• l’année dernière
Avec Philippe Grégoire, responsable national agricole de la République souveraine.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-12-11##

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Transcription
00:00 Ici Sud Radio.
00:03 Les Français parlent au français.
00:08 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:11 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Alors qu'est-ce qui se passe dans cette terre de France ?
00:21 Dans cette agriculture qui se sent de plus en plus mise en terre ?
00:27 Qu'est-ce qui se passe exactement pour qu'on en arrive,
00:30 ce n'est pas la première fois effectivement,
00:33 à aller jeter du purin dans les préfectures ou devant les préfectures,
00:36 à aller réagir, à prendre des tracteurs ?
00:39 Pourquoi ? Pourquoi ça dure ? Et pourquoi, soyons clairs,
00:43 ça s'aggrave quelque part et on n'en parle pas.
00:46 Alors là c'est intéressant, c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses,
00:48 il y a le Moyen-Orient, il y a l'Ukraine,
00:51 il y a les attentats, il y a la justice à 10 vitesses, on en va en reparler.
00:55 Qu'est-ce qui se passe ? Eh bien on en parle tout de suite avec Philippe Grégoire.
00:59 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:03 Le fait du jour.
01:04 Très très très belle chanson de Pierre Bachelet,
01:07 "Paysan tu es, paysan tu seras".
01:09 Ah oui ? Ça peut encore se conjuguer au futur, mais pour combien de temps ?
01:14 Bonjour Philippe Grégoire.
01:16 Bonjour.
01:17 Philippe Grégoire, vous êtes responsable national agricole de la République souveraine
01:21 et vous êtes aussi, à l'année fondateur, en tout cas président du SAMU social agricole.
01:26 Nous avons discuté et vous m'avez envoyé un mot en disant,
01:29 écoutez, il faut quand même, pour parler de cela,
01:33 revenir à l'essentiel.
01:36 Et l'essentiel, il faut le dire, c'est qu'il y avait encore dans les années 60,
01:40 corrigez-moi si je me trompe, pratiquement 1,2 millions d'agriculteurs en France,
01:45 il n'y en a plus que 400 000.
01:47 En 60 ans, ça a diminué de deux tiers.
01:50 C'est bien ça ?
01:51 Oui, c'est ça.
01:53 Oui. Alors, Philippe Grégoire, qu'est-ce qui s'est passé,
01:56 qu'est-ce qui se passe pour qu'on en arrive là,
01:59 avec effectivement 20% des agriculteurs qui vivent plutôt bien,
02:03 ou en tout cas très correctement,
02:05 et 80% des agriculteurs, c'est ce que vous m'avez dit,
02:08 qui vivent très mal.
02:09 Concrètement, ça veut dire quoi ?
02:11 Alors si vous voulez concrètement, vous avez parlé des manifestations
02:17 et vous avez parlé de guerre économique.
02:19 Effectivement, on est bien dans une guerre économique.
02:22 C'est pour bien le comprendre, pourquoi là il y a eu des manifestations,
02:27 pour que les auditeurs comprennent pourquoi il n'y aura pas de condamnation,
02:31 si les gilets jaunes retournaient tous les panneaux,
02:33 ou faisaient ce que font la FNSEA, il y a longtemps qu'ils seraient en prison.
02:37 Pour le comprendre, il faut faire un peu d'histoire.
02:40 En 1945, à la sortie de la guerre, il a fallu relever le pays.
02:45 Il y a eu des tickets de rationnement,
02:47 le gouvernement a créé la CGA, la Confédération Générale de l'Agriculture,
02:51 où étaient réunis autour le Crédit Agricole, les Mutuelles,
02:56 qui ont formé la Mutualité Sociale Agricole, et Groupe AMA.
03:00 Ça ne s'appelait pas comme ça, mais je donne les noms actuels.
03:02 Et à partir de 1946, la FNSEA s'est détachée,
03:06 elle a créé son syndicat, et le gouvernement lui a donné la gestion des terres.
03:10 Ça c'est très important.
03:12 La gestion du foncier est tenue par le syndicat.
03:15 Jusqu'aux années 1960.
03:18 La gestion entière des terres est confiée à la FNSEA ?
03:24 Oui, avec des commissions structures par département et avec les SAFER.
03:28 Pour avoir des terres, pour les faire simple, c'est plus facile d'être adhérent.
03:33 Si vous n'êtes pas adhérent, c'est plus compliqué.
03:35 Parce qu'il y a des commissions par département.
03:37 D'accord, on arrive aux années 1960.
