Avec Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale de France ; Philippe Grégoire, responsable national agricole de la République Souveraine.
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-01-29##
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Amis, entends-tu la marche du fracteur sur nos plaines ?
00:21 [Musique]
00:24 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:26 Le fait du jour.
00:28 Cyniques le disent, le susurre.
00:31 On dit pas ça évidemment.
00:33 Oui les agriculteurs, oui écoutez, hein.
00:37 Ce ne sont pas les indiens d'Amérique bien sûr, mais enfin les agriculteurs.
00:41 Faut vraiment que ça continue.
00:43 En a-t-on vraiment besoin ?
00:45 Entend-on dans telle ou telle officine, ici et ailleurs ?
00:49 De Davos à Washington ou ailleurs ?
00:52 Vraiment faut-il les agriculteurs ?
00:55 Oui mais vous savez, les choses changent et on n'est plus autant des lampes à huile.
00:59 Et bien c'est pas ce que pensent une majorité des peuples.
01:04 Et puis une majorité des agriculteurs qui, après l'Allemagne,
01:07 et après ont décidé de se réveiller,
01:09 ils se sont déjà réveillés depuis longtemps.
01:11 Mais là, quand même, quelque chose se passe
01:14 qui n'est pas de l'ordre de la simple manifestation très loin de là.
01:19 On sait ce qui se passe autour de Paris,
01:22 le blocage d'un certain nombre d'autoroutes,
01:25 on sait ce qui se passe ailleurs, mais aussi ce soir,
01:28 Véronique Lefloque, vous êtes présidente de la coordination rurale,
01:32 et vous nous annoncez que ce soir il y a un cortège de tracteurs
01:36 qui se prépare à partir d'où ?
01:39 Alors bonjour, les tracteurs dont je parle
01:44 sont déjà partis ce matin du Lot-et-Garonne.
01:47 Ils sont partis à plus de 70 tracteurs ce matin,
01:50 en direction de Paris,
01:52 en passant par Bergerac,
01:54 où ils seront rejoints par une trentaine de tracteurs,
01:56 une trentaine déjà annoncées, peut-être plus.
01:59 Ils vont ensuite se diriger vers Limoges,
02:02 où ils passeront la nuit,
02:04 et le convoi pourrait doubler,
02:07 pour repartir le lendemain,
02:09 et arriver sur Paris au courant de la journée.
02:12 Donc Atal peut préparer son discours.
02:15 La coordination rurale sera là,
02:19 et certainement accompagnée de non-syndiqués, bien évidemment,
02:23 parce que la révolte aujourd'hui,
02:26 elle concerne tout le monde,
02:29 elle engage tout le monde,
02:31 et c'est surtout que beaucoup d'agriculteurs,
02:33 la plupart, et tous les jours,
02:35 ça se cumule,
02:37 et tout le monde comprend l'intérêt de se révolter,
02:40 d'aller tous ensemble.
02:41 Donc la marche est partie.
02:43 Alors avant de passer la parole à Philippe Grégoire,
02:46 je voudrais vous faire écouter, à tous les deux,
02:48 l'éditeur, évidemment, et résistant de Sud Radio,
02:51 ce très, très, je dirais, coruscant,
02:56 ce très aigu résumé,
02:58 fait par l'agriculteur Bourguignon,
03:00 qui a annoncé hier la marche sur Paris,
03:03 enfin, qu'il a, et à sa manière, écouté.
03:06 - Alors, j'avais un petit message pour Emmanuel Macron,
03:09 c'était pour le tenir un peu au courant de notre avancée.
03:11 Bah écoute, on avance gentiment,
03:13 on est à 20 km/h sur la 6,
03:15 bah oui, pour une fois qu'on peut prendre 2 jours de congé,
03:18 bah on profite du paysage.
03:20 Je peux te dire que si on monte,
03:21 ça va pas être pour trier de l'avoine.
03:23 Normalement, on devrait être sur Paris,
03:25 à la capitale, vers le petit matin, quoi, gentiment,
03:27 on va tirer un peu du lit avec la mamie,
03:29 pour la peine de nous attendre avec les croissants,
03:31 surtout que toi, à mon avis,
03:33 t'as une tête à manger du kiwi le matin,
03:34 en plus tu préfères les... ce qui vient de Nouvelle-Zélande.
03:37 Mais t'inquiète pas, on vient pas les mains vides.
03:39 C'est plus possible.
03:40 On est les vaches allées du gouvernement.
03:42 Personnellement, j'ai pas de vaches laitières,
03:43 à part la Marie, mais autant qu'elle fait plus de lait, celle-là.
03:46 Première étape, on a retourné les panneaux.
03:48 Deuxième étape, on retourne le pays.
03:50 Troisième étape, les costards cravatent,
03:52 ils retournent leur veste.
03:53 C'est pas parce qu'on est des paysans qu'on doit finir sur la paille.
03:56 On va faire un petit détour chez ton copain Le Maire,
03:58 parce que lui, il nous l'a bien mis à l'envers.
04:00 Il nous a dit qu'il augmenterait pas plus de 10% l'électricité.
04:03 Ah bah oui, 9,98, bravo, beau geste.
04:05 Si tu augmentes de 10% tous les ans,
04:08 en 10 ans, ça te fait une augmentation de 100%.
04:10 Pas bête.
04:11 Mais bon, lui, l'électricité, ça va pas lui coûter cher,
04:13 parce qu'il a pas la lumière à tous les étages, celui-là, à mon avis.
04:16 Et puis on va venir voir le Blanbec, le petit gamin,
04:18 qui vient d'arriver au Premier ministre.
04:20 Allez, à tâle, à tâle.
04:22 N'oubliez pas, à Matignon, l'Elysée,
04:23 fermez bien les fenêtres, parce qu'on vient pas les mains vides.
04:26 On vient avec du lisier.
04:27 Alors c'est un joli mot, le lisier, mais ça pue.
