Les Informés du jeudi 14 décembre 2023

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00:00 ...
00:06 -20h21, France Info, les informés.
00:09 Jean-François Ackilly, Bérenger Bond.
00:12 -Bonsoir à tous. Bonsoir, Jean-François.
00:14 -Et bonsoir, Bérenger. -14 décembre 2023,
00:17 l'Europe ouvre la porte à l'Ukraine.
00:19 Charles Michel, le président du Conseil européen,
00:22 annonce ce soir l'ouverture de négociations d'adhésion
00:25 avec les Ukrainiens, mais aussi avec les Moldaves.
00:29 Pourquoi le Hongrois Orban a-t-il renoncé à son veto ?
00:32 Pourquoi Zelensky parle de victoire pour toute l'Europe ?
00:36 Angélique Bouin, la correspondante de Radio France à Bruxelles,
00:39 est en ligne avec nous.
00:41 On verra que Vladimir Poutine
00:42 donnait sa grande conférence de presse plutôt en forme.
00:46 Au menu des informés,
00:47 Elisabeth Borne au chevet de la loi immigration.
00:50 Où en est le texte ?
00:51 Ce soir, elle devrait pouvoir utiliser le 49-3
00:56 en cas de blocage suite à la commission mixte paritaire
00:59 à vie du Conseil constitutionnel,
01:01 sur lequel nous éclaira le constitutionnaliste
01:03 Jean-Philippe de Rosier.
01:05 Et puis, c'est parti pour la voiture électrique en leasing à 100 euros.
01:09 Est-ce le coup d'accélérateur pour les véhicules électriques ?
01:12 On se posera toutes ces questions avec les informés.
01:15 Nicolas Bastuc, rédacteur en chef Société Au Point.
01:19 Nathalie Moret, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra.
01:23 Et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cévi-Pof.
01:27 Et enseignant à Ciospo.
01:28 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:30 L'Union européenne a donc décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion
01:36 avec l'Ukraine, mais aussi la Moldavie.
01:39 Et je salue Angélique Bouin. Bonsoir à vous.
01:41 - Bonsoir à tous.
01:44 - Vous êtes la correspondante de Radio France en direct de Bruxelles.
01:47 C'est la magie de ces sommets à 27 que vous connaissez par cœur.
01:51 Il y a une heure et demie, tout semblait bloqué.
01:53 Et soudain, l'horizon s'éclaircit.
01:56 - Alors que ce matin,
01:57 Victor Orban avait redit son opposition totale
02:00 à l'ouverture de ces négociations.
02:02 C'est très inattendu, cet accord,
02:03 mais les 27 ont trouvé un compromis très subtil.
02:07 On nous disait qu'il fallait un vote à l'unanimité
02:09 pour pouvoir l'annoncer.
02:10 Mais les 27 voulaient aussi, les 26 en tout cas,
02:13 voulaient envoyer un message de soutien à Kiev
02:15 et surtout garder cette unité face à Moscou
02:18 à un moment clé de la guerre, on le sait tous.
02:20 Alors les diplomates ici, ils ne manquent pas d'ingéniosité.
02:24 Ils ont trouvé un moyen de faire autrement,
02:26 tout en offrant à Orban une porte de sortie.
02:29 Ils lui ont permis, en fait, sur cette décision, de s'abstenir.
02:32 Il ne s'est pas associé au vote.
02:34 Il a même quitté la salle au moment
02:36 où cette décision a été prise par ses partenaires.
02:38 Ce feu vert, c'est donc un message politique à l'Ukraine.
02:42 Le vote à l'unanimité, il est repoussé, en fait, à plus tard,
02:45 à l'ouverture formelle, concrète des discussions.
02:47 Car quand un pays frappe à la porte de l'Union,
02:49 il faut réunir une conférence intergouvernementale
02:53 pour lancer les travaux concrets de rapprochement.
02:55 Et là, il faut un vote avec ce futur vote.
02:57 Orban garde en fait une carte dans sa manche.
03:00 On espère cette réunion au printemps.
03:02 D'ici là, Bruxelles mise sur le fait
03:04 que Kiev aura mis en œuvre les réformes exigées
03:07 par la Commission au moment où on a octroyé
03:09 le statut de candidat à l'Ukraine.
03:11 Et donc ce soir, l'unité des Européens
03:13 et préserver ce message envoyé à Kiev était historique,
03:16 ont estimé tout à l'heure plusieurs leaders.
03:18 C'est une victoire, oui, pour l'Ukraine et pour toute l'Europe,
03:21 dit effectivement Volodymyr Zelensky sur X,
03:24 X Twitter, ceux qui nous suivent sur le Canal 27 le voient.
03:28 En ce moment, l'histoire est écrite
03:30 par ceux qui ne se lassent pas de se battre pour la liberté,
03:33 écrit-il.
03:34 Il s'était exprimé en visio, Volodymyr Zelensky, au 27.
03:38 Pourquoi ne pas être venu physiquement ?
03:40 Est-ce que c'était trop risqué ?
03:42 Il n'était pas loin, il était à Oslo à deux heures d'avion.
03:45 C'est vrai qu'on était très nombreux ici à penser
03:47 qu'il viendrait essayer de convaincre les 27.
03:49 Mais sa venue m'a confié à un diplomate,
03:51 aurait pu quand même être contre-productive
03:53 et braquer encore plus le Premier ministre hongrois.
03:57 Les 26 ont préféré, je dirais, la diplomatie,
04:00 la sortie avec un compromis,
04:02 plutôt que de le braquer encore plus,
04:04 parce qu'il y avait deux sujets aujourd'hui
04:06 et un n'est pas encore débloqué,
04:08 l'ouverture des négociations de l'Ukraine,
04:10 mais aussi le déblocage d'une aide financière massive
04:13 pour l'Ukraine.
04:14 Et ça, je peux vous dire que les discussions ne sont pas finies.
04:16 Qu'est-ce qui a débloqué selon vous ?
04:18 Qu'est-ce que vous en savez, la situation avec Viktor Orban, Angélique ?
04:21 C'est très difficile de savoir comment et pourquoi il a changé d'avis.
04:26 Quand on en discute avec des diplomates ici
04:31 ou des observateurs, sans doute déjà l'isolement.
04:34 Il y a quelques mois, il avait encore un allié ici, la Pologne.
04:36 Ce n'est plus le cas.
04:37 Il pouvait compter peut-être sur la Slovaquie,
04:39 mais Fixo, son chef, est plutôt dans les rangs.
04:42 Donc il était très seul aujourd'hui.
04:44 Peut-être qu'il a aussi vu qu'il allait un peu trop loin.
04:47 Il n'est pas encore prêt ou pas prêt à gripper complètement le système.
04:50 Dans une interview récente au Point,
04:52 il a clairement dit qu'il ne voulait pas quitter l'Union.
04:54 Il veut la réformer de l'intérieur.
04:56 Et puis, il a sans doute changé d'avis grâce à l'imagination des diplomates
04:59 qui lui ont permis de trouver une astuce pour qu'il rentre chez lui
05:01 en disant qu'il n'est pas responsable.
05:03 Il a tweeté très vite, "je n'ai pas voté cette décision".
05:06 C'est important car son opinion publique est opposée
05:09 à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne.
05:12 Et puis, il y a sans doute aussi eu une pression.
05:16 Il y a eu une pression des 26 dirigeants.
05:17 Mais il faut aussi rappeler qu'hier, la Commission Bruxelles
05:20 a débloqué un tiers des fonds européens gelés par Bruxelles.
05:24 Ça l'a peut-être rendu un peu plus doux,
05:27 même si lui, il manque encore 20 milliards d'euros.
05:31 Et puis, enfin, il y a quand même l'absurdité de sa position.
05:33 Alors, on n'est évidemment pas des souris.
05:34 On ne peut pas savoir ce qui s'est dit dans les salons toute la journée.
05:36 Il y a eu neuf heures de discussion quand même.
05:38 Mais il a dit publiquement qu'il était trop tôt
05:40 pour ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Ukraine
05:42 car c'est le pays le plus corrompu au monde.
05:44 Alors, de la part d'un homme qui a quand même distribué
05:46 des fonds européens à ses proches,
05:48 c'est assez cocasse et dont le pays est quand même privé
05:51 de plan de relance pour des problèmes de corruption.
05:55 Alors, on ne sait pas ce qui s'est dit,
05:57 mais enfin, il a sans doute été sous pression
05:59 de ses partenaires européens.
06:01 Et ce qui compte ce soir, c'est le message qu'ils envoient à l'Ukraine,
06:04 qui est important, pas de savoir qu'il y aura finalement deux étapes.
06:08 Ce qui est important, c'est qu'on ouvre formellement
06:10 ces négociations d'adhésion.
06:12 -Jean-François ? -Oui, point de détail
06:14 qui complète exactement ce que vous venez de dire.
06:17 C'est un conseiller à Bruxelles qui me confiait.
06:19 Il n'a pas encore, Orban,
06:21 obtenu son plan de relance en Hongrie.
06:25 Donc, il a été prié, effectivement,
06:27 comme vous l'avez expliqué, de quitter la salle.
06:29 Ça n'a pas été très compliqué de le convaincre,
06:32 comme quoi ça peut se passer comme ça aussi
06:34 au sein de l'Union européenne.
06:36 -La psychologie d'Orban, on a essayé de la comprendre
06:38 avec vous aussi, Nicolas Bastuc,
06:40 au point toute récente.
06:42 D'abord, on fait un crochet par le fil.
06:45 20h10, Stéphane Milhomme.
06:46 -L'Union européenne lance donc les négociations
06:50 pour l'adhésion de l'Ukraine.
