Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 -Il est 20h, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:03 Pierre Gentil et Jean-Sébastien Ferjou,
00:05 Kevin Bessuet, Patrick Roger sont avec nous.
00:07 Le point sur l'information, c'est avec Simon Guillain.
00:11 -Bonsoir. A Marseille, le corps de Mélodie Mendes d'Asilva
00:14 a été retrouvé aujourd'hui après les aveux de son amant.
00:17 Il s'agit d'un homme de 40 ans qui a expliqué l'avoir tué par balle.
00:21 Son placement en détention provisoire pour assassinat
00:24 a été requis. Cette mère de famille de 34 ans
00:27 n'avait pu donner signe de vie depuis le 3 novembre.
00:30 Le jeune Britannique retrouvé en France
00:32 sera prochainement rapatrié en Angleterre.
00:34 Le jeune homme est à l'abri.
00:36 Les services sociaux l'ont pris en charge,
00:39 a affirmé le procureur de Toulouse.
00:41 Agé de 11 ans, au moment de sa disparition,
00:43 Axel Batty avait quitté le Royaume-Uni
00:46 avec sa mère et son grand-père.
00:48 Il a été retrouvé en bonne santé,
00:49 mais toujours fatigué après 4 jours de marche.
00:52 Deux mois après son lancement,
00:54 la campagne de vaccination contre la grippe patine.
00:57 La vaccination a été constatée par rapport à l'année dernière.
01:00 Face à ces chiffres, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau,
01:04 tire la sonnette d'alarme alors qu'un plan blanc a été déclenché.
01:08 -Merci beaucoup, Simon Guillain.
01:10 A la une, ce vendredi, c'est une agression d'une sauvagerie
01:13 inouïe, insupportable.
01:15 La victime, à 13 ans et demi, a été passée à tabac.
01:18 Aujourd'hui, 4 personnes sont actuellement en garde à vue.
01:21 Elles ont peu ou prou le même âge que la victime.
01:24 Les images sont tellement choquantes,
01:26 tellement dures, que par respect pour la famille et la victime,
01:31 nous avons choisi de ne pas vous montrer la séquence
01:34 et simplement vous présenter des captures d'écran.
01:37 On va revoir le sujet de Clémence Barbier,
01:40 qui nous explique ce qu'il s'est passé.
01:42 On était en direct avec Jean-Christophe Couvy,
01:45 délégué national unité SGP,
01:46 puisqu'on a besoin de connaître quelques éléments sur l'enquête.
01:50 On va traiter cette première actualité insupportable.
01:54 -Sur ces images, une adolescente de 13 ans est giflée
01:58 et rouée de coups par deux jeunes filles.
02:00 Cette violente agression s'est déroulée le 10 octobre dernier
02:04 au sous-sol de cet immeuble du 9e arrondissement de Lyon.
02:07 La victime, accompagnée de son père,
02:09 dépose plainte deux jours plus tard, le 12 octobre.
02:12 Mais depuis quelques jours, la vidéo diffusée
02:15 sur les réseaux sociaux est devenue virale,
02:17 au point que de nombreux signalements
02:20 ont été émis sur la plateforme Pharos.
02:22 -On voit que ça a une utilité d'avoir des images,
02:25 puisque c'est ce qui permet aux enquêteurs
02:27 de pouvoir très souvent identifier le ou les auteurs.
02:30 Donc là, on a une vidéo qui a fait accélérer la procédure.
02:33 Peut-être que jusqu'à maintenant, en effet,
02:36 on n'avait pas les identités, on n'arrivait pas à identifier,
02:39 peut-être parce que la victime ne voulait pas donner les noms.
02:43 -Hier, une des quatre agresseurs présumés âgés de 13 ans
02:46 s'est rendue avec sa mère au commissariat
02:48 du 9e arrondissement de Lyon.
02:50 Elle affirme être victime de menaces de mort
02:52 sur les réseaux sociaux suite à la diffusion de la vidéo.
02:55 Les trois autres jeunes filles soupçonnées
02:58 d'avoir participé aux violences ont été placées
03:01 en garde à vue aujourd'hui.
03:02 Le motif de l'agression reste flou.
03:04 Une enquête a été ouverte
03:06 pour violences aggravées et menaces de mort.
03:08 -Avant de vous donner la parole, on va écouter Amaury Bucaud,
03:12 notre confrère spécialiste
03:13 de service de police-justice à Valeurs Actuelles,
03:17 qui a pu échanger avec le père de la victime
03:19 et qui revient sur les motifs présumés de ce quétapant.
03:23 -La victime, ce qu'elle dit effectivement dans sa plainte,
03:27 c'est que les policiers lui demandent
03:29 pourquoi est-ce qu'on s'en est pris à elle.
03:32 Elle dit qu'à priori, c'est parce que l'une des filles
03:36 qui le frappe...
03:37 Enfin, en fait, elle avait accusé le frère
03:40 de l'une des filles qui le frappe, qui s'appelle Yacine,
03:44 eh bien, d'attouchement sexuel.
03:47 Et donc, la sœur de ce garçon aurait voulu, en représailles,
03:51 eh bien, la frapper ce jour-là.
03:53 Alors, c'est aussi ce que m'a dit le père de la victime,
03:56 que j'ai eu au téléphone, et après, du côté de la police,
04:00 que j'ai eu comme élément, ça n'a pas pu être confirmé
04:03 par le Parc-et-Lyon, mais il y a eu une plainte
04:05 qui a été déposée pour des faits qui remontent au 10 mai 2023.
04:09 Là encore, c'est le père de la victime
04:11 qui a tenu à porter plainte.
04:13 La victime ne voulait pas, mais elle en avait parlé
04:16 à la maîtresse d'école.
04:18 Et donc, cette plainte pour des faits d'attouchement sexuel.
04:21 Une enquête avait été ouverte, elle avait mis un peu de temps.
04:25 En août, il y avait eu des investigations menées.
04:27 Puis, finalement, début septembre, il y avait eu un classement 21,
04:31 c'est-à-dire que, finalement, la justice,
04:34 n'ayant pas d'élément probant et le mise en cause niant les faits,
04:39 eh bien, l'enquête avait été classée,
04:41 il n'y avait pas eu de poursuite judiciaire.
04:44 -Jean-Christophe Pouvy, merci d'être avec nous.
04:46 Délégué national SGP Police.
04:49 Quel regard vous portez sur les premiers éléments
04:51 qui nous parviennent ?
04:53 Peut-être avez-vous une explication
04:55 sur cette agression qui se déroule, donc, le 10 octobre,
05:00 plainte le 12 octobre,
05:02 et puis c'est un mois plus tard qu'intervient
05:05 le placement en garde à vue des quatre suspects.
05:09 -Oui, bonsoir. Effectivement, on voit bien
05:14 que, à la même fois, la justice est passée,
05:16 avec ses moyens aussi.
05:18 Une enquête, c'est compliqué.
05:20 Quand on a un jour dit "TT", c'est interruption totale de travail,
05:23 et que la victime, enfin, je veux dire,
05:25 le pseudo-agresseur nie et qu'on n'a pas assez d'éléments,
05:28 eh bien, ça profite toujours, malheureusement, à l'agresseur.
05:32 Entre-temps, effectivement, règlement de compte,
05:36 puisqu'on voit bien en filigrane que c'est un guet-apens,
05:40 d'après les premiers éléments, c'est cette bande de filles
05:43 qui se mettent dans un endroit pour régler des comptes.
05:46 Et effectivement, c'est la vue de ces images,
05:48 qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux
05:50 par, d'ailleurs, sûrement une des personnes
05:52 qui a filmé ce passage à tabac,
05:56 et qui, paradoxalement, vient déposer plainte
05:58 parce qu'elle se sent victime, justement, de menaces.
06:00 Enfin, on est dans un monde bipolaire, là.
06:03 C'est particulier.
06:05 Et donc, du coup, c'est en vue des images
06:08 que, là, les enquêteurs décident, ils ont des preuves,
06:10 et là, du coup, effectivement, ils peuvent poursuivre.
06:13 Mais si on n'a pas les images,
06:14 encore une fois, ça passe à la trappe.