04:30 A bon entendeur, salut.
04:32 Voilà, c'était juste un mot, mais un mot qui en dit long
04:36 sur peut-être l'état d'esprit d'un certain nombre de gens.
04:39 Philippe Grégoire, on s'était parlé il y a quelques jours,
04:44 déjà, il y a une semaine,
04:46 et aujourd'hui, voilà où on en est.
04:48 Et vous aviez donné les chiffres par rapport à, effectivement,
04:52 ce que nous, consommateurs, on dépense 100 euros dans un caddie.
04:56 Je me le rappelle, vous dites, pour l'agriculteur,
04:58 il reste 6,50 euros sur 100 euros dépensés par vous,
05:02 par nous, consommateurs.
05:04 Aujourd'hui, c'est une révolte, Cyril, ou c'est une révolution ?
05:09 Bonjour, monsieur Vercoff, merci de m'inviter.
05:14 Bonjour à Véronique, que je connais bien.
05:16 Bonjour à...
05:18 On vous écoute.
05:20 Mes premiers mots vont à la famille de l'Ariège,
05:24 malheureusement, où il y a eu ce drame.
05:26 Et si les politiques avaient fait du travail depuis plusieurs décennies,
05:30 je pense qu'on n'aurait pas eu besoin de faire des manifestations dans toute la France.
05:34 Simplement, aujourd'hui, j'ai peur que le mouvement, comme d'habitude,
05:39 il parte en cacahuète, il nous échappe,
05:41 c'est-à-dire que le syndicat Ifenetsoa,
05:44 représentant de l'agroalimentaire,
05:46 va faire tomber ce mouvement,
05:49 puisqu'ils sont en cogestion avec l'agroalimentaire et les pouvoirs politiques.
05:54 Et moi, je pense que ce qui est important, le message à propos d'aujourd'hui,
05:57 c'est de regrouper tous les agriculteurs,
05:59 c'est-à-dire Véronique, ici présente,
06:01 mais l'ensemble des forces syndicales,
06:04 des autres syndicats, avec les non-syndiqués,
06:07 pour dire non au gouvernement et non à l'Aifenetsoa,
06:11 de ne pas se faire mener en bateau sur des mesurettes,
06:15 sur les jachères, sur les...
06:17 Ils vont nous tourner sur des débats, des normes.
06:19 Et M. Bercoff, aujourd'hui, un agriculteur gagne 2 à 3 euros de l'heure,
06:25 2 à 3 euros de l'heure.
06:27 Nos partenaires, au bas mot, facturent à 45 euros de l'heure,
06:31 pour les moins chers.
06:32 - Vos partenaires, c'est qui, pardon ?
06:35 - Vos partenaires, le moindre mécanicien qui vient dans la cour,
06:38 le moins cher, il a 45 euros de l'heure.
06:40 Quand on fait intervenir des entreprises spécialisées,
06:44 c'est 230 euros de l'heure, je pense notamment aux avocats,
06:47 ou des gens dans des sociétés de conseil.
06:50 Et on a droit à nous à 29 euros par jour,
06:53 elle le sait Véronique, quand on est malade,
06:55 ou en un accident, on a 29 euros par jour
06:58 de la mutualité sociale agricole.
07:00 Donc si on part dans le débat des jachères et des normes,
07:05 la FNSA va nous faire glisser sur ce terrain-là,
07:09 et on va sortir du débat, que Véronique connaît bien,
07:12 où on est assommé par l'agroalimentaire et les grandes surfaces.
07:17 Et si on ne reprend pas notre juste valeur dans la filière,
07:22 on n'arrivera à rien.
07:24 C'est-à-dire en langage clair,
07:26 l'EGNR et les normes, allez, vous allez récupérer
07:30 de 0 à 2-3 000 euros par exploitation par an,
07:35 et ce que nous pique l'agroalimentaire,
07:37 c'est entre 50 et 80 000 euros par exploitation.
07:42 - Et par an. - Véronique le sait bien.
07:45 Comme moi, elle est productrice de lait,
07:47 on s'est rencontrés à de nombreuses reprises avec Véronique,
07:50 on a mené les mêmes combats.
07:52 Donc elle sait bien, Véronique, où est le problème.
07:54 Le problème, c'est des prix à hauteur des coûts de production.
07:58 On a mené le combat ensemble avec Véronique au niveau de l'Aplia national.
08:02 Véronique connaît la structure OMB,
08:04 on partage les mêmes points de vue,
08:06 donc il nous faut des prix.
08:08 - D'accord. Véronique Lefloque, vous êtes d'accord ?
08:13 Parce que Philippe Grégoire dit aussi,
08:15 "Bon écoutez, ce sont des mesurettes,
08:17 pour le moment, ce qu'ils nous proposent,
08:19 ils vont nous jouer la Jachère et la GNR,
08:21 et au fond, ce n'est pas ça l'essentiel."
08:23 C'est ce que vous pensez aussi ?
08:25 Parce qu'il faut quand même avancer,
08:27 il faut quand même arriver à des solutions.
08:29 - Alors tout à fait, je partage totalement ce qu'a dit Philippe,
08:32 et je dirais même sur l'histoire de l'intersyndicale,
08:35 que j'ai appelée dès le départ,
08:38 qui n'est pas encore effective.
08:41 Et la preuve, le ministère continue à diviser,
08:44 parce que j'entends sur diverses télés,
08:47 que la FNSEA serait invitée aujourd'hui,
08:51 alors que nous autres,
08:53 1er syndicat 100% agriculteurs,
08:56 n'avons comme proposition qu'un rendez-vous téléphonique
09:00 demain entre 12h30 et 13h, à la mission natale.
09:03 - Quand Gabriel Attal vous a proposé un rendez-vous téléphonique demain,
09:06 et alors vous allez mourir ?
