelque chose de très intéressant,
00:27:37 qui est relativement inaperçu.
00:27:39 L'Arabie saoudite, par 119 voix sur 167, au Bureau international des expositions,
00:27:45 a vu gagner sa candidature pour Riyad 2030,
00:27:48 qui va incarner la vision 2030 de Mohammed bin Salman.
00:27:53 Alors, pour nous, la France, c'est intéressant,
00:27:56 parce que nous avons des relations avec l'Arabie saoudite,
00:27:58 qui est un pays qui monte, qui s'intègre dans la communauté internationale,
00:28:01 c'est une bonne nouvelle, d'une certaine manière,
00:28:04 c'est une bonne nouvelle pour le monde.
00:28:06 Mais ce qui est intéressant, c'est de voir ce score,
00:28:08 car il n'y a jamais eu un score de cette ampleur dans une décision du BIE.
00:28:11 Ils étaient contre la Corée, qui n'a fait que 29 voix,
00:28:14 et l'Italie, 19, l'Italie avait un handicap,
00:28:16 parce qu'il y a eu l'exposition de Milan il y a quelques années,
00:28:18 qui déjà avait été un grand succès.
00:28:20 Mais la Corée du Sud a fait des efforts considérables,
00:28:23 elle n'a eu que 29 voix.
00:28:26 Je pense personnellement que ce succès diplomatique de l'Arabie saoudite
00:28:29 est largement lié à une reconnaissance par le Sud global
00:28:32 d'un pays qui a la position qui est la sienne,
00:28:35 position relativement équilibrée, celle de l'Arabie saoudite aujourd'hui,
00:28:38 mais représentative de ce monde qui dit non, je dirais, à l'Occident,
00:28:43 qui dit non à ce camp.
00:28:45 - Maurice Gourdeau-Montagne, parce que nous, nous voyons les choses
00:28:48 qu'à travers nos lunettes occidentales,
00:28:50 il y a quand même une très grande partie du monde qui ne voit pas la même chose
00:28:54 et qui ne voit pas la même chose par rapport à ce qui est en train de se passer à Gaza.
00:28:58 Beaucoup, et notamment les États-Unis, a beaucoup de pression,
00:29:01 peut-être jusqu'au plus haut sommet de l'administration,
00:29:04 pour s'interroger sur la légitimité de la poursuite des combats.
00:29:08 Alors la question est claire, est-ce que pour vous maintenant,
00:29:11 la poursuite de la guerre est légitime,
00:29:13 eu égard à l'objectif fixé par Israël de destruction du Hamas, on le rappelle ?
00:29:17 - Alors, la question est de savoir effectivement si la trêve va se poursuivre
00:29:21 ou si la guerre va reprendre.
00:29:23 Pour le moment, si j'écoute ce que disent les responsables,
00:29:26 Benjamin Netanyahou lui-même hier, il a dit, dès lors que les enfants,
00:29:30 les femmes et les vieillards et les étrangers seront libérés,
00:29:34 eh bien la guerre va reprendre.
00:29:36 La guerre va reprendre pour la destruction du Hamas.
00:29:39 C'est un objectif.
00:29:41 Le ministre de la Défense, le général Yoav Galant,
00:29:44 celui qui a traité les Palestiniens d'animaux humains, rappelons-le,
00:29:47 et qui avait annoncé la fermeture du gaz, de l'eau, de l'électricité, etc.,
00:29:52 lui-même a dit que la guerre allait se poursuivre sur l'ensemble du territoire.
00:29:56 Dès lors qu'on a passé l'étape.
00:29:58 Je crois qu'il faut lire ce que disent les responsables.
00:30:00 La question qui se pose derrière, et qui est posée en Israël même aujourd'hui,
00:30:04 et c'est ça qui est intéressant, et aux États-Unis,
00:30:06 et vous l'avez mentionné, c'est quel est l'objectif ?
00:30:10 Quel est l'objectif final ?
00:30:12 On veut détruire le Hamas jusqu'au bout.
00:30:14 Certes, le Hamas est une entité qui veut la mort d'Israël.
00:30:18 Donc il est normal que l'Israël exerce un droit de légitime défense.
00:30:21 On revient à ce qui a été dit à plusieurs reprises.
00:30:23 Est-ce que tout cela doit se traduire par une vengeance indiscriminée
00:30:26 qui touche des populations civiles innocentes ?
00:30:29 C'est ce qui est en cours, selon vous ?
00:30:31 C'est ce qui est en cours.
00:30:32 Et ce qui est en cours aussi, c'est qu'on commence à réfléchir à autre chose.
00:30:37 Comme je le disais en Israël, il faut lire attentivement ce que disent des Israéliens,
00:30:41 qui sont des hommes d'État, comme l'ancien chef des forces spéciales, le général Doron Avital.
00:30:46 Ce que dit également Efraïm Alevi, ancien directeur du Mossad.
00:30:49 Ce sont des gens qui pensent qu'effectivement la sécurité d'Israël est au cœur du sujet,
00:30:53 mais que cette sécurité ne peut exister qu'à partir du moment où un processus politique à définir est lancé.
00:31:00 Et c'est ça le vrai sujet.
00:31:02 Donc là, pour vous, Maurice Gordon-Montaner, c'est très intéressant,
00:31:04 parce qu'on va susciter le débat.
00:31:06 La solution militaire qui se poursuit, avec les parenthèses de la trêve,
00:31:11 ne peut pas être l'unique solution.
00:31:14 S'il n'y a pas la solution politique, là, ce n'est pas possible.
00:31:17 La solution militaire seule ne fonctionne pas.
00:31:20 Et ce n'est pas d'abord la solution militaire et ensuite une solution politique.
00:31:23 C'est réfléchir et voir qui peut émerger.
00:31:26 Beaucoup s'en occupent.
00:31:27 Remarquez Anthony Blinken, le secrétaire d'État américain,
00:31:30 qui précisément, par le fait même que la base démocrate en pleine campagne électorale
00:31:35 est en train de s'interroger sur son soutien à Israël,
00:31:37 n'est plus, je dirais, à fond, à 100% derrière Benjamin Netanyahou.
00:31:41 Anthony Blinken recommence une tournée en Israël, en Cisjordanie et à Qatar.
00:31:47 Il va visiter ces trois pays d'ici la fin de la semaine.
00:31:50 Vous avez eu, et c'est très intéressant aussi, à Barcelone, lundi,
00:31:54 une conférence de l'Union pour la Méditerranée,
00:31:56 qui est une organisation fondée notamment à l'initiative de la France
00:31:59 sous le président Sarkozy en 2008,
00:32:01 qui a réuni 42 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.
00:32:05 Ils étaient pratiquement tous là, les 27, plus des pays arabes.
00:32:08 Et il y a eu une discussion sur qu'est-ce que c'est que deux États,
00:32:13 Israël et la Palestine, vivant côte à côte.
00:32:17 - Oui, mais est-ce que les principaux protagonistes étaient là ?
00:32:20 - Alors, Israël n'était pas là précisément parce que l'ordre du jour, c'était Gaza.
00:32:25 - Bien sûr.
00:32:26 - Néanmoins, ce qui est intéressant, c'est de voir que l'Union européenne
00:32:28 et les pays arabes continuent à se parler dans ce type d'enceinte.
00:32:32 Rien que cela, c'est déjà quelque chose.
00:32:33 - Deux choses.
00:32:34 Ce que dit M. Maurice Gordon-Breton, sur lesquelles vous allez réagir,
00:32:37 et l'interpeller, le débat "Vengeance indiscriminée",
00:32:40 - Vous les reconnaissez.
00:32:41 - et "Solution politique".
00:32:43 On fait le tour de table.
00:32:44 - Alors, M. l'ambassadeur, d'abord, merci.
00:32:46 On est très contents de pouvoir échanger avec vous, vraiment.
00:32:49 Il y a beaucoup de choses, d'ailleurs, que j'approuverai dans ce que vous avez dit.
00:32:52 Il y a deux choses sur lesquelles je vais.
00:32:55 Vengeance indiscriminée, non.
00:32:57 L'objectif d'Israël, l'analyse qu'ils font, c'est que s'ils ne démilitarisent pas Gaza,
00:33:03 s'ils ne détruisent pas réellement les capacités militaires du Hamas,
00:33:07 ils ne seront pas en sécurité.
00:33:09 Donc, le prix, effectivement, et ils essayent de le minimiser,
00:33:13 comme peu d'armées le font au monde, comme nous ne l'avons pas fait, je crois,
00:33:16 à Fallouja ou quand nous nous battions contre l'État islamique,
00:33:20 le prix, ce sont malheureusement des morts civiles,
00:33:23 mais c'est une question d'existence.
00:33:25 La deuxième, qu'il y ait nécessité d'avoir un horizon politique,
00:33:29 probablement avec une sorte de coalition.
00:33:31 Vous y reviendrez sans doute, de trouver quelqu'un qui donne les clés de Gaza, c'est sûr.
00:33:37 Mais il faut savoir aussi, si vous voulez, que quand vous avez certaines images en tête,
00:33:41 qu'une grande partie de la population palestinienne n'est pas prête à accepter deux États.
00:33:45 – Alors, attendez, on vous a entendu quand même.
00:33:47 Vous, vous dites non, il n'y a pas de vengeance indiscriminée,
00:33:49 et vous dites que ce sont des victimes collatérales.
00:33:52 – J'ai dit qu'ils avaient, j'essaye d'être clair,
00:33:55 je dis qu'il ne s'agit pas de vengeance, mais de défendre son existence,
00:34:00 de défendre son existence, et que, je n'ai pas dit le mot collatéral,
00:34:05 j'ai dit que Israël essayait de minimiser les victimes civiles,
00:34:11 mais que c'est le Hamas qui les tient en ces largements en otages.
00:34:15 – Maurice Gourdemontal.
00:34:17 – Alors, moi je vous écoute, c'est une question d'existence pour Israël qui est en jeu.
00:34:21 Je suis absolument d'accord quand on a affaire à un mouvement de cette nature
00:34:24 qui veut la destruction d'Israël.
00:34:26 La question que je me pose, c'est que la guerre, par des moyens conventionnels,
00:34:30 fût-il les plus puissants face à une guérilla et face à un mouvement terroriste,
00:34:34 elle n'est pas gagnable, on n'arrivera pas.
00:34:36 Et je pense que plus il y a de victimes, je ne suis pas le seul à le penser,
00:34:39 plus il y a de victimes, il y a aujourd'hui, dit-on,
00:34:41 c'est des chiffres qu'il faudra vérifier, mais quand l'offensive s'arrêtera, on verra,
00:34:44 pour le moment, il y aurait 7 000 morts, il y aurait 15 000 blessés,
00:34:48 et il y aurait 7 000 disparus.
00:34:52 Ce sont des chiffres dont les sources sont peut-être contestables, on verra après.
