La Russie livrerait-elle son gaz dans le monde entier grâce à la France ?

  • l’année dernière
Avec Philippe Charlez, expert en questions énergétiques.

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##CA_BALANCE-2023-11-21##

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News
Transcription
00:00 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:04 Ici Sud Radio
00:08 Les français parlent au français
00:12 Les carottes sont cuites
00:15 Les carottes sont cuites
00:18 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:20 Et je n'oublierai jamais, vous non plus, auditeurs de Sud Radio et résidents de Sud Radio,
00:25 l'immortelle prédiction du non moins immortel Bruno Le Maire, nous allons mettre à genoux l'économie russe.
00:33 C'est fait ? Pas tout à fait, mais on va parler de ce qui se passe avec le gaz russe et peut-être l'uranium notamment.
00:42 A tout de suite.
00:43 Sud Radio André Bercov
00:46 Bercov dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:51 Il y a de l'eau dans le gaz entre le jazz et la java, mais il n'y a pas de l'eau dans le gaz entre la Russie et la France.
00:59 Comment, comment, comment ? C'est pas vrai, mais l'embargo, etc. De quoi vous...
01:02 Eh ben, on va vous dire, on va vous dire ce qui se passe.
01:04 Eh bien c'est très simple, il faut comprendre, il y a la morale et il y a les intérêts, il y a les paroles et il y a l'action.
01:12 Donc pour exporter son gaz par navire dans le monde entier, la Russie utilise des ports européens,
01:16 dont Zurbruck et dont Saint-Nazaire.
01:19 Exploitation légale, l'exportation mais...
01:22 Eh bien écoutez, qu'est-ce qui se passe ?
01:25 Eh bien c'est très simple, l'Europe ne peut pas se passer du gaz russe.
01:28 Alors les ONG ukrainien, les écolos disent "mais comment, comment ? Je croyais qu'on avait l'embargo".
01:37 Oui, on a fait l'embargo sur le pétrole brut, on a fait l'embargo sur les carburants,
01:41 mais l'Union Européenne estime en ne pas pouvoir se passer totalement du gaz russe, tout comme de sonneres allemandes enrichies,
01:47 ceux-ci ne sont toujours pas sous sanction.
01:51 Philippe Charlesz, bonjour.
01:53 - Bonjour.
01:54 - Vous êtes expert en questions énergétiques à l'Institut Sapiens,
01:57 vous avez écrit les dix commandements de la transition énergétique aux éditions VA,
02:02 alors qu'est-ce qui se passe ?
02:04 Donc effectivement, l'Europe ne peut pas se passer du gaz russe,
02:08 donc on fait les aimables courriers transmetteurs.
02:12 - Alors, on va dire que c'est quand même au milieu du gai.
02:17 En 2021, notre consommation c'était 40% de gaz russe qui était essentiellement importé par pipe.
02:26 Il faut rappeler qu'il y a quatre routes gazières,
02:29 si on part de l'ouest vers l'est, on a d'abord le Nord Stream,
02:33 alors le Nord Stream n'est plus opérationnel puisqu'il a explosé,
02:37 on ne va pas s'aventurer d'essayer de dire qui, on n'en sait rien.
02:41 Deuxièmement, il y a le Yamal, celui qui traverse la Biélorussie et puis la Pologne,
02:45 lui, il est opérationnel mais il ne véhicule plus de gaz aujourd'hui.
02:49 Il y a toujours deux pipes qui véhiculent du gaz aujourd'hui.
02:53 Il y a d'un côté, et c'est quand même un pied de nez à l'histoire,
02:57 c'est celui qui traverse l'Ukraine,
02:59 donc c'est-à-dire que la Russie envoie par ce qu'on appelle le "brotherhood",
03:04 qui veut dire le "pipe de la fraternité",
03:07 envoie du gaz à l'Europe, par l'Ukraine,
03:12 et donc à la fois l'Europe paye des redevances à l'Ukraine
03:16 pour qu'on lui envoie du gaz de Russie.
03:18 - Donc bénéficiaient le gaz la Russie et l'Ukraine.
03:22 - Et l'Ukraine, les deux en même temps,
03:24 donc l'Ukraine et la Russie collaborent toujours en matière de gaz.
03:27 Et puis on a un autre, vraiment plus à l'est, qui s'appelle le Turk Stream,
03:31 qui traverse donc la Turquie et qui arrive en Bulgarie.
03:35 - Qui livre encore du gaz.
03:37 - Qui livre encore du gaz aujourd'hui.
03:38 Alors néanmoins, les volumes ont quand même fortement diminué,
03:41 puisqu'on est passé d'environ 40% de la consommation européenne
03:46 à 10% de la consommation européenne,
03:48 donc on a quand même baissé d'environ 30%.
