• il y a 2 ans
Interview - Inclusion et solidarité : l’ancrage social gagnant
- Pierre Alcala - Chef de projet, Kiabi (Le Petit Magasin)
- Brigitte Langlais, Responsable de département de la communication, Crédit Mutuel Maine-Anjou, Basse-Normandie

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Transcription
00:00 Et nous continuons avec un témoignage sur l'inclusion et la solidarité
00:06 pour parler d'ancrage social maintenant.
00:09 Merci.
00:11 Et j'accueille pour cette table ronde Brigitte Langlais
00:15 qui est responsable communication de crédit mutuel MEN Anjou Basse-Normandie
00:20 et Pierre Alcala, chef de projet Qui Habit,
00:24 chef de projet du projet Le Petit Magasin.
00:27 Bonjour, bienvenue.
00:31 Installez-vous, vous avez des micros à proximité.
00:41 Brigitte Langlais, crédit mutuel MEN Anjou Basse-Normandie
00:47 et ses 167 points de vente, si je ne me trompe pas,
00:51 ont initié une initiation baptisée le Défi Solidaire.
00:55 Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
00:58 Oui, alors bonjour à toutes et à tous.
01:01 Effectivement, au crédit mutuel MEN Anjou Basse-Normandie,
01:06 nous avons mis en place ce qu'on appelle le Défi Solidaire.
01:10 Donc c'est une opération, comme son nom l'indique, solidaire
01:14 qui a pour but de collecter des fonds pour aider des familles
01:20 avec des enfants en situation de handicap.
01:23 Alors vous allez me dire, c'est relativement incongru de la part
01:27 d'une banque de réaliser ce type d'opération.
01:31 Donc je dirais un petit mot sur ce qu'est le crédit mutuel
01:36 et plus particulièrement ce qu'est le crédit mutuel MEN Anjou Basse-Normandie.
01:41 Nous sommes une banque coopérative et mutualiste
01:45 qui n'a pas d'actionnaire et donc une partie des excédents
01:51 peut revenir au territoire.
01:54 Et je dirais à l'origine, tout à fait à l'origine du crédit mutuel,
01:58 la devise c'était aider et servir.
02:01 Et donc fidèle à nos valeurs d'entraide et de solidarité,
02:06 nous avons mis en place cette opération avec une volonté d'utilité au territoire
02:12 puisque notre raison d'être, c'est d'être un banque assureur mutualiste
02:17 à dimension humaine, acteur du territoire.
02:20 Et donc la particularité de cette opération, c'est de collecter des fonds
02:25 et pour chaque euro versé, le crédit mutuel MEN Anjou Basse-Normandie
02:30 donne un euro.
02:32 Donc l'objectif, c'est que ces fonds aillent aux familles du territoire
02:38 qui ont un enfant en situation de handicap.
02:43 Donc nous avons réalisé trois éditions puisque ça a commencé en 2017,
02:50 cette belle opération.
02:52 Et à l'origine, nous avons présenté ce projet à nos acteurs internes
02:59 que sont nos administrateurs et nos salariés.
03:02 Donc chez nous, c'est 2500 acteurs puisque nous avons 1600 salariés
03:10 et 900 élus.
03:12 Et la mayonnaise a pris, c'est-à-dire qu'ils se sont sentis complètement
03:18 investis et impliqués dans cette opération et ils ont vraiment joué le jeu.
03:25 Et donc, ils se sont prêts aujourd'hui, au travers de ces trois éditions,
03:30 200 familles du territoire qui ont été accompagnées.
03:35 Donc ça représente plus d'un million d'euros, 1 140 000 euros
03:39 qui ont été redistribués à ces familles.
03:44 Merci beaucoup et bravo.
03:48 Pierre Alcala, Kiabi, de son côté, a développé,
03:56 c'est peut-être un projet que certains d'entre vous connaissent,
03:58 les petits magasins.
04:00 Est-ce que vous pouvez nous parler de cette initiative
04:02 que vous avez pilotée depuis le démarrage ?