06:52 Cela a pu se faire avec l'abstention de la Hongrie,
06:54 mais le président Volodymyr Zelensky
06:56 salue déjà une victoire pour l'Ukraine et pour toute l'Europe.
06:59 C'est un signe fort de soutien pour les Allemands,
07:01 alors que l'Ukraine est toujours en guerre face à la Russie.
07:04 Négociations également pour faire entrer la Moldavie.
07:07 Encore une journée de tractation
07:09 pour tenter de sauver le projet de loi immigration.
07:11 Elisabeth Borne a fait le point cette fin d'après-midi
07:14 avec 16 de ses ministres à Matignon.
07:16 Deux syndicats de magistrats administratifs
07:18 s'invitent maintenant dans ce débat.
07:20 Ils déposent un préavis de grève pour lundi,
07:22 jour de l'examen du texte par la commission mixte paritaire.
07:25 Ses magistrats entendent faire obstacle à cette loi.
07:27 À Rennes, le parquet ouvrira demain une information judiciaire.
07:31 L'adolescente de 12 ans qui a menacé au couteau son enseignante
07:34 est pour l'instant hospitalisée en milieu spécialisé.
07:37 Les premiers éléments de l'enquête laissent penser
07:40 qu'elle a prémédité son geste.
07:41 Et puis l'Olympique de Marseille en déplacement d'Angleterre
07:44 à Brighton dès 21h.
07:45 C'est un match de phase de groupe en ligue repas de foot.
07:49 L'enjeu, c'est une place pour les huitièmes de finale
07:51 ou bien les barrages.
07:52 -20h, 21h, les informés.
08:00 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bont.
08:02 -Avec ce soir Bruno Cotteres du Cevipof,
08:04 Nathalie Moret du groupe Hébra
08:06 et Nicolas Bastuc du Point.
08:09 Nicolas, on parlait d'Orban,
08:11 qui était longue interview chez vous ces derniers jours.
08:16 Il dit ce soir sur Facebook, il explique son abstention.
08:19 La Hongrie ne peut pas partager la responsabilité
08:21 de ce choix insensé des 26 autres pays.
08:24 Et Angélique le disait, il va avoir du mal avec son opinion
08:27 qui est fondamentalement opposée à cette adhésion.
08:30 -Oui, il dit ça et en même temps, il n'a pas utilisé son veto
08:32 qui aurait pu bloquer le processus.
08:35 Le président Zelensky avait dit "ne nous trahissez pas".
08:39 Comprenez bien que cette question politique de l'adhésion
08:44 concerne toute l'Europe et que ce n'est pas simplement
08:46 la survie de l'Ukraine qui est en jeu,
08:48 mais l'avenir de l'Europe et l'avenir de la paix en Europe.
08:51 -C'est pour ça que je dis, il va avoir du mal avec son opinion
08:54 qui était opposée à ça.
08:56 -Vous parliez tout à l'heure de sa psychologie.
08:58 Alors, je ne suis pas entré dedans,
09:00 mais je pense qu'il l'a dit, d'ailleurs,
09:03 que Orbán veut agir de l'intérieur en Europe
09:06 et peser en Europe, et notamment dans les Balkans.
09:10 Il veut constituer une espèce de force régionale
09:12 dont il pourrait prendre le lead.
09:15 Et je crois que ça, ça a beaucoup joué.
09:16 Et puis, comme le rappelait votre consoeur,
09:18 effectivement, cette affaire de gros sous,
09:20 ces 30 milliards gelés, si on en débloque 10,
09:23 ça peut faire du bien.
09:24 Ça peut aussi, peut-être, amadouer un petit peu l'opinion publique.
09:29 Et puis, je pense qu'il y a sans doute des arrières-pensées aussi
09:33 politiques avec l'adhésion d'un certain nombre de pays
09:36 des Balkans dont il soutient l'entrée dans l'UE
09:39 et qui attendent dans la salle d'attente de l'Europe
09:42 depuis un certain temps.
09:43 -Alors, en essayant de non plus s'arrêter sur tous,
09:47 mais qui attend dans la salle d'attente, Angélique Bouin ?
09:49 Déjà, la Moldavie est concernée par l'accord d'aujourd'hui.
09:53 Quid des autres ?
09:54 -Oui, absolument.
09:55 La Moldavie est donc associée à cette ouverture
09:58 de négociation d'adhésion avec l'Ukraine.
10:00 La Géorgie obtient le statut de candidat.
10:03 C'est la première vraie marche.
10:05 L'Ukraine, souvenez-vous, l'avait franchie il y a quelques mois.
10:09 Il a été annoncé qu'il y aurait des négociations d'adhésion
10:12 avec la Bosnie, mais sous condition.
10:13 Donc, on attend le texte de l'accord pour y voir plus clair.
10:17 Quatre autres pays des Balkans occidentaux
10:18 sont officiellement candidats,
10:21 mais sont bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'UE.
10:24 Il y a la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie et l'Albanie.
10:29 -Vous parliez de corruption.
10:31 C'est vrai que c'était le point d'achoppement,
10:35 si je puis dire, en tout cas, l'argument de Viktor Orban.
10:38 Est-ce que ça reste un sujet ?
10:40 Est-ce que ça va être un sujet dans les discussions ?
10:41 Les autres pays, ceux qui soutiennent l'ouverture de Sénégal
10:45 de négociations d'adhésion avec l'Ukraine,
10:46 sont-ils complètement rassurés, complètement enthousiastes
10:49 à l'idée d'accueillir l'Ukraine ?
10:53 -Soyons clairs dans le discours public.
10:55 Évidemment, l'heure est au soutien sans faille aux Ukrainiens.
10:57 On nous le répète, qui se battent pour notre liberté.
11:00 Donc évidemment, s'il y a des inquiétudes...
11:02 Je parlerais plutôt d'interrogations.
11:04 En tout cas, s'il y a des inquiétudes,
11:05 elles ne sont pas publiques chez les autres.
11:07 Ça, c'est clair.
11:08 Il y a évidemment des interrogations.
11:10 Mais ce futur élargissement à l'Ukraine et à d'autres,
11:13 d'abord, il n'est pas pour tout de suite.
11:14 Ça va être long, ce processus.
11:16 Même si on ouvre une conférence intergouvernementale
11:19 au printemps prochain, il y aura encore des années
11:22 pour pouvoir ouvrir concrètement la porte à ces pays et à l'Ukraine.
11:27 Les inquiétudes, évidemment,
11:28 c'est le fait aussi que c'est un très grand pays,
11:31 un pays où c'est vrai, il a régné beaucoup de corruption.
11:34 C'est une grande puissance agricole.
11:35 Ça va bousculer les équilibres.
11:38 Mais il y a parallèlement à ce processus d'élargissement
11:42 vers l'Est en cours,
11:44 une vaste réflexion menée ici, au niveau de Bruxelles
11:46 et dans la plupart des capitales,
11:48 une réflexion pour réformer l'organisation de l'Union européenne.
11:51 Tout le monde sait ici qu'on ne pourra pas avoir une Europe
11:53 qui fonctionne bien à 35 ou à 36
11:56 avec les règles actuelles.
11:58 Par exemple, la règle de l'unanimité, on l'a vu aujourd'hui,
12:00 c'est un tel souci qu'on finit par la contourner,
12:02 on ne sait pas très bien comment, mais on trouve un accord à 26.
12:04 Bref, l'Ukraine, évidemment, va bousculer les équilibres,
12:08 les autres pays aussi, quand ils rentreront.
12:11 Donc, on réfléchit à toutes sortes d'idées,
12:13 peut-être des partenariats,
12:15 peut-être une Union européenne avec des cercles.
12:18 On pourrait laisser certains pays à l'extérieur
12:20 de certains programmes communs.
12:21 Je pense à l'Ukraine et sa puissance agricole
12:23 qui va bousculer les agriculteurs européens.
12:25 Est-ce qu'ils rentreront tout de suite aussi
12:27 dans la politique agricole commune ?
12:28 Toutes ces questions sont sur la table.
12:30 On est au début du débat de la réflexion.
12:32 Il y a beaucoup de cercles de réflexion européens
12:35 qui travaillent là-dessus en ce moment.
12:36 Et les dirigeants en ont déjà discuté à Grenade
12:39 lors d'un précédent sommet.
12:40 Alors, ils sont tout le temps sur des situations de crise,
12:43 donc ils n'y reviennent pas, mais c'est vraiment dans les projets
12:45 d'avoir une discussion stratégique là-dessus
12:47 dans les prochains mois et lors de leurs rencontres.
12:49 Bruno Cotteres, c'est intéressant ce que dit Angélique.
12:52 Ce n'est pas juste faire adhérer et discuter,
12:55 c'est de faire adhérer l'Ukraine.
12:56 C'est une révolution, est-ce qu'on n'y réjouit pas ?
12:59 En tout cas, parler de révolution de cette Europe
13:01 qui va complètement changer de taille et de nature.
13:04 Oui, c'est vraiment ça qui est intéressant
13:05 parce que ça veut dire un horizon
13:07 où potentiellement on se retrouverait
13:08 avec une Union européenne à 35 membres un jour.
13:11 On parle de huit pays,
13:13 six qui sont dans l'antichambre
13:15 et deux qui sont maintenant avec une ouverture de négociation
13:18 pour l'adhésion.
13:19 Et c'est vrai qu'on retrouve ici le fondamental,
13:22 enfin le problème fondamental,
13:24 la dialectique de l'approfondissement
13:25 et de l'élargissement.
13:27 On sait que c'est très difficile de faire les deux à la fois.
13:29 Alors il y a tout un tas effectivement de cercles de réflexion.
13:31 Récemment, un groupe d'experts franco-allemands
13:34 qui a fait des propositions pour dire
13:36 qu'il faut, au fond, avec des cercles concentriques,
13:38 il faut les 27 aujourd'hui,
13:41 il faut associer les pays de la zone
13:43 aussi de libre-échange économique,
13:45 par exemple la Suisse, la Norvège.