09:08 - Non, j'ai dit à notre secrétaire,
09:10 on ne peut pas accepter un simple rendez-vous téléphonique,
09:12 alors que l'urgence c'est de trouver des solutions,
09:15 il faut les construire ensemble,
09:18 les syndicats en théorie servent à ça,
09:20 la FNSEA n'est pas le seul syndicat,
09:23 et si la FNSEA est aujourd'hui responsable d'une grande partie des problèmes,
09:28 ce n'est pas elle qui va nous apporter les solutions.
09:31 Pour revenir aux mesurettes,
09:33 bien sûr que nous devons travailler tous ensemble,
09:36 et c'est pour ça qu'il faut une intersyndicale,
09:38 et non pas se mettre à travailler sur 100, 140 mesures,
09:43 nous en avons 5,
09:45 elles tournent autour de 5 points.
09:47 - Rappelez les 5 rapidement, brièvement.
09:49 - Alors la trésorerie, donc l'année blanche,
09:51 que ce soit MSA, banque,
09:53 s'assurer que tous les fonds qui ont été annoncés par Gabriel Attal
09:58 seront disponibles immédiatement,
10:00 mais qu'en plus, ils correspondent à des besoins du terrain.
10:03 On entend déjà dire la FNAB, Réseau d'Agriculture Biologique,
10:08 qu'il manquerait 250 millions d'euros,
10:10 donc on nous annonce 50 millions,
10:12 ça veut dire que ça ne va pas être satisfaisant.
10:14 Première mesure, la trésorerie.
10:16 Deuxième mesure, on va dire l'exception agriculturelle,
10:20 sortir l'agriculture des accords de libre-échange,
10:23 ne plus conditionner l'agriculture à l'OMC.
10:26 C'est plus d'importation ne respectant pas nos normes.
10:30 - Juste un mot, ça m'intéresse, et puis je vais demander à Philippe,
10:33 mais on pourrait vous dire "attendez, le libre-échange,
10:35 c'est dans les deux sens,
10:37 c'est-à-dire que si vous supprimez le libre-échange d'accords,
10:40 vous n'allez pas recevoir d'un certain nombre de choses,
10:42 je vois que vous voulez parler du poulet ukrainien à l'Islande
10:45 en passant par la Nouvelle-Zélande et le Brésil,
10:47 mais enfin, vous aussi agriculteurs, vous pouvez exporter.
10:50 - Alors, Marc Fénaud, le ministre de l'Agriculture,
10:54 a dit fin de semaine qu'on était bien content d'exporter
10:58 du cognac, du champagne,
11:00 oui, mais si les importateurs de champagne et de cognac
11:07 veulent du champagne et du cognac,
11:09 ils vont quand même l'acheter.
11:11 Donc, les accords de libre-échange aujourd'hui,
11:13 là où ils sont nocifs,
11:15 c'est parce que justement,
11:17 ils font pénétrer en Europe des produits
11:19 que nous sommes déjà à même de produire,
11:21 de l'agneau et des produits laitiers,
11:23 - Poulet, etc. - Du poulet,
11:25 au bénéfice de qui ?
11:27 Au bénéfice de grandes multinationales,
11:30 les sociétés du CAC 40,
11:32 les vendeurs de voitures, les Mercedes,
11:34 toutes ces grosses sociétés.
11:36 Donc, on met à mal l'agriculture française en premier,
11:40 mais aussi européenne,
11:42 tout ça pour des grands groupes.
11:44 Donc, l'exception agriculturelle,
11:46 et je pense que Philippe est d'accord,
11:48 c'est quelque chose qui doit être annoncé.
11:51 L'exception agriculturelle.
11:53 Philippe Grégoire, juste un mot là-dessus,
11:55 vous êtes d'accord ?
11:57 Si vous voulez, pour prendre l'exemple,
12:00 vous savez, des Anglais qui ont fait le Brexit,
12:03 les Anglais, ils achètent des grands vins
12:06 et du champagne depuis plus de 200 ans,
12:09 et c'est pas le Brexit ou autre
12:11 qui vont les empêcher d'acheter des grands vins.
12:13 Donc, si vous voulez, on a deux leviers,
12:16 ce qui n'a pas été fait par le gouvernement Macron,
12:18 ni par les précédents.
12:20 Il avait mis la loi Egalim,
12:22 qui a été du folklore.
12:24 Il avait prévu 20% de mio dans les restaurations collectives,
12:27 ils ne l'ont pas appliqué.
12:29 Et il avait prévu 50% de local,
12:31 qui était une bonne idée.
12:33 Mais à condition de reconnaître le coût de production.
12:35 Le vrai coût de production.
12:37 Pas celui qui est donné par la FNSEA et l'interprofession.
12:40 Parce que le coût de production qui a été donné
12:42 dans les lois Egalim,
12:44 par exemple, pour vous prendre l'exemple du lait,
12:46 c'est le même en lapin, en cochon ou en mouton,
12:49 ils ont donné, aujourd'hui, la FNSEA,
12:51 sur les barrages, dit qu'il faut 45 centimes.
12:54 Alors que le prix pour gagner sa vie, c'est 63.
12:57 Et on a des gens qui tournent à ce prix-là, en France.
13:00 On a les AOP et le Comté,
13:02 on a des gens à l'île de la Réunion.
13:04 Pourquoi ? Parce qu'à l'île de la Réunion,
13:06 l'actalis ou autre, ils ne peuvent pas les mettre en concurrence.
13:08 C'est une île, alors c'est compliqué d'aller là-bas.
13:10 Donc, c'est quoi ce schéma-là ?
13:12 C'est le modèle canadien, que Véronique connaît bien.
13:14 C'est la gestion de l'offre.
13:16 Le Canada n'est pas un pays fermé,
13:19 il n'est pas en autarcie,
13:21 c'est pas un pays communiste.
13:23 Le Premier ministre Trudeau a décidé,
13:26 dans les années 80,
13:28 de mettre en place la gestion de l'offre.
13:30 Et après, je vous l'accorde,
13:32 Véronique, elle appelle ça l'exception agriculturelle,
13:34 ils ont une dose de protectionnismes.