00:34:56 C'est de trop. La question, on n'arrivera pas à éliminer tous les membres du Hamas,
00:35:01 ils ne sont pas tous d'ailleurs dans la bande de Gaza, ils sont ailleurs,
00:35:03 il y a une branche militaire, oui, il faut aller au maximum de ce qu'on peut faire,
00:35:06 mais est-ce qu'il n'y a pas un moment où il faut, je dirais, changer de posture
00:35:10 et effectivement mener le plus possible, mais est-ce n'est-ce pas déjà fait,
00:35:15 et en même temps essayer de créer quelque chose,
00:35:17 parce que plus il y a de victimes, plus il y aura de terroristes.
00:35:20 Cette phrase, elle est très importante.
00:35:22 Plus il y a de victimes, plus il y aura de terroristes,
00:35:25 c'est l'analyse que fait aussi Dominique de Villepin,
00:35:27 qui affirme que l'Israël n'a pas retenu, je précise, c'est l'ancien Premier ministre
00:35:31 et Maurice Gordon, les leçons du passé des Etats-Unis et donc de l'Israël.
00:35:36 Je vais à un avis qui me semble opposé du vôtre, comme ça, monsieur Gordon, et je reviens à vous.
00:35:41 Il est parfaitement normal qu'Israël agisse pour garantir sa sécurité.
00:35:46 Et je pense depuis très longtemps que la solution à deux Etats est l'une des conditions de sa sécurité.
00:35:52 Et il y a des grands dirigeants d'ailleurs israéliens qui avaient cette perspective.
00:35:56 Benjamin Netanyahou a été un adversaire historique des accords d'Oslo.
00:36:01 Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est que le Hamas marque des points.
00:36:05 Bien sûr, on est satisfait de la libération des otages avec les images que nous voyons.
00:36:10 Mais le Hamas gagne des points dans l'opinion publique internationale.
00:36:14 Des pays, y compris occidentaux, qui voient des pays nationaux libérés.
00:36:17 Dans la population arabe, avec la libération de prisonniers palestiniens,
00:36:21 la trêve lui est profitable sur le plan militaire et de sa réorganisation.
00:36:25 On voit d'ailleurs les terroristes et les ravisseurs du Hamas sortir avec les beaux uniformes,
00:36:34 faire simuler l'empathie.
00:36:37 Tout ça est insupportable.
00:36:38 Donc quand Dominique de Villepin, et j'insiste sur un élément de la phrase,
00:36:43 dit "la force ne peut pas à elle seule, à elle seule,
00:36:48 permettre une solution politique", il a raison.
00:36:53 Alors ça a été très contesté.
00:36:55 Il y a eu une polémique, y compris après son discours.
00:36:59 Je pense que c'est un discours utile, d'autres le tiennent.
00:37:01 C'est-à-dire qu'il faut réfléchir l'après, et l'après, d'après moi,
00:37:06 ne pourra pas se faire avec Benjamin Netanyahou, qui est déjà très contesté au sein du Likud,
00:37:10 et ne pourra pas se faire avec le Hamas, qui malheureusement se renforce,
00:37:13 et je vois y compris, qui gagne des points en Cisjordanie.
00:37:16 L'ambassadeur, je voudrais vous poser une question,
00:37:20 parce que je n'ai pas de plan, moi, pour régler le conflit.
00:37:24 La stratégie redoutablement perverse du Hamas,
00:37:29 est-ce qu'à votre avis, Israël, avec cette pause, cette trêve qui se prolonge,
00:37:36 naturellement pour sauver les otages et ces personnes disparues,
00:37:41 est-ce que vous croyez qu'Israël pourrait être tenté, le moment venu,
00:37:46 presque psychologiquement, politiquement, de ne pas reprendre le combat ?
00:37:51 Parce que je me dis, mais c'est terrible, même pour Israël,
00:37:55 après des jours, voire des semaines de pause et de trêve,
00:38:00 de remettre le doigt sur le bouton militaire,
00:38:04 et de continuer, est-ce que vous croyez qu'un arrêt...
00:38:07 - La réponse.
00:38:08 - Moi, je me fie à ce que j'ai entendu, que je vous ai cité,
00:38:11 dans la bouche du Premier ministre israélien, Netanyahou,
00:38:13 et de son ministre de la Défense.
00:38:15 Je pense que la trêve, elle permet aux deux parties de se réorganiser.
00:38:19 J'imagine que les Israéliens, qui sont extrêmement forts,
00:38:22 extrêmement organisés, eux-mêmes ont affiné leur cible.
00:38:26 Et je pense que la deuxième phase, qui est une phase qui va aller jusqu'au sud,
00:38:30 va évidemment être nécessaire, compte tenu des objectifs
00:38:33 qu'ils se sont fixés d'éradication du Hamas et de ses installations militaires,
00:38:37 puisque c'est la branche militaire du Hamas à laquelle on a affaire.
00:38:40 Et qu'est-ce qu'il adviendra des otages ?
00:38:42 C'est pour ça qu'il faut que la trêve se poursuive le plus possible
00:38:44 pour que les otages sortent.
00:38:46 Mais les objectifs militaires et existentiels d'Israël
00:38:49 passent par cette éradication, pas seulement,
00:38:52 comme vous l'avez rappelé, M. D'Artigot, à la juste titre,
00:38:55 passent aussi par cette éradication, mais aussi par un processus politique.
00:38:59 Le processus politique, en revanche, on n'imagine absolument pas
00:39:01 Netanyahou entrer dedans. Comme vous l'avez rappelé,
00:39:03 il est contre depuis le départ.
00:39:05 Il y a eu les accords de Slo, il y a eu ensuite le camp David,
00:39:09 il y a eu ensuite le sommet de Taba, il y a eu ensuite le plan de Genève,
00:39:13 il y a eu ensuite le plan proposé par le prince Abdallah d'Arabie Saoudite,
00:39:17 qui était le plan arabe, pour reprendre l'égocie.
00:39:19 À chaque fois, les Palestiniens ont refusé les offres qui leur étaient faites
00:39:25 et au dernier moment, sur le plan arabe, c'est Sharon
00:39:28 qui lui-même n'a même pas daigné jeter un coup d'œil à ce plan.
00:39:31 Donc on est dans une situation de blocage avec une réalité du terrain
00:39:34 qui a terriblement changé parce qu'à l'époque,
00:39:37 on avait quelques dizaines de milliers de colons.
00:39:40 Aujourd'hui, on a, il faut l'avoir en tête quand on parle des deux États,
00:39:43 qui reste le principe de base, on a 700 000 colons,
00:39:47 500 000 en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est.
00:39:51 Or, un traité, ça veut dire quelles frontières,
00:39:54 ça veut dire quel continuum territorial des solutions avaient été trouvées,
00:39:58 ça veut dire quels statuts pour les réfugiés et quels statuts pour Jérusalem-Est.
00:40:02 Ce sont des sujets qui devront être remis sur la table le moment venu,
00:40:05 mais dont il serait bon qu'il ne le soit pas trop tard
00:40:08 parce qu'il faut changer la donne, je dirais, l'approche du sujet,
00:40:12 l'éradication militaire ne mènera pas à une solution.
00:40:16 Elle est une partie de la solution, mais pas la seule.
00:40:19 On va continuer à en parler dans quelques instants,
00:40:21 c'est vous, Kévin, qui interrogerait Maurice Gourdemontin.
00:40:24 On apprend à l'instant, et c'est une confirmation,
00:40:26 que le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, va donc se rendre en Israël
00:40:30 pour tenter de prolonger encore la trêve.
00:40:33 Donc voyez-vous, la pression américaine,
00:40:35 et c'est le patron, les États-Unis, est de plus en plus forte.
00:40:38 Les titres avec vous, Michael, et on revient à notre débat.
00:40:41 C'est l'heure de vérité pour Éric Dupond-Moretti.
00:40:44 Dans son procès pour prise illégale d'intérêt,
00:40:46 la Cour de justice de la République rendra sa décision à 15h aujourd'hui.
00:40:50 Une décision déjà actée par les juges depuis le 16 novembre dernier,
00:40:54 mais jusqu'ici tenue secrète.
00:40:56 Les tarifs des péages vont augmenter au 1er février 2024,
00:40:59 mais une hausse inférieure à 3% promet le ministre délégué au transport, Clément Beaune.
00:41:04 Pour l'année 2023, l'augmentation était de 4,75%,
00:41:08 conséquence directe de l'inflation galopante.
00:41:11 Et puis en foot, le PSG a arraché le nul hier en Ligue des champions face à Newcastle.
00:41:15 C'est son attaquant star, Kylian Mbappé,
00:41:17 qui a permis de ramener le score à 1 partout grâce à un pénalty à la 98e minute.
00:41:23 « Il faut une solution politique, la solution militaire ne suffira pas »,
00:41:29 dit Maurice Gourdeau-Montagne.
00:41:30 Il y a une forme de vengeance indiscriminée sur la bande de Gaza.
00:41:34 Maurice Gourdeau-Montagne qui nous a rappelé aussi toutes les manœuvres politiques
00:41:40 qui sont en cours et qui parfois nous échappent.
00:41:42 Kevin Bossuet, sur quoi vous voulez interpeller M. l'ambassadeur ?
00:41:45 « Moi je voulais poser une question, parce qu'on nous parle du droit d'Israël à se défendre,
00:41:50 très bien, mais on nous parle aussi d'une réponse disproportionnée d'Israël
00:41:55 sans nous dire ce qu'aurait été une réponse proportionnée.
00:41:59 Moi je ne comprends pas, je veux dire,
00:42:01 à partir du moment où il y a un seul civil qui meurt à Gaza,
00:42:06 cela aurait été pour une partie de l'opinion une réponse disproportionnée.
00:42:10 Donc il n'y a pas de droit d'Israël à se défendre. »
00:42:14 Il y a une différence entre un mort et des milliers.
00:42:16 « Oui, je suis d'accord, mais vous voyez bien que l'opinion publique n'accepte pas.
00:42:19 Ou alors il aurait fallu faire par mimétisme, reproduire le 7 octobre à Gaza,
00:42:23 ce qui évidemment, il n'imaginait pas.
00:42:25 Non mais je veux dire, si on est dans cette logique de réponse proportionnée,
00:42:29 si on suit la logique, évidemment c'est inacceptable,
00:42:33 mais si on suit cette logique, donc voilà ma question,
00:42:35 si vous aviez été à la place de Benjamin Netanyahou, qu'est-ce que vous auriez fait ? »
00:42:40 Évidemment, je ne suis pas à la place du Premier ministre israélien
00:42:45 dans une situation où il a lui-même conduit son pays,
00:42:47 une situation gravissime où le traumatisme s'ajoute sur un peuple
00:42:51 qui est éminemment traumatisé.
00:42:53 On a affaire à, bon, le peuple juif, c'est un traumatisme vivant.
00:42:57 Et donc la réaction, comme a été celle d'ailleurs des Américains
00:43:02 dans un contexte très différent après les tours jumelles,
00:43:04 c'est « on va réagir, on va le faire très fort ».
