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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00 -Il est 20h. Merci d'être avec nous pour l'heure des pros de Geoffroy.
00:03 Le jeune Gabriel Cluzel, Franck Tapiro et Véronique Jacquet sont avec nous ce soir.
00:08 D'abord, le point sur l'information. C'est avec vous, Augustin Donnedieu.
00:12 Rebonsoir, Augustin.
00:13 -Rebonsoir, Eliott. Bonsoir à tous.
00:14 Emmanuel Macron contre l'objectif de guerre israélien.
00:17 Depuis la COP 28 à Dubaï, le président a mis en garde l'État hébreu.
00:21 La destruction totale du Hamas entraînerait la guerre durant 10 ans, a-t-il déclaré.
00:26 Il a également martelé qu'il fallait redoubler d'efforts
00:28 pour parvenir à un cessez-le-feu durable,
00:30 alors que les frappes israéliennes sur la bande de Gaza ont repris
00:33 après une semaine de trêve.
00:35 La Turquie rejette les appels de Washington à rompre ses liens avec le Hamas.
00:40 Les États-Unis se sont dit inquiets des liens entre le mouvement terroriste et Ankara.
00:45 La Turquie aurait selon eux aidé le Hamas à accéder à des financements par le passé.
00:51 Recep Tayyip Erdogan a précisé que son pays ne considérait pas
00:55 le mouvement islamiste de terroriste.
00:58 Et enfin, l'armée israélienne a confirmé hier la mort de 5 otages
01:02 détenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
01:05 Les familles des victimes en ont été informées avant que l'information ne soit rendue publique.
01:09 Alors que plusieurs dizaines d'otages de différentes nationalités
01:11 ont été libérés durant la trêve, plus d'une centaine serait toujours aux mains des terroristes.
01:16 Merci Augustin, donne adieu, énormément de choses à traiter ce soir.
01:19 On va parler de cet ensauvagement de la société, des attaques au couteau.
01:25 Les derniers chiffres, c'est d'ailleurs très difficile parce qu'il y a peu de recensements
01:29 des attaques à l'arme blanche.
01:31 Du moins, il n'y en a plus beaucoup. On parlera de Roman Surizer bien sûr,
01:35 d'Emmanuel Macron, ce qu'il a pu dire depuis la COP 28 sur le conflit israélien.
01:41 Et puis, cette ambassadrice des Jeux Olympiques 2024,
01:45 une ancienne basketeuse française, Émilie Gomis, qui est sous le feu des critiques
01:49 après avoir posté sur les réseaux sociaux une publication jugée antisémite.
01:54 On viendra là-dessus bien sûr dans cette émission.
01:57 Mais avant cela, et on était en direct avec elle ce matin,
02:00 c'est un cri de colère bouleversant d'une maman dont le fils a été sauvagement tué.
02:04 C'était en juillet 2018, pardonnez-moi.
02:08 Et elle s'appelle Patricia, elle était en direct dans l'heure des pros.
02:12 Ce que vit Patricia depuis cinq ans, c'est ce que vit la famille de Thomas
02:17 depuis maintenant trois semaines.
02:19 Le terrible constat, c'est qu'entre 2018 et 2023, rien n'a changé.
02:24 Voyez le sujet de Chloé Tarka et on va revenir longuement sur ses témoignages
02:28 qui, je le répète, étaient bouleversants ce matin.
02:31 On ne t'oublie pas.
02:34 Cinq ans séparent le meurtre de Thomas à Crépolle et celui d'Adrien, le 29 juillet 2018.
02:41 À Mélan, près de Grenoble, Adrien fêtait son 26e anniversaire dans une boîte de nuit.
02:46 Il a été tué à coups de couteau.
02:48 Pour la mère d'Adrien, la mort de Thomas est le drame de trop.
02:52 Je suis de tout cœur avec eux, qui veut faire l'enquête,
02:56 c'est beaucoup, beaucoup de courage pour la suite.
02:59 Parce que ça va être très, très compliqué.
03:02 Ce n'est pas fini en fait.
03:04 Thomas lui est parti.
03:07 Thomas ne rentre plus chez lui comme une brigade.
03:09 Tous ses enfants sont partis sous ses coups de couteau en fait.
03:14 Parce qu'en fait, cette violence, elle est munie d'armes.
03:17 Et ces individus meurtriers, ils savent s'en servir de ces couteaux.
03:23 Ils plantent en plein cœur.
03:25 Une mère endeuillée qui ne se sent pas soutenue par la justice française.
03:29 On est les oubliés.
03:31 Pour les meurtriers d'Adrien, ils ne font pas leurs 15 ans, je le sais pertinemment,
03:34 nous le savons pertinemment.
03:36 D'ici cinq ans, ils seront dehors.
03:39 Voilà.
03:40 Ils profitent de leurs parents.
03:44 Voilà.
03:45 Nous, on a pris notre fils, nous on pleure, nos enfants.
03:49 On embrasse du mal.
03:50 Thomas, Adrien.
03:52 Des drames bien trop similaires, laissant les familles à leur douleur.
03:58 Voilà le sujet majeur Véronique Jacquier.
04:00 C'est l'ensauvagement.
04:02 C'est ce drame qui a plongé cette famille maintenant et qui va prendre perpétuité.
04:06 C'est l'injustice.
04:07 C'est cette France également oubliée.
04:09 C'est ce qu'elle dit Patricia, ce qu'elle a dit ce matin.
04:13 Et c'est ça le sujet clé qu'on essaie peu ou prou de balayer depuis quelques jours.
