• il y a 9 mois
Avec Eric de La Chesnais, journaliste au Figaro, agriculteur en Mayenne ; Nicolas Vidal, fondateur de Putsch Média et auteur de "Lettre aux autruches et aux tubes digestifs" publié aux éditions Putsch.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-01-30##

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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Et qu'est-ce qui se passe quand on a un tout petit peu et un peu beaucoup ras-le-bol de ces normes environnementales,
00:25 de ces normes, de ces normes qui quand même à force de s'accumuler font qu'une profession entière se demande si elle va encore survivre.
00:34 On en parle.
00:35 [Musique]
00:36 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:39 Le fait du joueur.
00:39 Ouais, ouais, c'est bien, c'est bien sur un rythme de salsa ou de mambo,
00:45 mais franchement on en a marre et un certain nombre de gens en ont marre pour des raisons qui ne les amènent pas à danser,
00:51 ou du moins à danser autrement.
00:53 Mais auparavant, mais auparavant, apparemment je me suis laissé dire qu'il ne fait pas bon être ministre de l'Environnement en ce moment dans certains contrées.
01:02 Par exemple, regardez ce qui s'est passé hier en Belgique avec la ministre valente de l'Environnement Céline Tellier,
01:10 qui est venue voir les agriculteurs, oui pour leur parler de la ministre valente de l'Environnement.
01:14 Elle était sur le blocage autoroutier de l'échangeur de dossous et elle a essayé de parler aux agriculteurs.
01:23 D'ailleurs c'est Nicolas Vidal qui nous a envoyé cette vidéo.
01:28 Regardez.
01:29 D'abord la parole à la ministre Céline Tellier, c'est pas simple.
01:33 Je vous avoue que ici ce sont même des œufs qui volent à l'instant.
01:36 Bonsoir madame Tellier.
01:38 C'est un peu un monde agricole que vous affrontez presque en ce moment.
01:42 On va parler comme ça entre nous.
01:45 C'est le clé des missions, c'est ce qui est urlé en ce moment, c'est pas l'accueil que vous espériez.
01:49 Je pense qu'ils ont une colère qui est très forte par rapport à des enjeux européens de libre-échange,
01:56 des mises en concurrence déloyales avec une agriculture qui est beaucoup moins respectueuse de l'environnement.
02:02 Donc on va pouvoir entendre effectivement cette colère qui est surtout adressée par rapport à cela.
02:07 En tout cas je suis venue ici à leur écoute et dès demain on sera en discussion avec les syndicats agricoles autour de la table pour trouver des solutions concrètes.
02:14 Alors je veux juste qu'on me dise clairement si on a bien compris ce que disait la ministre.
02:19 Il y a un pétard qui va exploser dans la seconde.
02:22 Vous, vous nous comprenez.
02:24 On dit que vous nous entendez bien, c'est très bien.
02:26 Je vous avoue qu'ici on a un peu de mal.
02:28 Madame la ministre, vous avez...
02:30 Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:32 Vous devez y aller ?
02:34 Vous devez y aller, oui, oui.
02:37 Si on avait envie de ricaner, on dirait vol des oeufs au-dessus d'un nid de cocu.
02:40 C'est pas évident tout ça.
02:42 Mais puisqu'on parle de, de OUFS, bien sûr de, de poule,
02:48 eh bien avant de faire parler nos deux interlocuteurs, je voudrais qu'ils écoutent autre chose.
02:54 Qu'ils écoutent ce qui s'est passé également à Belgique.
02:57 Voyez, aujourd'hui c'est la Belgique où on a arrêté un camion
03:02 et écoutez quels mêmes savaux sont pesants, je dirais, sont pesants de, de cocotte.
03:09 Bonjour à toutes, bonjour à tous.
03:11 Action en cours, la dernière minute du côté de Bouillon, entre Sedan et Bouillon.
