Avec Françoise Suc, déléguée CGT du personnel hospitalier à Albi.
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00:00 Direction le Tarn, à Albi plus précisément, où les urgences ont failli fermer.
00:06 Et heureusement c'est un médecin urgentiste qui les a sauvés in extremis.
00:08 On en parle avec notre invitée Françoise Suc. Bonjour à vous.
00:11 - Oui bonjour.
00:13 - Soyez la bienvenue sur Sud Radio.
00:14 Vous êtes la déléguée CGT du personnel hospitalier à Albi.
00:18 D'abord je rappelle qu'on parle de la santé des Français
00:21 et qu'un sondage IFOP fiducial pour Sud Radio paru hier
00:25 nous rappelle que c'est le sujet prioritaire pour 83% des Français
00:30 devant même l'inflation ou la lutte contre le terrorisme.
00:33 Et bien pourtant ce week-end, à Albi, préfecture du Tarn,
00:37 les urgences ont failli fermer parce qu'il n'y avait plus personne pour s'en occuper.
00:41 C'est ça ?
00:42 - Tout à fait. En fait vous avez bien présenté le sujet
00:45 parce que le sujet ne se base pas que sur un jour où les urgences ont pu fermer
00:50 parce que ça peut arriver plusieurs jours même si des solutions ont été trouvées jusqu'à présent.
00:54 Mais le problème c'est la prise en charge des Français au niveau général,
00:58 au niveau de la santé, parce que l'hôpital public est là pour soigner tout le monde
01:03 sauf que là l'hôpital public ferme des portes.
01:05 Et donc beaucoup de personnes âgées sont situées sur le bassin nord d'Albi,
01:11 sur le sud de l'Aveyron qui viennent effectivement se faire soigner à Albi.
01:15 Mais là les portes se ferment donc c'est très grave.
01:18 En plus actuellement nous avons les urgences psychiatriques qui sont à coller.
01:23 Aux urgences de l'hôpital d'Albi, c'est déjà une situation insécure
01:29 qui n'est pas très bien préparée.
01:31 La CGT à ce sujet-là a déposé un agit-graphe éminent à tous les niveaux.
01:36 La préfecture, la RS est prévenue et tout.
01:39 Et donc j'aimerais bien savoir comment une personne qui décompense au niveau psychiatrique
01:44 comprend que les urgences ont fermé.
01:47 - C'est incroyable.
01:48 - Et puis si on arrive devant la porte, on leur a dit qu'on se fasse sur le trottoir.
01:54 - Juste une question, si on est à Albi-Joua et qu'on tombe un jour par malheur
01:58 sur des urgences fermées, il faut aller où ?
02:01 - Il y a Castre, Toulouse.
02:04 - Castre-Toulouse c'est combien de kilomètres ?
02:07 - Castre c'est 45 à peu près, Toulouse 70 à peu près.
02:12 Et en fait le problème il y a une clinique privée qui a des urgences aussi
02:16 mais qui ferment régulièrement aussi par manque de médecins.
02:20 Donc eux ils ferment et nous nous récupérons la charge de travail.
02:24 Effectivement la charge de travail augmente pour nous mais les gens sont pris en charge.
02:29 Après dans ces propos je ne remets pas en compte la qualité de la prise en charge.
02:36 Quand les gens sont pris en charge, les professionnels sont là,
02:38 il n'y a pas de souci mais ce sont les conditions.
02:41 Et qu'elle devenir effectivement pour le fonctionnement de l'hôpital d'Albi.
02:44 - C'est compliqué en tout cas parce que vous manquez de médecins.
02:47 Qu'est-ce que vous dites quand même malgré tout, toute l'équipe du personnel hospitalier d'Albi
02:51 à ce médecin qui s'est dévoué il y a quelques jours,
02:54 qui a assuré cette garde de nuit qui n'était pas prévue
02:56 justement pour permettre la survie des urgences à ce moment-là ?
03:00 - Je crois que c'est la conscience et le professionnalisme du personnel de santé.
03:05 Et on en arrive sauf qu'au bout d'un moment, on arrivera à un épuisement
03:09 et qu'au bout d'un moment il y a des médecins qui partent aussi,
03:11 il y a des paramédicaux, il y a des médecins aussi,
03:14 parce que c'est un métier qui devient épuisant effectivement
03:16 parce qu'on demande beaucoup de temps et beaucoup d'investissement
03:19 et c'est beaucoup d'énergie et bon on tient un certain temps.
03:22 Mais c'est effectivement la conscience et le professionnalisme
03:25 parce qu'on a du mal à laisser les gens qui ont besoin d'être soignés dehors.
03:29 - Oui, c'est ça le problème.
03:31 - Ça fait partie du métier quoi, ça fait partie du métier.
03:33 Mais quel sera le devenir effectivement de l'hôpital d'Albi ?
03:36 On est en train de construire des urgences toutes neuves,
03:39 on dépense énormément d'argent pour refaire toutes ces urgences et tout,
03:44 sauf que le fonctionnement n'est pas là.
03:47 Donc il y a de quoi se poser des questions.
03:49 Déjà on se disait que l'hôpital d'Albi pouvait devenir un dispensaire,
03:53 une entrée avec des urgences,
03:55 mais là si on n'arrive même pas à faire fonctionner ça, c'est très inquiétant.
03:59 - Et surtout quand vous voyez ce qui se passe par ailleurs,
04:01 il n'y a pas que Albi, on parlait aussi de ce dossier incroyable du parisien
04:05 aujourd'hui en France qui nous explique que vous n'avez plus non plus de terminaux,
04:08 plus un seul dermatos dans tout un département, c'est absolument incroyable.
04:14 Merci beaucoup en tout cas François Suc, délégué CGT du personnel hospitalier à Albi,
04:18 et puis bon courage à vous comme à tous vos collègues qui assurent quand même...
04:22 - Je dois me détruire ?
04:23 - Ouais exactement, transmettez-leur, bon courage à tous ceux qui font vivre les urgences,
04:28 parce qu'on est bien content que vous soyez là quand on en a besoin.
04:30 Allez, issue de radio, il est 8h30.