Punchline Week-End (Émission du 03/12/2023)

  • l’année dernière
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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Transcript
00:00:00 Nous allons revenir largement dans cette émission sur l'attaque terroriste qui a eu lieu hier à Paris.
00:00:04 Très heureux de vous retrouver sur CNews.
00:00:06 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:00:08 On va décrypter toute cette actualité avec nos invités à analyser.
00:00:12 Je vais vous les présenter dans un instant.
00:00:14 Je vous le disais, émission essentiellement consacrée à l'attaque d'hier, à la menace terroriste,
00:00:19 également en France, dans le contexte de la situation au Proche-Orient.
00:00:23 Au sommaire de cette émission, le témoignage exclusif pour démarrer d'une infirmière de 22 ans.
00:00:29 Elle a été témoin de l'attaque terroriste hier à Paris.
00:00:32 Elle est venue en aide aux touristes allemands morts sous la lame d'un homme radicalisé.
00:00:36 Elle s'est confiée à CNews son témoignage à découvrir au début de cette émission.
00:00:42 Et puis, alors que l'enquête se poursuit, les premiers éléments,
00:00:44 trois personnes de l'entourage du terroriste actuellement en garde à vue,
00:00:48 le suspect connu de la justice et des services de renseignement pour radicalisation.
00:00:52 Il avait fait quatre ans de prison en 2016. Il était aussi suivi pour des troubles psychiatriques.
00:00:57 On y reviendra à 17h30 avec le docteur Patrick Courdet, psychiatre et criminologue, dans un instant.
00:01:04 Et puis, nous nous intéresserons donc à la menace terroriste en France aujourd'hui.
00:01:08 Alors que le territoire est placé en niveau urgence attentat,
00:01:12 une réunion sécuritaire se tient actuellement à Matignon autour d'Elisabeth Borne,
00:01:16 à la demande d'Emmanuel Macron.
00:01:18 Emmanuel Macron, souvenez-vous, qui avait appelé à la vigilance des Français.
00:01:22 Alors où en étant ? Les services de renseignement sont-ils débordés ?
00:01:26 On s'interrogera dans Punchline Weekend.
00:01:29 Et pour cela, pour vous accompagner jusqu'à 19h autour de ce plateau, Kevin Bossuet.
00:01:35 Bonjour mon cher Kevin, professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:01:38 À vos côtés, Emmanuel Dupuis. Bonsoir Emmanuel.
00:01:41 Président de l'IPSE, Philippe Guibert est également avec nous.
00:01:44 Bonjour mon cher Philippe, ancien directeur du service d'information du gouvernement
00:01:48 et l'ancien chef du RED, Jean-Michel Fauverghe, est également avec nous.
00:01:52 Bonjour Jean-Michel. On va revenir donc dans un instant sur cette attaque terroriste.
00:01:56 Avec ce témoignage exclusif d'un témoin de la scène qui est venu porter secours à la victime.
00:02:02 Mais avant, un point sur les toutes dernières informations.
00:02:05 Et c'est avec vous, Maureen Vidal. Bonjour Maureen.
00:02:08 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:02:10 Israël a mené de nouvelles frappes sur la bande de Gaza.
00:02:13 Après sept jours de trêve, la guerre a repris depuis vendredi
00:02:16 entre Tsal et le mouvement islamiste du Hamas.
00:02:18 Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 15 523 morts.
00:02:23 De côté palestinien, l'ONU évoque une catastrophe humanitaire monumentale à Gaza.
00:02:28 La Cour pénale internationale va intensifier ses enquêtes sur d'éventuels crimes de guerre
00:02:33 dans le conflit entre Israël et le Hamas.
00:02:35 Le procureur en chef de la CPI a dit avoir pu voir la cruauté calculée dans les sites attaqués par le Hamas.
00:02:41 Il a également souligné que la façon dont Israël répond à ses attaques
00:02:44 doit respecter les règles claires qui régissent les conflits armés.
00:02:48 Enfin, un chauffeur de VTC placé en garde à vue dans l'enquête pour homicide volontaire
00:02:53 après le meurtre d'un supporter du FC Nantes, tué hier peu avant le match face à l'OGC Nice.
00:02:58 L'homme est âgé de 35 ans et s'est rendu au commissariat de Nantes la nuit dernière.
00:03:02 La victime, elle, est âgée de 31 ans.
00:03:04 Les toutes premières investigations médico-légales montrent que la victime présente une blessure dans le dos
00:03:09 pouvant correspondre à une arme blanche, a précisé le procureur de Nantes.
00:03:12 Merci beaucoup Maureen Vidal, que nous retrouverons à 17h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:03:18 Florian Tardif du Service politique CNews nous a rejoint.
00:03:21 Bonjour mon cher Florian, nous allons revenir bien évidemment dans cette émission sur cette attaque.
00:03:26 Une réunion d'urgence à Matignon avec Elisabeth Borne qui doit avoir lieu cet après-midi.
00:03:31 Quelques informations peut-être pour démarrer ?
00:03:33 Oui, qui aura lieu à 18h30 précisément.
00:03:35 Demande faite par le président de la République à sa première ministre, donc Elisabeth Borne,
00:03:39 de réunir les principaux ministres concernés par ce dossier, cette attaque qui a frappé Paris une nouvelle fois.
00:03:47 Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti, Aurélien Rousseau,
00:03:49 mais également le porte-parole du gouvernement Olivier Véran,
00:03:52 ce qui laisse présager potentiellement à une prise de parole officielle de ce dernier à l'issue de la rencontre,
00:04:00 puisqu'il n'était pas annoncé cet après-midi.
00:04:03 On a appris il y a quelques minutes qu'il ferait partie des membres qui seraient autour de la table.
00:04:11 Et en sa qualité de porte-parole du gouvernement,
00:04:13 on peut s'attendre effectivement à ce qu'il résume peut-être ce qui s'est dit durant cette réunion.
00:04:16 Et vous suivez tout cela de très près bien évidemment pour nous.
00:04:19 La France, une nouvelle fois touchée par un attentat terroriste,
00:04:22 un touriste de 23 ans de nationalité allemande et philippine, était venu découvrir la ville lumière.
00:04:27 Il est mort sous la lame d'un terroriste islamiste sur notre territoire.
00:04:31 Nous allons largement y revenir.
00:04:33 Mais pour démoirer, ce témoignage exclusif, celui de cette jeune femme qui est intervenue pour porter secours à la victime décédée.
00:04:40 Elle était juste derrière le couple dont le mari a été assassiné.
00:04:43 Elle a tenté un massage cardiaque.
00:04:46 Elle a vu l'assaillant et elle a accepté de se confier de manière anonyme à Mathilde Ibanez.
00:04:51 Regardez.
00:04:53 Du coup, j'étais avec une amie, Maëlys, qui était de passage sur Paris.
00:04:56 On avait passé l'après-midi ensemble et on s'apprêtait à rentrer chez nous.
00:05:02 Donc, on venait de Passy à pied jusqu'à Bir Hakeim et on était sur le trottoir de gauche.
00:05:11 Et en fait, une fois qu'on est arrivé pas loin de Bir Hakeim, au niveau de la statue, où il y a des gens qui se prennent en photo,
00:05:19 on a entendu des cris. On a vu l'agresseur.
00:05:27 Moi, j'ai vu qu'il avait quelque chose dans les mains.
00:05:30 Sur le coup, j'ai dit que c'était un couteau. Je suis presque sûre.
00:05:33 Et j'ai vu vraiment de l'agitation.
00:05:38 Donc, j'ai dit à Maëlys, on est parti en courant à l'autre bout du pont.
00:05:43 Donc, on est retourné vers Passy.
00:05:46 Et en fait, on a vu que l'agresseur revenait en notre direction après avoir poignardé la victime.
00:05:58 - Kevin Boswais, cette jeune femme, jeune femme de 22 ans, infirmière,
00:06:02 donc, qui se promène un samedi dans l'un des quartiers réputés autrefois calmes, touristiques de la capitale
00:06:07 et qui se voit obligée de faire un massage cardiaque après une attaque terroriste.
00:06:12 On l'entendait. On peut, c'est vrai, saluer son courage.
00:06:15 Elle était à 20 mètres de ce terroriste. Elle aurait pu elle-même être victime de cet attentat.
00:06:21 - Mais bien sûr, on ne peut que saluer son courage. Mais est-ce que cette situation est normale ?
00:06:27 Absolument pas. Ça fait des années qu'on sait qu'on a une menace terroriste sur notre sol.
00:06:34 Moi, en tant que professeur, je l'ai vécu avec Samuel Paty.
00:06:37 Je l'ai vécu avec Dominique Bernard. À chaque fois, ce sont les mêmes tweets.
00:06:41 À chaque fois, ce sont les mêmes trémolos dans la voix. On s'émeut.
00:06:45 J'ai encore vu le tweet de Mme Borne, qui ne parle même pas d'islamisme, qui parle juste de terrorisme.
00:06:51 Mais Mme Borne, vous êtes au pouvoir. Agissez. On décryptera le profil du terrorisme.
00:06:59 Mais il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire. On a l'impression, finalement, de ne plus être protégée par l'État.
00:07:05 D'ailleurs, quand M. Darmanin nous dit de faire attention nous-mêmes, c'est-à-dire qu'il nous demande de nous protéger nous-mêmes,
00:07:12 tellement l'État est incapable de le faire. Et un mot quand même, parce que là, c'est un touriste étranger.
00:07:18 Quand les étrangers viennent sur notre sol, on n'est même pas capable, finalement, de les protéger.
00:07:24 Donc on sait qu'autour de la tour Eiffel, on risque en effet les vols, on risque les agressions.
00:07:30 Maintenant, on sait qu'on peut se faire tuer alors qu'on n'a strictement rien fait.
00:07:34 Nous sommes en guerre, il faut en prendre conscience.
00:07:37 Justement, on va réécouter une autre partie du témoignage de cette infirmière, infirmière de 22 ans,
00:07:44 qui a donc fait le massage cardiaque à la victime.
00:07:47 Et elle s'est confiée également sur son état d'esprit ce matin au lendemain de cet attentat terroriste. Écoutez-la.
00:07:54 En fait, on s'est vraiment dit "mais c'est horrible, ça aurait pu être nous, ça aurait pu être notre famille, ça aurait pu être nos amis".
00:08:00 Et surtout, quand on a appris ce matin que ça avait un lien direct, un acte d'attentat, tout simplement,
00:08:10 on s'est tout de suite dit "mais en fait, c'est la même chose qu'avec Thomas il y a quelques semaines".
00:08:16 C'est encore un acte d'insécurité en plus.
00:08:21 Et on s'est dit que ce soit dans un petit village de campagne, ou en plein Paris, dans un lieu très touristique,
00:08:28 avec des policiers partout, qui passent tout le temps d'ailleurs dans ce coin-là,
00:08:33 en fait on n'est plus en sécurité.
00:08:37 Et ça a vraiment quelque chose de révoltant.
00:08:41 On s'est dit "mais il faut vraiment faire quelque chose".
00:08:44 J'en ai reparlé ce matin avec une amie, elle me disait que pour elle,
00:08:47 ses collègues au travail lui disaient que c'était considéré comme des faits divers maintenant.
00:08:51 Et j'étais choquée quand j'ai entendu ça.
00:08:53 Je me suis dit "mais on ne peut pas considérer ça comme un fait divers".
00:08:55 En fait, on ne peut pas s'habituer à ça.
00:08:58 C'est trop horrible pour que ça rentre dans un quotidien,
00:09:01 et qu'on regarde les nouvelles à chaque fois "ah, encore quelqu'un qui a été poignardé".
00:09:05 On entend Jean-Michel Fauvergue, l'état d'esprit de cette jeune femme de 22 ans.
00:09:10 Elle le dit bien, que ce soit à la campagne avec Thomas,
00:09:12 elle rappelle ce terrible meurtre de Thomas,
00:09:15 ou que ce soit à Paris, dans un quartier touristique.
00:09:18 Aujourd'hui, nous ne sommes plus en sécurité nulle part.
00:09:22 C'est vrai qu'il y avait quelques années, il y avait des quartiers où on se sent en sécurité,
00:09:27 où on passe plutôt dans tel quartier que dans celui-ci.
00:09:30 Là, c'est un peu dangereux.
00:09:31 Aujourd'hui, on a le sentiment que c'est partout, sur tout le territoire français,
00:09:34 que l'on peut être victime d'une attaque.
00:09:36 Il y a quand même des territoires sur notre territoire national où on se retrouve en sécurité.
00:09:44 Mais c'est vrai qu'entre les attentats terroristes,
00:09:47 c'est vrai qu'entre les faits divers suivis de morts et suivis de blessures,
00:09:53 il y a beaucoup de faits qui s'accumulent les uns les autres.
00:09:57 Je ferai quand même une grosse différence entre les attentats terroristes
00:10:01 et la criminalité la plus violente soit-elle, en particulier, on a cité le cas du jeune Thomas.
00:10:08 Je pense que dans la criminalité de ce type-là, la criminalité de voie publique,
00:10:12 on a des progrès énormes à faire,
00:10:14 et en particulier à travailler sur la répression, sur la réponse pénale
00:10:19 et sur un certain nombre de choses pour que, effectivement,
00:10:22 faire descendre ce chiffre de criminalité, ce chiffre d'agression par arme d'une manière générale.
00:10:28 Et ça, je pense que c'est possible si, à condition, évidemment, qu'il y ait une riposte pénale,
00:10:34 à condition qu'il y ait véritablement une réponse, une riposte organisée,
00:10:38 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui d'une manière générale.
00:10:41 Sur le terrorisme, il y a des normes qui ont été faites.
00:10:46 Alors, je sais que c'est difficile de dire ça aujourd'hui, après cet attentat-là,
00:10:51 mais il y a un nombre important d'attentats qui sont des jouets.
00:10:56 La justice, de ce point de vue-là, sur le terrorisme, ne fait pas de cadeau.
00:11:03 Et il faut lui rendre cet hommage-là.
00:11:05 Mais ce qu'il faut savoir, c'est que, d'une manière générale,
00:11:10 sur quelqu'un qui passe à l'acte de cette manière-là ou d'une autre manière,
00:11:14 et qui n'est pas dans les radars, alors lui, ensuite, on parlera de son suivi...
00:11:18 – Voilà, je vous propose, Jean-Michel Fouvergue...
00:11:21 – Ce que je veux dire, c'est qu'on a toujours des trous dans la raquette, malheureusement,
00:11:24 et ça, il faut s'organiser pour qu'il y en ait moins possible.
00:11:28 – Voilà, cette menace, on va y revenir largement tout à l'heure,
00:11:31 comme les réactions politiques qui se sont succédées ces dernières heures.
00:11:35 Le profil de la saillante, vous le disiez, qui interpelle.
00:11:38 Mais je vous propose de revenir sur ce témoignage exclusif de cette jeune femme.
00:11:43 On va la réécouter une nouvelle fois.
00:11:45 Elle décrit l'atmosphère qui régnait hier soir dans ce quartier du 15e arrondissement,
00:11:50 non loin de la tour Eiffel. Écoutez-la.
00:11:52 – Il y avait plusieurs touristes, donc il y en avait plusieurs qui parlaient dans différentes langues.
00:11:57 La femme, elle était complètement perdue, elle s'accrochait un peu à tout le monde, elle pleurait.
00:12:03 Et puis l'autre, je ne sais pas qui était cette personne, mais qui était avec elle,
00:12:07 qui était aux côtés de la victime par terre.
00:12:11 Et donc c'était la soignante à la tête du monsieur qui tenait et qui compressait la plaie.
00:12:19 Et puis il y avait d'autres gens autour, forcément, qui s'étaient amassés.
00:12:23 Il me semble qu'il y avait deux policiers.
00:12:27 Il y en a un qui a recueilli les informations qu'on lui a données,
00:12:31 mais il avait déjà eu ces informations.
00:12:35 Je lui ai juste dit que j'étais infirmière et que je pouvais aider.
00:12:37 Il m'a dit "Allez-y".
00:12:39 Et l'autre, il y avait la policière qui tenait le combiné en lien avec les pompiers.
00:12:47 J'avais vraiment l'impression qu'il y avait un gros stress dans l'air, forcément,
00:12:52 parce qu'ils ont attendu de savoir si le monsieur avait un pouls ou pas.
00:12:54 Et quand j'ai commencé le massage cardiaque, la femme derrière,
00:12:58 je ne l'ai pas vraiment regardée, mais c'est Mélise qui était derrière moi,
00:13:02 elle m'a dit qu'elle a perdu complètement ses moyens à ce moment-là,
00:13:05 peut-être en réalisant un peu plus ce qui venait de se passer.
00:13:07 Philippe Guibert, effectivement, témoignage intéressant de comprendre cette atmosphère,
00:13:13 cette atmosphère de terrorisme finalement, puisque c'est de cela dont on parle.
00:13:18 Cette jeune femme courageuse infirmière a pu tenter d'apporter en tout cas les premiers soins.
00:13:25 Mais cela dit quelque chose, c'est le cœur de Paris aussi qui a été touché
00:13:30 à quelques mètres de la Tour Eiffel.
00:13:32 Oui, bien sûr, c'est l'intrusion du terrorisme le plus affreux,
00:13:38 s'il se tentait qu'il y en ait qui ne soit pas affreux,
00:13:41 dans la vie quotidienne d'un quartier touristique,
00:13:45 tout près de la Tour Eiffel.
00:13:48 C'est une intrusion qui en tant que telle est terrorisante et profondément choquante.
00:13:56 Ensuite, on est bien d'accord que depuis pratiquement six mois,
00:14:01 depuis les émeutes, depuis un certain nombre de faits divers, particulièrement violents et répétés,
00:14:08 d'agressions, de morts au couteau, de montées de l'antisémitisme,
00:14:14 d'attentats entre celui du nord de la France et celui d'hier soir,
00:14:20 ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop d'événements meurtriers,
00:14:25 d'événements violents dans notre pays.
00:14:29 Une fois qu'on a dit ça et qu'il explique la réaction,
00:14:33 je pense de l'opinion publique parfaitement légitime et compréhensible,
00:14:36 et puis celle de chacun d'entre nous,
00:14:39 il est bien évident que le traitement des affaires de terrorisme ou des affaires de criminalité
00:14:45 ou des affaires de délinquance n'est évidemment pas la même du point de vue strictement policier.
00:14:50 Et donc, ce qui est intéressant dans cette affaire, mais on en parlera plus loin,
00:14:55 c'est que ce terroriste a été condamné, qu'il a été suivi,
00:15:01 et que finalement le système n'a pas réussi à avoir suffisamment d'éléments
00:15:07 pour l'empêcher de récidiver, puisqu'il est passé entre les mailles
00:15:11 du suivi psychologique et de la déradicalisation.
00:15:15 Et donc, évidemment, c'est un échec. C'est donc un échec.
00:15:18 Il faut acter que c'est un échec.
00:15:22 Et donc, ça veut dire qu'il faut, malgré tous les progrès qu'on a faits,
00:15:25 Jean-Michel a raison de le dire, depuis dix ans,
00:15:28 depuis la vague de terrorisme des années 2015-2016,
00:15:32 eh bien, on connaît encore des échecs. C'est incontestable.
00:15:36 C'est dramatique. C'est tragique. Il faut qu'on y travaille collectivement.
00:15:40 Je trouve que ce n'est pas un sujet sur lequel on doit beaucoup polémiquer.
00:15:45 On doit simplement se dire qu'on a une population qui est minoritaire,
00:15:51 voire marginale, mais qui est capable de passer à l'acte.
00:15:55 Et donc, quels sont les modèles dans ce domaine ?
00:15:58 Est-ce qu'il y a des pays qui ont mieux réussi que nous ?
00:16:00 Je me pose la question sérieusement. Je ne suis pas sûr qu'on ait des modèles.
00:16:04 Et donc, il faut qu'on y travaille dans une certaine concentration
00:16:10 et sans polémiques politiciennes excessives.
00:16:13 – Je vous propose que nous revenions sur les faits,
00:16:15 mais peut-être avant Emmanuel Dupuis.
00:16:17 Ce que nous expliquait Philippe Guibert, c'est que cette idéologie islamiste,
00:16:23 finalement, aujourd'hui, elle s'infiltre, elle infuse encore dans la société française.