00:43:06 Là où on dépasse la limite du proportionné,
00:43:08 c'est quand on entend un ministre de la Défense dire « on va couper l'eau,
00:43:11 on va couper de l'alimentation, on va couper l'électricité »,
00:43:14 ce qui veut dire qu'on met en péril les gens qui sont dans les hôpitaux notamment,
00:43:17 et ce sont des animaux humains.
00:43:19 Là on dépasse les limites.
00:43:21 Qu'il y ait une réaction, Israël a le droit de se défendre,
00:43:23 Israël a le droit de réagir, ça s'appelle la légitime défense.
00:43:26 Mais Israël est un État.
00:43:29 Israël c'est un État avec des droits.
00:43:33 Le droit à la légitime défense, le droit de riposter,
00:43:36 mais aussi des devoirs.
00:43:37 Des devoirs sur lesquels malheureusement, si on regarde la longue période,
00:43:41 cet État, qui est pourtant un État démocratique exceptionnel,
00:43:45 et seul dans sa région,
00:43:46 cet État n'a pas beaucoup respecté les règles internationales,
00:43:49 et les règles du droit international, et on peut le déplorer.
00:43:51 Parfois on dit qu'une politique équilibrée, c'est une politique peu courageuse,
00:43:55 moi je crois que c'est l'inverse.
00:43:56 Merci de nous rappeler aussi tout ce qui est en cours,
00:43:59 c'est important de vous entendre.
00:44:01 Je sais que vous êtes aussi un proche de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin,
00:44:05 et par amitié, pouvez-vous éclaircir, même s'il a tenté de le faire, ses propos,
00:44:10 parce que je trouve qu'ils sont, comment dire,
00:44:13 que les interrogations autour de ce qu'a dit Dominique de Villepin
00:44:16 ne sont pas à la hauteur du parcours de cet homme, quand même.
00:44:19 Et quand il a parlé de cette domination financière,
00:44:21 de cette main mise sur le monde de l'art et de la culture,
00:44:23 certains y ont vu évidemment la main mise d'une domination juive, financière, etc.
00:44:28 Qu'a-t-il voulu dire, vous qui le connaissez si bien ?
00:44:31 Je crois que, bon, je ne suis pas l'avocat de Dominique de Villepin,
00:44:34 mais je suis un ami de Dominique de Villepin, je le connais depuis 50 ans,
00:44:37 on était ensemble à Sciences Po autrefois, on s'est suivis, on a fait des choses ensemble.
00:44:41 Villepin appartient à une école de pensée, une filiation de pensée politique
00:44:44 qui n'a rien à voir avec ce qu'il lui reprochait là.
00:44:46 Je crois que Villepin a simplement voulu dire que, oui, il y avait aujourd'hui,
00:44:51 et notamment du fait, il aurait pu le dire d'une autre manière,
00:44:54 d'un ultra-libéralisme poussé à l'extrême, d'une financiarisation, je dirais,
00:44:58 des gens qui malheureusement ne passent pas dans ce qu'ils disent
00:45:01 parce qu'ils contreviennent à une pensée dominante.
00:45:04 Appelons ça une pensée dominante.
00:45:06 Mais je ne crois pas qu'on puisse taxer Dominique de Villepin
00:45:08 de quoi que ce soit en matière d'antisémitisme.
00:45:10 Il a servi Chirac, il appartient à l'école d'une pensée gaulliste,
00:45:12 et son action comme ministre montre qu'il a été toujours extrêmement, je dirais,
00:45:16 engagé de ce côté-là.
00:45:18 Sur l'antisémitisme, de toute façon, si vous voulez,
00:45:20 personne ne peut juger ce qui n'est pas dit.
00:45:22 Donc, on n'entend pas... J'entends tout passer, j'accepte tout à fait vos...
00:45:26 - On ne va pas, comment dire, sonder les cœurs et les reins.
00:45:28 - En revanche, ce qui est étonnant, si vous voulez,
00:45:30 c'est une analyse un peu à côté de la plaque
00:45:32 parce qu'il me semble plutôt qu'il y a une soumission au milieu woke aux États-Unis.
00:45:37 Ça a l'air de beaucoup moins me frapper.
00:45:39 - Absolument.
00:45:40 - Écoutez, vous lui poserez la question quand j'espère il viendra ici,
00:45:43 même à midi.
00:45:44 Il nous a marqué la peau, Philippe Bilger.
00:45:46 - Je suis sûr. - Vous voulez parler ?
00:45:48 - Et celle-là, elle ne terminera pas par la guerre.
00:45:51 - On peut remercier Maurice Gourdeau-Montagne.
00:45:53 - Ah bon ? Mais vous partez ?
00:45:54 - Eh oui.
00:45:55 - À quelle heure ?
00:45:56 - C'est déjà une heure. Mais nous allons recevoir un historien,
00:45:58 qui est Marc Monant, qui va nous accompagner également,
00:46:00 pour lequel on a autant d'amitié que pour M. Maurice Gourdeau-Montagne.
00:46:04 Merci encore. On rappelle votre livre, "Les autres ne pensent pas comme nous".
00:46:08 Et je trouve que ce livre est formidablement d'actualité aujourd'hui.
00:46:12 À tout de suite.
00:46:14 - Merci d'être avec nous en direct.
00:46:16 Midi News, il est 13h et il n'est pas 19h.
00:46:19 Pourquoi je dis ça ?
00:46:21 Les téléspectateurs, je suis sûre qu'ils ont reconnu le rire,
00:46:23 avant même qu'il y ait l'image.
00:46:25 - Ah oui !
00:46:26 - Ils sont très ravis.
00:46:27 Il faut un peu de temps, Olivier.
00:46:29 - Olivier dort à 19h, il ne sait pas.
00:46:33 - Si je suis à 20h, je vais te faire vous réveiller à 19h.
00:46:37 - Sinon, Pascal vous réveille et vous allez se battre.
00:46:40 - Je m'en fous.
00:46:41 - Marc, merci de nous faire la visite.
00:46:44 Marc, j'ai un mot pour le présenter.
00:46:47 C'est un compteur. Un formidable compteur.
00:46:50 Je crois que ça résume tout ce qu'il est.
00:46:52 On va parler du livre avec Christine Kelly,
00:46:55 ses "Destins qui font l'histoire".
00:46:57 Et je vous assure qu'à l'aune, tout ce qui se passe dans l'actualité,
00:46:59 c'est formidable.
00:47:00 Depuis, il y a des leçons dans ses dessins.
00:47:03 Nous allons en parler avec vous, Marc, dans quelques instants.
00:47:05 Nous évoquerons également le sort d'Éric Dupond-Moretti.
00:47:09 J'ai envie de vous poser une question.
00:47:11 Mais vraiment, est-ce qu'une fois, il a endossé le costume de garde des Sceaux ?
00:47:15 - Moi, je trouve que non.
00:47:18 Sauf que je vais continuer un petit peu à soutenir des choses
00:47:23 qui pensaient un peu contre moi-même.
00:47:26 Il n'est devenu véritablement un garde des Sceaux
00:47:30 que lorsqu'il a eu d'abord un excellent directeur de cabinet.
00:47:34 - Oui.
00:47:35 - Et deuxième élément...
00:47:36 - Je parle de la politique, de ce qui ressort pour les Français.
00:47:39 - Oui, mais Sonia, lorsqu'il a cessé d'être avocat
00:47:43 et qu'il s'est contenté de régler le problème de crédit donné à la magistrature.
00:47:49 - Bien.
00:47:50 - À partir du moment où il a fait dans la matérialité,
00:47:53 il a été un bon garde des Sceaux.
00:47:55 - Vous allez voir qu'hier, il n'était pas dans la matérialité,
00:47:57 à l'Assemblée nationale.
00:47:58 - Il a soutien.
00:47:59 - Le journal.
00:48:00 Ce n'est pas encore l'heure du débat, Elisabeth.
00:48:03 Il est 13h, donc c'est le journal.
00:48:05 - La politique d'avocat.
00:48:06 - Donc c'est Mikaël. Rebonjour, cher Mikaël.
00:48:08 - Rebonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:48:09 Sixième et dernier jour de trêve entre Israël et le Hamas
00:48:12 qui pourrait, serait prêt, selon une source proche du mouvement,
00:48:16 à prolonger cette trêve de quatre jours supplémentaires.
00:48:19 Hier soir, 12 nouveaux otages ont été libérés
00:48:21 en échange de 30 prisonniers palestiniens,
00:48:24 ce qui porte à 81 le nombre d'otages relâchés depuis vendredi.
00:48:28 Juliette Sadat, Adrien Spiteri.
00:48:33 Escortée par des hommes armés du Hamas,
00:48:36 cet otage embarque à bord d'un véhicule de la Croix-Rouge
00:48:39 aux postes frontières de Rafah.
00:48:41 Elle va pouvoir regagner le sol israélien.
00:48:44 Hier soir, 12 nouveaux otages ont pu être libérés,
00:48:48 deux hommes thaïlandais ici à l'image,
00:48:51 ainsi que 10 femmes israéliennes âgées de 17 à 84 ans.
00:48:57 Tous ont été emmenés à l'hôpital
00:48:59 pour passer une visite médicale de contrôle
00:49:02 avant de retrouver leur famille.
00:49:04 Depuis la trêve entamée vendredi dernier
00:49:07 entre l'État hébreu et le Hamas,
00:49:09 60 otages israéliens et 180 prisonniers palestiniens
00:49:13 ont été libérés.
00:49:15 Conséquence d'un accord négocié par des médiateurs au Qatar
00:49:19 avec l'appui de l'Égypte et des États-Unis.
00:49:22 La trêve doit durer jusqu'à jeudi,
00:49:25 5 heures du matin en Israël,
00:49:27 mais les médiateurs s'activent déjà en coulisses
00:49:29 pour la prolonger au-delà.
00:49:31 Le secrétaire d'État américain Antony Blinken
00:49:34 est attendu en Israël et en Cisjordanie
00:49:36 avant la fin de la semaine.
00:49:38 Dans l'actualité, le procès des organisateurs
00:49:43 des manifestations de Sainte-Soline
00:49:45 avec les réquisitions.
00:49:46 Hier, les prévenus risquent 6 à 12 mois de prison avec sursis.
00:49:50 La décision est fixée au 17 janvier prochain,
00:49:52 mais pour l'avocat de la partie civile,
00:49:54 Maître Sébastien Rey,
00:49:55 on est en train de tomber dans une justification des violences.
00:49:59 Moi, ce que je regrette aujourd'hui
00:50:01 dans le débat qui s'instaure,
00:50:02 c'est que j'ai le sentiment qu'on est en train de glisser
00:50:04 vers une justification finalement des violences et des dégradations.
00:50:07 À partir du moment où une personne s'estime
00:50:10 promouvoir une cause qui est juste,
00:50:12 elle se sent dans la totale possibilité
00:50:15 de pouvoir aller dégrader les biens de son voisin,
00:50:17 ou les biens de l'agriculteur,
00:50:18 ou les biens d'un commerçant, etc.
