Colère de Jean-Luc Mélenchon après que la présentatrice du 13h de la radio privée RCI en Guadeloupe soit écartée de l'antenne après une interview tendue du président du RN Jordan Bardella

  • l’année dernière
La présentatrice du journal de 13h de la radio privée RCI en Guadeloupe écartée de l'antenne après une interview particulièrement tendue du président du RN Jordan Bardella. Une décision qui a provoqué une vive réaction de Jean-Luc Mélenchon sur les réseaux sociaux.
Dans le journal de 13h00 vendredi, la présentatrice Barbara Olivier-Zandronis a eu un vif échange avec l'eurodéputé, lui lançant notamment qu'il ne portait "pas de propositions" au Parlement européen.

Le responsable RN a fini par demander à l'intervieweuse: "Vous avez votre carte dans quel parti politique, Madame ?", ajoutant: "Vous m'agressez depuis à peu près neuf minutes en faisant les questions et les réponses".

A la suite de cette interview, la direction de la radio RCI a retiré la présentation du journal de 13h00 à la journaliste, en CDD depuis septembre.

"Ce n'est pas la première rédaction au monde où quelqu'un est retiré de l'antenne quand il y a un couac", a justifié dimanche auprès de l'AFP Hervé de Haro, directeur délégué de RCI Guadeloupe. "Je considère qu'elle n'a pas fait d'interview, elle a fait un débat politique. Nous ne sommes pas une radio d'opinion, et si cela avait été un autre parti cela aurait été la même chose", a ajouté ce responsable de la principale radio des Antilles.

Cette mise à l'écart a provoqué de vives réactions politiques, notamment à gauche. Cinq parlementaires de Guadeloupe, les députés Elie Califer, Max Mathiasin, Olivier Serva et les sénateurs Victorin Lurel et Solanges Nadille, ont exprimé leur "indignation" dans une lettre ouverte, estimant que "la véritable essence de la liberté de la presse est incarnée lorsque les hommes politiques sont confrontés avec des questions fondamentales et franches".

Sur X, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a fustigé "la meute médiatique, qui s'est jetée sur moi pour un tweet au prétexte de la défense du métier", allusion à ses critiques contre la journaliste Ruth Elkrief, alors qu'elle "reste dans le silence" sur cette affaire. "Cette indignation à géométrie variable est l'aveu d'une dérive nauséabonde", a-t-il tranché.

Une pétition en ligne a été lancée pour "rétablir Barbara Olivier-Zandronis à l'antenne de RCI Guadeloupe", affiche 1.500 signatures.

Dans un communiqué, la radio précise que la journaliste "demeure partie intégrante de la rédaction" et dit considérer "toute ingérence dans (son) entreprise comme inacceptable".