13:48 Il y a aussi la communauté politique
13:49 qu'a proposé Emmanuel Macron,
13:51 qui inclut le Royaume-Uni, qui lui est sorti de l'Union.
13:54 C'est la première élection européenne maintenant.
13:56 Donc on voit qu'il y a cette dialectique
13:58 de l'approfondissement et de l'élargissement
14:00 qu'on va retrouver, d'où certaines propositions
14:03 qui est de dire peut-être qu'il faut une Europe à la carte
14:05 avec certains pays qui décident d'aller de l'avant
14:08 dans de l'intégration.
14:09 Dans la philosophie européenne et la pensée de l'Union européenne,
14:12 il y a toujours un petit peu cette idée
14:13 que si certains pays montrent l'exemple,
14:16 sont une sorte d'avant-garde,
14:17 ils vont avoir un effet d'entraînement sur les autres.
14:19 Il y a toujours cette idée aussi
14:21 que l'élargissement a un effet d'entraînement.
14:23 On craint la Moldavie avec des considérations géostratégiques
14:26 absolument fondamentales aujourd'hui
14:29 et peut-être l'idée de ce rêve européen
14:32 d'un très grand continent, au fond.
14:34 Alors on retrouvera bien sûr, si ça s'affirme,
14:36 cette problématique de donner davantage de sens à l'Europe
14:40 et peut-être de la réformer.
14:42 -Nathalie Moray, vous êtes là pour le groupe Ebra.
14:45 Quel regard vous avez-vous sur cette annonce de ce soir ?
14:49 -Il y a deux choses qui me semblent importantes ce soir.
14:51 Effectivement, je pense que les 27 avaient à cœur deux choses,
14:55 sans doute un petit peu dans leur esprit.
14:56 La première, c'est effectivement de réactiver
14:58 ce dont vous parliez, Bruno, le rêve européen.
15:01 Quelque part, dans la société où on est,
15:03 où il y a de plus en plus de conflits dans le monde,
15:06 réafficher le rêve européen
15:09 comme étant une zone de stabilité et de paix,
15:12 c'est quelque chose d'important.
15:13 Et la deuxième chose que peut-être les 27 avaient en tête,
15:17 c'est qu'au même moment où quasiment Vladimir Poutine,
15:20 lui, prenait la parole pendant quatre heures
15:23 et réaffirmait ce qu'il dit depuis maintenant
15:26 un petit peu presque deux ans,
15:28 en disant que rien n'avait changé
15:30 et que ses ambitions au sujet de l'Ukraine étaient les mêmes.
15:34 Donc, effectivement, avoir ces deux pôles,
15:37 à savoir "on fait encore rêver" et "d'un autre côté",
15:40 peut-être que, effectivement, cette Europe,
15:42 elle est un petit peu compliquée,
15:44 mais c'est un mal nécessaire dans la construction de l'Europe.
15:47 C'était un moment, à mon avis, aussi important de cette journée.
15:51 On va y revenir juste après le fil info,
15:53 à cette grande conférence de presse qui était attendue.
15:56 Elle s'est pas décidée dans la foulée de la décision de Brussels.
16:01 Mais juste d'abord, d'un mot, Bruno, vous me disiez tout à l'heure
16:04 que vous travaillez en ce moment sur la perception de l'Europe
16:07 par l'opinion française.
16:08 Ce qui se passe aujourd'hui va avoir une incidence
16:12 et est présent dans les inquiétudes...
16:14 C'est vrai qu'on part un peu de loin
16:16 parce que la France n'est pas dans le peloton de tête
16:19 des pays les plus fondamentalement favorables
16:22 à davantage d'intégration européenne.
16:23 Quand on regarde l'opinion,
16:25 il y a de l'ambivalence aussi sur l'Europe.
16:27 En France, il y a à la fois beaucoup de doutes,
16:30 de l'ambivalence, des gens qui disent "où est-ce qu'on en est ?
16:32 "Où est-ce qu'on va ?"
16:33 Cette question est importante aux yeux des Françaises et des Français.
16:37 Il n'y a pas du tout de perspective en France,
16:39 d'une sortie de l'Union européenne.
16:40 Certaines formations politiques avaient rêvé, à un moment donné,
16:43 de faire le fameux Frexit. C'est vraiment terminé.
16:45 Par contre, la question qui est "où on va ? Avec qui ?"
16:49 La question de l'élargissement,
16:51 quand vous regardez les données d'enquête disponibles,
16:53 la France fait partie des pays les plus défavorables
16:57 à l'élargissement, avec la République tchèque.
17:00 On est parmi les pays les plus défavorables.
17:01 C'est vrai que, globalement, depuis la guerre en Ukraine,
17:04 l'idée qu'il faut une Europe de sécurité, de défense,
17:08 c'est une idée qui progresse, par contre.
17:10 Mais c'est vrai que l'opinion française ne fait pas partie
17:12 des pays les plus acquis à l'idée de davantage d'élargissement,
17:17 voire de davantage d'intégration européenne.
17:19 Donc, il faudra beaucoup de pédagogie à nos dirigeants
17:22 pour expliquer le sens que ça a.
17:23 Peut-être que le cas de l'Ukraine est un peu à part.
17:27 Depuis deux ans qu'à cette guerre,
17:30 d'une certaine manière, on s'est habitués.
17:32 Beaucoup ne connaissaient tout simplement pas
17:34 la géographie de l'Ukraine.
17:35 Aujourd'hui, les villes d'Ukraine, leur nom est connu,
17:38 la géographie, et voilà.
17:41 Mais c'est vrai qu'il y a un sujet de donner du sens
17:43 à cet élargissement.
17:44 - On écoutera Vladimir Poutine dans un instant.
17:47 D'abord, on marque une pause, une minute,
17:49 le temps du Fil info de Stéphane Milhomme, 20h20.
17:51 - L'inflation en France devrait refluer à 2,6 % sur un an
17:57 en juin 2024.
17:58 C'est la prévision de l'INSEE,
18:00 ce qui fait dire aux experts que la France
18:02 est en bonne voie de déflation.
18:04 Mais cette fin 2023, le taux de croissance, lui,
18:06 ne devrait finalement pas dépasser les 0,8 %.
18:10 L'arrestation en Allemagne d'au moins 4 membres présumés
18:13 du Hamas, selon le parquet en charge du terrorisme.
18:16 Ils sont soupçonnés d'avoir planifié de possibles attentats
18:19 contre des institutions juives en Europe,
18:21 d'autres interpellations également aujourd'hui au Danemark,
18:24 mais aussi aux Pays-Bas.
18:25 À Lyon, des centaines de professionnels
18:27 de l'hébergement d'urgence défilent contre le manque de places.
18:31 Ils demandent à l'Etat la création d'au moins 2 000 places d'accueil
18:34 avant Noël dans la métropole lyonnaise.
18:36 Ils dénoncent une crise sans précédent.
18:38 Des enfants dorment dans la rue.
18:41 Un vainqueur surprise à la descente de Val Gardena,
18:44 du haut de ses 2 m.
18:45 Le skieur américain Brice Bennett s'impose en Italie.
18:48 Il prend la tête de la discipline au classement de Coupe du monde.
18:51 Le premier Français, Céniles Allègre, il termine 7e.
18:54 (Générique)
18:56 -France Info.
18:57 -20h, 21h, les informés.
19:01 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
19:04 -En compagnie, ce soir, de Nicolas Bastuc, du Point,
19:06 Nathalie Moray, du groupe ÉBRA, Bruno Cottrès, du Cevipof
19:10 et Angélique Bouin, qu'on va libérer,
19:12 correspondante de Radio France à Bruxelles.
19:15 En quelques mots, le programme de ce soir et de demain des 27.
19:18 Angélique.
19:19 -Les 27 dirigeants, il y en a plusieurs qui sont même descendus
19:22 dans l'atrium pour se féliciter de cet accord
19:25 et sont venus à la rencontre des journalistes.
19:27 Là, ils semblent-ils remonter pour le dîner.
19:30 Ils vont reprendre leur négociation extrêmement difficile, cette fois,
19:33 sur le budget pluriannuel et cette aide financière massive
19:36 qu'ils veulent proposer à l'Ukraine pour les 4 prochaines années,
19:38 et sur lequel, là aussi, il va y avoir un bon bras de fer
19:41 avec Viktor Orban. Donc leur nuit n'est pas finie.
19:43 Et la mienne non plus.
19:44 -Eh bien, merci, en tout cas. Courage à vous.
19:47 On vous écoute, évidemment, sur l'antenne de France Info.
19:50 Merci d'avoir été en ligne ce soir.
19:52 Alors, au même moment, donc, vous le disiez, Nathalie,
19:55 grande conférence de presse de Vladimir Poutine,
19:57 Jean-François Vladimir Poutine, en apparence plutôt en forme,
20:00 comme pour répondre, d'ailleurs, à ceux qui en doutent.
20:02 -Pleine forme, ragaillardie, Vladimir Poutine.
20:05 C'est assez étonnant, d'ailleurs. C'est presque un Staline 3.0,
20:08 puisqu'à un moment donné, vous savez, c'était 4 heures d'entretien,
20:10 vous avez raison, Nathalie Moré, avec des journalistes,
20:13 avec la presse internationale, d'ailleurs,
20:14 et avec des citoyens, soi-disant, qui l'interviewent.
20:17 Il y avait même un jeune homme qui l'a interviewé à distance
20:20 avec une image de synthèse, un Poutine de synthèse 3.0,
20:23 donc pour faire dire au président qu'il n'a pas de double,
20:26 en réalité, parce que c'est une rumeur qui persiste.