03:17 Vous savez qu'il y a un barrage filtrant organisé par les jeunes agriculteurs belges
03:22 et là ils ont intercepté un camion, apparemment en provenance d'Ukraine.
03:28 Ici nous sommes sur un blocage au niveau de la Belgique avec nos amis français,
03:33 juste à la frontière et ici on retrouve des oeufs provenance d'Ukraine, classe A.
03:37 Donc classe A c'est quand même une bonne classe, non conforme, alors ce qu'on peut lire,
03:41 mode d'élevage non conforme aux normes CE et le produit s'en va ici sur la France.
03:47 Est-ce que c'est pas scandaleux quand on voit tous nos éleveurs qui sont avec des lois
03:51 et des normes scandaleuses que l'élevage doit être mis en avant et tout ça.
03:55 Et ici on se retrouve avec des produits qui viennent d'Ukraine, qui ne sont déjà pas dans le pays de l'Europe
04:00 et qui s'en vont dans le pays européen, avec des normes qui ne sont même pas légales, ça c'est scandaleux.
04:07 Voilà, on le voit, il y a eu d'ailleurs un article très récemment, Figaro aussi,
04:11 qui dit "Betrave, poulet, céréales, pourquoi les agriculteurs français dénoncent une concurrence déloyale ?
04:17 Ils ne cessent de dénoncer le monde paysan,
04:19 incarquant de normes qui les pénalisent par rapport aux producteurs étrangers,
04:23 des produits importés qui se retrouvent in fine dans nos assiettes."
04:26 Eric de Lacheney, bonjour.
04:28 - Bonjour André Bercoff, je suis ravi de vous retrouver un mois plus tôt que d'habitude.
04:34 D'habitude on se croise au salon de l'agriculture et là, le thème agrique prend de l'avance.
04:39 - Oui, ravi de vous retrouver aussi, vous êtes journaliste au Figaro, mais vous êtes aussi agriculteur, vous m'avez même un Mayenne.
04:45 Et bonjour Nicolas Vidal, vous êtes fondateur de Putsch Media et auteur, je le rappelle, de "Lettres aux autruches et aux tubes digestifs",
04:51 un livre que nous recommandons bien sûr.
04:54 - Bonjour André. - Bonjour.
04:56 Eric de Lacheney, alors, ce qui se passe, parce qu'on voit très très bien, on avait beaucoup de vidéos, d'ailleurs vous les avez vues aussi,
05:04 que cette espèce d'extraordinaire deux poids deux mesures sur les normes,
05:10 sur ce qui se passe par rapport aux règles européennes les plus strictes,
05:16 je ne parle même pas du glyphosate autorisé par l'Union Européenne, mais que la France a interdite depuis 2019, etc.
05:23 Au fond, est-ce que c'est une des sources principales, Eric de Lacheney, du malaise que nous connaissons aujourd'hui ?
05:30 - Ça explique en partie le soulèvement des paysans en Europe.
05:35 À l'heure actuelle, il y a 12 pays qui sont dans le conflit, souvent parce que le mal à la racine est le même.
05:43 On a des fonctionnaires européens, des technocrates qui prennent des décisions pour des agriculteurs qui sont sur le terrain,
05:53 sans tenir compte de la spécificité de chaque pays, surtout dans chaque pays de chaque territoire.
05:59 L'agriculture du Sud-Ouest n'a pas les mêmes attentes que celles de l'Est de la France.
06:05 Il y a un tronc commun dans les demandes qui porte sur le prix partout en France,
06:11 et tous les syndicats agricoles demandent un prix rémunérateur.
06:16 Mais après, il y a des spécificités qui divergent suivant que vous êtes dans le Nord, dans le Sud ou dans l'Est de la France.
06:25 - Alors, oui, Eric de Lacheney, juste un mot, vous êtes toujours agriculteur ?
06:32 - Oui, je suis exploitant agricole en Mayenne, je vends du foin.