04:19 On emploie le terme d'ensauvagement d'une façon un petit peu trop récurrente.
04:23 Il ne faut pas oublier que toute la France n'est pas ensauvagée.
04:26 Il y a des sauvages, comme on l'a vu à Crépole, qui s'attaquent à une France,
04:31 la France des gens bien, la France parfois des petites gens,
04:35 mais qui veulent continuer à bien vivre et qui vivent décemment de leur travail
04:39 et qui ont encore une morale et qui veulent garder la tête haute
04:41 et qui sont heureux d'être français sans rien revendiquer,
04:45 souvent en travaillant dur, cette France rurale justement.
04:49 Mais il y a l'ensauvagement.
04:50 Il y a quelque chose de plus pervers, me semble-t-il,
04:52 qu'on appréhende à travers les propos de la maman d'Adrien.
04:56 C'est cette guerre du quotidien.
04:58 Son fils va fêter son 26e anniversaire en boîte de nuit.
05:02 Il ne rentre pas.
05:04 Il se prend un coup de couteau en plein cœur.
05:06 C'est plus de l'ensauvagement.
05:07 C'est la guerre tous les quatre matins.
05:09 Et il y a des parents qui vivent ça maintenant au quotidien.
05:13 Alors, les auteurs de cet assassinat, disons les mots,
05:17 ont été traduits devant la justice.
05:19 Ils ont pris 15 ans de réclusion criminelle.
05:22 Mais on n'a pas jugé que c'était un meurtre.
05:24 Ils ont été condamnés non pas pour meurtre, mais pour coup mortel.
05:30 Évidemment, il n'y avait pas d'intention.
05:33 Mais on comprend bien qu'ils prennent perpétuité, ces parents.
05:38 Donc, oui.
05:40 Non, mais quand je t'entends, ça me fait frémir en tant que papa.
05:45 Quand j'entends ça, moi, c'est pas un meurtre, mais coup mortel.
05:48 Vous imaginez les parents ?
05:49 Non, mais c'est pour ça que je vous en parle.
05:50 C'est parce que avant de venir dans l'émission, j'ai vérifié.
05:53 C'est insupportable quand on est parents.
05:55 De toute façon, c'est insupportable.
05:56 On juge que ce n'est pas un meurtre parce qu'ils ne sont pas venus pour le fracasser directement.
06:00 Mais de toute façon, ils se prennent 15 ans de coup mortel.
06:03 Mais ils avaient un couteau.
06:04 C'est comme pour Thomas.
06:06 Alors bien sûr, on a dit qu'ils avaient été offensés, vous savez, à Crépole.
06:10 Ils se sont offensés, donc ils ripostent.
06:12 Mais ils viennent avec un couteau.
06:13 Quand on vient avec un couteau dans une fête, dans un bal ou n'importe quoi,
06:18 c'est qu'on a une intention.
06:19 Un couteau de 25 cm.
06:21 Enfin, à un moment, je veux bien raconter un peu tout et imaginer tout.
06:25 Mais ils ne sont pas allés chercher un couteau et ils ne sont pas revenus.
06:28 Ils l'avaient avec eux.
06:29 Encore une fois, tant qu'on excusera l'inexcusable, on acceptera l'inacceptable.
06:35 Si on n'appelle pas un meurtre un meurtre, alors ce moment-là, c'est quoi ?
06:37 C'est une rixe ?
06:38 C'est une bagarre qui a mal tombé ?
06:40 Cela dit, Franck, au regard de la justice, on peut juger qu'il y a un ongle mort.
06:46 Mais non, mais ça a de l'injustice.
06:48 Les agresseurs ont été condamnés à 15 ans de prison pour violences
06:53 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
06:56 Voilà, oui, tout à fait.
06:57 Vous imaginez pour la famille d'un enfant ?
06:59 C'est hyper intéressant.
07:00 Moi, en tant que parent, c'est ça qui me...
07:02 Je suis révolté, moi, d'entendre ça.
07:03 Ce qui est hyper intéressant, c'est qu'en réalité, c'est le fonctionnement normal de la justice.
07:06 Tout à fait.
07:07 Et ce débat-là, en réalité, c'est l'opposition entre la justice qui se rend de cette manière-là
07:12 et le bon sens populaire qui est incarné ce soir par Franck.
07:16 Mais on ressent tous la même chose.
07:18 Et en fait, c'est tous les gens...
07:19 Moi, je suis frappé par...
07:21 Je suis évidemment touché par les parents d'Adrien Perez,
07:24 comme par ceux de Thomas et par ceux de tous les autres.
07:25 Mais tous les gens qui ont vécu ça, et ils sont très nombreux...
07:28 J'ai une petite nuance avec Véronique.
07:30 Évidemment, toute la France n'est pas enceuvagée,
07:32 mais tous les endroits de France sont menacés par cet enceuvagement.
07:35 C'est vrai, c'est vrai.
07:36 Avant, c'était que des grandes villes.
07:37 Maintenant, c'est des grandes villes, des petites villes.
07:38 Et on a découvert, il y a 15 jours, les campagnes.
07:40 Les campagnes, bien sûr.
07:41 Donc, tous les gens qui...
07:43 Cet été, dans le JDD, on a fait une lettre ouverte à Emmanuel Macron de famille de victime.
07:48 Et en fait, ce qui était assez dingue en préparant ce dossier,
07:51 c'est qu'on a réalisé qu'ils avaient tous le même discours.
07:54 Ils pouvaient venir d'endroits différents, penser des choses différemment,
07:56 avoir une sociologie différente.