06:16 Et moi, ce que je retiens,
06:17 c'est l'âge de ces agresseurs et des victimes.
06:20 C'est 13 ans. C'est des gamins.
06:21 C'est 13 ans, les gamins, ils regardent encore normalement des dessins animés.
06:24 Ils ne sont pas en train de régler des comptes comme des bandes
06:27 avec des mots hyper violents.
06:31 Où est-ce qu'ils voient ça ?
06:32 Est-ce qu'ils voient ça à travers la société ?
06:34 C'est la société qui leur envoie ?
06:35 Est-ce qu'ils voient ça sur, effectivement, leur smartphone ?
06:38 Est-ce qu'ils voient ça sur les ordinateurs ?
06:40 Leurs parents font ça ? Je ne sais pas.
06:42 Mais en tout cas, on a un problème dans cette société
06:44 avec cette ultra-violence des jeunes.
06:46 Vous avez parlé de règlement de compte.
06:49 J'ai vu d'ailleurs chez des concurrents qu'il y avait en synthèse,
06:53 que vous voyez, vous savez, le bandeau marqué
06:56 "règlement de compte entre filles".
06:58 Je me mets à la place de la victime et du père.
07:01 Alors, ce n'est pas contre vous, bien évidemment, Jean-Christophe Couvy.
07:04 Mais je serais un tout petit peu heurté.
07:05 Parce qu'un règlement de compte, il faut qu'il y ait deux acteurs.
07:09 Il y a, en quelque sorte, deux belligéans.
07:11 Là, c'est une agression d'une sauvagerie inouïe
07:14 avec une fille de 13 ans et demi qui est lynchée.
07:17 Donc, c'est un lynchage, c'est un acte barbare.
07:20 C'est à la justice de déterminer exactement le pourquoi du comment.
07:24 Mais le règlement de compte, je ne suis pas sûr que ce soit le bon terme.
07:27 Gaétapen, en revanche, vous avez raison.
07:30 Oui, bah oui. De toute façon, on voit bien qu'on attire une personne
07:33 pour la violenter, la menacer.
07:34 D'ailleurs, ce qui est retenu, c'est "violence aggravée",
07:37 parce que c'est en bande, et menace de mort.
07:41 Donc, en fait, ce n'est même plus un règlement de compte.
07:43 C'est un lynchage.
07:44 Mais, encore une fois, ça fait partie des codes de notre jeunesse,
07:48 d'une certaine jeunesse, d'ailleurs.
07:50 Parce qu'on règle nos problèmes, on fait peur.
07:54 Si tu ouvres ta bouche, eh bien, on te détruit.
07:57 C'est ça, en fait.
07:58 C'est annihiler l'autre.
08:00 C'est la loi du plus fort.
08:02 Et on ne peut pas, aujourd'hui, accepter ça en France.
08:04 La loi du plus fort, ça n'existe pas, c'est la loi républicaine.
08:07 Mais, encore une fois, il faut donner ses moyens à la République,
08:10 c'est-à-dire de se défendre,
08:11 et de pouvoir mettre les personnes en prison quand il faut.
08:14 Merci beaucoup pour tous ces éléments, Jean-Christophe Couvier.
08:17 Vous avez dit quelque chose de très important.
08:19 Vous parliez de cette ultra-violence juvénile.
08:22 J'ai voulu me renseigner sur les coups et les blessures,
08:24 vous savez, la violence gratuite.
08:27 Lorsqu'elle est recensée, par exemple,
08:30 on dit que les coups et les blessures volontaires
08:31 ont augmenté, par exemple, de 15 % en 2022.
08:34 Mais c'est à partir de 15 ans.
08:36 C'est-à-dire que vous ne recensez pas,
08:38 là, on est face à une victime de 13 ans.
08:40 Et ces faits-là se multiplient dans notre société.
08:42 Des délinquants, des criminels de plus en plus jeunes.
08:46 On est face à une jeune fille, une adolescente,
08:49 qui s'est faite lyncher à 13 ans et demi,
08:51 avec des bourreaux présumés,
08:53 qui ont également entre 13 ans et 14 ans.
08:57 Oui. Non, mais moi, ça ne me surprend pas.
08:59 Quand on parle de 13 ans, ce n'est pas si jeune que ça
09:01 quand on voit ce qui se passe parfois dans des écoles primaires.
09:04 Moi, récemment, je discutais avec des professeurs d'école
09:08 qui me disaient, donc, des enfants à partir de 8-9 ans,
09:11 qui étaient dans des menaces, des intimidations.
09:14 Et il y avait des petits lynchages,
09:17 alors qu'ils n'étaient pas aussi violents que ceux-ci,
09:19 mais qui étaient quand même assez terribles.
09:21 Et du coup, c'était du racket.
09:23 Vous imaginez, 8 ans, 9 ans, 10 ans,
09:25 on commence à mettre en place du racket, de l'argent.
09:28 Si tu parles, si tu... On te retrouve, en fait, à la sortie.
09:31 Donc, après, ça monte crescendo.
09:33 Et par rapport aux filles, c'est un phénomène
09:35 qui existe déjà depuis une trentaine d'années,
09:38 très, très fort.
09:39 J'ai fait un reportage à Ivry, à la fin des années 90,
09:42 où il y avait des bandes de filles qui sévissaient en marche,
09:45 alors qu'on ne parlait que de la violence des garçons.
09:47 Et c'était déjà la même chose.
09:49 C'était un phénomène qui touchait cet âge très délicat
09:52 entre 13 et 17 ans,
09:53 où, si elles n'ont pas de cadre, comme les garçons, d'ailleurs,
09:56 et les cadres ont en plus explosé encore depuis,
10:00 avec des familles désagrégées, déséquilibrées,
10:03 qui n'arrivent pas à répondre.
10:04 Et comme il n'y a pas d'encadrant à côté,
10:06 c'est ce qui s'est produit là.
10:08 -Je vous propose d'écouter Amorey Bucco une nouvelle fois,
10:11 qui a pu échanger avec le père de la victime.
10:14 -Pour le père de la victime, c'est extrêmement dur.
10:18 Il me disait que chaque fois qu'il revoyait ces images,
10:21 c'était très dur pour lui.
10:22 Il voit sa fille se prendre des coups, se faire insulter,
10:25 se faire menacer.
10:26 Il me disait qu'il n'endormait pas depuis plusieurs jours,
10:29 mais surtout qu'il avait peur pour la sécurité de sa fille,
10:32 qui est sa priorité.
10:34 Il a pu porter plainte avec elle et il a peur que cette médiatisation
10:38 et surtout cette diffusion de cette vidéo sur les réseaux sociaux
10:42 n'apporte plus de problèmes encore à sa fille à l'avenir.
10:46 -Ce que disait Jean-Christophe Couvy,
10:48 c'est qu'en quelque sorte, la diffusion de la vidéo
10:51 sur les réseaux sociaux a permis aux enquêteurs
10:54 d'avoir des preuves et qu'en 24 heures,
10:56 il a été fait ce qu'il n'avait pas fait en un mois.
10:59 -Encore faut-il que derrière,
11:01 c'est pas seulement l'action de la police,
11:03 mais que la justice passe.
11:05 Ici, on est dans le cadre de violences
11:07 qui sont manifestement commises par des mineurs.
11:10 Je vous rappelle qu'en France,
11:11 on a un régime particulier pour les mineurs,
11:14 c'est l'ordonnance des mineurs.
11:16 Et s'il se trouve...
11:17 Parce que là, la victime a 13 ans, semble-t-il.
11:20 Quel âge ont les agresseurs ?
11:21 -Le même âge.
11:23 Les suspects ont 13 ans également.
11:26 -On va avoir un régime de la faveur
11:28 du fait de la présomption de minorité.
11:30 Je propose le vrai débat de l'ordonnance des mineurs.
11:33 Cette ordonnance est complètement désuète, elle est vieillotte.
11:37 Elle date de 1945.
11:39 Il faut utiliser les mots,
11:40 l'état de sauvagerie de notre jeunesse aujourd'hui.
