• l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 De retour avec vous, ce mercredi.
00:00:01 Ravi de vous retrouver pour 180 minutes Info.
00:00:04 Dans un instant, on décrypte ensemble l'actualité du jour.
00:00:07 Ce sera juste après l'Ephéméride.
00:00:08 À suivre le journal.
00:00:10 Chers amis, bonjour.
00:00:17 C'est un prénom bien particulier qui est à l'honneur aujourd'hui,
00:00:20 saturnin.
00:00:21 Ils ne sont pas très nombreux, ceux à qui l'on peut souhaiter
00:00:24 une bonne fête, puisque les saturnins les plus jeunes
00:00:27 sont nés en 1952 et ils n'étaient que quatre.
00:00:30 Le saint patron des saturnins que nous fêtons aujourd'hui
00:00:33 était une forte personnalité.
00:00:35 Saint-Saturnin, on dit aussi Saint-Cernin,
00:00:38 a donné son nom à une quinzaine de communes en France.
00:00:41 C'est dire si son rayonnement était grand autrefois.
00:00:45 La légende dit qu'il aurait été envoyé en Gaule
00:00:47 par Saint-Pierre en personne,
00:00:49 mais on pense qu'il a plutôt vécu au IIIe siècle
00:00:52 et qu'il fut l'un des premiers évêques de Toulouse.
00:00:55 Mais en ces temps où la Gaule était encore païenne,
00:00:58 le rayonnement de saturnins désormais âgés
00:01:00 fut jugé intolérable par les autorités d'alors,
00:01:04 d'autant plus que l'empereur Dès
00:01:06 avait ordonné de relancer les persécutions
00:01:08 contre les chrétiens.
00:01:10 L'histoire raconte que le vieux saturnin
00:01:12 fut emmené par les païens au sommet des marches du Capitole,
00:01:15 d'où il fut précipité.
00:01:17 Dans sa chute, il se fracassa la tête et les os
00:01:20 et rendit l'âme.
00:01:21 Une autre version dit qu'il aurait été attaché
00:01:24 à un taureau enragé et traîné dans les rues de la ville,
00:01:27 puis sur les marches du fameux Capitole.
00:01:30 C'est en tout cas sur le lieu de son martyr
00:01:32 qu'a été bâtie la basilique Saint-Cernin,
00:01:35 que l'on peut toujours admirer au cœur de la Ville Rose.
00:01:38 Et voici, pour finir, le dicton du jour.
00:01:41 "Neige le jour de la Saint-Saturnin,
00:01:43 c'est de l'eau pour le moulin."
00:01:45 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:47 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:49 Et c'est parti.
00:01:52 Le Journal avec Vincent Farandesh,
00:01:54 au sixième jour du cessez-le-feu,
00:01:56 dans la bande de Gaza, un nouvel espoir.
00:01:59 Une libération d'otages devrait avoir lieu
00:02:02 en échange de prisonniers palestiniens.
00:02:04 Le Hamas a annoncé que plusieurs Russes seront libérés,
00:02:08 sans contrepartie aujourd'hui.
00:02:10 Hier, 12 personnes kidnappées le 7 octobre ont été retournées.
00:02:15 Les premiers témoignages d'anciens otages
00:02:17 commencent aussi à émerger.
00:02:19 Ils mettent en lumière les conditions de détention
00:02:22 qui ont été enlevées le 7 octobre.
00:02:24 Malnutrition, sévice psychologique et isolement,
00:02:27 les explications d'Oyel Benamou.
00:02:29 -Elle est l'une des premières à témoigner en personne.
00:02:32 Ruth Munder, 78 ans, a été otage du Hamas pendant 50 jours.
00:02:36 Lors de son intervention à la télévision israélienne,
00:02:39 elle décrit des journées longues et très difficiles.
00:02:42 Les otages n'avaient pas le droit d'ouvrir les rideaux.
00:02:45 Elle dormait sur des chaises en plastique
00:02:48 et attendait pendant plus d'une heure et demie
00:02:50 de se faire la toilette.
00:02:52 Nourrie de riz et de pain pita, Ruth Munder a perdu 7 kg.
00:02:55 Emily Hand, qui a fêté ses 9 ans en captivité,
00:02:58 ne parle pas beaucoup depuis son retour.
00:03:00 Son père a confié à CNN qu'elle s'exprime désormais
00:03:03 en chuchotant. Il pense qu'elle a été conditionnée
00:03:06 à ne pas parler fort pendant toute sa détention.
00:03:09 Elle ne souhaite pas être touchée.
00:03:11 Alors, comme sur ces images, sa sœur lui tend les bras
00:03:14 quand elle a besoin de réconfort.
00:03:16 Elle pensait avoir été otage dans les tunnels du Hamas
00:03:19 et selon son père, sa guérison sera longue.
00:03:22 Et Tania Alomi, 12 ans, a raconté avoir été passée à tabac
00:03:25 par des civils à son arrivée à Gaza.
00:03:27 Ses ravisseurs lui interdisaient de pleurer
00:03:30 ainsi qu'aux autres enfants sous peine d'être menacées
00:03:33 par une arme. D'autres sévices psychologiques
00:03:36 lui auraient été infligés, d'après sa tante.
00:03:38 -Ma sœur m'a raconté que le Hamas ISIS, le terroriste,
00:03:41 l'a obligé à voir le film d'horreur du 7 octobre,
00:03:44 le film que personne n'ose regarder,
00:03:46 même pas une partie.
00:03:48 Rien du tout. Il l'a obligé à regarder.
00:03:50 -Les membres de sa famille s'apprêtent à le revoir
00:03:53 après plus de six semaines d'absence
00:03:55 pour, selon leur dire, le couvrir d'amour.
00:03:58 -Et puis, dans le reste de l'actualité,
00:04:00 on connaîtra, à compter de 15h, le sort réservé
00:04:03 à Eric Dupond-Moretti dans son procès
00:04:05 pour prise illégale d'intérêt.
00:04:07 -La Cour de justice de la République
00:04:09 doit rendre publique sa décision.
00:04:11 L'accusation a requis un an de prison avec sursis.
00:04:14 Le garde des Sceaux joue probablement,
00:04:16 aujourd'hui, sa place au gouvernement.
00:04:19 -D'ailleurs, on retrouvera sur place
00:04:21 Noémie Schultz dans l'attente de ce jugement.
00:04:23 L'actualité, c'est aussi cette nouvelle fusillade
00:04:26 qui a eu lieu lundi soir au quartier des Moulins, à Nice.
00:04:29 -Des tirs de Kalachnikov ont fait deux blessés
00:04:32 dans ce secteur, régulièrement proie au règlement de compte.
00:04:35 La CRS 8 a été déployée sur place jusqu'à ce soir.
00:04:38 Qu'en pensent les habitants ?
00:04:40 On va voir ça avec M. Dos Santos et A. Spiteri.
00:04:44 -Des halls et des caves inspectées,
00:04:46 de la drogue, de l'argent et des armes saisies,
00:04:49 des dealers interpellés.
00:04:51 Une centaine de policiers, dont la CRS 8,
00:04:53 ont mené hier une nouvelle opération coup de poing
00:04:56 dans le quartier des Moulins.
00:04:57 -Ça sent l'herbe, avec des armes,
00:05:01 un fusil à repondre et un katana.
00:05:04 -On déstabilise les trafics en tapant tous les jours,
00:05:07 coup pour coup.
00:05:08 Très franchement, on va rien lâcher.
00:05:10 -Le parking de ce supermarché a, lui aussi, été fouillé
00:05:14 à l'aide de chiens renifleurs.
00:05:15 C'est à la sortie de ce dernier qu'une fusillade a éclaté ce lundi.
00:05:19 A l'origine, une lutte entre trafiquants
00:05:22 de produits stupéfiants.
00:05:24 Ce point de deal rapporte jusqu'à 20 000 euros par jour.
00:05:27 -À partir du moment où une équipe de dealers est neutralisée,
00:05:30 une autre essaie de prendre le dessus.
00:05:32 C'est ce qui se passe ici depuis quelques semaines.
00:05:35 -Des opérations de police devenues presque monnaie courante.
00:05:38 Certains habitants doutent même de leur efficacité.
00:05:41 -Ils font que tourner.
00:05:43 Ils passent, tac, re-bolot.
00:05:45 Après, ils reprennent leur place, ils font ce qu'ils veulent.
00:05:48 Là, le soir, on dirait qu'ils vendent du persil,
00:05:51 par terre, l'argent, ils sont en train de faire leur compte,
00:05:54 et personne ne dit rien du tout.
00:05:56 -J'ai peur pour mes gosses, j'ai peur pour la famille,
00:06:00 ceux de 15 ans, 16 ans, c'est les plus dangereux.
00:06:03 -70 % de la délinquance de voie publique au Moulin
00:06:07 est le fait de mineurs isolés ayant transité par l'Italie,
00:06:10 souvent enrôlés dans le trafic de drogue.
00:06:13 -Les obsèques de Gérard Collomb
00:06:15 ont été célébrés ce matin à Lyon.
00:06:18 -Emmanuel Macron était présent pour rendre hommage
00:06:21 à son premier ministre de l'Intérieur.
00:06:23 D'autres membres des gouvernements passés et actuels
00:06:26 sont venus rendre hommage à l'ancien maire de Lyon.
00:06:29 Elodie Huchard avec Laurent Cellerlin.
00:06:31 -De nombreuses personnalités, mais aussi de Lyonnais,
00:06:34 étaient ici pour les obsèques de Gérard Collomb.
00:06:37 C'est lui qui l'avait souhaité.
00:06:39 Il a donné lieu à des personnes du monde du spectacle,
00:06:42 du sport, ici, à Lyon, et beaucoup de personnalités politiques.
00:06:45 C'est Emmanuel Macron qui a pris la parole,
00:06:48 le chef de l'Etat, qui lui a dit ceci.
00:06:50 "Vous avez changé ma vie."
00:06:51 Il a fait un discours très personnel.
00:06:54 Ecoutez le chef de l'Etat.
00:06:55 -Je sais, Gérard,
00:06:57 tout ce que je vous dois.
00:06:59 Pas un seul instant, je n'oublie
00:07:07 que sans votre force d'âme,
00:07:10 votre goût du dialogue,
00:07:13 votre sens de l'amitié,
00:07:15 sans vous avoir croisé sur mon chemin,
00:07:19 je ne serai pas là où je suis.
00:07:23 -Emmanuel Macron, qui a fait aussi référence à son investiture.
00:07:27 Quand on avait vu son futur ministre de l'Intérieur pleurer,
00:07:30 il lui a dit "Si pendant l'investiture,
00:07:32 "vous versiez tant de larmes, c'est à moi d'être pris par le chagrin."
00:07:36 On a noté que le chef de l'Etat avait du mal à retenir ses larmes.
00:07:39 Une autre prise de parole, celle d'Edouard Philippe,
00:07:42 qui a fait référence à sa fin de vie marquée par le cancer.
00:07:46 "Vous avez découvert l'infini du cauchemar,
00:07:48 "ce qui ramène à l'essentiel du face-à-face avec l'étranger
00:07:52 "auquel nous sommes enchaînés."
00:07:54 "C'est notre corps."
00:07:55 Ensuite, le cercueil de l'ancien maire et ministre de l'Intérieur
00:07:59 est sorti de la cathédrale Saint-Jean.
00:08:01 -Voilà pour l'essentiel. Merci, cher Vincent.
00:08:04 On se retrouve tout à l'heure.
00:08:06 On enchaîne avec l'économie.
00:08:08 -Votre programme avec les déménageurs bretons.
00:08:10 Des déménagements d'exception.
00:08:13 On dit chapeau, les Bretons.
00:08:14 Information sur déménageurs-breton.fr.
00:08:17 -Avec encore, aujourd'hui, Eric, cette crainte
00:08:20 de voir les prix augmenter dans les mois à venir.
00:08:23 Les industriels de l'agroalimentaire
00:08:25 ont envoyé leur projet de hausse des prix
00:08:27 au secteur de la grande distribution.
00:08:30 L'inflation, on a bien compris que ça n'était pas fini.
00:08:33 On est à un point d'être fini.
00:08:35 Depuis deux ans, les prix alimentaires ont augmenté de 22 %.
00:08:38 Si vous regardez depuis le début de l'année,
00:08:41 on est à +7 %.
00:08:42 Là, on apprend que ce qui se décide en ce moment,
00:08:45 on va vers des hausses de +4 % encore au minimum
00:08:48 pour l'an prochain, en 2024.
00:08:49 Comment le sait-on ?
00:08:51 Parce que les dates de négociation entre distributeurs et industriels,
00:08:55 ces dates ont été avancées.
00:08:57 Donc, on est maintenant en possession des tarifs
00:09:00 qui sont proposés.
00:09:01 On voit que ça augmente.
00:09:03 Quand on voit les lettres, ça ne fait pas plaisir à voir.
00:09:06 -Les associations de consommateurs
00:09:08 estiment que les grandes marques s'en mettent plein les poches.
00:09:12 -C'est ce qu'elles disent.
00:09:13 Il y a 4 associations, Foodwatch, Famille Rurale,
00:09:16 CLCV et Que choisir,
00:09:18 qui ont envoyé une lettre à Emmanuel Macron et à Bruno Le Maire.
00:09:21 Que dit-on dans ces lettres ?
00:09:23 Que l'industrie agroalimentaire fait des marges excessives.
00:09:27 48 % minimum les marges dans les deux côtés.
00:09:30 L'Etat doit agir, selon le contenu de la lettre,
00:09:33 avec encadrement ou modération.
00:09:35 Il faut donc faire vite.
00:09:37 On ne parle même pas de la réduction.
00:09:39 Vous avez des volumes dans les paquets,
00:09:42 puisqu'on vous vend des emballages avec moins de produits.
00:09:45 Lorsqu'un industriel réclame une baisse ou une hausse,
00:09:49 parce que c'est valable des deux côtés,
00:09:51 vous avez le rejet systématique.
00:09:53 Parce que hausse, les industriels ont des coûts considérables.
00:09:58 Ils avancent les arguments suivants.
00:10:00 D'abord, l'électricité plus chère,
00:10:02 ensuite, les salaires,
00:10:04 la facture d'assurance qui va grimper de 8 %,
00:10:07 et donc, ils ne peuvent pas baisser leurs marges.
00:10:10 C'est pareil dans la grande distribution.
00:10:12 En avançant, le gouvernement espérait que ça ferait pression
00:10:16 et que les consommateurs en profiteraient plus vite.
00:10:19 L'année 2024, ce sont encore des hausses en vue.
00:10:22 La fin de l'inflation, ce n'est pas pour demain.
00:10:25 -Merci.
00:10:27 -C'était votre programme avec les déménageurs bretons.
00:10:31 Des déménagements d'exception.
00:10:33 On dit chapeau, les Bretons.
00:10:34 Information sur déménageurs-bretons.fr.
00:10:37 -Restez avec nous.
00:10:38 Avec Yvan Rioufol, on s'interrogera sur les raisons
00:10:41 qui poussent la justice à ne pas prendre en compte
00:10:44 le caractère raciste, comme le demandent les familles de Crépole
00:10:48 après la mort de Thomas,
00:10:50 et malgré plusieurs témoignages qui vont dans ce sens.
00:10:53 A tout à l'heure.
00:10:55 -Nous sommes de retour dans "180 minutes Info".
00:10:58 Encore beaucoup de thèmes d'actualité à commenter avec vous.
00:11:02 Bonjour, Yvan. -Bonjour.
00:11:03 -On va parler de la mort de Thomas,
00:11:05 qui continue d'alimenter les politiques.
00:11:08 C'est une affaire qui a secoué les Français.
00:11:10 Et la décision, vous le savez, du procureur,
00:11:13 de ne pas retenir le mobile raciste,
00:11:15 malgré plusieurs témoignages qui allaient dans ce sens,
00:11:18 continue de choquer, y compris les familles.
00:11:21 Les familles impliquées à Crépole, parmi les blessés notamment,
00:11:25 demandent que le caractère raciste soit pris en compte
00:11:28 par la justice.
00:11:29 La mère de Romain Surizet rapporte également
00:11:32 cette volonté des familles rencontrées après les faits.
00:11:35 Michael de Santos.
00:11:36 -A ce stade de l'enquête, le procureur de la République
00:11:41 n'a pas retenu le mobile raciste pour l'attaque à Crépole.
00:11:45 Pourtant, les familles des victimes, dont celle de Thomas,
00:11:48 en semblent convaincues.
00:11:50 -Il y avait deux points qui ont été manifestés par les familles,
00:11:53 par les victimes.
00:11:54 Ils espèrent une justice forte par rapport à cet assassinat.
00:11:58 Et la deuxième chose, c'est qu'ils ne comprennent pas
00:12:01 que le caractère raciste n'ait pas été retenu.
00:12:03 -Dix jours après les faits, Marie-Hélène Thoraval
00:12:06 s'est également exprimée sur les agresseurs présumés.
00:12:09 La mère de Romain Surizet regrette
00:12:11 que leurs identités soient restées secrètes.
00:12:14 -Les prénoms ont circulé sur les réseaux
00:12:16 avant d'être confirmés par les autorités.
00:12:19 -Des suspects en grande partie originairent
00:12:22 de l'un des quartiers sensibles de sa ville,
00:12:24 celui de la Monnaie, un lieu où, selon la maire,
00:12:27 une poignée d'individus a décidé de polluer la vie des habitants.
00:12:30 -Ce quartier accueille 4500 personnes.
00:12:33 On en a une centaine qui pose des difficultés.
00:12:35 Il y a des irréductibles avec lesquels il y a
00:12:38 une imperméabilité complète, malgré les actions
00:12:41 pour essayer de les remettre dans le droit chemin.
00:12:43 -Un constat partagé par le secrétaire national
00:12:46 de la République,
00:12:48 partagé par le secrétaire national du syndicat SGP Police.
00:12:51 -C'est un noyau de la voyoucratie locale
00:12:54 qui essaie de mettre la main sur un territoire
00:12:57 en faisant régner la violence, la peur.
00:12:59 C'est caillassage.
00:13:00 Vous recevez des machines à laver, des boules de pétanque.
00:13:03 C'est une foule hostile.
00:13:05 -Pour remettre de l'ordre dans son quartier,
00:13:07 la mère de Romain Surizet réclame une réponse pénale
00:13:10 contre les agresseurs présumés de Crépole.
00:13:13 La fin de la culture de l'excuse.
00:13:15 -Ca ne vous a pas échappé, Yvan,
00:13:17 que, avant la fin de l'enquête,
00:13:19 certains s'aident à la tentation de réécrire le scénario.
00:13:22 On a entendu le journaliste Patrick Cohen
00:13:26 en parler ainsi,
00:13:27 c'est-à-dire donner la version des suspects,
00:13:30 qui n'allait pas du tout dans le sens d'un traquenard
00:13:33 à la sortie de cette salle de fête.
00:13:36 Incroyable commentaire aussi d'une historienne
00:13:39 qui a résumé ça sur Arte à un fait divers, banal, romanesque,
00:13:43 en l'occurrence Isabelle Vera Masson.
00:13:45 Ca vous a choqué ? Elle va encore plus loin que Patrick Cohen
00:13:49 dans sa volonté de banaliser cette affaire.
00:13:51 -C'est choquant, mais ce qui nous manque,
00:13:53 c'est un Molière qui nous écrire les précieuses ridicules
00:13:57 dont pourrait faire partie cette sociologue,
00:13:59 les femmes savantes, les tartuffes.
00:14:02 Il y en a plein dans les salles de rédaction,
00:14:04 quand elles jouent à se mettre la tête dans le sable.
00:14:07 On se rend compte des biais idéologiques
00:14:10 qui parcourent une partie des médias
00:14:12 et une partie de la justice.
00:14:14 La justice, également, refuse toujours
00:14:17 d'ouvrir un chef d'inculpation pour propos racistes,
00:14:22 alors que vous avez 9 témoins sur 100 qui ont été entendus.
00:14:25 9 témoins qui disent "planter les Blancs".
00:14:27 Il y a une préférence diversitaire.
00:14:30 A cet argument se rajoutent les précautions
00:14:32 qui ont été celles du procureur,
00:14:34 à ne pas vouloir donner les noms des agresseurs
00:14:37 qui auraient pu donner une indication sur la provenance
00:14:40 et sur les motifs ethniques et raciaux
00:14:43 qui ont pu privilégier ces agresseurs-là.
00:14:46 En plus, si vous vous rendez compte
00:14:48 que la justice est sévère
00:14:49 avec ceux des patriotes ou des identitaires
00:14:54 qui ont défilé dans les rues de Romand
00:14:57 et qui ont eu de la prison ferme,
00:14:59 alors qu'à Sainte-Soline,
00:15:01 la violence extrême qui avait eu lieu
00:15:04 contre la police, contre les forces de l'ordre,
00:15:07 ceux-là n'ont eu que du sursis.
00:15:09 On se rend compte qu'il y a un deux poids deux mesures
00:15:13 et que la justice s'égare en effet
00:15:15 dans une sorte de chasse
00:15:18 au sentiment national.
00:15:20 - Écoutez aussi ce que pense
00:15:23 l'écrivain Laurent Auberton de ce qu'il appelle
00:15:26 l'antiracisme de censure.
00:15:29 - Elle dénonce ce que j'ai appelé l'antiracisme de censure.
00:15:34 Parce qu'on présume que le citoyen n'est pas apte
00:15:38 à appréhender cette information, on préfère lui cacher.
00:15:41 Et ça, c'est une faute grave.
00:15:43 Je pense que le média, le journaliste,
00:15:46 doit donner l'information telle qu'elle est,
00:15:49 dans toute sa vérité,
00:15:51 dans tout son caractère dérangeant.
00:15:53 Et je trouve sa position extrêmement courageuse.
00:15:56 Elle dit les choses depuis le début
00:15:59 et, quelque part, elle force certains médias
00:16:03 à enfin faire leur travail.
00:16:04 - Ça se résume à une question de courage, Yvan ?
00:16:07 - Oui, c'est une question de courage,
00:16:09 de lâcheté, peut-être aussi de protection idéologique
00:16:12 de ces minorités.
00:16:13 Vous avez une gauche qui se reconnaît
00:16:15 dans les minorités davantage que dans la France majoritaire.
00:16:19 Mais les Français ne sont pas dupes.
00:16:21 Les Français comprennent.
00:16:22 Ils savent lire à travers les euphémismes,
00:16:25 la loi du silence, les omertas,
00:16:28 et ils savent lire à travers ces grossières des informations
00:16:32 qui voudraient faire croire qu'il y ait encore
00:16:34 des conflits entre les Montaigu et les Capulets,
00:16:37 mais c'est un conflit de civilisation,
00:16:39 de culture, pas de famille.
00:16:41 - J'aimerais aussi vous partager ce qu'a dit Marion Maréchal.