07:58 Ils ont vécu ça et ils ont ressenti la même chose,
07:59 c'est-à-dire la froideur et l'inhumanité de la justice,
08:03 dans laquelle vous n'existez pas quand vous êtes victime.
08:05 Ils le disent tous, les parents d'Adrien Perez le disent notamment.
08:08 Et cette déconnexion absolue par rapport à la violence de ce que vous vivez.
08:11 Et je terminerai, Véronique l'a dit,
08:13 il y a des gens qui prennent 10 ans de prison, 15 ans de prison, 20 ans de prison.
08:15 Et en face, il y a des gens qui prennent perpète et qui ne s'en remettront jamais.
08:18 On écoute une nouvelle fois Patricia,
08:20 qui revient sur le traumatisme et la douleur qui accompagnent toute sa famille.
08:24 C'est pas une risque.
08:27 Non.
08:28 Ils sont venus se faire agresser en fait, d'une extrême violence.
08:32 Adrien a perdu la vie en 60 secondes.
08:36 60 secondes d'une violence inouïe, inouïe, inimaginable.
08:42 Ils ont eu affaire à des morts.
08:46 Et un des assassins de mon fils, quand il a fini son acte,
08:50 a levé les bras au ciel en criant « Victoire ! »
08:54 et « Vous vous souviendrez de moi ! »
08:58 Alors ce n'est pas une risque.
09:00 Non.
09:01 Adrien, lui, il n'était pas pauvre quand il avait eu la chance,
09:04 mais on ne peut plus parler à la même chose qu'au moment de l'itibo.
09:09 Et quand il s'est retourné, il a eu la petite boîte à l'aide.
09:12 Il est allé dans le feu pour le défendre.
09:15 Mathieu, l'ami d'Adrien, lui, a échappé à la mort
09:19 parce qu'il a aussi été ablondé en criant.
09:21 Et lui, il a échappé à la mort.
09:24 Ce soir-là, il aurait pu avoir deux morts.
09:27 On entend évidemment votre…
09:30 Alors ce n'est pas des rixes.
09:32 Mais c'est important de…
09:33 Ce ne sont pas des rixes.
09:34 Ce sont des agressions, des agressions volontaires,
09:37 à l'homme blanc.
09:38 Et je me répète, ils savent vous donner les coups.
09:41 Ils savent vous donner les coups.
09:43 Ils les donnent en plein cœur.
09:45 Vous aviez eu une expression il y a trois semaines
09:48 au moment de la marche contre l'antisémitisme,
09:50 mais qui m'a marqué, Gabriel Cluzel.
09:52 Vous aviez dit, pendant cette marche,
09:55 c'était la France bien élevée qui marchait.
09:59 Et j'ai repensé à cette phrase au moment de Crépol,
10:03 au moment des marches blanches,
10:04 au moment de ce témoignage de Patricia.
10:07 Vous avez infiniment raison.
10:08 Il y a une France qui, de fait,
10:10 est cette France bien élevée, silencieuse,
10:13 qui ne dit rien, à laquelle on dénie le droit de parler.
10:16 D'ailleurs, on lui dit, on fait appel à sa bonne éducation, justement,
10:20 à ses sentiments charitables, on lui dit,
10:22 il faut dire, vous n'aurez pas ma haine, etc.
10:24 On lui répète cela à l'envie pour qu'elle ne s'exprime pas.
10:28 Et je suis frappée de voir que, si vous voulez,
10:31 tous ces braves gens deviennent des gens braves.
10:34 Vous voyez, ils commencent à parler les uns derrière les autres.
10:38 Je crois aussi qu'ils se soutiennent mutuellement.
10:40 Il faut voir la mère d'Adrien.
10:41 Eh bien, elle se dit, moi, ce qui est arrivé à Thomas,
10:43 ça m'a tellement touchée que peut-être qu'elle ne se sentait pas
10:47 la force, au moment où c'est arrivé à son fils, de parler publiquement.
10:50 Elle est toujours, on la sent évidemment extrêmement émue,
10:52 mais là, tout d'un coup, elle s'est dit, bon, moi, je vais dire quelque chose.
10:55 Mais si vous me permettez, justement, elle avait pris la parole dès 2018.
10:59 Elle avait adressé une lettre au président de la République.
11:02 Elle avait rencontré Gérard Collomb en juillet 2018.
11:07 Il s'avère que Gérard Collomb, il quitte ses fonctions de ministre de l'Intérieur
11:10 en octobre de la même année.
11:12 Donc, elle avait adressé une nouvelle lettre à Jean Castex.
11:15 D'ailleurs, je vous propose juste d'écouter ses propos,
11:18 puisqu'en 2018, elle interpelle Emmanuel Macron sur cette question-là.
11:22 Et c'est pour ça que je voulais qu'on commence cette émission par ce sujet,
11:25 qui est le sujet central.
11:26 C'est qu'entre 2018 et 2023, rien n'a changé.
11:29 Mais je pense que ce serait intéressant de parler d'autres cas
11:32 qui sont oubliés, si vous permettez.
11:34 On écoute Patricia et ensuite, évidemment, je vous redonne la parole.
11:38 La liberté, pour moi, elle disparaît lorsque l'État s'avère incapable
11:42 d'assurer la sécurité de chacun.
11:46 Légalité, elle disparaît lorsque l'État consent à ce qu'une moitié de meurtriers
11:51 fassent régner la terreur.
11:53 Fraternité, elle disparaît lorsque l'État laisse la volonté
11:57 de diriger les relations sociales.