03:39 Oui, allez-y.
03:41 De 1945 aux années 1960, ticket de rationnement, le pays s'est redressé.
03:47 A partir des années 1960, il y a eu la politique agricole commune avec Edgar Pisani,
03:53 qui avait un vignoble dans mon département, dans le Maine-et-Loin.
03:57 Et des années 1960 aux années 2000, il y a eu une forte restructuration
04:02 du monde des paysans et des industries de la loi alimentaire.
04:06 Les coopératives se sont transformées en coops de collecte.
04:10 Et c'est là que le bas blesse.
04:12 Pourquoi on est en guerre économique ?
04:14 Parce que l'agroalimentaire est parti avec la caisse.
04:16 Et parti avec la caisse, l'agroalimentaire privé est coopérative.
04:21 Et a affamé les paysans.
04:23 Et à partir des années 2000, on est passé, comme l'industrie tout court,
04:29 comme l'industrie pharmaceutique, on est passé à la financiarisation de l'agriculture.
04:35 C'est-à-dire que nos outils, qui ont été créés par nos parents, nos grands-parents,
04:39 nos coopératives qui étaient toutes petites, il y en a quelques-unes qui fonctionnent.
04:43 Il y a les fruitières, le comté, les petites coopératives.
04:47 Mais les autres, elles sont devenues des multinationales.
04:50 Et 1,4% des entreprises de l'agroalimentaire qui sont gérées par le syndicat FDSEA
04:57 contrôlent 80% des bénéfices de l'industrie agroalimentaire en France,
05:02 qui fait 220 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
05:05 Donc si vous voulez, le verre est dans le fruit.
05:07 Et ce modèle-là a été construit par la gauche plurielle, par les Républicains, par l'UDF, par l'UMP.
05:16 Parce que tous les projets qui ont été montés depuis les années 60,
05:20 ils se sont faits avec la Banque Publique d'Investissement.
05:25 Et au niveau européen, avec la Commission européenne, qui a impulsé en 1950 le COPAC-OGK.
05:34 Le COPAC-OGK c'est quoi ?
05:36 C'est les 27 FNSEA réunies en Europe qui se sont mariées en 1959 avec toutes les coopératives en Europe.
05:45 Ça, ça ne fait plus qu'une entité.
05:48 Et c'est en lien avec Mme von der Leyen.
05:51 Si vous voulez, l'agriculteur, il a deux mastodontes en face de lui.
05:56 Il a quelques-uns, les oligopoles de l'agroalimentaire,
05:59 représentés par un syndicat qui n'est plus un syndicat agricole,
06:04 qui a été un bon syndicat au départ, qui a fait son job à la sortie de la guerre.
06:10 Mais après, ils sont tombés dans la financiarisation et ils sont devenus un co-gérant du pouvoir.
06:16 Et après, vous avez bien sûr les centrales d'achat.
06:18 Donc le paysan, lui, face à 300...
06:21 C'est ça, pardon Philippe Grégoire.
06:23 Ce sont ça les deux mastodontes ?
06:25 C'est les centrales d'achat d'un côté et les FNSEA de l'autre ?
06:29 Avec l'agroalimentaire.
06:31 Parce que si vous voulez, l'industrie agroalimentaire,
06:33 quand vous parlez de traité de libre-échange,
06:35 les plateformes de l'agroalimentaire, de la FNSEA,
06:38 sont sur tous les continents depuis les années 60.
06:41 Ils sont en Nouvelle-Zélande.
06:43 Ils ont une compagnie en Nouvelle-Zélande.
06:45 Ils travaillent avec le groupe KKR, les barbares de Wall Street,
06:49 qui sont en financement avec BlackRock.
06:52 Si vous voulez, on est passé dans une financiarisation de l'agriculture.
06:57 Vous comprenez ?
06:59 Et cette financiarisation de l'agriculture est plus que jamais aujourd'hui...
07:04 Enfin, c'est elle qui règne, si je vous comprends bien.
07:08 C'est elle qui règne.
07:10 Et je vais vous donner un détail pour les auditeurs.
07:12 Pourquoi le 80-20, en grande majorité,
07:16 on va comprendre les virgules,
07:18 dans les revenus, 80% des paysans gagnent moins de 1 709 euros brut ?
07:24 Chiffre INSEE, Mutualité Sociale Agricole.
07:27 - Attends, je répète ce que vous dites, parce que c'est important.
07:30 Vous dites 80% de la population agricole gagne moins de 1 700 euros brut, c'est ça ?