00:16:28 Et face à cela, toute la difficulté, c'est de lutter.
00:16:31 Et on voit que les frontières, finalement, n'arrêtent pas cette idéologie.
00:16:34 – Bien sûr. Évidemment, au-delà de la sidération que l'on partage tous,
00:16:39 il faut quand même évoquer le fait que c'est un phénomène mondial,
00:16:42 que la France n'est pas le seul pays qui est malheureusement touché
00:16:45 par cet hydre terroriste et que, paradoxalement, c'est peut-être en Europe
00:16:49 que l'on trouve le moins d'actes terroristes par rapport à d'autres continents.
00:16:53 Mais cela n'explique pas la situation que nous vivons aujourd'hui.
00:16:58 Il faut quand même avoir à l'esprit que s'il n'y avait pas eu la vigilance,
00:17:02 j'utilise le mot puisque le président de la République a appelé à ce que nous soyons
00:17:05 dans une société de vigilance, il y aurait sans doute eu plus de morts.
00:17:08 Et que l'appel 17 fait par le chauffeur de taxi et l'intervention de l'infirmière
00:17:13 a sans doute évité qu'il y ait deux à trois autres victimes.
00:17:17 Et ça, c'est important parce qu'on ne peut pas éradiquer le terrorisme
00:17:20 seulement avec nos forces de sécurité.
00:17:22 C'est un acte collectif, c'est une action qui doit se mener en profondeur.
00:17:26 On a évoqué le fait qu'on a un certain nombre de personnes
00:17:29 qui peuvent passer à l'acte, précisément 5218 fichiers pour signalement,
00:17:36 pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
00:17:40 Bien évidemment, c'est beaucoup, mais c'est évidemment beaucoup moins
00:17:45 qu'un certain nombre d'autres actions, notamment qui par le passé ont été
00:17:51 évidemment pires, puisque je rappelle que ce chiffre a été réduit.
00:17:55 On en avait 3000 de plus, il y a déjà un certain nombre de moins.
00:17:59 Je ne mineure pas la responsabilité des uns et des autres,
00:18:02 mais je dis juste qu'il faut aussi avoir conscience
00:18:05 que nos services de sécurité travaillent bien.
00:18:07 On l'a évoqué, 74 attentats ont été déjoués depuis 2012.
00:18:11 Alors c'est évidemment voir le verre à moitié plein,
00:18:16 ou évidemment ne pas oublier que la situation est catastrophique,
00:18:20 elle est dramatique, ce sont des responsabilités politiques.
00:18:22 Mais j'insiste sur le fait qu'on ne peut pas seulement considérer
00:18:26 que les forces de sécurité peuvent éradiquer le terrorisme,
00:18:28 c'est aussi dans cette société de vigilance dans laquelle on s'inscrit.
00:18:32 Mais est-ce que c'est finalement aux Français d'observer,
00:18:37 d'être attentifs comme le peuvent l'être les policiers ?
00:18:39 Je vous poserai la question tout à l'heure, on pourra débattre,
00:18:42 mais avant, nous allons nous revenir sur les faits avec Christophe Plantis,
00:18:48 secrétaire général CFTC Police, qui est en liaison avec nous,
00:18:51 Christophe Plantis, merci d'avoir accepté notre invitation
00:18:55 pour nous donner peut-être de nouvelles informations.
00:18:58 Le touriste de 23 ans de nationalité allemande et philippine
00:19:01 est venu à Paris, il est mort sous la lame d'un terroriste hier.
00:19:06 Le terroriste est actuellement en garde à vue dans les locaux de la DGSI,
00:19:10 trois autres personnes de son entourage également en garde à vue à cette heure.
00:19:18 Bonsoir, merci de donner la parole à CFTC Impact Police.
00:19:24 Effectivement, déjà, je salue tous les communicants sur votre plateau
00:19:29 et les informations que vous communiquez pour informer les gens
00:19:34 sur une situation qui est effectivement alarmante.
00:19:38 Mais comme le disait un excellent policier, monsieur Fauverg, tout à l'heure,
00:19:44 les policiers ont réalisé un acte héroïque, les policiers sur le terrain ont fait le boulot.
00:19:51 Là, maintenant, il y a une enquête en cours.
00:19:53 Alors, pour ce qui est des détails, je pense que c'est le ministre,
00:19:57 dès ce soir, qui vous en dira plus, ainsi que le préfet de police.
00:20:00 Moi, je peux juste vous dire que sur le terrain, le boulot a été fait.
00:20:05 On constate qu'il faut une présence policière massive, surtout sur Paris,
00:20:10 à l'approche des Jeux Olympiques.
00:20:12 Voilà, des policiers sur le terrain soutenus par la population,
00:20:16 soutenus comme là avec un appel 17 qui a été nécessaire
00:20:22 pour éviter un véritable périple meurtrier.
00:20:26 Après, c'est la faute à pas de chance.
00:20:28 On peut en débattre longuement.
00:20:30 On en est là.
00:20:31 La faute à pas de chance, peut-être pas forcément, mais on va y revenir.
00:20:34 Est-ce que vous avez des informations, vous, de votre côté,
00:20:37 concernant la garde à vue qui est en cours dans les locaux de la DGSI ?
00:20:44 Écoutez, là, je ne vous communiquerai rien quant à cette enquête.
00:20:47 Je veux juste vous dire que l'intérêt de la neutralisation par les collègues
00:20:53 avec le TASER, c'est qu'il va probablement pouvoir communiquer
00:20:58 et nous donner des informations par lui-même, on l'espère,
00:21:02 et on espère qu'il sera accessible à la sanction pénale.
00:21:05 On espère beaucoup de choses, mais on n'en est qu'au début de l'enquête.
00:21:08 Après, comme je vous disais tout à l'heure, c'est le ministre
00:21:11 et le préfet de police qui, sans doute, nous en diront plus
00:21:14 dans la mesure de ce qu'ils sauront, puisque l'enquête est amenée
00:21:18 à durer quelques jours.
00:21:20 S'il est accessible à la sanction, on en saura plus ce soir.
00:21:24 Merci à vous.
00:21:25 Courage aux enquêteurs.
00:21:26 Je dirais juste, courage aux enquêteurs.
00:21:28 Ils sont là aussi.
00:21:29 On les oublie souvent et ils sont là.
00:21:31 Il y a des enquêteurs et des fois, ils agissent dans l'ombre.
00:21:34 Là, en ce moment, on les met légèrement en lumière.
00:21:37 On a besoin de ces enquêteurs.
00:21:40 Et la police, c'est des policiers de terrain,
00:21:42 et ce sont également les enquêteurs.
00:21:44 Merci effectivement des enquêteurs qui travaillent d'arrache-pied
00:21:47 depuis hier pour essayer de déterminer la vérité.
00:21:50 Puisqu'il y a énormément d'interrogations, merci à vous,
00:21:53 Christophe Plantis, secrétaire général CFTC Police,
00:21:56 Jean-Michel Fauvergue, Christophe Plantis,
00:21:58 qui évoquait l'intervention des policiers.
00:22:00 On la voit à l'image des policiers qui ont utilisé le taser,
00:22:03 le pistolet à impulsion électrique.
00:22:05 Le taser, c'est une marque.
00:22:07 Et du coup, effectivement, puisque dans ce cas de figure,
00:22:12 l'emploi d'une arme létale aurait été justifié.
00:22:15 Oui, bien évidemment qu'il aurait été justifié,
00:22:19 puisque l'individu était armé d'une arme,
00:22:22 d'un marteau et d'un couteau.
00:22:25 Et la proportionnalité de la légitime défense
00:22:28 fait qu'on peut faire usage d'une arme à feu
00:22:31 si on est menacé par un couteau, bien évidemment.
00:22:33 Mais moi, je voudrais souligner l'action,
00:22:36 évidemment, comme d'habitude, courageuse des policiers,
00:22:39 et Christophe Plantis l'a dit,
00:22:41 mais aussi l'action très technique.
00:22:43 Utiliser les pistolets à impulsion électrique,
00:22:47 ça a permis de garder en vie l'assaillant.
00:22:54 Alors, j'entends bien des remarques
00:22:59 qui m'ont été faites dans un milieu privé
00:23:02 en disant "est-ce que c'était utile?".
00:23:04 C'est le rôle des policiers que de mettre à disposition
00:23:07 ces individus-là devant la justice
00:23:09 et devant les institutions médicales,
00:23:12 mais c'est leur rôle à eux.
00:23:14 Et ça permet aussi de récupérer de l'information.
00:23:17 Mais ils prennent plus de risques en essayant
00:23:19 de le prendre en vie que d'utiliser l'arme létale.
00:23:22 Donc, il faut leur rendre hommage là-dessus.
00:23:24 Et sur cette technicité-là,
00:23:26 et quand on les voit se déplacer,
00:23:29 pour celui qui a travaillé un peu en police,
00:23:32 on voit qu'ils ont un déplacement sur le public intelligent,
00:23:35 l'un couvrant l'autre, etc.
00:23:37 Donc, je voudrais faire quand même cette réflexion-là.
00:23:39 Je voudrais aussi dire que les policiers sont là
00:23:43 pour protéger l'ensemble de la population.
00:23:45 Et c'est vrai qu'encore une fois,
00:23:47 aujourd'hui, on est sur un attentat terroriste,
00:23:50 et donc c'est dérisoire de dire ça
00:23:52 par rapport aux morts qu'on a eues et aux blessés qu'on a eues.
00:23:57 Mais les policiers sont là
00:24:00 et ils sont arrivés très très vite sur les lieux aussi.
00:24:03 Emmanuel Dupuis, c'est vrai que ce mode opératoire,
00:24:06 au fond, il est assez connu.
00:24:08 Malheureusement, ces dernières années,
00:24:10 c'est-à-dire un individu seul,
00:24:12 armé d'un couteau, d'un marteau,
00:24:14 il y a eu des appels, notamment, de Daesh
00:24:17 pour agir de telle sorte.
00:24:19 Un mode opératoire connu dans l'univers
00:24:21 terroriste, djihadiste notamment.
00:24:23 Il est adapté sur notre territoire.
00:24:25 Ce n'est plus une menace exogène, mais endogène.
00:24:27 Ce n'est plus une menace projetée de l'extérieur
00:24:29 et donc planifiée de l'extérieur,
00:24:31 mais des individus qui passent à l'axe.
00:24:33 C'est pour ça que la proportionnalité des policiers
00:24:35 est à soulever, est à relever d'ailleurs.
00:24:38 Premièrement, parce que ça permet aux terroristes
00:24:40 de ne pas mourir en martyr.
00:24:42 Je crois qu'il faut avoir à l'esprit
00:24:44 que dans sa vidéo, il l'appelait à cela.
00:24:46 Il disait "je veux être tué par des policiers".
00:24:48 On appelle ça "suicide by cops".
00:24:50 C'est évidemment une façon...
00:24:52 - Si vous me permettez...
00:24:54 - Petit détail de Jean-Michel Fauveur.
00:24:56 - Juste un détail.
00:24:58 Le "suicide by cops",
00:25:00 ça s'adresse à des individus qui ont des problèmes
00:25:02 psychologiques, qui ne sont pas forcément des terroristes,
00:25:04 qui ont des problèmes psychologiques
00:25:06 et qui veulent en découdre avec la police
00:25:08 parce qu'ils n'ont pas le courage de se tuer eux-mêmes
00:25:10 et qu'ils veulent être tués par la police.
00:25:12 Là, dans le cas des terroristes radicalisés,
00:25:14 en réalité, ils veulent mourir en chahide
00:25:16 pour monter au paradis d'Allah.
00:25:18 C'est leur croyance et ce n'est pas un suicide.
00:25:20 Ce n'est pas un suicide parce qu'ils ne veulent pas se suicider.
00:25:22 Ils veulent qu'on les tue en combatant.
00:25:24 - Voilà la précision de Jean-Michel Fauveur.
00:25:26 Emmanuel Dupuis, allez-y.
00:25:28 - Bienvenue, mais en tout cas dans la vidéo
00:25:30 où il évoque l'intentionnalité de cet acte,
00:25:32 il dit qu'il veut évidemment mourir en martyr.
00:25:34 Je crois que c'est très important
00:25:36 d'avoir à l'esprit qu'il a fallu seulement
00:25:38 17 minutes aux policiers pour intervenir
00:25:40 et donc, d'une certaine manière,
00:25:42 on aurait pu évidemment avoir
00:25:44 un carnage qui est encore plus important.
00:25:46 Aussi avoir à l'esprit que,
00:25:48 comme ça a été évoqué déjà depuis quelques heures,
00:25:50 le terroriste était en relation
00:25:52 avec d'autres terroristes.
00:25:54 Et donc forcément, le fait d'être interrogé
00:25:56 permettra de voir à quelle profondeur
00:25:58 le lien se fait avec l'attentat
00:26:00 de Maniaville en 2016
00:26:02 ou celui de Saint-Étienne-du-Vour-Ouvré
00:26:04 ou tout simplement...
00:26:06 - L'expression "loup solitaire" ne convient pas
00:26:08 finalement à cette heure. On ne semble pas convenir.
00:26:10 En tout cas, on parlait souvent du loup solitaire.
00:26:12 Là, ça ne semble pas être le cas.
00:26:14 - Il y a des personnes qui sont en garde à vue actuellement.
00:26:16 - On parlait de la rapidité d'exécution
00:26:18 des policiers floriandardifs.
00:26:20 Autre rapidité, celle de Gérald Darmanin,
00:26:22 qui s'est déplacé très vite
00:26:24 sur les lieux et qui était
00:26:26 en contact également avec Emmanuel Macron
00:26:28 tout de suite après l'attaque.
00:26:30 Vous étiez à côté du président à ce moment-là, d'ailleurs.
00:26:32 - Oui, j'étais au côté
00:26:34 du chef de l'État, tout simplement,
00:26:36 parce que je suivais sa visite,
00:26:38 visite qu'il a effectuée ces trois derniers jours
00:26:40 au Moyen-Orient. Il s'est rendu à Dubaï
00:26:42 puis à Doha.
00:26:44 Il est vrai qu'hier soir,
00:26:46 il a rencontré l'émir du Qatar.
00:26:48 Et juste avant de repartir
00:26:50 pour Paris,
00:26:52 il a salué les différentes autorités
00:26:54 sur place, les journalistes
00:26:56 qui étaient présents. Et c'est à ce moment-là
00:26:58 que son entourage,
00:27:00 son aide de camp,
00:27:02 plus précisément,
00:27:04 l'a convoquée en lui expliquant qu'il fallait peut-être
00:27:06 écourter le moment.
00:27:08 Il n'a pas pris l'urgence de la situation
00:27:10 dans un premier temps. Son aide de camp
00:27:12 a insisté, tout simplement parce que c'était
00:27:14 Gérald Darmanin qui tentait de joindre le chef
00:27:16 de l'État. Et ça, Emmanuel Macron l'a
00:27:18 très vite compris. Ensuite, il a pu s'entretenir
00:27:20 avec son ministre de l'Intérieur
00:27:22 et c'est à ce moment-là qu'il a pris connaissance
00:27:24 de ce qui venait de se passer
00:27:26 en plein cœur de la capitale. - Ce qui montre
00:27:28 finalement, Kevin Bossua et Philippe Guibert,
00:27:30 que la rapidité de l'exécutif
00:27:32 pour condamner cette attaque, pour parler
00:27:34 d'une attaque terroriste,
00:27:36 on ne l'a pas forcément connue.
00:27:38 Le terroriste a très rapidement été
00:27:40 identifié et tout de suite,
00:27:42 finalement, les Français ont été au courant
00:27:44 que le territoire était touché par un attentat.
00:27:46 - Oui.
00:27:48 Cette performance
00:27:50 dans l'information
00:27:52 est presque un crève-cœur
00:27:54 parce que ça veut dire que
00:27:56 évidemment, c'était une personne qui était parfaitement
00:27:58 connue des services,
00:28:00 non seulement parce que
00:28:02 fiché S, mais ayant fait de la prison,
00:28:04 étant sortie en 2020,
00:28:06 ayant été suivie par
00:28:08 un médiataire interculturel et du fait religieux
00:28:10 qui pensait,
00:28:14 je parle collectivement,
00:28:16 qu'il s'était réinséré
00:28:18 et qu'il s'était éloigné
00:28:20 de la radicalisation,
00:28:22 ce qui, à l'évidence, n'était pas le cas.
00:28:24 Donc oui, ce qui est extrêmement frappant
00:28:26 pour les citoyens que nous sommes,
00:28:28 c'est cette extrême
00:28:30 rapidité dans l'identification
00:28:32 et l'impuissance à prévenir
00:28:34 le passage à l'acte.
00:28:36 C'est ça que je trouve
00:28:38 terrible. Alors évidemment,
00:28:40 nous sommes en France, dans un État de droit,
00:28:42 dans une démocratie, où
00:28:44 on ne peut pas faire d'arrestation préventive
00:28:46 sans avoir des éléments
00:28:48 tout à fait
00:28:50 probants et on peut s'en féliciter.
00:28:52 Mais en même temps,
00:28:54 il y a ce décalage
00:28:56 entre la précision des informations
00:28:58 qu'on a sur lui et
00:29:00 notre impuissance à l'empêcher
00:29:02 de passer à l'acte.
00:29:04 Mais la séquence est quand même catastrophique
00:29:06 pour Gérald Darmanin, parce qu'il a quand même
00:29:08 passé ses derniers jours
00:29:10 à nous raconter que la menace
00:29:12 première, la menace centrale en France,
00:29:14 c'était la menace
00:29:16 d'ultra-droite. Là, je pense,
00:29:18 il s'est pris le mur de la réalité
00:29:20 en pleine face. Je veux dire, à un moment donné,
00:29:22 il y a eu ce meurtre, cet assassinat de
00:29:24 Thomas. On a eu l'impression que finalement
00:29:26 le problème, ce n'était plus l'assassinat
00:29:28 d'un gamin de 16 ans avec comme potentiel
00:29:30 mobile le racisme anti-blanc, mais c'était
00:29:32 la menace d'ultra-droite. Et là, l'islamisme
00:29:34 n'existait pas. Et surtout, même pour
00:29:36 Madame Borne, l'islamisme n'existe
00:29:38 pas toujours. Parce que quand elle condamne
00:29:40 le terrorisme sans mettre en avant l'islamisme,
00:29:42 c'en dit long sur l'idéologie
00:29:44 de ces gens. Et tout à l'heure,
00:29:46 on parlait du travail admirable des policiers.
00:29:48 En effet, nos policiers font un travail
00:29:50 formidable et il faut
00:29:52 leur rendre hommage. Le problème,
00:29:54 c'est le débouché politique. On sait
00:29:56 qu'il y a environ 50 % d'étrangers
00:29:58 qui sont suivis pour des affaires liées
00:30:00 au terrorisme. Qu'est-ce que ces étrangers
00:30:02 font encore sur notre sol ?
00:30:04 En outre, on libère
00:30:06 dans la nature des gens qui ont
00:30:08 fait leur peine, qui sortent
00:30:10 de prison alors qu'ils sont dangereux.
00:30:12 Est-ce que c'est quelque chose qui est
00:30:14 normal ? En outre, on sait que
00:30:16 ce terroriste
00:30:18 était franco-iranien,
00:30:20 qu'il a été condamné pour terrorisme.
00:30:22 Pourquoi il n'a pas été déchu
00:30:24 de sa nationalité ? C'est cela
00:30:26 qu'on attend de nos hommes politiques.
00:30:28 Ce n'est certainement pas des intervoiements...
00:30:30 Il était français. Il y a effectivement des interrogations.
00:30:32 Je trouve que votre intervention est très polémique
00:30:34 pour pas grand-chose. D'abord, si je peux me permettre...
00:30:36 Philippe Guybert,
00:30:38 je vous propose, il est 17h30
00:30:40 pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:30:42 un point sur les toutes dernières
00:30:44 actualités. Juste après,
00:30:46 vous répondez à Kevin Boussoe et
00:30:48 Jean-Michel Fouvert. Il également souhaite intervenir.
00:30:50 Mais il est 17h30.
00:30:52 Bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
00:30:54 Un point sur les toutes dernières informations.
00:30:56 Avec vous, Maureen Vidal.