13:36 C'est-à-dire qu'il ajuste,
13:38 en fonction de la consommation du pays,
13:40 les importations et les exportations.
13:42 Mais le protectionnisme, M. Bercov,
13:44 c'est pas un gros mot.
13:46 Si on ne fait pas ça, on va perdre toute notre industrie
13:48 et toute notre agriculture.
13:50 On va tous finir en faillite.
13:52 - C'est déjà, d'ailleurs pour l'industrie,
13:54 il y a déjà pas mal de choses
13:56 qui ont été faites.
13:58 On reprend avec vous,
14:00 juste après cette petite pause.
14:02 C'est passionnant, c'est vital,
14:04 et on en parle tout de suite.
14:06 - Restez bien avec nous sur Sud Radio,
14:08 puisque vous aurez la parole aussi,
14:10 vous pourrez poser vos questions,
14:12 0826 300 300.
14:14 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
14:16 appelez maintenant pour réagir,
14:18 0826 300 300.
14:20 (musique)
14:22 - Ici Sud Radio.
14:24 (musique)
14:26 Les Français parlent au français.
14:28 (musique)
14:30 Les carottes sont cuites.
14:32 Les carottes sont cuites.
14:34 - Sud Radio Bercov,
14:36 dans tous ses états.
14:38 - Blocus de Paris,
14:40 blocus des grandes villes,
14:42 que va-t-il se passer ?
14:44 On en parle, effectivement,
14:46 avec Véronique Leflocq,
14:48 productrice, je rappelle,
14:50 en bio au Sud Finistère,
14:52 c'est bien ça,
14:54 et président de la coordination rurale,
14:56 et avec Philippe Grégoire, qui est producteur de lait
14:58 en Maine et Loire, et qui est responsable national agricole
15:00 de la République souverainiste.
15:02 Ce qui se passe aujourd'hui, au fond,
15:04 pouvez-vous vous demander ?
15:06 Alors, oui, troisième, quatrième,
15:08 juste pour ne pas perdre le fil,
15:10 quand même, Véronique Leflocq.
15:12 - Alors, très rapidement, la réforme totale de la PAC,
15:14 il faut que, on ne va pas continuer
15:16 avec un modèle qui ne marche pas jusqu'en 2027,
15:18 c'est le moment de la réformer,
15:20 et de partir avec une année zéro contrôle
15:22 pour nos agriculteurs.
15:24 Donc ça, ça englobe les jachères,
15:26 les prairies, toutes les aberrations.
15:28 Ensuite, revenir sur le Green Deal,
15:30 le pacte vert. On ne peut pas s'engager
15:32 et valider une politique de décroissance.
15:34 C'est à revoir.
15:36 Ça, ce sont des engagements que doit prendre
15:38 notre ministre de l'Agriculture,
15:40 il se débrouille, il fait la politique de la chaise vite,
15:42 mais je crois qu'il a déjà
15:44 22 homologues,
15:46 sur les 27, qui sont OK avec lui.
15:48 Donc, allons-y, c'est le moment.
15:50 Et, dernière mesure,
15:52 visant l'installation de nos jeunes,
15:54 c'est la loi d'orientation agricole,
15:56 qui s'appelle désormais la loi pour le
15:58 renouvellement des générations.
16:00 Celle-là doit inclure toutes les modalités
16:02 zéro droit de succession,
16:04 la TVA sociale,
16:06 ce sont toutes les modalités,
16:08 sociale, fiscale, et là-dedans,
16:10 on inclut
16:12 le fonctionnement avec l'agro-industrie,
16:14 et je sais que Philippe et moi, nous sommes à fond là-dessus.
16:16 Il n'est pas normal
16:18 que les autres puissent vivre, et pas nous.
16:20 - Alors, justement, puisque vous parlez de la PAC,
16:22 vous parlez du Green Deal, etc.
16:24 Écoutez ce que dit,
16:26 c'est très intéressant, parce que ce matin,
16:28 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, s'est exprimé,
16:30 hier, Gabriel Attal,
16:32 le Premier ministre, s'est exprimé aussi.
16:34 C'est très rapide,
16:36 et je vais vous poser les questions ensuite.
16:38 - On continue à travailler avec leurs représentants
16:40 pour continuer,
16:42 le Premier ministre a dit vendredi, et a annoncé
16:44 un certain nombre de mesures, il a dit qu'il suivrait
16:46 d'autres mesures, donc on continue
16:48 à travailler avec eux pour proposer
16:50 d'antes la simplification, notamment,
16:52 et puis on va avoir une semaine européenne, on en dira peut-être un mot,
16:54 de proposer un certain nombre de mesures
16:56 qui viendront attester la volonté du gouvernement
16:58 à la fois de sortir de la crise, mais surtout d'apporter des réponses concrètes.
17:00 - Ça sera quand, c'est demain, les nouvelles mesures ?
17:02 - Dans les 48 heures, on aura un certain nombre de choses
17:04 qu'on pourra poser sur la table,
17:06 qui permettront, je crois, de compléter
17:08 et de montrer la globalité
17:10 des mesures qu'on entend proposer au monde agricole.
17:12 - Ça veut dire qu'aujourd'hui, la crise, au moment où on se parle,
17:14 la crise n'est pas derrière nous ?
17:16 - C'est pas moi, Premier ministre de la France, qui peux annoncer pour l'Union Européenne
17:18 qu'on va bouger sur les jachères.
17:20 Ce que je peux vous dire, c'est que
17:22 on est en train d'emmener une coalition de pays autour de nous
17:24 pour faire bouger la Commission Européenne.
17:26 - Alors, c'est intéressant,
17:28 Marc Fesneau,
17:30 l'intervieweur qui dit "la crise est derrière nous",
17:32 oui, ça vient de commencer, oui, elle est déjà derrière nous,
17:34 ça se fait pas en 48 heures, tout ça.