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Transcription
00:00 Jordan Bardella, il y a des questions de fond, mais il y a aussi le poids des mots.
00:05 Dimanche dernier, vous teniez un discours lors d'un grand meeting du groupe européen Identité et Démocratie en Italie,
00:11 dont le Rassemblement National est membre fondateur et qui a rassemblé les principaux partis d'Europe considérés d'extrême droite.
00:16 Vous avez déclaré que l'Europe, je vous cite, "ne peut pas devenir une auberge cinq étoiles pour l'Afrique".
00:23 Est-ce que vous estimez que les trottoirs parisiens, les campements de fortune de Calais ont des points communs avec les auberges cinq étoiles ?
00:30 J'estime que notre pays est parfois plus généreux avec des gens qui arrivent dans notre société qu'avec nos propres compatriotes.
00:37 Vous savez que la France offre par exemple l'aide médicale d'État, qui coûte un peu plus d'un milliard et demi d'euros par an aux finances publiques,
00:45 et qui fait que quand vous arrivez sur le sol français aujourd'hui, vous bénéficiez des soins gratuits,
00:49 sans avoir cotisé, sans avoir travaillé, sans aucune condition de ressources,
00:54 et que pendant ce temps-là, un français sur trois, un retraité sur trois, notamment près de 27% des retraités,
01:00 renoncent à se soigner parce que le reste à charge est devenu trop important.
01:03 Donc j'estime que mon pays n'est pas un guichet social et que la solidarité de l'État doit être réservée en premier lieu aux gens qui ont la nationalité française,
01:11 quelle que soit leur origine, quelle que soit leur religion, quelle que soit leur couleur de peau.
01:14 Mais je pense que notre pays est beaucoup trop attractif pour l'immigration, et que l'immigration, notamment en provenance d'Afrique,
01:20 vous savez que la population africaine va doubler d'ici à 2050, va constituer l'un des plus grands défis pour notre continent.
01:26 Il y a un rapport justement qui vient de contredire ce que vous venez de dire, que cette aide est d'une utilité sanitaire,
01:32 et qu'ils estiment d'ailleurs que le projet du Sénat de remplacer l'AME par une aide médicale d'urgence comporte un risque important de renoncement,
01:38 et qu'il n'est pas attractif comme vous venez de le citer. Est-ce que finalement vous ne regrettez pas ces mots ?
01:43 Quand vous faites cette comparaison à nos berges 5 étoiles, lorsqu'on voit nous à la télévision, dans les médias, les gens voient l'opinion publique,
01:51 même si cette question migratoire est très complexe, comment ces personnes sont ? Dans quelle situation ? On parle aussi d'une misère humaine.
01:58 Mais madame, puisque vous semblez soucieuse de la misère humaine, j'imagine que vous ouvrez vos appartements aux gens qui fuient la guerre,
02:04 qui fuient la Syrie, qui fuient des situations difficiles en Afrique. J'imagine que, puisque vous semblez soucieuse du poids des mots,
02:11 vous mettez vous-même en pratique cette bonté, cette générosité.
02:15 Mais j'imagine, là je vous parle, sans parler d'altruisme, je parle du fait de choquer des gens avec des mots qui sont durs.
02:21 On parle d'être humain, Jean-Danes Bardella ? Lorsque vous parlez d'auberge de la Vieille Tour, avec des gens qui sont sur des trottoirs,
02:27 dans des campements, d'auberge de 5 étoiles, excusez-moi, avec des personnes qui sont sur des trottoirs, des gens qui sont dans des campements de fortune,
02:33 on parle d'être humain ? Pardon ? Je vais poursuivre, puisque je vois que cette question ne vous sensibilise pas.
02:40 Difficile de ne pas aborder cette question. L'affaire avait fait grand bruit ici, aux Antilles, en 2020.
02:46 La députée européenne, qui faisait encore partie de votre parti, de rejoindre l'équipe d'Éric Zermo-Max...
02:52 Vous avez votre carte dans quel parti politique, madame ?
02:56 Non, non, vous ne me posez pas des questions. Vous m'agressez depuis à peu près 9 minutes en faisant les questions et les réponses.
03:03 En 2020, Maxette Pierre-Bacasse avait voté, ainsi que tous les députés...
03:05 Je crois donc que les écoles de journalisme n'ont plus ce qu'elles étaient.
03:09 Maxette Pierre-Bacasse-Grisonnier avait voté, ainsi que tous les députés européens, contre la résolution reconnaissant l'esclavage
03:16 comme un crime contre l'humanité au Parlement européen. Je vous pose la question de façon très simple, presque naïve.
03:22 Considérez-vous que l'esclavage n'est pas un crime contre l'humanité ?
03:25 Je considère qu'elle est un crime contre l'humanité et que la France s'honore à commémorer son abodition tous les 10 mai, depuis maintenant plusieurs années,
03:38 comme c'est le cas par l'intermédiaire du président Jacques Chirac, et que ce n'est pas le rôle de l'Union européenne de s'ingérer dans la gestion de ce type de dossier.
03:46 Merci, Jordan Perdel. Madame Maxette, je te réponds à toutes nos questions.
03:49 Et l'information est tombée en milieu de matinée. Marine Le Pen et 26 autres personnes sont accusées d'avoir salarié avec des fonds européens des collaborateurs
03:57 qui travaillaient en réalité pour le Front national à l'époque. L'affaire dite des assistants parlementaires qui avait éclaté en 2017 sera finalement jugée
04:04 à compter du 30 septembre 2024, un préjudice estimé à près de 7 millions d'euros en 8 ans.

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