00:30:58 Tsaal annonce avoir éliminé 5 terroristes
00:31:00 du Hamas et visé des puits
00:31:02 de tunnels terroristes, des centres
00:31:04 de commandement et des lieux de stockage d'armes
00:31:06 du mouvement islamiste palestinien.
00:31:08 Hier, l'armée a déclaré avoir conduit
00:31:10 plus de 400 frappes sur Gaza
00:31:12 en près de 48h.
00:31:14 Le pape François déplore la fin
00:31:16 de la trêve à Gaza. Le souverain pontife
00:31:18 a exprimé le souhait que les partis
00:31:20 impliqués puissent parvenir au plus tôt à un nouvel accord
00:31:22 d'un cessez-le-feu. En Israël et
00:31:24 Palestine, la situation est grave.
00:31:26 Le pape a adressé une pensée aux familles d'otages
00:31:28 encore enfermées dans Gaza et aux civils
00:31:30 palestiniens en manque de biens, de première nécessité.
00:31:32 Enfin, deux personnes placées
00:31:34 en garde à vue une semaine après la mort par balle
00:31:36 d'un père de famille à son domicile à Dijon.
00:31:38 Interpellés sur l'autoroute en direction
00:31:40 de la frontière espagnole, le parquet indique
00:31:42 que les suspects ont été ramenés à Dijon
00:31:44 où les gardes à vue sont susceptibles de se
00:31:46 poursuivre jusqu'à demain matin.
00:31:48 Merci Maureen. On vous retrouve
00:31:50 à 18h30 pour un nouveau
00:31:52 point sur l'actualité. Dans un instant, on va
00:31:54 s'intéresser au profil de
00:31:56 l'assaillant, du terroriste,
00:31:58 notamment un profil psychiatrique
00:32:00 qui interroge. Nous serons
00:32:02 en liaison avec un médecin dans un
00:32:04 instant. Mais avant, il y a
00:32:06 quelques minutes, si vous nous rejoignez,
00:32:08 Kevin Bossuet dénonçait l'attitude de Gérald Darmanin
00:32:10 ces derniers jours. Gérald Darmanin
00:32:12 qui pointait du doigt l'ultra-droite
00:32:14 après la mort de Thomas.
00:32:16 Et Philippe Guibert,
00:32:18 vous souhaitiez répondre
00:32:20 finalement à cette polémique, c'est vrai,
00:32:22 qui a suscité, provoqué
00:32:24 le débat. Oui, mais je trouve que c'est
00:32:26 une politique déplacée parce que franchement, faire
00:32:28 le procès à Darmanin, d'ignorer
00:32:30 l'islamisme et les dangers de l'islamisme dans notre pays
00:32:32 alors que depuis
00:32:34 l'assassinat d'un professeur à Arras,
00:32:36 il passe son temps où
00:32:38 ses collaborateurs
00:32:40 ont tweeté le nombre des
00:32:42 étrangers qui sont expulsés
00:32:44 pour divers motifs en
00:32:46 lien avec de l'indélinquance, de la criminalité
00:32:48 ou de la radicalisation, c'est lui faire
00:32:50 honnêtement un mauvais procès. Et donc
00:32:52 par ailleurs, qu'on se préoccupe
00:32:54 quand même de gens
00:32:56 qui font des salut nazi devant le Panthéon,
00:32:58 je ne lui dis pas que
00:33:00 ce n'est pas la menace majeure de la
00:33:02 société française, j'en suis d'accord,
00:33:04 mais enfin, que ça puisse émouvoir
00:33:06 un peu, ce n'est pas complètement illogique
00:33:08 ni illégitime. Donc
00:33:10 ne faisons pas de mauvais procès,
00:33:12 je pense que Darmanin dans ce gouvernement
00:33:14 n'est pas le plus naïf concernant
00:33:16 ce sujet. Donc,
00:33:18 évitons des polémiques.
00:33:20 - Cette idée d'allumer un contre-feu
00:33:22 finalement pour ne pas voir la réalité
00:33:24 en face après l'assassinat de Thomas,
00:33:26 c'est ce qui a été mis en avant, Jean-Michel Fauvert ?
00:33:28 - Je pense que
00:33:30 ça a été mis en avant par
00:33:32 certains, mais les choses ne sont pas
00:33:34 exclusives les unes des autres. Et quand
00:33:36 il y a plusieurs dangers qui se présentent sur le territoire national,
00:33:38 c'est le rôle du ministre
00:33:40 de l'Intérieur d'aborder
00:33:42 tous les dangers, quels qu'ils soient,
00:33:44 et qu'ils viennent de quelque niveau que ce soit,
00:33:46 et d'où qu'ils viennent. Ça, c'est la première chose.
00:33:48 La deuxième chose, c'est que
00:33:50 Darmanin, en particulier,
00:33:52 depuis qu'il est ministre de l'Intérieur,
00:33:54 le nombre d'expulsions d'individus
00:33:56 radicalisés a augmenté.
00:33:58 Mais évidemment, moi je suis d'accord
00:34:00 avec Kevin là-dessus, il faut
00:34:02 qu'on arrive dans des cas
00:34:04 de terrorisme en particulier
00:34:06 quand il y a une condamnation d'un étranger
00:34:08 qui, une fois qu'il a puisé sa peine,
00:34:10 il va pouvoir les expulser tous.
00:34:12 Mais c'est
00:34:14 une chose qui avait été dite par Darmanin,
00:34:16 je pense qu'il l'a dans la tête
00:34:18 et c'est un de ses buts
00:34:20 importants. Ensuite, je voudrais vous dire
00:34:22 autre chose qui, moi, me paraît importante. Aujourd'hui,
00:34:24 on a affaire à un Français, qu'on le veuille
00:34:26 ou qu'on ne le veuille pas,
00:34:28 il est Français. Que fait-on
00:34:30 quand un Français radicalisé a pu
00:34:32 urger sa peine complètement ? Eh bien, il existe
00:34:34 des choses, on peut faire des choses dans la loi
00:34:36 de la sécurité intérieure, la lutte contre le terrorisme
00:34:38 2018, qui est une des premières
00:34:40 lois qui a été votée sur le premier quinquennat.
00:34:42 On a
00:34:44 créé ce qu'on appelle des MICAS,
00:34:46 des mesures individuelles
00:34:48 de contrainte administrative et de sécurité.
00:34:50 Et puis, il faut aussi
00:34:52 une deuxième chose qui me semble importante,
00:34:54 en 2020, il y a eu un projet de loi
00:34:56 qui a été porté par Mme Yael
00:34:58 Broun-Pivé, qui maintenant est
00:35:00 présidente de l'Assemblée nationale,
00:35:02 pour
00:35:04 améliorer
00:35:06 ce suivi
00:35:08 de ces individus-là. Eh bien, ce projet
00:35:10 de loi a été intégralement démoli
00:35:12 par le Conseil constitutionnel.
00:35:14 On va avancer sur le profil
00:35:16 de l'assaillant, justement, à profil
00:35:18 qui est assaillant. - Moi, j'aimerais juste rectifier quelque chose.
00:35:20 J'aimerais juste rectifier, parce qu'apparemment
00:35:22 je me suis mal exprimé tout à l'heure. - Ah oui, sur les
00:35:24 50% ? - Oui, quand même, rectifions.
00:35:26 - Rectifions, sur les 50%. - Les gens
00:35:28 qui sont suivis pour
00:35:30 terrorisme islamiste,
00:35:32 il y en a 50% qui sont
00:35:34 étrangers. Voilà, c'est exactement
00:35:36 le bon chiffre, et je m'étais mal exprimé, donc il faut
00:35:38 rectifier cela, et merci Florian
00:35:40 de me l'avoir dit. Et sinon, sur Darmanin, rapidement.
00:35:42 Moi, j'aime beaucoup Gérald Darmanin,
00:35:44 sauf que j'ai l'impression qu'il est empêché
00:35:46 dans un... Non, mais vraiment ! J'ai de l'estime
00:35:48 pour lui, j'ai de l'estime
00:35:50 pour lui, sauf que je pense
00:35:52 qu'il est empêché dans un
00:35:54 gouvernement qui ne veut pas
00:35:56 être au front sur ces questions.
00:35:58 - Le volet politique, on va y revenir
00:36:00 largement dans un instant, mais il y a le docteur
00:36:02 qui nous attend, le docteur
00:36:04 Patrick Hourdet, psychiatre
00:36:06 criminologue, qui est avec nous, puisqu'on va
00:36:08 s'intéresser à présent au profil
00:36:10 du suspect. Beaucoup d'interrogations encore
00:36:12 à cette heure. Il est né en
00:36:14 1997, il est français,
00:36:16 de parents iraniens, voilà
00:36:18 ce que nous savons, mais il présente
00:36:20 un profil inquiétant. Tanguy
00:36:22 Hamon, et nous retrouvons ensuite
00:36:24 le psychiatre criminologue.
00:36:26 - Armand Rajadpour,
00:36:28 Myandohab, à 26 ans, il est né en
00:36:30 1997, à Neuilly-sur-Seine,
00:36:32 de parents iraniens. Il est fiché
00:36:34 S pour islamisme radical et
00:36:36 présenté comme ayant des troubles psychiatriques.
00:36:38 Il est déjà connu des services de renseignement
00:36:40 et de la justice. En 2016, il a
00:36:42 été condamné à une peine de prison pour un projet
00:36:44 d'attentat, un projet qui devait
00:36:46 viser le quartier de la Défense.
00:36:48 Il avait alors été interpellé par la DGSI
00:36:50 avant d'avoir pu passer à l'acte.
00:36:52 Il avait passé 4 ans en prison et est sorti
00:36:54 en 2020. Des liens avec
00:36:56 de précédents terroristes ont été mis en évidence
00:36:58 par le Centre d'analyse du terrorisme,
00:37:00 notamment ceux ayant tué Samuel Paty,
00:37:02 le père Hamel ou le couple de policiers
00:37:04 de Magnanville. L'enquête devra
00:37:06 permettre de confirmer ces liens.
00:37:08 Il dit avoir agi ainsi parce qu'il ne supportait pas
00:37:10 que des musulmans soient tués en Afghanistan
00:37:12 et en Palestine. Il a aussi
00:37:14 estimé que la France est complice de ce
00:37:16 que fait Israël. Il a dit avoir
00:37:18 voulu mourir en martyr.
00:37:20 Une vidéo de cet individu a été postée
00:37:22 sur les réseaux sociaux avant son attaque
00:37:24 où il a prêté allégeance au chef
00:37:26 de Daesh. Complexe
00:37:28 équation entre idéologie
00:37:30 et psychiatrie. Le ministre de la
00:37:32 santé Aurélien Rousseau a indiqué que
00:37:34 l'assaillant était soumis à un suivi psychiatrique
00:37:36 sans hospitalisation. On va en parler
00:37:38 tout de suite avec Patrick Wourdet,
00:37:40 psychiatre criminologue qui est
00:37:42 en liaison avec nous. Docteur,
00:37:44 bonsoir. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:37:46 On n'en sait plus.
00:37:48 On en sait plus sur le dossier
00:37:50 médical du terroriste.
00:37:52 À compter de
00:37:54 mars 2022, il a arrêté son
00:37:56 traitement médicamenteux. Voilà ce que
00:37:58 nous disent nos sources. En août 2022,
00:38:00 une expertise conclut à la
00:38:02 nécessité d'un suivi psychologique.
00:38:04 En septembre 2022,
00:38:06 le juge de l'application des peines a ordonné
00:38:08 une injonction de soins. Oui, mais
00:38:10 voilà, aucune dangerosité d'ordre
00:38:12 psychiatrique n'a été
00:38:14 identifiée dans le dernier rapport d'avril
00:38:16 2023.
00:38:18 Et le rapport de fin mars
00:38:20 2023 concluait
00:38:22 un archivage de la mesure à son
00:38:24 échéance, à savoir le respect de l'obligation
00:38:26 de travail dans la même entreprise
00:38:28 depuis 2020 et des soins conformes aux injections
00:38:30 médicales. Respect des rendez-vous. Voilà
00:38:32 quelques informations que je vous livre
00:38:34 docteur, pour aider
00:38:36 votre éclairage. Lorsque
00:38:38 nous parlons d'un suivi psychiatrique
00:38:40 en sortie de prison,
00:38:42 une telle mesure, elle est prise pour
00:38:44 quel type de pathologie ? Expliquez-nous.
00:38:46 L'obligation de soins,
00:38:48 c'est une décision judiciaire qui
00:38:50 oblige un patient
00:38:52 qui a présenté des troubles psychiatriques sévères
00:38:54 à être suivi
00:38:56 régulièrement, soit à l'hôpital
00:38:58 psychiatrique en consultation, soit
00:39:00 en centre médico-psychologique,
00:39:02 où il rencontre des psychiatres,
00:39:04 des psychologues, des infirmiers,
00:39:06 et au lieu dans
00:39:08 lequel on lui prescrit, à priori,
00:39:10 un traitement psychotrope
00:39:12 pour essayer de canaliser les troubles psychiatriques qu'il peut
00:39:14 éventuellement présenter. Est-ce que
00:39:16 la radicalisation, quand
00:39:18 un individu, finalement, est identifié
00:39:20 comme radicalisé, est-ce
00:39:22 que là, cela fait partie du suivi
00:39:24 psychiatrique en sortie de prison ? Est-ce que
00:39:26 c'est une condition, lorsque vous êtes radicalisé,
00:39:28 est-ce que vous devez obligatoirement
00:39:30 derrière avoir des soins ?
00:39:32 Non, pas du tout.
00:39:34 Ce qui est important, c'est de savoir
00:39:36 quel est le support, on va dire psychiatrique,
00:39:38 psychologique, psychique,
00:39:40 de cette radicalisation, c'est-à-dire
00:39:42 est-ce que c'est quelqu'un qui présente
00:39:44 des troubles psychiatriques ? Moi, l'impression
00:39:46 que j'ai, je n'ai pas vu la personne, je n'ai pas
00:39:48 vu son dossier, je donne mes
00:39:50 impressions propres, personnellement.
00:39:52 J'ai l'impression de quelqu'un, vu
00:39:54 les troubles qu'il a présenté, l'hospitalisation
00:39:56 qu'il a fait, l'obligation de soins,
00:39:58 une psycho, surtout à son âge, 26 ans,
00:40:00 une psycho de type schizophrénique,
00:40:02 paranoïde,
00:40:04 avec des convictions
00:40:06 délirantes, qui peuvent
00:40:08 avoir n'importe quel support.
00:40:10 Lui, il a des convictions qui sont, on va dire,
00:40:12 politico-religieuses
00:40:14 ou religieuses-politiques,
00:40:16 enfin, comme on veut,
00:40:18 et qui fait que,
00:40:20 avec probablement
00:40:22 des mécanismes, soit hallucinatoires,
00:40:24 soit délirants
00:40:26 de convictions,
00:40:28 qui, en fin de compte,
00:40:30 ce qu'il pense est la réalité.
00:40:32 Alors, sur des bases
00:40:34 qui peuvent être éventuellement
00:40:36 fausses, c'est ce que dans
00:40:38 la schizophrénie, c'est ça, par exemple,
00:40:40 il va construire un raisonnement
00:40:42 qui va lui donner
00:40:44 des convictions qu'il est dans le bon droit.
00:40:46 - Mais alors, docteur,
00:40:48 votre confrère, qui l'a
00:40:50 étudié dans plusieurs rapports successifs,
00:40:52 n'a pas conclu
00:40:54 qu'il était nécessaire de reprendre
00:40:56 un suivi médicamenteux.
00:40:58 C'est ce que nous disent nos sources. Et je le
00:41:00 rappelle, aucune dangerosité d'ordre psychiatrique
00:41:02 n'avait été identifiée
00:41:04 dans le dernier rapport d'avril
00:41:06 2023.
00:41:08 Éclairez-nous comment le comprendre.
00:41:10 Est-ce que ça veut dire que
00:41:12 quand vous êtes atteint de troubles psychiatriques,
00:41:14 à un moment, vous n'avez pas besoin de médicaments
00:41:16 et peut-être que six mois, un an après,
00:41:18 vous faites des rechutes ?
00:41:20 - Alors,
00:41:22 un traitement psychiatrique,
00:41:24 tous les traitements psychotropes, ne guérissent
00:41:26 strictement rien, mais permettent
00:41:28 de canaliser les troubles,
00:41:30 c'est-à-dire que ça permet
00:41:32 une atténuation, une disparition des hallucinations
00:41:34 acoustico-verbales,
00:41:36 les processus délirants,
00:41:38 les convictions délirantes, etc.
00:41:40 Ça les canalise, ça peut
00:41:42 les atténuer fortement et permettre,
00:41:44 avec un traitement,
00:41:46 d'avoir une vie, on va dire,
00:41:48 entre guillemets, normale.
00:41:50 Le problème des traitements psychiatriques,
00:41:52 c'est que ça agit
00:41:54 au bout de quelques semaines, voire un peu plus longtemps,
00:41:56 et lorsqu'on arrête le traitement,
00:41:58 pendant quelques semaines, voire quelques mois,
00:42:00 on a l'impression que tout va bien,
00:42:02 et ça donne la conviction aux patients
00:42:04 qu'en fin de compte, le traitement n'était pas du tout nécessaire,
00:42:06 et ça lui donne la conviction d'arrêter son traitement.
00:42:08 Ça, c'est le danger.
00:42:10 L'autre problème,
00:42:12 c'est que les consultations,
00:42:14 alors là, je vais être très méchant
00:42:16 au niveau politico-social,
00:42:18 c'est que
00:42:20 les psychiatres, il n'y en a pas assez en France.
00:42:22 Actuellement, dans les hôpitaux,
00:42:24 les psychiatres plein temps,
00:42:26 il en manque 30%.
00:42:28 30% des postes ne sont pas remplis.
00:42:30 Et pour les psychiatres à mi-temps,
00:42:32 il en manque 60%.
00:42:34 Il en manque 60%.
00:42:36 Donc, les consultations
00:42:38 sont absolument
00:42:40 surchargées.
00:42:42 Quand quelqu'un ne vient pas,
00:42:44 on lui dit "Vous reviendrez le mois prochain",
00:42:46 il ne vient pas, et le patient qui ne prend pas son traitement
00:42:48 pendant 15 jours, 3 semaines, un mois,
00:42:50 dit "J'ai bien fait d'arrêter mon traitement,
00:42:52 puisque je vais très très bien", parce que
00:42:54 les effets néfastes de l'absence de traitement,
00:42:56 ça se produit à retard.
00:42:58 Donc, ce qu'on entend dans votre voix, docteur,
00:43:00 avant de vous libérer, c'est que
00:43:02 le suivi psychiatrique, en tout cas,
00:43:04 de cet individu,
00:43:06 semblerait avoir été
00:43:08 beaucoup trop léger,
00:43:10 d'après ce que vous nous dites, en fonction du contexte.
00:43:12 - C'est-à-dire, je l'ai déjà dit,
00:43:14 c'est pas trop léger, c'est que de temps en temps, c'est très compliqué.
00:43:16 Quand quelqu'un ne vient pas, il faut reporter
00:43:18 une consultation. Ça ne peut pas être
00:43:20 reporté au lendemain ou surlendemain, vu
00:43:22 l'absence de possibilités
00:43:24 de consultation rapide.
00:43:26 En ambulatoire,
00:43:28 je parle, bien entendu.
00:43:30 Mais si quelqu'un va dans le privé,
00:43:32 à ce moment-là, ça peut être...
00:43:34 Si en secteur 1, c'est un peu moins de 50 euros
00:43:36 la consultation, en secteur 2, c'est
00:43:38 120, 150, 200 euros la consultation.
00:43:40 Donc, si la personne peut payer très bien,
00:43:42 autrement, ça devient compliqué. Et dans le service public,
00:43:44 il y a eu un paupérisme
00:43:46 absolument effrayant. Et moi,
00:43:48 depuis des années, je...
00:43:50 je crie dans le désert
00:43:52 sur ce problème qui est absolument dramatique.
00:43:54 Et là, on voit éventuellement
00:43:56 une des conséquences.
00:43:58 - Jean-Marc Auberge, ancien chef du RAID, souhaitez-vous poser une question, docteur ?