17:36 Et surtout, c'est intéressant
17:38 ce que disait Gabriel Attal, oui, mais c'est pas moi,
17:40 le Premier ministre, qui peux décider de la jachère, etc.
17:42 Mais on arrive au cœur du problème.
17:44 Mais qui décide ?
17:46 Qui décide de quoi ? Qui prend les lois ?
17:48 Qui, depuis des années, fait les normes ?
17:50 Les normes espagnoles par rapport
17:52 aux normes françaises,
17:54 les accords avec la Nouvelle-Zélande
17:56 ou le Chili ou je ne sais pas où ?
17:58 Qui décide ? Apparemment,
18:00 ce n'est pas Paris, ce n'est plus Paris.
18:02 - Alors, en agriculture, on le sait très bien,
18:04 aujourd'hui, c'est Bruxelles qui décide.
18:06 La PAC, la Politique Agricole Commune,
18:08 justement, donne les consignes
18:10 à chacun des Etats membres.
18:12 Et malheureusement, nous, en France,
18:14 on charge la barque
18:16 bien plus qu'ailleurs,
18:18 pour davantage assommer les agriculteurs.
18:20 - Alors, Philippe Grégoire,
18:22 dites-moi, moi, j'ai une question à vous poser,
18:24 à causer aux agriculteurs.
18:26 C'est très bien d'être à Paris,
18:28 mais pourquoi vous n'êtes pas à Bruxelles ?
18:30 Pourquoi les syndicats, vous dites qu'il y a 22 pays
18:32 qui sont d'accord, ou 22 ministres de l'Agriculture
18:34 qui sont d'accord, pourquoi ils ne sont pas
18:36 tous, aujourd'hui, réunis
18:38 à Bruxelles, puisque c'est là que se
18:40 prennent les décisions ?
18:42 - Alors, à Bruxelles,
18:44 Bruxelles tient compte du COPA-Cogeka,
18:46 qui est les 27 FNSEA
18:48 en Europe, j'inclus l'Angleterre
18:50 qui y était. Le COPA, c'est les
18:52 27 FNSEA en Europe,
18:54 et le Cogeka, c'est l'ensemble
18:56 des coopératives. Et je ne sais pas si vous
18:58 étiez au courant, M. Bercoff, mais le COPA-Cogeka,
19:00 qui est présidé aujourd'hui par Christian
19:02 d'Ambert, est une émanation
19:04 de la Commission européenne.
19:06 Le COPA-Cogeka, c'est une émanation
19:08 de la Commission. - Vous voulez dire quoi ?
19:10 Elle est, pardon, vous voulez dire qu'elle est
19:12 soumise à la Commission européenne ?
19:14 - Oui, tout à fait, tout à fait.
19:16 Et ce que je voulais vous dire qui est très
19:18 important, parce que Véronique a parlé
19:20 de la PAC, il faut savoir qu'il y a des
19:22 fausses informations qui sont données sur des
19:24 antennes, en disant, sans la PAC,
19:26 que les agriculteurs sont morts.
19:28 Nous sommes contributeurs nets,
19:30 nous sommes le deuxième contributeur
19:32 derrière l'Allemagne, puisque
19:34 le mode de financement, c'est sur
19:36 le produit intérieur brut corrigé
19:38 de l'inflation, et c'est 1%
19:40 du produit intérieur brut corrigé de l'inflation.
19:42 Donc nous versons plus d'argent
19:44 que nous rençons. - Oui, c'est la
19:46 grande polémique, ça. - Voilà.
19:48 Quand on dit que si les agriculteurs n'avaient pas l'Europe,
19:50 ils seraient morts, ça c'est totalement faux.
19:52 Après, il faut qu'ils s'en mettent
19:54 au niveau européen, quitte à faire ce que faisait
19:56 le général de Gaulle, faire la politique
19:58 de la chaîne de vie, comme a dit Véronique,
20:00 il faut pas qu'on soit plus idiots
20:02 que les autres continents.
20:04 C'est-à-dire qu'au niveau européen,
20:06 on va pas s'imposer des règles qu'on n'impose pas
20:08 aux autres. - Oui, mais attendez, Philippe Grégoire,
20:10 Philippe Grégoire, excusez-moi, au niveau européen,
20:12 mais vous savez très très bien, et tout le monde
20:14 en a parlé partout, que
20:16 les cerises d'Espagne
20:18 n'ont pas
20:20 les mêmes normes, ou en tout cas les fruits,
20:22 etc., qu'en France.
20:24 Et que déjà, vous êtes désavantagés
20:26 par le prix et par les salaires
20:28 d'Espagne et salaires de France,
20:30 tous les deux dans l'Union Européenne.
20:32 - Oui, alors ça c'est un problème
20:34 qui est la responsabilité des chefs d'État
20:36 et de gouvernement, mais le problème
20:38 des chefs d'État et de gouvernement, que Véronique
20:40 sait très bien, quand on a eu
20:42 même Hollande ou Sarkozy, ça ne changeait rien,
20:44 parce que si vous voulez, quand ils négocient
20:46 les chefs d'État et de gouvernement,
20:48 ils n'ont pas d'amis,
20:50 ils n'ont que des intérêts. Et les
20:52 intérêts agricoles, face aux voitures
20:54 allemandes, face aux
20:56 groupes à Révin, face aux nucléaires,
20:58 face à Airbus,
21:00 ben vous savez, M. Bercoff, ils disent
21:02 à Sarkozy, à Hollande ou à Macron,
21:04 "Venez pas nous faire chier avec vos moutons
21:06 et vos canards." En gros, c'est ça.
21:08 Donc nous, on est sacrifiés.
21:10 - Donc vous dites que les moutons et les canards,
21:12 aujourd'hui, ça ne pèse rien dans la négociation
21:14 européenne ?
21:16 - Mais non, vous voyez ce qu'on représente
21:18 par rapport aux produits intérieurs bruts de la France ?
