Classement Pisa : La France enregistre une baisse « historique » du niveau en maths

  • l’année dernière
Avec Martin Andler, professeur émérite a l’université de Versailles Saint-Quentin et ancien président de l’association Ani-Math

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##LA_VIE_EN_VRAI-2023-12-06##

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Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, la vie en vrai.
00:03 - La vie en vrai, justement ce matin autour des maths à l'école,
00:08 parce qu'il y a ce plan qui a été annoncé.
00:11 Donc nous sommes avec Martin Andler, qui est professeur émérite à l'université de Versailles-Saint-Quentin,
00:16 ancien président de l'association Animate, prof de maths.
00:20 Bonjour !
00:21 - Bonjour.
00:23 - Merci d'être avec nous ce matin.
00:25 Alors la première question, comment réagissez-vous à ce plan de Gabriel Attal,
00:31 qui annonce qu'il veut remettre de l'exigence à l'école,
00:36 et notamment, on va le voir, en français et en maths ?
00:41 - Vous savez, enfin bon, le plan est la conséquence du fait que
00:47 dans les évaluations, et notamment les évaluations internationales,
00:50 nos résultats sont vraiment très médiocres,
00:53 il y a eu une nouvelle étude, je suppose que vous en avez parlé,
00:56 qui est sortie hier, l'étude PISA,
00:59 qui a montré des résultats qui sont encore pires que les résultats précédents,
01:04 d'il y a trois ans, quatre ans,
01:06 et il y a vraiment une chute très très régulière de nos résultats en France,
01:11 avec un point qui est quand même gravissime,
01:14 c'est que la France est le pays dans lequel les inégalités sociales
01:21 pèsent le plus lourd, parmi les plus lourds, sur les résultats de nos élèves.
01:26 Donc il y a vraiment quelque chose, il faut vraiment faire quelque chose.
01:30 Alors maintenant, le ministère de l'Éducation nationale
01:33 fait quelque chose régulièrement,
01:35 et il faut bien constater que jusqu'ici,
01:37 ce qui a été fait n'a vraiment pas bien marché.
01:40 Il y a eu, il y a cinq, six ans, le plan Vilanito-Rossians,
01:46 qui contenait des propositions intéressantes,
01:49 qui avaient eu avant d'autres propositions,
01:53 c'est un problème qu'on se pose depuis de nombreuses années,
01:55 et le fait est que pour l'instant ça ne marche pas.
01:58 Est-ce que ce que Attal propose va mieux marcher ?
02:02 Je pense qu'il y a des idées intéressantes,
02:05 mais le problème est absolument énorme,
02:09 et le ministère ne va pas être le seul à pouvoir faire quelque chose à ce propos.
02:13 - Non, alors notamment l'idée des groupes de niveau en maths,
02:18 est-ce que vous vous y êtes favorable ?
02:20 Vous trouvez que c'est une bonne idée ?
02:22 - Alors, les groupes de niveau,
02:26 quand il s'agit de dire à un élève "voilà, tu es mauvais",
02:31 en fait on te met dans un groupe de niveau faible,
02:34 "tu es bon", on te met dans un groupe de niveau bon,
02:37 et c'est quelque chose qui va durer pour toujours,
02:41 c'est une catastrophe.
02:43 Si on dit, pendant une période limitée,
02:49 on va donner à des élèves qui sont en difficulté dans un sujet,
02:53 la possibilité de progresser en étant dans un groupe classe,
02:59 dans un groupe un peu plus petit,
03:02 dans lequel le professeur peut s'occuper plus directement des élèves,
03:05 c'est des choses qui peuvent fonctionner.
03:07 La question c'est vraiment de savoir de quelle manière on va procéder,
03:12 en principe le ministère dit "oui, ça ne va pas être des choses provisoires",
03:17 l'éducation nationale a de fait du mal à gérer des dispositifs compliqués.
03:24 - Mais Martin Andler, je vois bien qu'il y a certains profs,
03:26 qui ne sont pas tous, mais qui sont réticents à ça,
03:29 sauf que vous avez été prof, vous avez été élève,
03:32 quand on enseigne à 25-30 élèves,
03:35 et qu'ils n'ont pas tous le même niveau dans la classe,
03:38 il y en a qui forcément sont largués,
03:40 et forcément d'autres qui s'ennuient.
03:42 Donc à un moment donné, il faut faire quelque chose,
