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00:00 Bissau, une semaine après la tentative de coup d'Etat. Hier, le président M'Ballot
00:03 intervenait sur notre antenne. Il estimait que la menace était écartée et accusait
00:08 une personne d'être responsable de ces troubles, le président du Parlement qui vient d'être
00:13 dissous. Bonjour Domingos, Simo Esperira, on vous retrouve en direct de Bissau. Vous
00:17 allez pouvoir répondre aux graves accusations que le président a lancées contre vous hier.
00:21 Il estime que vous êtes donc responsable de cette tentative de coup d'Etat. Réfutez-vous
00:26 ces accusations.
00:26 Il faut alerter le président de la CEDEAO que les situations qu'on a vécues à Conakry,
00:40 au Niger et dans d'autres pays qui ont connu le coup d'Etat, a fait de telle façon qu'il
00:47 est devenu simple d'évoquer un coup d'Etat pour que tous les mécanismes soient mis à
00:54 la disposition, dans ce cas d'un président, pour appeler à soi-même la compétence de
01:01 tout gérer. Donc il n'y a pas eu de tentative de coup d'Etat d'après vous ? Non, il n'y
01:06 a pas eu. Tous les Bissauguiniens le savent. Mais d'abord, vous dites qu'on a l'expérience
01:12 sur la question du coup d'Etat. Mais un coup d'Etat qui se produit dans un moment où le
01:17 président de la République n'était même pas au pays, physiquement, il n'était pas
01:21 au pays. Et tout ce qui est arrivé au pays, c'était très loin des installations de différents
01:28 organes de la souveraineté. Mais le plus important et le plus important à dire maintenant,
01:35 c'est que depuis l'élection législative de 2023, au 4 juin, le président cherchait
01:43 des mécanismes pour renverser la victoire du PAIGC et de la plateforme PAI Terra Rang.
01:51 Le parti de l'opposition. Pardon ? Non, je le dis pour nos téléspectateurs, le parti
01:57 de l'opposition qui domine le Parlement. Non, le parti qui domine le Parlement, c'est
02:05 la nôtre. C'est la coalition PAI Terra Rang qui a gagné les élections, qui a forcé
02:12 une cohabitation entre le président de la République et une force politique qui est
02:17 différente. Donc, lui, il a du mal à accepter cette cohabitation. Il a promis à ses partisans
02:24 qu'il va trouver un mécanisme pour renverser les résultats des élections législatives.
02:30 Alors, nous, on était étonnés, mais on attendait de comprendre quel mécanisme le
02:37 président de la République pouvait utiliser. Avant cette dissolution, Domingos Simões
02:44 Pereira, il y a eu des faits, il y a eu une étincelle en quelque sorte. Les heures ont
02:49 commencé jeudi soir. Il y a deux ministres qui font partie de l'opposition, qui étaient
02:52 alors interrogés par la police judiciaire. Soudain, la Garde nationale a fait irruption
02:56 pour les libérer. La Garde nationale qui est sous la coupe du ministère de l'Intérieur,
03:01 qui est dirigée par l'opposition. Hier, le président a évoqué un lien entre vous
03:04 et le chef de la Garde nationale. Les faits ne jouent pas-t-il en votre défaveur ?
03:09 Non, ce qui n'est pas vrai. Le président n'a pas produit une seule preuve de tout ce
03:17 qu'il a dit pour la question qui a été en train d'être le procès au niveau du ministère
03:25 public. Je pense que c'est normal qu'il y ait un procès et nous sommes dans un procès,
03:31 un mécanisme d'investigation. Mais juste pour vous donner cette référence, le secrétaire
03:37 d'État, au 13h, se trouvait à Bijan, dans une conférence. Il est retourné au pays
03:44 pour contribuer à la clarification de toutes les circonstances et de ce qui était sur
03:50 l'investigation. Donc, il voulait collaborer. Donc, qu'est-ce qu'on attendait ? On attendait
03:56 que tous les éléments puissent être produits pour que la vérité soit connue. Et comment
04:04 vous faites la liaison entre l'investigation qui est menée par le ministère public et
04:09 la question du coup d'État ? Quel coup d'État ? Le président n'est même pas au pays. Les
04:16 institutions fonctionnent normalement. Si le président de la République est en dehors
04:21 du pays, c'est sous-sonner que le président de l'Assemblée le remplace. S'il y a une
04:26 situation normale, il devait me référer à la situation normale. Qui a demandé aux
04:34 forces militaires d'utiliser la force pour récupérer ces éléments qui ont été détachés
04:41 ? Qui a décidé d'utiliser la force ? Est-ce que vous êtes inquiété aujourd'hui par
04:46 la justice ? Est-ce que vous êtes inquiété par la justice après ces accusations ? J'entends
04:53 ça. Le président de la République m'a chargé, m'a accusé sans produire aucune preuve. Et
05:03 on sait aujourd'hui, au moment où on parle, que tout le monde parle que je dois être arrêté.
05:09 Mais jusqu'au moment, je n'ai pas reçu une seule notification. C'est-à-dire que le même
05:15 mécanisme que le président a utilisé jusqu'à là, c'est le même mécanisme qu'il veut
05:19 continuer à utiliser. Il est la justice, il est le seul qui décide qu'il y a eu un coup
05:24 d'État, même si le gouvernement était en train de trouver une solution à la pacifique.
05:31 Lui, il voulait la clash entre les deux forces militaires, justement pour pouvoir utiliser
05:38 ça comme une justificative en tel qu'il y a eu un coup de force. Le seul coup de force
05:44 qu'il y a eu dans ce pays, c'était produit par lui-même, le président, pour évoquer
05:49 une situation de coup d'État et avoir le soutien de ses pairs au niveau de la CDA.
05:54 C'est tout ce que j'ai cherché.
05:55 Une dernière question, une dernière question très concrète. Vous avez dénoncé un coup
05:58 d'État constitutionnel après la dissolution de l'Assemblée nationale que vous présidez.
06:02 Comment ça se passe concrètement ? Est-ce que les députés peuvent encore siéger aujourd'hui ?
06:06 Contrairement au président de la République, je veux vous citer deux articles de la Constitution.
06:13 L'article 8, mais plus précisément l'article 94 qui empêche le président de la République
06:19 de toucher à l'Assemblée. Donc à notre avis, l'Assemblée est toujours existante
06:24 et le gouvernement doit aussi continuer à faire son boulot. Ce n'est pas au président
06:29 de la République de décider au nom des institutions. Il doit suivre ce que la Constitution nous
06:34 donne comme loi.
06:36 Voilà pour votre droit de réponse, Domingo.
06:39 Simoës Pereira en direct de France 24.