06:37 Donc, j'ai rationalisé, parce que je ne peux pas être journaliste et je ne pourrais pas être éleveur.
06:41 Avant, il y avait des animaux, il y avait des rouges-déprés sur la ferme, et des normandes pour la viande et les normandes pour le lait.
06:49 Mais non, le système est rationalisé à sa plus simple expression et même à sa plus...
06:57 Et ce que je voulais vous dire, et même à sa plus simple... Parce que je n'aime pas parler de mon cas, mais juste pour exprimer le malaise actuel,
07:03 même à sa plus simple expression, je passe une matinée avec le centre de gestion à faire la déclaration PAC.
07:09 C'est devenu mais casse-caillat, casse-caillat. C'est plus de 30 pages.
07:15 - En fait, il n'y a pas de presse, beaucoup se plaignent de ça.
07:18 - Et on calcule qu'il faut un jour... On passe un jour par semaine à faire de l'administratif,
07:24 parce qu'il n'y a pas que la PAC, il y a la déclaration des Beauvins, je ne veux pas ces détails,
07:29 mais c'est ça qu'ont assez tous les agriculteurs, et là ça touche tous les agriculteurs de France.
07:36 Et ils en ont assez aussi d'être traités comme des délinquants, dès qu'ils veulent faire une réserve collinière,
07:42 notamment dans le sud-ouest, c'est important pour l'irrigation du maïs, et j'en profite de saluer M. Laborde, si il m'entend,
07:49 le directeur de la GPM, le président de la GPM, qui était sur les barrages, notamment à Pau,
07:54 eh bien, on leur tombe dessus, parce que face à eux, ils ont des adversaires très bien armés sur le terrain juridique,
08:02 qui eux, ont le temps, puisqu'ils n'ont que ça à faire, passer, décortiquer les textes dans les bureaux,
08:08 alors que, normalement, quand vous êtes agriculteur, la paperasse, ça doit être secondaire.
08:12 - Bah oui, surtout avec tout ce qu'il y a à faire entre les bêtes, entre le foin, entre... enfin, tous les domaines.
08:19 Nicolas Vidal, bonjour. Nicolas Vidal, vous, vous étiez sur le terrain, là, récemment, vous étiez où et vous avez suivi ?
08:26 Racontez-nous qui vous avait suivi.
08:28 - Récemment, André Bercoff, j'étais sur Montpellier, il y a eu une très grosse mobilisation, la semaine dernière, sur Montpellier,
08:34 où tous les agriculteurs de l'héros, et plus largement, sont venus sur Montpellier.
08:38 D'ailleurs, à cette idée-là, il y avait tellement de monde, en fait, que tous les agriculteurs ont été détournés
08:44 vers d'autres points de blocage à Montpellier, parce que les forces de l'ordre ont été absolument dépassées
08:48 par le nombre de tracteurs André Bercoff, je vous assure.
08:50 J'étais dans les cortèges depuis 6h du matin, et au PH de Sainte-Geneviève, c'était absolument colossal,
08:56 en termes de tracteurs, de détermination de ces agriculteurs.
08:59 Il y avait toutes les professions, franchement, il y avait du céréalier, il y avait du viticulteur,
09:04 il y avait du producteur, et c'était colossal.
09:06 Et ensuite, il y a eu des barrages, j'ai suivi jusqu'à la 709, blocage à 709,
09:10 et je suis allé ce week-end, vous le savez, sur le point de blocage de l'A9, cette fois-ci, à Nîmes,
09:15 où je peux vous assurer, André Bercoff, que nos agriculteurs nîmois, qui sont extrêmement déterminés,
09:20 d'ailleurs, ils mènent des actions tous les jours, des actions très très fortes,
09:25 contre notamment les centrales, Lidl aussi, Aldi, donc on voit une très très grande détermination.