12:01 Je suis en train de vous relire ce que j'avais écrit à M. Macron en août 2018
12:09 et qui concluait ma lettre.
12:12 Depuis, rien ne change. Qu'on continue. Pourquoi ? Pourquoi ?
12:20 Il faut saluer la dignité et le courage de cette femme,
12:22 cinq ans plus tard, de prendre la parole et de rappeler à quel point
12:27 ses familles sont oubliées et que la justice ne répond pas aujourd'hui.
12:32 La force est de constater qu'elle ne répond pas.
12:34 Il y a une autre mère qui a parlé également.
12:38 Alors, c'est un autre contexte parce que c'est un contexte terroriste.
12:42 C'est la mère de Morane et la tante de Laura.
12:45 Vous vous souvenez de Morane et Laura à la guerre de Saint-Jean-de-la-Marseille ?
12:48 Elle aussi a témoigné avec beaucoup de dignité.
12:50 Elle a expliqué que sa vie était finie.
12:54 Elle ne serait plus jamais pareille.
12:56 En tout cas, pour elle, elle prend perpétuité.
12:59 On parle toujours de cette perpétuité qui n'existe pas en France.
13:02 Elle prend perpétuité.
13:03 Mais il y a beaucoup de cas.
13:03 En préparant cette émission, j'ai trouvé cette affaire que j'avais oubliée.
13:11 C'est terrible d'ailleurs.
13:12 En juillet 2022, elle ressemble beaucoup à l'affaire de Thomas.
13:16 Il y a deux jeunes de Wallis, Wallisiens, qui s'appellent Atama Manolito et leur ami Ismael.
13:25 C'était deux cousins, les premiers, qui ont voulu défendre deux jeunes filles.
13:29 Et il y a un réfugié soudanais qui les a poignardées.
13:33 Et leur père disait à ce moment-là, le plus dur, c'est le soir, avant de se coucher.
13:39 On se dit qu'il y en a un qui manque.
13:42 Tous ces parents auxquels on ne donne pas la parole, pour eux, c'est un drame sans fond.
13:49 Ils sont dévastés.
13:50 Et cette idée de ne jamais les rassembler pour ne pas avoir de fil rouge commun,
13:56 parce que politiquement, on ne veut pas l'assumer, c'est absolument terrible.
14:00 Donc faire de chacun d'eux un fait divers isolé, c'est une violence supplémentaire.
14:03 Je me demande si on n'est pas au bout de la dignité, justement.
14:06 À force de dire que les gens sont dignes, qu'ils réagissent de façon digne,
14:09 est-ce qu'il ne faut pas passer à autre chose ?
14:11 Parce que moi, je n'entends que ça depuis des années, des gens qui réagissent de façon digne.
14:15 D'abord, quand on voit cette personne, je suis désolé, mais il y a quoi ?
14:17 Il y a une tristesse absolue.
14:19 On a bien dépassé toutes ces fameuses dignités, vous savez, on a une bougie,
14:23 on défile en silence, les marches blanches.
14:25 Je crois que tout ça, c'est fini.
14:27 Parce qu'à force de faire cela, si on aboutit toujours au même résultat,
14:31 qu'est notre action ?
14:32 Qu'est de dire, mais finalement, rien ne bouge.
14:34 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
14:34 Parce que 15 ans de prison, c'est quoi ? C'est dans 7 ans dehors.
14:37 Vous savez, rappelez-vous même, il y en a plein.
14:39 Djidji Selam, par exemple, qui a été assassinée par son meilleur ami et gorgée.
14:43 Sa maman, aujourd'hui, croise quasiment tous les jours son meurtrier.
14:47 Madame Halimi.
14:48 - Les remises automatiques de peine, c'est terminé.
14:50 - Oui, oui. - Disons-le.
14:51 - Copini Traoré, qui est celle, disons, fou, donc,
14:54 on se rappelle, l'abolition totale du jugement.
14:57 Les week-ends, renseignez-vous,
14:58 il devrait être complètement enfermé dans un lycée psychiatrique, il sort le week-end.
15:02 Donc, vous imaginez, on est dans un pays où les meurtriers sont dans les rues
15:07 et les parents des victimes peuvent les croiser tous les jours.
15:10 Quand on dit "prendre perpète", c'est pas qu'eux qui prennent perpète,
15:13 c'est la France qui prend perpète.
15:14 Parce qu'on n'a plus confiance en la justice.
15:16 C'est ça le vrai problème aujourd'hui.
15:17 - Vous parliez de la tribune, justement, de ces familles des victimes,
15:20 lors du premier numéro du journal du dimanche.
15:22 Honte aux journalistes, aux responsables politiques
15:25 qui ont préféré parler de la photo et de la une
15:28 plutôt que de voir cette lettre ouverte.
15:31 Et de parler de ça. Honte à eux.
15:33 - En fait, quand on l'écoute, Madame Pérez,
15:35 c'est épouvantable, on a envie de la prendre dans nos bras et de la consoler.
15:39 Sauf que la vérité, c'est que ça ne changerait rien si on le faisait.
15:42 Il y a deux responsabilités.
15:43 Il y a les politiques qui doivent s'emparer du sujet pour faire quelque chose.
15:46 Moi, je désespère d'attendre quelqu'un qui un jour dirait "on a un problème".
15:51 Le problème est nouveau.
15:52 La délinquance, notamment des jeunes, etc.
15:54 On a dépassé l'époque de la guerre des boutons.
15:57 Il faut changer quelque chose.