00:44:00 - Oui, docteur.
00:44:02 Merci de vos précisions.
00:44:04 Juste une petite question.
00:44:06 Il n'y a pas de... J'entends bien
00:44:08 que vous êtes débordé
00:44:10 et qu'il n'y a pas assez de personnel
00:44:12 et tout, mais n'y aurait-il pas une priorité
00:44:14 pour ce genre d'individu qui peut repasser
00:44:16 à l'action et qui est hyper, hyper dangereux ?
00:44:18 - C'est très compliqué
00:44:20 de dire les...
00:44:22 À partir du moment où un médecin
00:44:24 expert, parce que
00:44:26 les juges,
00:44:28 éventuellement, de la liberté de la détention, demandent
00:44:30 une expertise, une contre-expertise, etc.
00:44:32 Si le médecin le voit
00:44:34 dans une période où il a eu un traitement,
00:44:36 il dit "il va bien, il s'est inséré,
00:44:38 il arrive à travailler", etc. Il ne peut pas dire
00:44:40 "il est potentiellement dangereux".
00:44:42 La potentialité de dangerosité, c'est...
00:44:44 On s'en rend compte à partir du moment où le traitement
00:44:46 est mal pris, à partir du moment où
00:44:48 le patient commence à émettre
00:44:50 des idées inquiétantes,
00:44:52 ou il commence à se désinsérer
00:44:54 socialement, à se marginaliser,
00:44:56 et à ce moment-là, le potentiel de dangerosité
00:44:58 existe. Avant, il était
00:45:00 difficile, vous savez, c'est...
00:45:02 Moi, je fais des milliers d'expertises
00:45:04 dans ma vie, je continue encore un petit
00:45:06 peu malgré mon grand âge,
00:45:08 et
00:45:10 lorsqu'on voit des personnes,
00:45:12 on peut...
00:45:14 On ne se fait pas rouler dans la farine,
00:45:16 c'est pas vrai, c'est pas vrai.
00:45:18 Mais éventuellement, on peut dire "la personne va
00:45:20 relativement bien, ou ne va
00:45:22 pas si mal que ça", et on peut
00:45:24 mettre éventuellement des nuances dans les conclusions.
00:45:26 C'est quoi la différence entre un...
00:45:28 L'atténuation ou l'abolition, c'est
00:45:30 relativement... C'est une question qu'on nous pose
00:45:32 au niveau pénal, c'est ce qu'on pose, l'atténuation
00:45:34 ou l'abolition. Elle n'est pas toujours
00:45:36 évidente. Et c'est quoi la différence entre
00:45:38 un individu radicalisé et un individu
00:45:40 qui souffre de troubles psychiatriques ?
00:45:42 On la fait où, la différence, finalement ?
00:45:44 C'est très compliqué,
00:45:46 c'est peut-être les deux en même temps, ou deux différents.
00:45:48 Si la personne,
00:45:50 ce monsieur que je ne connais pas,
00:45:52 qui a vécu
00:45:54 en France, est né en France,
00:45:56 a une culture française, même s'il est d'origine
00:45:58 iranienne,
00:46:00 il a des convictions
00:46:02 religieuses, soit...
00:46:04 Et puis tout d'un coup, vous savez, il y a quand même
00:46:06 des imams, il y a des mosquées qui ferment,
00:46:08 etc., etc., etc. Je ne vais pas rentrer dans ce débat,
00:46:10 je n'ai pas envie, ce n'est pas mon domaine.
00:46:12 Mais on sait très bien qu'il peut y avoir un prosélytisme
00:46:14 extrémiste,
00:46:16 et à ce moment-là, une personne qui est fragile
00:46:18 psychiquement, psychiatriquement parlant aussi,
00:46:20 peut éventuellement entendre
00:46:22 au premier degré ça, et prendre
00:46:24 ça pour argent comptant, en se
00:46:26 donnant, je dirais quasiment une
00:46:28 mission de
00:46:30 passage à l'acte de vengeance
00:46:32 pour quelqu'un qu'il
00:46:34 perçoit de façon délirante, opprimé.
00:46:36 – Merci
00:46:38 à vous, docteur, de
00:46:40 nous avoir éclairés ce soir.
00:46:42 Patrick Courdet, psychiatre, voulait intervenir
00:46:44 criminologue. Une question peut-être, Philippe Dibert ?
00:46:46 – Non, mais plutôt une question parce que…
00:46:48 – Alors, restez avec nous, restez avec nous, docteur.
00:46:50 – Bonjour, docteur. – Pas de problème.
00:46:52 – Ce qui remonte dans pas mal d'informations
00:46:54 du Figaro à Mediapart,
00:46:56 c'est que c'est un homme qui a dissimulé
00:46:58 à sa sortie de prison
00:47:00 ses convictions islamistes,
00:47:02 en disant, en allant jusqu'à dire "je ne suis pas musulman,
00:47:04 je suis devenu anti-islamiste",
00:47:06 et donc il a berné,
00:47:08 en quelque sorte, ces
00:47:10 personnes qui le suivaient.
00:47:12 – Ce qu'on appelle la taquilla.
00:47:14 Est-ce que c'est compatible
00:47:16 avec des problèmes psychiatriques ? Est-ce que ça relève
00:47:18 d'un problème psychiatrique ?
00:47:20 Ou bien est-ce que c'est une personne
00:47:22 qui était parfaitement lucide
00:47:24 sur ce qu'elle faisait et sur ce qu'elle disait,
00:47:26 et ce qu'elle dissimulait ?
00:47:28 – Moi, j'ai l'impression,
00:47:30 mais je dis peut-être une énorme mannerie,
00:47:32 mais on ne t'ait pas compte, que c'est quelqu'un
00:47:34 qui présente une psychose
00:47:36 de type schizophrénique paranoïde.
00:47:38 Voilà.
00:47:40 Mais on peut avoir, comme je dis
00:47:42 en plaisantant, on peut être schizophrène
00:47:44 et avoir des corps aux pieds. On peut être schizophrène
00:47:46 et avoir un comportement
00:47:48 manipulateur, pervers, etc.
00:47:50 Parce que lorsqu'on est schizophrène,
00:47:52 on a quand même une intelligence,
00:47:54 on a des capacités intellectuelles,
00:47:56 on a des capacités de raisonnement,
00:47:58 on peut très bien savoir ce qu'il fait.
00:48:00 Le nombre de patients qui vous disent
00:48:02 "je vais très bien",
00:48:04 on se rend compte qu'ils ne vont pas bien,
00:48:06 parce qu'il faut se dire que 99%
00:48:08 des rechutes en psychiatrie,
00:48:10 99%, c'est une modification
00:48:12 ou un arrêt des traitements.
00:48:14 Une personne qui prend son traitement
00:48:16 de façon régulière, assidue,
00:48:18 en général, ne rechute pas.
00:48:20 Ça, c'est ma conviction de 40
00:48:22 et quelques années d'exercice, etc.
00:48:24 Là, on peut avoir
00:48:26 tout à fait le droit,
00:48:28 d'être
00:48:30 psychotique,
00:48:32 et d'avoir aussi un comportement
00:48:34 manipulateur, pervers, etc.
00:48:36 Parce que ça joue, ça faveure dans ces convictions
00:48:38 éventuellement délirantes.
00:48:40 Et la personne qui est éventuellement délirante,
00:48:42 elle dit "si je dis quoi que ce soit, on va me réinterner,
00:48:44 on va me mettre en prison, si je ne dis rien,
00:48:46 on va me foutre la paix".
00:48:48 Donc, conclusion, je ne suis pas radical,
00:48:50 je ne suis plus islamiste, je ne suis pas musulman,
00:48:52 je ne suis rien du tout, je suis un bon français gentil,
00:48:54 foutez-moi la paix, et je continue ma vie comme ça,
00:48:56 mais vous allez voir ce que vous allez voir un jour ou l'autre.
00:48:58 Un grand merci, docteur,
00:49:00 de nous avoir éclairés. Patrick Courdes,
00:49:02 psychiatre, criminologue, on le voit, Emmanuel Dupuy,
00:49:04 la complexité
00:49:06 entre l'idéologie,
00:49:08 entre la psychiatrie, et pourquoi c'est complexe
00:49:10 et pourquoi c'est important, puisque certains
00:49:12 vont mettre la psychiatrie en avant.
00:49:14 Je pense à Jean-Luc Mélenchon, il a tweeté d'ailleurs
00:49:16 il y a quelques instants, en mettant
00:49:18 la psychiatrie en avant,
00:49:20 en disant qu'on a un gros problème en France de psychiatrie.
00:49:22 Et d'autres qui diront "non,
00:49:24 c'est l'idéologie là
00:49:26 qui a frappé".
00:49:28 Et c'est pour ça que c'est important d'avoir la vérité et cet éclairage
00:49:30 face à cette complexité
00:49:32 entre idéologie et psychiatrie.
00:49:34 - On ne peut pas faire de sophisme, c'est un acte terroriste
00:49:36 qui ne peut pas s'expliquer seulement par une dérive
00:49:38 psychiatrique ou
00:49:40 les symptômes qui ont été évoqués.
00:49:42 Mais je crois surtout, ce qu'il faut rappeler,
00:49:44 ce dont il faut avoir à l'esprit, pardon,
00:49:46 c'est que premièrement, on est face à une bombe à retardement.
00:49:48 Il y a eu 470
00:49:50 personnes qui ont été libérées
00:49:52 depuis 2018 pour actes de terrorisme.
00:49:54 Donc vraisemblablement, on peut penser
00:49:56 que l'intentionnalité,
00:49:58 le fait de
00:50:00 cacher sa conviction religieuse
00:50:02 pourrait les permettre de repasser
00:50:04 à l'acte. Donc le spectre
00:50:06 est un peu plus réduit.
00:50:08 On évoquait les 5300
00:50:10 fichiers S tout à l'heure,
00:50:12 les 5218
00:50:14 aux fichiers
00:50:16 FSPRT. Donc là, peut-être qu'il y a
00:50:18 une responsabilité aussi de la justice.
00:50:20 Et là, on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure,
00:50:22 il y a peut-être un hiatus entre la manière dont
00:50:24 le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice
00:50:26 pensent la question ou
00:50:28 entendent résoudre la question
00:50:30 des terroristes. Il y a actuellement
00:50:32 400 personnes qui sont encore
00:50:34 incarcérées pour radicalisation,
00:50:36 470 ont été libérées. Donc on peut
00:50:38 penser que là, il y aura une responsabilité politique
00:50:40 forte qui pose
00:50:42 autant sur les épaules de M. Le Manin
00:50:44 que M. Le Manin aurait dit.
00:50:46 Toujours est-il, nous l'évoquions, qu'en 2016,
00:50:48 le terroriste avait été condamné à de la prison
00:50:50 ferme, Philippe Guibert, pour avoir
00:50:52 tenté un passage à l'acte. Il était
00:50:54 fichier S. Alors, on le
00:50:56 disait tout à l'heure, l'individu a été très rapidement
00:50:58 identifié. D'où cette
00:51:00 question. Comment expliquer
00:51:02 qu'un islamiste identifié, c'est la question
00:51:04 que je pose beaucoup de Français ce matin,
00:51:06 déjà condamné pour
00:51:08 terrorisme, se promène
00:51:10 près de la Tour Eiffel au début des
00:51:12 festivités de Noël ? On le sait,
00:51:14 période particulièrement
00:51:16 tendue. - Mais encore une fois,
00:51:18 c'est un échec. C'est un échec du
00:51:20 suivi de ce terroriste.
00:51:22 C'est-à-dire qu'il y a...
00:51:24 Ils en ont conclu qu'il était redevenu
00:51:26 "dans le droit chemin".
00:51:28 Ce qui est à l'évidence. Hélas,
00:51:30 tragiquement, on en a eu la preuve,
00:51:32 ce n'est pas le cas. Et donc, on retombe
00:51:34 sur ce que disait notre
00:51:36 docteur à l'instant. On peut être
00:51:38 malade et intelligent,
00:51:40 mais tout à fait calculateur.
00:51:42 Ce n'est pas forcément contradictoire.
00:51:44 Et donc, l'explication
00:51:46 psychiatrique, quand bien même il peut y avoir
00:51:48 des choses à voir
00:51:50 du point de vue de la psychiatrie en France,
00:51:52 c'est incontestable, n'est absolument
00:51:54 pas contradictoire avec la
00:51:56 conviction idéologique et religieuse.
00:51:58 Et donc,
00:52:00 là où il y a notre échec, c'est pas...
00:52:02 C'est peut-être du côté de la psychiatrie,
00:52:04 mais c'est surtout dans le fait que
00:52:06 une personne qui avait
00:52:08 fait de la prison pour terrorisme
00:52:10 puisse être laissée
00:52:12 en liberté. C'est là où il faut
00:52:14 réfléchir à un autre dispositif. C'est là
00:52:16 où il faut peut-être se dire que
00:52:18 dans ce domaine, il n'y a pas... On n'est
00:52:20 pas dans un système où on aura zéro
00:52:22 erreur. Ça n'existe peut-être
00:52:24 pas, mais qu'à l'évidence, le système
00:52:26 qu'on a là laisse la place
00:52:28 à des erreurs qui
00:52:30 se révèlent tragiques. - Alors on va bien voir
00:52:32 Florian Tardif quel va être le
00:52:34 cap, ou en tout cas les annonces dans
00:52:36 les prochaines heures, puisque
00:52:38 Elisabeth Borne réunit
00:52:40 à Matignon ses équipes ce soir
00:52:42 à 18h30, précisément.
00:52:44 Elisabeth Borne qui a tweeté
00:52:46 "Nous ne céderons pas face aux islamistes".
00:52:48 Alors voilà, c'est derrière les mots.
00:52:50 Finalement, c'est assez facile.
00:52:52 - Quel est la lien
00:52:54 de tweeté, là ? Ah là, c'est un miracle !
00:52:56 - Elle a tweeté ce matin, effectivement.
00:52:58 - Non, non, Florian Tardif. - C'est ce matin.
00:53:00 - Non, oui, forcément, ce sont
00:53:02 des mots creux face à
00:53:04 la barbarie qui nous touche
00:53:06 une nouvelle fois. Ensuite,
00:53:08 si on met de côté les
00:53:10 réactions comme ceux-là, qui sont presque
00:53:12 déjà écrites, puisqu'in fine,
00:53:14 malheureusement, on est
00:53:16 confronté à ce type d'événement
00:53:18 depuis plus d'une dizaine d'années
00:53:20 maintenant, et à chaque fois,
00:53:22 on a quasiment les mêmes réactions de la part de
00:53:24 l'exécutif qui
00:53:26 montre presque dans
00:53:28 ses réactions un aveu de faiblesse.
00:53:30 Donc malheureusement, on verra
00:53:32 le discours qui sera tenu tout à l'heure, peut-être, par
00:53:34 Olivier Véran, qui fait partie de cette réunion
00:53:36 à l'initiative du président de la République
00:53:38 et menée par sa première ministre,
00:53:40 puisque c'était à la demande d'Emmanuel Macron.
00:53:42 Ensuite, pour les différentes réactions politiques,
00:53:44 ce qui peut nous affliger
00:53:46 tous, c'est l'hyper-politisation
00:53:48 du moindre événement, enfin, lorsque
00:53:50 l'on voit ce qui s'est passé ces dernières
00:53:52 semaines. Alors, bien évidemment, dès qu'il se passe
00:53:54 un événement dramatique dans notre pays,
00:53:56 il faut se poser des questions,
00:53:58 il faut tenter d'apporter des réponses, notamment
00:54:00 à la population qui peut ne pas comprendre.
00:54:02 Et nous-mêmes, autour de cette table,
00:54:04 on peut ne pas comprendre ce qui se passe.
00:54:06 Et bien sûr,
00:54:08 on a des questions,
00:54:10 comme tous les citoyens d'ailleurs qui
00:54:12 nous regardent, comment un tel individu...
00:54:14 Et moi, lorsque, effectivement, on voit son profil,
00:54:16 la première question que
00:54:18 chaque Français se pose
00:54:20 très certainement, et s'est posée très certainement
00:54:22 hier soir, c'est "que faisait-il là ?".
00:54:24 Que faisait-il là ? Et comment on en est
00:54:26 arrivé là ? Question légitime.
00:54:28 Ensuite, lorsque l'on voit les réactions politiques,
00:54:30 elles ne sont pas à la hauteur. Elles ne sont pas à la hauteur
00:54:32 de l'événement, tout simplement parce qu'il y a une
00:54:34 hyper-politisation de tous les événements.
00:54:36 On le voit avec Jean-Luc Mélenchon...
00:54:38 - On va peut-être voir son tweet, d'ailleurs, pendant que vous le
00:54:40 commentez, Florian Tardif, le tweet de Jean-Luc Mélenchon
00:54:42 il y a quelques minutes. - Jean-Luc Mélenchon
00:54:44 ne veut pas aborder
00:54:46 cette question, justement, du danger de l'islamisme
00:54:48 dans notre pays.
00:54:50 Donc, il profite
00:54:52 justement du
00:54:54 profil psychiatrique
00:54:56 de l'individu pour aller
00:54:58 sur son terrain. Et on pourrait
00:55:00 parler d'autres
00:55:02 élus de la classe politique qui profitent
00:55:04 d'un élément du
00:55:06 profil de l'assaillant,
00:55:08 ou d'un élément du contexte
00:55:10 pour justement faire, entre guillemets,
00:55:12 tirer profit
00:55:14 de ce qui s'est passé. Malheureusement,
00:55:16 c'est dramatique, puisqu'on se rend compte, ces dernières
00:55:18 années, on n'arrive pas à avancer.
00:55:20 - On va continuer l'échange.
00:55:22 On arrive au terme de cette première
00:55:24 partie, mais Kevin Bossuet, je vous vois
00:55:26 mouillir quand vous voyez... - Non, parce qu'Elisabeth Gorne n'a pas prononcé
00:55:28 le mot "islamiste". J'ai son tweet
00:55:30 sous les yeux. Nous ne cédons rien face
00:55:32 au terrorisme. - Face au terrorisme.
00:55:34 Vous avez raison. - Pas tout à fait la même chose.
00:55:36 - C'est encore plus cru.
00:55:38 - Oui, on va y revenir
00:55:40 dans un instant, justement.
00:55:42 Nous entendrons encore des extraits de ce témoignage
00:55:44 exclusif que vous avez pu entendre en début
00:55:46 d'émission sur CNews. Cette infirmière
00:55:48 qui s'est portée
00:55:50 au secours de la victime
00:55:52 de cet attentat terroriste.
00:55:54 Nous continuons d'en parler largement dans un instant.
00:55:56 Restez avec nous sur CNews. À tout de suite.
00:55:58 Sur le plateau de Punchline, week-end bienvenue.
00:56:02 Si vous nous rejoignez, la France, une nouvelle fois
00:56:04 touchée au cœur par un attentat terroriste.
00:56:06 Un touriste de 23 ans de nationalité allemande
00:56:08 et philippine était venu découvrir la ville
00:56:10 lumière. Il est mort sous la lame d'un terroriste
00:56:12 islamite sur notre territoire.
00:56:14 Deux autres personnes blessées.
00:56:16 La stupeur, la tristesse bien sûr,
00:56:18 mais surtout la colère alors que le plan Vigipirate
00:56:20 a été rehaussé au niveau urgence
00:56:22 attentat. Comment expliquer qu'un islamiste
00:56:24 identifié déjà condamné pour terrorisme
00:56:26 se promène près de la tour Eiffel
00:56:28 au début des festivités de Noël ?
00:56:30 "Nous ne céderons pas face aux terroristes"
00:56:32 nous dit la première ministre. Une phrase tellement tendue
00:56:34 après les multiples attentats qui ont couché
00:56:36 notre sol qui semble ce soir
00:56:38 ne rien signifier.
00:56:40 On va y revenir largement
00:56:42 ce soir dans Punchline Week-end avec
00:56:44 nos invités autour de ce plateau pour vous accompagner
00:56:46 jusqu'à 19h. Kevin Bossuet,
00:56:48 Emmanuel Dupuis, Florian Tardif,
00:56:50 Philippe Guibert et Jean-Michel Fauvergue.