00:16:45 Elle fait partie des personnalités
00:16:47 qui sont plus montées au créneau, je pense, sur cette question.
00:16:51 Regardez un premier extrait
00:16:52 de ce qu'elle a dit chez nos confrères de RTL.
00:16:55 "Le sujet d'indignation soit que, 10 jours après,
00:16:58 "le procureur n'ait pas retenu le mobile raciste de l'attaque."
00:17:01 La famille demande que ce soit retenu.
00:17:04 Mais elle va plus loin concernant les groupuscules
00:17:07 qui se réforment, selon elle, pour une démonstration de force.
00:17:10 "À partir du moment où l'Etat ne protège plus,
00:17:13 "il ne faut pas s'étonner qu'il y ait cette tentation
00:17:16 "que le citoyen se fasse justice lui-même."
00:17:19 Vous comprenez la démarche, en tout cas la réflexion intellectuelle ?
00:17:23 - C'est le fond du problème.
00:17:24 On peut s'indigner de voir le profil de ces identitaires,
00:17:28 je ne sais pas comment on peut les appeler,
00:17:30 qui n'étaient pas recommandables,
00:17:32 mais ils sont le symptôme d'un abandon de l'Etat.
00:17:35 C'est ce discours que j'entends,
00:17:37 qui voudrait faire croire que tous les Français
00:17:40 qui viendraient en soutien à Thomas et à cette France abandonnée
00:17:43 seraient coupables d'une sorte de crime en asification.
00:17:46 Ca devient insupportable, car je pense que le devoir des Français,
00:17:50 si l'Etat ne se rétablit pas dans son autorité réellienne,
00:17:53 sera de pallier à toutes ces absences et de prendre leur destin en main.
00:17:57 - Je vous propose de passer à une autre actualité
00:18:00 qu'on va suivre très attentivement à compter de 15h,
00:18:03 qui arrive pour Eric Dupond-Moretti.
00:18:05 Il saura d'ici un peu plus d'une heure
00:18:08 s'il est condamné ou relaxé par la Cour de justice
00:18:11 pour prise illégale d'intérêt.
00:18:12 Noemi Chouze nous rappelait ce qu'on lui reproche,
00:18:16 avec, en fonction du résultat,
00:18:18 des conséquences politiques pour sa carrière immédiate.
00:18:22 - Oui.
00:18:28 Je ne sais pas si vous m'entendez, Nelly.
00:18:31 - Oui, je vous entends. Allez-y.
00:18:34 - Pardon.
00:18:35 Oui, effectivement.
00:18:36 Il y a beaucoup de monde ici,
00:18:37 devant la 1re chambre civile de la Cour d'appel,
00:18:40 à une demi-heure du début de cette audience,
00:18:43 au cours de laquelle le président de la Cour de justice de la République
00:18:47 va lire la décision qui a été prise
00:18:49 avec les 15 juges...
00:18:51 Prises par les 15 juges
00:18:53 qui composent cette Cour de justice de la République.
00:18:56 On le rappelle, 3 magistrats professionnels,
00:18:58 12 parlementaires issus du Sénat et de l'Assemblée nationale.
00:19:02 La décision a été prise il y a un petit moment,
00:19:04 puisque les débats se sont terminés il y a presque 2 semaines.
00:19:08 Il a fallu ensuite que le président rédige sa décision.
00:19:11 C'est ce qui a pris du temps.
00:19:12 Les juges parlementaires se sont réunis une dernière fois,
00:19:15 ce matin, avec les magistrats,
00:19:18 pour valider le jugement qui va donc être lu à l'audience,
00:19:22 qui va commencer tout à l'heure à 15h.
00:19:24 Cela pourrait prendre entre 30 et 45 minutes, nous dit-on.
00:19:28 On ne saura pas forcément tout de suite
00:19:31 le sort réservé à Eric Dupond-Moretti.
00:19:34 Quoi qu'il en soit, c'est une décision
00:19:36 qui est extrêmement attendue,
00:19:38 qui aura des conséquences sur son parcours politique.
00:19:40 On ne sait pas si le ministre de la Justice
00:19:43 viendra à notre rencontre à l'issue de cette audience.
00:19:46 Il nous dira quelques mots.
00:19:48 Pour le moment, ça n'est pas prévu.
00:19:50 Ses avocats s'expliqueront le sens de la décision.
00:19:53 -Merci beaucoup. On vous retrouvera à cette occasion.
00:19:56 Vous serez dans la salle d'audience
00:19:58 et vous nous ferez part du rendu et peut-être des motivations
00:20:01 de la Cour.
00:20:02 Pour rappel, quand même, Yvan,
00:20:04 on le rappelle, ce qui lui est reproché,
00:20:07 les juges doivent déterminer si,
00:20:09 lors de son arrivée à la chancellerie,
00:20:11 c'est-à-dire en 2020, il y a trois ans,
00:20:13 il a réglé ses comptes avec des magistrats
00:20:16 avec lesquels il a été en conflit
00:20:18 alors que lui portait la robe,
00:20:20 alors qu'il était avocat pénaliste.
00:20:22 Pour Mathilde Panot, ça ne fait pas de doute,
00:20:24 mais elle se fait guère d'illusions
00:20:28 sur l'issue de l'affaire. Et vous ?
00:20:30 -Non, j'en ai pas la moindre idée.
00:20:33 Il est vrai que pendant l'audience,
00:20:35 le ministre a été malmené, il s'est mal défendu
00:20:38 et peut-être, en effet,
00:20:40 il y a-t-il des motifs à le condamner.
00:20:42 Il faudra qu'il démissionne.
00:20:44 Moi, je suis très réticent sur cette vengeance corporatiste
00:20:48 d'une justice qui, d'abord, pratique elle-même
00:20:51 le conflit d'intérêts,
00:20:52 parce qu'entre des juges qui se jugent eux-mêmes,
00:20:55 c'est assez malsain, et en plus,
00:20:57 je trouve cette hantienne qui parcourt l'histoire de France
00:21:00 de voir que le pouvoir des juges voudrait s'imposer
00:21:03 au pouvoir exécutif,
00:21:04 que l'autorité des juges voudrait s'imposer
00:21:07 au pouvoir exécutif. Je trouve malsain
00:21:10 cette intrusion de la justice,
00:21:11 en violation, d'ailleurs, de la séparation des pouvoirs,
00:21:15 ça nous vient de Montesquieu.
00:21:16 Je mets en garde, malgré tout,
00:21:18 sur ce qui a pu, depuis Louis XIV, Louis XV, etc.,
00:21:21 rappelons-nous de Maupoux, etc.,
00:21:24 du coup d'état des juges de 1771, je crois,
00:21:26 et donc, à chaque fois, le pouvoir a essayé
00:21:29 de tenir à l'écart les juges, et quand il ne l'a pas fait,
00:21:32 le pouvoir est tombé. Les juges ne sont pas élus,
00:21:35 ils n'ont pas de légitimité à vouloir s'immiscer
00:21:37 dans la politique, et donc, ça ne me choquerait pas
00:21:40 que le ministre, même si je n'ai pas beaucoup d'admiration,
00:21:43 s'en sorte indemne. -Ceci étant dit,
00:21:46 il y a cette question que tout le monde se pose,
00:21:48 sa place de garde des Sceaux est-elle compromise
00:21:51 en cas de condamnation ? -Oui.
00:21:53 -C'est l'avis de Yannick Jadot.
00:21:55 -Si il est condamné, il faut qu'il quitte la place Beauvau.
00:21:58 On est déjà dans une situation lunaire
00:22:00 de sa présence en même temps
00:22:03 comme garde des Sceaux
00:22:05 et comme personne mise en examen
00:22:09 devant la cour de justice de la République.
00:22:12 Si il est condamné, il doit partir.
00:22:14 On a besoin d'exemplarité en politique.
00:22:16 -En tout état de cause,
00:22:18 une condamnation vaudrait démission ?
00:22:21 -Ca va être le fait du prince.
00:22:24 C'est le roi Macron qui va décider.
00:22:26 Il avait décidé qu'une mise en examen
00:22:28 valait démission pour François Bayroug
00:22:31 lorsqu'il était garde des Sceaux.
00:22:33 Il avait décidé de l'inverse
00:22:34 quand son ami Dupond-Morétie avait été mis en examen.
00:22:38 -Il n'y a pas de doxa sur la question.
00:22:40 -Il n'y a pas de jurisprudence.
00:22:42 C'est le fait du prince qui décidera
00:22:44 si Dupond-Morétie, condamné,
00:22:46 pourra rester à son poste ou pas.
00:22:48 Psychologiquement, quand je vois la petite jouissance
00:22:51 qu'a Macron à jouer à la provocation,
00:22:53 dans le fond, et à dire qu'il n'en fait qu'à son gré,
00:22:56 il est possible qu'il puisse dire à Dupond-Morétie
00:22:59 que tout ce n'est pas grave et qu'il peut rester.
00:23:02 J'aimais cette hypothèse psychologique.
00:23:04 -On reviendra à cette nouvelle fusillade
00:23:07 qui a eu lieu à Nice, dans ce fameux quartier des Moulins,
00:23:10 avec la drogue qui gangrène cette belle ville azuréenne.
00:23:13 On y va sur place. A tout de suite.
00:23:15 -La météo, avec mystérieux repulpants.
00:23:22 Le sérum anti-âge global aux venins de serpents, par Garancia.
00:23:25 -Retrouvez la météo avec Chromex.fr,
00:23:27 spécialiste de l'éclairage professionnel et décoratif
00:23:31 pour illuminer tous les moments de votre vie.
00:23:33 Chromex.fr.
00:23:35 ...
00:23:40 -Bonjour. Après les chutes de neige observées en montagne,
00:23:43 des flocons sont prévus ces prochaines heures
00:23:46 ou encore ces prochains jours, jusqu'en pleine.
00:23:49 Les passages nuageux sont fréquents,
00:23:51 par exemple dans les vallées du Sud-Ouest,
00:23:53 mais aussi sur le golfe du Lion
00:23:55 ou de la région parisienne jusqu'aux frontières du Nord.
00:23:58 Quelques flocons peuvent s'inviter près de la Belgique
00:24:02 ou du Luxembourg.
00:24:03 Une nouvelle perturbation va arriver par la face à l'Atlantique,
00:24:07 alors qu'à l'avant, vous avez un soleil voilé.
00:24:09 Des températures en baisse sur la moitié Nord,
00:24:12 et ça reste faiblement positif.
00:24:14 Des régions centrales jusqu'aux frontières du Nord.
00:24:17 La perturbation arrivera aujourd'hui dans l'Est.
00:24:20 Ca donnera de la neige en pleine vers le Jura et les Vosges.
00:24:23 Ailleurs, un temps gris et humide,
00:24:25 mais plus sec sur les Pyrénées-Orientales
00:24:28 et plus calme.
00:24:29 Ensuite, énormément de pluie,
00:24:31 de la neige qui tombera en abondance sur le massif alpin.
00:24:34 Remarquez ces flocons sur les départements du Nord-Est
00:24:37 et un temps plus calme, plus sec sur les départements du Nord
00:24:41 et sur les régions méridionales.
00:24:43 Vent prononcé tout de même, un flux d'Ouest sur la Corse.
00:24:46 80 km/h.
00:24:47 Les températures minimales repartiront à la hausse,
00:24:50 mais pas pour le Pas-de-Calais ou la Normandie.
00:24:53 Ces valeurs l'après-midi, en dessous des 10 degrés,
00:24:56 excepté sur la Terre Sud.
00:24:58 Bon mercredi à tous.
00:25:00 -C'était "La Météo" avec Chromex.fr,
00:25:02 spécialiste de l'éclairage professionnel et décoratif
00:25:05 pour illuminer tous les moments de votre vie.
00:25:08 -C'était "La Météo" avec Mystérieux Repulpant,
00:25:11 le sérum antiâge global aux venins de serpents par Garancia.
00:25:16 -Vous pour un nouveau journal.
00:25:18 6e jour de "C'est le feu aujourd'hui"
00:25:20 dans la bande de Gaza.
00:25:22 -Une nouvelle libération d'otages devrait avoir lieu,
00:25:25 toujours en échange de prisonniers palestiniens.
00:25:27 Le Hamas a annoncé que plusieurs Russes seront libérés,
00:25:31 sans contrepartie.
00:25:32 Hier, 12 personnes kidnappées le 7 octobre ont été retournées
00:25:35 à leur famille.
00:25:37 Ecoutez le porte-parole de l'armée israélienne.
00:25:39 -Ce soir, nous n'oublions pas un instant
00:25:42 les enfants, les femmes et les hommes qui sont toujours détenus
00:25:46 par l'organisation terroriste du Hamas à Gaza.
00:25:48 Aujourd'hui, nous avons entendu les témoignages choquants
00:25:52 sur la façon dont Eitan, 12 ans, a été forcé de regarder
00:25:55 les vidéos morbides du 7 octobre et a été abattu par les terroristes.
00:25:59 Il n'a que 12 ans.
00:26:00 -Benj, 12 ans.
00:26:01 -Les témoignages d'Eitan démontrent que le Hamas
00:26:04 est une organisation terroriste cruelle,
00:26:07 qui ne laisse pas à la Croix-Rouge la possibilité de vérifier
00:26:11 si les otages vont bien.
00:26:12 -Dix jours après le meurtre de Thomas dans un bal à Crépol,
00:26:16 la mère de Romain Surizer a pris la parole.
00:26:18 -Un entretien où l'élu regrette le manque de transparence
00:26:21 des autorités. Elle se fait également le porte-voix
00:26:24 de la famille de Thomas. Le récit de Miquel Dos Santos.
00:26:28 -A ce stade de l'enquête, le procureur de la République
00:26:31 n'a pas retenu le mobile raciste pour l'attaque à Crépol.
00:26:34 Pourtant, les familles des victimes, dont celle de Thomas,
00:26:37 en semblent convaincues. Une révélation faite hier
00:26:40 par la mère de Romain Surizer.
00:26:42 -Il y avait deux points qui ont été manifestés
00:26:45 par les familles, par les victimes.
00:26:47 Ils espèrent une justice forte par rapport à cet assassinat.
00:26:50 Ils ne comprennent pas que le caractère raciste
00:26:53 n'ait pas été retenu.
00:26:54 -Dix jours après les faits, Marie-Hélène Thoraval
00:26:57 s'est également exprimée sur les agresseurs présumés.
00:27:01 La mère de Romain Surizer regrette que leur identité
00:27:04 soit restée secrète. -Les prénoms ont circulé
00:27:06 sur les réseaux avant d'être confirmés.
00:27:09 -Il y a eu une question de transparence dès le départ.
00:27:12 Ne pas communiquer les prénoms était indécent.
00:27:14 -Des suspects en grande partie originairent
00:27:17 de l'un des quartiers sensibles de sa ville, celui de la Monnaie.
00:27:21 Un lieu où, selon la mère, une poignée d'individus
00:27:23 a décidé de polluer la vie des habitants.
00:27:26 -Ce quartier accueille 4500 personnes.
00:27:28 On en a une centaine qui pose des difficultés.
00:27:31 Il y a des irréductibles avec lesquels il y a
00:27:33 une imperméabilité complète, malgré les actions
00:27:36 de la police de la Monnaie. -Un constat partagé
00:27:39 par le secrétaire national du syndicat SGP Police.
00:27:42 -C'est un noyau de la voyoucratie locale
00:27:44 qui essaie de mettre la main sur un territoire
00:27:47 en faisant régner la violence, la peur.
00:27:49 C'est caillassage. Vous recevez des machines à laver,
00:27:52 des boules de pétanque. C'est une foule hostile.
00:27:55 -Pour remettre de l'ordre dans son quartier,
00:27:58 la mère de Romain Surizer réclame une réponse pénale
00:28:01 contre les agresseurs présumés de Crépol.
00:28:03 La fin de la culture de l'excuse.
00:28:05 -E.Zemmour souhaite des mesures fortes
00:28:07 pour lutter contre la délinquance.
00:28:09 -Le président de Reconquête propose la déchéance de nationalité
00:28:13 et l'expulsion des binationaux condamnés,
00:28:15 mais surtout le renforcement des peines de prison
00:28:18 pour les violences avec arme et la participation
00:28:21 à un trafic de drogue. -G.Darmanin s'en prend
00:28:23 aux consommateurs de drogue. -Il faut naître le trafic.
00:28:26 Selon le ministre de l'Intérieur, il précise que l'Etat
00:28:29 se doit d'être intraitable avec eux, mais aussi avec les dealers.
00:28:33 -Pour lutter contre la drogue, il faut des moyens, nous en avons.
00:28:37 Il faut une volonté, nous l'avons.
00:28:39 Il faut aussi la fin de la consommation par les personnes.
00:28:43 Car s'il n'y avait pas de consommateurs,
00:28:45 il n'y aurait pas de dealers.
00:28:47 Et il faut tenir contre la drogue partout le même discours,
00:28:51 celui que les consommateurs font naître les trafics.
00:28:55 Et nous devons être intratables contre ces consommateurs
00:28:59 en même temps que contre ces dealers qui financent le terrorisme,
00:29:03 qui financent le proxénétisme.
00:29:04 Et les discours que nous entendons,
00:29:07 qui condamnent les morts de règlements de compte
00:29:09 tout en autorisant une sorte de débat
00:29:11 sur la consommation du cannabis, de la cocaïne,
00:29:14 c'est inacceptable.
00:29:16 Nous lutterons jour et nuit contre la drogue
00:29:19 qui gangrène nos quartiers.
00:29:21 -Les services de renseignement se disent inquiets
00:29:24 avant les rassemblements prévus ces prochains jours
00:29:27 à l'appel de plusieurs militants de l'ultra-droite.
00:29:30 -Nous avons consulté les renseignements.
00:29:32 Ces manifestations peuvent donner lieu à un niveau de violence
00:29:36 similaire, voire supérieur à celui de samedi dernier
00:29:39 à Romain Surizère, avec des violences dirigées
00:29:41 contre les populations issues de l'immigration.
00:29:44 -La page justice a débuté hier.
00:29:46 -La femme de Michel Fourniret est jugée pour complicité
00:29:50 dans les enlèvements et les meurtres d'Estelle Mouzain,
00:29:53 Joana Parich et Marie-Angèle Domesse.
00:29:55 Elle a été interrogée hier de longue heure
00:29:58 et il m'a utilisé, a-t-elle admis,
00:30:00 pour faire entendre sa relation avec son ex-mari.
00:30:03 -La Finlande va fermer son dernier poste frontalier
00:30:06 avec la Russie. Ca va se passer la nuit prochaine.
00:30:09 -Le pays accuse Moscou d'orchestrer une crise migratoire
00:30:12 en envoyant des migrants à la frontière.
00:30:15 Depuis mi-novembre, la Finlande restreint le passage
00:30:18 entre les deux pays en fermant les postes frontaliers.
00:30:21 Un sujet de Juliette Sadat.
00:30:23 -C'était le dernier passage entre les deux pays,
00:30:26 encore ouvert. Mais à partir de cette nuit
00:30:28 jusqu'au 13 décembre, la frontière entre la Finlande et la Russie
00:30:32 sera entièrement close.
00:30:33 -Notre objectif est que la situation à la frontière
00:30:36 revienne à la normale le plus rapidement possible,
00:30:39 mais nous n'acceptons aucune tentative visant à porter atteinte
00:30:43 à notre sécurité nationale.
00:30:45 ...
00:30:47 -Depuis plusieurs semaines, Helsinki accuse Moscou
00:30:50 d'orchestrer une crise migratoire sur son territoire.
00:30:53 Près de 1 000 demandeurs d'asile originaire d'Irak, de Somalie
00:30:57 et de Liémane se seraient présentés à la frontière depuis début août.
00:31:01 -Malgré les mesures restrictives de la Finlande,
00:31:03 des migrants, probablement des victimes de trafic d'êtres humains,
00:31:07 continuent d'arriver du nord-ouest de la Russie.
00:31:10 Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de fermer
00:31:13 toute la frontière orientale. C'est une mesure nécessaire
00:31:16 et proportionnée pour mettre fin à ce phénomène.
00:31:19 -Si le Kremlin réfute ces accusations,
00:31:21 les relations entre les deux pays se sont largement détériorées
00:31:24 depuis l'invasion russe en Ukraine,
00:31:27 et l'adhésion de la Finlande à l'OTAN.
00:31:29 -Et puis l'hôtel de ville de Paris, aux couleurs olympiques.
00:31:32 -Ca ressemble un peu à des décorations de Noël,
00:31:35 mais ça n'en est rien.
00:31:36 Ce sont les décorations pour les Jeux olympiques.
00:31:39 Ca a été inauguré hier soir par Anne Hidalgo.
00:31:42 Pardonnez-moi. -Anne Hidalgo, oui, pourquoi pas.
00:31:44 -Ca arrive, en présence du président
00:31:46 du Comité international olympique.
00:31:49 Donc, vous voyez donc ces décorations.
00:31:51 -On notera quand même les sapins en premier plan.
00:31:54 -Oui, c'est mi-Noël, mi-Jeux olympiques.
00:31:56 On a fait un mix. -Mais pas les Jeux olympiques.
00:31:59 -C'est vrai que ça peut prêter à confusion.
00:32:01 Merci beaucoup. Petite pause,
00:32:03 et puis on revient pour parler de ce trafic de drogue
00:32:06 qui gangrène à présent la ville de Nice
00:32:09 avec l'envoi de la CRS 8 sur place.
00:32:11 C'est dire l'urgence. A tout à l'heure.
00:32:13 Nous sommes de retour pour analyser l'actualité de cette semaine.
00:32:20 On va parler de cette fusillade en début de semaine à Nice,
00:32:23 dans le quartier des Moulins,
00:32:25 qui a fait deux blessés lundi soir encore dans ce quartier populaire
00:32:29 qui est en proie au règlement de compte
00:32:31 et au point qu'on a décidé, au niveau de l'Etat,
00:32:33 d'envoyer une soixantaine de membres de la CRS 8.
00:32:36 Que pensent les habitants de cette présence policière renforcée ?
00:32:40 On va voir avec M. Dos Santos et A.Spiteri.
00:32:42 -Des halls et des caves inspectées,
00:32:45 de la drogue, de l'argent et des armes saisies,
00:32:48 des dealers interpellés.
00:32:50 Une centaine de policiers, dont la CRS 8,
00:32:53 ont mené hier une nouvelle opération coup de poing dans le quartier.
00:32:57 -Ca sent l'herbe,
00:32:58 avec des armes, un fusil à repons et un katana.
00:33:03 -On déstabilise les trafics en tapant tous les jours,
00:33:06 coup pour coup.
00:33:07 On va rien lâcher.
00:33:09 -Le parking de ce supermarché
00:33:11 a lui aussi été fouillé à l'aide de chiens renifleurs.