15:58 On a des responsables politiques, et notamment des gardes d'essau,
16:00 qui nous expliquent que la politique pénale est intelligente, adaptée.
16:04 Mais tous, tous ceux qui se subsètent depuis dix ans,
16:07 nous expliquent qu'il ne faut pas changer ça, surtout pas.
16:09 Et qu'il faut respecter, au contraire, un certain cadre, etc.
16:11 Ça, déjà, à la fin, ça finit par devenir une responsabilité dans la situation.
16:15 Et les médias, Eliott, vous avez raison de dire les médias,
16:17 parce que les médias détournent le regard.
16:19 Je suis d'accord avec Gabriel.
16:20 Le but du jeu est de montrer qu'on les montre à chaque fois isolément
16:23 et on ne montre pas la masse.
16:25 Et nous, on avait 21 familles de victimes.
16:27 Et on avait fait ça en trois jours.
16:28 Et on n'a pas fait un appel aux candidatures.
16:30 On a juste pris ceux qu'on connaissait.
16:32 Et en fait, il y a des centaines de familles dans cette situation-là.
16:35 Je vais donner la parole, plutôt que de faire des débats de politique politicienne
16:38 autour des manifestations des uns et des autres.
16:41 Et quand j'ai entendu Patricia ce matin, je me disais moi-même, je suis stupide.
16:46 Je suis stupide d'avoir fait 20 minutes avant sur des manifestations avec 200 personnes.
16:51 Et je me disais, mais cette femme-là, elle doit avoir la parole pendant une heure.
16:54 Cette femme-là, elle doit être sur le plateau.
16:56 Je l'ai appelée après l'émission.
16:58 C'est une femme d'un courage, d'une bonté.
17:01 Parce que, au téléphone, qu'est-ce que vous voulez dire à une femme qui a perdu son enfant ?
17:08 Qu'est-ce que vous pouvez lui dire ?
17:10 Voilà, c'est le courage qu'elle a.
17:12 C'est de saluer son courage-là.
17:14 Cette famille, la soeur de ce garçon qui est mort le soir de ses 26 ans.
17:20 Vous imaginez sa vie ?
17:21 Donc, on va regarder parce que c'est un fait de société.
17:24 Et qu'on arrête de parler des faits divers.
17:26 Donc, c'est un fait de société. Il y a des attaques qui se multiplient.
17:29 Malheureusement, c'est difficile de recenser aujourd'hui le nombre d'attaques au couteau en France.
17:33 Il n'y a plus ces recensements-là.
17:35 Ce n'est plus suffisamment précis.
17:37 On revoit parce que les derniers chiffres, je crois qu'ils remontent à 2018.
17:40 À 2019, oui, ça faisait la Lune du Figaro.
17:42 Oui, mais vous voyez 2019 ?
17:44 Oui, je sais bien, mais maintenant, c'est l'OMERTA.
17:46 On imagine que c'est pire.
17:48 On voit Tanguy Hamon qui nous en parle justement
17:50 parce qu'il revient sur ces tout derniers chiffres et qui datent d'il y a déjà 4 ans.
17:55 Alors que les faits divers impliquant l'usage d'un couteau s'enchaînent,
17:58 la statistique de 120 agressions commises par jour avec cette arme ressort.
18:02 Ce chiffre est tiré d'une étude de 2019 de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.
18:08 Elle porte sur les années allant de 2015 à 2017.
18:11 Il en ressort que sur cette période, 43 489 personnes par an se sont dites victimes
18:17 d'une agression à l'arme blanche sur la voie publique.
18:19 Il s'agit ici d'une enquête déclarative.
18:21 Rapporté au nombre de jours, ce chiffre équivaut donc à 119 victimes d'une agression à l'arme blanche par jour sur la période.
18:28 Attention, une agression à l'arme blanche ne signifie pas forcément qu'un coup de couteau a été donné.
18:33 Toujours selon cette étude, le couteau était en première position des armes utilisées pour une agression
18:38 devant les armes par destination et les armes à feu.
18:41 Depuis, il n'existe plus de chiffre permettant d'évaluer une évolution de ce fait.
18:46 L'observatoire a été dissous en 2020 et aucune statistique officielle distinguant
18:51 l'arme utilisée pour une agression n'est donnée par le ministère de l'Intérieur.
18:55 Et voilà.
18:56 Et aujourd'hui, on en est à cette situation.
18:58 J'ai dit une bêtise sur les remises de peine.
19:00 Ce n'est pas vraiment une bêtise.
19:01 Vous avez dit exactement ce que le gouvernement veut qu'on dise, c'est-à-dire qu'on a supprimé les remises de peine.
19:05 La réalité, quand vous rentrez dans le détail de la chose, c'est qu'on a supprimé les remises de peine automatiques.
19:10 Mais maintenant, le juge peut décider de lui-même de la remise de peine.
19:14 Et ça peut aussi être une remise de peine plus importante qu'avant.
19:17 Donc, en réalité, ça ne changera pas grand-chose.
19:19 Le fait de société, parce que ça ne sert à rien de mettre un point d'interrogation sur cette question-là,
19:24 et les attaques au couteau, puisqu'elle se multiplient,
19:26 et qu'on voit que malheureusement, ces drames se répètent et les scénarios se répètent aussi.
19:31 C'est-à-dire qu'on vit dans une société où vous avez une partie d'entre nous qui font...
19:37 Le couteau devient la prolongement de la main de certains.
19:40 D'accord ?
19:41 Donc, qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
19:43 Quand vous voyez par exemple l'un des suspects dans le meurtre de Thomas,
19:47 qui avait déjà été condamné pour port d'arme,
19:50 et qui écope d'une amende de 200 euros.