00:56:52 Dans un instant, le témoignage
00:56:54 témoignage de cette infirmière
00:56:56 qui s'est portée au secours de la victime
00:56:58 qui a tenté de prodiguer un massage cardiaque.
00:57:00 On l'entendra, mais tout de suite
00:57:02 je rappelle des titres avec vous, Maureen Vidal.
00:57:04 Le Royaume-Uni va
00:57:06 effectuer des vols au-dessus
00:57:08 de Gaza et Israël pour localiser
00:57:10 les otages du Hamas et d'autres groupes
00:57:12 terroristes palestiniens. Le ministère
00:57:14 britannique de la Défense a précisé que
00:57:16 l'avion de surveillance ne sera pas armé
00:57:18 et n'aura aucun rôle de combat.
00:57:20 Seules les informations relatives au sauvetage des
00:57:22 otages seront transmises aux autorités
00:57:24 compétentes et responsables.
00:57:26 La situation inquiétante des hôpitaux
00:57:28 de la bande de Gaza aujourd'hui
00:57:30 rapporte l'ONU plus aucun
00:57:32 hôpital du Nord ne peut assurer
00:57:34 d'opérations chirurgicales. Les 12
00:57:36 établissements hospitaliers restants dans le sud
00:57:38 ne sont qu'en partie fonctionnels et où
00:57:40 le comité international de la Croix-Rouge
00:57:42 convoie chaque jour les blessés les plus graves.
00:57:44 Enfin à Marseille, un incendie
00:57:46 suivi d'une explosion ont en partie
00:57:48 détruit un immeuble du quartier
00:57:50 Chute-Lavie. Hier soir, 7 personnes
00:57:52 blessées sont en urgence relative.
00:57:54 80 marins pompiers ont été déployés
00:57:56 sur place. Le feu a été rapidement maîtrisé.
00:57:58 Plusieurs immeubles et riverains alentours
00:58:00 ont été évacués par précaution.
00:58:02 Merci beaucoup Maureen.
00:58:06 Maureen Vidal que nous retrouvons à 18h30
00:58:08 pour un nouveau point complet sur
00:58:10 l'actualité. Dans un instant, nous allons
00:58:12 retrouver notre équipe sur place
00:58:14 près de la DGSI pour avoir davantage
00:58:16 d'informations sur la suite
00:58:18 de la garde à vue de ce
00:58:20 terroriste. Il y a trois personnes de son entourage
00:58:22 également placées
00:58:24 dans les locaux de la DGSI.
00:58:26 Mais avant, nous allons revenir
00:58:28 sur ce témoignage, témoignage
00:58:30 exclusif de CNews, celui
00:58:32 de cette jeune femme qui est intervenue
00:58:34 pour porter secours à la victime
00:58:36 décédée. Elle était juste derrière
00:58:38 le couple du mari qui a été assassiné.
00:58:40 Elle a tenté un massage cardiaque.
00:58:42 Elle a vu l'assaillant également
00:58:44 et elle a accepté de se confier de manière
00:58:46 anonyme aujourd'hui à
00:58:48 Mathilde Ibanez. Écoutez-la.
00:58:50 Quand on l'a vue,
00:58:52 il était tout en noir avec un bonnet,
00:58:54 un bonnet noir, une écharpe noire
00:58:56 avec une grande barbe noire aussi.
00:58:58 On ne voyait que
00:59:00 le haut de son visage.
00:59:02 Et comme avec
00:59:06 Maïlis, mon amie, on était toutes les deux
00:59:08 marquées par sa démarche
00:59:10 qui était quand même vraiment...
00:59:12 Ça nous a vraiment fait peur
00:59:16 et il y avait un pas...
00:59:18 Je ne sais pas comment le décrire, mais...
00:59:22 Enfin, pas normal.
00:59:24 Je pense que c'est aussi des images qui marquent.
00:59:28 Il avait l'air assez déterminé.
00:59:32 C'était...
00:59:36 C'était vraiment bizarre.
00:59:38 Voilà, c'est Emmanuel Macron.
00:59:40 On se souvient, Jean-Michel Fauvert,
00:59:42 qui appelait à la vigilance.
00:59:44 C'était mi-octobre,
00:59:46 après le massacre
00:59:48 sur le territoire israélien.
00:59:50 On va revenir d'ailleurs aussi ce soir
00:59:52 sur ce lien entre la situation au Proche-Orient
00:59:54 et la situation en France.
00:59:56 Néanmoins, on voit la réaction.
00:59:58 On imagine cette femme,
01:00:00 cette jeune femme infirmière
01:00:02 choquée qui, un samedi soir,
01:00:04 se promène, on le répète, dans un quartier
01:00:06 réputé calme, au pied de la Tour Eiffel,
01:00:08 quartier touristique, et qui se trouve
01:00:10 face à une situation dramatique.
01:00:12 Oui, qui intervient très courageusement
01:00:14 pour porter secours.
01:00:16 Il y a aussi un chauffeur de taxi
01:00:18 intervenu qui a appelé le secours.
01:00:20 Je pense aussi à la...
01:00:22 dans l'assassinat du professeur
01:00:24 à Arras,
01:00:26 aux gens qui s'y sont opposés.
01:00:28 Je pense
01:00:30 aux jeunes hommes,
01:00:32 quand les enfants étaient poignardés,
01:00:34 qui s'est opposé
01:00:36 à ces terroristes.
01:00:38 Je pense
01:00:40 à des tas de personnes
01:00:42 qui s'opposent chaque jour
01:00:44 et qui vont porter secours
01:00:46 à leurs concitoyens. Bien sûr qu'on est...
01:00:48 Alors, ce n'est pas qu'une vigilance,
01:00:50 c'est face à une vigilance et une obligation
01:00:52 d'intervenir avec les moyens que l'on a.
01:00:54 Attention, intervenir, ça ne veut pas dire
01:00:56 intervenir sur des gens qui sont armés
01:00:58 ou quoi que ce soit, mais appeler les secours,
01:01:00 essayer de témoigner là-dessus,
01:01:02 c'est absolument nécessaire.
01:01:04 Les policiers, les gendarmes ont besoin de ça,
01:01:06 les secours ont besoin de ça.
01:01:08 Bien évidemment, et ce qu'a fait cette infirmière,
01:01:10 eh bien, c'est à la fois
01:01:12 important, magnifique,
01:01:14 courageux, et c'est ce qu'on doit faire.
01:01:16 C'est ce qu'on doit faire, Jean-Michel Fauvergue,
01:01:18 mais c'est vrai qu'Emmanuel Lepus,
01:01:20 on n'a pas forcément envie,
01:01:22 les citoyens n'ont pas forcément envie de se dire
01:01:24 "Ce soir, je vais me promener, je vais aller
01:01:26 au marché de Noël de tel ou tel endroit,
01:01:28 il va falloir que je sois
01:01:30 sur mes gardes, finalement,
01:01:32 tel un policier, mais dont c'est le métier."
01:01:34 Alors, je ne crois pas que la société
01:01:36 de vigilance soit ça. Alors voilà,
01:01:38 comment est-ce que vous la comprenez ?
01:01:40 C'est évidemment être alerte et donc de prendre en compte
01:01:42 les signaux faibles qui remontent dans nos sociétés.
01:01:44 On vit dans un monde qui est dangereux,
01:01:46 on vit dans un monde dans lequel il y a potentiellement
01:01:48 des gens qui peuvent passer à l'acte.
01:01:50 Ce n'est pas à nous, simples citoyens,
01:01:52 d'y remédier. On a quand même des forces de sécurité
01:01:54 pour cela, je le rappelle,
01:01:56 150 000 policiers,
01:01:58 100 000 gendarmes et 25 000 policiers municipaux.
01:02:00 C'est un travail collectif, et c'est justement
01:02:02 là où je veux en venir. Si nous faisons
01:02:04 corps, si nous faisons société, il faut
01:02:06 que tous les acteurs soient impliqués.
01:02:08 Or, Philippe Goujon, le maire du XVème, a quand même
01:02:10 rappelé une vérité, c'est que les maires
01:02:12 n'ont pas accès au fichier S sur leur
01:02:14 territoire. Donc il faudrait un moment
01:02:16 qui n'ait pas seulement une réponse centralisée,
01:02:18 mais une réponse décentralisée, dans lequel
01:02:20 tout le monde soit associé. Premier élément.
01:02:22 Deuxième élément, la société de vigilance,
01:02:24 c'est aussi prendre en compte les forces morales
01:02:26 d'une nation. Donc c'est d'être prêt
01:02:28 par la réserve à être en capacité
01:02:30 d'agir modestement à son niveau.
01:02:32 C'est comme ça a été démontré
01:02:34 par cette infirmière ou par ce chauffeur de taxi,
01:02:36 ou par les collègues de
01:02:38 Dominique Bernard, d'être en capacité
01:02:40 d'agir comme primo intervenant.
01:02:42 Je rappelle qu'ils sont intervenus avant
01:02:44 les policiers, tout comme lors de l'attentat
01:02:46 de 14 juillet 2016,
01:02:48 ce sont des policiers municipaux qui sont intervenus
01:02:50 avant les policiers nationaux. Donc c'est
01:02:52 une société plus vigilante.
01:02:54 C'est pas une société dans laquelle on va s'armer
01:02:56 et dans laquelle on va remplacer les policiers.
01:02:58 Ça veut dire aujourd'hui, au fond,
01:03:00 que Kevin Boswick, tous les Français sont appelés à
01:03:02 changer d'état d'esprit, c'est terminé,
01:03:04 finalement, l'insouciance que l'on a
01:03:06 pu connu, ça fait 20 ans.
01:03:08 30 ans depuis Vispirate.
01:03:10 On peut dire que les terroristes, finalement,
01:03:12 ont gagné, parce que les gens
01:03:14 sont de plus en plus terrorisés.
01:03:16 Prenez les transports en commun.
01:03:18 Il n'y a plus ce droit à l'inquiétude,
01:03:20 ce droit à la tranquillité
01:03:22 que l'on avait auparavant. Quand il y a
01:03:24 quelqu'un qu'on considère comme étant suspect
01:03:26 qui monte dans une rame,
01:03:28 tout le monde se rédit. Il y en a même
01:03:30 qui descendent, en effet, de la rame.
01:03:32 Et pour en revenir sur la société de vigilance,
01:03:34 il y a quand même un truc incroyable.
01:03:36 Les enseignants qui sont censés enseigner,
01:03:38 transmettre des connaissances, sont aussi mobilisés.
01:03:40 Tous les ans, dans nos établissements
01:03:42 scolaires, on fait le fameux exercice
01:03:44 PPMS. En cas
01:03:46 d'intrusion d'un terroriste, qu'est-ce qu'on fait ?
01:03:48 Il y a les différents rectorats qui mettent
01:03:50 en avant des formations pour
01:03:52 former les chefs d'établissement ou encore
01:03:54 les professeurs à bien agir
01:03:56 en cas, en effet, d'intrusion
01:03:58 d'un potentiel terroriste
01:04:00 au sein d'un établissement scolaire.
01:04:02 On voit bien que les terroristes sont en train de nous toucher
01:04:04 en placard, sont en train de toucher
01:04:06 ce qu'il y a de plus précieux dans une société.
01:04:08 C'est finalement l'école,
01:04:10 c'est l'avenir de
01:04:12 la jeunesse et on l'a vu avec
01:04:14 Samuel Paty ou encore Dominique Bernard.
01:04:16 Quand on s'en prend à un professeur,
01:04:18 quand on s'en prend à la laïcité, on s'en prend
01:04:20 à l'âme de la France. - On va s'intéresser aux réactions
01:04:22 politiques qui ont suivi après cette
01:04:24 attaque terroriste dans un instant, mais je vous propose
01:04:26 avant de réécouter un extrait du témoignage
01:04:28 de cette infirmière qui est intervenue.
01:04:30 Je vous le rappelle hier,
01:04:32 juste après l'attaque terroriste.
01:04:34 - En fait, c'est un mélange
01:04:36 d'images. J'ai pas vraiment
01:04:38 une image fixe
01:04:40 qui me reste en tête. C'est vraiment
01:04:42 les cris, l'agitation du moment
01:04:44 où il y a sans doute eu le coup
01:04:46 qui a été donné, mais qu'on n'a pas
01:04:48 forcément vu à cet instant précis.
01:04:50 La scène où
01:04:56 j'ai commencé à masser
01:04:58 la femme,
01:05:00 ça m'a beaucoup touchée, la femme qui était
01:05:02 perdue,
01:05:04 vraiment en détresse.
01:05:06 C'est vraiment horrible.
01:05:10 - C'est le barrière de la langue qui t'a pas aidée ?
01:05:12 - Non, complètement. On aurait bien voulu
01:05:14 l'aider. J'aurais bien voulu me dédoubler
01:05:16 pour essayer de l'aider aussi
01:05:18 en même temps que son mari.
01:05:26 - La détresse de cette jeune femme,
01:05:28 on imagine qu'il y a vu ces images,
01:05:30 ces scènes horribles. Philippe Guibert,
01:05:32 cette phrase de Charles Pascua me revient,
01:05:34 "Il faut terroriser les terroristes",
01:05:36 disait-il avec son accent inimitable.
01:05:38 On se souvient, il est là tout l'enjeu,
01:05:40 mais comment ?
01:05:42 - Justement, c'est toutes nos
01:05:44 méthodes de suivi, encore une fois,
01:05:46 des personnes qu'on soupçonne
01:05:48 qui doivent être
01:05:50 revues à la lumière de ce qui s'est
01:05:52 passé tragiquement
01:05:54 hier soir. Parce que la société de vigilance,
01:05:56 je ne suis pas sûr
01:05:58 que ce soit la réponse. Je ne dis pas qu'il ne faut
01:06:00 pas être vigilant, mais je ne vois
01:06:02 pas comment ça peut être la réponse.
01:06:04 Un pays de 68 millions
01:06:06 d'habitants, où il y a, vous le disiez,
01:06:08 quelques 5 000 personnes
01:06:10 qui doivent être
01:06:12 surveillées d'assez près,
01:06:14 je ne suis pas sûr que ce soit aux simples
01:06:16 citoyens qu'on
01:06:18 doive donner une
01:06:20 part de la responsabilité
01:06:22 dans la vigilance et la surveillance.
01:06:24 N'oublions pas, on n'en a pas encore parlé,
01:06:26 que nous sommes dans un contexte d'augmentation
01:06:28 de la menace terrorisme,
01:06:30 qui est lié directement, on l'a trop oublié,
01:06:32 peut-être, et c'est peut-être là,
01:06:34 nous avons été collectivement
01:06:36 pas assez vigilants,
01:06:38 mais l'arrière-fond de tout ça, et c'était
01:06:40 transparent dans les premières déclarations
01:06:42 de Darmanin hier soir,
01:06:44 c'est quand même le lien avec le conflit
01:06:46 et la guerre entre Israël et le Hamas.
01:06:48 - Exactement.
01:06:50 - On va y consacrer une page importante.
01:06:52 - On a une augmentation de la menace terroriste
01:06:54 qui implique l'augmentation
01:06:56 potentiellement des passages à l'acte.
01:06:58 - Et ça a été au cœur d'ailleurs ce conflit,
01:07:00 au Prochorion, au cœur des propos du chef de l'État
01:07:02 Emmanuel Macron, vous étiez avec lui Florian Tardif,
01:07:04 vous allez y revenir dans un instant,
01:07:06 mais avant on va faire un point sur l'enquête.
01:07:08 - Il y a malheureusement une instrumentalisation
01:07:10 de ce conflit, lorsque l'on voit
01:07:12 et de par le monde
01:07:14 la communauté musulmane
01:07:16 et parfois
01:07:18 la cible
01:07:20 effectivement, ou en tout cas
01:07:22 est concernée par un certain nombre
01:07:24 de conflits ou est ciblée,
01:07:26 je citais tout à l'heure
01:07:28 le cas des Ouïghours, qui n'est jamais cité
01:07:30 comme étant un
01:07:32 élément pouvant déclencher
01:07:34 justement un passage à l'acte
01:07:36 dans des pays occidentaux
01:07:38 par ces terroristes.
01:07:40 Donc il faut faire aussi attention
01:07:42 à l'instrumentalisation de tel ou tel
01:07:44 conflit, tout simplement parce que
01:07:46 pourquoi dans le cas présent
01:07:48 il y a une instrumentalisation du
01:07:50 conflit entre Israël et la
01:07:52 Palestine, ou plutôt de ce
01:07:54 qui se passe entre Israël et le Hamas
01:07:56 tout simplement parce que les occidentaux
01:07:58 sont liés à ce qui se passe
01:08:00 sur place, ce qui n'est pas le cas par exemple
01:08:02 avec les Chinois, et c'est d'ailleurs pour cela
01:08:04 et moi parfois je m'en étonne
01:08:06 excusez-moi, lorsque l'on voit qu'il y a
01:08:08 un million tout de même de Ouïghours
01:08:10 qui sont
01:08:12 détenus dans des conditions
01:08:14 dont on sait d'ailleurs assez peu
01:08:16 mais ce n'est pas l'Occident.
01:08:18 Mais ce n'est pas l'Occident.
01:08:20 On va développer cette question
01:08:22 dans un instant mon cher Florian
01:08:24 je vous propose de faire un point
01:08:26 sur l'enquête, on va retrouver Justine Serchera devant
01:08:28 les locaux de la DGSI
01:08:30 avec Laurence Ellarié
01:08:32 Justine, donc la garde à vue
01:08:34 se poursuit
01:08:36 quelles sont les informations dont vous
01:08:38 disposez à cette heure chère Justine ?
01:08:40 ...
01:08:42 ...
01:08:44 Mais Olivier, la garde à vue pourrait durer jusqu'à
01:08:46 96 heures, le parquet national
01:08:48 antiterroriste a indiqué avoir
01:08:50 ouvert une enquête pour assassinat
01:08:52 et tentative d'assassinat en relation
01:08:54 avec une entreprise terroriste
01:08:56 et pour association de malfaiteurs terroristes
01:08:58 criminels, c'est donc la DGSI
01:09:00 qui procède depuis ce matin
01:09:02 à l'interrogatoire du suspect
01:09:04 Amanher, un français de 26 ans, né de
01:09:06 parents iraniens, il est fiché S
01:09:08 il avait été interpellé en 2016
01:09:10 pour un projet d'attaque à l'arme blanche
01:09:12 dans le quartier d'affaires de la Défense
01:09:14 il avait été condamné à une peine
01:09:16 de 5 ans de prison qu'il a effectuée
01:09:18 jusqu'en 2020
01:09:20 Alors Justine, nous en parlions d'ailleurs
01:09:22 il y a quelques minutes sur ce plateau, le suspect
01:09:24 on le disait qui souffre, qui souffrirait
01:09:26 de troubles psychologiques, psychiatriques
01:09:28 ...
01:09:30 ...