09:32 Et ce qui est intéressant, c'est que, vous voyez, André Bercoff, on n'en voulait pas en parler,
09:36 mais ça fait quand même 4-5 jours, dans les médias de Grand Chemin,
09:38 on commence à parler des accords de libre-échange, on commence à parler de la mondialisation.
09:42 Pourtant, au début, on nous a fait le coup des gilets jaunes, d'une part, les revendications sont disparates,
09:46 et puis après, on nous a mis le petit couvercle sur le normatif, sur les normes,
09:50 dont parle Éric Delachenet, et la réalité, c'est que maintenant, ce qui est en train d'éclater au grand jour,
09:54 et vous avez bien fait de diffuser la vidéo de cet être ministre de l'agriculture belge,
09:58 c'est-à-dire qu'il éclate quoi au grand jour ? Il éclate la grande escroquerie de la mondialisation,
10:04 du libre-échange et de l'Union Européenne.
10:06 Parce qu'il faut toujours dire que quand ces agriculteurs sont en train de manifester,
10:10 revendiquer légitimement, bien entendu très légitimement,
10:13 et d'ailleurs, je pense qu'ils ont mis beaucoup de temps à sortir,
10:15 mais c'est comme ça, vous savez, c'est les gouttes d'eau des révoltes populaires,
10:18 la réalité, c'est que quand j'entends nos journalistes, éditorialistes,
10:21 pas ici, bien entendu, sur les Grands Chemin, nous expliquer qu'il faut, vous imaginez,
10:24 il faut attendre le Conseil Européen de jeudi pour savoir ce qui va se passer.
10:28 Vous imaginez à quel point nous en sommes rendus dans ce pays ?
10:31 C'est-à-dire qu'on a été dépossédés et on sait déposséder, pas nous.
10:34 - Oui, c'est l'Europe qui décide. Mais dites juste un mot, Nicolas Vidal,
10:38 avant de repartir sur la parole d'Henri Blachéné.
10:41 Libre-échange, oui, mais dites-moi, on peut vous répondre, oui, mais attendez,
10:44 libre-échange, ça va dans les deux sens, puisque ça permet aussi aux agriculteurs français d'exporter.
10:51 Le libre-échange n'est pas dans un seul sens.
10:53 Que dites-vous à ça ? Est-ce que ça ne profite pas aux deux parties ?
10:57 Alors je sais que tout le monde s'en plaint, évidemment, des poulets d'Ukraine,
11:01 de l'Islande, du Chili et du Mercosur, mais...
11:05 - Premier élément de réponse, ce qu'on appelle la surtransposition,
11:09 c'est-à-dire que les normes européennes, les normes françaises surtroposent aux normes européennes,
11:13 c'est-à-dire que les agriculteurs français sont littéralement écrasés de normes.
11:18 Ensuite, bien entendu, donc ça fait une distorsion également de normes et donc de prix également.
11:23 Et puis aussi, si cette Union européenne voulait avoir une harmonisation sociale,
11:28 quid des conditions du travail ? Quid du coût du travail ? Voyez-vous ?
11:32 C'est-à-dire entre plusieurs pays de l'Union européenne, ce que j'appelle l'espace économique,
11:36 bien entendu, et brutal, et bien vous n'avez pas les mêmes conditions de travail.
11:39 Donc tout ceci finalement est au désavantage de qui ? Au désavantage de la France,
11:43 et je finis aussi par là notamment. Il faut quand même savoir, il faut quand même que nos éducateurs le sachent,
11:48 la Commission européenne a compétence exclusive sur la signature des traités.
11:54 C'est absolument un scandale.
11:55 Compétence exclusive, vous dites ?
11:57 Bien sûr, c'est le TFUE, il faut lire, ce traité formidable,
12:02 qui est un des centraux importants de la Commission européenne et de cet espace économique,
12:07 parce que pour moi ce n'est qu'un espace économique où il y a des concurrences et des gagnants et des perdants.