07:36 - Oui, 1 709 euros brut.
07:38 C'est 40% moins du RSA.
07:41 - D'accord.
07:43 - Et environ 55 000 touchent la prime d'activité et le RSA dans les agriculteurs.
07:49 Et pourquoi 80-20 ?
07:52 Parce que les 20% qui gagnent bien leur vie, en grande majorité,
07:56 c'est une séance, ça.
07:59 C'est des gens qui stockent, vous allez bien comprendre.
08:02 C'est des gens qui peuvent stocker leur denrées agricoles.
08:05 C'est-à-dire, c'est des céréaliers, ou c'est des viticulteurs,
08:09 qui, vous savez, ils vinifient le vin, ils ont le vin dans la cave,
08:12 et ils vendent leur vin. On peut le stocker.
08:15 Mais à partir du moment où vous avez des animaux,
08:19 vous passez soit par un abattoir, soit par des laiteries qui transforment le lait,
08:23 soit par des plateformes de légumes, des coopératives,
08:26 qui vont dispatcher les légumes au Natura, par exemple,
08:31 qui est contrôlé par le syndicat.
08:33 À partir de là, l'outil de transformation, si vous voulez,
08:37 ils se sont ravalés les uns aux autres.
08:39 Comme les grandes entreprises dans le textile
08:42 ont délocalisé en Asie du Sud-Est.
08:44 Donc nous, nos groupes de l'agroalimentaire,
08:47 ils sont en Ukraine, ils sont en Russie, ils sont en Chine.
08:50 Imaginez que les animaux du Brésil,
08:53 qui reviennent dans vos assiettes,
08:55 ils sont nourris par des plateformes du syndicat.
08:58 - Ah oui, d'accord.
09:00 Et en fait, c'est ça, ça s'est mondialisé,
09:02 ça s'est complètement délocalisé, mais...
09:05 - C'est ça !
09:06 Et en fait, ils nous envoient les aliments
09:10 dont on a plus ou moins besoin,
09:12 et ça a changé beaucoup de choses sur les prix.
09:16 Les prix d'achat, les prix que les Français paient
09:18 quand ils vont s'acheter des produits alimentaires,
09:21 soit au supermarché, soit ailleurs.
09:24 Ça a changé radicalement l'échelle des prix,
09:27 parce qu'ils vous disent aussi "oui, mais comme ça,
09:29 ça coûte moins cher dans le panier de l'aménagère".
09:33 Alors, c'est pas vrai que ça coûte moins cher,
09:36 parce que quand on compare le modèle allemand,
09:39 les Allemands, rappelez-vous, tout confondu,
09:41 pas que l'agricole, actuellement c'est pas le cas,
09:44 mais ils ont été jusqu'à exporter
09:46 plus de 20 milliards d'euros par mois d'excédent.
09:49 Nous, on n'a jamais été à ce niveau-là.
09:51 Et quand vous comparez les chômeurs
09:53 entre l'Allemagne et la France,
09:55 à catégorie égale, il y a 800 000, 900 000 chômeurs
09:58 de différence entre nous et l'Allemagne.
10:01 Et en fait, le modèle du moins-disant social
10:04 de toujours exporter, tire les salariés
10:08 et les paysans vers le bas.
10:10 Parce qu'on est dans une technique du moins-disant social.
10:13 Et c'est à cause de ça qu'on est à deux suicides par jour,
10:16 si vous voulez.
10:17 Parce qu'un agriculteur français
10:19 ne peut pas produire au prix d'un Néo-Zélandais.
10:22 Vous savez très bien que les charges sociales
10:24 ne sont pas les mêmes.
10:25 - Non, bien sûr.
10:26 - Comprenez ?
10:27 - Et alors, Philippe Grégoire,
10:29 vous-même, vous êtes dans quel domaine ?
10:31 Vous êtes agriculteur, vous-même, vous êtes dans quel domaine ?
10:33 - Producteur de lait dans le Méné Noir, à côté d'Angers.
10:36 - D'accord.
10:37 Alors, producteur de lait dans le Méné Noir,
10:39 est-ce que vous pensez que cette situation
10:41 va amener à cette espèce de protestation,
10:45 de vague qu'on voit aujourd'hui en France,
10:47 dont d'ailleurs très peu de médias parlent,
10:50 c'est vrai, d'ailleurs il y a un journaliste australien
10:52 qui est arrivé en France,
10:54 et qui s'est baladé, et qui a dit
10:56 "Je ne comprends pas, je vois les agriculteurs
10:58 et tous leurs états, et je ne comprends pas
11:00 qu'on n'en parle pas plus."
