Après le rejet de la loi immigration, tension au sein de l'Assemblée nationale
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00:00 En France, la motion de rejet va laisser beaucoup de traces.
00:02 Hier, l'Assemblée a rejeté à cinq voix près l'examen du projet de loi immigration porté par Gérald Darmanin.
00:08 Loin d'être abattu, le gouvernement est reparti à l'offensive.
00:10 Flore Simon, vous nous avez rejoint.
00:12 On a assisté à une véritable passe d'armes à l'Assemblée nationale tout à l'heure.
00:14 Oui, ambiance règlement de compte à l'Assemblée nationale, notamment entre Elisabeth Borne et la gauche.
00:19 Les Insoumis aussi avec les socialistes et la prise de parole de Boris Vallaud, la chef de file des députés insoumis.
00:26 Donc Mathilde Panot a demandé la démission de Gérald Darmanin et la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:32 Écoutez-le, c'était il y a quelques minutes.
00:34 Dans toutes les démocraties, quand un ministre est battu, il doit démissionner.
00:40 Dans toutes les démocraties, quand la représentation nationale rejette un texte, il est retiré.
00:46 Madame la Première ministre, sentez-vous cette odeur de fin de règne ?
00:50 Tôt ou tard, vous serez contraint de retourner aux urnes.
00:53 Voilà, et la réponse d'Elisabeth Borne a été cinglante.
00:57 Elle a accusé la gauche d'avoir voté avec le Rassemblement national, de l'avoir en quelque sorte fait la cour d'échelle.
01:03 Écoutez la réponse d'Elisabeth Borne, donc.
01:05 Hier, une fois de plus, vous vous êtes coalisé avec le Rassemblement national.
01:13 Hier...
01:19 Hier, une fois de plus, vous avez fait le choix délibéré de la compromission avec l'extrême droite.
01:26 Vous qui souhaitez l'immigration, vous qui souhaitez l'immigration sans règles,
01:34 vous avez voté avec des partisans pour l'immigration zéro.
01:40 Voilà, on a vu une Première ministre très en colère, très remontée,
01:43 elle qui est la plupart du temps assez impassible.
01:46 On pouvait voir même parfois des éclairs dans ses yeux.
01:49 Elisabeth Borne qui a ajouté à vouloir aller au bout de ce projet de loi immigration
01:55 et qui se projette déjà dans la suite.
01:57 Et ça passera donc par la commission mixte paritaire.
01:59 Voilà, la suite c'est celle-ci, donc c'est cette commission mixte paritaire.
02:02 Sept députés et sept sénateurs qui vont se réunir à huit clous pour tenter de trouver un compromis sur un texte.
02:09 Le texte devrait se durcir puisque la droite au sein de cette commission mixte paritaire est largement représentée.
02:16 Si cette commission mixte paritaire est conclusive, ensuite le texte poursuit sous le chemin parlementaire,
02:21 c'est-à-dire qu'il va au Sénat, là le texte devrait être voté
02:24 puisque évidemment ce sera la droite a priori qui aura la main sur cette CMP.
02:28 Mais alors le problème, ça risque d'être à l'Assemblée nationale
02:31 puisque si le texte est durci, l'aile gauche de la majorité risque de ne pas suivre
02:35 et d'être réticente à aller au vote sur un texte beaucoup plus dur
02:40 que celui proposé par le gouvernement initialement.
02:43 Si l'exécutif estime que le nombre de voix n'y est pas, que le texte ne passe pas,
02:48 la première ministre pourrait dégainer un 49-3.
02:52 Si 49-3 dégainait la gauche, pourrait, je dis la gauche parce qu'en fait,
02:56 elle en a fait un principe de déposer des motions de censure à chaque 49-3.
03:00 Donc elle pourrait, elle déposerait sûrement une motion de censure.
03:03 Et là, si LR vote cette motion de censure, le gouvernement pourrait tomber.
03:07 Évidemment, tout ça, ce ne sont que des pronostics, Julien.
03:10 La suite proche, l'avenir proche, c'est la commission mixte paritaire.
03:14 Ce ne sont pas des pronostics, c'est une analyse.
03:15 Merci beaucoup, Flore.