12:11 Et donc on se retrouve là-dedans où franchement, on ne peut pas gagner.
12:16 On a été dépouillé délibérément par notre classe politique, et pas qu'Emmanuel Macron,
12:21 parce que quand je vois les Républicains venir pleurer sur le sort des agriculteurs
12:23 alors qu'ils ont violé le français en 2008 sur le traité constitutionnel,
12:26 je rigole sous cap, cher André Bercoff, voyez-vous,
12:29 mais je veux dire, par là, les agriculteurs français ne peuvent pas gagner
12:33 et sont voués à une véritable euthanasie de l'agriculture française.
12:37 Alors vous allez jusqu'à ce point, est-ce que vous êtes en accord ou pas avec Nicolas Vidal et Richard Delachiné ?
12:44 Par rapport à ce que dit Nicolas Vidal, je souscris à 80%,
12:49 par contre je mettrais un bémol sur les accords de libre-échange,
12:53 parce que comme vous l'avez dit André Bercoff, effectivement ça va dans les deux sens.
12:57 Et si on coupait le marché européen et on remettait des droits de douane et qu'on allait au protectionnisme,
13:03 regardez les Anglais, ils s'en mordent les doigts.
13:06 Donc je ne pense pas que ce soit la solution.
13:08 Je pense qu'il faut absolument examiner chaque accord de libre-échange,
13:13 vous en avez évoqué un, moi je pense à un qui est déjà en action,
13:20 qui va être en action, celui de la Nouvelle-Zélande,
13:24 et là c'est dramatique.
13:25 Ok, ça va permettre d'augmenter de 30% les échanges,
13:29 mais quel type d'échange ?
13:31 Dans ces échanges, c'est l'agriculteur qui va être la variable d'ajustement, et ça ce n'est pas possible.
13:36 On va être obligé d'importer de l'agneau, on en importe déjà,
13:40 mais bon, ça suffit comme ça, moi je pense à des paysans qui sont dans la riège,
13:45 que j'ai eu au téléphone, et qui sont accablés parce qu'ils veulent défendre le pastoralisme,
13:50 et non seulement on va leur donner de l'agneau, on va leur imposer,
13:53 on va imposer au marché français l'agneau de Nouvelle-Zélande.
13:56 Oui, qui aura fait d'un mille kilomètres, c'est intéressant.
13:59 Oui, c'est très intéressant, en équivalent carbone,
14:01 c'est un peu totalement contradictoire avec les mêmes personnes qui prennent ces décisions
14:06 sous le signe de la biodiversité et de l'écologie,
14:10 on passe tout comme préférer le loup à l'humain et aux bergers,
14:16 là on est en train de tuer à petit feu le pastoralisme,
14:20 et pour un coût de 66 millions, un coût total de 66 millions,
14:23 dont 56 millions d'argent public, et 10 millions de la poche des bergers,
14:29 et des éleveurs de brebis, donc c'est complètement hiboué,
14:34 avec tout cet argent on pourrait créer des emplois de bergers,
14:37 on pourrait créer des routes pour avoir accès plus facilement,
14:42 ou des chemins pour avoir plus facilement accès aux estides,
14:46 donc ça suffit, on ne peut pas faire tout et n'importe quoi dans ces accords de libre-échange,
14:51 et les agriculteurs ne peuvent pas être la variable d'ajustement.
14:54 Et il faut dire que le tel discours...
14:57 Tout à fait.
14:58 Peut-être que cet après-midi, M. Gabriel Attal va dire "je vous aime, je vous ai compris",
15:03 ce qu'il a dit en Occitanie, il a comparé sa relation à "il faut des points d'amour",
15:08 ben oui, je pense que les agriculteurs ne sont pas dupes,
15:12 peut-être qu'il y en a un qui a été...
15:14 Éric de Lachenais !
15:15 ...mais le mouvement continue même à Haute-Garonne.