00:50:20 Et ça, je trouve que c'est extrêmement dangereux
00:50:22 pour notre vie en société,
00:50:23 parce que qui va décider à un moment donné
00:50:25 de ce qui est juste et de ce qui n'est pas juste ?
00:50:27 Comment est-ce qu'on va déterminer ce qui peut expliquer
00:50:30 ce genre de choses ?
00:50:31 Moi, je crois qu'il faut revenir à des fondamentaux.
00:50:33 On a des moyens démocratiques et des instances de débat en France.
00:50:36 On a une justice qui, certes, a ses difficultés,
00:50:39 mais qui fonctionne.
00:50:40 Et puis, Emmanuel Macron rend hommage à Gérard Collomb.
00:50:43 Le président de la République assiste actuellement
00:50:45 à la cathédrale Saint-Jean de Lyon,
00:50:47 aux obsèques de son ancien ministre de l'Intérieur,
00:50:50 Emmanuel Macron, qui a tenu à saluer l'amitié
00:50:52 de celui sans qui il ne serait pas là où il est aujourd'hui,
00:50:56 a-t-il dit écouter.
00:50:57 Pas un seul instant je n'oublie que sans votre force d'âme,
00:51:03 votre goût du dialogue, votre sens de l'amitié,
00:51:08 sans vous avoir croisé sur mon chemin,
00:51:12 je ne serai pas là où je suis.
00:51:16 Et les Français, soyez-en sûrs,
00:51:20 vous sont reconnaissants d'avoir cru,
00:51:24 avant beaucoup d'autres, en l'émergence d'un bloc central
00:51:28 qui aujourd'hui est à coup sûr le meilleur bouclier
00:51:31 contre ces extrêmes que vous n'avez jamais cessé de combattre.
00:51:35 Et voilà Sonia pour l'essentiel de l'actualité
00:51:38 à 13h sur CNews.
00:51:39 A tout à l'heure.
00:51:40 A tout à l'heure.
00:51:41 Hier, à l'Assemblée nationale, après la minute de silence,
00:51:44 après donc un moment quand même solennel,
00:51:46 d'émotion, en hommage à Thomas,
00:51:49 eh bien voici ce qu'a dénoncé le ministre de la Justice.
00:51:52 Est-ce qu'il a dénoncé l'hyper-violence ?
00:51:54 Non.
00:51:55 A-t-il dénoncé le déchaînement de haine ?
00:51:57 Non.
00:51:58 Il a dénoncé la démagogie du RN.
00:52:00 Écoutons cette séquence.
00:52:02 Nos frères juifs ont peur.
00:52:06 Nos frères musulmans ont peur aussi.
00:52:09 Vos propos sont incendiaires.
00:52:12 Et ils amènent dans la rue les militants de l'ultra-droite
00:52:15 qui sont bien plus proches de vous que de moi.
00:52:18 Pour être crédible, faites le ménage.
00:52:21 Chassez de vos rangs les gudards, les identitaires,
00:52:25 les nazions, les racistes, les antisémites
00:52:29 qui sont en réalité planqués dans vos officines économiques
00:52:34 et qui viennent sévèrement d'être condamnés
00:52:37 par la Cour d'appel de Paris.
00:52:40 Alors hier, vous avez vu que Marine Le Pen s'en est indignée,
00:52:43 qu'elle veut porter plainte.
00:52:44 Et tout à l'heure, sur Europe 1,
00:52:46 le patron du RN, Jordan Bardella,
00:52:48 invité de Pascal Praud,
00:52:51 affirme que Eric Dupond-Moretti est un chef de gang.
00:52:55 Je n'irai pas jusque-là.
00:52:57 Mais en tout cas, Sonia,
00:52:59 puisque tout à l'heure, vous avez, dans ma réponse
00:53:02 pour soutenir en quelque sorte Dupond-Moretti,
00:53:05 quand il ne s'occupait pas de politique
00:53:08 et qu'il déversait des crédits,
00:53:10 vous avez dit qu'il ne l'a pas été à l'Assemblée nationale.
00:53:13 Précisément, là, il dévoie la fonction de ministre.
00:53:17 C'est un véritable scandale
00:53:19 que de répondre comme ça
00:53:21 à une question qui a le droit d'être formulée.
00:53:24 Et je dirais qu'il dévoie profondément le débat parlementaire.
00:53:29 - Alors, j'entends.
00:53:30 Je voudrais quand même vous faire réagir
00:53:32 sur la sortie de Jordan Bardella,
00:53:34 parce que vous pouvez me croire, ça va faire du bruit.
00:53:36 Chef de gang, ça va faire du bruit.
00:53:38 - Ah non, mais... - Il exagère.
00:53:40 - Non, mais ça ne va pas tout simplement
00:53:42 parce que ça ne va pas à sa fonction.
00:53:44 Il est député européen, il est chef de parti.
00:53:46 Il y a des façons tout à fait polies de dire
00:53:51 ce que je suppose qu'il y a derrière cette accusation.
00:53:54 Et puis surtout, je pense qu'il faut répondre
00:53:57 à Éric Dupond-Moretti sur le plan de la politique
00:54:00 comme vient de le faire Philippe.
00:54:02 C'est-à-dire, son obsession depuis...
00:54:04 Quoi qu'il arrive, il sort de sa boîte
00:54:06 et il dit que c'est l'extrême droite.
00:54:08 Quoi qu'il arrive.
00:54:09 Il voit des fascistes partout,
00:54:11 sauf chez les islamistes et les djihadistes.
00:54:13 Là, il ne les voit pas.
00:54:15 C'est vraiment l'incarnation,
00:54:17 l'incarnation, si vous voulez,
00:54:19 de ce déni et surtout de cette façon d'engueuler
00:54:23 toute la journée ceux qui voient.
00:54:25 - D'accord, mais un ministre de la Justice
00:54:27 qui a été chef de... Mais vous avez raison,
00:54:29 mais je vais poser la question à Marc Menand.
00:54:31 Mais on est libre de dire ce qu'on veut.
00:54:33 - Je vous le répète, je vais...
00:54:35 - Quel pas d'art, mais...
00:54:37 - Alors, je dirais que si ça s'était passé
00:54:39 dans l'enceinte de l'Assemblée,
00:54:41 ça nous aurait propulsé à la fin du 19e,
00:54:43 début 20e, et ça aurait été
00:54:46 une passe d'armes, entre guillemets.
00:54:48 - Oui, c'est vrai.
00:54:49 - Aujourd'hui, sur les ondes,
00:54:51 je pense qu'on ne peut pas s'exprimer comme ça.
00:54:53 Et que cette détérioration,
00:54:56 l'incapacité de trouver le bon mot,
00:54:59 d'avoir la bonne flèche, celle qui touche,
00:55:02 mais sans tomber dans la caricature...
00:55:04 La caricature, c'est pour Charlie Hebdo,
00:55:06 la caricature, c'est pour le canard enchaîné.
00:55:09 Et même eux, ils auraient plus de subtilité que ça.
00:55:12 Là, il y a quelque chose d'infamant
00:55:14 par rapport à notre langue.
00:55:16 Or, Jordan Bardella voudrait représenter
00:55:19 une sorte d'idée, d'une capacité
00:55:22 à une rhétorique, à une éloquence.
00:55:24 Eh bien là, il se dévoie,
00:55:26 mais il est à la hauteur de Dupond-Moretti,
00:55:29 qui, depuis longtemps,
00:55:31 la flamboyance de l'avocat,
00:55:33 reprenait les grandes plaidoiries.
00:55:35 Et cet homme qui incarne une forme de vulgarité,
00:55:38 et qui constamment,
00:55:40 plutôt que de s'affirmer en tant que républicain,
00:55:43 on a quoi ?
00:55:44 On a un homme qui, à chaque fois qu'il est question
00:55:47 de regarder l'état de la France
00:55:49 par rapport à sa culture,
00:55:51 le désir d'assimilation des gens,
00:55:54 il n'y a plus d'assimilation.
00:55:56 Il y a la volonté de cette partition,
00:55:59 et voilà ce qu'il veut,
00:56:00 la partition et non plus l'assimilation.
00:56:02 - Et pas vous, vous avez la verve,
00:56:04 vous avez la flamboyance, la pâte de la flamboyance.
00:56:07 - Le problème, cher Marc Menand,
00:56:09 le problème que l'on a,
00:56:10 c'est qu'il y a pu y avoir des débats parlementaires
00:56:13 par le passé, très vifs, très rugueux.
00:56:15 Ça a pu même se terminer le lendemain sur le Pré,
00:56:18 avec des duels.
00:56:19 Le dernier, c'était Gaston de Fer.
00:56:21 - Gaston de Fer.
00:56:22 - Sur d'ailleurs quelque chose qui a déclenché ça,
00:56:24 il avait dit à un opposant,
00:56:25 "Vous êtes un imbécile de mémoire."
00:56:26 Et ça s'était donc passé le lendemain.
00:56:29 On retrouve d'ailleurs dans les archives,
00:56:31 une image d'archives là-dessus.
00:56:33 - Et tout juste !
00:56:34 - Le problème, c'est qu'il n'y a plus d'art oratoire
00:56:38 parlementaire, malheureusement,
00:56:40 qu'il y a les réseaux sociaux, la punchline.
00:56:42 Mais là où vous m'étonnez,
00:56:44 c'est qu'on n'a plus de mémoire en politique.
00:56:46 Dupont-Moretti a été recruté au gouvernement
00:56:50 pour faire du Dupont-Moretti.
00:56:52 Avec deux ressources.
00:56:54 Un, ce qu'il vient de faire là.
00:56:56 Est-ce que c'était son dernier Olympia ?
00:56:58 On le verra avec la décision de 15h.
00:57:00 - Vous avez tout dit.
00:57:01 C'est la télédia.
00:57:02 - Peut-être.
00:57:03 C'est peut-être le dernier Olympia.
00:57:04 Et dans son ADN politique,
00:57:06 il a été recruté aussi pour porter le fer.
00:57:09 - Vous savez ce qui fait le plus mal ?
00:57:11 Regardez cette image derrière.
00:57:13 Elisabeth Born.
00:57:14 - Oui, c'est ça.
00:57:15 - Vous savez pourquoi ?
00:57:16 J'ai bien regardé la vidéo.
00:57:17 Vous savez pourquoi ?
00:57:18 Parce qu'à la fin de son intervention,
00:57:23 il envoie une cartouche au groupe LFI.
00:57:26 Et donc ça allume l'autre côté de l'hémicycle
00:57:29 qui proteste.
00:57:30 Et donc on peut se dire
00:57:31 qu'il est en train de vider l'hémicycle.
00:57:33 - L'ironie à nous faire.
00:57:35 Je vous connais.
00:57:36 Quand il y a des moments graves,
00:57:37 et qu'on se sent entendant parler dans ces moments-là,
00:57:39 où nous avons eu malheureusement à midi,
00:57:41 on a pris l'antenne quand il y a eu des attentats,
00:57:44 toujours, vous avez eu la bonne attitude.