20:28 Il a voulu se montrer en pleine forme.
20:31 Apparemment, les sanctions ne l'atteignent pas,
20:33 même pas mal.
20:35 Même Poutine, effectivement, j'ai noté quelques déclarations,
20:38 "la victoire est à nous", dit-il.
20:40 Il parle toujours de dénazification
20:42 et de démilitarisation de l'Ukraine,
20:44 donc les objectifs sont inchangés.
20:47 Il se satisfait même, on va dire, d'un maintien,
20:49 voire d'une poussée de l'armée russe face à l'Ukraine.
20:53 Il parle de victoire, donc, ce Vladimir Poutine.
20:56 Je pense que le meilleur moyen, c'est d'en écouter un extrait.
21:00 -Nous sommes prêts à continuer de coopérer avec la France,
21:05 mais à un moment donné, le président français
21:08 a mis fin aux relations avec nous.
21:09 Nous ne les avons pas arrêtées, je ne les ai pas arrêtées,
21:12 il les a arrêtées.
21:14 S'il y a de l'intérêt, alors, s'il vous plaît,
21:16 nous sommes prêts, mais s'il n'y a pas d'intérêt,
21:18 nous nous débrouillerons, c'est tout.
21:20 Il n'y a rien d'inhabituel ici,
21:22 nous ne reculons pas devant ces contacts.
21:24 Si les pays européens, et le président français en particulier,
21:30 ne veulent pas communiquer avec nous,
21:31 eh bien, cela règle le problème.
21:33 Nous avons des choses à faire, après tout.
21:35 -Voilà, Poutine interrogée sur...
21:38 Et la France dans tout ça, est-ce qu'elle peut dialoguer
21:41 avec Vladimir Poutine ?
21:43 -Il était questionné par un journaliste français,
21:45 de TF1, Jérôme Garraud.
21:46 -Ça ressemble presque à une espèce de main tendue,
21:50 de façon de dire, on peut recommencer tout comme avant,
21:53 comme au départ de la guerre, on peut rediscuter,
21:55 mais moi, je continue ma guerre, quoi qu'il advienne.
21:57 -Qui veut répondre sur la France ? -Nicolas Mastuc.
21:59 -Oui, en effet, il a utilisé...
22:03 Alors, lui, il a atteint le point Goldwyn depuis un certain temps,
22:05 il parle de dénazification, en effet,
22:08 mais il a utilisé aussi une métaphore,
22:10 quand il s'en est pris aux Européens,
22:13 qui extérieurement se comporte comme le général de Gaulle,
22:16 mais en réalité, se comporte comme le maréchal Pétain,
22:21 soumis à la volonté des occupants,
22:23 les occupants étant les Américains, dans son esprit.
22:27 Donc, un discours assez agressif,
22:31 d'erodementade, effectivement,
22:33 à la fois sur ces prétendues avancées militaires,
22:36 sur le recrutement des hommes, vous avez noté, peut-être,
22:39 qu'il annonce avoir recruté 486 000 hommes
22:42 et être capable d'en aligner 600 000...
22:45 -Donc, tout va bien. -Sur une économie
22:46 parfaitement résiliente, qui, il est vrai,
22:49 est moins désastreuse que prévu.
22:50 Donc, effectivement, la décision du Conseil de l'Europe
22:53 fait un petit peu du bien et vient un tout petit peu
22:55 contrebalancer cette arrogance.
22:58 S'agissant de la France, oui, c'est une petite main tendue,
23:03 mais enfin, moi, ce que je retiens, quand même,
23:05 c'est qu'on pourra faire largement sans vous
23:07 et vous compter assez peu, finalement.
23:08 -Mais tout à l'heure, Nathalie Loiseau,
23:10 la députée européenne, Horizon,
23:13 qui était notre invitée à 18h20, disait
23:15 "Il faut toujours écouter les tyrans,
23:17 "car ils disent ce qu'ils vont faire",
23:19 à propos d'un Vladimir Poutine,
23:20 dont elle affirme que l'objectif est de pousser
23:24 au-delà de l'Ukraine, toujours, d'où l'intérêt
23:27 de cette Union européenne renforcée.
23:29 Et là-dessus, Bruno Cotteres,
23:32 vous évoquiez une sorte de progrès dans l'idée européenne.
23:36 Il en manque une majeure, c'est la défense européenne,
23:40 qui n'est toujours pas constituée.
23:41 Et pour l'instant, sans le parapluie américain,
23:43 sans les forces américaines à proximité,
23:45 comme du bon vieux temps, on va dire, du mur de Berlin,
23:50 eh bien, l'Europe est fragile face à Vladimir Poutine.
23:54 Il y a toujours cette menace.
23:55 La défense européenne est pourtant très soutenue dans l'opinion.
23:58 L'idée d'une défense européenne est un des piliers.
24:00 Mais elle n'est pas effective.
24:01 Elle n'est pas effective, bien sûr.
24:03 Nathalie Mouret, le message délivré par le président russe,
24:06 qui est candidat à sa réélection, on le sait,
24:10 et c'est en mars...
24:11 Vous avez remarqué qu'il n'en a quasiment pas parlé.
24:14 Non, mais c'est un président qui rappelle
24:18 qu'il est le patron en Russie, qu'il a tout son temps,
24:20 qu'il va se faire réélire et fermer le banc.
24:23 Il n'en a pas parlé parce qu'il est déjà réélu.
24:24 Mais c'est ça. Parce qu'il y a ce qu'il dit,
24:27 donc les messages qu'il veut faire passer,
24:29 en disant "on va de l'avant, tout va bien,
24:31 on va dénazifier l'Ukraine,
24:33 donc rien ne change, tout reste comme avant",
24:35 et il y a ce dont il ne parle pas.
24:36 Il y a quand même une élection présidentielle en mars prochain,
24:40 à laquelle il est réélu, et il n'en parle pas,
24:42 comme si c'était, dans sa tête, une péripétie.
24:46 - Formalité. - Oui, une formalité.
24:48 Et du coup, je trouve que c'est assez intéressant,
24:50 parce que pour nous, Français et même Européens,
24:52 on s'en sert, c'est quelque chose d'hyper important,
24:55 c'est un moment démocratique fort, une élection.
24:57 En Russie, non.
24:58 - C'est quoi ? C'est inquiétant, quand même,
25:00 Nicolas Bastik, vous diriez quoi ?
25:03 - On ne découvre pas que la Russie n'est plus une démocratie
25:07 depuis très longtemps, elle est un régime tyrannique et autoritaire.
25:10 - On pourrait faire semblant. - Il n'y a même plus d'opposants,
25:12 puisqu'Alexei Navalny, qui s'exprimait depuis sa détention,
25:16 a disparu. Il a été exfiltré vers une colonie pénitentiaire lambda,
25:19 en Russie, quelque part dans l'Empire,
25:21 et il n'y a plus aucun opposant à Poutine.
25:23 - Et précisément, cette question n'a même pas été posée.
25:25 Il faut expliquer, Bruno Cotteres, ce scénario,
25:28 c'est très préparé, je sais que l'opinion russe
25:32 pouvait potentiellement proposer des questions
25:34 depuis plusieurs semaines.
25:36 Tout ça est évidemment très trié, et précisément,
25:39 personne n'a interrogé Poutine sur les opposants.
25:41 - Non, parce qu'au fond, le président russe
25:44 est dans une narration qui est la construction
25:46 d'un monde imaginaire.
25:48 Le vocabulaire qu'il emploie est un vocabulaire
25:51 qui veut sans cesse réactiver le mythe de...
25:54 Enfin, pas seulement le mythe, c'est une réalité,
25:57 en 1945, d'une Union soviétique
26:00 qui a terrassé Hitler,
26:02 et dont on parle de dénazification,
26:05 de Gaulle, Pétain.
26:07 Donc on voit, voilà, on est dans cet univers
26:09 pour essayer de ressusciter l'idée
26:11 de la grande Russie triomphante.
26:13 - Ça l'ennuie, l'adhésion,
26:15 le démarrage de l'adhésion de l'Ukraine,
26:16 où franchement, il y a des soucis, au fond.
26:19 - Jean-Bastuc, c'est pas une très bonne nouvelle pour lui, mais...
26:22 - Ah non, c'est une très mauvaise nouvelle pour lui,
26:24 et je ne pense pas qu'il soit indifférent,
26:27 même s'il jurera sans doute le contraire.
26:30 Non, ça l'isole un peu, d'une certaine manière, quand même.
26:34 Et puis c'est un message politique assez fort,
26:36 ça donne une certaine profondeur stratégique à l'Ukraine.
26:40 Ça prendra du temps, mais le message, ce soir,
26:42 je crois qu'il est essentiellement politique.
26:44 C'est pas la question de l'adhésion qui compte,
26:47 c'est simplement que l'Europe, comme un seul homme ou presque,
26:51 dit "vous êtes des nôtres, et on est derrière vous".
26:55 Alors, c'est fragile, etc.,
26:58 mais encore une fois, je pense que c'est une mauvaise nouvelle
27:01 pour Poutine et une bonne nouvelle pour nous tous.
27:04 - Nathalie Moret, vous acquiesciez.
27:06 - Ah oui, je suis tout à fait d'accord avec Nicolas.
27:10 C'est incroyable la façon dont il impose son discours
27:14 et donc, finalement, il est...
27:16 Comment dire ?
27:17 On est dans une journée d'affichage,
27:19 et à Bruxelles et à Moscou.
27:22 - Allez, on referme cette grande page ukraino-russo-européenne
27:27 parce que pendant ce temps, Elisabeth Borne s'active
27:29 au chevet de la loi immigration.
27:31 On marque une pause d'abord,
27:32 le temps de faire un point complet sur l'info,
27:34 puisqu'il est 20h30.