01:09:32 Oui, l'homme était sous traitement médicamenteux
01:09:34 mais il l'a arrêté en mars 2022
01:09:36 en accord avec son médecin
01:09:38 et selon un rapport d'avril 2023
01:09:40 partagé par une source proche du dossier
01:09:42 AC News, aucune dangerosité
01:09:44 dans son comportement n'a été rapportée
01:09:46 selon les premiers éléments de l'enquête
01:09:48 l'assaillant a prononcé les mots
01:09:50 à la haque barre lors de l'attaque
01:09:52 il a déclaré dès son arrestation
01:09:54 qu'il était passé à l'acte parce qu'il ne pouvait
01:09:56 plus supporter que des personnes musulmanes
01:09:58 meurent en Afghanistan
01:10:00 et en Palestine
01:10:02 selon le centre d'analyse
01:10:04 du terrorisme, l'homme serait en contact
01:10:06 sur les réseaux sociaux avec des personnes
01:10:08 radicalisées, notamment
01:10:10 ceux qui ont tué
01:10:12 Samuel Paty, le père Amel
01:10:14 et le couple de policiers de Magnanville
01:10:16 le procureur de la République antiterroriste
01:10:18 prendra la parole ce soir
01:10:20 à 19h30 depuis le tribunal de Paris
01:10:22 Merci beaucoup Justine
01:10:24 pour toutes ces précisions, Justine Serka
01:10:26 en duplex, en direct
01:10:28 avec Laurence Ellarié
01:10:30 devant les locaux de la DGSI
01:10:32 où le terroriste
01:10:34 est actuellement gardé à vue
01:10:36 on l'entendait, une garde à vue qui est prolongée
01:10:38 on va s'intéresser aux réactions
01:10:40 des touristes, nombreux
01:10:42 touristes notamment dans ce quartier
01:10:44 de la tour Eiffel qui viennent régulièrement
01:10:46 Berlin qui a
01:10:48 dénoncé
01:10:50 un terrible attentat
01:10:52 bien évidemment ce matin, je vous propose d'écouter
01:10:54 les réactions
01:10:56 On a été pas très loin
01:10:58 à 4 stations de métro
01:11:00 il y en a eu plusieurs en France récemment
01:11:02 il y en a eu partout, donc l'endroit c'est pas le plus surprenant
01:11:04 non plus, donc voilà
01:11:06 on est pas à l'abri
01:11:08 un peu n'importe où, surtout à Paris
01:11:10 C'est tragique
01:11:12 bien sûr, c'est malheureux
01:11:14 Qu'il soit allemand ou peu importe d'où il vient
01:11:20 c'est un mort de trop
01:11:22 Jean-Michel Fouer, il a quand même la perspective
01:11:28 olympique, il ne faut pas l'oublier
01:11:30 en 2024
01:11:32 dans ce contexte là, effectivement
01:11:34 les forces de sécurité, les forces de l'ordre
01:11:36 doivent être sur les dents
01:11:38 Oui, ça se prépare
01:11:40 et elles le seront sur les dents, en particulier
01:11:42 pour la cérémonie d'ouverture
01:11:44 mais là aussi
01:11:46 oui on vise beaucoup la perspective
01:11:48 olympique parce que ça amassera des foules
01:11:50 et parce que ça risque
01:11:52 d'être des cibles
01:11:54 mais par expérience on sait que
01:11:56 en général les attentats terroristes se produisent
01:11:58 là où on ne s'y attend pas
01:12:00 et au moment où on ne s'y attend pas
01:12:02 pour autant
01:12:04 j'entendais
01:12:06 certaines personnalités politiques
01:12:08 demander à prévoir un plan B
01:12:10 pour l'ouverture de ces Jeux olympiques
01:12:12 ça me surprenait
01:12:14 et moi je pense que
01:12:16 si c'est le cas, on aurait
01:12:18 totalement perdu face au terrorisme
01:12:20 il n'est pas question
01:12:22 enfin à mon avis
01:12:24 il n'est pas question de prévoir un plan B
01:12:26 et au contraire il faut maintenir ce plan là
01:12:28 maintenir cette belle
01:12:30 ouverture des Jeux olympiques
01:12:32 mais on sait qu'il y a des dangers
01:12:34 on sait qu'il va falloir
01:12:36 y faire face et il y aura un certain nombre
01:12:38 de policiers, de gendarmes, d'autres
01:12:40 éléments de sécurité pour faire
01:12:42 cette sécurité là. Je crois qu'il ne faut rien céder
01:12:44 à ce terrorisme là. Et tout à l'heure
01:12:46 on parlait des conséquences
01:12:48 et comment essayer d'éviter ça
01:12:50 et je pense qu'on ne parle pas
01:12:52 assez de l'avant du
01:12:54 terreau du terrorisme, comment nos terroristes
01:12:56 deviennent des terroristes
01:12:58 et par quelle mesure
01:13:00 et on ne parle pas assez de la lutte
01:13:02 qu'on doit avoir nous aussi et là on peut
01:13:04 le relier directement aux événements internationaux
01:13:06 la lutte qu'on doit avoir
01:13:08 nous aussi contre les frères musulmans
01:13:10 contre les salafistes
01:13:12 et le nommer ce que c'est
01:13:14 Alors justement, on va y venir
01:13:16 Jean-Michel Fauvergues, Justine Serkiara nous le disait
01:13:18 les propos, non mais c'est vrai
01:13:20 non mais c'est très bien puisque les propos
01:13:22 ça nous ramène à l'enquête également
01:13:24 puisque l'assaillant a justifié
01:13:26 son acte en faisant référence à la situation
01:13:28 au Proche-Orient. Attentat
01:13:30 donc dans le contexte de la guerre entre Israël
01:13:32 et le Hamas. Au moment de son
01:13:34 interpellation plus précisément, il aurait
01:13:36 dit qu'il ne pouvait plus supporter que les musulmans
01:13:38 meurent tant en Afghanistan qu'en Palestine
01:13:40 il aurait également indiqué
01:13:42 qu'il en voulait pour ce qui se passait à Gaza
01:13:44 mettant la France comme complice d'Israël
01:13:46 Hier, le chef de l'État
01:13:48 justement, Emmanuel Macron a pris la parole
01:13:50 à Gaza en marge de la COP 28
01:13:52 à Dubaï. Vous y étiez
01:13:54 Florian Tardif. Au lendemain du massacre
01:13:56 le chef de l'État qui avait affirmé comme priorité
01:13:58 on le rappelle, la lutte contre le terrorisme
01:14:00 contre le Hamas. Hier, c'était un autre ton
01:14:02 écoutez
01:14:04 La destruction totale du Hamas
01:14:06 qu'est-ce que c'est et est-ce que quelqu'un pense que c'est possible ?
01:14:08 ...
01:14:10 Si c'est ça
01:14:12 la guerre durera dix ans. La bonne réponse
01:14:14 contre un groupe terroriste
01:14:16 n'est pas de supprimer l'intégralité d'un territoire
01:14:18 ou de bombarder l'intégralité
01:14:20 des capacités civiles
01:14:22 avec le bilan humanitaire qu'on est en train de se donner
01:14:24 Il est beaucoup plus
01:14:26 spécifique, beaucoup plus structuré et dans la durée
01:14:28 Florian Tardif
01:14:30 Jean-Michel Fauvergne l'évoquait il y a un instant
01:14:32 lutter contre le terrorisme, ça ne se fait pas
01:14:34 simplement sur le territoire mais contre une idéologie
01:14:36 venue du monde entier
01:14:38 Emmanuel Macron, vous l'avez
01:14:40 suivi. Quelle est sa posture ?
01:14:42 C'est vrai qu'il a changé pas mal de
01:14:44 cap dans ce conflit
01:14:46 israélien à masse
01:14:48 est-ce qu'aujourd'hui il a en tête aussi la politique
01:14:50 intérieure, les conséquences de ce conflit
01:14:52 en France ? Disons que
01:14:54 si l'on regarde précisément ce que dit le président
01:14:56 de la République depuis
01:14:58 deux mois maintenant, alors certes
01:15:00 on lui a fait différents procès
01:15:02 mais globalement
01:15:04 il tient plutôt
01:15:06 la même position depuis le début
01:15:08 En revanche, et là vous avez raison
01:15:10 il déplace l'accent tonique en fonction
01:15:12 des événements, c'est-à-dire
01:15:14 qu'en fonction de ce qui se passe au tout début
01:15:16 du conflit, il mettait l'accent
01:15:18 sur le droit d'Israël
01:15:20 à se défendre. Aujourd'hui
01:15:22 compte tenu de ce qui se passe
01:15:24 des attaques conséquentes
01:15:26 d'Israël pour tenter
01:15:28 justement d'affaiblir le Hamas
01:15:30 il a déplacé cet accent tonique
01:15:32 plutôt sur "attention
01:15:34 vous faites des
01:15:36 attaques mais malheureusement
01:15:38 il faudrait faire des attaques beaucoup plus ciblées
01:15:40 qui paragnent beaucoup plus de
01:15:42 vie civile, attention au fait
01:15:44 que la population, que ce soit
01:15:46 sur place au sein de la bande de Gaza
01:15:48 mais également en Cisjordanie, voire plus
01:15:50 globalement au sein de l'ensemble des pays
01:15:52 arabes, est en train
01:15:54 d'évoluer et que progressivement
01:15:56 compte tenu du fait que ces attaques sont
01:15:58 pas assez ciblées, qu'il y a
01:16:00 trop de pertes civiles
01:16:02 la population est en train de prendre
01:16:04 partie dans ces pays-là
01:16:06 ou dans ces régions-là du globe
01:16:08 pour le Hamas
01:16:10 et c'est pour cela qu'il déplace l'accent tonique et la crainte
01:16:12 aujourd'hui de nombreux
01:16:14 leaders, y compris
01:16:16 d'Emmanuel Macron, c'est justement qu'il y ait
01:16:18 un embrasement
01:16:20 du conflit dans cette région-là
01:16:22 et j'ai pu échanger avec plusieurs diplomates
01:16:24 justement durant ce déplacement, c'était d'ailleurs
01:16:26 assez intéressant et il nous expliquait
01:16:28 et on en parle assez
01:16:30 peu sur ces plateaux, de ce qui
01:16:32 se passe en Cisjordanie
01:16:34 l'accueil des prisonniers
01:16:36 lors des échanges
01:16:38 entre les otages et
01:16:40 plusieurs prisonniers détenus par Israël
01:16:42 ils sont accueillis comme des héros
01:16:44 et on
01:16:46 estime sur place que
01:16:48 le Hamas est effectivement
01:16:50 un mouvement de résistance
01:16:52 donc c'est ça qu'il faut aussi
01:16:54 prendre en compte et c'est pour ça que
01:16:56 le président de la République, et c'est ça qui doit nous
01:16:58 inquiéter, c'est ça qui doit nous inquiéter
01:17:00 c'est-à-dire qu'il y a
01:17:02 dans cette région du globe
01:17:04 une partie grandissante
01:17:06 de la population qui est en train
01:17:08 de prendre fait et cause pour le Hamas
01:17:10 Emmanuel Dupuis,
01:17:12 il y a aussi des partisans du Hamas
01:17:14 sur le territoire français
01:17:16 on a pu le voir effectivement
01:17:18 lors de manifestations
01:17:20 est-ce que finalement la France est le pays
01:17:22 de l'Europe le plus exposé aux attentats
01:17:24 des attentats qui seraient directement liés
01:17:26 au conflit israélo-palestinien ?
01:17:28 Non, car la France n'est pas le pays le plus
01:17:30 engagé dans la résolution du conflit
01:17:32 entre Israël et le Hamas
01:17:34 ce serait plutôt le cas pour les Etats-Unis
01:17:36 d'ailleurs les Etats-Unis sont dans un soutien
01:17:38 beaucoup plus clair, net
01:17:40 précis à la position
01:17:42 de Benjamin Netanyahou, Donald Trump
01:17:44 avait laissé deux mois pour neutraliser
01:17:46 et éradiquer le Hamas, donc les choses sont claires
01:17:48 néanmoins, le président
01:17:50 Emmanuel Macron non seulement déplace
01:17:52 la dystonie tonique, mais
01:17:54 s'exprime par rapport à l'interculteur
01:17:56 qu'il a en face de lui
01:17:58 à un moment donné, et donc il s'exprime
01:18:00 par rapport à ce qu'il a envie d'entendre, et c'est là le problème
01:18:02 cette diplomatie par régate
01:18:04 un coup à gauche, un coup à droite, ne fonctionne pas
01:18:06 elle nous décrédibilise, vous étiez
01:18:08 je crois à Doha et à Dubaï
01:18:10 Mohamed Ben Salman n'est pas venu à la COP28
01:18:12 alors qu'il devait rencontrer le président
01:18:14 Emmanuel Macron, le roi
01:18:16 de Jordanie a refusé de rencontrer
01:18:18 le président Emmanuel Macron, car la position
01:18:20 un peu alambiquée de notre politique
01:18:22 est démonétisée, il était même question
01:18:24 d'une interview sur Al Jazeera, elle n'a pas eu lieu
01:18:26 donc il faut faire très attention
01:18:28 à la manière dont notre position
01:18:30 est illisible, est rendue
01:18:32 illisible. Ensuite, le deuxième
01:18:34 élément qu'il faut avoir à l'esprit
01:18:36 c'est qu'il faut sans doute faire très attention
01:18:38 à ce qu'une victoire militaire, car
01:18:40 finalement Zahal va obtenir une victoire militaire
01:18:42 ils se sont donné les moyens
01:18:44 pour cela, ils sont en train
01:18:46 de neutraliser à 30%
01:18:48 les infrastructures militaires
01:18:50 5000 pour l'instant
01:18:52 membres du Hamas auront
01:18:54 été neutralisés, et bien il reste
01:18:56 encore l'étape suivante
01:18:58 il faut faire très attention que cette victoire militaire ne se transforme
01:19:00 pas en une défaite stratégique, car si
01:19:02 on n'éradique pas les donneurs d'ordre
01:19:04 à ce moment-là, le Hamas
01:19:06 survivra, c'est je crois ce que le président Macron
01:19:08 a voulu dire en disant qu'il faudra 10 ans pour l'éradiquer
01:19:10 Philippe Guibert justement, on va voir
01:19:12 Zahal qui a tweeté, qui a apporté son soutien
01:19:14 à la France après
01:19:16 l'attentat d'hier, on le voit
01:19:18 Olivier Rafovitch, le porte-parole de Zahal
01:19:20 face à l'attentat sur le quai de Grenelle à Paris pour
01:19:22 perpétrer par un Etat islamiste, solidarité du peuple
01:19:24 israélien aux français, dans l'adversité
01:19:26 soyons unis contre le terrorisme et préservons
01:19:28 nos valeurs communes. Alors, Philippe Guibert
01:19:30 est-ce que effectivement ce qui se joue au Proche-Orient
01:19:32 et ce qui se joue ici sur le territoire
01:19:34 français avec l'attentat
01:19:36 hier, et bien au fond, c'est le même combat ?
01:19:38 C'est pas
01:19:40 le même combat, nous ne bombardons
01:19:42 pas les terroristes
01:19:44 on l'a fait contre Daech
01:19:46 là on ne le fait pas contre
01:19:48 ce terrorisme endogène
01:19:50 dont on parlait tout à l'heure et dont on a eu
01:19:52 une tragique illustration
01:19:54 hier soir. Moi je trouve qu'Emmanuel
01:19:56 Macron l'exprime mal
01:19:58 mais qu'on ne peut pas avoir exactement la même
01:20:00 position au lendemain du 7 octobre
01:20:02 dans les jours qu'on suivit
01:20:04 où tout le monde légitimement
01:20:06 disait "Israël a le droit de se défendre"
01:20:08 et deux mois plus tard, des milliers de morts
01:20:10 plus tard, avoir exactement
01:20:12 la même position. Il y a quand même
01:20:14 beaucoup d'experts militaires
01:20:16 et géopolitistes
01:20:18 qui se demandent
01:20:20 est-ce que cette opération n'est pas en train
01:20:22 de devenir, elle sera sûrement un succès militaire
01:20:24 elle est de facto un succès militaire
01:20:26 mais est-ce qu'elle ne peut pas être une défaite politique
01:20:28 précisément pour la raison que Florian
01:20:30 a expliqué tout à l'heure
01:20:32 qui est que le Hamas est en train
01:20:34 de gagner du poids dans toutes
01:20:36 les territoires de la région
01:20:38 en particulier en Cisjordanie
01:20:40 à Gaza lui-même
01:20:42 et que la catastrophe humanitaire
01:20:44 que produit l'intervention militaire
01:20:46 israélienne, non seulement
01:20:48 n'a pas produit encore l'éradication
01:20:50 du Hamas mais au contraire
01:20:52 peut le renforcer et donc je trouve
01:20:54 ça tout à fait légitime
01:20:56 qu'un président français, mais je trouve que le président
01:20:58 américain et ses conseillers
01:21:00 même la vice-présidente ont eu des paroles
01:21:02 extrêmement proches de celles d'Emmanuel Macron
01:21:04 avec une forme différente mais sur le fond
01:21:06 c'est la même question, est-ce que
01:21:08 cette intervention militaire dont on ne comprend pas
01:21:10 bien la stratégie qui est
01:21:12 amenée à durer extrêmement, alors il a dit
01:21:14 10 ans Macron, on peut discuter
01:21:16 10 ans, mais enfin ce n'est pas une intervention qui va
01:21:18 se terminer en 15 jours, ni dans un
01:21:20 mois, est-ce que cette stratégie
01:21:22 uniquement militaire
01:21:24 est la bonne stratégie et est-ce qu'elle
01:21:26 n'a pas des effets pervers
01:21:28 à terme et à court terme et à moyen
01:21:30 terme pour la sécurité d'Israël
01:21:32 c'est une vraie question et donc je
01:21:34 trouve bien que le président de la République
01:21:36 même si la forme n'est pas toujours
01:21:38 idéale, pose cette question
01:21:40 elle me paraît tout à fait légitime et elle aura
01:21:42 un impact aussi dans les pays européens
01:21:44 par rapport à la menace terroriste
01:21:46 - Emmanuel Lupi, je voulais se répondre mais avant Kevin Bossuet, c'est vrai
01:21:48 que cette interrogation c'est que le Hamas
01:21:50 finalement c'est une menace existentielle
01:21:52 aussi pour Israël, donc ce
01:21:54 but de guerre d'éradiquer le Hamas
01:21:56 il peut, il s'entend
01:21:58 - C'est que vous multipliez les martyrs et que vous multipliez les futures
01:22:00 terroristes du Hamas
01:22:02 - Puisqu'il y a la question de la guerre de civilisation aussi derrière
01:22:04 et qui nous toucherait
01:22:06 - Moi j'aime beaucoup
01:22:08 les donneurs de leçons
01:22:10 les gens qui nous disent "il aurait
01:22:12 fallu faire ci ou il aurait fallu faire ça"
01:22:14 mais mettons-nous à la place d'Israël
01:22:16 le 7 octobre il y a un véritable
01:22:18 pogrom, un
01:22:20 massacre génocidaire
01:22:22 et qu'est-ce qu'aurait dû faire Israël ?
01:22:24 Evidemment qu'Israël devait envahir
01:22:26 Gaza et faire en sorte de
01:22:28 lutter contre le
01:22:30 Hamas et d'essayer de l'éradiquer
01:22:32 tout en libérant les otages
01:22:34 après qu'il y ait des conséquences
01:22:36 - C'est pas une question de donneurs de leçons
01:22:38 - Quand même, je pense
01:22:40 - Et là dessus on peut avoir des...
01:22:42 - Le but d'Israël,
01:22:44 Israël n'arrivera jamais
01:22:46 évidemment à exterminer
01:22:48 totalement l'idéologie du Hamas
01:22:50 le but c'est quoi ?