03:52 Il y a un deuxième type d'approvisionnement,
03:54 là on parlait uniquement des gazoducs,
03:56 deuxième type d'approvisionnement,
03:58 c'est ce qu'on appelle le gaz naturel liquéfié,
04:00 donc c'est du gaz qui est liquéfié à température très froide,
04:04 qui est chargé sur un bateau et qui peut être transporté comme du pétrole,
04:09 comme un liquide, ce sont les fameux métaniers.
04:11 Et donc là, l'Europe a fortement augmenté sa consommation de gaz naturel liquéfié.
04:16 En fait, ce qu'on peut dire, c'est ce qu'on importe plus de pipe par pipe,
04:20 on l'importe aujourd'hui en gaz naturel liquéfié,
04:23 dont une petite partie est du gaz naturel liquéfié russe.
04:26 Et donc si on rajoute le gaz naturel liquéfié et le gaz par gazoduc,
04:31 on est passé d'environ 42% à 15%,
04:35 et on peut dire entre 2021 et 2023,
04:38 on va prendre l'année 2022 qui est une année hybride,
04:40 puisqu'il y a une moitié normale et une moitié anormale,
04:43 et donc on va dire qu'on s'est à peu près stabilisé,
04:45 et essentiellement le gaz naturel liquéfié aujourd'hui n'est plus importé,
04:50 n'est pas importé de Russie massivement, mais surtout des Etats-Unis,
04:54 sous forme d'ailleurs de gaz de schiste, il faut quand même le savoir.
04:57 La France est le premier importateur de gaz de schiste en Europe,
05:01 via le gaz naturel liquéfié américain.
05:03 - Alors qu'on rappelle que le gaz de schiste chez nous est non seulement interdit d'exploitation...
05:07 - Ah c'est le diable absolu !
05:08 - Voilà, c'est le diable ! Il ne faut même pas essayer de le repérer !
05:11 - Il ne faut même pas essayer de le repérer,
05:13 et on se souvient d'ailleurs dans les années 2014-2015,
05:17 de Ségolène Royal qui voulait interdire à un métanier,
05:22 alors il était acheté par Engie je crois, c'était une cargaison achetée par Engie,
05:27 l'interdire d'accoster à Dunkerque pour livrer son gaz naturel liquéfié,
05:31 sous prétexte que ça pouvait être du gaz de schiste américain.
05:34 Aujourd'hui on a un peu oublié tout ça,
05:36 le débouché du gaz en Europe est aujourd'hui essentiellement devenu le gaz naturel liquéfié,
05:43 on importe encore un peu de gaz russe,
05:45 mais disons que le gaz naturel liquéfié est devenu la première source d'approvisionnement,
05:50 il y a quand même encore du gaz norvégien aussi, un petit peu de gaz algérien,
05:55 mais globalement c'est surtout le gaz naturel liquéfié américain
06:00 qui a remplacé le déficit de gaz russe,
06:02 sachant également, c'est important, que notre consommation de gaz a diminué de 10%,
06:08 alors pour quelle raison évidemment le gouvernement avance,
06:12 le fait que les français sont très raisonnables et ont diminué leur consommation,
06:16 ce qu'on peut dire c'est qu'on a quand même eu beaucoup de chance par rapport à la météo,
06:19 le réchauffement climatique parfois a du bon,
06:21 c'est quand même de diminuer la consommation de gaz.
06:24 - Mais le prix du gaz a augmenté aussi.
06:26 - Alors le prix du gaz aujourd'hui est assez bas,
06:28 le prix du gaz, on était il y a un an à 150€ le MWh,
06:33 et puis vous multipliez par 2,5, le prix d'électricité c'est à peu près le même,
06:38 donc on était à 500€ le MWh le prix d'électricité,
06:41 aujourd'hui il est à 45€, donc il a quand même fortement diminué,
06:46 et point important, je ne sais pas si vous savez,
06:48 mais c'est qu'il y a un certain nombre de méthaniers qui sont en mer
06:51 et qui ne peuvent pas accoster tout simplement parce qu'ils ne trouvent pas preneur pour l'instant,
06:56 tout simplement parce que nous avons en Europe complètement rempli
07:00 nos réserves de stockage, sont complètement remplies à 100%, 99%,
07:07 donc c'est à dire que globalement, sauf à avoir un hiver extrêmement rigoureux,
07:12 on peut quand même rassurer nos auditeurs qu'il n'y aura pas de pénurie de gaz cet hiver,
07:17 et que le gaz devrait rester à un prix, je le pense, assez raisonnable,
07:21 donc ça ce sont plutôt des bonnes nouvelles.