00:33:15 C'est à la sortie de ce dernier
00:33:17 qu'une fusillade a éclaté ce lundi.
00:33:19 A l'origine, une lutte entre trafiquants de produits stupéfiants
00:33:23 et des armes.
00:33:24 Ce point de deal rapporte jusqu'à 20 000 euros par jour.
00:33:27 -Une équipe de dealers est neutralisée,
00:33:30 une autre essaie de prendre le dessus.
00:33:32 C'est ce qui se passe depuis quelques semaines.
00:33:35 -Des opérations de police devenues presque monnaie courante.
00:33:38 Certains habitants doutent même de leur efficacité.
00:33:41 -C'est du cinéma. Ils font que tourner.
00:33:44 Ils passent, tag, rebolote.
00:33:46 Ils reprennent leur place, ils font ce qu'ils veulent.
00:33:49 Le soir, on dirait qu'ils vendent du persil,
00:33:51 ils font des gens, ils font leur compte,
00:33:54 et personne ne dit rien du tout.
00:33:55 -J'ai peur pour mes gosses,
00:33:57 j'ai peur pour la famille,
00:33:59 ceux de 15 ans, 16 ans, c'est le plus dangereux.
00:34:03 -70 % de la délinquance de voie publique au Moulin
00:34:06 est le fait de mineurs isolés ayant transité par l'Italie,
00:34:09 souvent enrôlés dans le trafic de drogue.
00:34:12 -Ivory ou Fol, la CRS 8, c'est de l'éphémère, tout ça, au fond.
00:34:16 Il faut un grand plan d'Etat ?
00:34:18 -En tout cas, le trafic de drogue
00:34:20 devient une affaire politique, pas simplement sécuritaire.
00:34:24 Si on segmente à chaque fois, ça devient incompréhensible.
00:34:27 Si vous rajoutez ces puzzles qui forment un tout,
00:34:30 à Dijon, c'est un homme qui était dans son sommeil
00:34:33 qui a été tué par une rafale de kalachnikovs.
00:34:36 A Marseille, c'était une jeune fille qui faisait ses devoirs.
00:34:39 Donc vous voyez que l'État, aujourd'hui,
00:34:42 est pris en défaut, à nouveau, d'assumer son autorité.
00:34:46 Il est pris en défaut par des gangs, par une sorte de cartel
00:34:49 qui, déjà en Belgique et aux Pays-Bas,
00:34:52 déstabilisent politiquement ces États-là.
00:34:54 Donc il y a également, maintenant,
00:34:57 un risque politique de déstabilisation
00:34:59 qui est lié, et Darmanin l'a rappelé,
00:35:01 qui est lié aussi, indirectement,
00:35:04 puisqu'il dit que la drogue finance le terrorisme,
00:35:07 à cette immigration, qui reste le point mort,
00:35:09 de mon point de vue, le point aveugle de ce gouvernement.
00:35:13 Darmanin nous dit lui-même, les témoins nous le disent,
00:35:16 que ce sont les mineurs isolés,
00:35:18 qui proviennent précisément de ces pays d'immigration,
00:35:21 qui alimentent, qui sont les petits soldats,
00:35:24 dans le fond, de cette opération de déstabilisation,
00:35:27 qui est une déstabilisation politique.
00:35:30 Tant que le gouvernement n'aura pas réglé ce problème d'immigration,
00:35:34 tant qu'il n'aura pas réglé le désarmement des cités,
00:35:37 on pourra revenir incessamment sur ces sujets-là.
00:35:40 - Il nous reste quelques minutes pour évoquer un autre sujet
00:35:44 qu'on va largement traiter,
00:35:46 qui a été libéré hier soir par le Hamas.
00:35:49 12 personnes, 10 Israéliens et 2 étrangers,
00:35:52 en échange de 2 jours de trêve supplémentaire,
00:35:55 des otages libérés,
00:35:56 qui donnent des informations sur leurs conditions de détention.
00:36:00 On comprend à travers leur famille
00:36:02 qu'il y a eu des cas de malnutrition,
00:36:04 des sévices psychologiques assez marqués,
00:36:07 les témoignages des adultes,
00:36:08 mais également des enfants se multiplient.
00:36:11 Écoutez ce qu'en disait ce porte-parole de Tsaï.
00:36:14 - Ce soir, nous n'oublions pas un instant
00:36:17 les enfants, les femmes et les hommes
00:36:19 qui sont toujours détenus
00:36:20 par l'organisation terroriste du Hamas à Gaza.
00:36:23 Aujourd'hui, nous avons entendu les témoignages choquants
00:36:26 sur la façon dont Eitan, 12 ans,
00:36:28 a été forcé de regarder les vidéos morbides du 7 octobre
00:36:31 et a été abattu par les terroristes.
00:36:34 Il n'a que 12 ans.
00:36:35 - Bénch, 12 ans.
00:36:37 - Les témoignages d'Eitan démontrent
00:36:39 que le Hamas est une organisation terroriste cruelle,
00:36:42 qui ne laisse pas la Croix-Rouge
00:36:44 la possibilité de vérifier si les otages vont bien.
00:36:47 - C'est-à-dire qu'on ne préserve même pas l'enfance.
00:36:50 Il y a une inhumanité totale.
00:36:52 - C'est horrible, nous en avons parlé hier.
00:36:54 C'est diabolique, mais on sait très bien
00:36:57 ce qu'est le Hamas, quelles sont les méthodes du Hamas
00:37:00 qui va jusqu'à torturer et à faire pleurer les enfants
00:37:03 pour le plaisir de voir des larmes couler.
00:37:05 C'est épouvantable.
00:37:06 Je suis révulsé de voir qu'une partie de la rue arabe
00:37:09 s'identifie à ces méthodes,
00:37:11 et c'est vrai pour les pays arabo-musulmans,
00:37:13 car on les voit assez massivement dans certains pays.
00:37:16 Je remarque, pour m'en féliciter,
00:37:18 que ce n'est pas le cas en France.
00:37:20 Même s'il y a eu des manifestations massives
00:37:23 en Grande-Bretagne, en France,
00:37:25 la communauté musulmane ne se reconnaît pas.
00:37:27 C'est un soulagement.
00:37:29 Elle ne se reconnaît pas, je veux bien en faire le pari,
00:37:32 dans ces méthodes épouvantables.
00:37:34 Il faut retenir ceci,
00:37:35 cette retenue précisément
00:37:37 de la communauté musulmane française
00:37:39 par rapport à d'autres communautés.
00:37:41 Ce qui me donne espoir,
00:37:43 du fait que j'espère que cette mise en scène horrible
00:37:46 qui voudrait faire passer le Hamas
00:37:48 à travers ces libérations d'otages
00:37:50 comme étant un mouvement humaniste,
00:37:53 que ces mises en scène n'abusent pas
00:37:55 les plus naïfs d'entre ceux qui voudraient applaudir.
00:37:58 L'autre question est de savoir
00:38:00 si Israël va pouvoir maîtriser ses buts de guerre.
00:38:03 Maintenant, Gaza devient une usine
00:38:05 à produire de plus en plus de terroristes
00:38:08 au fur et à mesure que la violence de la guerre
00:38:11 crée naturellement des victimes chez les civils
00:38:14 et des ressentiments.
00:38:15 Il va y avoir un point de bascule.
00:38:18 Il me semble qu'Israël va devoir revoir
00:38:21 ses priorités de guerre.
00:38:23 -Merci d'avoir été avec nous.
00:38:25 Yvan Rioufol,
00:38:26 vous retrouvez nos partenaires de Plastique Odyssée
00:38:29 et leurs délivres.
00:38:30 On entame le débat politique juste après.
00:38:33 -Votre programme avec Clarence,
00:38:35 partenaire officiel de l'expédition Plastique Odyssée.
00:38:38 Clarence.
00:38:39 -Plastique Odyssée, c'est une expédition
00:38:42 autour du monde qui est partie l'année dernière
00:38:45 et qui parcourt les 30 pays les plus touchés
00:38:48 par la pollution plastique
00:38:50 pour découvrir les meilleures idées
00:38:52 et partager des solutions pour recycler le plastique
00:38:55 qui est déjà là et réduire l'usage,
00:38:57 la quantité de plastique consommée.
00:39:00 La dernière escale, c'était au Costa Rica.
00:39:02 On a fait dix jours au Costa Rica
00:39:06 pour aller découvrir des entrepreneurs locaux.
00:39:08 Une initiative nous a marqués.
00:39:10 C'est une jeune entrepreneure, Samantha,
00:39:13 qui recycle les déchets de la ville
00:39:15 pour en faire notamment des poteaux
00:39:17 qui permettent...
00:39:18 Des poteaux sur les trottoirs
00:39:20 qui sont rachetés par la municipalité
00:39:22 et qui permettent de traiter des quantités de plastique
00:39:26 pour éviter que les voitures se garent.
00:39:28 C'était une belle initiative du Costa Rica.
00:39:31 En ce moment, on est en Équateur, à Guayaquil.
00:39:34 C'est la dernière escale du Plastique Odyssée
00:39:36 en Amérique du Sud.
00:39:38 Et là, j'ai deux solutions à vous partager
00:39:40 qui nous ont beaucoup touchés.
00:39:42 La première, c'est un entrepreneur
00:39:44 qui fabrique des vélos à partir de plastique recyclé.
00:39:47 C'est la première fois qu'on voit ça.
00:39:49 C'est des VTT qui fonctionnent plutôt bien.
00:39:52 La deuxième, c'est une alternative au plastique.
00:39:55 C'est un entrepreneur qui fabrique du polystyrène
00:39:58 à base de mycélium.
00:39:59 C'est pas du polystyrène, c'est une alternative.
00:40:02 Donc, il fait pousser des champignons.
00:40:04 Finalement, c'est les racines du champignon
00:40:07 qui remplacent le polystyrène dans plein d'applications,
00:40:10 par exemple pour caler de l'électroménager
00:40:14 quand on envoie un colis.
00:40:15 Il y a ces petits blocs de champignons
00:40:18 qui évitent de produire du polystyrène.
00:40:21 C'était votre programme avec Clarence,
00:40:24 partenaire officiel de l'expédition Plastique Odyssée.
00:40:27 Clarence.
00:40:29 - Pratiquement 15h,
00:40:30 on se retrouve avec Vincent Farandesch.
00:40:32 On connaîtra dans quelques minutes
00:40:34 le sort réservé à Eric Dupond-Moretti
00:40:36 dans son procès pour prise illégale d'intérêt.
00:40:39 - La Cour de justice de la République
00:40:41 doit rendre publique sa décision.
00:40:43 L'accusation a requis un an de prison avec sursis.
00:40:46 Le garde des Sceaux joue aujourd'hui sa place au gouvernement
00:40:50 alors que vous découvrez ces images en direct
00:40:52 de l'arrivée d'Eric Dupond-Moretti.
00:40:55 - Images furtives, évidemment.
00:40:57 Passage très rapide d'Eric Dupond-Moretti
00:40:59 qui vient d'arriver il y a quelques minutes
00:41:01 et qui va s'installer pour entendre le jugement
00:41:04 de la Cour de justice de la République.
00:41:06 On parlera des conséquences que ça aura
00:41:09 avec nos invités sur ce plateau d'ici quelques minutes.
00:41:12 A la une, également, les obsèques de Gérard Collomb
00:41:15 qui ont été célébrés à Lyon.
00:41:16 - Emmanuel Macron était présent
00:41:18 pour rendre hommage à son Premier ministre de l'Intérieur.
00:41:21 D'autres membres des gouvernements passés
00:41:24 sont venus rendre hommage à l'ancien maire de Lyon.
00:41:27 Elodie Huchard avec Laurent Cellerier.
00:41:29 - De nombreuses personnalités,
00:41:31 mais aussi beaucoup de Lyonnais étaient ici
00:41:33 en la cathédrale Saint-Jean pour les obsèques de Gérard Collomb.
00:41:37 C'est lui qui l'avait souhaité.
00:41:39 On a vu des personnes du monde du spectacle, du sport,
00:41:42 et beaucoup de personnalités politiques.
00:41:44 C'est Emmanuel Macron qui a pris la parole,
00:41:47 le chef de l'Etat, qui lui a dit ceci.
00:41:49 "Vous avez changé ma vie."
00:41:51 Il a fait un discours très personnel.
00:41:53 - Je sais, Gérard, tout ce que je vous dois.
00:41:58 Pas un seul instant je n'oublie
00:42:06 que sans votre force d'âme,
00:42:09 votre goût du dialogue,
00:42:11 votre sens de l'amitié,
00:42:14 sans vous avoir croisé sur mon chemin,
00:42:18 je ne serais pas là où je suis.
00:42:23 - Emmanuel Macron, qui a fait référence à son investiture.
00:42:26 Quand on avait vu son futur ministre de l'Intérieur pleurer,
00:42:29 il lui a dit "Si pendant l'investiture,
00:42:31 "vous versiez tant de larmes, c'est à moi d'être pris par le chagrin."
00:42:35 Le chef de l'Etat avait du mal à retenir ces larmes.
00:42:38 Une autre prise de parole à noter, celle d'Edouard Philippe,
00:42:41 qui a fait référence à sa fin de vie marquée par le cancer.
00:42:45 "Vous avez découvert l'infini du cauchemar,
00:42:47 "ce qui ramène à l'essentiel du face-à-face avec l'étranger
00:42:51 "dans lequel nous sommes enchaînés,
00:42:53 "puisque c'est notre corps."
00:42:55 Le cercueil de l'ancien maire et ministre de l'Intérieur
00:42:58 est sorti de la cathédrale Saint-Jean.
00:43:00 - A noter cette fusillade qui a eu lieu lundi soir au quartier des Moulins.
00:43:04 - Des tirs de Kalachnikov ont fait deux blessés
00:43:07 dans ce secteur régulièrement en proie au règlement de compte.
00:43:10 La CRS 8 a été déployée sur place jusqu'à ce soir.
00:43:14 - C'est le sixième jour du cessez-le-feu
00:43:17 conclu dans la bande de Gaza.
00:43:19 Une libération d'otages devrait avoir lieu aujourd'hui,
00:43:22 toujours en échange de prisonniers palestiniens.
00:43:25 Le Hamas a annoncé que plusieurs Russes seront libérés,
00:43:28 cette fois-ci sans contrepartie.
00:43:30 Hier, 12 personnes kidnappées le 7 octobre dernier
00:43:33 ont été retournées à leur famille.
00:43:35 - Merci beaucoup, Vincent.
00:43:36 L'actualité, ça se passe devant la Cour de justice de la République
00:43:40 avec l'heure du jugement qui va intervenir sous peu
00:43:43 pour Eric Dupond-Moretti dans son procès pour prise illégale d'intérêt.
00:43:47 On a vu le garde des Sceaux,
00:43:49 qui est le garde de la Cour,
00:43:51 dans l'attente du rendu de la Cour,
00:43:54 qui doit intervenir à partir de maintenant,
00:43:56 dans les minutes qui viennent.
00:43:58 On a vu passer assez rapidement le garde des Sceaux
00:44:02 derrière vous, il y a quelques instants.
00:44:04 - Assez rapidement, mais un peu moins rapidement
00:44:07 que pendant le procès, où il ne faisait même pas
00:44:10 ses quelques pas devant les caméras.
00:44:12 Il rentrait presque par une porte dérobée.
00:44:15 - Il est présent aujourd'hui pour assister à ce jugement.
00:44:18 On l'a vu passer, la mine sombre, l'air grave.
00:44:21 On imagine l'état dans lequel il doit être,
00:44:23 le ministre de la Justice, qui joue sa place au sein du gouvernement.
00:44:27 Va-t-il être condamné par la Cour de justice de la République ?
00:44:31 C'est ce qu'avait demandé il y a une dizaine de jours
00:44:34 l'avocat général, Rémi Yates,
00:44:36 qui avait requis sa condamnation à un an de prison avec sursis
00:44:40 pour un homme qui s'est rendu coupable
00:44:43 d'un conflit d'intérêts illégaux,
00:44:45 un conflit d'intérêts qui sautait aux yeux.
00:44:48 Pour lui, l'affaire était grave,
00:44:50 une affaire où l'intérêt l'a emporté sur l'interdit.
00:44:53 Eric Dupond-Moretti, lui, espère être relaxé.
00:44:56 C'est ce qu'avaient plaidé ses avocats
00:44:58 pour un homme accusé à tort, qui n'est coupable de rien.
00:45:01 Il s'est défendu pendant toute la durée de ce procès.
00:45:05 Il a expliqué qu'il n'avait absolument pas cherché
00:45:09 à se venger de magistrats auxquels il avait été confronté
00:45:12 et qu'il avait encore avocat.
00:45:14 Il a ouvert des enquêtes administratives
00:45:16 à l'encontre de magistrats du Parc national financier
00:45:20 et d'un ancien juge d'instruction.
00:45:22 Il avait eu des mots très durs pour les uns et pour les autres
00:45:25 dans les mois et les semaines qui avaient précédé sa nomination.
00:45:29 Quelle sera la décision des 15 juges
00:45:33 qui composent cette Cour de justice de la République ?
00:45:36 Trois magistrats professionnels, 12 parlementaires.
00:45:39 On devrait être fixé dans les prochaines minutes
00:45:42 un juge qui va peut-être s'accompagner
00:45:44 de la lecture de l'arrêt de jugement,
00:45:46 ce qui peut prendre un peu de temps.
00:45:48 Merci beaucoup. On vous retrouvera à cette occasion
00:45:51 pour la décision à laquelle vous allez pouvoir assister.
00:45:54 Merci aussi à Léomar Cheguet, à qui on doit ces images.
00:45:57 Petite interruption, puis je vous présente les invités
00:46:00 qui vont m'accompagner cet après-midi.
00:46:03 Il sera beaucoup question des conséquences politiques
00:46:06 que la décision judiciaire pourrait avoir pour Eric Dupond-Maurétier.
00:46:10 On va parler de la trêve qui se poursuit à Gaza.
00:46:12 De retour avec vous pour le débat 180 minutes info.
00:46:15 Bonjour, Olga Givernet. Merci d'être des nôtres.
00:46:18 Vous êtes députée Renaissance du département de Lens.
00:46:21 En face de vous, Vincent Roy, écrivain, journaliste.
00:46:24 Vincent, bienvenue. - Bonjour.
00:46:26 Et Jean-Claude Dassier, éditorialiste...
00:46:28 Ouais, chroniqueur préféré. Allez, chroniqueur CNews.
00:46:32 Ça met tout le monde d'accord.
00:46:33 On va parler de l'heure du jugement
00:46:36 qui est imminente pour Eric Dupond-Maurétier
00:46:39 dans la première dite de la prise illégale d'intérêt.
00:46:42 Il saura, dans les minutes qui viennent,
00:46:44 puisqu'il est arrivé à l'audience il y a quelques instants,
00:46:47 on l'a vécu en direct sur notre antenne,
00:46:49 s'il est condamné ou relaxé.
00:46:51 Voici ses images. C'était il y a 5-6 minutes à peine.
00:46:54 S'il est relaxé par la Cour de justice de la République.
00:46:58 Pour rappel, les juges doivent déterminer
00:47:00 si, au moment de son arrivée à la chancellerie,
00:47:03 c'est-à-dire en 2020, il a profité de régler ses comptes
00:47:06 avec des magistrats avec lesquels il avait été en conflit
00:47:10 alors qu'il portait la robe, qu'il était avocat pénaliste.
00:47:15 D'ici quelques instants, on retrouvera notre équipe sur place.
00:47:18 Écoutez, sur le plan politique,
00:47:20 les quelques réactions qu'on a pu recueillir,
00:47:24 à commencer par Mathilde Panot,
00:47:26 qui dit que, pour elle, les faits sont avérés,
00:47:29 mais elle n'a pas trop de doutes sur l'issue.
00:47:31 La prise illégale d'intérêt est avérée.
00:47:36 C'est le cas de M. Dupond-Moretti.
00:47:37 -Vous avez déjà la décision de la CGR.
00:47:40 -Non, on va attendre ce que donne la CGR.
00:47:42 Je vais vous redire ce que disait l'ancien président de la CGR
00:47:46 devant la commission d'enquête que présidait Hugo Bernalicis.
00:47:50 Il disait, je cite ces mots, alors qu'il témoignait sous serment.
00:47:53 Il disait que la Cour de justice de la République
00:47:56 donne l'impression que les affaires concernant les ministres
00:47:59 s'y résolvent par de petits arrangements.
00:48:02 -Effectivement, il ne s'agit pas de faire le procès
00:48:05 avant qu'il ait eu lieu.
00:48:06 Olga Givernais, moi, ma question, elle est simple.
00:48:09 En cas de condamnation,
00:48:12 s'il est reconnu coupable par les juges,
00:48:15 doit-il rendre son costume de ministre ?
00:48:18 -Je crois qu'il doit surtout prendre ses responsabilités.
00:48:22 Donc, ça veut dire, effectivement,
00:48:24 qu'il doit prendre sa décision en fonction du verdict.
00:48:30 Pour l'instant, on ne l'a pas encore.
00:48:32 Il reste à attendre ce verdict, de savoir s'il est condamné ou pas.
00:48:36 Moi, je ne veux pas faire des suppositions
00:48:40 sur ce qui peut être donné.
00:48:42 La question, c'est de savoir, d'attendre ce qui va être dit.
00:48:46 -D'accord. Je repose ma question autrement.
00:48:48 Sur un plan moral, et purement symbolique aussi,
00:48:53 est-ce qu'il serait bienvenu de renoncer
00:48:56 à son poste de garde des Sceaux
00:48:59 s'il devait être condamné par la justice française ?
00:49:02 De manière à montrer l'exemple.
00:49:04 -Vous savez, il y a des condamnations
00:49:06 où il n'y a pas de pénalité.
00:49:08 Quand on a regardé l'ensemble des ministres,
00:49:11 il y a eu plusieurs ministres, d'abord,
00:49:13 qui ont été sous le coup de jugement.
00:49:16 Certains ont été condamnés, mais ils sont restés en poste.
00:49:19 Donc, moi, j'attends de voir quelles sont les différences
00:49:23 qui peuvent être prises en tant qu'argument
00:49:25 pour savoir ce qui va se passer.
00:49:27 C'est un peu difficile, à quelques minutes,
00:49:29 quelques dizaines de minutes de savoir le verdict,
00:49:32 de pouvoir donner un jugement.
00:49:35 Je ne veux pas avoir à commenter une décision de justice.
00:49:38 Je pense que ce sera la bonne au vu des faits.
00:49:41 Je tiens à rappeler qu'il y a eu un antécédent
00:49:44 avant qu'il soit ministre.
00:49:45 Il a hérité d'une situation quand il était ministre.
00:49:48 C'est compliqué à comprendre pour les gens
00:49:51 cette prise illégale d'intérêt.
00:49:52 Je tiens aussi à rappeler qu'on n'est pas sur de l'abus,
00:49:56 notamment de...