01:22:52 C'est rendre le Hamas inopérant
01:22:54 pour qu'Israël puisse vivre
01:22:56 en sécurité, mais le problème qu'il y a
01:22:58 en effet c'est la population
01:23:00 palestinienne, aussi bien
01:23:02 dans la bande de Gaza qu'en Cisjordanie
01:23:04 qui soutient
01:23:06 de plus en plus
01:23:08 le Hamas, et d'ailleurs il y a un sondage qui est sorti
01:23:10 qui montre que 75% des Palestiniens de Cisjordanie
01:23:12 valident le 7 octobre
01:23:14 ensuite pour rebondir sur votre question
01:23:16 sur la question civilisationnelle, je pense qu'on est
01:23:18 en plein de normes, moi je suis désolé
01:23:20 Israël est la tête de pont
01:23:22 des valeurs occidentales au Proche-Orient
01:23:24 Israël incarne
01:23:26 les valeurs de démocratie, incarne les valeurs
01:23:28 de droit de l'homme d'ailleurs
01:23:30 je mets en avant le fait que Israël
01:23:32 ne condamne jamais à mort ses opposants
01:23:34 ou ses adversaires, c'est une véritable
01:23:36 démocratie, et ce qui se passe
01:23:38 sur notre sol c'est la même chose, les
01:23:40 islamistes, les terroristes islamistes
01:23:42 s'en prennent à notre modèle, s'en prennent à la
01:23:44 démocratie, s'en prennent aux valeurs républicaines
01:23:46 s'en prennent aux valeurs humanistes
01:23:48 évidemment qu'il y a un lien entre cela
01:23:50 on est bien dans une forme de guerre de civilisation
01:23:52 et si on ferme les yeux
01:23:54 sur ce qui est en train de se passer, on est en train
01:23:56 de lourdement se tromper
01:23:58 c'est pas ça le débat, excuse-moi Kevin
01:24:00 je rebondissais au-dessus
01:24:02 de mon porte-parole
01:24:04 sur le fait qu'Israël est une démocratie
01:24:06 et que le Hamas est une organisation
01:24:08 c'est pour ça qu'il faut soutenir Israël
01:24:10 parce qu'Israël porte nos valeurs
01:24:12 Emmanuel Dupuis, peut-être justement sur les conséquences
01:24:14 de cette guerre
01:24:16 entre Israël et le Hamas
01:24:18 c'est le chef de l'État qui rappelait que
01:24:20 la France avait la communauté arabe
01:24:22 et la communauté juive la plus importante
01:24:24 d'Europe, donc effectivement, est-ce que
01:24:26 musulmanes et effectivement
01:24:28 et communautés juives les plus importantes d'Europe
01:24:30 est-ce que effectivement ce contexte-là
01:24:32 est explosif
01:24:34 aussi pour la France
01:24:36 est-ce que, quelles conséquences
01:24:38 à moyen, à long terme, ce conflit entre Israël
01:24:40 et le Hamas pourrait avoir sur notre territoire
01:24:42 Je crois qu'on est tous d'accord sur le caractère démocratique
01:24:44 des États d'Israël et de son droit de se défendre
01:24:46 la question à mon avis est beaucoup plus complexe
01:24:48 nous sommes en train de transformer
01:24:50 le Hamas en seul mouvement
01:24:52 revendiquant la solution à deux États
01:24:54 finalement en remplaçant
01:24:56 par le vide
01:24:58 que constituent le FATA et l'Organisation de Libération de Palestine
01:25:00 la représentation
01:25:02 du peuple palestinien et dont se souhait
01:25:04 comme les résolutions lusiennes
01:25:06 de 1947 et 1967 l'indiquent
01:25:08 d'une solution à deux États. Le risque est très
01:25:10 grand effectivement, puisque
01:25:12 il n'y a plus d'autorité palestinienne
01:25:14 que le Hamas devienne la seule solution
01:25:16 et que la seule façon d'obtenir
01:25:18 cette solution à deux États serait le terrorisme
01:25:20 et serait la terreur, vous avez justement
01:25:22 raison d'évoquer ce programme du 7 octobre
01:25:24 qui ne peut pas être
01:25:26 la façon d'obtenir ce que la communauté
01:25:28 internationale essaie d'obtenir depuis
01:25:30 la création de l'État d'Israël en 1948
01:25:32 et la résolution 181
01:25:34 de 1947. Donc c'est très important
01:25:36 de le rappeler, on est en train
01:25:38 et là je réponds à votre question
01:25:40 de substituer la légitimité
01:25:42 de l'accès
01:25:44 ou de la volonté du peuple palestinien à disposer
01:25:46 d'un État dans son expression la plus
01:25:48 radicale. Finalement on est en train de faire
01:25:50 exactement ce que veulent les terroristes en France
01:25:52 de partir du principe que la défense de l'Islam
01:25:54 serait un islamisme pour lutter
01:25:56 sur les
01:25:58 manques ou sur la manière dont
01:26:00 un certain nombre de pays seraient
01:26:02 rendus responsables de lutter contre l'Islam.
01:26:04 Je prends pour exemple
01:26:06 ce que Armand R a évoqué en évoquant
01:26:08 le fait qu'il était
01:26:10 passé à l'acte
01:26:12 pour dénoncer la manière dont les
01:26:14 musulmans sont morts. Je rappellerai quand même qu'en Afghanistan
01:26:16 depuis août 2021 ce sont
01:26:18 des musulmans qui se font la guerre entre eux,
01:26:20 deux organisations terroristes et il n'y a plus
01:26:22 aucun violental. Donc le caractère
01:26:24 un petit peu éthéré de son propos
01:26:26 apparaît plus logique.
01:26:28 Par contre il y a effectivement un vrai risque
01:26:30 que si on n'y prend pas garde, c'est ce que
01:26:32 disait Lloyd Austin, le secrétaire à la
01:26:34 défense américain, que Israël aura
01:26:36 sa victoire militaire mais que pendant dix ans
01:26:38 elle devra lutter contre une nouvelle
01:26:40 génération de terroristes.
01:26:42 Quand vous éradiquez
01:26:44 une population, ou quand vous visez, pardon,
01:26:46 pas l'éradication d'une population, mais quand vous donnez l'impression
01:26:48 que vous ciblez de manière inconsidérée
01:26:50 structures militaires et structures civiles,
01:26:52 ça crée des générations
01:26:54 de futurs terroristes
01:26:56 qui vont être très difficiles de combattre à l'avenir.
01:26:58 - Effectivement, c'est une interrogation et c'est ce que
01:27:00 sans doute voulait
01:27:02 souligner le chef de l'État Emmanuel Macron.
01:27:04 Il est 18h30,
01:27:06 bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
01:27:08 Dans un instant nous nous intéresserons
01:27:10 à l'état de la menace terroriste
01:27:12 en France. Elisabeth Borne,
01:27:14 à la demande d'Emmanuel Macron, réunit ses équipes
01:27:16 à Matignon à 18h30,
01:27:18 donc d'ici quelques minutes justement.
01:27:20 On va y revenir, mais tout de suite,
01:27:22 les dernières informations avec vous, Maureen Vidal.
01:27:24 - Israël a mené de nouvelles frappes
01:27:26 sur la bande de Gaza après
01:27:28 7 jours de trêve. La guerre a repris
01:27:30 depuis vendredi entre Tsal et le mouvement
01:27:32 islamiste palestinien. Le ministère
01:27:34 de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan
01:27:36 de 15 523 morts
01:27:38 côté palestinien. L'ONU évoque une
01:27:40 catastrophe humanitaire monumentale à Gaza.
01:27:42 La Cour pénale internationale
01:27:44 va intensifier ses enquêtes
01:27:46 sur d'éventuels crimes de guerre dans le conflit
01:27:48 entre Israël et le Hamas. Le procureur
01:27:50 en chef de la CPI a dit avoir vu la
01:27:52 cruauté calculée dans les sites attaqués
01:27:54 par le Hamas. Il a également souligné que la façon
01:27:56 dont Israël répond à ses attaques
01:27:58 doit respecter les règles claires qui régissent
01:28:00 les conflits armés. Enfin,
01:28:02 la stupeur dans un petit village en Isère.
01:28:04 Un adolescent de 15 ans a avoué
01:28:06 avoir tué ses parents. Le jeune homme
01:28:08 a été interpellé à Montpellier hier
01:28:10 alors qu'il avait disparu après la découverte
01:28:12 de deux corps dans sa maison incendiée
01:28:14 dans la nuit de dimanche à lundi. Les corps
01:28:16 ont été abîmés, présenté des blessures par balles
01:28:18 au niveau de la tête et du thorax.
01:28:20 - Merci beaucoup Maureen.
01:28:22 Prochain point avec Maureen Vidal.
01:28:24 19h, nous continuons
01:28:26 de parler des conséquences
01:28:28 de cette attaque terroriste. Toujours
01:28:30 pour vous accompagner jusqu'à 19h.
01:28:32 Kevin Bossois, Emmanuel Dupuis, Florian Tardif,
01:28:34 Philippe Guibert et Jean-Michel Fauvergue.
01:28:36 Alors, quel est le contexte
01:28:38 de cette attaque hier ? Et bien depuis le 13 octobre
01:28:40 et l'attaque terroriste
01:28:42 à Arras, souvenez-vous, le niveau
01:28:44 d'urgence attentat avait été déclaré
01:28:46 sur l'ensemble du territoire. Il s'agit
01:28:48 du niveau d'alerte le plus élevé
01:28:50 du plan Vigipirate. Alors,
01:28:52 où en est la menace terroriste en France
01:28:54 dans ce contexte
01:28:56 d'attaque hier au couteau ?
01:28:58 On fait le point avec Juliette Sada
01:29:00 et on vous écoute ensuite.
01:29:02 Créé en 2016,
01:29:04 ce troisième niveau
01:29:06 d'alerte du plan Vigipirate est plusieurs
01:29:08 fois dégainé par le gouvernement français.
01:29:10 Notamment à la suite de l'attentat du marché
01:29:12 de Noël de Strasbourg le 11 décembre
01:29:14 2018 et à la suite de l'attaque
01:29:16 de la basilique Notre-Dame de Nice
01:29:18 en octobre 2020. Ce dernier niveau
01:29:20 a été levé le 5 mars 2021.
01:29:22 De retour depuis
01:29:24 le 13 octobre et l'attaque au couteau
01:29:26 à Arras, le niveau d'urgence attentat
01:29:28 déclenche un état maximal de vigilance
01:29:30 et de protection sur tout le territoire.
01:29:32 Objectif, prévenir le risque
01:29:34 de sur-attentat. Ici, des mesures
01:29:36 peuvent être prises, fermeture de certaines
01:29:38 routes et de transports publics,
01:29:40 arrêt du ramassage scolaire ou encore
01:29:42 diffusion massive de consignes de sécurité
01:29:44 à travers les sites institutionnels,
01:29:46 à la télévision ou à la radio.
01:29:48 Deux autres niveaux d'alerte, vigilance
01:29:50 et risque attentat, correspondant
01:29:52 pour sa part à un niveau de menace élevé
01:29:54 déclenché par exemple après
01:29:56 l'attentat de Charlie Hebdo et celui de
01:29:58 Nice le 14 juillet 2016.
01:30:00 Le plan Vigipirate, cela fait
01:30:02 plus de 30 ans que la France vit à son rythme.
01:30:04 Déclenché pour la première fois en 1991
01:30:06 avec la première guerre du Golfe,
01:30:08 il est resté sans interruption à ses
01:30:10 niveaux les plus élevés depuis juillet 2005
01:30:12 et les attentats de Londres.
01:30:14 Après les attentats de janvier 2015,
01:30:16 c'est l'opération Sentinelle qui est lancée
01:30:18 en renforcement du plan Vigipirate.
01:30:20 L'opération mobilise 10 000 militaires
01:30:22 sur le territoire, dont 6 000
01:30:24 en Ile-de-France. 15 000 personnes supplémentaires
01:30:26 sont réservistes et donc mobilisables
01:30:28 en cas de besoin.
01:30:30 - Nous sommes donc,
01:30:34 Jean-Michel Fauvergue, nous sommes au niveau
01:30:36 urgence attentat déclaré
01:30:38 après l'attaque terroriste
01:30:40 d'Arras. Visiblement,
01:30:42 il n'y a pas de palier
01:30:44 supplémentaire.
01:30:46 Finalement, pas suffisant.
01:30:48 C'est un constat d'échec.
01:30:50 Pas suffisant.
01:30:52 - Alors pas suffisant quoi, les niveaux ?
01:30:54 - Le niveau d'urgence attentat.
01:30:56 Finalement, hier, il y a encore
01:30:58 des trous dans la raquette, si je peux me permettre. On l'a vu hier.
01:31:00 - Oui, mais on va revenir sur ce
01:31:02 qu'on a dit sur ce plateau tout à l'heure.
01:31:04 Des trous dans la raquette.
01:31:06 Je crains que malheureusement, il y en ait encore.
01:31:08 L'essentiel, c'est qu'il y en ait le moins possible.
01:31:10 On a 10 000 militaires
01:31:12 qui patrouillent
01:31:14 dans nos villes et dans nos villages.
01:31:16 Plutôt dans nos villes.
01:31:18 7 000 sur la plaque
01:31:20 parisienne.
01:31:22 On a des...
01:31:24 En réalité,
01:31:26 en fait, quel est l'état de la menace
01:31:28 aujourd'hui ? On est passé, depuis
01:31:30 les années 2015,
01:31:32 à une menace
01:31:34 de terrorisme par réseau.
01:31:36 Vous vous en souvenez sans doute,
01:31:38 qui nous a frappés de manière très dure.
01:31:40 À une menace
01:31:42 de terrorisme endogène.
01:31:44 La France, comme d'autres pays européens,
01:31:46 il n'y a pas que la France,
01:31:48 a ce triste privilège
01:31:50 de nourrir en son sein
01:31:52 ses propres
01:31:54 terroristes
01:31:56 qui, pour beaucoup d'entre eux,
01:31:58 ont la nationalité française et sont français
01:32:00 et qui vont
01:32:02 frapper leur
01:32:04 patrie, ils vont frapper leurs
01:32:06 compatriotes, comme ça s'est passé là.
01:32:08 Il faut savoir que
01:32:10 éviter un attentat
01:32:12 comme ça, qui est fait
01:32:14 par un seul individu qui décide de passer
01:32:16 à l'acte assez rapidement, c'est très
01:32:18 difficile pour les services de renseignement. Pourquoi ?
01:32:20 Parce qu'il ne va pas communiquer
01:32:22 avec les uns avec les autres, donc les interceptions
01:32:24 techniques, les surveillances
01:32:26 filatures, demeurent vaines
01:32:28 et c'est difficile
01:32:30 d'arriver à le... à voir ça.
01:32:32 Donc l'idée, c'est
01:32:34 d'être vigilants, tous en
01:32:36 commun, le plus possible,
01:32:38 pour intervenir le plus rapidement possible.
01:32:40 La question de la vigilance, on va y revenir, mais Florian Tardif,
01:32:42 c'est vrai qu'Elisabeth Borne réunit
01:32:44 des membres de son gouvernement, dans quelques
01:32:46 instants, ça devait commencer d'ailleurs à
01:32:48 18h30, finalement, on peut
01:32:50 avoir le sentiment que c'est un effet de communication,
01:32:52 c'est-à-dire une réunion
01:32:54 pour agir, mais derrière, pour annoncer quoi ?
01:32:56 C'est la question. Bien évidemment.
01:32:58 On ne peut pas le deviner, puisque la réunion n'a pas
01:33:00 débuté. Il y a une part de la réaction
01:33:02 politique qui cherche
01:33:04 à montrer à la population
01:33:06 que l'exécutif
01:33:08 réagit. Donc oui, on organise
01:33:10 une réunion, ne sachant pas vraiment
01:33:12 la réponse qu'on va pouvoir apporter dans les prochaines
01:33:14 heures. Mais au moins, ça
01:33:16 donne le sentiment à la population, dans un
01:33:18 premier temps, avant peut-être d'apporter des réponses
01:33:20 dans un second temps, que l'exécutif
01:33:22 a pris
01:33:24 la mesure de
01:33:26 ce qui venait de
01:33:28 se passer de nouveau
01:33:30 en plein cœur de la capitale.
01:33:32 Mais peu importe, même si ça avait eu lieu
01:33:34 ailleurs, dans une autre ville, qu'elle soit
01:33:36 grande ou petite,
01:33:38 on aurait eu de telles réactions.
01:33:40 Oui, il y a une part de communication
01:33:42 dans cela. Après,
01:33:44 souhaitons, et on le verra
01:33:46 avec peut-être Olivier Véran,
01:33:48 je faisais référence tout à l'heure au porte-parole du gouvernement,
01:33:50 puisque initialement, cette réunion
01:33:52 pouvait se tenir avec la Première ministre,
01:33:54 avec Gérald Darmanin,
01:33:56 Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
01:33:58 et Aurélien Rousseau, qui est en charge
01:34:00 de la santé dans notre pays. Et Olivier Véran
01:34:02 fait partie également, on l'a appris il y a
01:34:04 moins d'une heure, de cette réunion, il est porte-parole
01:34:06 du gouvernement, donc on peut s'attendre effectivement à ce
01:34:08 qu'il nous restitue en partie ce qui s'est passé
01:34:10 durant cette réunion.
01:34:12 Et on verra, et c'est ce que nous
01:34:14 souhaitons, à savoir si
01:34:16 il y a, oui ou non,
01:34:18 une réponse politique à apporter,
01:34:20 ou au moins un calendrier
01:34:22 politique qui est délivré
01:34:24 à la population, à savoir
01:34:26 est-ce qu'il y aura des rencontres avec peut-être
01:34:28 d'autres élus, c'est ce qu'on pourrait souhaiter.
01:34:30 Effectivement, tout à l'heure je parlais de l'hyper-politisation
01:34:32 de chaque événement que nous déplorons
01:34:34 ici, et qui ne permet pas
01:34:36 d'apporter des réponses à la population
01:34:38 qui pourtant se pose de plus en plus
01:34:40 de questions, et des questions légitimes.
01:34:42 On pourrait souhaiter que parfois,
01:34:44 parfois, les politiques se mettent autour de la table
01:34:46 et réfléchissent avec intelligence.
01:34:48 Et c'est le souhait de beaucoup de Français,
01:34:50 vous avez tout à fait raison, Florian Tardif.
01:34:52 Guylain Chevrier, spécialiste des questions de laïcité,
01:34:54 nous a rejoints pour que nous évoquions
01:34:56 le contexte dans lequel a eu lieu
01:34:58 cet attentat. Guylain Chevrier,
01:35:00 bonsoir, merci d'avoir accepté
01:35:02 notre invitation.
01:35:04 Je le disais, nous abordons le contexte
01:35:06 dans lequel ce nouvel
01:35:08 attentat a eu lieu.
01:35:10 Finalement, est-ce que vous diriez que
01:35:12 tous les voyants étaient rouges,
01:35:14 que toutes les conditions étaient
01:35:16 réunies pour qu'un tel
01:35:18 drame touche notre territoire une nouvelle
01:35:20 fois ?
01:35:22 Écoutez, sans doute.
01:35:24 D'ailleurs, c'est ce dont témoigne
01:35:26 le président du centre
01:35:28 d'analyse du terrorisme,
01:35:30 qui dit que, effectivement,
01:35:32 les conditions étaient aussi réunies
01:35:34 du fait aussi de
01:35:36 certaines défaillances qu'il pointerait
01:35:38 concernant les services de renseignement
01:35:40 et autour, justement, de ce
01:35:42 profil psychiatrique, peut-être,
01:35:44 qui a pu laisser penser
01:35:46 que cet individu était en soins alors qu'il
01:35:48 ne l'était plus, et d'autre part,
01:35:50 donc, un profil
01:35:52 psychiatrique qui ne s'était pas manifesté
01:35:54 lors de sa condamnation
01:35:56 pour une tentative d'attentat
01:35:58 en 2016. Donc, il semble, effectivement,
01:36:00 que cet individu ait pu
01:36:02 berner, pour une part, en tout cas, les
01:36:04 services qui étaient censés
01:36:06 le surveiller et l'empêcher d'agir.
01:36:08 Vous êtes donc spécialiste des questions de
01:36:10 laïcité. Comment est-ce que vous expliquez,
01:36:12 aujourd'hui, sur le territoire français, que
01:36:14 cette idéologie islamiste
01:36:16 continue d'infiltrer,
01:36:18 finalement, une grande partie de notre
01:36:20 société ? Est-ce que c'est le
01:36:22 cas ? Est-ce que les autorités sont assez fermes,
01:36:24 finalement, dès le début, pour
01:36:26 empêcher la propagation de cette
01:36:28 idéologie ?
01:36:30 Écoutez, il suffit de voir, aujourd'hui,
01:36:32 comment on nomme
01:36:34 le hamas dans les médias,
01:36:36 de manière un peu générale, je sais que ce n'est pas le cas
01:36:38 nécessairement de CNews, mais où
01:36:40 on n'utilise plus le terme
01:36:42 islamisme. On parle de terrorisme,
01:36:44 d'ailleurs, on notera que le
01:36:46 tweet de la Première Ministre,
01:36:48 donc Mme Elisabeth Borne, parle
01:36:50 de terrorisme, eh bien d'islamisme.
01:36:52 Il y a une sorte de crainte qui
01:36:54 fait qu'on donne, en quelque sorte,
01:36:56 une espèce de gage au regard de cela,
01:36:58 par crainte, peut-être,
01:37:00 effectivement, de réaction dans les quartiers,
01:37:02 après ce qui s'est passé, les émeutes
01:37:04 de juin dernier, mais je ne crois pas
01:37:06 que ce soit la bonne méthode. Et
01:37:08 d'ailleurs, c'est un phénomène qui tend
01:37:10 à se généraliser,
01:37:12 c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:37:14 ce mot islamiste, on a
01:37:16 l'impression qu'en quelque sorte, en l'utilisant,
01:37:18 on l'assimilerait à l'ensemble des musulmans,
01:37:20 ce qui est faux, et il faut d'autant plus
01:37:22 affirmer ce qu'est l'islamisme pour le
01:37:24 différencier de ce qu'est l'islam.