11:02 Est-ce que vous pensez que c'est un mouvement
11:04 qui va aller en s'aggravant,
11:08 en étant plus intense encore ?
11:12 - Non, si vous voulez, pour arriver à aboutir à quelque chose,
11:15 il faudrait faire un mouvement gilet jaune agricole.
11:19 Parce que là, si vous voulez,
11:21 les mouvements qui ont été organisés,
11:23 sont organisés par le syndicat
11:25 pour brouiller les pistes.
11:27 C'est que l'agriculteur, il est tenu par l'industrie
11:29 agroalimentaire, qui sont les multinationales.
11:32 Et les multinationales gèrent les importations,
11:36 les exportations, les vides planitaires,
11:39 et n'oubliez jamais, ça, ça va choquer les auditeurs,
11:42 c'est l'industrie agroalimentaire qui fait la facture.
11:46 On ne fait pas notre facture.
11:48 Sauf dans les 20% que je vous ai parlé, là.
11:50 - Ah oui, vous voulez dire les 80% des agriculteurs
11:53 ne font pas leur facture ?
11:55 - C'est l'agroalimentaire, enfin le syndicat,
11:58 qui le fait, c'est ça ?
12:00 - C'est les branches des multinationales
12:02 dans lesquelles travaille le syndicat,
12:04 qui ont une congestion.
12:06 Si vous voulez, nous, c'est particulier.
12:08 Philippe Martinez et Laurent Berger,
12:10 chez nous, la position d'un président
12:13 de FNSA, elle n'est pas facile,
12:16 parce qu'elle est due en même temps.
12:18 Il est dû Emmanuel Macron.
12:20 C'est-à-dire qu'il est en même temps
12:22 président du groupe Avril,
12:24 le Société de l'agroalimentaire.
12:26 C'est comme si Philippe Martinez,
12:28 il avait été président de Michelin, Renault et Peugeot.
12:31 Nous, dans le monde agricole, si vous voulez,
12:33 ça ne se passe pas depuis les années 60.
12:35 - D'accord, et en même temps,
12:37 chef de la CGT, c'est ça ?
12:39 - C'est ça.
12:41 - Et donc, en fait, c'est la double pelle,
12:43 c'est-à-dire que les agriculteurs sont pris
12:45 entre deux feux, et leur marge de manœuvre
12:47 pratiquement est inexistante,
12:49 si je vous suis bien.
12:51 - C'est exactement ça, si vous voulez,
12:53 c'est la double pelle dans le fruit,
12:55 puisqu'on est attaché aux outils de l'agroalimentaire.
12:57 Les gens sont en situation d'oligopole,
12:59 et les stratégies qui ont été développées
13:01 en France et à l'international,
13:03 ont été faites avec nos politiques,
13:05 avec la Banque publique d'investissement.
13:07 Alors, il y aurait des solutions
13:09 pour sortir de ça.
13:11 - On va en parler juste après ceci,
13:13 une petite pause,
13:15 on vous reprend Philippe Grégoire,
13:17 et on va parler justement des solutions possibles.
13:19 A tout de suite.
13:21 - L'agriculture dans tous ses états,
13:23 évidemment sur Sud Radio,
13:25 aujourd'hui André Bercoff dans tous ses états,
13:27 et puis on prendra tous vos témoignages
13:29 au 0826 300 300, appelez-nous si vous êtes agriculteur,
13:31 producteur, vigneron,
13:33 on prend vos témoignages au 0826 300 300.
13:35 A tout de suite sur Sud Radio.
13:37 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
13:39 appelez maintenant pour réagir,
13:41 0826 300 300.
13:43 (musique)
13:45 - Ici Sud Radio,
13:47 (musique)
13:49 les français parlent au français,
13:51 les carottes sont cuites,
13:53 les carottes sont cuites.
13:55 (musique)
13:57 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
13:59 - Et je ne suis pas le seul,
14:01 avec Philippe Grégoire,
14:03 responsable national agricole
14:05 de la République souveraine,
14:07 lui-même éleveur, producteur laitier,
14:09 Philippe Grégoire, alors,
14:11 rapidement, est-ce qu'il y a des solutions,
14:13 parce que vous nous avez parlé,
14:15 enfin comme ça, regardez le tableau que vous nous dressez,
14:17 on a l'impression que,
14:19 devant ces mastodontes,
14:21 que peuvent faire les 80% ?