00:49:58 de financier, comme on a pu voir sur le Rassemblement national,
00:50:02 qui a utilisé de l'argent pour...
00:50:04 -Pardon, vous coupez.
00:50:06 Je ne suis pas votre avocat.
00:50:08 Je vous rappelle juste une chose simple.
00:50:11 Vous parlez d'autres ministres, d'autres portefeuilles.
00:50:14 Là, on parle du ministre de la Justice.
00:50:16 C'est-à-dire que c'est précisément quelqu'un
00:50:19 qui, encore plus que les autres,
00:50:21 peut-être plus que tout autre citoyen,
00:50:23 doit montrer l'exemple.
00:50:25 A la vue du verdict, je crois qu'il doit prendre ses responsabilités
00:50:28 et en fonction de la peine.
00:50:30 -Vincent Roy, même question.
00:50:32 C'est la seule qu'on peut se poser.
00:50:34 -Vincent Roy ne comprend rien.
00:50:35 Il y a eu toutes les jurisprudences applicables.
00:50:38 Avant, vous ne pouviez pas rester ministre
00:50:40 dès lors que vous étiez mis en examen.
00:50:43 Maintenant, vous pouvez rester ministre
00:50:45 lorsque vous êtes mis en examen.
00:50:47 Après, moi, ce que je pense, c'est qu'effectivement,
00:50:50 déjà, un garde des Sceaux mis en examen,
00:50:52 ça ne fait pas de terrible dans le tableau, si vous voulez.
00:50:56 Et puis, 2e chose,
00:50:57 s'il s'avère qu'il est condamné,
00:51:00 il n'a qu'une seule chose à faire,
00:51:02 c'est de déguerpir.
00:51:04 Je ne vois pas...
00:51:05 S'il n'est pas condamné, c'est une toute autre affaire.
00:51:08 Et je ne présume pas du jugement à venir.
00:51:12 C'est une évidence.
00:51:14 Mais s'il est condamné, à mon sens,
00:51:16 il doit partir.
00:51:17 Là, on est dans le plus parfait ridicule.
00:51:19 Je ne mets pas de morale en politique.
00:51:22 Dans l'espace où il n'y a pas de morale,
00:51:24 ça fait 40 ans qu'on le voit.
00:51:26 Et quand je dis 40 ans, je suis bien modeste.
00:51:28 -Jean-Claude ?
00:51:29 -Bon, écoutez, je ne vais pas risquer un commentaire
00:51:32 sur une absence de décision.
00:51:34 Il va falloir attendre quelques minutes.
00:51:36 Ça va se décider tout à l'heure,
00:51:38 après cette séance de la Cour de justice de la République,
00:51:42 dans le bureau du président de la République.
00:51:45 Le président a rendez-vous avec son garde des Sceaux
00:51:48 et ils décideront ensemble de ce qu'il convient de dire
00:51:51 et de faire.
00:51:52 Ce qui me frappe, si j'ose dire,
00:51:55 c'est que le secret était bien gardé.
00:51:58 Il est assez rare, dans un moment
00:52:00 où tout sort tout le temps en permanence,
00:52:03 la presse n'est privée de pas grand-chose,
00:52:05 voire de rien du tout.
00:52:07 Là, on ne sait rien.
00:52:08 Donc il y a une séance.
00:52:10 Il faut rappeler quand même qu'il y a...
00:52:12 C'est une curiosité administrative et politique,
00:52:15 cette Cour de justice de la République.
00:52:17 On devait la supprimer, elle ne l'a pas été, hélas.
00:52:20 Vous avez quand même, quoi,
00:52:23 15 députés et sénateurs et trois magistrats.
00:52:26 Vous imaginez ? Il y a Mme Obono...
00:52:28 Je n'ai rien contre Mme Obono, de la France insoumise.
00:52:31 Vous imaginez les sentiments qu'elle peut nourrir
00:52:34 à la garde de M. Dupont-Moretti.
00:52:36 Tout ça n'a rien à voir avec l'expression du droit.
00:52:39 Ce n'est que de la politique.
00:52:41 Quel que soit... C'est un jugement ou un verdict ?
00:52:44 - C'est un jugement. - Un jugement.
00:52:46 - C'est court d'assises. - Quel que soit le jugement,
00:52:49 on n'a pas affaire, évidemment, à des commentaires politiques.
00:52:52 Le corporatisme judiciaire dans ce pays est énorme.
00:52:56 C'est-à-dire qu'il n'y a jamais de problème
00:52:58 au sein de l'institution judiciaire.
00:53:00 Il n'y a pas de critique possible, de faute possible,
00:53:03 il n'y a pas de sanction jamais,
00:53:05 où, en tout cas, le secret est bien gardé.
00:53:08 Donc, nous avons affaire à un règlement de compte
00:53:11 entre un garde des Sceaux pour lequel je n'ai pas de séduction,
00:53:14 il a un discours qui, parfois, m'agace.
00:53:17 Donc, je... C'est pas un problème personnel.
00:53:20 Mais M. Dupond-Moretti et les syndicats de magistrats
00:53:23 sont en guerre, ouvertes, depuis la nomination,
00:53:26 depuis la première seconde de la nomination.
00:53:29 Ce qu'il fallait le nommer, ce qu'il fallait pas le nommer,
00:53:32 c'est un autre dossier.
00:53:34 - Depuis sa première visite à la pénitentiaire.
00:53:37 - Toujours est-il que nous allons avoir un jugement politique
00:53:40 prononcé par 15 députés et sénateurs,
00:53:43 qui représentent à peu près l'Assemblée nationale,
00:53:46 le Sénat et trois magistrats.
00:53:48 A quoi cela ressemblera-t-il ? Je n'en s'y fiche.
00:53:51 - Vous voulez rajouter quelque chose ?
00:53:53 - Vous disiez que c'est un secret bien gardé.
00:53:56 Il y a plusieurs personnes qui ont déjà la décision
00:53:59 et personne n'est au courant.
00:54:00 Je crois que c'est un vrai respect, du coup, de la décision de justice.
00:54:04 Et en plus, le garde des Sceaux, ministre de la Justice,
00:54:10 je crois qu'en plus, elle serait attaquable, cette décision,
00:54:13 si elle était divulguée avant.
00:54:15 - Cours de casse, mais pas d'appel.
00:54:17 - Je crois qu'il y a un respect de la...
00:54:20 - Il y a eu quelques fuites. - Tout de même.
00:54:22 - Justement, Florian Tardif est avec nous.
00:54:25 Quelles sont les fuites ? - Florian, c'est tout.
00:54:28 - Non, Florian, c'est tout. - Ça vient d'intervenir,
00:54:31 on vient d'apprendre, et on va commenter cela
00:54:33 dans un instant en détail. Il est relaxé.
00:54:36 - J'allais vous annoncer qu'il y avait 9 voix
00:54:39 des informations que j'avais. - Allez-y, oui.
00:54:42 - Pour une relax, et les autres participants
00:54:47 qui avaient plutôt plaidé pour des peines.
00:54:49 - 9 sur 15, on le rappelle. - 9 sur 15.
00:54:52 On va revenir sur la composition de la CGR.
00:54:55 Il y a 12 parlementaires, 6 députés, 6 sénateurs,
00:55:00 et il y a 3 magistrats.
00:55:02 Sur ces 12 parlementaires, il y a la moitié, grosso modo,
00:55:06 qui émane de la majorité présidentielle
00:55:10 ou des alliés à la majorité présidentielle,
00:55:12 à l'Assemblée ou au Sénat, et le reste des parlementaires,
00:55:16 6 contre 6, qui sont plutôt de l'opposition.
00:55:18 - On peut imaginer qu'il y en avait déjà 6 un peu acquis.
00:55:22 - Il y en avait 6 un peu acquis. Il restait avoir 2 autres votes,
00:55:26 qui sont plutôt les votes des 2 magistrats,
00:55:29 et visiblement, les 3 magistrats qui siègent
00:55:32 au sein de cette CGR auraient plutôt,
00:55:35 compte tenu de l'audience et des différentes plaidoiries,
00:55:39 de tout ce qui s'est passé ces dernières semaines,
00:55:41 ont plutôt fait pour une relax.
00:55:43 - Il y en a 6 qui étaient pour une condamnation.
00:55:46 - Oui, et c'est là, après tout ce qui s'est passé,
00:55:50 et c'est là où peut-être il faudrait s'interroger
00:55:52 sur, effectivement, la composition de cette CGR,
00:55:56 le fait que seule la Cour de justice de la République
00:56:00 soit en capacité de juger des ministres
00:56:02 lorsqu'ils étaient en poste,
00:56:04 que ce soit lorsqu'ils sont en fonction
00:56:07 ou qu'ils étaient en fonction durant la période
00:56:10 où ils étaient en fonction.
00:56:12 Vous avez bien compris, sur les 15 membres,
00:56:14 il y a 6 personnes qui vont forcément plaider
00:56:17 pour une relax contre 6 autres,
00:56:19 compte tenu, effectivement, de la disposition de l'Assemblée
00:56:23 et du Sénat, qui vont plaider plutôt pour des peines,
00:56:26 voire potentiellement des peines sévères.
00:56:29 - Ils peuvent aussi juger en leur inconscience.
00:56:32 - Oui, c'est des magistrats qui tranchent,
00:56:34 mais, finalement, c'est ces 3 personnes qui vont trancher.
00:56:38 - Alors, ça reste, évidemment,
00:56:39 une grande victoire politique pour Vincent Roy.
00:56:42 Cette relax, on imagine que là,
00:56:44 ça va asseoir sa position, maintenant.
00:56:48 Ce qui va dire, voilà, on m'a lavé de toute accusation.
00:56:53 - Il aurait bien tort de pas jouer sa carte jusqu'au bout.
00:56:59 Il est bien évident que maintenant, il va pouvoir se lâcher
00:57:04 et, ben oui, enfin, de toute façon,
00:57:06 comme le disait Jean-Claude,
00:57:08 on peut s'interroger sur la composition même de cette cour
00:57:13 et même de son existence.
00:57:16 On peut la remettre en cause.
00:57:18 C'est mieux de la remettre en cause, par exemple, maintenant,
00:57:21 qu'avant le jugement.
00:57:23 Restons, elle est là, donc on l'utilise, il vaut mieux...
00:57:26 Mais maintenant, on peut...
00:57:28 - Vous connaissez sa composition avant, mais on peut en parler.
00:57:32 - Mais là, c'est clairement politique.
00:57:34 - Ce serait dommage de remettre encore en question
00:57:37 une institution à l'issue d'une décision.
00:57:39 - Il faut la supprimer d'urgence.
00:57:41 - Je pense qu'en tout cas, il faut...
00:57:43 - On peut imaginer un peu plus de neutralité dans sa composition.
00:57:48 Je vous propose d'aller peut-être sur place écouter
00:57:51 le garde des Sceaux, qui va soit passer, soit s'exprimer.
00:57:54 En tout cas, ses avocats...
00:57:56 - C'est un coup dur pour l'institution judiciaire.
00:57:59 - S'il vous plaît, ses avocats devaient prendre la parole.
00:58:02 On ne savait pas, on s'est demandé...
00:58:04 - Ils ont pris la parole.
00:58:06 - Il était prévu que ce soit uniquement ses avocats,
00:58:09 dont maître Lafon, vous apercevez, qui prennent la parole.
00:58:12 Les micros se tendent.
00:58:13 On va attendre la mise en place de quelques instants
00:58:16 et on va les écouter.
00:58:17 - C'est une satisfaction de vous mettre en cause.
00:58:20 - C'est ce que vous avez dit.
00:58:22 - C'est ce que l'on espérait.
00:58:25 C'est ce que le droit dictait.
00:58:27 C'est évidemment une satisfaction,
00:58:31 et je dirais même une émotion énorme.
00:58:33 La Cour de justice de la République a jugé
00:58:37 que le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
00:58:41 était innocent.
00:58:42 La Cour de justice de la République
00:58:46 est venue dire que,
00:58:49 depuis trois ans,
00:58:52 il avait été mis en cause injustement
00:58:56 et qu'il avait été désigné comme un coupable
00:58:59 avant même d'avoir été jugé,
00:59:01 d'une prise illégale d'intérêt qui n'a jamais existé.
00:59:04 Donc, au terme de ces deux semaines de débat,
00:59:08 de ces deux semaines de délibérés,
00:59:11 l'innocence d'Eric Dupond-Moretti,
00:59:13 qu'il a clamée depuis le premier jour avec ses avocats,
00:59:16 a été démontrée et elle est aujourd'hui consacrée.
00:59:20 Je voudrais quand même vous dire à tous
00:59:24 que, pendant toutes ces années,
00:59:27 il était désigné et présenté comme un coupable
00:59:30 avant tout procès.
00:59:32 Je voudrais vous dire aussi que, pendant toutes ces années,
00:59:35 beaucoup trop de personnes ont considéré
00:59:39 que la messe était dite,
00:59:41 alors que la justice n'avait pas encore été rendue.
00:59:44 La justice est rendue aujourd'hui.
00:59:46 Elle a déclaré le garde des Sceaux
00:59:49 innocent des faits qui lui étaient reprochés.
00:59:52 C'est donc un terme qui est mis
00:59:54 à ces années d'accusations sans preuves
00:59:57 et à ces années d'accusations sans fondement.
00:59:59 Je voudrais juste vous dire aussi une chose,
01:00:04 c'est que, pour nous,
01:00:06 c'est d'abord la consécration
01:00:10 de la prééminence du procès judiciaire
01:00:14 et l'exclusion de tous les autres procès.
01:00:20 Pour nous, c'est la victoire du droit,
01:00:22 c'est la victoire de la présomption d'innocence,
01:00:25 mais c'est aussi, quelque part,
01:00:27 la victoire de la séparation des pouvoirs.
01:00:30 Je voudrais aussi vous dire
01:00:33 que c'est la victoire d'un homme,
01:00:38 non pas contre une institution,
01:00:41 c'est, peut-être, je l'espère,
01:00:44 et nous l'appelons de nos voeux,
01:00:46 le temps de la concorde retrouvée dans la famille judiciaire.
01:00:50 Et peut-être, je l'espère,
01:00:52 l'acceptation qu'aujourd'hui,
01:00:55 justice a été rendue,
01:00:57 que le droit a triomphé et que la justice a triomphé.
01:01:00 Voilà ce que je voulais dire
01:01:02 dans l'intérêt d'Éric Dupond-Moretti.
01:01:04 On a eu, avec Rémi Lerrain, qui va vous dire quelques mots,
01:01:06 le grand honneur de défendre.
01:01:08 -Vous pouvez redonner votre avis.
01:01:09 -Je m'appelle Jacqueline Laffont-Haïk.
01:01:11 -Cette décision confirme également,
01:01:15 s'il en était encore besoin,
01:01:16 qu'Éric Dupond-Moretti n'a jamais souhaité,
01:01:19 à aucun moment, se venger contre quiconque.
01:01:21 C'est évidemment une décision
01:01:23 qu'on accueille avec beaucoup de satisfaction,
01:01:25 avec ma consoeur Jacqueline Laffont,
01:01:27 mais sans surprise.
01:01:28 Cette décision est une surprise
01:01:30 uniquement pour les gens qui ont sans doute mal compris,
01:01:33 mal appréhendé ce dossier.
01:01:34 Ce dossier était vide, ce dossier ne permettait pas
01:01:38 de poursuites pénales de monsieur le ministre.
01:01:40 L'innocence, qui était assez évidente et manifeste
01:01:43 dès le premier jour de ce dossier,
01:01:46 est consacrée aujourd'hui judiciairement.
01:01:48 On ne peut que s'en réjouir.
01:01:50 Nous vous remercions, on n'ira pas plus loin aujourd'hui.
01:01:53 -Vous répondez aux éléments matériels,
01:01:55 ce qui est pas la suppression de motivation
01:01:57 qui se situe à l'intérieur de l'épreuve intentionnelle ?
01:02:00 -Je voudrais juste dire qu'il n'y a pas d'infraction
01:02:04 sans éléments moraux et matériels.
01:02:06 Donc, voilà. Non, mais c'est aussi simple que ça.
01:02:09 Il y a deux éléments constitutifs.
01:02:11 L'un sans l'autre ne fait pas une infraction,
01:02:13 donc il n'y a pas d'infraction.
01:02:15 C'est ce que la Cour vient de dire.
01:02:17 -Merci.
01:02:18 -Bien sûr, moi.
01:02:24 -Si vous nous rejoignez à l'instant,
01:02:31 c'est la décision que l'on attendait le plus cet après-midi,
01:02:34 savoir si Eric Dupond-Moretti serait condamné au relaxé.
01:02:37 Eh bien, la CGR a tranché dans le sens d'une relax.
01:02:41 On va évidemment commenter cette décision,
01:02:44 enfin, parler de cette décision intervenue
01:02:46 dans quelques minutes avec vous.
01:02:48 Noémie Schultz, vous êtes sur place.
01:02:49 -Absolument.
01:02:53 Et vous avez vu, Eric Dupond-Moretti
01:02:55 a quitté le palais de justice sans un mot
01:02:58 pour les journalistes qui attendaient à la sortie.
01:03:01 Pas de sourire particulier non plus,
01:03:04 même si on imagine, bien sûr, son soulagement.
01:03:07 Il est resté droit les mains dans le dos
01:03:09 à la lecture du rapport du président,
01:03:11 qui a d'abord expliqué que l'élément matériel
01:03:15 de la prise illégale d'un cas était constitué,
01:03:17 mais il fallait savoir si l'élément intentionnel,
01:03:20 si Eric Dupond-Moretti avait eu la volonté, vraiment,
01:03:23 d'enfreindre la loi en engageant une enquête administrative,
01:03:29 eh bien, cet élément intentionnel-là n'a pas été constitué,
01:03:33 et donc la Cour de justice de la République
01:03:35 a prononcé la relax du garde des Sceaux.
01:03:39 Évidemment, on imagine son soulagement.
01:03:42 On a entendu aussi la satisfaction de ces deux avocats,
01:03:45 et c'est évidemment un revers pour l'accusation
01:03:48 pour le parquet général de Paris,
01:03:50 qui avait demandé la condamnation d'Eric Dupond-Moretti.
01:03:55 Je vous propose peut-être d'écouter, en tout cas,
01:03:58 cet avocat qui s'exprime derrière moi.
01:04:00 -On peut faire de grands progrès.
01:04:02 En effet, le ministre de la Justice,
01:04:05 au moment de sa désignation,
01:04:07 niait l'existence de tout conflit d'intérêts,
01:04:10 dans les termes les plus absolus et les plus fermes.
01:04:13 La décision, dans des termes dépourvus d'équivoque,
01:04:17 a relevé à deux reprises
01:04:19 l'existence de conflits d'intérêts manifestes.
01:04:23 Ces conflits d'intérêts devaient le conduire à se déporter
01:04:27 dans ses actes au profit du Premier ministre.
01:04:32 Cela a fini par être fait.
01:04:34 A notre sens, cela avait été fait tardivement,
01:04:37 mais cela a été fait.
01:04:38 Aujourd'hui, ce conflit d'intérêts qui était nié est reconnu.
01:04:42 Cela signifie qu'à l'avenir,
01:04:44 le comportement d'Eric Dupond-Moretti,
01:04:47 consistant à ne pas reconnaître ces conflits d'intérêts,
01:04:49 ne pourra pas se reproduire,
01:04:51 ni pour lui-même, ni pour d'autres ministres,
01:04:54 ni pour d'autres dépositaires de l'autorité publique.
01:04:58 C'est une avancée majeure dont on ne peut que se féliciter.
01:05:03 La Cour de justice de la République a également décidé
01:05:07 que, n'ayant pas conscience de l'infraction qui lui était reprochée,
01:05:12 celle-ci ne pouvait être établie.
01:05:15 Les organisations syndicales en prennent acte.
01:05:17 Elles n'ont pas à se prononcer sur cette décision de justice.
01:05:20 L'essentiel, c'est que ce qu'elles ont toujours demandé,
01:05:25 depuis l'origine, à savoir la reconnaissance
01:05:27 de ces conflits d'intérêts, a été judiciairement établi.
01:05:30 C'est essentiel.
01:05:32 Nous en prenons acte et nous sommes heureux
01:05:36 que, pour l'avenir, de tels phénomènes,
01:05:40 de tels conflits ne puissent se reproduire.
01:05:43 Je vous remercie.
01:05:44 -Votre nom, monsieur.
01:05:46 -Christophe Clair.
01:05:48 Je suis l'avocat du syndicat de la magistrature
01:05:50 et de l'union syndicale des magistrats.
01:05:51 Merci bien.
01:05:52 -C'est important.
01:05:54 ...
01:05:55 -Voilà, donc, pour...
01:05:56 ...
01:06:01 J'ai pas signé.
01:06:02 ...
01:06:04 -Noemi, j'aimerais qu'on revienne peut-être,
01:06:06 parce qu'il était question que ça prenne quelques minutes,
01:06:09 l'énoncé du jugement,
01:06:11 qu'on revienne peut-être sur les motivations de la Cour.
01:06:14 Est-ce qu'elle s'est longuement exprimée
01:06:16 sur ce qu'étaient ses motivations en vue de la relax ?
01:06:19 -Oui, absolument.
01:06:23 Je dirais que ça a duré peut-être une quinzaine de minutes.
01:06:27 Le président a rappelé les faits
01:06:29 qui étaient reprochés à Eric Dupond-Moretti.
01:06:32 Il a d'abord expliqué le fait
01:06:34 qu'il y avait bien eu une prise illégale d'intérêt,
01:06:38 que l'élément matériel était constitué,
01:06:40 que le fait qu'Eric Dupond-Moretti, en tant que garde des Sceaux,
01:06:43 ouvre des enquêtes administratives
01:06:45 qui visaient des magistrats auxquels il avait été confronté
01:06:48 quand il était avocat...
01:06:50 On s'en souvient, il avait traité
01:06:51 les magistrats du Parc national financier de barbouzard,
01:06:54 et c'était quelques jours, quelques semaines seulement auparavant.
01:06:57 Il avait déposé plainte contre le PNF.
01:06:59 Eh bien, le fait que, malgré cela,
01:07:01 alors qu'il s'était passé cela,
01:07:05 qu'il décide d'ouvrir des enquêtes administratives,
01:07:08 eh bien, cela constituait bien
01:07:10 un élément de prise illégale d'intérêt.
01:07:12 Il y a bien l'élément matériel.
01:07:14 Mais pour une condamnation, la jurisprudence veut
01:07:16 qu'il y ait aussi un élément intentionnel,
01:07:18 c'est-à-dire qu'il y ait la volonté
01:07:20 de se venger de ses magistrats
01:07:23 et de commettre un acte illégal.