01:37:26 Sinon, on rabat, en fait,
01:37:28 nos concitoyens de confession musulmane
01:37:30 sur l'identification de leur
01:37:32 religion avec le hamas, ce qui
01:37:34 n'est évidemment pas ni souhaitable
01:37:36 ni, si vous voulez,
01:37:38 correspondant à la réalité.
01:37:40 Donc, je crois que de ce point de vue,
01:37:42 il faut clarifier, effectivement,
01:37:44 cette situation en dénonçant
01:37:46 véritablement ce qu'est l'islamisme
01:37:48 et on l'a vu ce qu'il était,
01:37:50 effectivement, avec ce qui s'est passé
01:37:52 le 7 octobre, ce qu'on a appris depuis,
01:37:54 avec des enfants otages
01:37:56 qui révèlent qu'on leur a fait voir
01:37:58 des images qui avaient été,
01:38:00 qui sont issues de la façon
01:38:02 dont se sont filmés les terroristes, lorsqu'ils ont
01:38:04 mis leurs sévices et
01:38:06 lorsque un ex-otage
01:38:08 raconte aussi
01:38:10 qu'une femme a été prise,
01:38:12 on lui coupe le sein, on la viole,
01:38:14 ensuite on lui tire une balle dans la tête.
01:38:16 Mais si on n'est pas capable
01:38:18 de ramener vers la dignité,
01:38:20 l'humanité, effectivement,
01:38:22 la question aujourd'hui
01:38:24 des relations entre
01:38:26 les différentes composantes de notre
01:38:28 population et qu'on ne
01:38:30 pointe pas sérieusement ce qu'est l'islamisme,
01:38:32 au lieu de tourner autour,
01:38:34 on risque d'aller à la catastrophe.
01:38:36 Alors du coup, quelle est votre réaction quand vous entendez
01:38:38 le Conseil français du culte musulman
01:38:40 appeler aujourd'hui à la vigilance
01:38:42 des musulmans de France, redoutant que
01:38:44 l'attaque meurtrière d'hier soir
01:38:46 à Paris ne soit
01:38:48 instrumentalisée par des officines
01:38:50 d'extrême droite ? Est-ce qu'il y a des craintes
01:38:52 dans ce sens-là ? Effectivement,
01:38:54 on parle surtout de cette France face à face.
01:38:56 C'est honteux d'avoir dit ça.
01:38:58 Oui, mais écoutez, je crois
01:39:00 que le problème du Conseil français
01:39:02 du culte musulman, c'est précisément
01:39:04 qu'il se positionne correctement.
01:39:06 D'ailleurs, il a perdu
01:39:08 beaucoup de sa crédibilité depuis
01:39:10 quelques années du fait d'un certain
01:39:12 nombre de positions. D'abord, l'utilisation
01:39:14 systématique du terme "islamophobie"
01:39:16 pour désigner les attaques,
01:39:18 le cas échéant, ou en tout cas
01:39:20 effectivement les signalements
01:39:22 d'actes anti-musulmans.
01:39:24 Et donc, on sait ce que signifie "islamophobie",
01:39:26 c'est l'assimilation de
01:39:28 toute critique de l'islam
01:39:30 à quelque chose
01:39:32 qui serait d'une forme
01:39:34 de racisme, qui revient
01:39:36 au délit de blasphème.
01:39:38 Cette parole est difficilement
01:39:40 entendable et aussi compréhensible
01:39:42 parce qu'on ne peut pas
01:39:44 utiliser
01:39:46 cette situation uniquement
01:39:48 pour en appeler à la protection des musulmans.
01:39:50 Bien évidemment, il y a des risques
01:39:52 de confusion. Bien sûr, il y a des groupes
01:39:54 qui jouent sur ces confusions,
01:39:56 et même pour une part, parfois,
01:39:58 certains de nos représentants politiques,
01:40:00 mais pour autant, ce n'est pas
01:40:02 cela la première des préoccupations
01:40:04 qui devrait être celle du Conseil français
01:40:06 du QUI de musulmans, c'est effectivement
01:40:08 de tout faire pour que nous
01:40:10 trouvions une concorde nationale
01:40:12 autour des principes communs
01:40:14 et des principes républicains
01:40:16 qui sont totalement contraires,
01:40:18 qui sont l'envers de cette horreur,
01:40:20 de cette barbarie
01:40:22 de l'islamisme. Donc, il faut revenir
01:40:24 à ce questionnement par rapport, justement,
01:40:26 à ce que représente
01:40:28 le principe de liberté.
01:40:30 Je vous signale qu'avec
01:40:32 le mouvement décolonial aujourd'hui
01:40:34 auquel on assiste, où on identifie
01:40:36 Occident et colonialisme
01:40:38 dépassés depuis quand même
01:40:40 un petit moment, en jetant le bébé
01:40:42 avec l'eau du bain, pour faire oublier
01:40:44 que les libertés ne peuvent être défendues
01:40:46 que selon certains
01:40:48 principes fondamentaux, dans un cadre
01:40:50 démocratique. Et d'ailleurs, s'il doit y avoir
01:40:52 une solution à deux États,
01:40:54 il ne peut pas y avoir un État
01:40:56 palestinien qui ne soit pas démocratique
01:40:58 sinon jamais il n'aboutira.
01:41:00 Donc, on voit bien qu'il y a un lien direct
01:41:02 entre l'analyse que l'on fait aujourd'hui
01:41:04 de la situation et même les solutions
01:41:06 peut-être à trouver
01:41:08 concernant la question palestinienne
01:41:10 même si la solution
01:41:12 à deux États n'est certes pas
01:41:14 à l'ordre du jour aujourd'hui.
01:41:16 Merci beaucoup, Guylain Chevrier, spécialiste des questions
01:41:18 de laïcité, d'avoir été avec nous
01:41:20 ce soir, Philippe Guybert, ce qui est intéressant,
01:41:22 c'est vrai que la concorde, l'unité du pays,
01:41:24 elle est impossible, dès lors que tout le monde ne
01:41:26 dénonce pas dans le même sens
01:41:28 l'islamisme qui gangrène
01:41:30 la société. On l'a vu avec Jean-Luc Mélenchon,
01:41:32 on l'évoquait tout à l'heure, et puis peut-être
01:41:34 le président du Conseil
01:41:36 du culte musulman, qui aurait
01:41:38 avant tout dénoncé cet acte
01:41:40 terroriste, avant de pointer
01:41:42 du doigt les inégalités.
01:41:44 Que le Conseil français
01:41:46 du culte musulman soit
01:41:48 d'abord et avant tout préoccupé
01:41:50 par le fanatisme, le fondamentalisme,
01:41:52 l'intégris, ce qu'on appelle l'islamisme, pour faire
01:41:54 court où il est, l'islamisme,
01:41:56 que par la tentative de récupération
01:41:58 par telle ou telle famille politique.
01:42:00 Enfin, c'est invraisemblable. On a quand même
01:42:02 toutes les religions qui connaissent leur forme
01:42:04 de fanatisme, mais aujourd'hui,
01:42:06 dans l'époque où on vit, c'est l'islam
01:42:08 qui est le plus travaillé,
01:42:10 qui est le plus... dont la pathologie
01:42:12 du fanatisme est la plus forte.
01:42:14 Et donc, on attendrait
01:42:16 du Conseil français du culte musulman
01:42:18 qu'il s'en préoccupe d'abord, outre le fait
01:42:20 qu'il pourrait commencer par condamner
01:42:22 l'acte terroriste d'hier soir.
01:42:24 Le problème n'est pas l'extrême droite.
01:42:26 Excusez-moi, l'extrême droite, c'est une conséquence.
01:42:28 La cause
01:42:30 fondamentale, c'est qu'effectivement,
01:42:32 on a encore hier soir,
01:42:34 tragiquement, un attentat
01:42:36 au nom de l'islamisme.
01:42:38 Et vraiment, on attendrait
01:42:40 pour atteindre cette concorde que vous évoquiez,
01:42:42 que tout le monde travaille dans le même sens
01:42:44 et que les institutions
01:42:46 représentatives des musulmans,
01:42:48 des français musulmans,
01:42:50 si ce mot a un sens,
01:42:52 travaillent d'abord à cette concorde nationale
01:42:54 et à préserver
01:42:56 les musulmans français
01:42:58 de l'influence absolument délétère
01:43:00 de l'islamisme.
01:43:02 - Et le rôle du politique aussi,
01:43:04 on pense à la France insoumise, le rôle du politique aussi,
01:43:06 Kévin Bossuet,
01:43:08 d'accompagner aussi les citoyens
01:43:10 à condamner l'islamisme,
01:43:12 qui ne fait absolument pas, d'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon,
01:43:14 bien au contraire. - Mais bien sûr, parce que quelques
01:43:16 heures avant l'attentat d'hier,
01:43:18 il y avait Jean-Luc Mélenchon qui criait
01:43:20 "Vive Gaza !"
01:43:22 Et le fait que des députés de la nation,
01:43:24 et en l'occurrence des députés de la France insoumise,
01:43:26 certains députés,
01:43:28 refusent de
01:43:30 condamner le ramasse,
01:43:32 ou du moins de dire que c'est un mouvement terroriste
01:43:34 et que ce n'est pas un mouvement de résistance,
01:43:36 ça a des conséquences dramatiques
01:43:38 sur notre sol. Et moi, j'aimerais revenir sur ce
01:43:40 qu'a dit très justement votre invité.
01:43:42 C'est-à-dire que refuser
01:43:44 de prononcer le mot
01:43:46 "islamisme", c'est être
01:43:48 complice. Il faut caractériser
01:43:50 le type de terrorisme.
01:43:52 Quand on a un terrorisme islamiste,
01:43:54 il faut le dire. On a inventé aussi
01:43:56 une nouvelle expression, c'est "islamisme
01:43:58 radical". Mais oui, l'islamisme
01:44:00 est forcément radical.
01:44:02 Et c'est vrai que la main de l'État
01:44:04 tremble. Ça fait des années que
01:44:06 les acteurs de terrain dénoncent
01:44:08 la montée de l'islamisme. On la voit
01:44:10 dans l'éducation nationale. Il a fait le courage d'un
01:44:12 ministre, Gabriel Attal, par exemple, pour interdire
01:44:14 la baïa. Mais on le voit également dans le sport,
01:44:16 où vous avez un antrisme islamiste
01:44:18 important. On le voit également
01:44:20 dans des associations, dans
01:44:22 certains quartiers gangrédés
01:44:24 par l'islamisme, ou dans certaines entreprises
01:44:26 comme la RATP, où vous avez
01:44:28 un problème d'islamisme. Et Philippe
01:44:30 a dit quelque chose de très juste.
01:44:32 La montée de l'extrême droite,
01:44:34 c'est la conséquence. Parce qu'on est
01:44:36 dans ce qu'on appelle un État de droit
01:44:38 où on a privilégié
01:44:40 les libertés individuelles
01:44:42 sur la sécurité collective.
01:44:44 On le voit quand on libère,
01:44:46 par exemple, des individus qui ont
01:44:48 purgé leur peine, mais qui constituent
01:44:50 encore une menace pour la société.
01:44:52 Et quand on dit qu'il faut corriger cela,
01:44:54 on nous raconte que c'est d'extrême droite
01:44:56 qu'il faut préserver nos libertés,
01:44:58 sauf que la conséquence première, c'est la
01:45:00 montée de l'extrême droite en Europe. Regardez ce
01:45:02 qui se passe en Allemagne. La FD est à
01:45:04 20%. Avant, la FD, ça concernait
01:45:06 surtout l'Est du territoire allemand.
01:45:08 Maintenant, c'est en train de percer également à l'Ouest
01:45:10 tout simplement parce qu'on refuse de lutter
01:45:12 vraiment contre l'islamisme.
01:45:14 Jean-Michel Fauvert, il quitte aussi des détenus radicalisés
01:45:16 qui vont sortir de prison.
01:45:18 Il y a aussi cette problématique. Est-ce qu'elle est suffisamment
01:45:20 prise en compte aujourd'hui
01:45:22 en France ? Elle est prise en compte par
01:45:24 les services de renseignement en prison, puisqu'il y en a
01:45:26 un service de renseignement pénitentiaire. Elle sera prise en compte
01:45:28 par les services après.
01:45:30 La problématique, c'est sur le temps long.
01:45:32 Il y a cette problématique-là. Il y a aussi la problématique,
01:45:34 je voudrais quand même le rappeler,
01:45:36 des terroristes femmes
01:45:38 qu'on a fait revenir
01:45:40 du Levant
01:45:42 jusque chez nous et qui représentent
01:45:44 quelques dizaines
01:45:46 ou quelques vingtaines de personnes, mais qui peuvent être
01:45:48 très dangereuses. Je voudrais revenir sur
01:45:50 les musulmans,
01:45:52 outre le fait que les instances,
01:45:54 les musulmans, d'une manière générale, sont
01:45:56 très discrets sur
01:45:58 ces choses-là, ce qui est une mauvaise chose, d'ailleurs.
01:46:00 À part quelques personnalités, je pense
01:46:02 en partie. – Les autorités, peut-être.
01:46:04 – Les représentants. – Les autorités, oui. C'est ce que je voulais dire.
01:46:06 À part peut-être
01:46:08 l'imam de Drancy
01:46:10 et quelques autres
01:46:12 que l'on peut compter sur le doigt d'une main,
01:46:14 c'est
01:46:16 les instances représentatives
01:46:18 d'une manière générale ont souvent
01:46:20 et longtemps été
01:46:22 irriguées par les frères musulmans aussi,
01:46:24 d'une manière générale. Et donc,
01:46:26 si j'ose dire, à un certain moment,
01:46:28 le verre est dans le fruit et il n'est pas sûr qu'il
01:46:30 en soit complètement disparu.
01:46:32 Peut-être est-ce à cause de ça
01:46:34 que nous avons des déclarations de ce type-là
01:46:36 qui préfèrent donc focaliser
01:46:38 sur des problèmes qui
01:46:40 ne sont pas les problèmes d'aujourd'hui.
01:46:42 Aujourd'hui, sur l'attentat terroriste, on n'est pas
01:46:44 sur un problème d'extrême droite, évidemment.
01:46:46 – Avant d'écouter les prédictions de Thibault,
01:46:48 de Montbrial, sur l'avenir,
01:46:50 Emmanuel Dupuis, vous vouliez… – Oui, mais je crois
01:46:52 qu'évidemment, on est tous d'accord sur
01:46:54 l'idée que le CSM, finalement,
01:46:56 est pris au piège, à savoir que c'est la minorité
01:46:58 la plus radicale qui a
01:47:00 pris, finalement,
01:47:02 l'espace médiatique
01:47:04 de l'immense majorité des musulmans,
01:47:06 dont beaucoup sont laïcs, il faut le rappeler,
01:47:08 et en tout cas qui ne souhaitent pas s'insérer
01:47:10 dans cette radicalité. Le problème,
01:47:12 c'est que vous avez un certain nombre de
01:47:14 responsables politiques au sein du CSM
01:47:16 qui sont trop nombreux.
01:47:18 C'est peut-être là le problème. Il n'y a pas d'instance
01:47:20 régulière. Il y a l'islam consulaire
01:47:22 dont on sait les influences extérieures.
01:47:24 Il y a la question
01:47:26 des frères musulmans qui sont représentés,
01:47:28 je le rappelle, au sein du CSM
01:47:30 à travers un mouvement qui s'appelle le Miligoris.
01:47:32 Et il y a un certain nombre de questions que nous n'avons
01:47:34 pas voulu aborder de plein fouet.
01:47:36 Notre relation à la Turquie
01:47:38 qui ne fait que
01:47:40 jeter de l'huile sur le feu, notre relation au Qatar.
01:47:42 Bien sûr, nous avons besoin du Qatar pour libérer nos
01:47:44 otages. Je crois d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle
01:47:46 le président Macron rencontre l'émir Al Thani.
01:47:48 Mais il faut quand même appeler un chat un chat et sortir
01:47:50 du sophisme. Un certain nombre de ces pays
01:47:52 jouent pas forcément dans la même direction
01:47:54 que la Coalition nationale.
01:47:56 - Allez, pour conclure,
01:47:58 il nous reste quelques minutes.
01:48:00 Je vous propose d'écouter Thibaud
01:48:02 de Montbrial. C'était sur ce plateau
01:48:04 il y a quelques jours. Thibaud de Montbrial
01:48:06 qui a d'ailleurs alerté cette semaine le président
01:48:08 de la République
01:48:10 qui attend une révolution contre l'insécurité,
01:48:12 contre l'immigration. Thibaud de Montbrial,
01:48:14 avocat et président du Centre de Réflexion
01:48:16 sur la Sécurité Intérieure.
01:48:18 Voyez ses prédictions. C'était
01:48:20 il y a quelques semaines après le massacre du 7 octobre.
01:48:22 - Est-ce que pour se défendre,
01:48:24 une démocratie
01:48:26 n'a pas le devoir
01:48:28 d'utiliser des moyens
01:48:30 qui sont des moyens démocratiques ?
01:48:32 Prenez la Constitution.
01:48:34 Mais dans la Constitution, il y a déjà plein de moyens.
01:48:36 Vous avez l'état d'urgence, vous avez l'état de siège.
01:48:38 Vous avez tout un tas de moyens dont moi je vous dis,
01:48:40 je vous fais le pari, qu'avant Noël, nous y serons
01:48:42 au moins dans l'état d'urgence. - Sinon, quelle est la risque ?
01:48:44 - Quand nous aurons eu 1, 2, 3 attentats
01:48:46 et nous les aurons dans les semaines qui viennent,
01:48:48 à ce moment-là, vous verrez
01:48:50 que le gouvernement déclenchera
01:48:52 l'état d'urgence.
01:48:54 - C'était le 5 novembre. Avant Noël, nous serons
01:48:56 dans l'état d'urgence. Il y aura 1 ou 2
01:48:58 attentats, prévoyait
01:49:00 Thibaud de Mondrial.
01:49:02 - Prévoir des attentats aujourd'hui, il ne faut pas être...
01:49:04 Je veux dire, à un certain moment,
01:49:06 on sait, je le répète,
01:49:08 on sait... - Alors, il faut agir.
01:49:10 - Et que, évidemment, on a
01:49:12 ce risque-là. Maintenant,
01:49:14 prévoir l'état d'urgence, on en est sortis.
01:49:16 Et je rappelle que quand on est
01:49:18 sortis de l'état d'urgence, on a voté
01:49:20 à côté de ça une loi qui s'appelle la loi
01:49:22 SILT, Sécurité Intérieure
01:49:24 et lutte contre le terrorisme,
01:49:26 dans laquelle on reprenait les moyens
01:49:28 de l'état d'urgence, en particulier les perquisitions
01:49:30 administratives, etc. Donc, aujourd'hui,
01:49:32 ce qui fait que, aujourd'hui, l'état d'urgence,
01:49:34 s'il est proclamé, ne donnerait pas plus de pouvoir.
01:49:36 Et vous auriez autant de pouvoir
01:49:38 que de dire
01:49:40 on va augmenter le niveau
01:49:42 de... comme on en parlait
01:49:44 tout à l'heure, de... - Punchline Weekend,
01:49:46 c'est terminé.
01:49:48 C'est terminé. Merci à vous, Jean-Michel Fauvert,
01:49:50 Philippe Guibert, Florian Tardif, Emmanuel Dupuis,
01:49:52 Kevin Bosfait. Mais l'actualité
01:49:54 continue dans un instant.
01:49:56 Eliott Deval, le face-à-face avec Gilles-William
01:49:58 Golnadel et Julien Drey.
01:50:00 Ils vont revenir, bien évidemment, sur la situation
01:50:02 en France après cette attaque terroriste
01:50:04 qui a coûté la vie, hier,
01:50:06 à un touriste, un touriste de
01:50:08 26 ans, un touriste allemand. Je vous propose
01:50:10 de revenir, justement,
01:50:12 sur les faits, sur cette attaque.
01:50:14 Et puis, tout de suite après, c'est
01:50:16 le face-à-face, Gilles-William Golnadel,
01:50:18 Julien Drey. À très vite sur notre antenne.