19:53 Et l'interdiction de porter une arme.
19:55 Pendant deux ans.
19:56 Mais qu'est-ce que... Vous croyez que ça fait peur à quelqu'un ?
19:59 Vous croyez qu'il ne revient pas avec un couteau de 20 cm après une fête de village ?
20:02 Mais on est où ?
20:03 Il y a un autre volet, c'est que dans bien des attaques au couteau,
20:06 ça se termine par le fait que l'agresseur est jugé psychiquement intraitable, injugéable, etc.
20:14 Et on le classe dans la catégorie des fous.
20:16 Voilà, on ne se pose jamais la question d'un éventuel djihadisme d'atmosphère pour certains,
20:22 d'une éventuelle barbarie accélérée pour les autres.
20:26 Donc il faut aussi que la justice change son logiciel.
20:29 Maintenant, quand on parlait de la mobilisation à venir,
20:31 parce qu'on ne peut plus se contenter de petites marches et de fleurs blanches et de bougies,
20:35 il y a bien des parents qui crient dans le désert depuis des années après le meurtre de leur enfant.
20:41 Ils ne sont pas pour autant entendus, on l'a dit, et quand ça a fait la une du JDD,
20:45 les politiques ont préféré regarder les photos que la détresse des parents.
20:49 Peut-être faudrait-il être un peu provocateur.
20:52 Et pourquoi pas se dire, pourquoi pas un monument aux morts pour ces victimes de la guerre du quotidien ?
20:59 Si un politique avec le courage de prendre ces horreurs à bras-le-corps,
21:06 cette forme de consolation pour des parents qui seront inconsolables,
21:09 je pense qu'on aurait fait un grand pas parce que ça voudrait dire que toute une nation
21:13 reconnaîtrait effectivement tous ces drames.
21:17 Vous avez quand même une mère, une édile, qui n'est pas tombée dans ce piège-là
21:23 en condamnant les manifestations sauvages dans sa ville, c'est la mère de Roman Surizet,
21:28 en disant évidemment ce qui s'est passé le week-end dernier c'est condamnable.
21:31 Mais moi le vrai sujet c'est la délinquance, c'est l'ensauvagement de la société.
21:35 Je prends au mot le ministre de l'Intérieur.
21:37 Il s'avère que cette mère qui devrait être écoutée,
21:40 qui devrait être reçue par tous les plus hauts responsables du gouvernement,
21:44 et bien cette mère aujourd'hui elle est menacée de mort.
21:47 Elle a été menacée sur les réseaux sociaux de décapitation,
21:50 qu'on jongle avec sa tête d'ici un mois.
21:54 Voilà ce qu'elle reçoit aujourd'hui pour avoir dit simplement tout haut
21:58 ce que tout le monde pense tout bas.
22:00 Vous voyez le sujet de Maxime, du moins Maxime Legay, notre journaliste,
22:03 était sur le terrain aujourd'hui à Roman Surizet,
22:05 parce qu'il y avait quand même dans le quartier de la Monnaie
22:08 une mobilisation contre les propos de la mère.
22:11 Voilà ce qui s'est passé.
22:13 Un rassemblement interdit mais qui a bien eu lieu.
22:17 C'est ici à Roman Surizet dans le quartier de la Monnaie
22:19 que les habitants se sont donnés rendez-vous à 13h.
22:22 Ils étaient une centaine à avoir bravé l'interdiction.
22:25 Des manifestants qui sont venus accrocher des banderoles
22:28 sur lesquelles on pouvait lire "Nous sommes aussi la France"
22:31 ou encore "Justice pour tous".
22:33 Des slogans et une mobilisation pour protester contre les propos
22:36 tenus par la mère de Roman Surizet après la mort du jeune Thomas.
22:39 Pour rappel, l'élu avait pointé du doigt la délinquance
22:42 des bandes de jeunes dans le quartier de la Monnaie.
22:45 Des propos jugés ici stigmatisants par certains habitants
22:48 qui ont donc décidé de se rassembler pour exprimer
22:51 leur mécontentement et pour soutenir la jeunesse du quartier.
22:54 Des habitants et des manifestants qui sont restés 2h sur place
22:57 avant d'évacuer dans le calme.
22:59 Ce qui est terrible d'ailleurs, pardonnez-moi Franck,
23:02 c'est que la mère ne dit pas que tout le quartier est acheté.
23:04 Loin de là, elle dit qu'il y a une centaine de délinquants
23:06 dans ce quartier où il y a plus de 1000 habitants
23:08 qui pourrissent la vie de tout le quartier de la Monnaie.
23:12 Voilà ce qu'elle dit.
23:14 C'est encore le déni généralisé.
23:16 Les gens de ce quartier-là, au lieu de justement éviter
23:19 la généralisation, éviter la stigmatisation,
23:21 devraient au contraire, au lieu de mettre des "c'est bien écrit"
23:24 alors "pancarte", "si vous cherchez la guerre, vous n'aurez que la paix",
23:27 "c'est bien, c'est bon sentiment", mais qu'est-ce que ça fait avancer ?
23:30 Qu'ils aident peut-être les pouvoirs publics, qu'ils aident peut-être
23:32 la police locale et nationale à mettre la main peut-être
23:35 sur ces 100 qui foutent...
23:38 - La terreur ! - La terreur dans ce quartier !
23:41 Et puis on évitera la stigmatisation.