00:57:48 C'est-à-dire l'intelligence du moment.
00:57:51 - Vous parlez d'Olivier Darstigol.
00:57:53 - Il faut comparer Elisabeth Born.
00:57:55 - En fait,
00:57:56 - Si vous pouviez ne pas l'abîmer.
00:57:58 - En fait,
00:57:59 - Sur le près de ma...
00:58:01 - La posture de monsieur Dupond-Moretti,
00:58:04 et les ricanements de madame Born,
00:58:07 font que ces deux personnes appartiennent au vieux monde.
00:58:10 Moi, ce qui me marque le plus,
00:58:12 et ça va peut-être parler à Marc,
00:58:14 c'est l'anachronisme, en fait.
00:58:16 C'est l'anachronisme.
00:58:17 C'est-à-dire qu'on attend des réponses fermes
00:58:19 de la part de monsieur Dupond-Moretti,
00:58:21 et tout de suite, il accuse l'extrême droite,
00:58:23 il accuse le Rassemblement National,
00:58:26 avec des choses qui ne sont plus à l'ordre du jour.
00:58:29 Quand on dit qu'il y a des antisémites
00:58:32 au sein du Rassemblement National,
00:58:34 je tiens à m'excuser,
00:58:36 mais qui était à la marche contre l'antisémitisme ?
00:58:39 Pas Emmanuel Macron,
00:58:40 mais les représentants du Rassemblement National.
00:58:43 Donc, un moment qu'on attaque le Rassemblement National,
00:58:45 je suis d'accord,
00:58:46 mais qu'on se met un peu au goût du jour.
00:58:48 Marine Le Pen a viré son père,
00:58:50 justement parce qu'il a eu des propos antisémites.
00:58:53 Le Rassemblement National a fait tout un ménage
00:58:55 parmi leurs membres,
00:58:57 afin de virer les plus extrêmes.
00:58:59 Donc, un moment, il faut être juste dans la...
00:59:01 Attendez, attendez, Elizabeth.
00:59:02 S'il vous plaît, Elizabeth, pour être juste,
00:59:04 parce que quand on rapporte des propos,
00:59:06 je préfère les rapporter comme on l'a fait pour Dominique de Villepin,
00:59:09 pour Jordan Bardella dans son anti-artier.
00:59:11 Voici ce qu'il a dit sur Europe 1.
00:59:13 "Éric Dupond-Moretti se comporte comme un chef de gang."
00:59:16 Nous allons voir l'anti-artier de la phrase.
00:59:18 Après, il dit "un gouvernement qui érige le mensonge
00:59:20 et la calomnie en méthode de gouvernement."
00:59:23 Voilà.
00:59:24 Est-ce que je peux dire qu'il y a un contentieux
00:59:26 entre Éric Dupond-Moretti et l'ERN,
00:59:28 tout ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale ?
00:59:30 Je trouve ça assez amusant qu'on me dise
00:59:32 que s'exprimer comme un chartier, c'est le vieux monde.
00:59:34 Parce que, pardon, je ne sache pas
00:59:36 que le langage des jeunes générations
00:59:38 ou des nouveaux députés ou des jeunes ministres soit...
00:59:42 C'était le fait d'accuser l'extrême droite
00:59:44 de manière systématique, voilà.
00:59:46 Mais oui, mais c'était pas...
00:59:47 Mais c'était sur le fond, sur le fond.
00:59:48 Sur le fond.
00:59:49 Sur le... Ça, vous disiez ça.
00:59:50 D'accord.
00:59:51 Sur le fond.
00:59:52 Et par ailleurs, vous pouvez pas dire
00:59:53 que les gens qui étaient pas à la marge de 12...
00:59:55 Elizabeth, on va vous laisser discuter
00:59:57 avec Kevin, parce que je suis seule.
00:59:59 On va poursuivre pour les milliers de gens
01:00:01 qui nous regardent.
01:00:02 De l'importance du choix des mots.
01:00:04 Et je vais tous vous interroger
01:00:05 en commençant par Marc Menand.
01:00:06 Parce que les défilés des membres d'ultra-droite
01:00:09 deviennent le sujet principal.
01:00:11 Alors évidemment, il faut les condamner.
01:00:13 Depuis le début, je dis, il faut les condamner
01:00:15 sans aucune ambiguïté.
01:00:16 Mais la question est de savoir,
01:00:18 c'est une menace, mais est-ce la menace
01:00:20 la plus importante dans notre pays ?
01:00:21 On a quand même le droit de poser cette question.
01:00:23 Et j'ai entendu Marion Maréchal
01:00:25 dans une autre Radio Coropin
01:00:27 est qualifiée de "zozo".
01:00:29 Qu'est-ce que vous en pensez, Marc Menand ?
01:00:31 Parce que "zozo", on se dit,
01:00:32 bon, c'est un peu les pieds nickelés.
01:00:34 Non, il n'y a pas que vous qui avez dit ça.
01:00:36 C'est Marion Maréchal.
01:00:37 Je croyais qu'elle avait dit "gigadroite".
01:00:39 Non, mais "zozo", c'est gentil.
01:00:41 Un "zozo", c'est un doux abruti.
01:00:44 Un garçon qui fait de mal à personne,
01:00:46 il est anexantrique dans ses comportements.
01:00:49 Là, c'est autre chose.
01:00:51 C'est-à-dire qu'on est avec des enragés,
01:00:53 des fanatiques, des personnages
01:00:55 qui représentent ce que l'on ne voudrait plus jamais voir.
01:00:59 Et c'est là, j'aime bien quand vous faites la distinction,
01:01:02 parce que cette ultra-droite,
01:01:04 et aujourd'hui subtilement,
01:01:06 on essaie de grouper cette ultra-droite
01:01:09 avec l'extrême-droite.
01:01:10 L'ultra-droite, on la campe, on la repère.
01:01:13 Tout de suite, on voit ce qu'elle est.
01:01:15 Or, l'extrême-droite, on ne sait plus ce qu'elle est.
01:01:18 Qu'est-ce que l'extrême-droite ?
01:01:19 L'extrême-droite, c'est quelqu'un
01:01:21 qui est contre la partition,
01:01:23 c'est quelqu'un qui est contre le néo-féminisme,
01:01:26 c'est quelqu'un qui défend la langue française,
01:01:29 qui est contre l'inclusion, la langue inclusive.
01:01:32 C'est quelqu'un qui est pour l'assimil...
01:01:34 - C'est nous, quoi. - C'est nous.
01:01:35 - C'est beaucoup de Français, surtout.
01:01:38 - C'est quelqu'un qui dit que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
01:01:41 - Oui, bien évidemment, pourquoi pas ?
01:01:43 Bien évidemment, il y a des choses qui peuvent apparaître.
01:01:46 - Il a été condamné pour.
01:01:48 - Je vois pas...
01:01:50 - Mais s'il vous plaît,
01:01:51 30 ans après, Olivier Darpigol,
01:01:54 30 ans après.
01:01:55 - Oui, oui, oui, je sais bien.
01:01:57 - Voilà.
01:01:58 Et aujourd'hui, bien sûr qu'il faut condamner.
01:02:00 Est-ce que c'est la menace principale dans notre pays ?
01:02:02 - Alors là-dessus, chère Sonia,
01:02:04 parce que là-dessus, il y en a qui disent "Oso, imbécile,
01:02:06 des bus, des gars", bon,
01:02:08 je pense que c'est une menace sérieuse.
01:02:10 Et je m'en remets aux spécialistes de la sécurité dans notre pays.
01:02:14 Le parquet antiterroriste dit
01:02:17 "12 attentats depuis 2017,
01:02:19 des jouets qui venaient des rangs de l'ultra-droite".
01:02:21 Et j'ai souvenir, en juillet dernier,
01:02:24 dans le journal Le Monde, du directeur de la DGSI,
01:02:27 qui indiquait qu'après la menace islamiste,
01:02:30 la menace d'ultra-droite était celle qui était la plus constituée.
01:02:34 - C'est horrible, vous savez, on en est amené...
01:02:36 - Ce sont simplement des spécialistes de ces sujets.
01:02:38 - On en est amené à rappeler le bilan terrible dans notre pays,
01:02:40 terrible, des attentats is-la-mistes.
01:02:43 Et donc la première menace.
01:02:45 - Oui, je l'ai dit.
01:02:46 - Oui, vous, oui.
01:02:47 - Vous allez tous vous exprimer.
01:02:49 - Allez-y, je vous en prie.
01:02:51 - Je répondrai à 11 ans après.
01:02:53 - Après les titres de Mickaël.
01:02:55 - Les consommateurs font naître le trafic de drogue.
01:02:58 Les mots de Gérald Darmanin, hier à l'Assemblée nationale,
01:03:01 le ministre de l'Intérieur précise que l'Etat
01:03:03 se doit d'être intraitable avec eux,
01:03:05 mais aussi avec les trafiquants.
01:03:07 La CRS 81 déployée en urgence à Nice,
01:03:09 elle intervient suite à une fusillade
01:03:11 qui a fait deux blessés graves dans le quartier des Moulins.
01:03:13 Lundi soir, des armes et de la drogue ont été saisies.
01:03:16 Une centaine de policiers cadrillent désormais la zone,
01:03:19 dont près de 60 qui appartiennent à la CRS 81.
01:03:22 Et puis la Finlande va fermer son dernier poste frontalier,
01:03:25 encore ouvert avec la Russie.
01:03:27 Helsinki accuse Moscou d'orchestrer une attaque hybride
01:03:30 en envoyant des migrants sans papiers à la frontière.
01:03:33 Depuis début août, près de 1000 demandeurs d'asile
01:03:35 s'y sont présentés.
01:03:37 - Voilà.
01:03:38 Marion Maréchal a évoqué ce matin des oseaux.
01:03:40 Ce sont des oseaux qui manifestent, je le rappelle,
01:03:42 au cri de "on est chez nous", d'"Islam dehors".
01:03:45 Il est vrai que quand il y a eu une forme,
01:03:47 certains disent "occupation du territoire".
01:03:49 Non, quand ils sont allés, justement,
01:03:52 je ne sais pas dans quel objectif,
01:03:54 mais manifestement pas pour envoyer des fleurs dans le quartier,
01:03:57 eh bien, ils en sont sortis très rapidement
01:04:00 puisque l'un d'entre eux a été agressé.
01:04:02 Donc voilà ce qui s'est passé aussi.
01:04:04 Maintenant, comment les qualifier ?
01:04:05 Même juridiquement, je veux dire.
01:04:07 - Moi, je trouve que ce sont des manifestants de l'ultra-droite.
01:04:12 Ce ne sont absolument pas des oseaux.
01:04:15 Et il est légitime de les avoir condamnés,
01:04:19 même si je considère que leur condamnation est trop sévère
01:04:24 par rapport à beaucoup des prévenus
01:04:27 qui n'avaient jamais été condamnés avant.