27:35 Et bonsoir, Edouard Marguier.
27:42 - Bonsoir, Bérangère, bonsoir à tous.
27:44 C'est donc le début d'un élargissement de l'Union européenne.
27:48 Bruxelles ouvre les négociations d'adhésion avec l'Ukraine.
27:51 Volodymyr Zelensky, le président ukrainien,
27:53 salue une victoire pour l'Ukraine et pour toute l'Europe.
27:56 Et la Géorgie obtient le statut préalable de candidat
27:59 à l'adhésion à l'Union européenne.
28:01 La présidente pro-occidentale de ce pays
28:03 se félicite de voir franchie une immense étape.
28:07 Quatre membres présumés du Hamas interpellés en Allemagne,
28:10 le parquet fédéral allemand,
28:11 les suspectes d'avoir planifié des possibles attentats
28:14 contre des institutions juives en Europe
28:16 en rassemblant des armes à Berlin.
28:18 Un peu plus tôt, plusieurs arrestations ont eu lieu au Danemark.
28:22 Israël affirme que là aussi,
28:23 ce sont des membres présumés du mouvement islamiste palestinien.
28:26 La Finlande décide finalement de refermer ses frontières avec la Russie.
28:30 Décision prise quelques heures seulement après la réouverture.
28:33 Eltsinki accuse Moscou d'orchestrer une crise migratoire
28:37 en laissant passer délibérément des migrants.
28:39 Les Finlandais dénoncent une attaque hybride
28:41 visant à déstabiliser le pays.
28:43 Des accusations rejetées par Moscou.
28:46 François Bayrou dénonce le gâchis épouvantable sur le projet immigration.
28:50 Le président du MoDem, allié d'Emmanuel Macron,
28:53 de la première heure, ne supporte pas l'absence de débats
28:56 à l'Assemblée nationale sur ce texte,
28:58 qui a fait l'objet d'une motion de rejet.
29:01 Si le projet de loi immigration est adopté lundi
29:03 en commission mixte paritaire,
29:05 il ne sera pas débattu dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
29:08 Nouvelle victoire française en biathlon.
29:10 Justine Bresas-Boucher remporte le sprint à Lenzereide en Suisse.
29:13 Première course de la troisième étape de la Coupe du Monde.
29:17 Julia Simon se classe quatrième.
29:19 Un dessin du Petit Prince vendu 350 000 euros.
29:23 Une aquarelle d'Antoine de Saint-Exupéry,
29:25 évidemment ayant servi à l'édition originale du célèbre conte,
29:29 vendu donc aux enchères à Londres cet après-midi.
29:31 C'est ce qu'annonce la maison Christie's.
29:33 France Info.
29:37 20h, 21h, France Info, les informés.
29:41 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
29:43 On est ce soir en compagnie de Nathalie Moret,
29:45 journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra,
29:48 Nicolas Bastuc, rédacteur en chef Société au Point,
29:52 Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cébipof.
29:55 On a le plaisir d'accueillir Jean-Philippe Derozier,
29:57 professeur de droit constitutionnel,
29:59 titulaire de la chaire d'études parlementaires
30:00 à l'Université de Lille. Bonsoir à vous.
30:03 On va avoir besoin de vos lumières
30:04 sur cette décision du Conseil constitutionnel
30:07 autour de... en lien avec la loi immigration.
30:10 Et on va commencer quand même par s'interroger
30:13 sur cette journée que vous allez nous raconter,
30:14 Jean-François, Elisabeth Borne,
30:16 au chevet de ce texte.
30:18 Les LR sont revenus à Matignon ce matin
30:20 et cet après-midi, un gros bataillon de ministres.
30:22 Oui, alors, en fait, ce qui se passe
30:25 depuis deux jours est très important.
30:28 Ce n'est pas que de l'affichage politique.
30:30 En réalité, quand la commission mixte paritaire,
30:34 je rappelle, 7 députés, 7 sénateurs,
30:36 va se réunir lundi à 17h,
30:38 ce ne sera pas pour discuter.
30:40 Tout est dealé, plié auparavant.
30:45 Donc d'où la nécessité, pour Elisabeth Borne,
30:47 de croiser et recroiser, notamment les élus,
30:51 les Républicains, parce que ça se passe de ce côté-là,
30:54 puisqu'on en revient au texte initial.
30:55 Faut-il le rappeler, celui qui était parti du Sénat,
30:58 un texte, on va dire, assez musclé
30:59 sur les questions d'immigration.
31:01 Ça va se jouer dans cette zone-là.
31:03 Il va falloir que la Première ministre
31:05 trouve le point d'équilibre pour que, on va dire,
31:08 ce qui va sortir du texte,
31:11 l'accord de la commission mixte paritaire,
31:14 ne fâche pas non plus les éléments les plus à gauche
31:17 de la majorité d'Emmanuel Macron.
31:19 Donc on en revient, quelque part,
31:21 à ce qui a pu diviser le Parlement
31:23 et ce qui fait qu'une motion de rejet
31:25 a pu être votée lundi dernier.
31:27 Donc c'est de la haute couture, ça négocie,
31:29 ça se passe, on va dire, en coulisses.
31:32 Lundi, nous aurons le détail du texte.
31:35 Vous savez que si, au fond, l'accord est trouvé,
31:38 bien, logiquement, il devrait être voté à la sortie.
31:42 S'il n'y a pas d'accord,
31:43 Emmanuel Macron retirera son projet de loi.
31:45 C'est aussi simple que ça.
31:46 -On n'a aucun moyen, et on ne sait pas,
31:48 ce soir, où en est le texte.
31:50 C'est assez rare, ça.
31:51 -Parce que ça discute jusqu'à dimanche soir.
31:53 -Mais oui, mais...
31:55 -Vous reconnaissez que les fuites sont assez fréquentes.
31:57 -À la différence près que, normalement,
32:00 il y a des députés qui sont en assemblée,
32:02 les membres de la commission mixte paritaire qui parlent,
32:05 qui parlent entre eux et qui négocient,
32:07 c'est-à-dire sept sénateurs et sept députés.
32:10 Là, ça n'a pas lieu en conclave à l'Assemblée ou au Sénat,
32:14 ça a lieu à Matignon,
32:17 et avec la Première ministre qui,
32:19 sauf...
32:20 n'est pas membre de la CMP.
32:23 -Que dit François Bayrou ?
32:24 Pour moi, c'est un gâchis épouvantable.
32:27 Il le dit sur France 5 ce soir, je vous le cite,
32:29 le patron du Modem, membre de la majorité,
32:31 soutien d'Emmanuel Macron,
32:33 "c'est un gâchis épouvantable, car si on a un texte
32:36 "conclu par la commission mixte paritaire,
32:38 "et s'il l'est voté, il sera voté sans avoir jamais été examiné."
32:42 Donc, vous avez un poids lourd de la majorité
32:45 qui, déjà, conteste la méthode voulue par le chef de l'Etat.
32:49 Ca commence bien, cette histoire. -Nicolas Bastic ?
32:52 -Oui.
32:53 C'est vrai que le Parlement est piétiné,
32:58 et la décision du Conseil constitutionnel,
33:00 que l'on commentera dans un instant,
33:02 n'arrangera pas les choses.
33:04 Il y a à la fois un mépris et un déni
33:06 de la part du président de la République
33:09 sur ce que devrait être une société démocratique
33:11 et parlementaire.
33:12 -Quand vous dites "piétiné"... -C'est pas nouveau.
33:15 -Ca fait six ans que ça dure.
33:17 -C'est assez spectaculaire, en l'espèce.
33:19 -Le pouvoir exécutif, le président de la République
33:22 et les premiers ministres qui se sont succédés
33:25 n'ont pas de respect à l'institution parlementaire.
33:28 -Vous avez parlé sur ces discussions
33:30 entre Katimini, l'écriture de ce texte
33:32 sur un coin de table à Matignon,
33:34 à l'abri des regards. Ca vous choque ?
33:36 Est-ce qu'il y a quelque chose qui ne se fait pas dans les règles ?
33:40 -Non. Ca ne me choque pas.
33:41 Ce qui me choque, c'est que, comme ça a été dit,
33:44 l'institution parlementaire n'est pas respectée dans l'histoire.
33:48 Maintenant qu'il y ait des discussions en off,
33:50 c'est tout à fait normal. Ca se produit toujours.
33:53 -C'est un peu plus que du off.
33:55 C'est off, en sens où on ne le sait pas.
33:57 -Ca se déroule avant la réunion formelle.
34:00 Il faut bien avoir à l'esprit que la CMP,
34:02 vous l'avez dit, ce sont 14 parlementaires,
34:04 7 sénateurs et 7 députés, qui vont se réunir
34:07 dans une salle pour se mettre d'accord sur un texte.
34:10 Ils se réunissent le lundi à 17h.
34:12 Une réunion de CMP, généralement, ça dure 3-4 heures.
34:15 Quand elles sont longues.
34:17 Donc, si, de 17h à 21h.
34:19 En 4 heures, ils doivent passer en revue
34:22 un projet de loi qui, en l'état, en sortie de Sénat,
34:25 fait 90 pages en commission des lois.
34:27 Lorsqu'ils ont examiné le même texte,
34:29 ils ont mis plusieurs jours.
34:31 Ils ne vont pas commencer à le découvrir et à l'éplucher
34:34 au moment où ils vont rentrer dans la salle.
34:37 Tout va être mâché et pré-mâché auparavant
34:39 pour essayer de voir s'il y a possibilité
34:42 d'avoir un accord entre les deux assemblées.
34:44 C'est ça, l'objectif.
34:46 Ils veulent un accord entre les deux assemblées.