04:04 Oui, merci, bonjour à tous.
04:07 Effectivement, chez Kiabi, on a pris une orientation au niveau de l'ARSE
04:14 de segmenter un petit peu le côté produit.
04:17 Merci.
04:19 Le côté environnement produit où c'est parti sur le pôle technique
04:23 et puis de nous engager à fond sur l'ES de l'ARSE
04:27 parce que globalement, c'est un sujet assez complexe,
04:31 parce qu'on va toucher quand même de l'humain.
04:33 Et nous, une des valeurs fortes que nous avons au sein du groupe,
04:36 c'est l'insertion par le travail dans tous les domaines.
04:41 Donc, c'était de partir d'un constat, c'est-à-dire que faire de nos immendus ?
04:46 C'était de les rendre utiles et de pouvoir aujourd'hui
04:51 être sur un projet collaboratif, alors un truc qui marche,
04:55 donc j'ai entendu la fédération.
04:57 C'était en lien avec les services de l'Etat,
05:01 en lien avec aussi les élus, que ce soit au niveau des villes,
05:07 des agglomérations, des régions.
05:09 Et l'objectif, c'était d'aller relocaliser des QPV,
05:13 des quartiers politiques de la ville,
05:15 où globalement, il ne se passe pas grand-chose.
05:18 Aujourd'hui, très peu de commerce, très peu d'activité.
05:21 Ça représente à peu près 1 500 quartiers au niveau du territoire,
05:26 à peu près 8 % de la population.
05:29 Il faut savoir que le taux de chômage est à peu près 2 fois supérieur
05:32 au taux de chômage du territoire.
05:36 30 % de ces chômeurs sont dans une tranche de 15-30 ans.
05:42 Et que globalement, quand on commence à enfiler, je dirais,
05:47 les critères de discrimination, alors là, c'est complètement catastrophique,
05:53 parce que globalement, le retour à l'emploi est complètement compliqué.
05:57 Donc, le petit magasin est un dispositif,
06:01 aujourd'hui, est une plateforme où on accompagne des personnes
06:08 qui vont partager avec nous tout un plan de formation, d'accompagnement.
06:14 On crée aujourd'hui un dispositif en proximité d'un magasin qui habite,
06:20 et c'est un lieu de commerce où on va vendre à des familles
06:23 en situation de précarité, de quoi s'habiller,
06:25 mais pas que, parce qu'aujourd'hui, on a trois petits magasins
06:28 qui apportent des solutions de première nécessité,
06:31 que ce soit de l'alimentaire, des produits d'hygiène,
06:33 des produits autour du bébé.
06:35 Il faut savoir qu'aujourd'hui, on est en plein dedans,
06:38 que ce soit aujourd'hui les banques alimentaires,
06:40 vous voyez un petit peu tout ce qui se passe avec le resto du cœur.
06:43 Donc, c'est surtout d'apporter des solutions à ces familles-là
06:46 qui, aujourd'hui, par le lien de pouvoir s'habiller dignement
06:50 ou de pouvoir équiper leurs enfants,
06:53 est vraiment un point très important pour la famille.
06:59 Mais c'est aussi, je dirais, de créer du lien,
07:02 créer du lien aujourd'hui avec la valeur du travail,
07:04 de pouvoir s'émanciper, de pouvoir aujourd'hui être autonome
07:10 et pouvoir se projeter.
07:13 Donc, c'est vraiment une vraie réussite.
07:15 Nous avons aujourd'hui 14 structures d'insertion
07:22 qui collaborent avec nous.
07:24 Nous avons aujourd'hui des associations,
07:28 parce qu'on a aussi mis en place des espaces tiers lieux
07:31 où on travaille toute la partie,
07:35 que ce soit l'upcycling ou que ce soit la réparation.
07:40 Donc, ça fait partie aujourd'hui aussi de notre cœur de métier.
07:43 Donc, c'est une vraie réussite,
07:45 avec un plan de développement aujourd'hui de 10 sites par an.