01:07:26 Et ça, la Cour de justice de la République
01:07:29 a expliqué que l'entourage d'Eric Dupond-Moretti
01:07:32 était venu à la barre, racontait
01:07:34 qu'il n'avait jamais donné d'ordre en ce sens,
01:07:37 en disant "je veux absolument régler mes comptes
01:07:39 avec tel ou tel magistrat",
01:07:41 qu'il n'avait pas conscience, qu'on ne l'avait pas averti
01:07:43 avant le mois d'octobre,
01:07:45 qu'il y avait ce risque de prise illégale d'intérêt
01:07:47 et que donc, il n'avait pas la conscience
01:07:50 qu'il se mettait en faute en prenant cette décision
01:07:53 d'ouvrir une enquête administrative.
01:07:54 Et donc, dès lors, il n'y avait pas l'élément intentionnel,
01:07:57 il n'y avait pas matière à le condamner.
01:07:59 Désolée, c'est peut-être un petit peu technique,
01:08:01 d'abord parce que la décision a été lue assez rapidement
01:08:04 et puis c'est toujours parfois compliqué
01:08:06 d'expliquer comme ça des décisions d'un point de vue juridique,
01:08:08 mais voilà, c'est le fait qu'il n'y ait pas eu
01:08:10 l'élément intentionnel qui fait qu'Eric Dupond-Moretti
01:08:12 est aujourd'hui condamné,
01:08:14 mais on a entendu l'avocat des syndicats de magistrats dire,
01:08:16 ce qui comptait pour nous, c'était que la justice reconnaisse
01:08:18 qu'il y avait bien eu une prise illégale d'intérêt.
01:08:21 Effectivement, il y a eu une prise illégale d'intérêt,
01:08:23 mais il n'y avait pas eu la volonté d'Eric Dupond-Moretti,
01:08:26 donc il n'est pas condamné.
01:08:27 Noemi, on va revenir quand même sur ce procès,
01:08:29 deux semaines d'audience,
01:08:31 et d'ailleurs Jacqueline Lafond l'a bien noté
01:08:32 dans sa réaction il y a quelques minutes,
01:08:34 chacun l'aura souligné, enfin l'aura retenu.
01:08:38 On a eu l'impression que c'était un procès politique avant tout,
01:08:40 pour beaucoup, et on a fait le procès avant le procès.
01:08:43 Ça aussi, ça a beaucoup pesé aussi
01:08:45 dans la vie politique de ces dernières semaines.
01:08:48 Oui, mais vous savez ce qu'il se passe en dehors de la salle d'audience,
01:08:53 c'est différent de ce qui se passe à l'intérieur.
01:08:55 Et effectivement, la question qui se posait,
01:08:57 c'était est-ce que des juges parlementaires
01:09:00 vont pouvoir s'extraire de leur étiquette politique,
01:09:03 de leur rancœur, du fait qu'ils aiment ou qu'ils n'aiment pas
01:09:06 Eric Dupond-Moretti pour juger en droit ?
01:09:09 C'était effectivement la question qui se posait.
01:09:12 Ce qui est sûr, c'est que les débats se sont déroulés
01:09:14 sur, je crois, huit journées.
01:09:17 Beaucoup de personnes ont été entendues.
01:09:19 Il y a eu des témoignages à charge pour le garde des Sceaux,
01:09:22 notamment de François Mollins ou d'Eliane Oulette,
01:09:25 l'ancienne patronne du Parquet national financier,
01:09:28 et d'autres témoignages à décharge.
01:09:30 Jean Castex, l'ancien Premier ministre,
01:09:32 qui est venu dire qu'à aucun moment,
01:09:35 il ne pouvait croire qu'Eric Dupond-Moretti
01:09:37 avait voulu se venger de qui que ce soit,
01:09:39 et que lui-même, quand il avait récupéré le dossier,
01:09:42 il lui était apparu que ce n'était pas illogique
01:09:44 d'ouvrir ses enquêtes administratives.
01:09:46 Et donc, les juges parlementaires ont fini...
01:09:50 On ne saura pas qui a voté en faveur de la relax,
01:09:53 qui avait voté en faveur d'une condamnation.
01:09:55 Tout ça appartient au secret du délibéré,
01:09:57 mais nous avons aujourd'hui une décision,
01:09:59 un jugement qui est motivé en droit.
01:10:01 C'est ce qu'a fait le président
01:10:03 en lisant les motivations de ce jugement.
01:10:06 -Merci beaucoup.
01:10:08 Merci, Noemi, pour toutes ces précisions.
01:10:10 Et merci à Léomar Cheguet, qui vous accompagne.
01:10:13 On reviendra peut-être vers vous dans le courant de cette émission.
01:10:15 Tandis que Georges Fenech nous a rejoints sur ce plateau.
01:10:18 Bonjour, Georges. Merci de nous rejoindre
01:10:21 pour commenter, évidemment, cette décision de justice,
01:10:23 même si la formule veut qu'on ne les commande pas.
01:10:26 Beaucoup de politiques nous disent toujours la même chose.
01:10:29 L'avocate, l'une des avocates d'Éric Dupond-Moretti,
01:10:32 a parlé d'une consécration de la prééminence du projet judiciaire,
01:10:36 des années d'accusations sans preuve,
01:10:38 et finalement, il a été innocenté par la CJR
01:10:41 parce qu'il était mis en cause injustement.
01:10:43 C'est une grande victoire pour lui, non ?
01:10:46 C'est d'abord un énorme camouflet pour les juges.
01:10:50 Absolument, bien sûr.
01:10:52 Pour les syndicats de magistrats qui ont initié cette procédure.
01:10:57 Il faut le rappeler, la plainte vient des syndicats de magistrats.
01:11:01 C'est un désaveu terrible pour tous les magistrats,
01:11:05 la commission d'instruction,
01:11:07 qui avait estimé qu'il y avait des charges très lourdes,
01:11:10 pour le procureur général de la cour de cassation,
01:11:14 M. Rémietz, qui est le plus haut magistrat de France,
01:11:17 qui a requis, contre son ministre,
01:11:19 un an d'emprisonnement avec sursis.
01:11:22 Comment va ressortir l'image de la justice ?
01:11:25 Alors, vous aurez, dans le pays, je pense,
01:11:28 des réactions du style "oui, mais c'est la Cour de justice de la République,
01:11:32 "ce sont des parlementaires qui ont finalement, à la majorité,
01:11:36 "relaxé le garde des Sceaux", mais pas du tout.
01:11:39 Les parlementaires, une fois qu'ils ont la robe,
01:11:41 ils sont des juges, et ils ont jugé et ils ont relaxé.
01:11:45 -Juge parlementaire, ça n'est pas antinomique ?
01:11:47 -C'est une juridiction qui va disparaître.
01:11:50 On le sait, elle s'est programmée, elle va disparaître,
01:11:53 mais en l'état actuel,
01:11:55 c'est le triomphe de la présomption d'innocence...
01:11:58 qui a fait défaut dans cette affaire.
01:12:02 C'est aussi le triomphe d'une certaine idée,
01:12:04 en tout cas, que je me fais, de la justice,
01:12:07 parce que je crois que, finalement,
01:12:10 quand il y a une poursuite,
01:12:13 il faut qu'il y ait trois éléments qui soient réunis.
01:12:16 L'élément légal,
01:12:18 l'infraction, la prise illégale d'intérêt.
01:12:21 L'élément matériel, la commission,
01:12:24 mais il y a aussi, et avant tout, l'élément intentionnel.
01:12:28 Est-ce que M. Dupond-Moretti a eu l'intention
01:12:31 de régler des comptes avec qui que ce soit ?
01:12:33 Il s'en est toujours défendu.
01:12:35 Il a été relaxé. -La prise illégale est reconnue,
01:12:38 mais il a mentionné... -Il y avait une forme
01:12:40 de conflit d'intérêt. Il aurait été préférable,
01:12:42 mais il a été mal conseillé, qu'il se déporte
01:12:45 et qu'il laisse le Premier ministre, par un décret de déport,
01:12:48 statuer sur la transmission du dossier.
01:12:51 Mais pour autant, est-ce qu'il a voulu régler des comptes
01:12:54 avec des magistrats ?
01:12:55 Souvenez-vous de la première réaction
01:12:57 du premier syndicat de magistrats, l'USM,
01:13:00 quand il a été nommé.
01:13:01 Ils ont dit que c'était une déclaration de guerre.
01:13:04 -Vous l'avez dit. -Quand il a nommé
01:13:06 l'avocate à la direction de l'école de la national-administrature,
01:13:09 il y a eu un tollé. C'est cette forme de corporatisme
01:13:12 de la justice qui ne supporte pas
01:13:14 qu'on porte atteinte à son pouvoir.
01:13:16 Et là, pardon, il y avait un parfum de règlement de comptes.
01:13:19 Dans la mesure où ce sont les syndicats
01:13:21 qui ont initié cette procédure. -Tout cela est hourdi
01:13:24 pour tenter de le faire tomber. -C'est le triomphe
01:13:27 d'une certaine idée que je me fais de la justice,
01:13:29 de la présomption d'innocence. C'est la fin
01:13:32 de la jurisprudence baladure, aujourd'hui.
01:13:34 -D'accord. Donc, je ressens, si vous voulez,
01:13:37 Dieu sait si je combats la politique pénale
01:13:39 d'Éric Dupond-Moretti, mais je ressens
01:13:41 une forme de soulagement. -D'accord.
01:13:43 Écoutez, une autre information qui nous est parvenue
01:13:46 et que je vais vous faire commenter,
01:13:49 Éric Dupond-Moretti va être reçu, aujourd'hui,
01:13:51 par le chef de l'État. On peut imaginer ce qu'il va lui dire.
01:13:55 -Oui, il a toujours soutenu Éric Dupond-Moretti
01:13:57 depuis le début de cette affaire.
01:14:00 Alors, premièrement, parce qu'il estime
01:14:03 qu'il y a une instrumentalisation, régulièrement,
01:14:06 qui est faite par certains politiques,
01:14:10 justement, de la justice, et on en parlait à l'instant,
01:14:14 certains politiques, voire certains syndicats.
01:14:17 Georges Fenech, il faisait référence à l'instant.
01:14:20 Et deuxièmement, parce qu'il aime bien l'homme.
01:14:23 C'est-à-dire qu'au-delà de la politique,
01:14:26 de la "petite popole", entre guillemets,
01:14:28 les deux personnes s'apprécient.
01:14:31 Il apprécie Éric Dupond-Moretti.
01:14:33 C'est d'ailleurs un choix qui a été contesté, à l'époque,
01:14:37 lorsqu'il décide de nommer Éric Dupond-Moretti
01:14:40 à la tête du ministère de la Justice.
01:14:42 C'est un choix contesté qui a été assumé par Emmanuel Macron.
01:14:47 Et depuis, il a eu régulièrement l'occasion
01:14:51 de s'exprimer sur cela.
01:14:53 Il a toujours soutenu son ministre,
01:14:56 laissant bien évidemment le cours de la judiciarisation se faire.
01:15:02 Pardon d'insister, mais je le dis depuis tout à l'heure,
01:15:06 mais sur 15 juges, donc 9 ont opté pour la relax,
01:15:09 ça veut dire qu'il en reste quand même 6 !
01:15:12 - Comment vous le savez ? - C'est des informations.
01:15:15 - Comment vous le savez ? - Florian vous l'a dit.
01:15:18 - Mais tu ne sais pas ! - C'est Florian qui nous l'a révélé.
01:15:22 Je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:15:24 Prenez-vous en à Florian, celui qui nous a apporté l'info.
01:15:28 - Alors allez-y, Florian. - C'est pas possible, ça.
01:15:31 Georges, c'est comme le secret médical,
01:15:34 c'est comme le secret des affaires.
01:15:36 Je suis tout à fait d'accord avec vous,
01:15:39 mais malheureusement, il y a des informations
01:15:41 qui ne devraient pas fuiter et qui fuitent.
01:15:43 - À cause de qui ? - Aucun moyen de vérification.
01:15:47 - Elles peuvent être tout à fait contestables.
01:15:49 - Ça n'a pas grand-importance. - Ça n'a pas grand-importance.
01:15:53 - Je vais réagir sur ce qui a pu être dit,
01:15:55 notamment sur la sincérité de l'aspect non intentionnel.
01:16:00 Des proches qui ont été aussi exposés,
01:16:02 quand c'est l'ancien Premier ministre
01:16:05 qui a dû aller se présenter.
01:16:07 Je crois qu'il est important de souligner
01:16:09 que l'aspect de la sincérité est très important.
01:16:14 Et moi, ça me conforte dans la confiance envers le ministre.
01:16:17 Je tiens à rappeler qu'il a dû passer par des périodes pas faciles
01:16:21 à la tête d'un ministère de la Justice,
01:16:24 où les moyens ont été renforcés,
01:16:25 où il a dû mener ses missions,
01:16:28 répondre aux questions au gouvernement,
01:16:30 tout en sachant qu'il avait également ses attaques
01:16:33 et cette défense à mener.
01:16:35 Je lui tire mon chapeau.
01:16:37 - Il aurait pu se mettre en retrait pendant plusieurs semaines
01:16:40 et laisser le Premier ministre...
01:16:43 - Demander de l'information,
01:16:45 c'est quand même pas préjugé de résultat.
01:16:48 - Mais comme tu sais qu'il devait prendre...
01:16:50 - C'est le gros problème.
01:16:51 - Dans d'autres affaires enthentissantes,
01:16:54 on a eu le ratio des juges qui était pour ou contre ?
01:16:57 Pour faire un peu la vocabulie,
01:16:59 dans d'autres affaires enthentissantes.
01:17:01 - Peut-être trop souvent.
01:17:03 - C'est pas parce que c'est la CJI qu'il faut...
01:17:06 On est quand même en République.
01:17:07 - Je veux simplement ajouter que monsieur le garde des Sceaux
01:17:11 n'est pas pour autant aujourd'hui dans une situation plus sereine.
01:17:15 Parce qu'il va devoir travailler aujourd'hui
01:17:20 avec celui qui a requis contre lui, quand même.
01:17:22 Une peine d'un an d'emprisonnement exsurcis.
01:17:25 Avec les syndicats qu'il rencontre quasiment quotidiennement.
01:17:29 - Ca va compliquer son affaire ?
01:17:30 - Vous imaginez les relations qu'il va falloir renouer ?
01:17:33 Quand vous avez en face de vous des gens
01:17:35 qui ont voulu que vous partiez, que vous soyez condamnés
01:17:38 à de l'emprisonnement, un garde des Sceaux en exercice,
01:17:41 c'était inédit.
01:17:42 Ca ne va pas être un chemin
01:17:45 d'une sinecure extraordinaire pour lui.
01:17:48 C'est les jours qui s'ouvrent.
01:17:50 Et malgré tout, il a obtenu pour la justice
01:17:54 des budgets formidables, il faut le reconnaître.
01:17:57 On peut être très critique vis-à-vis de sa politique pénale,
01:18:00 mais pour autant, ça ne va pas être simple
01:18:03 pour lui de renouer le dialogue avec la justice,
01:18:05 qui d'emblée l'avait rejetée
01:18:08 et qui avait tenté d'avoir sa peau.
01:18:10 - Je suis d'accord avec toi.
01:18:12 Il est clair, évident et lumineux
01:18:14 que l'institution judiciaire est en crise
01:18:16 et que le jugement qui vient d'être rendu
01:18:18 ne va pas suffire à ramener le cas.
01:18:20 Il y a toujours une opposition sur le fond terrible
01:18:23 entre certains syndicats,
01:18:25 notamment le fameux syndicat de la magistrature
01:18:28 et le garde des Sceaux.
01:18:29 Néanmoins, il faut quand même aussi se souvenir
01:18:32 de la manière dont le parquet national financier,
01:18:35 entre autres, s'est comporté,
01:18:37 avec des écoutes quand même extravagantes
01:18:39 qui ont été ensuite, c'est vrai, confirmées
01:18:42 par le Conseil constitutionnel,
01:18:44 mais dans des conditions discutables.
01:18:46 Il y a beaucoup de choses.
01:18:47 Souvenons-nous de l'affaire François Fillon.
01:18:50 Jamais on n'a vu une intrusion de cette nature de la justice
01:18:54 dans des affaires qui auraient dû être réglées
01:18:56 au bon soin des électeurs français.
01:18:59 Donc, il y a beaucoup à dire sur le comportement de la justice
01:19:02 depuis plusieurs années vis-à-vis des politiques
01:19:05 qui n'ont pas toujours bénéficié...
01:19:07 Ils avaient des reproches aussi à se faire à eux-mêmes.
01:19:10 Mais là, il y a du boulot pour le président de la République
01:19:14 et le garde des Sceaux.
01:19:15 Il faut faire en sorte que le corporatisme judiciaire
01:19:18 quand même s'interrompe
01:19:20 et qu'on essaie de rendre une justice
01:19:22 à peu près sereine.
01:19:23 -Je vous propose de retourner au Palais de justice
01:19:26 sur l'île de la Cité, où on retrouve Noémie Schultz.
01:19:29 L'information retient, cet après-midi,
01:19:31 c'est Eric Dupond-Moriti, jugé non coupable,
01:19:34 qui a été relaxé à cet effet par la CJR,
01:19:36 avec beaucoup de réactions de la part des avocats.
01:19:39 C'est deux avocats.
01:19:40 Vous allez revenir évidemment sur l'émotion,
01:19:43 notamment qu'on aura noté chez Jacqueline Laffont,
01:19:46 et puis aussi un avocat, un peu plus tard,
01:19:48 d'un syndicat de la magistrature.
01:19:50 -Grande victoire pour les avocats d'Eric Dupond-Moriti,
01:19:58 qui ont plaidé tous les deux la relax du garde des Sceaux
01:20:01 en disant qu'il n'était coupable de rien,
01:20:04 que c'était un homme accusé à tort, qui en souffre depuis trois ans.
01:20:07 C'est vrai que leur démonstration
01:20:09 le jour des plaidoiries de la Défense avait fait mouche.
01:20:13 Ils avaient effectivement tenté de démonter point par point
01:20:16 les arguments du réquisitoire la veille,
01:20:18 qui avait été très sévère pour Eric Dupond-Moriti.
01:20:21 Les avocats, donc, viennent dire,
01:20:23 c'est ce que nous disions depuis trois ans,
01:20:26 et c'est ce que la justice reconnaît aujourd'hui,
01:20:28 il n'y a pas eu, de la part d'Eric Dupond-Moriti,
01:20:31 la volonté de se venger, il n'y a pas eu l'intention.
01:20:34 Pour condamner quelqu'un, il faut un élément matériel
01:20:37 et puis il faut un élément intentionnel.
01:20:39 Je vais prendre un exemple qu'on vient de...
01:20:42 Nous venons d'en discuter entre nous.
01:20:44 Si vous avez un stylo dans la main,
01:20:46 et que je prends ce stylo en vous disant,
01:20:49 en pensant que c'est le mien, je vous le prends,
01:20:52 mais ce n'est pas un vol,
01:20:53 car il n'y a pas l'élément intentionnel.
01:20:55 En revanche, si je le prends en sachant qu'il n'est pas à moi,
01:20:59 c'est un vol. C'est ce que vient de dire
01:21:01 la Cour de justice de la République.
01:21:03 Il y a bien eu la constitution d'une prise,
01:21:06 l'élément matériel de la prise illégale d'intérêt était là.
01:21:10 Il ouvre ses enquêtes administratives
01:21:12 contre des magistrats confrontés,
01:21:14 et bien constitutif d'une prise illégale d'intérêt,
01:21:17 mais personne ne l'avait mis en garde,
01:21:19 ni ses proches collaborateurs,
01:21:21 ni le conseiller de Matignon, ni la conseillère de l'Elysée.
01:21:25 Personne ne voyait le mal
01:21:26 dans le fait qu'il ouvre ses enquêtes administratives.
01:21:30 Et dès lors, l'élément intentionnel,
01:21:33 la volonté pour le ministre de se venger de ses magistrats,
01:21:36 n'est pas établi,
01:21:37 et c'est d'où cette relaxe prononcée
01:21:40 il y a quelques minutes par la Cour de justice de la République.
01:21:43 Vous l'avez dit, on a entendu aussi la satisfaction,
01:21:46 ça peut toujours apparaître comme une posture,
01:21:49 de l'avocat des syndicats de magistrats,
01:21:52 le syndicat de la magistrature et l'USM,
01:21:54 qui dit que ce qui était important,
01:21:56 c'est que la prise illégale d'intérêt soit reconnue,
01:21:59 elle l'a été, et il a ensuite dit
01:22:01 qu'il n'avait pas à commenter la décision qui a été rendue.
01:22:04 -Merci beaucoup, Noémie Schultz,
01:22:07 pour ce qu'on a reçu.
01:22:08 On reviendra vers vous tout à l'heure.
01:22:10 Autre destination, c'est l'Assemblée nationale,
01:22:13 avec un certain nombre de réactions.
01:22:15 Je vais vous partager le communiqué
01:22:18 transmis par LFI au sein de l'ANUPS,
01:22:20 qui nous dit que nous apprenons la relaxe dans son procès,
01:22:23 alors que le procès a fait la démonstration implacable
01:22:27 de sa culpabilité.
01:22:28 Une majorité des juges a fait le choix de la relaxe,
01:22:31 et qui poursuit,
01:22:32 parce que la deuxième partie est plus éclairante.
01:22:36 -Notre réplique doit se réveiller.
01:22:38 Elle est en train de supprimer cette juridiction
01:22:40 d'entre soi, systématiquement, partiale.
01:22:43 Le maintien du ministre montre que la prise illégale d'intérêt
01:22:47 est un mode du gouvernement.
01:22:48 Voilà un exemple de ce qu'on a pu entendre
01:22:51 cet après-midi du côté de l'Assemblée nationale.
01:22:54 Vous êtes au Palais Bourbon, mon cher Thomas Bonnet.
01:22:57 J'imagine qu'il y a d'autres réactions
01:23:00 de la part d'autres formations politiques.
01:23:03 -Oui, mais la 1re réaction, finalement,
01:23:05 est venue de la France insoumise,
01:23:07 puisque le député Hugo Bernalicis a été le 1er
01:23:10 à se rendre dans la célèbre salle des 4 colonnes
01:23:13 pour justement partager son avis suite à cette décision.
01:23:16 Vous avez donc lu le communiqué de la France insoumise,
01:23:19 qui résume assez bien la position de l'ensemble des députés.
01:23:23 Il a notamment aussi été question des fuites.
01:23:26 Il a fait allusion à des journalistes
01:23:28 qui, semble-t-il, avaient eu l'information
01:23:31 qu'il a communiquée tout à l'heure.
01:23:33 Et puis il est aussi revenu sur, peut-être,
01:23:35 des manoeuvres politiciennes qui auraient pu mener
01:23:39 à ce résultat, à cette décision.