34:48 Ce qui veut dire un accord entre les 7 + 7
34:51 au sein de la CMP, les 7 députés et les 7 sénateurs,
34:54 qui puisse être satisfaisant
34:56 pour une majorité dans chacune des assemblées.
34:58 Donc, LR + UC,
35:00 Union centriste au Sénat,
35:03 et la majorité actuelle,
35:05 Renaissance, Bodem, Horizons,
35:07 plus LR à l'Assemblée nationale.
35:09 Et cela se prépare, ne se fait pas,
35:11 pendant les 4 heures de réunion de CMP.
35:14 -Ca se prépare en amont,
35:15 mais ce qui est dit, notamment par François Bayrou,
35:18 c'est audible, à savoir qu'un texte aussi important
35:21 qui engage la nation, qui sera une thématique
35:23 de sélection européenne,
35:25 mériterait plus qu'une CMP technique
35:27 d'une parlementaire.
35:29 Ca mériterait un vrai grand débat national.
35:31 C'est ce qui va manquer par rapport à cette loi de migration.
35:35 -Sur ça, je suis totalement d'accord.
35:37 Comme je vous l'avais dit, et sur ça, je vous rejoins,
35:40 le Parlement est, une nouvelle fois,
35:42 on ne va pas dire piétiné,
35:44 mais disons qu'on ne valorise pas le débat parlementaire.
35:47 -B.Girardin. -J'introduis peut-être
35:49 deux nuances. La première,
35:51 il n'est pas évident que François Bayrou
35:53 ciblait nécessairement le chef de l'Etat.
35:55 Il peut aussi cibler le comportement
35:58 des parlementaires lundi,
35:59 qui ont empêché, peut-être aussi, d'après lui,
36:02 le débat sur le texte.
36:05 Et par ailleurs, le texte a quand même été déjà
36:07 pas mal débattu au Sénat, en commission à l'Assemblée,
36:11 donc un certain nombre de mécanismes parlementaires
36:14 ont existé. -Ca sera interprété comme tel.
36:16 -Il va quand même revenir, en sortie de la CMP,
36:19 devant les assemblées pour être adopté.
36:21 Alors là, c'est vrai que ça sera un delay.
36:24 -Il n'est pas discuté quand il revient.
36:26 Le texte qui sort de la CMP est soumis.
36:28 Il est présenté, il est voté.
36:30 Il n'y a pas de débat, pas d'amendement,
36:32 pas de débat parlementaire sur le texte.
36:35 -Ca peut être perçu par l'opinion
36:36 comme un débat qui n'a pas eu vraiment lieu.
36:39 -Vous vous dites si, puisqu'il a eu lieu au Sénat.
36:42 -En partie, une partie du débat qui a eu lieu.
36:44 -Si on balayait tout ça,
36:46 d'une certaine façon, d'un revers de manche...
36:49 D'un mot, Nathalie Morin.
36:50 -Bailrou fait deux choses.
36:52 Il dit que c'est les députés qui se sont tirés une balle
36:55 dans le pied, puisque LR a voté la motion de rejet.
36:58 De deux, il prévient,
36:59 parce que François Bailrou et le MoDem
37:01 sont vraiment pour faire en sorte
37:03 que le texte ait une jambe gauche,
37:05 donc un volet régularisation.
37:07 C'est là-dessus qu'il essaie de mettre l'accent.
37:10 -Le Fil-Info, 20h40,
37:11 et après, on parle de cette hypothèse d'un 49-3
37:14 qui reste d'actualité, si on a tout bien compris.
37:17 Stéphane Milhomme.
37:18 -Et ce nouvel appel à la grève,
37:20 lundi, des contrôleurs aériens,
37:22 la Direction générale de l'aviation civile,
37:24 demande aux compagnies aériennes d'annuler 30 % de leurs vols
37:27 à l'aéroport de Paris-Orly, jusqu'à 50 %,
37:30 à celui de Brest, préavis aussi pour Lyon, Poitiers ou Rouen.
37:33 Les Etats-Unis veulent que la guerre entre Israël et le Hamas
37:37 prenne fin dès que possible, l'annonce de la Maison-Blanche.
37:40 Et surtout, quelques heures après cette annonce
37:43 du ministre israélien de la Défense,
37:45 la guerre à Gaza, dit-il, durera plus que quelques mois.
37:48 Le Hamas a mis en place des infrastructures
37:51 souterraines aériennes qu'il n'est pas facile à détruire,
37:54 mais nous les vaincrons, dit-il, et nous détruirons le Hamas.
37:57 La mortalité routière au mois de novembre a augmenté de 16 % en France.
38:02 Par rapport à novembre 2022,
38:03 281 personnes ont perdu la vie sur la route.
38:06 C'est le troisième mois consécutif de hausse en France,
38:09 plus de la moitié de ces drames ont eu lieu en voiture.
38:12 Et puis, Yannick Noah parle d'une aventure humaine extraordinaire.
38:16 Il est le capitaine de l'équipe de France masculine
38:18 de tennis paralympique.
38:20 A 63 ans, la star du tennis a déjà participé
38:22 avec ses nouveaux collègues à plusieurs stages
38:25 et compte apporter son expérience à 8 mois
38:27 des Jeux olympiques de Paris.
38:29 -France Info.
38:30 -20h, 21h, les informés.
38:34 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bonte.
38:37 -Ce feuilleton de la loi immigration,
38:39 on continue d'en débattre avec Nicolas Bastuc,
38:42 Nathalie Moray, Bruno Cotteres,
38:44 Jean-Philippe Dorosier, professeur de droit constitutionnel.
38:47 Je me tourne vers vous.
38:48 L'hypothèse d'un 49-3 reste d'actualité
38:51 en cas de blocage en CMP.
38:52 Si j'essaie de résumer,
38:55 avec les mots qui ne sont pas de la spécialiste,
38:59 le Conseil constitutionnel avait été saisi
39:01 par le Rassemblement national,
39:03 qui estimait que le gouvernement avait déjà utilisé
39:06 son quota de 49-3 pour l'année.
39:08 Et la question lui était posée,
39:10 maintenant, vous allez nous dire la même chose
39:13 avec les termes juridiques et pédagogiques.
39:15 -Je vais essayer, mais c'est un peu technique.
39:18 D'abord, j'apporte une nuance.
39:20 Vous dites que le 49-3 reste d'actualité
39:22 sur le texte immigration.
39:23 La Première ministre et le président de la République
39:27 ont dit qu'il n'en est pas question.
39:29 Le plan politique, ça relève de leurs compétences.
39:32 Sur le plan juridique, c'est-à-dire qu'ils décident
39:35 s'ils l'engagent, il faut qu'ils puissent l'engager.
39:38 En effet, il y a eu aujourd'hui une décision
39:41 du Conseil constitutionnel qui ne tranche pas
39:43 clairement et définitivement le débat,
39:45 mais qui, quand on lit entre les lignes,
39:48 me semble apporter une réponse.
39:50 -Quelle était la question ?
39:51 -Je vais remonter plus loin.
39:53 En 2008, on a révisé la Constitution
39:55 pour restreindre l'usage du 49-3.
39:57 On pouvait l'utiliser quand on voulait.
40:00 On ne peut l'utiliser que sur les textes financiers,
40:03 projet de loi de finances,
40:04 loi de financement de la Sécurité sociale,
40:07 et un autre texte par session, dit la Constitution.
40:10 On peut l'utiliser pour un autre texte par session.
40:13 Le projet de loi de programmation,
40:15 qui est celui qui a été déféré au Conseil constitutionnel,
40:18 sur lequel ce dernier a rendu une décision aujourd'hui,
40:21 a connu un cheminement parlementaire assez long.
40:24 Il avait été rejeté en 2022.
40:26 Il est revenu en nouvelle lecture, en session extraordinaire,
40:29 qui se tient au mois de septembre 2023,
40:32 sur lequel la Première ministre a engagé le 49-3,
40:35 adoption en nouvelle lecture.
40:37 Après la nouvelle lecture, il faut la lecture définitive,
40:40 le dernier mot à l'Assemblée nationale.
40:42 Cette lecture définitive a eu lieu au mois de novembre 2023,
40:46 donc en session ordinaire.
40:48 Donc dans deux sessions différentes.
40:50 Un même texte, dans deux sessions différentes.
40:54 La question que l'on se pose,
40:55 qui n'était pas posée au Conseil constitutionnel,
40:58 c'est est-ce qu'engager le 49-3 sur un même texte,
41:04 dans deux sessions, fait deux usages du 49-3
41:08 ou un seul usage du 49-3 ?
41:09 - Je pose le RN. - Justement.
41:11 - Non, c'est la question que l'on se pose aujourd'hui.
41:14 Le RN, lui, avait demandé autre chose.
41:16 Il avait demandé est-ce que l'usage du 49-3
41:21 sur un texte dans une session
41:24 en permet l'usage sur le même texte dans une autre session ?
41:28 - Réponse ? - Réponse, oui.
41:30 Mais ça ne répond pas à la question précédente.
41:33 Oui, on peut utiliser le 49-3 sur un même texte
41:35 dans deux sessions différentes,
41:37 mais ce double usage du 49-3 sur un même texte
41:40 dans deux sessions...
41:42 - C'est très clair, mais maintenant, il va falloir vous mouiller.
41:45 Vous vous en déduisez,
41:46 car je sais que vos collègues ne sont pas tous d'accord.
41:49 - On n'est pas tous d'accord.
41:51 Il peut y avoir deux interprétations.
41:54 Une favorable au Parlement, disant qu'on ne peut plus l'utiliser,
41:57 et une autre plutôt favorable à l'exécutif,
42:00 disant qu'on peut encore l'utiliser
42:02 parce que l'usage sur un même texte ne compte qu'une fois.