21:20 C'est l'industrie agroalimentaire
21:22 qui représente 220 milliards en France,
21:24 mais nous, notre
21:26 Ferme France a fait 76 milliards d'euros
21:28 de chiffre d'affaires.
21:30 S'il faut importer beaucoup plus,
21:32 ça ne leur pose pas de problème.
21:34 Ils ont sacrifié le mouton,
21:36 ils ont sacrifié les fruits et légumes.
21:38 Ils sont dans la stratégie
21:40 des Anglais, quand il était la première puissance
21:42 mondiale.
21:44 David Ricardo avait dit
21:46 que les coûts comparatifs, c'était
21:48 le seul moyen de faire évoluer
21:50 une nation.
21:52 Donc, en langage clair,
21:54 si on est mal placé dans les prix,
21:56 il faut supprimer la production et il faut l'importer.
21:58 - Carrément.
22:00 - Moi, je compléterais par rapport à l'Europe,
22:02 si je peux me permettre. Nous étions
22:04 à Bruxelles, mercredi dernier,
22:06 parce qu'il y avait une commission
22:08 agriculture, la commission au Parlement européen.
22:10 Et donc,
22:12 nous avons profité de rencontrer
22:14 le directeur général adjoint
22:16 de la DGAG,
22:18 la Direction Générale de l'Agriculture
22:20 de la Commission Européenne,
22:22 qui nous a dit que,
22:24 oui, les échanges ne peuvent
22:26 rien faire. Nous travaillons en trilogue,
22:28 commission,
22:30 conseil et Parlement.
22:32 Et que nous
22:34 exportons beaucoup parce que nous sommes
22:36 très compétitifs. Sauf que
22:38 ce qu'ils oublient de dire,
22:40 c'est que nous autres, les Français,
22:42 qui touchons pas loin de 9 milliards
22:44 de la PAC,
22:48 y compris des associations,
22:50 des écoles et autres,
22:52 quand on exporte,
22:54 c'est aussi l'argent, cette PAC,
22:56 qui est exportée parce que
22:58 les prix sont rendus
23:00 compétitifs artificiellement
23:02 à cause de la PAC. Donc, quand vous
23:04 en recevez un petit 9 milliards
23:06 pour en redonner 3 ou 4,
23:08 finalement, les calculs
23:10 de l'Europe sont
23:12 mal faits. C'est
23:14 perdre sa souveraineté
23:16 et payer pour la perdre.
23:18 - Et c'est ça qui fait
23:20 que... Alors, juste une question,
23:22 je voulais savoir, est-ce que c'est ça qui fait
23:24 qu'on va pas remonter
23:26 et faire l'histoire ? Enfin,
23:28 est-ce que ça a contribué au fait qu'il y ait
23:30 2,5 millions et 55
23:32 d'exploitants agricoles et qui sont
23:34 aujourd'hui moins de 500 000 ?
23:36 On l'a dit, on l'a dit beaucoup.
23:38 Est-ce qu'au fond, vous avez l'impression
23:40 qu'on a laissé faire et que c'est comme ça
23:42 et que voilà, le monde change,
23:44 les professions changent et on a laissé doucement
23:46 s'effriter
23:48 l'édifice, sinon s'écrouler
23:50 l'édifice ? - Ben, si vous regardez
23:52 en fait l'évolution
23:54 de la Ferme France depuis
23:56 la réforme de la PAC de 92,
23:58 date à laquelle la coordination
24:00 rurale est née, on voit
24:02 très bien une accélération du phénomène
24:04 puisque on était
24:06 sur des prix
24:08 qui répondaient à une régulation
24:10 des marchés, grâce à l'Europe.
24:12 Toutes ces régulations,
24:14 tous ces modèles de régulation ont été
24:16 progressivement supprimés.
24:18 On a été
24:20 alignés sur des prix mondiaux,
24:22 des prix qui n'ont relativement pas
24:24 augmenté, alors même que
24:26 les aides compensatoires
24:28 venant de la politique agricole commune
24:30 allaient en diminuant
24:32 et en parallèle, on avait nos charges
24:34 qui augmentaient. Bien évidemment,
24:36 les politiques ne pouvaient
24:38 que nous encourager à grossir
24:40 en nous faisant croire
24:42 que la compensation se ferait
24:44 par les volumes. Or, aujourd'hui,
24:46 nous avons des volumes
24:48 qui reposent sur des
24:50 individus qui ne sont plus supportables
24:52 ni en charges de travail,
24:54 ni en revenus proportionnels,
24:56 ni en vivabilité.
24:58 - Juste
25:00 un mot, on va rester
25:02 ensemble encore quelques minutes
25:04 et nous allons effectivement
25:06 parler de
25:08 ce qu'on peut faire, de ce qu'il faut faire
25:10 tout de suite. - À tout de suite sur Sud Radio.
25:12 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
25:16 midi 14h, André Bercov.
25:18 - Ici Sud Radio.
25:22 Les Français parlent au français.
25:26 Je n'aime pas la blanquette de veau.
25:30 Je n'aime pas la blanquette de veau.
25:34 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
25:36 - Alors, Véronique Lefloque,
25:38 Philippe Grégoire,
25:40 au fond, c'est la lutte
25:42 du pot de terre contre le pot de fer,
25:44 ou des pots de terre contre les pots de fer.
25:46 Et non pas à vous entendre,
25:48 quand on voit la situation, mais attendez,
25:50 vous battez contre
25:52 les multinationales,
25:54 la PAC,
25:56 la politique européenne,
25:58 la commission européenne, etc.
26:00 Alors, on vous dit évidemment,
26:02 la France, sans agriculteurs,
26:04 la France n'est plus la France,
26:06 etc. Très bien.
26:08 Concrètement, est-ce que
26:10 la manière, c'est de tenir bon,
26:12 et comment tenir bon ?