11:43 Mais c'est absolument incomparable.
11:45 Cette vidéo-là, le danger, c'est de la relier,
11:48 c'est pas de la regarder,
11:50 en tout cas pour les réseaux sociaux.
11:52 Je l'ai vue, cette vidéo.
11:53 -Elle est raisonnable.
11:55 -Elle est invisionnable, elle est immontrable, ici.
11:58 Certains de vos confrères ont passé
12:00 ne serait-ce que les enregistrements
12:02 où on entend la jeune fille qui supplie
12:04 et on voit les bourreaux qui continuent à frapper et à filmer.
12:08 Il faut parler de la responsabilité de la personne qui filme.
12:11 C'est un comportement...
12:13 -La personne qui filme doit avoir la même peine que celle qui frappe.
12:16 -Absolument.
12:18 Il faut poser la question de l'état de notre société.
12:21 Mais qui sont les parents, là ?
12:23 Qui sont les parents, ici ? Où sont les parents ?
12:26 Non, mais moi, ça ne m'étonne pas.
12:29 Chez les adolescents, la violence est devenue un spectacle.
12:33 Ils diffusent ces images sur les réseaux sociaux
12:36 et après, ils agissent par mimétisme.
12:38 Ils essayent de reproduire ce qu'ils ont vu sur TikTok
12:41 ou sur ce qu'ils ont vu ailleurs.
12:43 Et moi, ce qui me marque,
12:45 c'est l'absence de frontières entre le mal et le bien.
12:48 On a des adolescents qui ne font pas la différence.
12:51 On a parlé pendant longtemps,
12:53 et on parle encore de la baisse du niveau scolaire.
12:56 Mais quand vous n'avez pas beaucoup de mots de vocabulaire,
12:59 quand vous n'êtes pas capable de vous expliquer,
13:02 votre seule arme, c'est de taper, de frapper, de faire mal.
13:05 Et moi, ce qui me marque, c'est qu'il y a chez certains adolescents
13:08 une envie de faire mal physiquement et de faire mal moralement.
13:12 Je suis comme Patrick.
13:14 Moi, ça ne m'étonne pas. J'en ai vu des bagarres de ce genre
13:17 dans une cour de récréation ou devant des établissements scolaires.
13:21 On en est là, on est dans une décivilisation
13:24 qui fait qu'aujourd'hui, la jeunesse tape pour faire mal
13:28 sans aucune ambiguïté.
13:30 Et en plus, on filme ça pour diffuser ça sur les réseaux sociaux.
13:34 C'est de la barbarie.
13:35 -Ca m'évoque de choses.
13:37 Quand on parle de mixité sociale,
13:39 et quand on entend un certain nombre de ministres
13:42 qui voudraient imposer de la mixité sociale,
13:44 souvenez-vous de Papendiaïe,
13:46 qui voulait remettre de la mixité sociale dans les écoles privées,
13:50 mais quel parent a envie que ses enfants
13:53 ne fréquentent pas ceux qu'on voit dans la vidéo ?
13:55 La mixité sociale, c'est un objectif qui est devenu absurde
13:59 aussi longtemps que l'Etat ne se donnera pas les moyens
14:02 de rétablir l'ordre en premier lieu.
14:04 Il y a ce genre de scènes-là, les coups de couteau.
14:07 On l'a vu, regardez les différentes agressions
14:10 qu'on a pu faire l'Etat cette semaine
14:12 chez les enfants de plus en plus jeunes.
14:14 Qu'il y ait des parents qui veuillent protéger leurs enfants
14:18 et qui finissent par oublier l'objectif de mixité sociale,
14:21 c'est la deuxième chose.
14:23 Certaines images qui circulent dans notre société
14:26 peuvent être des formes d'incitation à la violence,
14:29 mais il y a aussi ce que ces enfants voient chez eux.
14:32 Quand vous en parlez avec des psys,
14:34 ils vous disent très bien que...
14:35 On en a parlé pour des garçons,
14:37 mais j'imagine que c'est valable pour des filles.
14:40 Quand vous voyez des pères, des hommes violents,
14:43 des grands frères violents,
14:45 quand vous vivez dans un milieu violent,
14:47 ça ne vous laisse psychiquement que deux choix,
14:50 soit être victime.
14:51 Beaucoup de gens tombent eux-mêmes dans la violence
14:54 car ils ne peuvent pas échapper à ce choix-là.
14:57 Soit vous devenez victime, soit vous êtes complice.
15:00 Cette réalité-là, il faut la gérer aussi.
15:02 Sur la vidéo, ce qu'on voit, les deux jeunes filles qui frappent,
15:06 elles sont voilées.
15:07 C'est aussi une réalité.
15:08 Loin de moi, l'idée de dire que tous les gens ou tous les musulmans
15:12 seraient violents serait absurde.
15:14 En revanche, on voit bien que dans certains quartiers,
15:17 que les gens soient musulmans ou non,
15:19 il y a une violence endémique au sein des familles.
15:22 -C'est ce que sous-entend le maire du 2e arrondissement de Lyon,
15:26 qui était interrogé cet après-midi
15:28 et qui revient sur ce quartier dans le 9e arrondissement de Lyon,
15:33 qui serait gangréné, notamment par le trafic de stupéfiants,
15:37 mais également tenu par des groupes religieux.
15:40 -On est dans un quartier, le 9e arrondissement,
15:43 où vous avez beaucoup de problèmes de trafic de drogue,
15:46 de violence, et c'est souvent, d'ailleurs,
15:48 les narcotrafiquants ou les différents responsables religieux
15:52 qui peuvent tenir ces quartiers-là,
15:54 et c'est plus la République qui tient ces quartiers.
15:57 Malheureusement, on le voit,
15:59 on a trop de problèmes de violence dans notre société.
16:02 -Autre territoire, autre droit.
16:04 -Oui, c'est ça.
16:05 Et puis, pour rejoindre ce qui vient d'être dit à l'instant,
16:09 aujourd'hui, il n'y a plus de distinction et de différence
16:12 entre le bien et le mal,
16:14 et que ce soit à l'école,
16:15 et ce n'est pas forcément le rôle des enseignants de l'éducation,
16:19 d'apporter cette différence entre ce qui est bien,
16:22 là où il y a des limites, ce qui est véritablement mal,
16:25 c'est beaucoup plus du domaine personnel, privé de la famille,
16:29 et quand des familles, comme ce qui vient d'être dit,
16:32 sont à la fois touchées par du trafic de drogue,
16:35 il n'y a plus de repères,
16:36 eh bien, vous en arrivez à cette situation.
16:39 -Après, ce qui est marquant, c'est le fonctionnement clanic.
16:43 A partir du moment où vous n'appartenez pas à un groupe,
16:46 que vous n'appartenez pas à une famille,
16:48 que vous n'appartenez pas à une cité,
16:51 vous êtes forcément quelqu'un à abattre
16:53 si vous offensez le groupe auquel vous appartenez.
16:56 C'est pour ça qu'on voit, en effet, des groupes agir,
16:59 venir en meute pour régler le compte de quelqu'un.
17:02 On voit ça dans la violence contre les professeurs.
17:05 Des familles débarquent pour en découdre.
17:08 -On en a parlé cette semaine.
17:09 La directrice d'une crèche menacée de mort,
17:12 les professeurs qui sont attaqués.
17:15 L'affaire des Yvelines,
17:18 qui a d'abord été relayée par Actu78
17:21 et ensuite par vous, Jean-Sébastien,
17:24 et la réaction très rapide du ministre de l'Education nationale.
17:28 Mais là, peut-être ce qui est intéressant,
17:30 c'est de voir qu'à travers le relais,
17:32 les lanceurs d'alerte sur les réseaux sociaux...
17:35 D'ailleurs, certains médias mainstreams
17:37 ont souvent l'habitude de voir à travers ces relais,
17:40 comme TF2 Souches, un groupe d'ultra-droite, d'extrémistes,
17:43 attention, des dangereux fascistes.
17:45 Là, ils ont participé au relais de cette image,
17:48 qui est, je le répète,
17:49 nous, on ne la présente pas, cette séquence-là,
17:52 parce qu'elle est... -Elle est insoutenable.