14:23 - Oui, alors d'abord,
14:27 je voudrais rectifier un chiffre,
14:29 dans les médias, vos auditeurs disent
14:31 que c'est à faute des consommateurs,
14:33 ils dispensent 13% du budget des ménages
14:35 à l'alimentation, c'est pas 13,
14:37 c'est plus de 18, parce que si vous additionnez
14:39 toutes les aides qui vont
14:41 à l'agriculture,
14:43 chaque français, 53 millions d'adultes,
14:45 versent l'équivalent du salaire médian,
14:47 c'est-à-dire que vous financez
14:49 notre retraite, vous financez la PAC et tout ça,
14:51 donc, on est arrivé à une situation,
14:53 avec cette libre circulation
14:55 des biens des hommes, des margendises,
14:57 des capitaux,
14:59 où on importe 56% des moutons,
15:01 22% de la viande bovine,
15:03 45% des boulets,
15:05 26% du beurre,
15:07 30% des produits laitiers,
15:09 75% du miel,
15:11 28% des légumes, 71% des fruits,
15:13 et 63% des protéines,
15:15 qui contribuent
15:17 à détruire la forêt amazonienne.
15:19 Que faut-il faire ?
15:21 Il faut tordre deux coups,
15:23 il faut reprendre la souveraineté des Etats,
15:25 comme on le dit à République souveraine,
15:27 comme le dit Nicolas Dupont-Aignan,
15:29 comme le disent un tas de souverainistes,
15:31 Madame van der Leyen,
15:33 pour pouvoir vendre,
15:35 reprendre notre souveraineté,
15:37 en local et en bio, sur les restaurations
15:39 collectives, à l'échelon des territoires.
15:41 Ça c'est interdit
15:43 par les traités européens.
15:45 Sur le plan international,
15:47 il faut fonctionner,
15:49 non pas sur la théorie
15:51 de Ricardo des coûts comparatifs
15:53 du moins-disant social, il faut revenir
15:55 sur un modèle de la charte
15:57 de la Havane qui n'avait pas été ratifiée.
15:59 - On va en parler, attendez, Philippe Grégoire,
16:01 on va pas faire la géopolitique là, on va rester
16:03 sur ce que vous avez dit et qui est très très important,
16:05 déjà. Et je voudrais vous faire entendre,
16:07 nous avons avec nous, je crois, Jean-Jacques Estéban.
16:09 - Oui, qui nous appelle depuis
16:11 Tarn-et-Garonne,
16:13 au Beaumont de Lomagne. Bonjour. - Bonjour Jean-Jacques.
16:15 - Oui, bonjour,
16:17 je suis très heureux de participer à votre émission.
16:19 Donc, je remercie Philippe
16:21 que je suis sur ces
16:23 petites vidéos très intéressantes
16:25 qu'il met sur les réseaux sociaux.
16:27 - Oui. - Et ainsi que,
16:29 quand je peux, je suis à fond
16:31 à votre émission, M. Verhoff, que j'adore. - Merci.
16:33 - Et derrière tout ça, je voulais
16:35 rajouter qu'au-delà de toute
16:37 cette pression économique que subit
16:39 le monde agricole, parce que moi ça fait 40 ans
16:41 que je suis agriculteur, et quand je me suis étalé,
16:43 on était à 1,3 millions de paysans,
16:45 et aujourd'hui, je pense qu'on est plus
16:47 près des 300 000 que des 400 000.
16:49 - Des 400 000, oui, d'accord. - Il faut se tenir compte d'une chose,
16:51 c'est que dans les
16:53 numéros INSEE, il y a aussi
16:55 plusieurs sociétés par agriculteur.
16:57 Donc ça fonce un peu le calcul.
16:59 Et là où je dis que
17:01 le gros problème qu'on a en plus,
17:03 c'est qu'on a toutes ces pressions
17:05 avec ces normes, alors normes européennes,
17:07 certes, mais surnormes au niveau
17:09 de la France, parce qu'on veut faire tellement
17:11 de belles choses, qu'on nous a fait monter en gamme.
17:13 Et moi je suis producteur de labels
17:15 en termes de poulet, et
17:17 aujourd'hui, on nous...
17:19 on voit que le label,
17:21 les gens en achètent beaucoup moins.
17:23 On a complètement descendu le bio,
17:25 parce qu'économiquement, les gens n'y arrivent plus,
17:27 à acheter du bio, et il faut pas
17:29 oublier une chose, c'est que la grande
17:31 distribution, et tout le monde fait une marge
17:33 énorme sur ces produits
17:35 bio ou labels. Et moi
17:37 je le dis clairement, quand je vends mes poulets,
17:39 on me les paye 1,70€
17:41 le kilo.