26:14 - Alors, je ne dirais pas que c'est
26:16 le pot de terre contre le pot de fer,
26:18 nous, de toute manière, si, mais on n'a plus rien à perdre.
26:20 Et c'est pour ça qu'on monte sur Paris.
26:22 Et là, je sens que
26:24 la peur a changé de camp.
26:26 Parce qu'on n'attend pas
26:28 1000 agriculteurs,
26:30 ou peu importe combien on sera,
26:32 avec 15 000 policiers.
26:34 Enfin, on n'est pas des délinquants.
26:36 On est des blindés.
26:38 Donc, c'est encore une preuve
26:40 de mépris. - Surtout que vous,
26:42 vous ne cassez pas des vitrines,
26:44 vous ne pillez pas, vous ne tabassez pas,
26:46 etc. Comme on a vu
26:48 certaines émeutes, où il y a eu des milliards
26:50 de déversés, et pas tellement de blindés.
26:52 - Et on n'en a pas trop parlé,
26:54 donc ça a été réglé comme ça.
26:56 Là, c'est le pouvoir qu'on vise.
26:58 On ne vise pas les citoyens,
27:00 on ne vise pas les parisiens.
27:02 Nous, on espère juste un aller-retour,
27:04 pouvoir rentrer chez nous, et pour cela,
27:06 il faut que nos politiques,
27:08 ceux qui ont le pouvoir, ceux qui peuvent
27:10 faire quelque chose, ou alors s'ils ne peuvent rien faire,
27:12 qu'ils nous le disent. Parce qu'on ne va pas rester
27:14 attendre. Nous, on est venus, fin de semaine,
27:16 moi, je m'en fous, mais s'il faut rester
27:18 négocier, demain, toute la journée, passer
27:20 des nuits, plusieurs nuits et
27:22 journées, on reste, mais on rentre chez
27:24 nous pour dire aux agriculteurs, et que vous,
27:26 sur vos plateaux, vous le relayez,
27:28 mais ce n'est pas possible
27:30 d'avoir affaire
27:32 à ces personnes-là,
27:34 et qui, finalement,
27:36 on se demande si elles ont le pouvoir,
27:38 mais elles n'en ont pas.
27:40 - C'est une question qu'on peut effectivement
27:42 se poser. Philippe Grégoire,
27:44 pot de terre contre pot de fer.
27:46 - Le pot de terre contre le pot de fer,
27:48 alors là, moi, je pense que,
27:50 vu la gravité de la situation qu'on répète
27:52 d'année en année, puisqu'on peut
27:54 se revoir dans un mois, vous verrez, malheureusement,
27:56 s'ils nous embarquent sur les jachères
27:58 et les normes, on ne va rien obtenir
28:00 concrètement en revenus dans nos
28:02 exploitations. Il faut, comme a dit
28:04 Véronique, il faudrait appeler
28:06 un regroupement, une intersyndicale
28:08 avec les gens non syndiqués.
28:10 Parce que 55% des
28:12 agriculteurs n'ont pas voté.
28:14 Donc les syndicats représentent
28:16 45% des votants. Il faudrait
28:18 une intersyndicale
28:20 contre le syndicat de l'agroalimentaire,
28:22 qui est la FNSOA, qui risque encore, malheureusement,
28:24 de trahir les paysans.
28:26 Et après, on ne peut
28:28 rien faire si on ne fait pas
28:30 appliquer des lois, si on ne fait pas appel
28:32 aux législateurs.
28:34 Il y a 4 centrales d'achat,
28:36 il y a 1,4% des entreprises
28:38 de l'agroalimentaire,
28:40 principalement gérées par la FNSOA,
28:42 qui font 82%
28:44 du bénéfice de l'agroalimentaire
28:46 sur les 220 milliards
28:48 d'euros. 82%
28:50 des entreprises de l'agroalimentaire
28:52 sont 1,4%.
28:54 Et ils ont 85% des emplois.
28:56 Donc il y a quelques oligopoles.
28:58 Donc si le ministre, personne
29:00 ne veut légiférer,
29:02 on ne peut rien faire. Et puis après, au niveau
29:04 des échanges internationaux,
29:06 au niveau européen, il faut fonctionner
29:08 sur le mode de la coopération
29:10 avec une dose de protectionniste
29:12 qui s'appelle la charte de la Havane.
29:14 C'est ce qu'ont font les Indiens,
29:16 c'est ce qu'ont font les Indiens, c'est ce qu'ont font
29:18 les Chinois, c'est ce qu'ont font les Américains.
29:20 Ce n'est pas un gros mot,
29:22 le protectionniste.
29:24 - Philippe Grégoire, juste un mot, je crois que nous avons
29:26 des auditeurs. - Oui, c'est Benoît qui nous appelle
29:28 depuis le Gers. Bonjour Benoît.
29:30 - Bonjour, merci. Bonjour,
29:32 je vais me donner la parole. - Bonjour Benoît.
29:34 - Bonjour.
29:36 Je voulais
29:38 montrer
29:40 l'importance de l'Union européenne
29:42 parce qu'aujourd'hui,
29:44 ce que disait votre
29:46 habité au téléphone,
29:48 vraiment, on
29:50 donne beaucoup plus qu'on ne reprend.
29:52 C'est comme si on vous donnait,
29:54 aujourd'hui, l'Europe, mettons, un billet de 100 euros,
29:56 on vous rend 40 et il faut dire
29:58 ce qu'on en fait. Donc ce n'est pas possible, ça.
30:00 Donc ce que disait la dame est vrai,
30:02 il faut monter à Paris, mais il faut que nos politiques prennent
30:04 leur responsabilité, dire que ça ne marche pas
30:06 et il faut en sortir. Il faut
30:08 vraiment arrêter de se laisser imposer
30:10 des choses qu'on ne veut pas, sous prétexte
30:12 qu'on doit à tout prix, c'est
30:14 l'horizon indépassable de l'Union européenne et qu'on
30:16 ne doit absolument pas remettre en cause.