42:06 Il me semble que le Conseil constitutionnel,
42:08 entre les lignes, dans cette décision,
42:11 fait référence à un texte
42:13 et donc permet à l'exécutif de l'utiliser une autre fois
42:17 au cours de cette session,
42:18 ce qui est assez conforme à sa jurisprudence traditionnelle
42:21 qui va plutôt dans le sens de l'exécutif
42:24 et non dans le sens du Parlement.
42:25 - La réforme Sarkozy de 2008 n'avait pas prévu ce cas de figure ?
42:28 - Non, la réforme Sarkozy de 2008 n'avait pas prévu ce cas de figure.
42:32 Le texte a dit simplement un texte par section.
42:36 Et la réforme de 2008 irait plutôt dans le sens de l'interprétation parlementariste.
42:42 C'est-à-dire que comme elle voulait restreindre l'usage du 49-3,
42:44 ça irait plutôt dans le sens parlementariste.
42:46 Mais le Conseil constitutionnel a plutôt adopté
42:49 une interprétation gouvernementaliste
42:52 à la faveur du pouvoir exécutif.
42:53 - Alors Bruno Cotteres et après Nicolas Bastuc.
42:55 - Oui, vous savez, pour commencer par une plaisanterie,
42:58 j'irais qu'il y avait une époque où il y avait beaucoup d'affaires en politique.
43:00 On disait que pour faire de la politique,
43:01 il faut toujours avoir un avocat à côté de soi,
43:02 mais c'est un constitutionnaliste, visiblement,
43:05 qu'il faut toujours avoir avec soi.
43:06 Mais je dirais que ce qui est vraiment intéressant,
43:08 c'est de voir comment le Conseil constitutionnel
43:10 ajoute une couche supplémentaire
43:12 et comment les acteurs politiques derrière vont apprendre à jouer
43:15 avec cette nouvelle règle, parce que jusqu'à présent,
43:17 tout le monde était sur l'idée d'une réforme de 2008.
43:20 Et puis là, on voit que s'ouvre une nouvelle possibilité,
43:22 comment les différents acteurs vont apprendre à jouer avec cette possibilité,
43:26 d'autant que la première ministre ne dispose toujours pas
43:29 d'une majorité de siège à l'Assemblée nationale
43:32 et que la question du nombre de 49.3,
43:34 en dehors des textes financiers, des textes budgétaires,
43:37 va devenir une question absolument stratégique
43:39 pour la survie de cette majorité relative.
43:42 - Les informatrices de ce soir qui ont tous bossé leur constitution,
43:45 Nicolas Bastuc, vous me disiez,
43:46 c'est peut-être, justement, quand on parle d'une nouvelle ère,
43:50 si on peut dire, le début d'une période
43:52 où on pourra finalement multiplier les 49.3.
43:55 - Eh oui.
43:56 - Il y a une astuce pour pouvoir les multiplier à l'envie, presque.
43:59 - Oui, vous savez, les avocats,
44:00 mais même Emmanuel Macron, quand on leur parle d'évasion fiscale,
44:03 ils disent "oui, l'évasion fiscale, c'est interdit,
44:06 mais l'optimisation fiscale, c'est pas très moral, mais c'est possible".
44:09 Et le gouvernement fait de l'optimisation constitutionnelle.
44:13 Ils ont de très bons juristes, ils tordent le droit.
44:16 Moi, j'appelle ça une espèce de petit coup d'État permanent.
44:20 Alors, on pourrait d'abord dire que le Conseil constitutionnel
44:22 n'est pas très motivé pour motiver ces décisions,
44:25 parce que s'il les motivait davantage,
44:27 comme d'autres cours suprêmes en Europe,
44:29 on n'aurait pas ces incertitudes.
44:32 Et puis, on ne devrait toucher à la Constitution
44:34 qu'avec la main qui tremble.
44:35 C'est pas de moi, évidemment, c'est de Montesquieu.
44:38 Et la loi suprême a été très mal réécrite en 2008,
44:43 puisqu'elle dit "un texte par session".
44:48 Est-ce que la session extraordinaire est une session en soi ?
44:51 Si on en fait quatre dans l'année,
44:52 est-ce que c'est quatre sessions et quatre possibilités ?
44:55 On ne sait pas, c'est très mal écrit.
44:57 Mais moi, je crois, je ne sais pas ce qu'en pense M. le Professeur,
45:00 mais qu'il faut quand même en revenir à ce que les juristes appellent
45:03 la "ratio legis",
45:04 c'est-à-dire quelle était l'intention du législateur en 2008 ?
45:08 C'était quand même bien de limiter au maximum le 49-3,
45:12 de ne pas en faire une espèce de solution de facilité,
45:14 mais ça devait être l'exception.
45:17 Or, Emmanuel Macron,
45:19 on ne va pas dire qu'il trahit les institutions et la Constitution,
45:23 mais en tout cas, il la tord avec excès.
45:25 Et ce n'est pas nouveau, vous avez vu, avec la réforme des retraites,
45:29 véhicule du financement rectificatif de la Sécurité sociale,
45:33 l'article 47-1 pour limiter la durée du débat,
45:37 l'article 44-2 pour déclarer des amendements irrecevables.
45:41 Et là, c'est quand même un coup de prestidigitation assez malin,
45:46 il faut quand même le dire.
45:47 Je suis plus scandalisé par l'usage qui a été fait de la Constitution
45:50 pour la réforme des retraites que par ce qui pourrait être fait là
45:53 avec le 49-3.
45:54 - Oui, mais est-ce que vous validez ?
45:56 Moi aussi, j'ai interrogé vos confrères cet après-midi.
45:59 Ils me disent qu'effectivement,
46:00 s'il y a quatre sessions extraordinaires
46:03 qui sont organisées dans l'année,
46:05 on pourra engager une session extraordinaire
46:08 avec un texte de loi et un 49-3.
46:11 Et puisque apparemment, il y a un continuum pour suivre le processus
46:16 dans le cadre d'une session ordinaire,
46:18 et on n'aura brûlé qu'une cartouche.
46:19 Donc, il y a quand même un détournement de la loi
46:23 et le Conseil constitutionnel, je pense, ne s'honore pas
46:26 avec cette décision qui n'est ni motivée
46:28 et qui, à mon avis, ne respecte pas l'intention des constituants.
46:31 - Pour défendre quand même le Conseil constitutionnel sur ce sujet-là,
46:34 la question ne lui était pas posée.
46:35 Donc, il n'avait pas à motiver là-dessus.
46:37 La question ne lui était pas posée.
46:39 On lui demandait simplement, est-ce qu'on peut utiliser le 49-3
46:41 sur un même texte dans deux sessions différentes ?
46:43 - C'est comme pour la loi, il y a la question et l'esprit de la question.
46:45 - D'accord, mais le Conseil constitutionnel doit répondre
46:49 aux questions qu'on lui pose.
46:50 Un juge ne peut pas répondre aux questions
46:51 auxquelles il a envie de répondre.
46:52 - Donc, la question va lui être posée.
46:53 - La question lui sera posée et là, il ne la motivera peut-être pas davantage.
46:58 - Il y a des processus de questions.
46:59 - Il y a ce qu'on appelle les réserves d'interprétation.
47:00 Il peut quand même expliquer les choses.
47:01 Il n'est pas non plus figé dans des questions totalement rigides.
47:06 - Elle va lui être posée par la suite du processus.
47:08 - Si le 49-3 est à nouveau engagé d'ici au 30 juin sur un autre texte,
47:15 là, il y aura vraisemblablement un recours
47:17 et là, la question lui sera posée et là, il tranchera.
47:20 D'ici à ce qu'il y ait quatre sessions extraordinaires,
47:24 ce serait quand même très extraordinaire.
47:26 Parce que la session ordinaire va du 1er octobre au 30 juin.
47:29 Généralement, il y a une session extraordinaire au mois de juillet,
47:33 une autre au mois de septembre.
47:34 Parfois, on en fait deux au mois de septembre,
47:36 parce qu'il y en a une début septembre et une autre fin septembre.
47:38 S'il commence à saucissonner comme ça, ce n'est pas impossible.
47:41 C'est tout à fait possible, mais ce serait pour le moins extraordinaire.
47:45 - Vous voulez d'un mot, Nathalie Moré, pour conclure ce sujet ?
47:48 - L'état valanche de 49.3 est quand même quelque chose
47:50 qui est très ancré dans l'opinion.
47:52 C'est perçu comme dévastateur.
47:53 Et quand on interroge les gens,
47:55 et Bruno Cotteres ne me démentira sans doute pas,
47:57 la question démocratique revient très, très haut.
48:00 Et que ce soit constitutionnel ou pas,
48:02 c'est aussi la façon dont c'est perçu.
48:04 Et c'est effectivement très, très mal perçu par beaucoup de gens,
48:08 notamment ceux qui votent aux extrêmes.
48:11 - Jean-Philippe de Rizzi, vous aurez encore deux minutes
48:13 pour nous accorder ?
48:14 - C'est perçu comme ne correspondant plus, effectivement,
48:16 aux demandes de démocratie horizontale.
48:18 - Et on poursuit après le Fil Info,
48:20 puisqu'il est 20h51 de Stéphane Milhomme.
48:22 - La Ligue repas de football, les phases de groupe.
48:26 Et Toulouse vient de battre les Autrichiens de l'Inse 2 à 1.
48:30 Les Toulousains qualifiés pour les barrages.
48:32 Nous en sommes aux arrêts de jeu.
48:33 Arène déjà dominée par Villareal 3 à 2,
48:36 en attendant la prestation de Marseille à Brighton en Angleterre.
48:39 Et cela dès 21h.
48:41 Volodymyr Zelensky parle d'une victoire pour son pays,
48:44 mais aussi toute l'Europe.
48:45 L'Union européenne décide d'ouvrir les négociations d'adhésion.
