BFMTV propose ce mardi une émission spéciale “Terrorisme: la France sous la menace”, après l’attentat qui a coûté la vie à un touriste germano-philippin samedi soir à Paris.
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00:00 À chaque attaque, les Français subissent de nouveaux débats,
00:04 instrumentalisés volontairement pour dire "on aurait pu faire ça,
00:07 on aurait pu inventer ça, on aurait pu..."
00:08 C'est le concours lépine de la solution.
00:10 Donc en écoutant les responsables politiques et certains commentateurs,
00:13 en réalité on avait toutes les solutions,
00:15 mais c'est une forme de nullité qui a fait qu'on ne les a pas prises.
00:18 Vous savez le nombre de lois antiterroristes qui depuis 1986 ont été prises,
00:22 et depuis 2015 c'est quasiment une loi tous les 18 mois.
00:25 Aujourd'hui, le dispositif judiciaire de lutte contre le terrorisme
00:28 est d'une complétude absolue.
00:30 Donc il suffit à lui-même.
00:31 Mais évidemment, on a un dispositif de préemption en antiterrorisme judiciaire
00:36 qui est extrêmement éloigné du droit pénal classique,
00:39 puisqu'on va jusqu'à l'infraction même pas constituée,
00:42 c'est-à-dire l'intention d'infraction et des éléments préparatoires de cette infraction.
00:46 C'est-à-dire, si vous l'appliquez...
00:47 Avant l'intention de commettre un attentat.
00:49 Exactement.
00:50 C'est-à-dire que si vous l'appliquez à un droit pénal classique,
00:52 le fait d'avoir l'intention de voler un scooter et de savoir où se situe le scooter
00:56 vous permettrait d'être incarcéré.
00:58 Ça n'a pas de sens.
00:59 C'est déjà immense.
01:00 Mais donc ça veut dire quoi ?
01:01 C'est-à-dire qu'on n'applique pas suffisamment les lois qui existent déjà ?
01:03 Non.
01:04 Ça veut dire que les individus qui ne sont pas judiciarisés,
01:08 il n'y avait pas d'élément probant pour qu'ils soient judiciarisés
01:12 avec un dispositif de judiciarisation extrêmement souple.
01:14 Et donc c'est le cas du jeune homme de la saillante samedi ?
01:18 C'est exactement ce cas-là.
01:19 Et ce qui a été fait en 2015, Manuel Valls l'a rappelé,
01:21 c'est justement avec un dispositif judiciaire très complet
01:23 de compléter le dispositif préventif en administratif
01:26 en donnant des moyens au service de renseignement pour détecter plus en amont.
01:30 Vous vous dites qu'on est armé.
01:32 Et on verra encore qu'il y a un certain nombre d'échéances comme les Jeux Olympiques, etc.
01:35 qui font un peu craindre certaines choses.
01:37 Vous vous dites qu'on est armé pour affronter tout ça aujourd'hui ?
01:39 Je pense qu'on est suffisamment armé.
01:41 Et je dis que tous les pays qui ont parfois plus d'avance que nous,
01:44 technologiquement, etc., n'ont pas empêché les attentats.
01:47 Les États-Unis, qui ont une surveillance technique extrêmement forte,
01:50 n'ont pas empêché les attentats de Boston,
01:52 n'ont pas empêché les passages à l'axe.
01:54 J'y reviens, mais on n'est pas suffisamment armé pour Internet, pour réguler Internet.
01:57 Mais ça n'est pas un problème de service de renseignement,
01:59 c'est un problème de droit international, de conflit économique,
02:02 parce que nous n'arrivons pas à imposer une régulation
02:05 à des plateformes numériques qui ne se reconnaissent pas
02:08 sous certaines contraintes juridiques.
02:10 Nous n'arrivons pas à avoir une surveillance, à impliquer une modération.
02:14 Ça n'est plus un problème sécuritaire,
02:16 c'est un problème qui existe sur l'ensemble de la sphère numérique
02:19 l'impuissance de certains états qui est orchestré par des puissances économiques internationales.