17:55 -Voilà, insoutenable.
17:56 Mais ces réseaux sociaux, factuellement,
17:58 c'est ce que nous disait Jean-Christophe Convy,
18:01 ont permis aussi d'apporter des éléments et d'alerter.
18:04 Une plateforme pharolos a ensuite été signalée.
18:07 -Les réseaux sociaux, c'est un petit peu, aujourd'hui,
18:10 enfin, pardon, c'est une banalité de le dire,
18:12 mais c'est vraiment, depuis quelques années,
18:15 3-4 ans, je trouve,
18:16 et c'est la campagne aux Etats-Unis de Trump
18:19 qui l'a le mieux montré, c'est vraiment une révolution.
18:22 On voit bien qu'il y a de plus en plus d'actualité
18:24 qui partent des réseaux sociaux.
18:26 Ce n'est pas l'Etat de la France, c'est une minorité.
18:29 Mais c'est une minorité qui constitue le peuple politique.
18:32 Et ce peuple politique, à un moment, il alerte sur un sujet,
18:36 et puis, les médias sont obligés d'en parler.
18:38 Et ça ne plaît pas toujours aux politiques.
18:40 Je veux rappeler qu'Anne Hidalgo a quitté les réseaux sociaux.
18:44 -Ca fait ça, parce qu'il y a parfois...
18:46 -C'est trop décevant.
18:47 -Il y a aussi un déversement de haine sur les réseaux sociaux.
18:51 -C'est aussi utile politiquement.
18:53 -Je ne citerai pas la chaîne,
18:55 mais quand je voyais "règlement de compte entre filles",
18:58 j'ai pensé à "Rix et Crépole".
19:00 Je me suis dit, c'est la même chose.
19:02 On va retomber dans la même histoire.
19:04 -On voit à quel point certains discours
19:06 sont décorrélés de la société française.
19:09 On nous parle de sororité.
19:10 On nous explique que si la société était plus féminine,
19:14 tout irait mieux, que c'est le vieux patriarcat qui est responsable,
19:17 le vieux pas de plus de 50 ans qui est responsable
19:20 de la violence dans notre société.
19:22 Pour les mêmes raisons, je n'ai pas relayé cette vidéo,
19:25 mais j'en ai vu une autre qui m'a fait penser à la même chose.
19:29 On voyait une femme voilée en Iran
19:31 en train d'en frapper une autre dans la rue
19:34 qui, elle, ne portait pas son voile.
19:36 -Tous les discours sur les féministes,
19:38 qui, comme par hasard, ne disent rien,
19:40 on ne les entend pas là-dessus.
19:42 -Justement, elles sont... -On ne les entend pas.
19:45 Cette jeune fille de 13 ans peut se faire tabasser autant qu'elle veut.
19:49 -Je suis sur le Twitter de Sandrine Rousseau.
19:52 Elle a tweeté il y a 17 minutes, très précisément,
19:55 non pas sur ce sujet.
19:57 "La France doit être le pays qui garantit à tous les journalistes
20:00 "le secret des sources et renforce ce droit."
20:03 "La France veut tuer le secret des sources."
20:06 -J'entends Sandrine Rousseau,
20:08 qui se présente comme la grande prêtresse
20:10 de la lutte contre les violences stade-lopal.
20:13 -Elle a tweeté pour Gérard Depardieu.
20:15 -Elle est où ? -Mme Haddou Malak a annoncé
20:18 qu'elle allait s'engager contre Gérard Depardieu.
20:21 -Imaginez si la fille tabassée...
20:23 -Je parle pas de M. Doucet, le maire de Lyon,
20:26 qui n'a toujours pas réagi. -Imaginez si la fille tabassée
20:29 était voilée. Imaginez si on inverse les choses.
20:32 Le ramdame que s'aurait fait,
20:34 c'est Sandrine Rousseau qui aurait tweeté.
20:37 -Ce serait normal. -Ce serait normal.
20:39 -Je recommencerais l'émission par cette scène.
20:42 -Evidemment. -Je la présente pas.
20:44 -Ce 2x2 ne vient pas d'ici.
20:46 -La violence, aussi, chez les jeunes filles
20:48 comme chez les femmes, peut être terrible.
20:51 Elle n'est pas exclusive, bien sûr.
20:53 -C'est ce que nous sommes. -Bien sûr.
20:55 Ca choque, ça interpelle beaucoup,
20:58 mais ça existe dans les relations civiles.
21:00 -Ce qui m'intéresse... -En 30 secondes.
21:03 -J'attendais une réponse. -On n'a pas fuit jamais côté.
21:06 -Que peut faire la justice dans ces conditions ?
21:09 -Ca dépendra de la justice.
21:11 -Que fera ou que peut faire ?
21:12 Les peines sont très lourdes.
21:14 -Les deux, bien sûr. -Pas Trichroger.
21:17 Pour des violences aggravées, elles peuvent être très lourdes.
21:20 Que fera la justice ? Là, c'est un autre sujet.
21:23 Un tout autre sujet.
21:25 Autre sujet, ce soir, on va parler d'immigration,
21:28 alors que 2 Français sur 3 attendent un référendum
21:31 sur la question migratoire,
21:33 que 8 Français sur 10 sondagent CSAC News,
21:35 souhaitent que les flux migratoires s'arrêtent.
21:38 Le gouvernement espère que cette loi
21:40 passe en commission mixte paritaire.
21:43 Le président de la République n'a pas de crise politique.
21:46 Tout va bien, c'est pas un problème.
21:48 Pourtant, quand il est à Bruxelles,
21:50 alors que le sujet, c'est le Conseil de l'Europe,
21:53 c'était la question ukrainienne, il est interpellé sur ce sujet.
21:57 Comme il n'y a pas de crise politique,
21:59 il n'a pas la nécessité d'en parler.
22:01 Finalement, il en a parlé.
22:03 -Bon...
22:04 Le jeu des oppositions, et je veux ici dire
22:07 l'immense responsabilité qu'ont prise
22:09 2 forces historiques de gouvernement,
22:12 parce qu'elles ont décidé de ne plus l'être
22:14 en ne venant pas en rencontre de Saint-Denis,
22:17 en faisant le choix de voter avec la France insoumise
22:20 et le RN, le PS et les Républicains
22:22 ont décidé de se joindre et de refuser tout dialogue.
22:25 Je suis favorable à ce qu'un compromis intelligent
22:28 soit fait entre l'intérêt général et du pays
22:31 et qu'il nous permette d'avoir un texte qui améliore
22:34 notre fonctionnement commun et permet de mieux protéger les Français.
22:38 Ce que je sais, c'est qu'il y a un gouvernement qui est au travail,
22:42 un ministre qui n'a pas ménagé sa peine,
22:44 une majorité qui ne s'est jamais divisée,
22:46 jamais, sur ce texte, comme sur les précédents,
22:49 et c'est une grande force, et un travail qui est en cours.
22:52 Il faut laisser le travail se faire
22:55 et qui a su engager des vraies discussions
22:57 avec la majorité, mais aussi avec les forces d'opposition
23:00 qui ont été prêtes à revenir pour trouver un dialogue.
23:04 Je suis favorable à ce qu'un compromis intelligent
23:07 soit trouvé au service de l'intérêt général et du pays.
23:10 -Je ne dirais pas qui a dit ça, mais parmi les chroniqueurs,
23:13 il y en a un qui a dit que c'est la 4e dimension.
23:16 Florian Tardif, qui était sur le place,
23:19 à Bruxelles, je n'ai pas voulu vous citer.
23:21 Vous allez avoir des problèmes, Kevin Bossuet.
23:24 Il y a un compromis qui va être trouvé,
23:27 mais il y a des problèmes.
23:28 Le dîner à Matignon, hier, autour d'Elisabeth Borne et des ministres,
23:32 c'était parfait. -En Macronie,
23:34 tout va bien, mais rien ne marche.
23:36 -C'est choquant d'un point de vue démocratique et institutionnel.
