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Avec Denis Thuriot, Maire Renaissance de Nevers et président du conseil de surveillance de l'hôpital de Nevers

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Transcription
00:00Vous écoutez Sud Radio, il est précisément 7h14, le manque de médecins ou du moins la difficulté à se faire soigner c'est quelque chose qui touche l'ensemble du territoire, à la ville comme à la campagne, dans les métropoles ou ailleurs.
00:13Mais on parle d'une opération très innovante qui a été fondée il y a deux ans, ça s'appelle Flying Doctors, en français les docteurs volants, on en parle avec Denis Thuriot, bonjour !
00:22Bonjour à vous !
00:23Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le maire renaissance de la très belle ville de Nevers, président par ailleurs du conseil de surveillance de l'hôpital de Nevers.
00:33Flying Doctors, si vous deviez me résumer en une phrase ce qu'est cette opération, vous le feriez comment ?
00:40Écoutez, on constate que l'hôpital de Nevers est le plus éloigné en tant qu'hôpital référent d'un CHU en France, que le temps de trajet est très long entre Nevers et Dijon.
00:50Et comme il y avait un aéroport, on a raccourci le temps, les médecins nous disaient on veut bien venir mais c'est trop long.
00:54Et bien écoutez, comme ça on a exaucé leur vœu, ils viennent en 35-40 minutes.
00:58Et comment ils font pour venir en 35-40 minutes alors ?
01:02Donc on a affrété des avions, au départ un avion de 8-9 places, on est sur 2 de 4 places.
01:08Et tous les jeudis il y a une rotation qui leur permet de venir vers 8-9h à Nevers en avion et repartir.
01:16Ils sont vers 19h chez eux le soir, c'était la condition pour leur venue régulière.
01:20Vous avez mis en place en fin de compte un pont aérien pour les médecins, pour que les médecins viennent soigner à Nevers.
01:26Exactement, jamais personne n'a fait d'effort pour approcher Nevers de sa capitale régionale Dijon,
01:31que ce soit par train ou en voiture.
01:33Donc c'est un vrai handicap pour nous, y compris pour les internes, ce que je suis en train de pallier aussi.
01:39Et ce que vous êtes en train de pallier comment d'ailleurs ?
01:41On va élargir les flying doctors, ça veut dire des flying doctors y compris privés,
01:46parce que pour l'instant c'est l'hôpital qui finance, donc on ne peut pas emmener de médecins privés alors qu'on en a besoin aussi.
01:51Et puis les internes, on va leur proposer de venir en avion lundi et de repartir le vendredi.
01:54Sinon ils choisissent d'autres villes, et puis on ramènera les médecins du jeudi qui continuera aussi,
01:59et qui restent parfois deux jours le vendredi, qui ne peuvent pas repartir en avion,
02:02et puis ouvrir les lignes au monde de l'entreprise, au monde du tourisme, etc.
02:05C'est pour ça un aéroport aussi.
02:07Mais exactement, au moins ça lui permet de servir.
02:09Ça me mène quand même plusieurs questions de Niturio, et c'est quand même très bien qu'on puisse vous les poser.
02:15D'abord, comment on explique que les médecins et les internes ne veuillent pas s'installer pour travailler dans l'hôpital de Nevers ?
02:24C'est la chute à Dijon et le centre hospitalier de Nevers.
02:27Ils peuvent venir faire le trajet en voiture pendant l'hiver, ou en train qui est inconfortable
02:33et qui met presque deux heures et demie pour faire 180 kilomètres.
02:36Ce n'est pas la distance, c'est le temps pour venir,
02:39le risque aussi pris par cette famille de St-Olivier qui a parfois eu des accidents sur le verre de l'art.
02:43Aujourd'hui, le monde a changé, les conditions ne sont plus les mêmes,
02:47et les médecins veulent aussi profiter de leurs enfants, de leurs conjoints, etc.
02:51Quand vous entendez que c'est véritablement le temps de trajet, l'objectif c'est de le réduire.
02:56Vous vous adaptez, effectivement.
02:58L'autre chose que ça nous évoque, c'est qu'il est dommage qu'une ville comme Nevers, qui est quand même une ville importante,
03:04ne puisse pas être reliée à sa capitale régionale aussi par voie terrestre.