01:23:41 Il dit que peut-être que dans la balance,
01:23:43 il y a eu des échanges entre des parlementaires
01:23:46 qui sont membres de cette juridiction
01:23:48 et le gouvernement au travers d'Eric Dupond-Moretti.
01:23:51 Pour la tonalité du côté de la France insoumise,
01:23:54 il réclame de toute façon la suppression de la CJR.
01:23:57 C'est le même son de cloche pour les socialistes
01:24:00 qui ont été attaqués par la voix d'Arthur Delaporte.
01:24:03 Parallèlement, vous avez des députés de la majorité
01:24:06 qui se disent désolés du fait que des décisions de justice
01:24:09 soient remises en question si rapidement
01:24:12 après leur prononciation par des députés de la République.
01:24:15 Voilà pour l'ambiance ici.
01:24:17 Ce qui circulait depuis hier, c'est que peut-être
01:24:20 la diatribe d'Eric Dupond-Moretti contre le RN,
01:24:23 je vous rappelle qu'hier, les députés du RN
01:24:25 avaient quitté l'hémicycle.
01:24:27 Certains se disaient qu'il s'agissait peut-être
01:24:30 d'un député qui aurait pu quitter son poste,
01:24:32 puisqu'il a été relaxé.
01:24:34 - Merci beaucoup, cher Thomas.
01:24:36 En direct de l'Assemblée nationale,
01:24:38 une députée sur notre plateau,
01:24:40 députée Renaissance de Lens, Olga Giverdé.
01:24:42 Réaction à nouveau,
01:24:44 ou peut-être pour compléter le propos de Georges,
01:24:47 vous allez dans son sens, sur le maintien.
01:24:49 C'est le seul débat qui vaille, à mon avis,
01:24:52 c'est savoir si la CJR peut être conservée en l'Etat
01:24:55 dans sa composition.
01:24:56 C'est un peu celui qu'on a soulevé avec Florian.
01:24:59 - La question de remettre en question une institution,
01:25:02 parce que, finalement, la dernière décision ne le convient pas,
01:25:06 je trouve que c'est un peu rapide.
01:25:08 Si il faut la remettre en question,
01:25:10 il faut pouvoir se laisser un peu de temps,
01:25:13 dépassionner tous les débats
01:25:14 et poser l'ensemble des choses, notamment sur le collège.
01:25:17 J'aimerais revenir sur le déport et la prise illégale d'intérêt,
01:25:21 puisqu'en tant que parlementaire, nous avons cette possibilité.
01:25:25 De fait, nous assumons nos missions,
01:25:27 notamment de vote,
01:25:29 et puis il faut avoir une action, une prise de conscience
01:25:32 que, tout d'un coup, une thématique
01:25:34 pourrait nous mettre en situation de prise illégale d'intérêt
01:25:38 et donc de faire cette action de se déclarer et de se déporter.
01:25:41 Moi, je comprends, en fait, la difficulté,
01:25:44 des fois, sur des thématiques,
01:25:46 d'avoir ce réflexe, de se reposer la question
01:25:49 "Est-ce que, parce que, lorsque je peux avoir,
01:25:52 "dans mon entourage ou dans mon passé,
01:25:55 "des éléments qui pourraient me mettre
01:25:57 "en prise illégale d'intérêt, je dois faire cette démarche ?"
01:26:01 La transparence de la vie publique est importante,
01:26:04 et elle est importante aussi pour nous,
01:26:06 parce qu'on peut se mettre, comme le ministre a pu le faire,
01:26:09 dans une situation où elle n'était pas volontaire.
01:26:12 -George, vous qui avez eu la double casquette.
01:26:15 -Non, et puis, il se trouve que j'ai été,
01:26:17 lorsque j'étais dans l'opposition
01:26:19 et que François Hollande était président,
01:26:22 j'ai été co-rapporteur du projet de loi
01:26:25 de suppression de la Cour de justice de la République
01:26:28 aux côtés du rapporteur Rimbourg,
01:26:32 député socialiste, président de la Commission des lois.
01:26:35 Cette commission, cette Cour de justice de la République,
01:26:38 est destinée à disparaître.
01:26:40 C'est encore... Elle existe depuis 1993.
01:26:43 Avant 1993, c'était que les parlementaires qui jugeaient.
01:26:47 -Elle a évolué. -Un grand pas en 1993.
01:26:49 Mais là, si vous voulez, dans l'opinion,
01:26:51 et moi, ce que je crains,
01:26:53 c'est que dans l'opinion, qu'est-ce qu'on va se dire ?
01:26:56 On va se dire tous pourris.
01:26:58 -C'est l'entre-soi. -C'est l'entre-soi.
01:27:00 Ce sont des politiques qui ont relaxé un des leurs.
01:27:03 C'est ça, ma crainte.
01:27:04 En réalité, j'ai la conviction que ça n'est pas ça.
01:27:08 Je pense que les 15 magistrats et les parlementaires,
01:27:12 je veux aussi croire en leur conscience professionnelle,
01:27:16 quand vous remettez une robe, c'est pas rien.
01:27:19 Donc, je pense que cette relaxe, de mon point de vue,
01:27:22 elle correspond à une réalité.
01:27:24 La prise illégale d'intérêt,
01:27:26 comme un autre délit, le délit de favoritisme,
01:27:29 c'est la hantise de tous les élus en France.
01:27:32 Parce que le simple intérêt moral,
01:27:35 direct ou indirect, peut vous faire traduire
01:27:37 devant une juridiction, sans que vous l'ayez cherché ou voulu.
01:27:41 C'est l'élément intentionnel.
01:27:43 -Mais vous avez vu, Georges,
01:27:45 que l'opposition insistait bien sur la commission même des faits
01:27:50 et que l'élément intentionnel dont vous parlez,
01:27:53 et vous avez raison, car c'est l'élément le plus important,
01:27:56 il passe au second plan pour l'opposition.
01:27:59 Et de fait, ces arguments,
01:28:02 ces deux arguments mêlés,
01:28:04 sont difficiles à comprendre pour les gens.
01:28:07 Quand vous dites que le politique porte la robe
01:28:11 et dès lors, il devient juge,
01:28:13 compte tenu des précédents, des écoutes de Sarkozy,
01:28:17 des histoires Fillon, etc.,
01:28:19 le syndicat de la magistrature qui va à la fête de l'humanité, etc.
01:28:24 Tout ça est brouillé dans la tête des gens.
01:28:26 L'image de la justice est très mauvaise.
01:28:29 -Dans le passé, la Cour de justice de la République
01:28:32 a déjà condamné des ministres.
01:28:33 -Mais plus simplement,
01:28:35 beaucoup de Français ont découvert à la faveur de cette affaire
01:28:39 de quoi était composée la Cour de justice de la République.
01:28:42 -Bien entendu. Vous avez aussi, parce qu'il faut le dire,
01:28:45 vous avez aussi un ministre, un garde des Sceaux,
01:28:49 un ministre de la Justice, monsieur Dupond-Moretti,
01:28:51 qui a coutume maintenant de se comporter dans l'hémicycle
01:28:56 comme s'il s'agissait d'un prêtoir,
01:28:58 ce qui ajoute aussi à la confusion,
01:29:00 car il ne se comporte pas non plus...
01:29:02 -On l'a vu hier soir. -On l'a vu hier.
01:29:04 Il ne se comporte pas très bien,
01:29:06 au mépris de ce que lui dit Macron,
01:29:08 de ne pas stigmatiser, de ne pas diaboliser le FN,
01:29:11 parce que ça ne sert à rien, mais d'attaquer argument contre argument.
01:29:15 Tout ça ajoute à la confusion.
01:29:17 -Merci d'avoir commenté cette actualité à chaud.
01:29:20 C'est l'information, la relax d'Éric Dupond-Moretti
01:29:23 dans l'affaire de la prise illégale d'intérêt dont il était accusé.
01:29:27 La CGR a décidé qu'il était totalement innocent,
01:29:30 en tout cas de l'intention, dans cette prise illégale d'intérêt.
01:29:34 On en reparle après une petite pause. A tout à l'heure.
01:29:37 Retour avec vous.
01:29:38 Et à la une, bien sûr, cet après-midi,
01:29:41 Éric Dupond-Moretti, qui a été relaxé
01:29:43 par la Cour de justice de la République.
01:29:45 -Le garde des Sceaux a été jugé pour prise illégale d'intérêt.
01:29:49 L'accusation avait au préalable requis un an de prison.
01:29:52 Avec sursis, Noémie Schultz, Léo Marchegay,
01:29:54 à la Cour de justice de la République.
01:29:57 Dupond-Moretti est donc reconnu non coupable cet après-midi.
01:30:00 -C'est impassible que le ministre a accueilli cette décision
01:30:05 debout à la barre.
01:30:06 Il venait d'écouter le président de la Cour de justice de la République
01:30:10 faire la lecture de ce jugement.
01:30:12 On l'a vu échanger quelques mots avec ses avocats,
01:30:15 qui ont été le palais de justice sans faire de déclaration à la presse.
01:30:19 Nombreux journalistes étaient présents pour assister
01:30:22 à ce jugement, pleinement concentrés sur sa tâche de ministre.
01:30:26 Nous a fait savoir son entourage.
01:30:28 En revanche, ses deux avocats ont pris la parole
01:30:30 et ont fait part de leur soulagement.
01:30:32 Eux qui avaient plaidé la relax, je vous propose de les écouter.
01:30:36 -C'est ce que l'on espérait,
01:30:38 c'est ce que le droit dictait.
01:30:40 C'est évidemment une satisfaction
01:30:44 et je dirais même une émotion énorme.
01:30:46 La Cour de justice de la République a jugé
01:30:50 que le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
01:30:54 était innocent.
01:30:55 Depuis trois ans,
01:30:57 il avait été mis en cause injustement.
01:31:01 Il avait été désigné comme un coupable
01:31:04 avant même d'avoir été jugé,
01:31:06 d'une prise illégale d'intérêt qui, en réalité, n'a jamais existé.
01:31:14 -La décision rendue cet après-midi
01:31:17 a été détaillée par le président,
01:31:19 qui a précisé les choses.
01:31:22 La prise illégale d'intérêt était matériellement constituée,
01:31:25 mais personne dans l'entourage du Garde-des-Sceaux
01:31:28 ne l'avait avertie.
01:31:29 Les témoins ont affirmé que le ministre n'avait jamais exprimé
01:31:33 une animosité, un mépris, un désir de vengeance
01:31:36 à l'égard des magistrats
01:31:37 ou encore de volonté d'user à leur égard
01:31:40 le pouvoir qu'il tenait en sa possession,
01:31:42 une faute d'éléments intentionnels.
01:31:44 La Cour de justice de la République ne pouvait pas condamner
01:31:48 Eric Dupond-Moretti, qui a été relaxé.
01:31:50 -Noémie Schultz avec Léonard Cheguet.
01:31:53 Eric Dupond-Moretti doit être reçu par Emmanuel Macron
01:31:56 cet après-midi.
01:31:57 -On en parlera avec Florian Tardif pour la partie politique.
01:32:00 Autre actualité, ce matin,
01:32:02 les obsèques de Gérard Collomb ont été célébrés à Lyon.
01:32:05 -Emmanuel Macron était présent pour rendre hommage
01:32:08 à son premier ministre de l'Intérieur,
01:32:11 du gouvernement actuel et des gouvernements passés.
01:32:14 Ils sont venus rendre hommage à l'ancien maire de Lyon,
01:32:17 notamment Edouard Philippe.
01:32:18 -Et tout de suite, le journal des sports.
01:32:23 -Retrouvez votre programme avec Kenol,
01:32:28 fabricant français de lubrifiants et fluido de performance
01:32:31 qui vous font économiser du carburant.
01:32:33 -Votre programme avec Groupe Verlaine.
01:32:36 Rénovation globale avec aide de l'Etat
01:32:38 pour améliorer la performance énergétique.
01:32:41 Groupeverlaine.com.
01:32:42 -Deux clubs du Nord s'affrontent aujourd'hui.
01:32:44 Nord de la France, Lens et du Nord de Londres.
01:32:47 Cher Nelly, je vais pas vous faire de quiz.
01:32:49 -Vous allez pas m'avoir chaque jour.
01:32:51 -Comment s'appelle l'entraîneur des Gunners ?
01:32:54 -C'est plus Arsène Wenger ?
01:32:56 -Non, mais c'était quand même une bonne réponse.
01:32:58 On va la prendre.
01:33:00 Si les Gunners gagnent, ils sont qualifiés,
01:33:02 premiers de leur pool.
01:33:04 Si Lens perd, en revanche, ça se complique pour les 100 et or.
01:33:07 Louis Wix.
01:33:09 -Bienvenue dans un endroit privilégié,
01:33:11 plongé en immersion au coeur du vestiaire d'Arsenal,
01:33:14 à l'Emirates Stadium de Londres,
01:33:16 un endroit qui n'ouvre jamais ses portes.
01:33:18 Lorsqu'on y entre, ce qui est frappant,
01:33:21 c'est que, contrairement aux vestiaires
01:33:23 des grandes écuries européennes,
01:33:25 aucune photo, aucun repère, aucun nom,
01:33:27 comme si chaque joueur venait et s'asseyait au hasard.
01:33:30 Non, c'était pas comme ça avec Romain Favrille.
01:33:33 Chaque joueur a bel et bien son espace à lui
01:33:36 pour mettre son maillot, ses crampons,
01:33:38 ses effets personnels pour se mettre dans sa bulle.
01:33:41 La mise en éveil se passe de l'autre côté,
01:33:43 à quelques mètres du vestiaire,
01:33:45 des joueurs de Mikel Arteta,
01:33:47 qui, ce soir, en cas de succès,
01:33:48 seront assurés de terminer en tête de leur groupe,
01:33:51 et ce, avant même la 6e journée, dans 15 jours.
01:33:54 Il va y avoir au coeur des discussions tout à l'heure,
01:33:57 aux alentours de 19h, forcément, entre les joueurs,
01:33:59 le match aller, puisque Lens est l'une des 3 équipes
01:34:02 cette saison, toute compétition confondue,
01:34:04 avec Newcastle et West Ham, à avoir battu Arsenal.
01:34:07 L'Emirates Stadium, les derniers réglages,
01:34:09 la mise en éveil, tout cela,
01:34:11 la dernière causerie sur ces paperboards de Mikel Arteta.
01:34:14 Nous allons le vivre sur les antennes du groupe Canal.
01:34:17 Les sangs et or de Franck Heze ont-ils réussi
01:34:19 à marquer l'histoire une nouvelle fois
01:34:22 face à Arsenal ?
01:34:23 Réponse à 21h sur Canal.
01:34:25 -C'était votre programme avec Groupe Verlaine,
01:34:28 installateur de panneaux photovoltaïques
01:34:30 garantis à vie avec contrat de maintenance.
01:34:32 Groupe Verlaine, le climat de confiance.
01:34:35 -C'était votre programme avec Kenol,
01:34:37 fabricant français de lubrifiants et fluido de performance
01:34:40 qui vous font économiser du carburant.
01:34:42 -C'est l'actualité de cet après-midi,
01:34:45 la relax d'Eric Dupond-Moretti par la CJR
01:34:49 dans l'affaire de la prise illégale d'intérêt.
01:34:52 Noemi Schultz est avec nous à nouveau.
01:34:55 Noemi, on a entendu ses avocats,
01:34:56 on a entendu aussi les motivations de la Cour.
01:34:59 Ce qu'on comprend, c'est que la prise illégale
01:35:02 a été matériellement constituée, mais pas l'intention.
01:35:05 La Cour a développé un peu plus encore son argumentaire.
01:35:08 -Oui, le président a motivé cette décision.
01:35:15 C'est d'ailleurs ce qui explique qu'il a fallu autant de temps
01:35:18 entre la fin du procès et le rendu de ce jugement.
01:35:21 On le rappelle, les 15 juges qui composent
01:35:24 cette Cour de justice de la République
01:35:26 s'étaient réunis dans la foulée de la fin des débats,
01:35:29 il y a presque deux semaines.
01:35:31 Il a fallu le temps pour le président
01:35:33 de rédiger cette motivation, dont j'ai pu lire des extraits,
01:35:37 une motivation qui fait quand même 45 pages
01:35:40 et à l'issue de laquelle on peut lire, en effet,
01:35:43 ces éléments-là, le fait que le garde des Sceaux
01:35:47 n'avait pas la conscience qu'il risquait
01:35:50 de se rendre coupable de prise illégale d'intérêt
01:35:52 parce que personne ne l'en avait averti dans son entourage.
01:35:56 Les conseillers de justice de Matignon, de l'Elysée,
01:35:59 eux-mêmes étaient venus dire qu'à l'époque,
01:36:02 ils n'en avaient pas eu la conscience.
01:36:05 Jean Castex aussi était venu dire qu'il ne voyait vraiment pas
01:36:09 où était le problème au moment où Eric Dupond-Moretti
01:36:12 avait ouvert ses enquêtes administratives.
01:36:14 C'est ça qui était reproché au garde des Sceaux,
01:36:17 à l'encontre de magistrats,
01:36:19 trois magistrats du Parquet national financier,
01:36:22 un ancien juge d'instruction avec lesquels il s'était opposé
01:36:25 quand il était avocat, et même plus que ça.
01:36:28 Il avait eu des mots parfois très cassants à leur rencontre.
01:36:31 Il avait qualifié le juge Édouard Levrault de "cowboy".
01:36:34 Il avait parlé des "barbousards" du Parquet national financier.
01:36:38 Il avait déposé plainte contre le Parquet national financier.
01:36:41 Et quand il était devenu ministre,
01:36:44 il avait hérité d'une situation lancée par Nicole Belloubet,
01:36:49 qui avait demandé à ce qu'on s'intéresse
01:36:52 au mode de fonctionnement du PNF.
01:36:55 Une fois remis ce rapport, il avait décidé
01:36:57 d'ouvrir une enquête administrative.
01:36:59 La question était de savoir s'il s'était rendu coupable
01:37:02 de prise illégale d'intérêt en ouvrant cette enquête.
01:37:05 Les magistrats et les parlementaires
01:37:08 qui composaient la Cour de justice de la République
01:37:11 ont répondu à cette question.
01:37:13 La prise illégale d'intérêt a été matériellement constituée,
01:37:16 mais Eric Dupond-Moretti n'a dit à aucun moment
01:37:19 qu'il souhaitait se venger,
01:37:21 qu'il n'a pas montré de signes d'animosité,
01:37:23 pas de mépris, pas de désir de vengeance
01:37:26 à l'égard des magistrats, pas non plus la volonté d'user
01:37:29 de ses pouvoirs de ministre pour régler ses comptes.
01:37:32 Il n'y avait pas l'intention,
01:37:34 et c'est la raison pour laquelle il a été relaxé.
01:37:37 -En direct du Palais de justice,
01:37:39 il y a quelques minutes, quand je vous demandais
01:37:41 si c'était une victoire pour Eric Dupond-Moretti,
01:37:44 vous m'avez répondu que c'est un camouflet,
01:37:47 mais c'est surtout un camouflet pour la magistrature.
01:37:50 -Oui, vous imaginez
01:37:52 tout ce déploiement,
01:37:54 la saisine de la Cour de justice de la République
01:37:58 pour avoir transmis un dossier
01:38:01 qu'on lui recommandait de transmettre,
01:38:04 ce déploiement de force judiciaire,
01:38:07 ces réquisitions très sévères d'un an d'emprisonnement
01:38:11 avec sursis contre un ministre en exercice,
01:38:14 ces syndicats de magistrats
01:38:17 qui sont montés au créneau
01:38:19 pour ouvrir, faire ouvrir toutes ces informations,
01:38:23 la commission d'instruction,
01:38:25 qui a déjà travaillé sur ce dossier,
01:38:28 c'est quand même, qu'on le veuille ou non,
01:38:31 un camouflet pour la solution judiciaire.
01:38:34 Voilà. C'est ça, moi, que je retiens.
01:38:37 Mais ce que je reproche aussi à Eric Dupond-Moretti,
01:38:40 c'est son système de défense.
01:38:41 Parce que, devant la commission d'instruction,
01:38:44 il avait refusé de s'expliquer.
01:38:46 Il se serait expliqué devant la commission d'instruction.
01:38:50 Peut-être qu'on n'aurait pas été devant la juridiction de jugement.
01:38:54 Or, il s'est comporté dans un silence
01:38:56 en disant que c'était un procès politique.
01:38:58 Il s'est muré.
01:38:59 Donc, quelque part, il s'est piégé à plusieurs reprises lui-même.
01:39:03 Mais la vérité, elle triomphe aujourd'hui.
01:39:06 On nous dit qu'il n'y a pas d'élément intentionnel.
01:39:09 Et encore une fois, ce que je redoute,
01:39:11 c'est que, dans l'opinion, on vienne à penser
01:39:13 qu'ils sont des politiques qui ont réglé leurs affaires entre eux.
01:39:17 C'est ça qui m'ennuie pour la justice.
01:39:19 -Un dernier mot, puis une réaction rapide.
01:39:22 Florian, l'autre information à retenir,
01:39:24 c'est qu'Eric Dupond-Moretti sera reçu par le président
01:39:27 cet après-midi ou ce soir.
01:39:29 -Il sera reçu dans l'après-midi, selon son entourage,
01:39:32 qui s'est empressé, suite à cette décision,
01:39:35 et qui a communiqué que le garde des Sceaux serait reçu
01:39:38 dans la journée par le président.
01:39:39 On parlait tout à l'heure du fait qu'Emmanuel Macron apprécie
01:39:43 Eric Dupond-Moretti, au-delà de ses compétences oratoires.
01:39:47 Il apprécie l'homme.
01:39:49 C'est d'ailleurs pour cela que, tout au long de cette procédure,
01:39:52 il n'a eu de cesse, que ce soit publiquement ou en coulisses,
01:39:56 de soutenir son garde des Sceaux.
01:39:59 C'est très certainement ce qu'il va lui dire après ces décisions.
01:40:02 -Olga Givernay, en guise de conclusion.
01:40:04 Parmi nous, cet après-midi.
01:40:05 -Merci. Je me pose une question sur cette règle
01:40:08 de démission à la mise en examen.
01:40:10 La présomption d'innocence doit pouvoir courir jusqu'au jugement.
01:40:14 En revanche, on peut demander à ce qu'un ministre mis en examen
01:40:17 puisse prendre ses responsabilités
01:40:20 avec le chef du gouvernement et le chef de l'Etat
01:40:23 sur la nécessité de se mettre en retrait
01:40:27 s'il a besoin de se défendre ou pas.
01:40:28 En l'occurrence, Eric Dupond-Moretti a mené les deux.
01:40:31 -Merci à tous les deux.
01:40:33 Georges et Olga Givernay, on va vous libérer.
01:40:36 Vous serez dans d'autres émissions pour débriefer tout cela
01:40:38 chez nos amis présentateurs de la soirée.