23:43 C'est qu'en gros aujourd'hui, on a des réactions
23:45 complètement hallucinantes, complètement étonnantes.
23:48 - On ne peut pas avancer le débat là-dessus.
23:49 Elle n'a jamais été justement généralement...
23:51 - On revient dans un instant parce qu'on écoutera évidemment
23:54 des habitants de Romans-sur-Isère qui viennent soutenir justement la mer.
23:58 Donc on est dans une même ville, deux mondes parallèles,
24:01 ce qui est quand même assez particulier.
24:02 Et vous allez voir également la déclaration de la maman
24:06 d'un des suspects qui explique qu'en fait la mer est d'extrême droite.
24:09 La publicité, on revient.
24:11 - 20h30, l'information avec vous, Augustin Donadieu.
24:16 - Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu durable
24:19 devant un parterre de chefs d'Etat à Dubaï
24:21 durant la COP 28.
24:22 Le président de la République a appelé à une désescalade au Proche-Orient.
24:26 Il s'est également positionné contre l'objectif de guerre israélien.
24:29 Mettant en garde l'Etat hébreu, la destruction totale du Hamas
24:33 entraînerait la guerre durant 10 ans, a-t-il déclaré.
24:36 Faute d'accord sur une nouvelle prolongation de trêve,
24:39 Israël fait rentrer ses négociateurs
24:42 qui poursuivaient les discussions au Qatar.
24:44 Le bureau de Benyamin Netanyahou indique
24:47 que les négociations étaient dans une impasse.
24:49 Après une semaine de trêve humanitaire
24:52 ayant permis la libération de plusieurs dizaines d'otages,
24:54 les combats ont repris.
24:56 L'armée israélienne affirme avoir bombardé 400 positions du Hamas.
24:59 Selon le mouvement terroriste,
25:01 ces frappes auraient entraîné la mort de 240 personnes.
25:04 - Je le disais avant la publicité,
25:07 la ville de Roman-sur-Isère est menacée de mort,
25:10 plus précisément de décapitation.
25:12 Dans ce contexte, dans le quartier de la Monnaie,
25:14 sont issus les suspects, une mobilisation,
25:17 ainsi qu'une des mères d'un des suspects
25:20 qui sort du silence, une des mamans.
25:22 Voilà ce qu'elle dit, elle nous a traité de délinquants.
25:25 "Je suis désolé, je ne suis pas délinquante,
25:27 "je travaille, j'éduque mes enfants."
25:29 Depuis qu'elle est devenue mère, le quartier a basculé.
25:31 Il n'y a plus rien pour les jeunes.
25:33 En fait, on a une mère d'extrême droite
25:35 et on n'est pas au courant.
25:37 Déclaration surprenante dans le contexte que l'on connaît.
25:40 C'est toujours la même chose,
25:42 c'est-à-dire qu'on va stigmatiser une personne
25:44 qui ose dire la vérité.
25:47 Geoffroy.
25:48 - Alors, déjà, ma première réaction sur cette histoire,
25:51 c'est quand on est dans sa situation à elle,
25:54 à la maman de ce jeune prévenu,
25:57 on s'écrase, on se fait très discret,
26:00 on se tait et on n'est pas vindicatif comme ça.
26:02 Mais sur le fond, elle dit,
26:04 depuis qu'elle est élue mère, il n'y a rien pour ce quartier.
26:06 C'est assez intéressant. Demain, dans le journal du dimanche,
26:08 l'interview de la mère de Romain Surizer,
26:11 on lui pose la question.
26:12 Vous savez, elle avait dit il y a une semaine,
26:13 on a investi 150 millions d'euros dans ce quartier.
26:15 Elle répond, je ne vais pas vous défleurer toute l'interview,
26:18 mais elle répond que dans ses compétences à elle,
26:21 elle a investi 45% de son budget pour l'éducation
26:25 dans ce quartier qui représente 4 500 personnes
26:27 sur les 34 000 habitants de sa commune.
26:29 Première statistique.
26:31 Et ensuite, elle dit que sur les 150 millions d'euros,
26:33 évidemment, ça a été investi pour des infrastructures,
26:36 des choses, etc.
26:38 Elle raconte qu'elle donne les dates auxquelles
26:41 les choses qui ont été construites pour ce quartier
26:43 ont été brûlées par la population.
26:45 Brûlées.
26:46 En 2020, la dernière fois.
26:48 Puis après, elle parle aussi des émeutes.
26:49 Elle raconte que pendant les émeutes,
26:51 tout a brûlé, sauf les commerces communautaires.
26:53 Voilà juste pour arrêter la chouinerie de ce quartier
26:55 qui dit qu'elle est méchante et qu'elle ne s'occupe pas d'eux.
26:57 C'est exactement l'inverse qui se passe.
26:59 - Elle a été réélue d'une courte tête,
27:01 je crois, à un tout petit peu plus de 50%
27:04 en 2020, 53,52%
27:07 face à une liste conduite par Thomas Uriza,
27:11 46,48%.
27:14 On écoute les habitants qui ont répondu.
27:16 Vous allez voir également que vous avez des habitants,
27:18 pour vous dire le climat dans lequel ils vivent,
27:20 à visage caché.
27:21 C'est-à-dire que maintenant, pour protéger
27:23 ou pour défendre la mer, on s'est à visage caché.
27:26 C'est comme ça.
27:28 - On menace pas déjà un mer,
27:30 je veux dire, si ça devient pire, pire, pire,
27:32 les mers sont menacées,
27:34 enfin, je veux dire, si ils sont agressés,
27:36 ça, c'est pas normal.
