Pourquoi Emmanuel Macron écarte la dissolution de l'Assemblée nationale

  • l’année dernière
Emmanuel Macron a annoncé à plusieurs de ses ministres ce mardi 12 décembre qu'il n'y aura pas de dissolution de l'Assembée nationale ou d'activation de l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter le projet de loi immigration, malgré un important revers essuyé au Palais-Bourbon, ont indiqué à BFMTV des participants à un dîner à l'Élysée, confirmant une information de l'AFP.

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Transcription
00:00 avec cette réunion importante autour du président de la République,
00:02 nouvelle réunion hier, les ministres concernés évidemment par le texte sur le dossier sur la loi immigration.
00:09 Trois heures de dîner, un président de la République qui a mis la pression
00:14 et d'après ce que l'on sait, le chef de l'État, parmi les options, n'exclut pas l'échec, on est d'accord ?
00:20 Oui, dans cette réunion avec plusieurs ministres autour de la table, c'était un dîner hier soir à l'Élysée,
00:26 le chef de l'État dit sa volonté de clore le chapitre de la loi immigration le plus vite possible,
00:31 si possible avant Noël, par le biais de cette commission mixte paritaire,
00:36 et quitte à aller à un échec, autrement dit, même s'il n'y a pas de texte, il faut tourner la page.
00:41 Et puis, lors de ce dîner, il a tordu le cou à une petite musique qui commençait à monter depuis 24 heures,
00:46 celle de la dissolution, le sujet avait été abordé dans son tête-à-tête avec Gérald Darmanin lundi soir,
00:52 parce que le ministre de l'Intérieur, qui estime que si lui, un profil aussi politique que lui,
00:55 a échoué dans le projet de loi immigration, c'est que la situation est devenue ingérable,
00:59 et il fait partie de ceux qui pensent que ça ne pourra pas tenir trois ans et demi comme ça dans la majorité,
01:03 il y a des voix aussi qui disent que la recherche de majorité, texte par texte, ce n'est plus possible,
01:08 même l'opposition s'y prépare à cette hypothèse de dissolution,
01:11 hier, Jordan Bardella l'a réclamé même sur notre antenne, expliquant qu'il était prêt à s'installer à Matignon,
01:16 et il nous refait le coup de Mélenchon Premier ministre, mais Bardella Premier ministre,
01:19 mais le Président de la République a douché hier tout le monde,
01:22 si certains autour de la table considèrent que ce serait une bonne idée, je leur dis qu'il se plante,
01:25 et je leur demande d'arrêter, aurait-il dit, à ses convives, selon nos confrères de RTL.
01:29 Il a raison ?
01:30 Ça dépend de quel point de vue on se place.
01:32 Du point de vue du Président de la République, il n'y a pas lieu de tirer de conclusion générale de cette séquence,
01:37 a-t-il dit à ses convives, selon l'AFP, ce qui se discute entre nous,
01:40 parce que est-ce que c'est une péripétie parlementaire, est-ce que c'est une crise politique ?
01:44 Au-delà du contexte particulier de ce projet de loi immigration,
01:48 on a vu que les députés d'opposition étaient prêts à tout,
01:51 quitte même à renoncer à faire leur job de député, puisqu'ils ont rejeté le texte,
01:54 même à s'allier en très extrême, puisqu'on l'a vu lundi soir,
01:58 ils étaient prêts à tout pour bloquer Emmanuel Macron,
02:00 et on voit mal ce qui pourrait les empêcher de recommencer.
02:02 Mais le Président de la République s'y refuse pour tenter de pallier à l'absence de majorité,
02:05 on voit bien qu'il invente des machins, des usines à gaz,
02:08 on a vu le Conseil national de la refondation,
02:10 on a vu les entretiens de Saint-Denis,
02:13 là il a promis un rendez-vous avec la Nation en janvier,
02:16 cela ne fonctionne pas, mais il se refuse à utiliser les deux outils institutionnels dont il dispose,
02:20 l'arme de la dissolution et l'arme du référendum,
02:23 il faut dire que le dernier à s'y être essayé c'était Jacques Chirac,
02:25 et que les deux lui étaient revenus en pleine poire.
02:28 Et puis il y a les sondages, Emmanuel Macron sait qu'il n'a pas réussi à décrocher une majorité
02:32 après le souffle de sa victoire à la présidentielle,
02:34 donc ce n'est pas un an et demi plus tard, alors qu'il atteint des sommets d'impopularité,
02:38 que ce serait plus facile.
02:39 – Bon, et du point de vue de l'opposition, la dissolution ce serait une bonne idée ?
02:42 – Bah non, en fait ils le disent tous, on n'a pas peur de retourner devant les unes,
02:44 mais il y en a beaucoup qui ont les chocottes, prenez la NUPES par exemple,
02:48 Jean-Luc Mélenchon lui-même a décrété l'acte de décès de la NUPES la semaine dernière,
02:51 il est difficile d'imaginer qu'il atteindrait leur score de juin 2020,
02:55 de prenez les LR, ils n'ont pas forcément brillé pour leur cohérence cette année,
02:58 pas sûr que leurs électeurs leur pardonnent, notamment leur pas de deux sur les retraites,
03:02 et même le RN qui dit "nous on veut que les électeurs retournent devant les urnes",
03:05 et bien ils n'en veulent en fait que dans les discours parce qu'il n'y aurait aucun intérêt,
03:09 la stratégie du RN c'est de se présenter vierge de toute expérience du pouvoir en 2027
03:13 pour pouvoir dire aux français "essayez-nous",
03:15 si les français les ont essayés trois ans avant, il y a peu de chances que ça marche.

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