23:40 Quand il dit "LR, LPS ne sont plus des partis de gouvernement
23:44 "car ils ne sont pas venus au rencontre de Saint-Denis",
23:47 dans les institutions de la Vème République,
23:49 il y a un parlement, des institutions,
23:52 il suffit de la relire, il y a un certain nombre d'articles,
23:55 mais Saint-Denis n'en fait pas partie.
23:57 Ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron invente des gadgets
24:01 qu'il peut les désigner du doigt
24:03 en disant qu'il se mettrait en dehors du champ politique
24:06 démocratique normal.
24:08 -C'est une leçon de dialogue, la réforme des retraites.
24:11 Une leçon d'écoute de la volonté des Français.
24:14 9 salariés du privé sur 10 étaient contre la réforme des retraites.
24:18 Il y est allé, quand même.
24:20 On n'a même pas pu, à l'Assemblée nationale,
24:23 qu'à l'article 7, sur le report de l'âge légal à 64 ans.
24:27 Florian Tardif, à Bruxelles.
24:29 -La question migratoire n'était pas au coeur de ce Conseil européen,
24:33 mais elle a occupé l'esprit d'Emmanuel Macron
24:35 ces 2 derniers jours, plusieurs personnes le jugeant
24:39 même absent de certaines discussions.
24:41 Lorsque la question lui a été posée lors d'une conférence de presse,
24:45 à savoir, ce sujet est-il en train de diviser au niveau national
24:49 votre majorité, voire même votre gouvernement,
24:52 vous avez décidé de répondre en expliquant qu'il était favorable
24:55 à ce qu'un compromis intelligent soit trouvé
24:58 au service de l'intérêt général, le plus rapidement possible,
25:02 rien sur ce qui s'était passé la veille à Matignon,
25:05 bien que formulé explicitement par le journaliste sur place.
25:08 On peut comprendre, puisque les ministres ont réglé leur compte.
25:12 C'était chaud de l'aveu d'un participant,
25:14 notamment entre Elisabeth Borne, Bruno Le Maire et Olivier Véran.
25:18 Preuve, s'il en fallait une,
25:20 de la situation au niveau national sur la loi immigration.
25:23 -Et pour les téléspectateurs qui ne sont pas au courant des coulisses,
25:27 Elisabeth Borne aurait dit lors de ce dîner
25:30 que le ministre de l'Economie s'occupe du déficit
25:33 plutôt qu'il s'occupe de la loi immigration.
25:36 Ambiance. Lorsque le président de la République dit "tout va bien",
25:40 il n'y a jamais eu de crise au sein de la majorité,
25:43 du moins, il n'y a jamais eu de division.
25:45 Le président de la commission des lois, Sacha Houllier,
25:49 a dit "libération" avec toute la nupèce
25:51 pour expliquer que c'est l'appel à régulariser.
25:54 C'était le 12 septembre dernier.
25:56 -Ce qui est intéressant dans la prise de parole d'Emmanuel Macron,
26:00 c'est qu'il inverse la charge de la preuve.
26:02 Finalement, il accuse les Républicains et le PS
26:06 de ne pas chercher de solution, de compromis.
26:10 Or, ce qui s'est passé, c'est qu'il y avait eu un texte au Sénat,
26:13 ensuite, il y a eu un travail en commission...
26:16 -Ils auraient pu commencer par l'Assemblée nationale.
26:19 -Quand il est arrivé à l'Assemblée,
26:21 il avait été complètement vidé de sa substance.
26:24 Il inverse. Il est très intelligent, Emmanuel Macron.
26:27 Evidemment, là, il joue pour le grand public en disant
26:30 "Regardez, ce n'est pas moi, ce n'est pas le gouvernement."
26:33 "Moi, j'essaie."
26:35 Il dit "Vous avez retenu cette petite phrase."
26:37 -Les Français ne sont pas dupes.
26:39 Les Français ne sont pas dupes.
26:41 Si vous avez vraiment envie d'entendre les Français,
26:45 vous dites "Référendum, j'engage ma responsabilité."
26:48 La publicité, ma responsabilité, c'est aussi,
26:50 vous connaissez cette obligation, c'est la publicité.
26:54 On revient dans un instant. Gérald Darmanin était à Calais.
26:57 On verra ce qui s'est passé à Calais.
26:59 On va saluer Liliane, qui nous regarde assidûment.
27:02 Vous êtes très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux.
27:05 A tout de suite.
27:07 La suite de l'heure des pros,
27:11 toujours avec Pierre Gentier, Patrick Roger, Jean-Sébastien Ferjou
27:15 et Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
27:17 était à Calais ce vendredi
27:19 pour prendre le pouls dans un territoire
27:22 qui est devenu un carrefour migratoire,
27:25 un peu comme Menton et Illy était la semaine dernière.
27:28 Vous pouvez parler de Brianson,
27:30 avec des forces de l'ordre qui sont sursollicitées,
27:33 avec une population, vous le verrez,
27:35 qui n'en peut plus.
27:36 Gérald Darmanin revient sur un élément essentiel.
27:39 Il dit "les passeurs".
27:41 Aujourd'hui, ce qu'on veut avec la nouvelle loi,
27:44 c'est criminaliser l'action des passeurs.
27:46 -Les passeurs ont changé de tactique.
27:49 Il faut donner les moyens à nos policiers de genre armes
27:52 de faire ce contrôle à l'intérieur de ces véhicules.
27:55 Quand on arrête plus de 300 passeurs, 300 trafiquants,
27:58 même si les peines de prison sont prononcées,
28:00 elles sont trop basses pour être dissuasives.
28:03 C'est beaucoup d'argent que trafiquait la vie d'être humain,
28:07 de femmes, d'enfants, de vieillards.
28:09 Nous avons besoin de donner un signe plus fort, de fermeté.
28:12 -C'est 50 prisons maximum.
28:14 Demain, si la loi est votée, ce sera un crime.
28:17 Donc, c'est 15 à 20 ans de prison s'il y a mort,
28:19 15 ans s'il n'y a pas mort.
28:21 C'est des peines de prison extrêmement lourdes
28:24 qui ressemblent aux peines de prison
28:26 que l'on prononce dans le grand banditisme.
28:28 -C'est intéressant d'avoir une criminalisation de l'action.
28:32 -C'est intéressant que ça ait été proposé,
28:34 à l'époque, par Valéry Boyer, député LR,
28:37 dans la loi Colomb, et que ça ait été refusé par le gouvernement.
28:41 -Une belle parabole de l'histoire du macronisme.
28:43 -Comment défendre une proposition en une phrase ?
28:46 -Je ne suis pas un grand soutien du gouvernement.
28:49 -Sauf qu'on aurait pu le faire plus tôt.
28:51 -C'est comme pour Gabriel Attal,
28:53 qui arrive au mieux tard que jamais.
28:55 -Je le constate juste.
28:57 -C'est comme pour Gabriel Attal,
28:58 qui, enfin, a l'air d'aller, pour l'instant,
29:01 dans les déclarations, dans le bon sens.
29:03 Mais là, on n'a pas critiqué le choix de Gérald Darmanin.
29:07 Par contre, on pourrait lui dire d'aller plus loin.
29:10 -Il y a un autre intermédiaire, l'allié objectif des passeurs.
29:14 Je cite un ancien ministre de l'Intérieur,
29:16 Christophe Castaner.
29:17 C'est le rôle trouble joué par certaines associations
29:21 souvent financées par nos impôts ou par de la réduction d'impôts,
29:24 que sont les associations promigrantes,
29:27 qui, à travers leur discours, à travers leur action,
29:30 parfois directement méditerranée, jouent un rôle néfaste
29:34 sur cette immigration qu'on subit depuis des décennies
29:37 et sur laquelle les passeurs s'enrichissent.
29:40 -Des équipes sont allées sur place cette semaine
29:42 et elles ont pu tendre le micro
29:44 aux habitants calaisiens et aux calaisiennes.
29:47 C'est là où on se rend compte
29:49 que, quand il y a un flux migratoire aussi important,
29:52 le quotidien de ces gens change complètement
29:55 et ils n'en peuvent plus.