03:44 et quand on voit les résultats catastrophiques,
03:46 est-ce que ça ne peut pas être quand même une bonne piste ?
03:49 - Oui, je l'ai dit, je pense que c'est des dispositifs qui peuvent fonctionner,
03:55 mais en se fixant des règles extrêmement précises,
04:02 qui disent que quand on met un élève dans un groupe de niveau faible,
04:06 dans un groupe de soutien,
04:08 ce n'est pas quelque chose qui est définitif,
04:11 ce n'est pas quelque chose qu'on ne déneigne pas.
04:13 - Non mais Martin Andler, philosophiquement,
04:16 si on le met dans un groupe qui est un peu plus faible,
04:19 ou un groupe qui est un peu plus fort,
04:21 c'est pour d'un côté les aider d'une manière ou d'une autre,
04:23 après on verra ce que ça donne.
04:25 Mais si vous dites, oui, on te met en fait dans un niveau faible,
04:29 mais on est désolé, tu ne resteras pas.
04:32 Tout dépend évidemment de comment on apprend, non ?
04:35 J'ai l'impression qu'il y a une réticence philosophique à ça, Martin Andler, non ?
04:41 - Oui, alors, monsieur, je ne partage pas cette réticence philosophique,
04:47 je pense que c'est une expérience qu'il faut mener,
04:52 mais qu'il faudra évaluer.
04:54 L'éducation nationale a par exemple mis en place des systèmes
05:00 de soutien au collège et au lycée dans les années précédentes.
05:08 - On voit le résultat, on n'arrête pas de dégringoler.
05:11 - Oui, mais on n'a pas réussi à mener ces dispositifs
05:19 de manière suffisamment systématique et contrôlée.
05:24 Donc il faut, le groupe classe,
05:26 en effet, il faut absolument pouvoir aider des élèves
05:30 qui sont en difficulté à un moment donné,
05:33 mais il faut aussi pouvoir faire vraiment progresser tout le monde.
05:37 C'est vrai que ça peut fonctionner,
05:40 mais il faut être extrêmement attentif et prudent à la manière dont ça fonctionne.
05:46 On ne peut pas créer, on a déjà beaucoup d'élèves
05:49 qui sont en très très grande difficulté,
05:51 il ne faut pas que ces groupes de soutien arrivent à, en quelque sorte,
05:56 écarter ces élèves qui sont en très grande difficulté
06:00 pour un bénéfice illusoire.
06:03 Parce que ça veut dire qu'on installera définitivement
06:06 un certain nombre d'élèves dans une dynamique d'échec.
06:10 Donc il faut être très très attentif à la manière dont on le fait.
06:15 - C'est vrai, mais je pense qu'il faut rechercher maintenant aussi de l'efficacité.
06:20 Martin Handler, pour que ça avance et ne pas laisser
06:24 probablement des élèves sur le bord de la route qui sentent qu'ils n'y arrivent pas.
06:29 De même qu'il y a l'orientation, enfin il y a beaucoup de choses.
06:32 Martin Handler, en conclusion, ce que vous diriez par rapport à ce plan,
06:36 et alors il y a plein d'autres choses qu'on pourrait voir en détail,
06:39 c'est encourageant finalement, si vous aviez une observation
06:42 à mettre en bas du plan de Gabriel Attal, non ?
06:47 - Je pense qu'il y a quelques bonnes idées.
06:51 On verra. Ce qu'il faut, c'est que quand le plan sera mis en place,
06:59 il y ait une concertation suffisante sur la manière dont on va le faire,
07:03 qu'il y ait une vraie concertation avec les enseignants,
07:07 avec les équipes de direction des lycées, des collèges et du premier degré.
07:15 On n'a pas parlé du premier degré, mais c'est absolument essentiel.
07:19 C'est fondamental. Et qu'au bout de quelques années,
07:25 on fasse une véritable évaluation du dispositif qu'on a mis en place.
07:31 - Merci beaucoup.
07:32 - Il y a des conditions que jusqu'ici, l'éducation nationale a eu beaucoup de mal
07:38 à faire des plans et ensuite à les suivre de manière sérieuse et informée.
07:43 - C'est vrai, c'est sur la durée.
07:45 Merci à Martin Handler, professeur émérite à l'université Versailles Saint-Quentin,
07:49 ancien président de l'association, animade d'avoir été avec nous.
07:52 Il est 6h45 dans un instant, #OnEnParle.
07:56 Et puis l'une des solutions peut-être, l'hydrogène pour faire voler les avions.

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