15:18 On va en parler, du mouvement qui continue, on va parler, attendez,
15:21 on va parler, on va avoir une petite interruption,
15:23 mais rappelons que l'hôtel du libre-échange ne veut pas dire une maison de passe.
15:27 C'est important.
15:28 À tout de suite sur Sud Radio.
15:31 Sud Radio, Bercov, dans tous ces états, midi 14h, André Bercov...
15:35 Ici Sud Radio.
15:38 Les Français parlent au français.
15:43 Les carottes sont cuites.
15:45 Les carottes sont cuites.
15:48 Sud Radio, Bercov, dans tous ces états...
15:51 De retour dans Bercov, dans tous ces états, on parle toujours des agriculteurs en colère
15:55 avec Éric de Lachenais, le journaliste au Figaro, et Nicolas Vidal, le fondateur de Pouche,
15:59 et en accueil, François-Xavier, qui nous appelle depuis la Saône-et-Loire.
16:02 Bonjour François-Xavier.
16:03 Oui, bonjour François-Xavier.
16:05 Oui, bonjour André, merci de me recevoir sur votre antenne,
16:08 et félicitations pour la qualité de vos émissions.
16:10 Merci.
16:11 Oui, je voulais apporter une petite précision concernant ces manifestations d'agriculteurs.
16:18 En fait, ce que je voulais, c'était souligner, en fait,
16:21 à quel point le problème est assez délicat, en fait,
16:24 tant l'agriculture est diversifiée en France,
16:26 et que, en fait, par là, ce que je veux dire,
16:29 c'est que chaque région, en fait, rencontre ses propres problèmes.
16:34 C'est ce qu'a dit Éric de Lachenais, effectivement.
16:36 Voilà. Et nous, alors qu'il sommes en Saône-et-Loire,
16:38 on a un problème majeur qui nous touche particulièrement,
16:42 c'est la prédation du loup.
16:44 Voilà. Donc, en fait, toutes ces personnes, en fait, qui nous dictent
16:49 ces lois idéologiques de l'écologisme,
16:53 aujourd'hui, obligent les éleveurs en Saône-et-Loire et dans d'autres régions, bien sûr,
16:58 à vivre avec le loup, en cohabitation avec le loup.
17:01 Alors, imaginez que ça peut donner des moutons tout prêts avec le loup,
17:05 c'est assez aberrant. Voilà.
17:08 Et tout ça, bien sûr, avec le soutien d'organisations pro-loup écologiques.
17:13 - Bien sûr. - Voilà.
17:15 - Et ça, c'est un phénomène qui... - Tout à fait.
17:18 - Et pour, en fait, souligner le fait que
17:20 le problème des agriculteurs en Colère,
17:22 aujourd'hui, c'est pas seulement quelques problèmes principaux,
17:24 mais en fait, c'est bien évidemment un problème,
17:28 enfin, plusieurs problèmes pour chaque région différente.
17:30 - Et justement, c'est les questions que je voulais poser à Éric Delacheney et à Nicolas Vidal.
17:34 En fait, Éric Delacheney, ce qui se passe,
17:37 c'est qu'on a vraiment, on sent, je ne dirais pas une sécession,
17:41 mais je ne sais pas si c'est un fossé, un abîme ou autre,
17:44 entre les gens qui décident, par rapport de tel ou tel ou tel groupe de pression,
17:48 d'imposer ou de ne pas imposer, d'enlever tel déficit de telle norme, etc.,
17:54 d'imposer un déficit de toutes les normes,
17:56 qui décident la cohabitation avec tel animal prédateur ou pas,
18:00 et puis, les gens qui vivent sur le terrain,
18:02 qui vivent du terrain, et qui, eux, doivent subir.
18:05 C'est un peu ça, Éric Delacheney.
18:07 - Exactement, André Bercoff, c'est un abîme.
18:11 Ça, vous pouvez le dire, c'est même, moi, je dirais, une crise de civilisation.