01:40:42 Tout de suite, je vous propose, si vous l'avez raté,
01:40:44 d'écouter à nouveau la réaction des avocats d'Eric Dupond-Moretti
01:40:48 juste après la relax qui a été prononcée.
01:40:50 -Cette décision est une surprise uniquement pour les gens
01:40:54 qui ont sans doute mal compris ce dossier.
01:40:56 Ce dossier était vide, ce dossier ne permettait pas
01:41:00 de poursuites pénales de monsieur le ministre.
01:41:02 L'innocence, qui était assez évidente et manifeste
01:41:05 dès le premier jour de ce dossier,
01:41:08 est consacrée aujourd'hui judiciairement.
01:41:10 On ne peut que s'en réjouir.
01:41:12 -C'est ce que l'on espérait, c'est ce que le droit dictait.
01:41:16 C'est évidemment une satisfaction
01:41:19 et je dirais même une émotion énorme.
01:41:22 La Cour de justice de la République a jugé
01:41:26 que le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
01:41:29 était innocent.
01:41:31 Depuis trois ans,
01:41:33 il avait été mis en cause injustement,
01:41:37 il avait été désigné comme un coupable
01:41:39 avant même d'avoir été jugé, d'une prise illégale d'intérêt
01:41:43 qui, en réalité, n'a jamais existé.
01:41:45 -Et puis l'autre actualité de cette journée,
01:41:49 c'est l'attente de libération ce soir de nouveaux otages,
01:41:53 puisqu'un nouveau groupe a été libéré hier soir par le Hamas.
01:41:56 12 personnes, 10 Israéliens, 2 étrangers
01:41:59 ont été libérés en échange de 2 jours de trêve supplémentaire
01:42:02 entre l'Etat hébreu et la bande de Gaza.
01:42:04 On va parler de ce que cette trêve implique,
01:42:07 mais on va surtout s'intéresser au sort des otages,
01:42:10 parce qu'on n'en sait plus sur ce qu'ils ont subi
01:42:13 pendant cette détention.
01:42:14 Ils ont eu, pour certains, des problèmes de malnutrition,
01:42:17 des sévices psychologiques,
01:42:19 on leur a imposé des scènes d'horreur.
01:42:21 Et pour en parler, notamment,
01:42:23 on reçoit Sandra Ifrah sur ce plateau.
01:42:25 Bonjour, madame. -Bonjour.
01:42:27 -Merci de nous recevoir.
01:42:29 -Vous êtes porte-parole de Women for Peace,
01:42:31 qui est une association qui, au fond,
01:42:33 rassemble aussi des familles d'otages.
01:42:36 D'ailleurs, vous êtes en contact avec plusieurs familles.
01:42:39 Vous êtes une proche, je crois, de la famille Dami Tchani,
01:42:42 âgée de 16 ans, et, évidemment, aussi en contact
01:42:45 avec la maman de cette jeune fille, cette jeune femme,
01:42:48 dont on a beaucoup parlé, c'est Miachem,
01:42:51 qui a 21 ans, qui est franco-israélienne,
01:42:53 dont on attend toujours des nouvelles.
01:42:55 C'est un de ses Français dont on espère qu'il pourra être libéré.
01:42:59 Sa maman voulait vous faire passer un message.
01:43:01 -Tout à fait. Je suis en contact via le collectif,
01:43:04 avec des citoyens de tous bords,
01:43:06 avec donc la famille.
01:43:08 Et là, elle m'a demandé, hier soir,
01:43:10 vous pouvez imaginer dans quel état se trouve la famille,
01:43:13 de vous lire un petit message.
01:43:15 C'est un mot de la part de la maman de Miachem.
01:43:18 "Nous nous réjouissons de chaque libération d'otages,
01:43:21 "mais il est important de se rappeler
01:43:23 "que 150 otages sont toujours détenus par le Hamas
01:43:26 "depuis plus de 50 jours, dont cinq franco-israéliens.
01:43:30 "Les otages libérés décrivent des conditions inhumaines,
01:43:33 "presque pas de nourriture, très peu d'eau à boire,
01:43:37 "aucune douche pendant toute cette période.
01:43:39 "Ils devaient dormir sur des chaises en plastique
01:43:42 "et n'étaient pas autorisés à parler ni à communiquer."
01:43:45 Ethan Yalomi, un franco-israélien de 12 ans
01:43:48 qu'on a vu sortir il y a quelques jours,
01:43:51 a raconté à sa famille que les terroristes du Hamas
01:43:55 l'avaient forcé à regarder des vidéos
01:43:57 où il tuait des centaines d'Israéliens le 7 octobre,
01:44:00 qu'il n'était pas seul la plupart du temps.
01:44:03 Je voulais rajouter aussi... -Bien sûr.
01:44:05 -Je voulais citer, car je considère que c'est important.
01:44:08 Nous sommes ici des citoyens et des citoyennes françaises,
01:44:11 les cinq noms de personnes comme vous et moi,
01:44:14 des personnes innocentes, qui n'ont rien demandé.
01:44:17 J'aime bien comparer un petit peu avec le 25 décembre,
01:44:21 avec Noël, parce que le 7 octobre,
01:44:23 c'était un jour de fête, simrat Torah,
01:44:26 pour la communauté, qui n'était pas religieuse,
01:44:29 dans cette partie, qui était des humanistes,
01:44:32 des personnes de gauche, des personnes qui souhaitaient la paix,
01:44:35 et qui recevait chaque jour des Palestiniens
01:44:38 qui venaient travailler pour nourrir leur famille.
01:44:40 Et ces mêmes Palestiniens, monstres du Hamas,
01:44:43 il ne faut pas confondre,
01:44:45 c'est eux qui, quelques jours après,
01:44:47 les ont égorgés, éventrés,
01:44:49 mis dans un état d'horreur,
01:44:51 et aujourd'hui, ces otages, que je vais citer,
01:44:54 si vous le permettez, dans quelques instants,
01:44:56 sont dans des tunnels,
01:44:58 dans des conditions absolument abominables,
01:45:00 et les d'autres familles avec qui je suis en contact
01:45:03 m'ont demandé de faire un appel à vous,
01:45:05 Français et Française,
01:45:07 pour expliquer qu'il y a un double appel aujourd'hui.
01:45:10 Il y a à la fois la libération des otages,
01:45:13 et c'est quelque chose qu'on veut immédiatement,
01:45:16 on a besoin de tous les compatriotes,
01:45:18 quelle que soit votre religion,
01:45:20 au contraire, pour une fois, on peut parler d'union nationale.
01:45:23 C'est un sujet qui n'est absolument pas clivant,
01:45:26 mais je demande au peuple français,
01:45:28 on a un poids dans le monde, d'être des ambassadeurs,
01:45:31 des porte-parole pour chacun des otages.
01:45:33 -Vous avez même les photos,
01:45:35 vous pouvez même les montrer à l'écran.
01:45:37 Devant vous, en fait, juste devant vous,
01:45:40 vous le tenez comme ça, sur votre plexus.
01:45:42 -C'est Ofer Kalderon, 53 ans,
01:45:44 Oa Diallou, 49 ans,
01:45:47 Elia Toledano, 27 ans,
01:45:49 Orlon Hernandez-Radu, il est franco-mexicain, 32 ans,
01:45:53 et évidemment, Mia Chem, 21 ans,
01:45:56 qu'on a vues à la télé.
01:45:57 Elle a été opérée, je tiens à le dire aussi,
01:46:00 de manière extrêmement artisanale, pendant trois heures.
01:46:03 Il n'y a pas eu de la part de la Croix-Rouge,
01:46:06 de médicaments, de soins,
01:46:07 donc on ne sait même pas si elle a eu une infection.
01:46:10 -Aujourd'hui, ce qui compte, évidemment, pour ceux qui restent,
01:46:13 ce sont les fameuses preuves de vie.
01:46:16 Ça pèse très lourd dans l'accord, s'il doit être poursuivi de la sorte.
01:46:20 Avec cet inconnu, c'est qu'on a compris, via le Qatar,
01:46:23 que malheureusement, 40 au moins de ces otages
01:46:28 échappaient au radar, c'est-à-dire qu'en d'autres termes,
01:46:31 ils ne sont pas officiellement aux mains du Hamas,
01:46:34 mais à d'autres groupuscules qui n'ont pas fait partie des tractations.
01:46:38 -Oui et non.
01:46:39 Il y a tout à l'heure, j'ai une pensée extrêmement émue
01:46:42 pour ce bébé de 10 mois qui a fêté ses 10 mois.
01:46:45 On s'imaginait qu'il a été retiré, enlevé de son berceau
01:46:48 avec le reste de sa famille, peut-être séparé,
01:46:50 car on a oublié de dire que beaucoup de familles,
01:46:53 au 2e et 3e jour, ce qu'on a des témoignages,
01:46:56 ont été séparés de leur maman, de leur père ou de leur grand-mère.
01:46:59 Et donc, justement, pour ce petit garçon nourrisson de 10 mois,
01:47:03 j'ai eu l'info tout à l'heure, c'est passé sur différentes chaînes,
01:47:07 qu'il est peut-être dans les mains, c'est la même chose que le Hamas,
01:47:11 et comme vous l'imaginez, Ebi, évidemment, ils sont en contact.
01:47:15 -Le djihad islamique pourrait faire partie de ceux qui le détiennent.
01:47:18 -Je ne peux pas citer un nom, mais on a lu dans les différents journaux
01:47:22 que, en tout cas, on espère récupérer les enfants.
01:47:25 Il y a aussi trois chiffres que j'aimerais citer,
01:47:28 qui sont extrêmement importants.
01:47:30 Il y a neuf enfants, aujourd'hui, encore en otage,
01:47:33 dont cinq Français, que je viens de vous montrer.
01:47:36 155 otages en tout.
01:47:38 Il y a également une autre demande, aussi, de la part des familles,
01:47:42 de la part de la communauté juive, qui, parfois, reste un peu ébahie.
01:47:45 Je ne parle absolument pas de CNews, mais qui est formidable.
01:47:49 -Du manque de traitement médiatique.
01:47:51 -Je me suis permise d'apporter, tout simplement,
01:47:54 voilà ce qui se passait dans les années 80,
01:47:56 ou même dans les années 2000. Je vais vous montrer.
01:47:59 Voilà, c'était des confrères à vous.
01:48:02 C'était au JT de 20h. -On affichait leur visage.
01:48:04 -Tous les jours, il y avait les visages,
01:48:07 même sur l'arc de Triomphe, ainsi que, comme vous le voyez,
01:48:10 le décompte. Moi, je demande à la France.
01:48:12 On a besoin des médias, on a besoin de la mairie de Paris.
01:48:16 Je sais, justement, vous l'avez annoncé hier,
01:48:18 que sur la façade de la mairie de Paris,
01:48:20 il y a le symbole des Jeux olympiques.
01:48:23 J'ai regardé, il y a de la place.
01:48:25 Je m'adresse à Anne Hidalgo. Il y a de la place, oui,
01:48:28 pour, au minima, mettre les otages français,
01:48:30 comme ça a été fait dans les années 2000 et 2010.
01:48:34 Pourquoi cette différence ? Pourquoi, aujourd'hui ?
01:48:36 -C'est important, ce qu'elle nous dit,
01:48:39 c'est que quand chacun a en tête ces images odieuses
01:48:42 d'affichettes qui étaient collées par des associations
01:48:45 dans des grandes villes, il y a Paris,
01:48:47 il y a d'autres villes, aussi, aux Etats-Unis,
01:48:50 où on a été choqués par ces images de personnes
01:48:52 qui n'avaient rien à voir dans ce conflit,
01:48:55 qui n'étaient pas du tout partie prenante
01:48:57 et qui, par idéologie pure, avaient décidé d'arracher
01:49:00 de leur propre chef ces images, ça a beaucoup choqué.
01:49:03 -Mais vous avez vu, au cours de cette manifestation
01:49:07 sur les violences faites aux femmes,
01:49:09 on a dénié à certaines femmes le fait de venir
01:49:13 pour parler des femmes abusées par le Hamas.
01:49:15 Donc on est tout idéologiques. -Nous étions présents.
01:49:18 -L'absence, je l'ai déjà déplorée ici, sur ce plateau,
01:49:21 l'absence d'images sur la mairie de Paris,
01:49:24 comme ça avait été le cas pour Ingrid Bettencourt, je crois.
01:49:27 -Et de nombreux autres otages.
01:49:29 -J'en ai souvent parlé sur cette antenne.
01:49:32 Le président de la République, qui ne daigne pas se déplacer
01:49:35 pour la manifestation contre l'antisémitisme.
01:49:38 Je ne parle pas d'Emmanuel Macron,
01:49:40 je parle du président de la République.
01:49:42 C'est une manifestation républicaine.
01:49:45 Voilà le climat dans lequel nous vivons.
01:49:47 Pourquoi ? Parce qu'il y a des peurs,
01:49:49 il y a une volonté affichée
01:49:52 de ne pas enflammer des quartiers,
01:49:55 il y a une peur d'un retour des émeutes,
01:49:58 il y a tout ça, et tout ça explique,
01:50:01 explique des choses qui ne sont pas très belles à voir.
01:50:04 Le fait qu'effectivement, on ne porte pas à bout de bras
01:50:07 les otages comme on les a portés dans d'autres circonstances.
01:50:11 -Vous avez occupé des fonctions importantes
01:50:13 à la télévision française, c'est vrai, ce qu'elle dit,
01:50:16 dans les années 80, 90, c'était monnaie courante,
01:50:19 dès lors, et Ingrid Bettencourt encore plus récemment,
01:50:22 mais des otages journalistes, au Liban, dans les années 80,
01:50:25 de montrer à chaque journal télévisé, à l'ouverture,
01:50:28 leur visage avec le décompte des jours depuis...
01:50:31 -Oui, je crois que j'ai regardé les 20h hier,
01:50:34 j'en ai regardé au moins un,
01:50:36 et je crois que ça a fait une grève, une grève, une brève,
01:50:39 le problème des otages.
01:50:40 Donc effectivement, c'est...
01:50:42 -Il y a deux sujets, je rebondis sur ce que vous venez de dire.
01:50:46 J'aimerais aussi m'adresser, pour ne pas avoir peur,
01:50:49 comme je disais tout à l'heure, c'est vraiment, pour une fois,
01:50:52 une unité nationale avec tous les partis,
01:50:55 avec toutes les tendances.
01:50:56 Et ce que je voulais dire aussi, et c'est là où j'en reviens,
01:51:00 c'est que je voulais m'adresser à cette fameuse France silencieuse.
01:51:04 Il faut savoir qu'il y a beaucoup de personnes,
01:51:06 un, qui ne prennent pas spécialement parti,
01:51:09 et je demande, comme je disais, de leur expliquer
01:51:12 que c'était un massacre, qu'on a torturé des gens,
01:51:15 qu'il y a des gens en otage,
01:51:16 et c'est cette France silencieuse, qui ne nous veut pas de mal,
01:51:20 qui a besoin, au contraire, de pédagogie et d'explication,
01:51:23 que j'aimerais mobiliser.
01:51:25 -A titre personnel, pourquoi pensez-vous
01:51:27 que cette France silencieuse, il y a des peurs sous-jacentes,
01:51:31 l'envie de ne pas froisser les uns les autres,
01:51:34 parce que ça reste aussi en filigrane,
01:51:36 cette question politique ?
01:51:38 -Ce qu'on essaye de faire, justement, avec le collectif,
01:51:41 c'est de rendre chaque otage humain.
01:51:44 Tous les jours, on a des ambassadeurs
01:51:46 au sein de Women United for Peace.
01:51:48 C'est le même principe pour le collectif du 7 octobre.
01:51:51 Je fais partie également de ce collectif.
01:51:53 Les images des enfants et des parents et des grands-parents,
01:51:57 ce qui se passe, c'est qu'on a besoin d'humaniser
01:52:00 pour que les gens comprennent mieux.
01:52:02 On est chacun, comme je disais, une sorte d'ambassadeur,
01:52:05 de tel otage. On connaît sa vie.
01:52:07 Je vais vous parler d'Amit. Amit est un ami...
01:52:10 Je connais, je suis en relation constante,
01:52:12 avec sa cousine. Amit avait 15 ans.
01:52:14 Il a fêté ses 16 ans sous les tunnels.
01:52:17 On n'a pas de nouvelles. On espère peut-être
01:52:19 une fin normalement heureuse. Amit, il était chez lui.
01:52:23 Le kiboutz, je vous en parlais tout à l'heure,
01:52:25 c'était un jour de fête, comme si on venait
01:52:28 dans une campagne en France, qui ne demande rien
01:52:31 avec des agriculteurs, des artisans.
01:52:33 Et là, tout d'un coup, un matin, de 6h30,
01:52:35 ça a duré 8h, de 6h30 jusqu'à environ 13h,
01:52:39 lui, Amit, à midi, on est rentrés chez lui,
01:52:42 il était avec sa mère. Il y avait 7 personnes
01:52:44 de son entourage dans la maison. Il a été pris.
01:52:47 Il a été emmené avec 2 autres personnes
01:52:50 du kiboutz d'à côté. Sa mère a supplié
01:52:52 de faire un échange pour pas que ça soit un enfant.
01:52:55 Son oncle, dans la maison d'à côté, est mort.
01:52:58 Il a été pris à midi et demi.
01:52:59 C'est un jeune homme, comme vous et moi,
01:53:02 qui ne devrait pas être dans ces conditions.
01:53:04 Il va à l'école, au collège, il fait du sport,
01:53:07 c'est un grand sportif, il a 16 ans,
01:53:09 il est aujourd'hui, comme Fnir et les 8 autres enfants,
01:53:12 en otage. Ce sont des personnes innocentes,
01:53:15 des civils, comme vous et moi.
01:53:17 Ça n'a rien à voir avec la politique interne,
01:53:19 ça n'a rien à voir avec ça. On parle d'innocents
01:53:22 et de vie humaine. -Jean-Claude, allez-y.
01:53:25 -Avec beaucoup de sincérité et de force,
01:53:27 ne fait que me confirmer,
01:53:30 dans la volonté qui est la mienne, bien modeste,
01:53:33 de placer le problème des otages en priorité absolue.
01:53:38 Mais en même temps, chère madame,
01:53:40 force est de reconnaître, vous et moi et nous tous,
01:53:43 que c'est le Hamas qui mène le jeu.
01:53:45 -Les monstres du Hamas. C'est important de les qualifier.
01:53:48 -C'est eux qui mènent le jeu.
01:53:50 Et donc, moi, je plaide pour...
01:53:54 pour une poursuite de la trêve.
01:53:56 J'espère qu'elle sera au-delà des quatre jours
01:53:59 que souhaite le Hamas.
01:54:01 M. Blinken, l'Américain,
01:54:06 retourne ce soir en Israël.
01:54:09 J'espère qu'il va avoir la force et les moyens
01:54:12 de convaincre M. Netanyahou
01:54:14 qu'il faut en sortir avec la solution militaire.
01:54:17 S'il faut faire au sud ce qui a été fait au nord,
01:54:20 je crains que ce soit extraordinairement compliqué.
01:54:24 -Priorité aux otages. -Priorité aux otages.
01:54:26 -Et derrière, il faut une solution,
01:54:28 il faut une idée et la mise en oeuvre d'une politique.
01:54:31 Sinon, on ne va pas s'en sortir.
01:54:33 -Je n'ai pas envie d'entrer dans la politique pure.
01:54:36 -C'est indispensable. -On ne va pas faire de politique.
01:54:39 -C'est insupportable. -C'est pas votre message.
01:54:42 -Si on ne fait pas ça, il faut bien que quelqu'un le fasse.
01:54:46 -Je vous rappelle juste un point.
01:54:48 -On va s'enfoncer dans une situation dramatique.
01:54:50 -Le Bataclan, vous vous souvenez ?
01:54:53 C'est un peu la même chose que la rave.
01:54:55 -Non, c'est pas pareil. -C'est la même chose.
01:54:57 Le Daesh, le Bataclan. La France n'a-t-elle rien fait ?
01:55:01 -Bien sûr. -Pourquoi ?
01:55:02 -Le président de la République fait beaucoup de choses.
01:55:05 -On ne peut pas rester dans le statu quo.
01:55:08 Je remercie les politiques,
01:55:09 je remercie... Il faut aller plus loin.
01:55:12 -Vous êtes aussi sensible au sort de ces enfants ?
01:55:15 -Ce sont des êtres humains.
01:55:16 -Il n'y a pas de doute sur le rôle du président.
01:55:19 -Ce sont des êtres humains.
01:55:21 -Je viens du... Ma vie, c'est le social.
01:55:23 Ma vie, c'est l'engagement communautaire.
01:55:26 Chaque vie, enfant ou pas enfant, est importante.
01:55:29 Mais aujourd'hui, il y a une guerre pour se défendre,
01:55:32 exactement comme le Bataclan.
01:55:34 Vous vous souvenez du prêtre à 7h du matin à Rouen
01:55:37 qui a été sauvagement assassiné ?
01:55:39 Est-ce que vous vous souvenez des professeurs
01:55:41 qui ont été massacrés ?
01:55:43 Ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
01:55:45 c'est qu'Israël n'est pas fort, ne récupère pas ses otages,
01:55:49 c'est un risque au niveau mondial.
01:55:51 -La question qui se pose, c'est si les opérations militaires
01:55:54 reprennent et que cette fois, on frappe le Sud,
01:55:57 parce qu'il y a un afflux de population
01:55:59 et là, il y a un autre problème.
01:56:01 Il y a des populations réfugiées dans le Sud ?
01:56:04 -Il faut dire les choses.
01:56:06 -C'est ce qu'on fait.
01:56:07 -Depuis le début, le Hamas a tendu un piège
01:56:11 absolument incroyable à Netanyahou
01:56:13 et Netanyahou ne pouvait pas faire autrement, au moins,
01:56:17 que d'y rentrer des deux pieds.
01:56:19 C'est ce qu'il a fait.
01:56:20 Mais maintenant, maintenant, que faire ?
01:56:22 Vous avez vu qu'il y a eu différentes politiques.
01:56:25 Au départ, les otages n'étaient pas la préoccupation première.
01:56:29 Netanyahou était clair sur cette question.
01:56:32 Cette ligne, c'est insupportable.
01:56:34 -Les familles ont fait une pression intense aussi.
01:56:37 -C'est la force de votre intervention.
01:56:39 -Il faut se défendre.
01:56:40 Moi, je parle d'innocents, d'enfants, d'humanité.
01:56:43 -Vous avez raison.
01:56:45 Vous avez raison. Comment fait-on ?
01:56:47 Vous avez une solution ?
01:56:48 C'est l'exemple que je donnais.
01:56:50 Qu'est-ce qui s'est passé avec l'Allemagne ?
01:56:53 -Il n'y a pas eu de bombardement sur Pigalle.
01:56:55 -Est-ce que vous pensez...