07:50 Et donc, on est vraiment plébiscité pour continuer
07:53 et avancer sur ce projet.
07:55 - Pour 2024, ça va continuer.
07:57 Sur quoi repose également le succès du défi solidaire ?
08:01 - Alors, le succès, je dirais, il repose sur trois facteurs.
08:05 Le premier, c'est la forte mobilisation de nos acteurs,
08:09 nos acteurs internes, pour commencer.
08:12 Donc, je vous le disais, 2500 acteurs
08:14 qui se sont vraiment engagés dans l'opération.
08:18 Il faut savoir qu'on est une banque de proximité.
08:21 Donc, pour chaque client, il y a un conseiller dédié.
08:29 Dans chaque caisse locale, on a un conseil d'administration
08:33 avec des élus, des administrateurs qui sont bénévoles
08:37 et qui connaissent le tissu local.
08:39 Et tout ça fait qu'il y a vraiment une relation de proximité
08:44 avec le tissu local.
08:46 Quand je parle, par exemple, du tissu associatif,
08:49 ce sont de nombreuses associations qui ont voulu participer
08:54 à cette opération.
08:56 Et pourquoi ? Parce que ces associations,
08:59 on les accompagne au travers de leurs événements,
09:02 de leurs initiatives sur le territoire,
09:05 par du prêt de matériel, par la présence d'élus bénévoles
09:10 sur les manifestations, par aussi du soutien financier
09:15 pour accompagner un club ou un festival, et j'en passe.
09:22 Et donc, ils ont voulu, en quelque sorte,
09:25 nous rendre l'appareil.
09:27 Et donc, quand je parle de mobilisation,
09:30 ces associations se sont mobilisées, par exemple,
09:34 en reversant une partie de la recette de leurs événements,
09:38 par exemple, en mettant en avant l'opération
09:42 Défi solidaire pour collecter des fonds.
09:45 Et donc, je dirais que c'est vraiment le premier facteur
09:49 de succès, cet engagement et cette mobilisation.
09:53 Le deuxième facteur, je pense que c'est la cause, en fait.
09:59 C'est tellement indiscutable comme cause,
10:04 le handicap de l'enfant.
10:06 Au départ, quand le Défi solidaire a été lancé,
10:09 cette thématique avait été retenue,
10:14 parce qu'on avait constaté qu'il y avait des besoins
10:17 sur le territoire, mais on s'était dit,
10:19 à chaque nouvelle édition du Défi solidaire,
10:22 qui a lieu tous les deux ans, on aura une nouvelle thématique
10:25 pour balayer très large les besoins du territoire.
10:28 Et en fait, on s'est rendu compte que, lors de la première édition,
10:33 on a accompagné 38 familles, mais il y avait tellement de besoins
10:38 qu'on s'est dit qu'on pouvait faire une deuxième édition.
10:41 Donc, on est reparti sur la même thématique,
10:43 sur le handicap de l'enfant.
10:45 Et à la fin de la deuxième édition, 59 familles ont été accompagnées,
10:50 il y avait encore des besoins, donc on est reparti
10:52 sur la même thématique.
10:54 Et donc là, c'est près de 200 familles qui sont aidées.
10:58 Donc, la thématique est vraiment aussi très rassembleuse,
11:04 parce que malheureusement, beaucoup de besoins
11:07 sur le territoire.
11:09 Et puis, je dirais, le dernier facteur de succès,
11:14 c'est que 100% des dons reviennent aux bénéficiaires,
11:19 c'est-à-dire que les dons sont vraiment fléchés,
11:22 et ces familles sont identifiées par les acteurs de terrain
11:26 qui connaissent leur fonds de commerce et leur territoire.
11:30 Et donc, ces familles ont une histoire qui leur est particulière
11:36 avec des témoignages inspirants.
11:40 Et donc, le bouche-à-oreille fonctionne,
11:43 et ça fait boule de neige.
11:45 - Merci beaucoup pour vos témoignages, tous les deux.
11:49 (Applaudissements)

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