18:13 Entre, d'un côté, des rousseauistes
18:17 qui disent qu'il faut que l'animal ait au-dessus de l'homme,
18:21 donc qui inversent l'échelle des valeurs,
18:23 on le voit même en ville.
18:25 Il n'y a pas que les agriculteurs qui subissent cette pression des écolos bobos,
18:30 mais même en ville.
18:32 À Paris, par exemple,
18:34 on préfère discuter avec les rats,
18:37 qu'on appelle surmuleaux,
18:39 qu'avec les poufs qui sont dans la rue et qui crèvent de faim.
18:42 Et, soit disant, on parle aux classes populaires.
18:46 L'agriculture urbaine,
18:48 ce concept est en train de tomber à l'eau,
18:50 sous les friches, en même temps,
18:52 en même temps, on est en train d'élever la terre.
18:54 - La végétalisation, oui.
18:56 - Et pour répondre à François-Xavier de Saône-et-Loire,
18:58 j'ai parlé justement,
19:00 je ne sais pas si vous étiez à l'écoute,
19:04 du problème du loup, justement.
19:07 Il a été évoqué très succinctement par Gabriel Attal,
19:13 à Montastruc de Saly, en Occitanie, vendredi dernier.
19:17 Il a dit "on va mettre en place un plan national loup".
19:20 Mais là aussi, il y a un malaise,
19:22 puisque ni les éleveurs, ni les associations écologiques
19:26 ne veulent siéger au groupe loup.
19:29 Et le plan national loup, il aurait dit "mets en place..."
19:32 - Pourquoi ? Pardon, juste un mot, pourquoi ils ne veulent pas siéger ?
19:35 - Alors, les éleveurs de l'AFNO,
19:38 parce que le comptage est pipé,
19:41 on sous-estime le nombre de loups,
19:45 les observateurs pensent qu'il y en a deux fois plus,
19:50 on est autour de 1100 loups officiellement,
19:52 mais il y en a deux fois plus,
19:54 et c'est pour ça qu'il y en a tellement qui viennent maintenant
19:56 envahir de nouveaux territoires.
19:58 - Et les écolos ?
20:00 - Et les écolos disent "on en a marre de la pression des agriculteurs,
20:02 qui veulent tuer le loup,
20:04 il est en danger",
20:06 alors que ce n'est pas vrai, on sait très bien qu'en Europe,
20:08 cette espèce n'est plus en menace des sanctions.
20:13 Et donc les écologistes ne veulent pas qu'on puisse permettre des tirs de défense simple.
20:18 Mais c'est basique, et là aussi, ça entretient la colère,
20:22 on l'a vu avec le témoignage de François-Xavier.
20:25 On est obligé, quand on est éleveur,
20:27 d'assister les bras croisiers à la mort de ces animaux.
20:32 - Merci Eric, on voit bien.
20:34 Alors Nicolas Vidal, justement,
20:36 cette espèce de colère, vous la voyez au-delà,
20:39 vous la voyez perdurer,
20:41 ou bien on va...
20:43 d'ailleurs personne ne désire que ce soit le chaos, bien sûr,
20:47 mais est-ce qu'on va arriver, à votre avis,
20:49 ce que vous le sentez maintenant,
20:51 en tout cas pas tout de suite à un accord,
20:53 parce que vous avez parlé d'une mobilisation extrêmement forte,
20:55 est-ce que, telle que l'Europe étant celle qu'elle est,
20:59 l'Union Européenne celle qu'elle est,
21:01 les choses étant ce qu'elles sont, comme disait un certain général,
21:03 est-ce qu'on peut y arriver assez vite,
21:05 ou à votre avis, c'est parti pour un temps ?
21:08 - André Bercoff, que c'est la question absolument centrale.
21:12 Parce que c'est la... on l'avait déjà vu avec les gilets jaunes,
21:15 à une autre mesure,
21:17 mais c'est la question centrale, pourquoi ?