48:47 Alors que l'Ukraine doit toujours faire face à la Russie dans sa guerre.
48:50 Négociations aussi pour l'entrée de la Moldavie.
48:53 Le président du Conseil européen, Charles Michel,
48:55 y voit un signal clair d'espoir pour les citoyens de ces pays,
48:58 pour notre continent.
49:00 Les tractations se poursuivent pour faire passer coûte que coûte la loi immigration.
49:04 Avant la commission mixte paritaire,
49:06 prévue lundi, la déclaration ce soir de François Bayrou
49:08 au sein de la majorité.
49:09 Le président du MoDem estime sur France 5
49:12 qu'un texte voté sans débat à l'Assemblée serait un gâchis épouvantable.
49:16 Et toujours ce risque de cru pour 5 départements de Nouvelle-Aquitaine.
49:20 La vigilance orange est maintenue pour les Charentes,
49:22 la Dordogne, la Gironde et la Creuse.
49:24 Dans les Alpes, l'alerte est levée en revanche pour l'Isère.
49:27 Nicolas Bastuc est là pour le point.
49:38 Nathalie Moret pour le groupe Ebra, Bruno Cotteres pour le Cevipof.
49:41 Et Jean-Philippe Derosier, professeur de droit constitutionnel,
49:45 à qui j'ai coupé la parole, mais on poursuit.
49:48 Oui, j'allais dire qu'en réalité,
49:50 il y a effectivement une réprobation de l'usage du 49.3,
49:54 mais aussi parce qu'il est très mal utilisé.
49:57 Le 49.3 est un article qui était initialement destiné
50:01 à créer une majorité sur un texte
50:03 lorsque celle-ci n'existait pas ou était incertaine.
50:05 Pas à couper court au débat démocratique.
50:07 Or, depuis l'après R. Rocart-Bérégauveau à Cresson,
50:14 on a utilisé le 49.3 non plus pour créer une majorité
50:19 lorsqu'elle était incertaine,
50:20 mais pour couper court au débat démocratique.
50:22 Et Elisabeth Borne, qui aurait pu rendre sa vertu au 49.3,
50:25 parce que précisément, elle est confrontée
50:27 à une majorité inexistante ou incertaine,
50:29 elle l'utilise aussi pour couper court au débat démocratique
50:32 et l'utiliser pour éviter l'obstruction.
50:35 Et voilà.
50:36 Je ne dis pas que l'obstruction, c'est une bonne chose,
50:37 c'est une dénaturation du débat parlementaire,
50:39 mais qui doit être combattue avec d'autres armes que le 49.3.
50:42 - Est-ce que la solution n'est pas de limiter l'obstruction,
50:44 les amendants en répétition ?
50:46 - Par d'autres mécanismes que le recours au 49.3, absolument.
50:50 - Bruno Cottrès.
50:51 - Oui, c'est aussi une manière pour l'exécutif
50:53 de mettre à l'épreuve, au pied du mur,
50:56 les différentes oppositions, en leur disant,
50:58 "Chiche, que vous êtes capable de me renverser."
51:01 Et donc, ça a une autre vertu qui est aussi politiquement,
51:03 pour la Première ministre,
51:05 qui est en situation de fragilité de ce point de vue-là,
51:07 de régulièrement rappeler,
51:08 "Bah non, finalement, vous n'arrivez pas à me renverser."
51:11 C'est aussi l'une des utilisations du 49.3,
51:13 mais totalement dévoyée, effectivement,
51:16 de son intention originale.
51:17 - Nicolas Bastuc, sur ce coup-là, la loi immigration,
51:20 maintenant qu'il semblerait, si on a tout bien compris,
51:24 que ce 49.3 soit possible,
51:26 en cas de blocage, encore une fois, en CMP,
51:29 est-ce que, selon vous, Emmanuel Macron et Elisabeth Bande
51:33 prendront le risque de ce 49.3 ?
51:35 - Non, je rejoins ce que disait monsieur De Rosière,
51:37 ça a été annoncé.
51:39 - C'est non. - De Rosier, pardon.
51:41 - C'est non, il ne l'utilisera pas.
51:42 Moi, je pense qu'Emmanuel Macron veut surtout se débarrasser
51:44 de ce cadeau empoisonné.
51:46 Ça passe ou ça casse,
51:48 et il veut remonter sur son cheval en 2024.
51:50 D'autres sujets, et surtout, en finir avec ce texte...
51:55 - Oui, qu'il soit dans le rétroviseur
51:56 pour les voeux du président du 31 au soir.
51:57 - Alors, s'il peut l'annoncer sans gargariser,
52:00 il sera content, mais autrement, il s'en passera.
52:02 Je pense que c'est ça, c'est ça l'idée.
52:04 - Bon, merci beaucoup.
52:05 On avait promis de parler de voiture électrique.
52:07 Alors, on va se lancer un défi.
52:09 On a trois minutes pour essayer, juste en quelques mots,
52:13 de brosser si Jean-Philippe de Rosier a un avis
52:15 sur la voiture en leasing électrique à 100 euros.
52:19 Alors, Nathalie Moret, on va regarder quand même cette vidéo,
52:23 puisque c'est par vidéo qu'a été lancée l'opération
52:26 par le président de la République.
52:29 Vidéo postée sur les réseaux sociaux.
52:30 Regardez et écoutez.
52:32 Alors, on va écouter...
52:37 Non, on ne va pas écouter, mais en gros, croyez-nous,
52:39 ça a été lancé par Emmanuel Macron.
52:41 Sur un coup qui voit que vous trouvez assez malin, Nathalie Moret.
52:45 - Oui, en fait, pourquoi ? Parce que ce leasing,
52:47 cette voiture électrique à moins de 100 euros,
52:49 c'est vraiment fait et pensé pour les classes populaires
52:52 qui travaillent, qui utilisent leur voiture pour aller travailler
52:55 et qui n'ont absolument pas les moyens d'acheter
52:57 une voiture électrique qui est très, très chère.
52:58 Donc, ça, c'est couplé avec la façon qu'a eue
53:01 le président Macron de communiquer,
53:04 parce que ce n'est pas la ministre de la Transition écologique
53:07 qui l'a fait lors d'une conférence de presse
53:09 où le message ne serait peut-être pas allé jusqu'à ces personnes-là.
53:12 Il a fait ça directement en se filmant
53:14 et en mettant le film sur les réseaux sociaux
53:18 pour parler directement à cette frange-là de la population
53:21 qui pourrait être intéressée par cette voiture électrique,
53:25 par les gens qui aiment la bagnole, pour reprendre son expression.
53:28 - Les Français aiment la bagnole et moi, je l'adore.
53:31 - Voilà, c'est ça. Et bien, c'est pour parler à cette france-là
53:33 qu'il s'est filmé lui-même avec le téléphone portable.
53:35 Il ne faut pas oublier que ces gens-là, ils sont inquiets
53:37 parce qu'à partir de 2035, on ne pourra plus acheter de voiture thermique.
53:41 Donc, comme plus fond, je trouve que c'est assez malin.
53:44 - En fait, c'est un site, l'information d'aujourd'hui,
53:47 le président de la République lance un site
53:48 qui indique si on est éligible à cette voiture électrique.
53:52 - Oui, c'est pour lancer aussi les leasing à partir du 1er janvier 2024
53:55 et faire démarrer le système avant que les voitures ne soient fabriquées.
53:58 - 20 000 personnes en auront eu la possibilité en 2024.
54:01 - Ils estiment 20 000 commandes, 4 à 5 millions d'automobilistes concernés.
54:04 Est-ce que c'est ce qui va déclencher...
54:06 Est-ce que c'est le vrai coup d'accélérateur à la voiture électrique en France ?
54:09 - Oui, je pense parce qu'il y a une logique d'économie d'échelle
54:13 dans la production de voiture électrique.
54:14 Plus on en produit, moins c'est cher.
54:17 Et donc, ça, c'est effectivement très important.
54:19 Et puis, par ailleurs, il y a la question qui a été tranchée
54:21 de qui paie le premier loyer.
54:24 Et donc, c'est l'État qui va payer le premier loyer.
54:26 Il y a des critères d'éligibilité, évidemment.
54:28 Revenu fiscal de référence autour de 15 000 euros.
54:31 Il faut être un grand rouleur quand même
54:34 où il faut habiter à une certaine distance de son travail.
54:39 Mais au fond, il y a beaucoup de Françaises et de Français qui correspondent à ce profil.
54:42 Donc, ça peut effectivement être un vrai coup d'accélérateur,
54:45 si je puis dire, sur la voiture électrique.
54:47 - Et Jean-Philippe de Rosé, qui doit respecter les limitations à 50,
54:50 vous roulez à 49,3 km/h.
54:53 - Alors, moi, je suis en moto, donc j'essaye.
54:56 - Thermique. - Absolument.
54:58 - Les une de vos journaux respectifs.
55:00 Je commence par vous, Nathalie Moré.
55:01 La une des journaux du groupe Ebra,
55:03 les grands titres de la presse quotidienne régionale de l'Est de la France.
55:06 - On est à 10 jours de Noël, donc on va faire un dossier demain
55:09 sur Noël et sur les courses de Noël. Qu'est-ce qu'on va acheter ou pas ?
55:12 - Nicolas Bastuc, la une du point.
55:14 - Oui, les services secrets israéliens, dossier passionnant,
55:18 co-signé par plusieurs journalistes, dont l'excellent Romain Guber.
55:22 - Merci aussi à Jean-Philippe de Rosier et à Bruno Cotteres.
55:25 Demain, les informés seront là à 9h avec Jean-Rémi Baudot et Renaud Dely.
55:30 On sera là dès 20h. Bonne soirée.
55:32 ♪ ♪ ♪
55:34 de la part de la part de la

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