01:56:57 Je vais vous poser la question.
01:56:59 -J'ai pas vraiment envie de rentrer.
01:57:01 -C'est le coeur du dossier.
01:57:03 Pensons aux otages.
01:57:05 -Mais là, aujourd'hui, on doit se concentrer
01:57:07 sur les otages.
01:57:08 -Comment on fait pour les sortir ?
01:57:10 -Est-ce que vous pensez que la nature des opérations
01:57:14 doit peut-être changer ?
01:57:15 Qui est riposte militaire ?
01:57:17 Est-ce que vous pensez qu'il faut en venir
01:57:19 à ralentir le degré de bombardement
01:57:21 pour peut-être s'investir plus dans des opérations terrestres ?
01:57:25 -Il y a une incompatibilité entre l'action militaire
01:57:28 et récupérer les otages.
01:57:30 -Je ne vais pas rentrer, moi, en tant que citoyenne.
01:57:33 Il n'en est pas de la sorte,
01:57:34 parce que ce n'est pas moi qui décide.
01:57:36 On va laisser les politiques,
01:57:38 et M. Biden et M. Macron.
01:57:40 Moi, ce que je demande, c'est autre chose.
01:57:42 J'ai fait un appel solennel tout à l'heure.
01:57:45 Je demande aux Français, à vous, à moi,
01:57:47 à vos enfants, aux grands-parents,
01:57:49 aux enfants qui comprennent la situation,
01:57:52 tout simplement de parler, de s'exprimer.
01:57:54 Si vous avez des contacts auprès de vos mairies,
01:57:57 auprès des communes, auprès de représentants...
01:58:00 -Pour des affichages.
01:58:01 -Voilà. C'est ça que je demande à la France.
01:58:04 On n'est pas là pour se mêler de la politique intérieure.
01:58:07 -J'ai une dernière question sur le rôle de la Croix-Rouge.
01:58:10 -C'est une demande des familles.
01:58:12 Il n'y a pas de médicaments.
01:58:14 -Est-ce qu'il y a, en vertu de l'accord,
01:58:16 un peu plus d'espoir qu'elles puissent aller
01:58:19 au-devant des otages dont on ne sait pas combien ils sont réellement ?
01:58:23 Peut-être que certains, aussi,
01:58:25 dans ce décompte qui est approximatif,
01:58:27 sont disparus. -Il change tout le jour.
01:58:29 -Ils sont peut-être morts aussi, pourquoi pas,
01:58:32 dans les bombardements,
01:58:33 peut-être qu'ils ont été éliminés par leurs geôliers.
01:58:36 -Il y a de la propagande.
01:58:38 -Les bombardements, ils sont à un moment à un moment,
01:58:41 avec une précision chirurgicale.
01:58:43 Donc pourquoi pas ?
01:58:45 Ils seraient victimes collatérales, eux aussi, potentiellement.
01:58:48 Est-ce qu'on a la garantie que des médicaments
01:58:51 et la Croix-Rouge pourraient rendre visite
01:58:53 à ceux qui ont été identifiés ?
01:58:55 -Pour le moment, justement, la maman de Mia a demandé.
01:58:58 Encore une fois, Mia est une personne française.
01:59:02 J'insiste vraiment sur le fait qu'il y ait des Français.
01:59:05 Pour le moment, ça a été refusé.
01:59:07 On se demande aussi jusqu'à quel point il y a une volonté
01:59:11 de la part de la Croix-Rouge et des autres organismes
01:59:14 de vouloir aider. Beaucoup de questions se posent.
01:59:17 -Ecoutez, écoutez !
01:59:18 -Non, non. -Allons, allons.
01:59:19 -Il y a beaucoup de questions. -On est partis deux.
01:59:22 -Tous les deux. -Par rapport à la Croix-Rouge,
01:59:25 les familles se posent beaucoup de questions.
01:59:27 -Elle a quand même fait l'interface,
01:59:30 pour l'affirmation des otages.
01:59:31 C'est elle qui a recueilli les otages.
01:59:34 -Pour recueillir les otages, évidemment,
01:59:36 mais par rapport aux médicaments,
01:59:38 je vous assure que si vous vous renseignez
01:59:40 des différentes personnes concernées,
01:59:42 si c'était votre enfant, quelqu'un de votre famille,
01:59:45 vous exigerez et vous n'aurez peut-être pas des propos.
01:59:48 -Alors, j'ai une dernière question.
01:59:50 Vous nous disiez qu'il y a neuf otages,
01:59:53 enfants restants. -Huit ou neuf.
01:59:55 -Huit ou neuf. Parmi eux, donc,
01:59:57 figurent encore quelques Français.
02:00:01 On pourrait imaginer que Mia fasse partie du dernier lot
02:00:04 des jeunes filles de cette crève actuelle ?
02:00:07 -La famille n'a pas eu encore à l'heure où on parle.
02:00:10 Malheureusement, je les ai toutes les minutes.
02:00:12 On a des nouvelles, donc il n'y a pas eu d'informations.
02:00:15 -Les appels interviennent généralement en fin d'après-midi.
02:00:18 On va se nourrir d'espoir.
02:00:20 -Est-ce que je me trompe en vous demandant,
02:00:22 Mia, dont vous parlez, était sur la...
02:00:25 C'est horrible, cette histoire,
02:00:27 car elle était sur la liste de libération hier
02:00:29 et en réalité, la liste a été modifiée.
02:00:31 -Ca a été démenti.
02:00:33 Il y a eu beaucoup de fake news.
02:00:34 Vous le savez, Vincent.
02:00:36 Il y a eu beaucoup d'infos contradictoires.
02:00:39 -Vincent Stann serait libéré, le petit Français âgé de 12 ans.
02:00:42 Là, évidemment, on ne sait rien.
02:00:44 -Ils ne sont pas, comme ils disent, sur le territoire italien
02:00:47 avec leurs familles dans le bras des familles.
02:00:50 -Merci de notre invitation.
02:00:51 -On a toute la sincérité et l'émotion qui était la vôtre.
02:00:55 -Il y a beaucoup d'émotions.
02:00:57 J'essaie d'apporter le message que la communauté juive,
02:01:00 que les Français et que surtout les familles...
02:01:03 J'ai oublié de dire quelque chose.
02:01:05 Je sais qu'il doit y avoir un hommage,
02:01:07 notamment pour les 40 Français compatriotes
02:01:10 qui ont été massacrés, tués le 7 octobre.
02:01:13 -Il y en aura un.
02:01:14 -J'étais encore en contact avec eux.
02:01:16 C'est trop long.
02:01:18 -Merci beaucoup, Amélie Fray, de nous avoir rejoints.
02:01:21 On marque une pause et on a encore un thème ou deux d'actualité
02:01:24 à vous soumettre. A vous deux.
02:01:26 Sous-titrage ST' 501
02:01:29 -De retour pour la dernière partie de notre émission.
02:01:32 180 minutes d'info, en compagnie de Jean-Claude Dassier
02:01:35 et de Vincent Roy.
02:01:36 On va parler de la fusillade qui a eu lieu lundi
02:01:39 au quartier des Moulins, à Nice,
02:01:41 avec des tirs de Kalachnikovs qui ont fait deux blessés
02:01:44 dans ce quartier populaire qui est en proie
02:01:47 des années à des règlements de compte.
02:01:49 L'Ain est dans un état critique.
02:01:51 On notera l'arrivée, on va beaucoup en parler,
02:01:54 de cette soixantaine de membres de la CRS 8,
02:01:56 cette compagnie spécialisée dans le maintien des violences urbaines.
02:02:00 Elle a été déployée dès hier soir jusqu'à ce soir
02:02:03 pour appuyer les forces de l'ordre locales.
02:02:05 Pour quels résultats ?
02:02:07 Et d'ailleurs, que pensent les habitants
02:02:09 de cette présence policière ?
02:02:11 La réponse avec M. Dos Santos et A. Spiteri.
02:02:13 -Des halls et des caves inspectées,
02:02:15 de la drogue, de l'argent et des armes saisies,
02:02:18 des dealers interpellés.
02:02:20 Une centaine de policiers, dont la CRS 8,
02:02:23 ont mené hier une nouvelle opération
02:02:25 coup de poing dans le quartier des Moulins.
02:02:27 -Ca sent l'herbe,
02:02:29 avec des armes,
02:02:32 un fusil à repond et un katana.
02:02:35 -On déstabilise les trafics en tapant tous les jours,
02:02:38 coup pour coup.
02:02:39 Très franchement, on va rien lâcher.
02:02:41 -Le parking de ce supermarché a lui aussi été fouillé
02:02:44 à l'aide de chiens renifleurs.
02:02:46 C'est à la sortie de ce dernier
02:02:48 qu'une fusillade a éclaté ce lundi.
02:02:50 A l'origine, une lutte entre trafiquants
02:02:53 de produits stupéfiants,
02:02:54 ce point de deal rapporte jusqu'à 20 000 euros par jour.
02:02:57 -A partir du moment où une équipe de dealers est neutralisée,
02:03:01 une autre essaie de prendre le dessus.
02:03:03 C'est ce qui se passe ici depuis quelques semaines.
02:03:06 -Des opérations de police devenues presque monnaie courante.
02:03:09 Certains habitants doutent même de leur efficacité.
02:03:12 -C'est du cinéma. Ils font que tourner.
02:03:15 Ils passent, tac, rebolotent.
02:03:16 Ils reprennent leur place, ils font ce qu'ils veulent.
02:03:19 Là, le soir, on dirait qu'ils vendent du persil,
02:03:22 de la parterre, l'argent.
02:03:24 Ils font leur compte et personne ne dit rien du tout.
02:03:27 -J'ai peur pour mes gosses.
02:03:29 J'ai peur pour la famille,
02:03:31 ceux de 15 ans, 16 ans.
02:03:33 C'est le plus dangereux.
02:03:34 -70 % de la délinquance de voie publique au Moulin
02:03:37 est le fait de mineurs isolés ayant transité par l'Italie,
02:03:41 souvent enrôlés dans le trafic de drogue.
02:03:44 -Avec nous en direct, Bruno Bartocchetti.
02:03:46 Bonsoir. Vous êtes secrétaire nationale d'Unité SGP Sud.
02:03:49 On a pu être entendu dans ce reportage.
02:03:52 La manne financière que ça représente,
02:03:55 évidemment, pour les dealers, on y reviendra,
02:03:57 mais surtout, les critiques à l'égard de la police,
02:04:00 dont on comprend qu'elle ne peut pas être là de manière permanente.
02:04:04 Il y a bien la CRS 8, qui est là de manière ponctuelle.
02:04:07 J'imagine que, de votre point de vue,
02:04:09 ça ne va pas suffire à régler le problème.
02:04:11 Que faut-il ?
02:04:12 Que peut faire l'Etat pour endiguer durablement ce problème ?
02:04:16 -Bonjour. On a affaire à la CRS 81,
02:04:19 en fait, à l'instar de la CRS 8.
02:04:21 On a des CRS, maintenant, qui sont placées dans les zones,
02:04:24 et notamment dans la zone sud.
02:04:25 Pour la parenthèse, ce qu'on peut regretter,
02:04:27 c'est que les CRS, au départ, font du maintien de l'ordre,
02:04:30 et de plus en plus, on les emploie sur ce genre d'actions
02:04:33 qui sont en capacité de les mener,
02:04:35 mais comme vous l'avez souligné, et comme on peut le souligner,
02:04:38 ça restera du ponctuel.
02:04:39 Et on peut relever, quand même, d'une manière très importante,
02:04:42 la volonté du préfet, la volonté des policiers,
02:04:44 avec des résultats probants.
02:04:46 C'est vrai qu'on répond, c'est une image au coup par coup,
02:04:49 mais un préfet, malgré sa bonne volonté,
02:04:51 n'a pas de moyens juridiques.
02:04:52 Et quand je parle du juridique,
02:04:54 ça va même au-delà des sanctions qui pourraient être lourdes,
02:04:56 parce qu'il faudrait qu'elles soient beaucoup plus lourdes
02:04:58 que celles qu'aujourd'hui...
02:04:59 -On ne peut pas.
02:05:00 -Qu'on retienne à l'endroit des délinquants.
02:05:06 Pour essayer de répondre à votre question,
02:05:07 je crois que le seul moyen, peut-être,
02:05:10 de freiner ces trafiquants,
02:05:13 c'est vraiment de toucher le portefeuille.
02:05:14 C'est-à-dire que, de plus en plus, il faudrait travailler
02:05:16 avec les groupes interrégionaux de recherche,
02:05:19 et la police judiciaire, c'est-à-dire les douanes, le fisc,
02:05:24 pour vraiment leur faire mal au portefeuille.
02:05:26 Alors, c'est un sujet très sensible, très compliqué,
02:05:30 je n'ai pas de recette, mais je crois que c'est surtout
02:05:31 à cet endroit qu'il faut leur faire mal,
02:05:33 parce que, pour un dealer, faire trois ans de prison,
02:05:35 ça ne représente rien.
02:05:37 Ils n'ont même pas peur de la mort,
02:05:38 puisqu'on a des règlements de compte régulièrement.
02:05:40 Et puis, je crois aussi, et on le dit de plus en plus,
02:05:43 mais il faut le reconnaître,
02:05:44 il faut aussi faire mal aux consommateurs,
02:05:46 il faut responsabiliser les consommateurs,
02:05:48 peut-être dans la pédagogie et l'éducation,
02:05:50 mais aussi dans la sanction.
02:05:51 Je crois que toutes les pistes doivent être retenues
02:05:54 pour repousser ces trafiquants,
02:05:56 parce que seul le travail de la police
02:05:59 ne peut suffire pour repousser ces trafiquants
02:06:02 et ce fléau qu'on est en train de vivre
02:06:04 sur notre territoire national.
02:06:06 - Pour ça, ça suppose aussi d'attaquer aux gros bonnets,
02:06:09 sauf que eux sont protégés, comme souvent, ils sont à l'étranger.
02:06:13 Donc comment vous faites pour freiner dans son élan
02:06:17 cette hydra sans tête qui renaît toujours ?
02:06:19 - C'est vrai, voilà la grande difficulté,
02:06:22 parce qu'en France, on fait tomber des réseaux
02:06:23 avec, on va dire, des lieutenants, pour vous donner une image,
02:06:26 mais les grands parrains se trouvent bien sûr à l'étranger,
02:06:30 en dehors de l'Europe,
02:06:31 et c'est là où ça devient compliqué juridiquement
02:06:33 pour les faire tomber, ça prend beaucoup de temps.
02:06:35 Il faut une volonté internationale,
02:06:37 il faut donner beaucoup de moyens aux juridiques pour travailler,
02:06:40 et je vous accorde que nous sommes dans cette difficulté.
02:06:43 En France, sur le territoire, on travaille, on a des résultats,
02:06:46 il faut aller beaucoup plus loin,
02:06:48 il faut aussi des accords internationaux,
02:06:49 et là, ça dépasse, on va dire, la réflexion du quotidien
02:06:55 pour les magistrats, même un magistrat,
02:06:57 aujourd'hui, est impuissant devant ce phénomène-là.
02:06:59 Donc il faut se donner peut-être une volonté politique,
02:07:02 il faut se donner les moyens,
02:07:04 et c'est une politique internationale qu'on doit mener.
02:07:06 Donc c'est vrai que l'État doit aller beaucoup plus loin,
02:07:08 et ce n'est pas en mettant la CRS 81 ou la CRS 8
02:07:12 ou d'autres actions comme ça coup de poing
02:07:16 qu'on va avoir des résultats.
02:07:17 En tout cas, on peut saluer, bien sûr,
02:07:20 et vous le faites régulièrement à l'antenne,
02:07:22 saluer le travail des enquêteurs qui travaillent dans des conditions,
02:07:25 croyez-moi, très, très difficiles pour faire tomber des réseaux.
02:07:28 Bruno Bartocetti, est-ce qu'il y a un cas particulier,
02:07:31 ni soit lié à sa proximité, évidemment, de la zone frontalière,
02:07:37 ou au fond, parce qu'on en a eu l'illustration, malheureusement,
02:07:40 avec ce drame qui a eu lieu à Dijon
02:07:41 et cet homme qui a été tué lors d'un règlement de compte,
02:07:43 là aussi, dont on pense qu'il est lié au trafic de drogue,
02:07:46 alors qu'il dormait paisiblement chez lui,
02:07:48 ou tout cela, effectivement, a dépassé les simples zones frontalières ?
02:07:52 C'est-à-dire que maintenant, il n'y a plus de zones
02:07:54 où on peut agir efficacement et endiguer le problème à la racine ?
02:07:58 Vous avez de toute façon ce qu'on appelle, à sa part de Marseille,
02:08:03 des aides mafias qui s'éteignent sur tout le territoire,
02:08:06 et puis, effectivement, vous le soulignez,
02:08:07 Nice est très proche de l'Italie,
02:08:09 on a ces mineurs isolés aussi qui sont employés par des trafiquants.
02:08:15 Alors déjà, ils sont mineurs,
02:08:17 ils sont très difficiles à cibler au niveau de la nationalité,
02:08:21 vous imaginez les freins juridiques que nous avons pour travailler là-dessus,
02:08:26 et ces trafiquants ont de la méthodologie pour travailler.
02:08:32 Pourquoi ? Parce qu'ils s'adaptent à nos actions.
02:08:35 Nous, on va actionner, eux, ils vont être dans la mobilité,
02:08:37 ils ne vont pas hésiter aussi à régler des comptes,
02:08:40 juste par intimidation,
02:08:42 juste pour se débarrasser parfois d'un mineur isolé,
02:08:45 ou pas d'ailleurs, qui ne remplirait pas son contrat.
02:08:49 Donc c'est vraiment très compliqué,
02:08:50 je vous dis bien, ça s'éteint sur tout le territoire,
02:08:53 on n'a pas un réseau à Nice, un réseau à Marseille,
02:08:55 c'est vraiment de plus en plus étendu,
02:08:57 et ça devient de plus en plus compliqué pour une police aujourd'hui
02:09:00 qui n'a pas peut-être les moyens, en tout cas,
02:09:03 je dis bien juridiques, de fonctionner face à ce fléau.
02:09:07 Je ne sais pas si j'ai été clair, mais c'est tellement confus,
02:09:10 j'espère, parce que c'est tellement compliqué, bien sûr, à comprendre,
02:09:14 et surtout à travailler sur ces phénomènes que la charge est lourde.
02:09:19 Mais bien sûr, et on ne doute pas, évidemment,
02:09:20 du travail d'arrache-pieds qui est fourni par les policiers
02:09:25 pour tenter d'en venir à bout,
02:09:26 on sait aussi quel est le manque de moyens parfois
02:09:28 dont vous disposez en l'espèce.
02:09:30 Restez avec nous quelques instants,
02:09:31 parce que vous avez soulevé une question qui va inspirer Vincent Roy,
02:09:34 c'est ce que vous avez dit à propos des mineurs isolés proches de Nice.
02:09:37 - Arrêtons avec cette expression "mineurs isolés".
02:09:40 - Non, mais ça vous a quand même interpellé.
02:09:43 - Non, mais votre interlocuteur a parfaitement raison,
02:09:46 c'est ainsi qu'on doit nommer les choses.
02:09:48 Mais sous cette expression, il y a quoi ?
02:09:51 Il y a des migrants, c'est pas des mineurs isolés.
02:09:54 Il n'y en a pas d'ailleurs qu'à Nice, c'est bien le problème.
02:09:57 Mais voilà, donc le lien entre, encore une fois,
02:10:01 l'immigration, et on dit la délinquance,
02:10:03 mais en l'espèce, le trafic de drogue, est évident.
02:10:05 Quant à en revenir à la CRS 8,
02:10:08 c'est toujours le cataplasme sur la jambe de bois.
02:10:10 C'est-à-dire que, évidemment, pour sécuriser les populations,
02:10:14 il faut bien qu'elles viennent,
02:10:15 et puis on sait après que l'effet s'arrête,
02:10:19 si j'ose dire, dès qu'elles repartent, dès qu'elles se retirent.
02:10:23 Alors, on peut pas dire "ça sert à rien",
02:10:25 puisque ça a une vertu.
02:10:27 Une vertu, c'est de rassurer les populations sur place.
02:10:29 Donc c'est quand même pas la moindre des vertus,
02:10:31 mais on sait que ça ne règle en aucun cas le problème.
02:10:33 Pourquoi ? Parce que, vraiment,
02:10:35 lutter contre le trafic de drogue, à l'échelle,
02:10:38 au point où il est arrivé dans notre pays,
02:10:41 ça nécessite une politique globale absolument énorme.
02:10:46 Ça nécessite de faire partie d'une machine judiciaire
02:10:48 d'une fermeté incroyable.
02:10:50 Ça nécessite de faire partie, peut-être, d'une politique européenne,
02:10:53 peut-être que sais-je, voilà,
02:10:55 pour que vraiment tous les pays puissent s'accorder,
02:10:58 pour à la fois taper et le consommateur et le gros bonnet,
02:11:02 que tout ça ait complet.
02:11:03 - Tu m'as volé ma réplique. - C'est l'idée de la paix.
02:11:06 Non, mais à l'évidence, je ne comprends même pas
02:11:08 que le président de la République ne se saisisse pas de ce dossier.
02:11:12 Une politique globale, c'est ça qu'il faut expliquer à l'opinion,
02:11:17 avec des décisions à six mois.
02:11:19 Je sais pas qui doit être dans un comité spécial
02:11:22 avec un monsieur quand il rentre aux côtés de M. Darmanin,
02:11:25 mais il faut à l'évidence qu'un certain nombre de décisions
02:11:28 fiscales, juridiques, sociales, j'en passe, soient prises.
02:11:32 Et, vous avez raison, les consommateurs,
02:11:34 j'ai complètement changé sur ce point,
02:11:36 il faut durcir vis-à-vis des consommateurs,
02:11:38 sinon on n'arrivera jamais où.
02:11:40 Merci à tous et merci, Bruno Bartocetti.
02:11:41 Vous voyez, vous avez trouvé des relais, des soutiens
02:11:43 sur ce plateau qui ont complété votre propos.
02:11:47 Merci beaucoup d'avoir été des nôtres cet après-midi.
02:11:49 C'est la fin de notre émission, déjà, et dans quelques instants,
02:11:52 bien sûr, l'actualité se poursuit, on reviendra,
02:11:54 largement, j'imagine, dans "Punchline"
02:11:56 avec Laurence Ferrari, à la relax d'Eric Dupond-Moretti,
02:11:58 et sans doute, son maintien au sein du gouvernement,
02:12:01 si l'on en croit le tweet d'Elisabeth Borne
02:12:04 il y a quelques minutes,
02:12:06 qui saluait cette relax.
02:12:08 A très bientôt sur cette antenne.
02:12:10 - Je t'ai manqué. - Je t'ai manqué.

Recommandations