01:04:29 Quand on voit les sanctions pour Sainte-Soline,
01:04:33 on ne peut s'empêcher de trouver qu'il y a une forme de disparité.
01:04:36 - Sainte-Soline, 6 à 12 mois avec sursaut.
01:04:38 - Voilà.
01:04:39 - Mais deuxième élément, Sonia, si vous le permettez,
01:04:42 très vite, ce sont d'autant moins des oseaux
01:04:45 que leur manifestation est en train de répondre
01:04:49 à une impuissance régalienne.
01:04:51 Au fond, de manière délétère, peut-être perverse,
01:04:55 ils agissent parce qu'ils ont l'impression,
01:04:59 voire la certitude que notre État régalien ne fonctionne plus.
01:05:04 Et je ne suis pas loin de penser...
01:05:06 - Moi, ce qui m'effraie, c'est qu'une fois qu'on a condamné
01:05:08 et que la justice intervient,
01:05:10 c'est un sujet de diversion maintenant.
01:05:12 On en parle, c'est important.
01:05:15 - On peut parler des deux, de Crépole et de cette...
01:05:17 - Tout à fait, mais quand certains ne parlent que de l'un ou de l'autre...
01:05:20 - Ah oui ?
01:05:21 - Je pense qu'ici, on essaie...
01:05:23 - Crépole, c'est le graphe, comme ça.
01:05:25 - Si on fait le rapport, si vous voulez,
01:05:27 entre le militant d'ultra-droite et le nombre de signes
01:05:32 ou de temps de parole consacrés par les éditorialistes
01:05:35 à ce militant et celui qui le consacre les mêmes
01:05:38 aux djihadistes et à l'islamiste d'atmosphère, etc.,
01:05:42 si vous voulez, je crois qu'on est juste en train de faire une diversion.
01:05:45 Maintenant, je voudrais vous dire pourquoi moi,
01:05:47 je continue à les appeler des ozos, mais pas tous.
01:05:50 Il y a des militants identitaires avec qui j'ai pu parler.
01:05:53 Je n'ai pas la même conception que de la France,
01:05:56 mais ceux avec qui j'ai pu parler me disaient que nous,
01:05:59 ils n'avaient pas une conception ethnique de l'identité française,
01:06:02 donc ceux avec qui j'ai pu parler.
01:06:04 Pourquoi je dis des ozos ?
01:06:06 D'abord parce que, si vous voulez, comme...
01:06:08 Excusez-moi, leur démonstration de force pour l'instant
01:06:11 a surtout abouti à montrer leur faiblesse.
01:06:13 - Mais parce qu'il y avait les forces de l'ordre.
01:06:15 - Je ne pense pas qu'il y ait Olivier Sicton qui a été blessé.
01:06:17 - Sans les forces de l'ordre, ça donne quoi ?
01:06:19 - Je veux finir. Je veux finir. - Il a raison.
01:06:21 - Non, mais je voudrais finir. Merci. - Il a raison.
01:06:23 - Donc, un, je veux dire, voilà pourquoi.
01:06:26 Deux, parce que j'ai quand même beaucoup de mal à considérer,
01:06:29 là, je parle des groupes, si vous voulez,
01:06:31 division Charles Martel.
01:06:33 Ce n'est pas Charles Martel le problème, c'est division, bien sûr,
01:06:35 qui rappelle la division Charlemagne.
01:06:37 Les Croix-Gamée, tous les oripos des Chevaliers teutoniques
01:06:41 ou que sais-je encore.
01:06:42 Oui, eh bien, moi, c'est mon choix.
01:06:44 Je préfère, si vous voulez, voir d'abord le ridicule,
01:06:47 si vous voulez, c'est pas ces gens qui vont sauver la France.
01:06:49 Et troisièmement, les Français se tiennent. Pourquoi ?
01:06:52 Ils sont agressés comme blancs,
01:06:54 mais ils refusent de se définir comme blancs.
01:06:56 Et ça, c'est très important.
01:06:58 C'est pour ça qu'ils ne confient pas la défense de leur identité
01:07:01 à ces ultra-droitards.
01:07:03 Et je pense que Marion Maréchal et les autres ont tort
01:07:06 de ne pas dire clairement, ce n'est pas notre cas.
01:07:09 Nous n'avons rien à voir avec ces gens-là.
01:07:11 – Alors, pour être honnête, Jordan Bardella l'a dit.
01:07:13 – Il l'a dit.
01:07:14 – Et simplement, sur les deux France, c'est Éric Dupond-Moretti qui dit,
01:07:19 en parlant du RN, qu'ils opposent.
01:07:21 Mais c'est ça ce qui me choque.
01:07:22 Il dit la France de crépole blanche et catholique
01:07:25 à la France des cités de Mouloud, de Mohamed et de…
01:07:27 – Mais déjà, c'est terrible parce que c'est quoi la France catholique ?
01:07:31 Il n'y a pas de France catholique.
01:07:33 On a la République depuis 1789.
01:07:36 Les droits de l'homme, ce n'est pas la France catholique,
01:07:40 c'est la France de 1789.
01:07:43 C'est-à-dire qu'on a une France républicaine,
01:07:45 une France anticléricale, qui s'est battue,
01:07:48 non pas contre la religion pour l'abolir,
01:07:51 faire en sorte que la religion ne soit plus coercitive,
01:07:55 ne soit plus celle qui soit la force de nos consciences.
01:08:01 Donc c'est ça qui a abouti à la laïcité.
01:08:04 Vous comme moi, nous sommes antichés de la laïcité.
01:08:07 C'est ce qui fait notre originalité.
01:08:09 Et là, c'est là où il y a une perversion dans les propos.
01:08:12 On essaie d'oublier cette montée qui se manifestait.
01:08:18 Et Elisabeth a raison.
01:08:19 Cette atmosphère, cette visualisation de gens
01:08:23 qui refusent de pouvoir entrer dans notre société,
01:08:28 de l'embrasser, de vivre en citoyen, en citoyenne.
01:08:33 Elles ne veulent pas être citoyennes.
01:08:35 Elles sont avec des oripeaux,
01:08:37 qui sont des oripeaux infamants pour elles,
01:08:39 qu'elles revendiquent comme une liberté.
01:08:41 C'est inadmissible, c'est intolérable.
01:08:43 Et Moretti, eh bien, essaie de justifier cela.
01:08:46 Vous vous rendez compte d'où on en est ?
01:08:48 -Courte pause.
01:08:50 -C'est très rare de créer le silence.
01:08:55 -Il aurait été un formidable avocat général.
01:09:00 -Il faut donner l'envie d'être français aussi.
01:09:04 Parce que ça ne se décrète pas, l'envie d'embrasser quelqu'un.
01:09:07 -Ce que j'aime bien avec Marc,
01:09:09 il ne se préoccupe pas de la longueur et il parle.
01:09:12 -Merci.
01:09:13 -A tout de suite.
01:09:15 ...
01:09:19 -Merci d'être avec nous.
01:09:21 Marc Monant, vous aimez l'histoire,
01:09:24 vous êtes porté par les grands destins.
01:09:27 Vous avez envie d'entendre un formidable conteur
01:09:30 que vous retrouvez tous les soirs à 19h avec Christine Kelly.
01:09:34 Elle nous l'a gentiment...
01:09:36 -Arrêtez !
01:09:38 -Je remercie Christine.
01:09:40 La fois dernière, nous avions Mathieu Bocoté.
01:09:42 C'est un plaisir de vous avoir.
01:09:44 -C'est destins qui font l'histoire.
01:09:46 Le rappel des titres.
01:09:48 -Marine Le Pen va porter plainte contre Eric Dupond-Moretti.
01:09:51 Le garde des Sceaux a appelé le RN à chasser de ses rangs
01:09:54 les identitaires nazions, racistes et antisémites
01:09:57 des propos qui, selon Marine Le Pen,
01:09:59 insultent des millions de Français.
01:10:01 Les tarifs des péages ont augmenté au 1er février 2024,
01:10:05 mais une hausse inférieure à 3 %,
01:10:07 promet le ministre délégué au transport Clément Beaune.
01:10:10 Pour l'année 2023, l'augmentation était de 4,75 %,
01:10:14 conséquence directe de l'inflation galopante.
01:10:17 Et puis, il devrait y avoir des trains à Noël cette année.
01:10:20 Réuni hier, l'intersyndical n'a pas validé la proposition
01:10:23 d'un mouvement social pendant les fêtes de fin d'année.
01:10:26 Proposition de Sudrail, qui souhaitait construire
01:10:29 une puissante mobilisation exclusivement sur le sujet des salaires.
01:10:33 -Merci à vous, Mickaël.
01:10:35 Il y a une question que je pose souvent.
01:10:37 Où sont les féministes ?
01:10:39 On entend surtout les néo-féministes.
01:10:41 Mais où sont-elles ?
01:10:43 Je voudrais qu'on écoute l'interpellation
01:10:45 de la députée Caroline Yaddan sur le silence,
01:10:48 l'absence, le vide des néo-féministes
01:10:51 sur les viols, les mutilations,
01:10:53 les exactions commises par les terroristes du Hamas.
01:10:56 Et on va écouter aussi la réponse de la ministre.
01:10:59 Alors, qui est, en quelques mots, Bérangère Couillard ?
01:11:02 Elle est ministre en charge de l'égalité femmes-hommes.
01:11:05 Je mène une interview politique aussi,
01:11:07 je pense que je vais le faire sur les 2 antennes de CNews et Europa.
01:11:10 Je n'ai pas souvent entendu parler de cette ministre.
01:11:13 Peut-être d'ailleurs que c'est l'occasion de la recevoir.
01:11:16 Mais j'ai vu sa réponse et j'étais un peu refroidie, je vous avoue.
01:11:19 Je vais laisser juger.
01:11:21 Mais je n'ai pas été surprise, malheureusement.
01:11:23 Écoutons-la.
01:11:25 -Les associations féministes, adeptes des MeToo,
01:11:28 de l'écriture inclusive et des hontes croix,
01:11:30 auraient dû condamner avec force les viols acharnés,
01:11:34 les femmes enceintes et ventrées, la nudité carbonisée,
01:11:38 les adolescentes exhibées comme autant de macabres trophées.
01:11:43 Il n'en a pourtant rien été.
01:11:47 Les nouvelles féministes intersectionnelles se sont eues.
01:11:50 Elles ont balayé d'un revers de main les victimes de ces abominations
01:11:54 sous le prétexte évident de leur origine israélienne et juive.
01:11:59 Ce féminisme à géométrie variable
01:12:02 pour lequel les origines importent davantage que les faits criminels
01:12:06 a choisi d'exclure samedi dernier l'accès à la marche
01:12:10 contre les violences faites aux femmes,
01:12:12 aux manifestantes venues rappeler la mémoire des femmes
01:12:15 victimes du pogrom du 7 octobre,
01:12:17 parfois encore retenues comme otages dans les tunnels du Hamas.