17:43 Ce même poulet, il part à
17:45 l'abattoir, il est juste mis
17:47 en pack avec une étiquette,
17:49 et il va dans les rayons. Donc il y a juste
17:51 le transporteur, l'abattoir, le transporteur...
17:53 - Et alors il est vendu à combien, le poulet ?
17:55 - Je le vois
17:57 de 8,50€ jusqu'à
17:59 11,50€ le kilo, et le pire,
18:01 c'est le poulet qui m'est déclassé,
18:03 parce qu'il peut avoir des défauts ou autre,
18:05 et celui-là, on me le paye 1,20€ le kilo,
18:07 il est vendu en filet,
18:09 découpé, à pas loin de 20€
18:11 le kilo. Moi ça me scandalise,
18:13 parce que je voudrais que tout le monde puisse manger
18:15 le poulet. - 1,50€ et
18:17 ça passe à 8,11€.
18:19 Oui c'est...
18:21 Oui, oui, Jean-Jacques.
18:23 - Et j'ai une solution peut-être, pour
18:25 sauver le peu d'agriculteurs qu'il y a,
18:27 et faire que les jeunes aient envie
18:29 de s'installer, moi mon fils s'est installé
18:31 avec moi, on a diversifié,
18:33 on fait aussi du photovoltaïque,
18:35 parce qu'on essaye de grappiller à droite à gauche
18:37 pour recréer du revenu,
18:39 et j'ai une solution peut-être,
18:41 c'est qu'on mette l'agriculture
18:43 dans l'intérêt général.
18:45 Parce que si demain, vous avez vu le problème
18:47 du Covid, si demain, on a,
18:49 parce que les échanges internationaux sont tels,
18:51 on a une maladie
18:53 plus sévère que le Covid, et que
18:55 tout s'arrête d'un coup, on ne va plus
18:57 être capable à fournir à Marseille
18:59 à nos concitoyens. On le voit,
19:01 Philippe nous a dit, toute l'importation
19:03 que l'on a. Donc demain,
19:05 l'insurgence, on appelle aux politiques,
19:07 vous voulez des agriculteurs,
19:09 vous voulez que les gens le reprennent,
19:11 mettez l'agriculture dans l'intérêt général,
19:13 et derrière, on pourra faire plein de choses.
19:15 - Merci Jean-Jacques, je voudrais savoir ce qu'en pense
19:17 Philippe Grégoire, Philippe Grégoire, vous pensez
19:19 quoi d'une des
19:21 propositions, de cette proposition de
19:23 Jean-Jacques ?
19:25 - Il faut redéfinir les valeurs qu'on veut
19:27 accorder à notre société.
19:29 L'agriculture, le chiffre
19:31 d'affaires de la Ferme France représente
19:33 3% du produit intérieur brut,
19:35 l'agroalimentaire 8,8%.
19:37 Simplement, vous savez qu'on ne peut pas vivre sans manger.
19:39 Et en plus, nous, on
19:41 entretient les territoires. Donc il a
19:43 parlé des agriculteurs, on sera
19:45 377 000 au 1er janvier
19:47 2023, plus 20 000
19:49 en Outre-mer.
19:51 Si on n'encadre pas
19:53 l'industrie agroalimentaire
19:55 et la grande distribution,
19:57 les circuits courts, c'est bien,
19:59 il faut les développer, ça représente
20:01 3 milliards d'euros, M. Bercoff,
20:03 les circuits courts, sur 76
20:05 milliards d'euros du chiffre
20:07 d'affaires de la Ferme France. Vous voyez la proportion ?
20:09 - Oui, oui, c'est...
20:11 Ecoutez, c'est absolument...
20:13 Nous reparlerons de tout cela,
20:15 c'est ce que vous venez de dire,
20:17 les chiffres que vous avez lancés sont
20:19 extrêmement parlants,
20:21 vraiment, là, il y a quelque chose à faire,
20:23 cette France, pays agricole, cette France,
20:25 quand on se balade,
20:27 quand on prend son temps,
20:29 on voit toutes les richesses et les
20:31 potentialités, et pour en arriver là,
20:33 c'est quand même assez,
20:35 je dirais plus que triste, très préoccupant.
20:37 Merci de vos éclaircissements,
20:39 et on reviendra là-dessus avec vous.

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