07:23 - Alors justement, Philippe Chardes, aujourd'hui la Russie,
07:28 est-ce qu'elle, on peut dire, parce qu'elle a été quand même sanctionnée,
07:33 je ne parle pas du pétrole etc,
07:35 mais par rapport à ce qu'elle a exporté avant et aujourd'hui,
07:41 parce qu'elle a remplacé peut-être l'Europe par d'autres pays,
07:44 est-ce que les sanctions qui ont été déclarées à la Russie
07:48 par énormément de gens, par l'OTAN, l'Occident etc,
07:53 est-ce qu'on peut s'en faire un bilan définitif, on est loin du compte,
07:57 et de la finition de tout cela, est-ce qu'on peut dire que la Russie
08:02 a été très fortement, ou en fait plus légèrement sanctionnée que prévu ?
08:07 - Alors elle a été sanctionnée, spécialement le transport par gazoduc.
08:12 Le gazoduc vous a un point de départ, un point d'arrivée,
08:15 si le point d'arrivée, je vais dire, l'acheteur n'achète plus le gaz en arrivée,
08:21 vous ne pouvez pas l'exporter ailleurs,
08:23 et la Russie n'a pas les moyens de remplacer comme ça en un clic,
08:28 son gaz par paille par du gaz naturel liquéfié,
08:30 parce que ça demande des installations extrêmement lourdes,
08:33 donc ce qu'on va dire c'est que sur ces marchés gaziers,
08:35 la Russie a dû fermer énormément de puits, on le sait aujourd'hui,
08:39 et donc on va dire que ses exportations gazières ont fortement diminué.
08:43 Ce qui n'est pas le cas pour ses exportations pétrolières,
08:46 contrairement au gaz, le pétrole ça circule très facilement
08:50 sur tous les océans de la planète,
08:52 et on sait que le pétrole que l'Europe n'achète plus aujourd'hui à la Russie
08:58 se sont retrouvés en Chine et en Inde raffinés,
09:01 revenant d'ailleurs en Europe à des prix plus élevés, ce côté-là.
09:04 Toujours ce que j'ai dit, autant l'embargo sur le gaz qu'on n'a pas fait était très utile,
09:09 autant l'embargo sur le pétrole ne servait absolument à rien ou presque à rien.
09:13 - Surtout qu'il faut le dire, on achète du pétrole à Azerbaïdjan,
09:19 car félicité Madame von der Leyen qui est du pétrole russe,
09:23 pour une bonne partie, et puis l'Inde, on achète du pétrole indien raffiné par l'Inde,
09:28 mais c'est du pétrole russe également.
09:30 - On achète du gaz aussi en Azerbaïdjan, celui qui vient par le TurkStream,
09:33 qui passe par la Turquie, est produit essentiellement en Azerbaïdjan.
09:39 Mais effectivement, le pétrole, c'est toujours ce qu'on a dit,
09:43 le pétrole ça peut circuler où on veut, et donc on a beau faire des embargos,
09:48 ça ne sert pas à grand-chose, même à la grande époque de l'embargo sur l'Iran,
09:52 on sait que l'Iran, avec des rabais certes,
09:55 mais pouvait trouver des débouchés sur son pétrole.
09:59 Sauf si vous n'avez pas de côte, alors là c'est plus compliqué,
10:01 si vous n'exportez que par oléoduc, à ce moment-là, on revient au problème.
10:07 Mais dès que vous pouvez exporter par bateau, c'est très facile,
10:10 et le pétrole, il ne faut pas le liquéfier, il est liquéfié naturellement,
10:13 donc c'est très facile.
10:14 - Mais ce qui est quand même hallucinant dans cette histoire,
10:16 c'est qu'on a fait beaucoup d'effets de manche pour dire,
10:18 voilà, c'est fini, l'embargo, on aide, etc.
10:21 Et puis on voit que les trous dans la raquette ne sont plus des trous,
10:25 mais presque des abîmes.
10:26 - Il y a eu quand même passé de 40% à 15%,
10:30 ça fait quand même 25% de moins en un an.
10:33 - Mais elle a réussi à trouver d'autres débouchés.
10:35 - Elle a trouvé d'autres débouchés, pour son pétrole, comme je vous l'ai dit,
10:38 mais pas nécessairement pour son gaz.
10:40 - D'accord.
10:41 Eh bien écoutez, en tout cas, c'est très intéressant de voir effectivement
10:44 la petite ou grande différence entre ce qu'on dit et ce qu'on fait.
10:49 Donc il n'y a pas scandale à la matière,
10:51 mais comme vous dites, en fin de nécessité, fait loi.
10:54 C'est bien ça, M. Jermez ? - Absolument.
10:56 - Merci beaucoup. - Merci à vous.
10:58 Business is business, on va se retrouver !

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