21:19 Parce qu'il y a un affrontement, finalement,
21:21 du peuple français, ou une partie du peuple français,
21:23 qui ne veut pas mourir,
21:25 qui ne veut pas voir ses traditions péricliter,
21:27 qui ne veut pas voir ni son patrimoine,
21:29 ni son artisanat, ni son savoir-faire,
21:31 ni son histoire, contre une technocratie,
21:33 contre une oligarchie, finalement,
21:35 qui veut effacer, depuis Bruxelles,
21:37 tout ce qui constitue la tradition
21:39 et les fondements d'un peuple.
21:41 Et vous le savez, quand vous regardez dans l'histoire
21:43 toutes les révoltes viticoles,
21:45 toutes les révoltes vignerones là-dessus,
21:47 c'est-à-dire que la société est tellement
21:49 bousculée dans ses tréfonds,
21:51 que les agriculteurs n'ont plus le choix
21:53 que de manifester dans ce qui se joue là.
21:55 Et on voudrait nous faire croire que finalement
21:57 c'est une révolte, une jacquerie sectorielle
21:59 d'agriculteurs mécontents.
22:01 Non, c'est un véritable... les fondements du pays,
22:03 qui sont des véritables plaques tectoniques,
22:05 face à l'oligarchie,
22:07 incarnée par Emmanuel Macron,
22:09 vous le savez, qui n'est que, selon moi,
22:11 le DRH, le Valais, le télégraphe de Bruxelles
22:13 et de la mondialisation.
22:15 - Oui, ça vous le dit depuis longtemps.
22:17 - Et là, finalement, ils ne sont pas là pour de la démocratie,
22:19 ils ne sont pas là pour dialoguer,
22:21 ils sont là... et Emmanuel Macron,
22:23 je le dis, parce que ce matin, depuis la Suède,
22:25 parce que notre ami Emmanuel Macron
22:27 a cette habitude
22:29 de partir et de fuir,
22:31 prendre la porte d'escampette quand il y a des problèmes
22:33 en France, il a dit ce matin,
22:35 depuis la Suède, à la communauté française de Suède,
22:37 qu'il allait garder le cap.
22:39 Donc, vous voyez bien que c'est une
22:41 inertie de l'oligarchie
22:43 à ne pas bouger, à continuer le projet,
22:45 à ajuster ça et là pour que ces gens
22:47 sortent deux, trois chèques pour que ces gens rentrent chez soi,
22:49 mais surtout, ne pas mettre en place
22:51 ou, du moins, laisser penser
22:53 que le bouillon populaire est en train de monter
22:55 jusqu'à Paris, parce que c'est ça.
22:57 Et c'est un vrai, pour moi, franchement, je vous le dis,
22:59 un vrai carrefour pour ce pays, parce que si les agriculteurs
23:01 perdent ce combat crucial,
23:03 très sincèrement, l'âme de la France
23:05 y perdra énormément, et je termine
23:07 par là, ce matin, les renseignements, je crois que c'était
23:09 sur les confrères d'Europe 1, qui disaient
23:11 que les renseignements commençaient à avoir peur d'une coalition,
23:13 vous me posez la question à l'introduction,
23:15 d'une coalition de Français qui pourraient
23:17 rejoindre les agriculteurs, bien entendu,
23:19 parce que ça, ça pourrait être
23:21 à toute autre chose que les Gilets jaunes avaient les moyens de technique,
23:23 même si les agriculteurs ne sont pas violents,
23:25 avaient les moyens de technique des agriculteurs qui sont en train de crever la bouchouière.
23:27 - Les tracteurs ne sont pas les ronds-points,
23:29 effectivement. - Exactement.
23:31 - Merci Nicolas Vidal, merci Eric Delacheney,
23:33 qui vivra, verra, en tout cas, nous allons
23:35 évidemment suivre cela.

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