01:12:21 Ces horreurs, qu'elles aient eu lieu en Israël,
01:12:23 où de nombreux cas de viol ont été rapportés le 7 octobre dernier,
01:12:27 en Ukraine, au Soudan ou dans le reste du monde,
01:12:30 je les ai condamnées et je les condamne ici fermement.
01:12:33 C'est un combat qui est universel.
01:12:35 Et je dénonce de nouveau ici l'instrumentalisation qui en a été faite.
01:12:40 Madame la députée, on ne trie pas les violences en fonction des conflits,
01:12:44 des individus ou des nationalités.
01:12:47 Je m'oppose fermement à toute forme de récupération.
01:12:50 Madame la Ministre, si il y a les bonnes et les mauvaises victimes,
01:12:54 mais malheureusement si, et je trouve que la faiblesse de la réponse est terrible.
01:12:58 C'est honteux parce qu'ils ont refusé...
01:13:00 Vous ne l'avez pas vu ?
01:13:01 Ça je ne l'avais pas vu, mais ils ont refusé...
01:13:04 En fait, ils n'ont pas du tout voulu que les femmes du 7 octobre,
01:13:07 qui n'ont pas subi que des viols mais des actes de véritable barbarie,
01:13:11 on a lu des témoignages,
01:13:14 ils ont refusé d'en parler à aucun moment de cette journée
01:13:18 sur les violences faites aux femmes,
01:13:20 où le président nous a promis de les éradiquer d'ailleurs.
01:13:23 Passons.
01:13:24 Et donc, Madame Couillard a préféré regarder ailleurs.
01:13:27 Et maintenant, elle accuse Madame Yadon...
01:13:29 Qui fait partie de la majorité, Madame Yadon.
01:13:32 Elle l'accuse de récupération parce qu'elle a voulu aller à cette manifestation,
01:13:37 où il y avait soi-disant...
01:13:40 Vous avez écouté le machouille en plus, c'est d'une banalité son propos,
01:13:44 c'est indigent, il n'y a pas de relief.
01:13:47 Quand on est confronté à des drames aussi épouvantables,
01:13:50 que l'on est interpellé,
01:13:52 on a le minimum, je dirais, d'impulsivité pour se dresser
01:13:57 et dire "voilà quelle est ma position".
01:14:00 On sort d'un pré-marché, d'un pré-établi,
01:14:02 n'importe quel couillon d'une première année d'école de communication
01:14:06 aurait sorti ses propos, c'est lamentable.
01:14:09 Le problème reste quand même ces associations féministes
01:14:13 bi-bronnées au wok'iste qui considèreraient,
01:14:16 enfin c'est ce que je comprends,
01:14:17 que le sort d'une fave juive serait moins important
01:14:20 que le sort d'une non juive, en tout cas on peut s'interroger.
01:14:23 Et c'est pareil sur les associations LGBT.
01:14:25 Qui défend les homosexuels de Gaza ?
01:14:27 Il faut connaître le sort des homosexuels à Gaza
01:14:30 qui se font défenestrer, qui se font torturer
01:14:33 et pour vivre leur homosexualité,
01:14:36 les homosexuels de Gaza vont en Israël, vont dans une démocratie.
01:14:40 Où sont ces associations LGBT ?
01:14:42 Et où sont les néo-féministes ?
01:14:44 Elles devraient être en boucle depuis des mois, des années,
01:14:46 pour soutenir aussi les femmes iraniennes.
01:14:48 Mais rien ou presque, parce que je ne veux pas être essentialisée.
01:14:52 Certaines, je le vois...
01:14:53 Sur les femmes iraniennes, mais vous avez raison.
01:14:55 Quand on voit ce qu'elles supportent,
01:14:56 quand on voit que vous avez ce prix Nobel
01:14:58 qui est toujours enfermé,
01:14:59 où sont-elles ?
01:15:00 Comment ne se dressent-elles point ?
01:15:02 C'est invraisemblable !
01:15:04 Vous êtes beaucoup trop durs.
01:15:06 Ce plateau est devenu sans indulgence,
01:15:09 jamais apparaître comme le faible.
01:15:11 Mais vous savez ce qui est sans indulgence ?
01:15:13 C'est ce que subissent ces femmes.
01:15:15 Par rapport à celles qui précèdent,
01:15:17 elle n'est pas la plus mauvaise.
01:15:19 Ah, vous voyez ça sur une continuité ?
01:15:21 Je vois ça comme ça.
01:15:22 Dans la mesure où il n'y a pas un ministre qui sort du lot.
01:15:25 Vous voyez ?
01:15:26 Je pense que quand on accepte un poste
01:15:29 qui engage la France,
01:15:30 et sur des questions aussi essentielles,
01:15:32 on se doit de préparer une réponse.
01:15:34 Et même si ce n'est pas la sienne,
01:15:35 mais faites-la écrire par vos communicants, madame.
01:15:38 Le problème, c'est que ce ne sont que les communicants.
01:15:41 Et on est dans la sipide institutionnalisée.
01:15:45 J'ai connu pire comme réponse ministérielle.
01:15:49 Regardez Gabriel Attal, Sonia Arjourez.
01:15:52 Une seconde là-dessus.
01:15:53 Si on parle tant de lui, et si on le félicite,
01:15:56 c'est qu'il avait une catastrophe avant lui.
01:15:59 Donc il faut un petit peu relativiser.
01:16:02 Il a quand même interdit cette fameuse...
01:16:04 Marlène Schiappa n'aurait jamais commis cette erreur.
01:16:06 Marlène Schiappa n'aurait jamais...
01:16:08 Sur le plan idéologique, elle a toujours été impeccable.
01:16:11 Elle a toujours essayé de faire venir les associations universalistes
01:16:15 et pas de se contenter des wokies.
01:16:17 - Elle a très bien géré le fonds Marianne.
01:16:19 - Philippe, donc défaut à gouvernement.
01:16:21 - Mais enfin, Elisabeth Lévy.
01:16:23 - Sur le fonds Marianne.
01:16:24 - Et le fonds Marianne, ce qu'il s'est passé.
01:16:26 - C'est une proposition de l'Egalité des femmes.
01:16:28 - Elle n'a fait que favoriser l'islamisation.
01:16:32 Elle était là en trouvant que c'était une liberté
01:16:35 pour les femmes de porter une tenue.
01:16:37 Vous voulez rire.
01:16:38 - Elle est laïque.
01:16:39 - Non, elle n'est pas du tout laïque.
01:16:41 - Je n'ai pas d'accord avec ça.
01:16:42 - Lisez ses propos.
01:16:43 Prenez les mesures qui ont été les siennes.
01:16:45 Jamais, jamais.
01:16:46 - Laisse-moi faire.
01:16:47 On va surtout lire votre ouvrage.
01:16:48 - Merci.
01:16:49 - Avec Christine Kelly.
01:16:50 Ces destins qui font l'histoire.
01:16:51 Pourquoi c'était important ?
01:16:52 Et je voulais recevoir...
01:16:53 - Ah oui.
01:16:54 - Je vous remercie, Philippe d'Akiese.
01:16:56 Marc, parce que je trouve que dans cette actualité,
01:16:58 il y a tellement, je vous assure, de leçons
01:17:00 à travers ces grands destins
01:17:02 que parfois, en feuillette, certains aimeraient arracher des pages
01:17:05 parce qu'ils n'ont pas envie de voir cette France.
01:17:07 Eh bien oui, parfois, avec sa grandeur,
01:17:09 le mot "grandeur" est devenu un mot tabou.
01:17:11 Alors, tout à l'heure, on a eu une demande d'Elisabeth Lévy
01:17:15 pour braquer la lumière sur Saint-Exupéry.
01:17:18 C'est vrai, vous parlez de différents destins dans cet ouvrage,
01:17:21 mais alors, Saint-Exupéry, il y a quelque chose de particulier
01:17:23 dans la manière de raconter cela.
01:17:25 Je vous laisse, Marc Menand, nous en parler
01:17:27 et mettre en avant ce qui vous semble, je veux dire,
01:17:30 l'aspect qui nous apprend le plus aujourd'hui sur ce qui est en cours.
01:17:34 Saint-Exupéry, c'est l'incarnation, déjà, du sens de l'existence,
01:17:40 d'un engagement, le désir du surpassement,
01:17:44 d'atteindre une sorte de Graal, de déployer toutes ses qualités
01:17:49 et ne pas le faire uniquement seul.
01:17:51 Et pourtant, c'est un solitaire parce que la vie le condamne très tôt
01:17:55 à se découvrir lui-même.
01:17:57 Le destin lui chope son père.
01:18:00 On est dans une famille, on est proches les uns des autres.
01:18:02 Heureusement, il y a maman, cette maman qui ne le quittera jamais.
01:18:06 Il lui écrira tous les jours, durant toute son existence.
01:18:10 Il perdra son jeune frère aussi, avec lequel il avait une belle complicité,
01:18:14 quand son frère n'a que 17 ans.
01:18:17 Et cet homme aime les camarades,
01:18:22 avoir le sens de cette fraternité jusqu'au boutiste,
01:18:26 là où jamais on ne trahit l'autre,
01:18:29 même si on doit y engager sa propre existence.
01:18:33 Et puis c'est le poète, c'est l'homme des mots.
01:18:36 Et chez Saint-Exupéry, on trouve tout ce qui vous permet de se lever le matin.
01:18:41 Si vous fléchissez un peu, si vous vous dites un peu grognon,
01:18:45 "Oh, ce matin, je resterai bien au lit", lisez quelques pages de Saint-Exupéry.
01:18:50 - Par exemple, la lettre du général Hicks, notamment.
01:18:53 - Oui, mais... - Pas seulement.
01:18:55 - Mais pas seulement.
01:18:57 - Il y a également le courrier à sa mère.
01:18:59 Il y a d'ailleurs un livre sur les lettres à sa mère.
01:19:02 Cet échange épistolaire invraisemblable, c'est un éclat du cœur.
01:19:07 C'est quand on le voit aborder Mermoz.
01:19:11 Et j'avais écrit une biographie sur Mermoz, "L'homme qui croyait en sa chance",
01:19:15 et je commençais par une lettre de Saint-Exupéry,
01:19:19 qui était un éditorial paru dans "François".
01:19:22 Et Saint-Exupéry interpellait Mermoz.
01:19:25 Il disait, "Je ne veux pas te croire encore, fantôme.
01:19:29 "Mille fois tu as disparu.
01:19:31 "Aujourd'hui encore, tu vas rejaillir."
01:19:33 Et là, il le chantait, il le bramait,
01:19:37 il montrait comment, quand on est possédé par un homme
01:19:41 qui vit dans ce sens de la réciprocité,
01:19:46 à jamais, on sera en fusion avec lui.
01:19:49 Et que fait Saint-Exupéry ?
01:19:51 Vous prenez "Le petit prince", je crois que c'est vers la page 20 ou vers la page 30,
01:19:55 vous découvrez ces mots.
01:19:58 "Il y a six ans que tu nous as quittés."
01:20:01 Et où est-il quand il exécrit ça ?