29:56 Il y a un monde qui sépare la volonté de la Macronie
30:01 avec ce que veulent véritablement les gens
30:03 qui souffrent de cette immigration illégale.
30:06 Regardez la rédaction.
30:08 -La situation perdure depuis une vingtaine d'années.
30:11 Des centaines de migrants évoluent chaque jour
30:14 dans la ville de Calais, au milieu d'habitants désœuvrés.
30:17 -Ils roulent à gauche, à droite,
30:19 ils prennent les vélos de la ville.
30:21 -Ils m'ont cabriolé dans ma voiture.
30:23 J'étais garagée, ils m'ont ouvert, ils ont tout volé.
30:26 Quand on a eu le malheur d'aller les arrêter
30:29 pour leur dire que c'était mes affaires,
30:31 ils ont sorti des couteaux.
30:33 -La nuit, on entend du bruit.
30:35 En plus, il y a des maisons qui sont vides.
30:37 Les trois quarts du temps, c'est squatté.
30:39 -Francis et Carole habitent ici depuis deux ans.
30:42 -Chaque semaine, je ramasse mes déchets.
30:45 -Ils doivent composer avec une vue depuis leur fenêtre
30:48 sur des toilettes et des détritus devant leur domicile.
30:51 -Ils sont pas propres. C'est ce que je leur reproche.
30:53 Les associations, je veux bien qu'ils leur donnent à manger,
30:57 mais qu'ils leur font respecter la propreté de la France.
31:00 -Les Calaisiens que nous avons rencontrés
31:03 ont été blessés par l'Etat,
31:04 même sentiment du côté de la municipalité,
31:07 alors que le projet de loi immigration
31:09 est au coeur du débat politique.
31:11 -On n'a jamais été capables
31:13 de réunir les maires que nous sommes
31:16 pour nous interroger.
31:17 J'ai demandé à être reçu
31:20 par l'Assemblée nationale.
31:23 Je n'ai pas de nouvelles.
31:25 J'ai demandé à être reçu par le Sénat.
31:27 Je n'ai pas de nouvelles.
31:29 -Pour être entendue, la maire de Calais a envoyé
31:32 un lettre au parlementaire de la commission mixte paritaire
31:35 qui doit trouver un compromis sur le projet de loi immigration.
31:38 -Quand je vois la maire de Calais,
31:40 je pense aussi à la maire de Romand-sur-Isère.
31:43 C'est-à-dire que c'est des femmes de terrain,
31:45 des maires qui disent tout ce que tout le monde pense,
31:48 et elles ne sont jamais reçues,
31:50 que ce soit par les ministres ou par les parlementaires.
31:53 -Pourquoi ? Parce que ça ne fait pas partie
31:55 du logiciel idéologique d'Emmanuel Macron.
31:58 Emmanuel Macron met en avant le facteur économique
32:02 quand il parle d'immigration.
32:04 Il ne met jamais en avant le facteur culturel,
32:06 et je suis convaincu qu'il ne voit pas ce qui se passe,
32:09 qu'il ne comprend pas ce qui se passe.
32:11 Quand vous lisez Samuel Huttington,
32:13 qui parle du choc des civilisations,
32:16 il le dit, une immigration trop importante
32:19 aboutira irrémédiablement
32:23 sur un conflit de civilisation
32:25 entre des gens qui veulent préserver leur sécurité,
32:28 leur identité, et les autres,
32:30 qui n'auront aucun respect pour rien.
32:32 C'est ce qui joue aujourd'hui.
32:34 Ce qui me fait mal, c'est qu'on traite ces gens-là
32:37 de fascistes, d'extrêmes-droites,
32:39 mais ces gens-là souffrent.
32:41 J'entends un discours humaniste.
32:43 On n'est pas contre s'occuper de ces personnes-là,
32:46 de leur donner à manger, mais qu'ils nous respectent,
32:49 qu'ils respectent la France.
32:50 On vient calvaire avec cette immigration.
32:53 On a le ministre Darmanin qui arrive du haut de ce mont Aventin,
32:56 qui nous raconte qu'il va tout réinventer
32:59 pour régler le problème des Français,
33:01 mais quand on voit le contenu de la loi d'immigration,
33:04 on sent qu'il se fiche un peu de nous.
33:06 C'est le drame français,
33:07 cette décorrelation entre la volonté des peuples
33:10 et cette élite très migrationniste.
33:12 -Ce qu'il faudrait dans un monde idéal,
33:15 mais on ne pourrait pas,
33:16 c'est que tous ces gens de générosité,
33:19 de gauche, d'accueil, dès l'instant qu'ils prononcent "accueil",
33:22 soient considérés comme famille d'accueil
33:25 pour tous les migrants qui arrivent en France.
33:27 On verrait ce qui se passerait.
33:29 Mais j'aimerais, et on serait heureux,
33:32 de voir les gens le nez dans la réalité.
33:34 Ils ne côtoient pas cette réalité.
33:36 Ils ne vivent pas avec les problèmes qu'ils veulent nous imposer.
33:40 -La chose la plus importante à faire,
33:42 c'est de demander aux Français quelle immigration ils veulent.
33:46 -Qu'est-ce une situation très spécifique ?
33:48 Ce ne sont pas les gens qui veulent rester en France.
33:51 C'est plutôt une immigration économique,
33:54 parce que c'est dans la mesure
33:56 où le Royaume-Uni continue à être très accueillant,
33:59 parce qu'ils ne veulent pas que les migrants illégaux
34:02 traversent la Manche sur des bateaux gonflables.
34:04 En revanche, une fois qu'ils y sont parvenus,
34:07 ce qui est très hypocrite, c'est si vous noyez en mer
34:10 ou si vous êtes trafiqué sur le trajet depuis votre pays de départ,
34:14 c'est tant pis pour vous, mais si vous arrivez à Londres,
34:17 vous trouverez un emploi.
34:19 Le Royaume-Uni fait que c'est plus facile.
34:21 C'est ce moteur aspirant-là qui continue à fonctionner.
34:24 -29 000 migrants sont parvenus à traverser la Manche
34:27 sur des embarcations.
34:29 Depuis le début de l'année, 10 personnes sont mortes en mer
34:32 entre la Manche et la mer du Nord.
34:34 Depuis le début de l'année,
34:36 donc ça a des conséquences bien sûr dramatiques.
34:39 Autre enquête dans l'actualité, là aussi, c'est important,
34:42 parce qu'elle vient présenter factuellement
34:45 ce que vivent les femmes en France au quotidien.
34:48 Vous avez 25 % des femmes, aujourd'hui, en France,
34:51 qui renoncent à sortir seules parce qu'elles ont peur.
34:54 Voilà. Donc voyez le sujet, là aussi,
34:56 de la rédaction de CNews, et on en parle juste après.
34:59 ...
35:01 -C'est l'un des chiffres les plus marquants
35:04 de ce rapport sur le vécu et le ressenti
35:06 en matière de sécurité en France.
35:08 Une femme sur 4 renonce à sortir seule de chez elle.
35:11 En cause, les craintes d'être harcelée ou agressée sexuellement,
35:15 certaines ont même décidé de se munir d'objets de défense.
35:18 -Pour d'autres, l'insécurité est une réalité déjà vécue.
35:32 -J'ai subi un vol à l'arraché avec agression violente.
35:35 On m'a projetée contre une clôture.
35:39 On m'a tirée le manteau pendant une...
35:42 on va dire une trentaine de mètres.
35:44 J'ai fini à l'hôpital avec le col du fémur brisé.
35:47 -Autre renseignement de cette étude du ministère de l'Intérieur,
35:50 18 % des Français déclarent se sentir en insécurité
35:53 dans leur quartier ou leur village.
35:55 Le chiffre monte à 25 % pour les habitants
35:58 de l'agglomération parisienne.
36:00 Enfin, plus d'un Français sur deux, 56 % au total,
36:02 sont globalement satisfaits de l'action nationale
36:05 des forces de l'ordre.
36:07 -Il y a une expression qui me perturbe,
36:09 c'est "ressenti et vécu".
36:11 Voilà le nom de l'enquête.
36:12 Est-ce qu'on peut arrêter avec l'idée de sentiment, de ressenti ?
