Adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne : pourquoi la Hongrie fait barrage

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À travers le monde avec Jean-Baptiste Noé, chaque vendredi à 7h20

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##A_TRAVERS_LE_MONDE-2023-12-15##

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00:00 - A travers le monde avec vous Jean-Baptiste Noé, bonjour ! - Bonjour !

00:05 - Comme chaque vendredi. Alors le Conseil européen a voté l'ouverture des négociations d'entrée dans l'Union Européenne pour l'Ukraine, je le disais tout à l'heure,

00:13 mais sans le soutien de la Hongrie qui n'a pas pris part au vote, une absence d'unanimité qui témoigne quand même des tensions au sein de l'Union Européenne.

00:22 - Oui, c'était la surprise hier soir parce que finalement l'ouverture des négociations a été votée, alors nous sommes bien dans l'ouverture des négociations.

00:30 Donc le processus mettra 5 ans minimum s'il va au bout, mais la Hongrie est opposée à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne, or il faut l'unanimité.

00:39 Et une subtilité a été trouvée, à savoir que Viktor Orban est sorti de la salle au moment du vote, donc il y a bien eu unanimité, mais dès 26 et non pas dès 27.

00:48 Donc en signe il n'y a pas eu de veto de la Hongrie, il n'empêche que la Hongrie s'est opposée à un nouveau déblocage des fonds.

00:53 Donc la situation demeure quand même un petit peu bloquée.

00:56 - Et puis d'ailleurs Orban s'est expliqué dans une vidéo quand il est sorti. Alors pourquoi cette opposition de la Hongrie justement à l'égard de l'Ukraine ?

01:04 - Alors il y a plusieurs raisons, d'abord la Hongrie a une frontière commune avec l'Ukraine, donc elle est directement concernée par ce qui se passe en Ukraine et notamment par la guerre contre la Russie.

01:11 Il y a la question également de l'argent, puisque l'Union Européenne a promis des sommes d'argent à la Hongrie pour surveiller la frontière avec la Serbie cette fois-ci,

01:19 contre l'immigration clandestine, et la Hongrie n'a pas reçu toutes les sommes promises.

01:24 Donc elle s'est dit "mais pourquoi l'Ukraine aurait de l'argent et pas nous alors que nous sommes dans l'Union Européenne et que nous devons répondre aux nécessités de Schengen ?"

01:31 Et puis il y a un clivage qui est plus ancien, qui est plus complexe aussi, c'est qu'il y a 200 000 Hongrois qui habitent en Ukraine,

01:37 et ça c'est dû aux évolutions de la frontière hongroise, la Hongrie a beaucoup évolué au cours du XXème siècle, donc des Hongrois qui sont toujours au même endroit, dans la même ville,

01:45 mais qui aujourd'hui sont en Ukraine quand ils étaient en Hongrie.

01:47 Autrefois ils pouvaient pratiquer le hongrois dans les écoles, et depuis 2015 ils ne peuvent plus le faire, parce que l'Ukraine a voulu ukrainiser les écoles.

01:56 Donc il y a ce conflit qui est latent, des Hongrois d'ailleurs qui se sont battus aux côtés de l'armée ukrainienne et qui se meurent au front,

02:02 mais Viktor Orban voudrait que ces Hongrois puissent retrouver la situation d'avant et donc aller dans des écoles où l'on parle le hongrois.

02:09 - Est-ce que Orban est seul dans son opposition à Kiev ?

02:14 - Alors non, et ça c'est aussi tout l'enjeu pour l'Union Européenne, c'est celui qui parle le plus fort, c'est un peu le délégué syndical des oppositions,

02:21 mais il n'y a pas d'unanimité non plus au sein des autres pays, même si tous les pays ont voté l'ouverture des négociations,

02:28 notamment l'Italie qui est opposée à un déblocage des fonds, là aussi pour des questions d'aide migratoire,

02:34 puisque l'Italie est aux premières loges cette fois-ci de l'arrivée des migrants par la Méditerranée,

02:39 et donc réclame des fonds de ses collègues européens pour être aidés.

02:43 Et puis on le voit également dans l'opinion, il y a eu plusieurs sondages au niveau européen,

02:46 qui montrent qu'en Allemagne et en France, une majorité de la population n'est pas favorable à une entrée, aujourd'hui du moins, de l'Ukraine dans l'Union Européenne.

02:56 Donc on est vraiment au tout début d'un processus qui va être très long, il va falloir convaincre à la fois les pays et également les opinions publiques.

03:03 - Merci beaucoup Jean-Baptiste Noé, à travers le monde.

03:06 On y reviendra d'ailleurs sur ces nouvelles tout à l'heure à 8h30 avec l'invité de Jean-Jacques Bourdin.

03:13 Ce matin c'est Raphaël Glucksmann qui va conduire la liste du Parti Socialiste et Place Publique,

03:18 et qui récolte 10% d'intentions de vote, ce qui est un bon score pour les européennes,

03:23 selon notre sondage IFOP fiducial pour Sud Radio, alors que dans le même temps, il y a un carton du Rassemblement National,

03:30 30% pour la liste conduite par Jordan Bardella, et puis Stéphane Séjourné qui mène la liste Renaissance, Le Modem et Horizon,

03:40 qui est quand même loin derrière à 18%, et puis les autres sont loin encore derrière ça, on vous le dira tout à l'heure dans le journal de 8h.