03:08Je suis bien d'accord et je me bats pour ça, y compris améliorer.
03:11On peut faire des trains autour de deux heures, ça a été mis quelques mois, et puis la SNCF ne les a pas mis aux bons horaires.
03:17Effectivement, il n'y avait pas grand monde dedans parce que c'était mal vu, et on fait tout pour que ça ne marche pas.
03:21Quand on ne veut pas tirer des puces, on nous a oubliés.
03:23Je me suis rappelé, au bon souvenir, de ceux qui oublient l'aménagement de notre territoire et de la Nièvre.
03:28Ça vaut aussi pour la route, d'ailleurs.
03:30Ça vaut pour la route. C'est une corvée, c'est trois heures porte-à-porte pour faire 180 km.
03:35Dans un paysage magnifique, je vous l'accorde, mais malgré tout, on n'a pas le temps quand on vient travailler.
03:39Vous avez raison, et on a aussi des bons médecins.
03:42On n'a pas de médecin du tout, mais on a besoin d'être renforcé, et le CHE le souhaite de plus en plus.
03:46Il a bien conscience de nos difficultés.
03:48Quels sont, du coup, les prochains objectifs de Flying Doctors ?
03:51Est-ce que vous appelez vos collègues, qui sont dans la même situation, à imiter votre expérience ?
03:57Je ne sais pas, ça peut s'imiter partout, parce que c'est vrai que ça se fait en Australie, ça se fait...
04:02Sur des distances plus longues.
04:04Au Canada aussi, mais il y avait l'aéroport.
04:07L'aéroport, c'était compliqué, je n'allais pas en créer un non plus.
04:10On avait les outils, puis on se regardait à la jumelle, et puis on n'avait pas grand-monde qui venait à nos vers.
04:14Encore une fois, à cause de cette distance, pas parce que ce n'est pas une B8, mais parce que c'est une B8.
04:18Et donc, il nous fallait renforcer les équipes de médecins, faire venir parfois des spécialistes,
04:22et éviter aussi de lourds trajets pour les hivernés qui ont besoin d'être vus par un spécialiste à Dijon,
04:28dans des conditions inconfortables, et souvent des malades fatigués.
04:31Donc, on améliore le parcours du son, le raccourcit aussi, ils viennent parfois opérer.
04:36Donc, c'est démultiplier les vols, donc faire plusieurs par semaine, s'adapter.
04:40Je vous ai dit les lundis, pourquoi ne pas faire venir des urgentistes de nuit qu'on a du mal à trouver,
04:44quand il y en a à Dijon. Par exemple, la nuit, on les ramène le lendemain,
04:47et avec deux avions de quatre places, on agrandira s'il le faut la flotte,
04:50et ça permet beaucoup plus de souplesse.
04:52On devrait avoir à peu près 50 internes, aujourd'hui on en a 8,
04:55parce que les jeunes aiment bien nos airs, mais ils ne veulent pas se coltiner.
04:58La durée pour venir, et je les comprends, puisque moi, tant qu'il y a du régional, je la fais dans l'autre sens.
05:02Effectivement, vous la faites dans l'autre sens. Après, si on peut passer un conseil à tous les jeunes médecins,
05:08c'est beau aussi, et on peut très bien vivre dans une ville comme Nevers, par exemple.
05:13Et ça, c'est quand même important de le rappeler, pour avoir grandi dans une autre zone,
05:17où il y a de moins en moins de médecins, c'est souvent difficile d'entendre ça.
05:21Mais quoi qu'il en soit, bravo, Denis Thuriot.
05:23Merci, vous avez raison, il faut mailler la France.
05:26Oui, quand même, et puis franchement, si des gens arrivent à vivre dans des territoires comme ceux-ci,
05:30que ce soit la campagne ou des belles villes comme Nevers,
05:32c'est quand même aussi que la vie n'est pas si indigne que ça,
05:35contrairement à ce qu'on peut parfois entendre des gens qui ne veulent pas s'y installer.
05:39Merci beaucoup, Denis Thuriot, maire renaissance de la ville de Nevers.
05:43L'homme qui a relié sa ville à un pont aérien pour faire soigner ses administrés, tout simplement.
05:47Président du conseil de surveillance de l'hôpital de Nevers.

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