36:16 Quand vous avez une femme sur quatre
36:18 qui ne sort pas de chez elle,
36:20 parce qu'elle a peur le soir.
36:21 -C'est terrifiant.
36:23 Ce qu'il faut dire, c'est que...
36:25 Je peux absolument répondre à une petite musique qu'on entend,
36:28 qui est une musique d'accoutumance.
36:31 Non, ça n'a pas toujours existé.
36:33 Non, une femme sur quatre, il y a 40, il y a 50, il y a 60 ans,
36:36 il y a même pas 30 ans, n'avait pas peur de rentrer seule le soir.
36:40 Par ailleurs, où ces femmes ont-elles peur le plus
36:43 de rentrer seule chez elles le soir ?
36:45 C'est dans la campagne, pas dans le 16e arrondissement de Paris.
36:48 C'est dans un milieu urbain et essentiellement en banlieue.
36:52 Maintenant, ça commence à dépasser un peu tout.
36:54 C'est dans toute l'agglomération parisienne.
36:57 -Combien de témoignages vous pouvez avoir de femmes
37:00 qui décident de ne plus prendre le métro, par exemple,
37:03 qui décident de ne plus prendre les transports...
37:06 -Le métro, mais dans certains quartiers.
37:08 Ce que veut pas voir une partie du spectre politique,
37:11 c'est que dans certains quartiers,
37:14 on ne peut pas rentrer tard le soir.
37:16 Un reportage très bon du service public
37:18 montrait le quotidien d'une femme qui habite dans le nord de Paris
37:22 et toutes les stratégies d'évitement qu'elle mettait en place
37:26 jusqu'à ses clés qu'elle gardait en main
37:28 les 2, 3, 4 minutes avant qu'elle arrive
37:31 pour faire croire à son agresseur que "j'habite juste à côté,
37:34 "j'habite juste ici", pour éviter de se faire agresser.
37:38 Le quotidien des femmes devient un enfer
37:40 parce que notre société a changé,
37:42 notamment sous l'effet d'immigration.
37:45 -Vous avez raison de saluer les reportages
37:47 de qualité du service public, où là, il y a un intérêt,
37:50 plutôt que quand c'est pour certains animateurs
37:53 et pour qu'une montagne idéologique accouche d'une souris.
37:56 Jean-Sébastien Ferjou, un mot ?
37:58 -Juste un mot. Par ailleurs, ça se doue,
38:01 pas à Paris, mais dans un certain nombre de villes de Provence,
38:04 de l'extinction de l'éclairage public, qui peut être assez tôt.
38:08 On a quand même le droit de sortir de chez soi.
38:11 On est censé être entrés à 20h, et il y a des gens,
38:14 et ce ne sont pas que des femmes, des personnes âgées,
38:17 qui renoncent à sortir parce qu'ils n'osent plus,
38:20 rien que les quelques mètres entre leur voiture et leur maison.
38:23 -En parallèle, il y a l'explosion des ventes,
38:26 depuis un mois, un mois et demi, mais là, récemment,
38:29 des bombes lacrymo pour les femmes et les jeunes filles
38:32 qui les utilisent, même si c'est pas complètement légal,
38:35 mais c'est toléré.
38:37 -Les attentes à la laïcité à l'école.
38:39 -C'est très intéressant,
38:41 parce que beaucoup se félicitent en se disant
38:44 qu'au mois de novembre, il y a eu moins d'attentes à la laïcité
38:47 qu'en septembre et octobre.
38:49 C'est le verre à moitié plein.
38:51 On peut voir le verre à moitié vide,
38:53 c'est-à-dire qu'en trois mois,
38:55 vous avez plus de 3 000 signalements
38:57 d'atteinte à la laïcité sur notre sol.
39:00 Ce qui veut dire qu'en trois mois,
39:02 il y en a eu plus que sur les deux dernières années cumulées.
39:05 Voilà la situation.
39:07 En septembre, c'est la rentrée avec la BAYA
39:09 et en octobre, vous avez l'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard
39:13 et vous avez également le début de l'offensive militaire
39:17 contre le Hamas à partir du 7 octobre.
39:19 M. De Santos nous décrit tout cela.
39:21 -Après une rentrée scolaire marquée par plusieurs incidents
39:27 portant sur les atteintes à la laïcité à l'école,
39:29 le mois de novembre a vu les signalements baisser.
39:32 Pour G. Attal, en déplacement ce matin
39:35 à la ville de Saint-Denis, ce résultat s'expliquerait
39:38 par ces dernières mesures gouvernementales.
39:40 -La décision que j'ai prise sur le port de la BAYA et du camis
39:44 porte ses fruits, elle est appliquée.
39:46 C'est la fin du port de la BAYA et des tenues religieuses à l'école.
39:50 On voit que ça entraîne une baisse des chiffres d'atteinte
39:53 à la laïcité.
39:54 -Des chiffres bien plus élevés en septembre et en octobre.
39:57 1034 faits d'atteinte au principe de laïcité
40:00 ont été recensés en septembre, soit une hausse de 40 %
40:03 en 2023. Quant au mois d'octobre,
40:05 on compte 1812 signalements.
40:07 En novembre, seulement 460 sont retenus,
40:10 soit un repli de 75 % par rapport à octobre.
40:13 Durant cette période, 11 % des signalements
40:16 relevaient du port de signes et tenues religieux,
40:18 21 % relevaient de provocations verbales
40:21 ou encore 20 % du refus des valeurs républicaines.
40:24 -Je me tourne vers le professeur que vous êtes, Kevin Besouet.
40:27 L'idée n'est pas de dire que le ministre de l'Education nationale
40:31 ne fait rien, ce serait faux, malhonnête,
40:33 surtout quand on a vu ce qui s'est passé pour son prédécesseur,
40:37 mais c'est de voir également que le mal est profond,
40:39 avec des atteintes qui sont nombreuses,
40:42 trop nombreuses, aujourd'hui.
40:44 -Bien sûr, les atteintes à la laïcité explosent.
40:47 Là, on met en avant des chiffres, mais là, c'est un recensement.
40:51 Tous les jours, dans plein d'établissements scolaires,
40:54 il y a des atteintes à la laïcité,
40:56 sauf que c'est complètement banalisé.
40:58 Certains enseignants ne relèvent même plus,
41:01 certains chefs d'établissement ne relèvent même plus,
41:04 ou alors ils traitent la chose en interne
41:06 et ne font pas remonter de peur d'être jugés.
41:09 Après, ce qui est vrai, c'est que Gabriel Attal
41:12 a mis en avant une impulsion.
41:13 En réenfirmant le caractère républicain et laïc de l'école,
41:17 il dit à chaque personnel de l'Education nationale
41:20 que c'est une lutte de chaque instant,
41:22 donc dénoncez les choses, faites remonter les choses,
41:25 vous ne serez plus jugés, vous serez épaulés.
41:28 Mais de manière plus générale, on l'a vu avec le fameux sondage
41:32 qui a été beaucoup discuté sur les plateaux de télévision.
41:35 -Vous avez trouvé qu'il a été beaucoup discuté ?
41:38 -Sur ces news. -Vous trouvez que le sondage IFOP,
41:41 qui présente la situation des Français de confession musulmane
41:46 sur le rapport à la laïcité, vous l'avez trouvé...
41:49 -Comme la seule chaîne de télé que je regarde, c'est ces news.
41:52 -Quel besoin vous manquez ?
41:54 -Non, j'ai pas la télévision chez moi.
41:56 -Vous avez pas eu de présence sur d'autres médias ?
41:59 -Euh, oui, ce mari.
42:00 -Non, mais c'est vrai qu'il n'a pas été...
42:03 -Ca a été abandé.
42:04 -Il n'a pas été beaucoup relayé.
42:06 -Ca devait être sur le bureau de tous les ministres.
42:09 -Il n'a pas été relayé.
42:11 Ce qui me frappe, c'est le refus des valeurs républicaines.
42:14 Il y a les signes d'attente,
42:16 mais le refus des valeurs républicaines
42:18 qui apparaissait dans ce sondage est terrible et est en train de monter.