01:20:04 Il est à New York, tel que je raconte dans le livre avec Christine,
01:20:07 et il vient de dessiner sur la table, en attendant son éditeur, un petit personnage.
01:20:13 Et cette tête toute entouffe, il la griffonne depuis six ans,
01:20:19 depuis que Mermoz a disparu dans l'Atlantique.
01:20:23 Et il rend hommage à ce Mermoz qui le hante,
01:20:28 ce Mermoz qui est le petit prince,
01:20:30 personne ne l'a jamais fait rejaillir,
01:20:32 et pourtant, j'ai trouvé nombre d'indices qui ne peuvent que certifier
01:20:37 à la fois cette grandeur d'âme qui emportait ces hommes,
01:20:41 qui représentent la France, une France étonnante,
01:20:44 une France de la conquête, mais pas la conquête militaire, non !
01:20:47 La conquête de l'utopie.
01:20:50 – Justement, j'ai une question malheureuse pour vous, pardon,
01:20:53 je suis désolée, je ne veux pas casser l'ambiance,
01:20:55 mais j'ai quand même le sentiment… – On a l'habitude, allez-y.
01:20:58 – Nous ne produisons absolument plus, notre époque,
01:21:01 où que ce soit d'ailleurs, dans quelque partie du monde que ce soit,
01:21:04 ne produit absolument plus, ou très peu, si vous voulez,
01:21:07 de ces grandes hommes, de ces grandes femmes, de ces grands destins,
01:21:10 et qu'il y a une médiocrisation, une baisse du niveau de l'espèce humaine.
01:21:15 C'est pour ça qu'on a écrit ce livre, c'est là où il faut aller les chercher,
01:21:18 aux gamins plutôt de les avachir de voir la télévision.
01:21:21 – Mais c'est pas vrai, ça.
01:21:23 – Mais non, il y a quelques années, en 1978,
01:21:27 et oui j'ai quelques rides, ça se voit bien,
01:21:30 on m'avait demandé de venir sur TF1 alors que j'étais sur Antenne 2,
01:21:33 service des sports, on m'a dit "faites une émission pour les enfants".
01:21:36 Je me dis "mais il y a des enfants qui regardent la télévision
01:21:38 le mercredi après-midi, on lui dit "oui, oui, oui, une émission, je ne sais pas".
01:21:42 Et "faites du sport, dites-leur comment on réussit à un grand jeu".
01:21:46 Je dis "mais non, il faut les sortir du canapé".
01:21:49 Et j'ai inventé le commentaire dans l'action,
01:21:52 j'ai multiplié toutes les actions possibles, inimaginables,
01:21:55 là on se sort les triples, là on sent le poids de l'existence,
01:21:59 là on se dit "mais oui, quelle chance nous avons".
01:22:02 Et j'ai sauté en parachute, j'étais jusqu'à réaliser mon rêve de gamin,
01:22:06 courir les 24 heures du mois, je les ai courus deux fois.
01:22:08 Eh bien voilà ce que l'on trouve dans ce livre.
01:22:10 - Mais vous êtes un personnage vous-même, Marc Menand.
01:22:13 Mais c'est vrai, véritable.
01:22:14 Mais je vous dis, parfois, c'est pour ça que j'ai dit "formidable conteur",
01:22:18 la verve, la conviction, l'éloquence, la flamboyance,
01:22:24 si vous mettez tout cela un petit peu dans une réponse,
01:22:26 même si vous ne croyez pas, je le dis aux ministres, à vos réponses,
01:22:29 mais rien que ça, ça donne envie d'avoir envie.
01:22:31 - Vous auriez fait un magnifique professeur.
01:22:33 - Je vais me souvenir d'une émission où Marc a parlé d'Augustin Trébuchon,
01:22:38 qui est le dernier poilu mort au front, 10 minutes avant l'armistice.
01:22:44 Et en écoutant Marc à la fin, j'avais les larmes aux yeux.
01:22:49 C'est rare d'avoir les larmes aux yeux devant son écran de télé.
01:22:51 - De votre part.
01:22:52 - Merci.
01:22:53 - Ça fait deux fois.
01:22:54 - Surtout quand on a la peur.
01:22:56 - Mais par rapport à la crise d'imaginaire républicain,
01:22:59 la crise, ce qu'on peut proposer comme vision pour le pays, comme grand souffle,
01:23:05 c'est vrai que le fait de revisiter certains moments et d'en parler,
01:23:09 comme le fait Marc, ce qui est un talent, on ne peut pas tous le faire à l'identique.
01:23:14 - Mais pourquoi on ne peut pas tous ? Vous avez raison, parce qu'il faut du talent.
01:23:17 Mais il faut aussi aller contre la doxa dominante, qui criminalise la nostalgie aussi.
01:23:22 Il suffit de faire référence à certains grands dessinateurs.
01:23:24 - Regardez le succès populaire, il semblerait, sur Napoléon dans les salles.
01:23:27 - Mais je suis d'accord avec vous, contre la France.
01:23:29 - Alors que le film a été...
01:23:32 - Mais c'est là qu'on voit qu'on a tous besoin de ça.
01:23:35 - Mais évidemment.
01:23:36 - Parce que sinon, on est quoi ? On est des survivants, mais dans le...
01:23:40 - Des consommateurs.
01:23:42 - Des consommateurs.
01:23:43 - Des survivants.
01:23:44 - Des consommateurs.
01:23:45 - Que disait Saint-Exupéry, qui voulait justement retrouver ce chant grégorien ?
01:23:51 Comment disait-il ? Il fallait que ce chant grégorien pleuve justement sur les hommes.
01:23:55 - Moi, je ne suis pas un homme de citation. J'aime les prendre...
01:23:59 - J'aime bien celle-là.
01:24:00 - Oui, mais... Ce qui est extraordinaire...
01:24:02 - Mais il ne connaît pas, mais il caresse le cœur.
01:24:04 - Non, mais Sonia, c'est une très belle image.
01:24:06 Mais Saint-Exupéry, c'est là qu'on vous dit, il ne suffit pas d'avoir l'intention.
01:24:10 Il nous faut tous les jours trouver les mots, aller les butiner ici et là,
01:24:16 les élever comme s'ils étaient des fauves,
01:24:20 et faire en sorte qu'il y ait avec eux un tissu, un lien,
01:24:24 que l'on soit en connivence pour les faire jaillir.
01:24:26 Sans les mots, nous ne sommes rien.
01:24:28 Que dit Saint-Exupéry ? Alors là, je le cite.
01:24:31 Il dit "Je n'écris pas, j'efface".
01:24:35 C'est-à-dire qu'à chaque seconde, il nous faut nous interroger.
01:24:39 Et ça, c'est extraordinaire, dans les soliloques même, d'une exigence totale.
01:24:43 Est-ce que vous avez la bonne musique ?
01:24:45 Prenez les trois quarts des livres aujourd'hui.
01:24:47 C'est du secrétariat, ce sont les cours pigés.
01:24:50 Mais non, il faut qu'il y ait du souffle.
01:24:52 - Vous allez nous faire des amis. Du souffle.
01:24:54 Il en a, pour rappeler les titres, Michael.
01:24:57 - J'arrive toujours au moment de la mort.
01:25:00 - Je suis trop long. - C'est un art, aussi.
01:25:04 - Comme ça, je ne suis jamais déjeuné.
01:25:07 - C'est une technique.
01:25:09 - Merci pour ces sourires dans ces moments difficiles et d'actualité.
01:25:12 - Ça fait deux fois. - Et t'es un peu heureux.
01:25:15 - Sixième et dernier jour de trêve entre Israël et le Hamas.
01:25:18 Mais le mouvement terroriste serait prêt à prolonger cette trêve de quatre jours supplémentaires.
01:25:22 Hier soir, 12 nouveaux otages ont été libérés en échange de 30 prisonniers palestiniens.
01:25:27 De nombreuses personnalités, dont le chef de l'État Emmanuel Macron,
01:25:30 réunis à Lyon pour rendre un ultime hommage à Gérard Collomb,
01:25:33 alors que depuis lundi, les Lyonnais ont pu se recueillir devant le cercueil de leur ancien maire.
01:25:37 Cercueil qui avait quitté l'hôtel de ville tout à l'heure pour rejoindre la cathédrale Saint-Jean.
01:25:42 Et puis les dés sont jetés après une campagne express et un dossier monté en quelques semaines.
01:25:46 La France va savoir d'ici ce soir si elle a convaincu le CIO de rester en lice
01:25:50 pour organiser les Jeux Olympiques d'hiver en 2030 à Paris-Osée,
01:25:54 alors que la capitale accueille les Jeux Olympiques d'été dans moins de huit mois.
01:25:59 Je vais vous retrouver la citation parce que je n'aime pas quand même.
01:26:02 Voici ce que dit Saint-Exupéry au fond.
01:26:04 Il n'existe qu'un seul et unique problème sur Terre.
01:26:06 Comment redonner à l'humanité un sens spirituel ?
01:26:09 Comment susciter une inquiétude de l'esprit ?
01:26:11 Il est nécessaire que l'humanité soit irriguée par le haut
01:26:14 et que descende sur elle quelque chose comme un chant grégorien.
01:26:17 On ne peut plus continuer à vivre en ne s'occupant que de frigidaire,
01:26:21 de politique, de bilan budgétaire, de mots croisés.
01:26:23 On ne peut plus progresser de la sorte.
01:26:25 Voilà, mais c'est...
01:26:27 Et il faut avoir aussi une solitude heureuse.
01:26:29 C'est-à-dire que pour avoir cette ambition d'existence,
01:26:33 il est impossible de ne pas chercher sa propre racine.
01:26:38 Et comment se faire fleurir ?
01:26:40 Trop souvent, et tout à l'heure Olivier utilisait le terme de consommateur,
01:26:44 oui, on est réduit à être des êtres de pulsion, des êtres d'instinct.
01:26:49 Qu'est-ce qui me fait plaisir ?
01:26:51 Comment je comble le grouillement de l'estomac ?
01:26:54 Mon estomac me réclame. Ta gueule, l'estomac !
01:26:56 Vie mon gars !
01:26:58 Nous ne sommes pas des tripes, nous sommes à la fois des âmes, des esprits.
01:27:03 Il faut qu'il y ait quelque chose qui nous prenne.
01:27:05 Mais pour que cela nous prenne, il faut d'abord que nous sachions qui nous sommes.
01:27:09 Et il faut en avoir une première expérience.
01:27:11 Vous avez 4 ans pour y réfléchir.
01:27:13 Ce qui est extraordinaire, c'est que tous se découvrent d'abord.
01:27:17 C'est-à-dire que ce sont des gens dont les circonstances les placent dans cette solitude,
01:27:23 dans ce qui pourrait être la prison d'eux-mêmes,
01:27:26 et qui devient au contraire l'espace de l'infini.
01:27:28 Philippe, c'est le moment, parce que c'est l'éthique.
01:27:30 Moi, qu'il croyait être réactionnaire, je me sens progressiste.
01:27:36 Non, mais sérieusement.