Pierre Martinet : «C’est une guerre asymétrique, protéiforme»
Pierre Martinet, ancien agent du service action de la DGSE sur la libération des otages : «Vous avez une armée conventionnelle qui lutte contre une guérilla. […] C’est une guerre asymétrique, protéiforme.» dans #PunchlineWE
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00:00 En théorie, ils ne sont pas compatibles.
00:02 Pour rajouter à ce que vous disiez tout à l'heure,
00:06 vous avez une armée conventionnelle qui lutte contre une guérilla,
00:09 avec son idéologie et son intention de détruire cet État.
00:12 Donc ce n'est pas une guerre conventionnelle,
00:15 c'est une guerre asymétrique, protéiforme.
00:18 On retrouve en face ce qu'on a pu retrouver en Indochine,
00:23 pendant le Vietnam, avec une armée conventionnelle
00:25 qui luttait contre une guérilla,
00:29 et ensuite ils ont été obligés d'adapter certaines unités
00:31 pour lutter contre cette guérilla, sur des temps donnés.
00:34 Il y a des unités de Tsaïl qui sont totalement clandestines
00:38 et qui vont derrière les lignes et qui peuvent agir ponctuellement.
00:41 Là on est rentré sur un temps long,
00:43 et sur un temps long, ils ne vont pas s'organiser,
00:47 s'articuler comme si c'était des actions spéciales.
00:51 Ils font des actions spéciales ponctuellement
00:53 pour essayer de libérer les otages.
00:55 C'est un peu la difficulté.
00:57 La deuxième difficulté, c'est que ça se passe uniquement
00:59 dans des territoires en zone urbaine.
01:02 Donc on est dans un conflit urbain,
01:04 avec tout ce que cela comporte,
01:06 parce qu'ils ont aménagé ce territoire
01:08 avec des tunnels, avec des passages entre,
01:10 comme en Youssef-Lavie,
01:12 des passages entre bâtiments,
01:14 toute la difficulté de la zone urbaine.
01:15 On l'a retrouvé, nous, en fait, on a découvert ça
01:17 pendant la guerre à Beyrouth.
01:19 On s'est retrouvé face à ce combat urbain
01:21 qu'on avait perdu de vue depuis pas mal d'années.
01:23 Donc on a été obligés de s'adapter à ça.
01:25 Et par-dessus le marché,
01:27 ils ont aussi la libération d'otages.
01:29 Alors ça, c'est une question à la fois technique,
01:31 mais aussi philosophique.
01:33 Est-ce qu'on privilégie l'écrasement,
01:35 la destruction totale du Hamas
01:37 pour ne plus revivre le 7 octobre ?
01:39 Mais ça va peut-être tuer des otages.
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