42:22 Et là, l'Education nationale est un peu démunie.
42:25 -C'est un enfer.
42:26 -Je rappelle que pour 78 % des Français de confession musulmane,
42:30 la laïcité telle qu'elle est appliquée en France
42:34 est discriminatoire.
42:36 L'actualité, également, et c'est une actualité qui est dramatique,
42:40 qui est très importante, qui a été...
42:42 Je vais vous poser la question, est-ce qu'elle a été sous-traitée ?
42:46 Finalement, il y a une forme d'indifférence
42:48 quand on voit ce visage, ce sourire.
42:50 Elia, 28 ans, français, pris en otage.
42:54 Son corps a été retrouvé après une opération militaire de Tsaïl.
42:58 Ses obsèques se tenaient aujourd'hui.
43:00 Elia était l'un des 4 derniers otages
43:03 ou portés disparus français depuis le 7 octobre.
43:06 Voyez le sujet.
43:07 -Ses proches n'avaient aucune nouvelle de lui
43:10 depuis son enlèvement le 7 octobre dernier.
43:13 Elia Toledano, 28 ans, otage franco-israélien,
43:16 a été retrouvé mort.
43:18 A l'issue du Conseil européen,
43:19 Emmanuel Macron a partagé son immense tristesse.
43:22 -Permettez-moi ici de dire nos condoléances
43:26 à Elia Toledano et sa famille,
43:28 la famille d'Elia Toledano,
43:30 puisque l'un de nos otages,
43:33 qui, vous le savez,
43:36 restait une source d'espoir,
43:38 a été retrouvé ce matin malheureusement décédé.
43:42 -Passionné de musique,
43:43 le jeune homme travaillait dans l'événementiel.
43:46 Il avait été enlevé lors de la rave party
43:48 où il s'était rendu avec sa meilleure amie,
43:51 l'armée israélienne, libérée le 30 novembre dernier.
43:54 Dans la matinée, l'armée israélienne
43:56 avait communiqué sur sa disparition.
43:58 -Le corps d'Elia Toledano a été récupéré
44:00 par nos forces spéciales lors d'une opération à Gaza
44:03 et ramené en Israël.
44:05 Sahal présente à la famille ses condoléances les plus sincères.
44:08 -Trois autres otages franco-israéliens
44:10 sont toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
44:14 Emmanuel Macron a rappelé la détermination de la France
44:17 pour les libérer.
44:18 -Jean-Sébastien Ferjou, comment vous expliquez
44:21 cette indifférence ?
44:22 C'est-à-dire que, fut un temps,
44:24 cette actualité dramatique aurait créé un émoi national,
44:30 provoqué un émoi national,
44:32 ou alors des éditions spéciales un peu partout.
44:35 -Je crois que c'est pire que de l'indifférence.
44:38 C'est de la gêne.
44:39 Je crois vraiment que c'est de la gêne
44:41 et qu'il y a un certain nombre de gens dans le pays
44:44 qui n'ont pas voulu trop parler du sort de ces otages-là
44:47 parce qu'ils sont franco-israéliens.
44:50 Ils sont franco-allemands ou franco-germano-philippins.
44:53 Bref, il n'y aurait pas eu cette gêne
44:55 parce qu'ils étaient franco-israéliens et juifs,
44:58 avec le même raisonnement que ceux qui disaient
45:01 "ne parlons pas trop de certains sujets",
45:03 voire "n'allons pas marcher contre l'antisémitisme
45:06 "pour ne pas donner l'impression de choisir un camp".
45:09 Malheureusement, c'est exactement le même raisonnement
45:12 qui est à l'oeuvre, alors qu'on peut s'émouvoir
45:15 du sort des otages, qu'ils soient français ou non,
45:18 ou les otages détenus par le Hamas,
45:20 peu importe leur nationalité, ils vivent une tragédie,
45:23 comme on peut s'émouvoir de la tragédie
45:25 vécue par les civils palestiniens à l'heure actuelle à Gaza.
45:28 -Je rappelle, Jean-Sébastien, que vous êtes l'un des journalistes
45:33 qui a pu voir les 45 minutes d'images
45:37 qui ont été montées par l'armée de Tsaïl
45:39 sur l'attaque du 7 octobre.
45:41 Je voulais vous faire réagir au tweet d'Olivier Faure hier.
45:45 "Personne ne doit se taire, il ne s'agit pas d'une riposte.
45:49 "Le 7 octobre est devenu un prétexte
45:51 "non seulement pour rendre Gaza invivable,
45:54 "mais pour coloniser la Cisjordanie.
45:56 "L'extrême droite israélienne devra rendre des comptes
45:59 "devant le monde entier."
46:01 Et puis ensuite, il s'est exprimé...
46:03 Je précise quand même que c'était avant,
46:05 et ce n'était pas en réaction à l'annonce de la mort de l'otage.
46:09 -Moi, je crois que c'est l'inverse.
46:11 L'intervention israélienne sur Gaza est devenue un prétexte
46:15 pour ce qui est le fond de sa pensée,
46:17 une hostilité vis-à-vis des Juifs.
46:19 -Il réagissait à MSF France,
46:22 qui avait tweeté le 14 décembre.
46:24 -Il tweet tous les jours. Olivier Faure n'a fait aucun tweet
46:27 sur le Soudan, sur aucun massacre ailleurs dans le monde
46:30 depuis le 7 octobre.
46:32 Il a fait un nombre de tweets sur la question israélienne
46:35 qui est proprement vertigineux.
46:37 -"Djinnines, Cisjordanie, les forces israéliennes
46:39 "viennent de tuer un adolescent non-armé
46:42 "dans l'enceinte de l'hôpital Kalei-le-Suleiman.
46:45 "Les médecins du ministère de la Santé
46:47 "ont été vains pour lui sauver la vie."
46:49 Je n'ai pas vu un tweet avant 19h, peut-être qu'ils l'ont fait après,
46:53 de MSF pour avoir un mot sur l'otage français.
46:56 -C'est terrible de retourner l'actualité
46:59 et une question essentielle, la riposte israélienne
47:02 à ce qui s'était passé, comme le fait Olivier Faure.
47:05 C'est aller dans le sens de ce que veulent certains aujourd'hui,
47:08 où il y a beaucoup d'interrogations pour condamner, quand même,
47:12 rapidement, les propos... -C'est vrai.
47:14 -Les propos d'Olivier Faure sont très graves.
47:18 Je ne pense pas qu'ils soient antisémites,
47:20 mais je prends ici une rhétorique de gens antisémites.
47:24 J'entends souvent "les Juifs utilisent la Shoah
47:26 "pour se victimiser". Là, ce que nous dit Faure,
47:29 c'est que les Juifs utilisent le 7 octobre.
47:31 C'est une honte, c'est dégueulasse.
47:33 Un moment où il y a encore des otages
47:36 qui sont entre les mains du Hamas.
47:38 Comment on peut dire des choses pareilles ?
47:40 C'est un brutalisme. M. Faure vise un électorat précis.
47:43 -L'armée israélienne annonce ce vendredi
47:46 que des soldats opérants dans la bande de Gaza ont été tués.
47:49 Trois otages israéliens identifiés par erreur
47:52 comme une menace lors de combats au nord d'Israël.
47:56 C'est une dernière information que je voulais vous donner.
47:59 Là aussi, une actualité dramatique.
48:01 Nos pensées s'adressent évidemment...
48:04 Elles sont adressées aux familles des otages,
48:06 qu'ils soient franco-israéliens ou israéliens.
48:09 -Merci à tous les équipes qui ont préparé cette émission.
48:12 Benjamin Naud, Florian Doré.
48:14 Je vais remercier les équipes en régie.
48:17 Ludovic Liebhard à la vision, Jean-Luc Lombard à la réalisation.
48:21 Rodrigue Leprado au son, Benjamin Naud, Robin Piette
48:24 et Florian Doré.
48:25 Dans un instant, c'est ça, ce dispute.
48:27 A la semaine prochaine, car demain, c'est Elodie Huchard
48:30 qui reprendra la main pour l'heure des pros.
48:33 merci à bientôt !