30:18 - Eh bien oui, mais cet horizon indépassable
30:20 est hélas constamment dépassé
30:22 et c'est bien le problème qui nous occupe.
30:24 Je crois qu'on a un autre auditeur.
30:26 Merci Benoît. - Merci Benoît.
30:28 On a Dust depuis Héron. Bonjour Dust.
30:30 - Oui, Dust. - Bonjour.
30:32 Bonjour André, bonjour à vous inviter
30:34 en public de ce radio.
30:36 Alors j'appelais pour savoir
30:38 si le libéralisme
30:40 avait tué le Féoga.
30:42 Parce que quand j'étais plus jeune,
30:44 il y avait un organisme qui était le
30:46 Fonds européen
30:48 d'orientation et de garantie
30:50 des pré-agricoles qui était chargé
30:52 de prélever des taxes
30:54 à l'importation
30:56 pour pouvoir
30:58 financer les exportations. Et à l'époque,
31:00 j'étais au lycée agricole, je vous avais
31:02 expliqué ça et on avait trouvé ça
31:04 globalement bien.
31:06 Je veux savoir si aujourd'hui, cet organisme
31:08 a disparu et si c'est le libéralisme
31:10 qui l'a tué.
31:12 - Alors ce n'est plus comme ça que ça fonctionne.
31:14 L'Europe aujourd'hui fonctionne avec
31:16 les deux piliers.
31:18 Le développement rural d'un côté
31:20 qui correspond plus au deuxième pilier
31:22 et puis le soutien au marché pour le premier.
31:24 Donc
31:26 non, on a tout perdu parce que c'est ça
31:28 qui a déstabilisé l'Europe, qui fait
31:30 qu'on est parti dans un
31:32 libéralisme à outrance destructeur
31:34 pour l'agriculture européenne.
31:36 Donc la préférence communautaire nous a
31:38 mis en concurrence les uns contre les autres
31:40 étant donné qu'en plus
31:42 on applique
31:44 des normes différentes.
31:46 - Oui, c'est ça qui est extraordinaire
31:48 maintenant quand on regarde, nous consommateurs,
31:50 on se dit comment il se fait
31:52 qu'au sein de l'Union Européenne,
31:54 encore une fois je le répète, je l'avais déjà dit,
31:56 qu'il y ait des normes différentes
31:58 au sein de l'Union Européenne. Je ne parle même pas
32:00 du Chili, de la Nouvelle-Zélande
32:02 ou autre. C'est quand même
32:04 hallucinant et encore une fois
32:06 on pourrait se demander
32:08 la question que je pose, mais on va
32:10 en parler de cela dans une autre émission,
32:12 c'est comment ont voté
32:14 nos représentants du peuple,
32:16 les députés européens,
32:18 parce que ça fait des années tout cela, enfin vous savez ça
32:20 beaucoup mieux que moi, comment
32:22 on a laissé voter tout cela
32:24 pour se retrouver aujourd'hui, ah oui ça ne marche pas,
32:26 ça ne va pas, et pour que
32:28 Gabriel Attal dise, oui moi qui
32:30 scoulé je peux faire, mais je peux faire...
32:32 Alors est-ce que, à votre avis, juste un mot,
32:34 et on va finir là-dessus, je vous pose la question
32:36 est-ce qu'il y a la semaine européenne
32:38 la semaine prochaine, Emmanuel Macron
32:40 sera, Marc Fesneau aussi,
32:42 Gabriel Attal sans doute,
32:44 est-ce qu'à votre avis ils vont dire non
32:46 parce qu'ils l'ont dit, ils ne signeraient pas
32:48 l'accord du Mercosur, et est-ce qu'ils
32:50 vont dire stop ici,
32:52 au-delà de cette limite, votre ticket
32:54 n'est plus valable, est-ce qu'ils vont le dire ou pas
32:56 à votre avis ? - J'espère qu'ils vont le dire,
32:58 sinon ça serait une nouvelle trahison de plus,
33:00 donc on verra bien, mais
33:02 les démarches envers les homologues
33:04 européens, les 22 pays
33:06 qui seraient acquis
33:08 à leur cause,
33:10 je pense que c'est dans cet objectif-là, mais
33:12 si ça, ça n'aboutit pas,
33:14 si on a un message
33:16 contraire, alors là c'est plus la révolte, c'est la révolution,
33:18 franchement,
33:20 là vous ne maîtriserez plus personne,
33:22 ça sera
33:24 le coup de trop.
33:26 - Philippe Grégoire ?
33:28 - Oui, moi je pense qu'ils vont tenir un double discours,
33:30 dans un premier temps ils vont dire non,
33:32 parce que ça va être trop chaud avant les élections européennes,
33:34 mais ils vont nous trahir par la suite,
33:36 et moi je voudrais vous dire que
33:38 ce qui nous manque, c'est des hommes d'État,
33:40 comme on a eu le général de Gaulle,
33:42 parce que n'oubliez pas que
33:44 le chef d'État français, il a un pouvoir,
33:46 au niveau de la Banque Centrale Européenne,
33:48 on est les deuxièmes apporteurs
33:50 en termes économiques derrière l'Allemagne,
33:52 la Banque Centrale Européenne,
33:54 c'est l'argent des États
33:56 qu'a constitué la BCE,
33:58 comment se fait-il qu'un homme comme Macron
34:00 n'a pas le courage de dire non ?
34:02 Moi je voudrais qu'on me l'explique,
34:04 il a quand même un poids,
34:06 la France a un poids.
34:08 - On le saura très très vite,
34:10 c'est dans quelques jours,
34:12 merci à vous, merci Véronique Le Vloch,
34:14 et je sais que vous serez encore à Paris
34:16 pour quelque temps, en tout cas
34:18 quelques jours, merci Philippe Grégoire,
34:20 et puis on continuera de parler
34:22 de tout cela, parce que
34:24 effectivement, c'est aussi
34:26 l'essentiel.