27:38 Je pense que oui, il risque d'y avoir des débordements.
27:40 À mon avis, c'est souvent qu'il y a des débordements.
27:43 - Ce sont des imbéciles qui ont envoyé des lettres
27:46 qui se sont envoyées à la mairesse ou le maire,
27:49 pour répondre.
27:50 Non, ça n'a rien à voir avec ces incidents.
27:52 Elle n'y est pour rien dans l'attaque du jeune.
27:55 Je ne vois pas pourquoi on s'en prend à elle.
27:58 Il faudrait mieux s'en prendre à la justice
28:01 que ce qu'on donne pas sévèrement à ces jeunes délinquants,
28:05 la drogue et tout.
28:07 Ça va pas, ça.
28:09 - Oui, bien sûr, je suis choquée,
28:11 mais pourquoi la mer de Romand ?
28:13 Par rapport à quoi ?
28:14 Par rapport à tout ce qui s'est passé ?
28:16 Par rapport à Crépole ?
28:18 Bon, mais là, il y a un amalgame,
28:21 on s'en sortira pas.
28:23 - Vous pouvez lire l'inquiétude des habitants sur le visage ?
28:27 - Oui, à la fois c'est tellement facile.
28:29 Évidemment, c'est la mer.
28:31 Parce que la mer s'est exprimée,
28:33 la mer a dit une vérité,
28:34 pas seulement une vérité de cette ville,
28:36 mais une vérité que beaucoup de Français ressentent.
28:38 Et donc, bien entendu, au lieu de se responsabiliser,
28:40 on dit qu'elle a stigmatisé.
28:42 Au lieu de se responsabiliser,
28:43 elle dit qu'elle a pointé du doigt.
28:45 Au lieu de se responsabiliser,
28:46 on dit qu'elle a mis une cible.
28:48 En fait, finalement,
28:49 on est dans une déresponsabilisation collective
28:52 qui est l'origine de tout ce qui se passe.
28:54 Parce que si les parents étaient responsables
28:57 vis-à-vis de ces jeunes,
28:58 un peu moins de choses comme ça arriveraient.
29:00 Donc c'est facile de dire, mais rien n'est fait pour eux,
29:02 alors que, comme tu l'as très bien dit tout à l'heure,
29:04 il y a eu tellement de choses faites pour eux.
29:06 Mais, vous savez, c'est une question de l'éducation,
29:07 et je pense que là, il va falloir mettre ça sur la table un jour.
29:10 - Déjà, les menaces dont elle fait l'objet, cette mer,
29:12 sont une preuve que ce qu'elle avançait était vrai.
29:14 Voilà, c'est tout simplement.
29:16 Parce que sinon, si tout le monde était très gentil,
29:19 elle ne serait pas menacée.
29:21 Moi, je vois qu'il y a une mère,
29:23 des garçons impliqués, qui réagit, qui se défend,
29:26 qui la traite d'extrême droite.
29:27 Son premier mouvement devrait être de dire
29:29 que c'est abominable qu'elle ait été menacée de décapitation.
29:32 Voir des menaces, c'est une chose, mais c'est déjà horrible.
29:35 Mais en plus, ce type de menaces,
29:37 c'est pas neutre.
29:40 - Des histoires cauchemardesques.
29:42 - Oui, ça rappelle des moments horribles.
29:44 Donc c'est vrai qu'elle se retrouve dans une situation
29:47 dans laquelle se retrouvent de nombreux mères.
29:50 Et elle, elle a fait le choix du courage.
29:52 Il y en a d'autres qui font le choix du clientélisme,
29:54 de la politique de l'autruche.
29:56 Ils ont moins d'ennuis, c'est sûr.
29:57 Mais c'est pas sûr que leurs administrés s'en trouvent bien.
29:59 - Mais c'est là aussi, et on va aborder ce sujet,
30:02 c'est le prisme médiatique qui a été utilisé
30:04 pour traiter ce sujet-là.
30:06 Le drame de Thomas.
30:08 Vous avez des chroniqueurs qui ont épousé
30:11 les versions des suspects
30:14 en disant "les faits, rien que les faits".
30:16 En fait, c'est les faits, mais pas tous les faits.
30:18 Parce qu'aujourd'hui, on est incapable de dire
30:20 exactement ce qui s'est passé.
30:22 - On est incapable de dire qu'il y a un garçon de 16 ans
30:25 qui a été tué. - Voilà, exactement.
30:27 Si ce n'est qu'un adolescent de 16 ans est mort,
30:29 tué à coups de couteau par des gens
30:31 qui sont venus de l'extérieur avec des armes,
30:34 des lames de 20 cm.
30:35 Vous pouvez dire ça.
30:36 Vous pouvez également dire que les suspects disent
30:39 "c'est pas de notre faute, c'est la faute d'Eric Buhmann",
30:41 mais que vous avez les victimes qui nous expliquent
30:43 qu'ils ont été victimes parce que blanches.
30:45 Voilà, vous pouvez dire tout cela.
30:47 - Eh bien, je voulais juste vous soumettre
30:49 le tweet d'Ariane Chemin.
30:51 Mais ça, c'est la fabrique du mensonge en permanence.
30:53 Ariane Chemin qui est grand reportère au monde.
30:55 Patrick Cohen, ciblé lors du rassemblement
30:57 d'extrême droite au Panthéon, deux jours exactement
30:59 après avoir été harcelé 48 heures du rang
31:02 sur CNews, émission Bando.
31:04 C'est grave.
31:05 Pour rappel, il s'était personnellement battu
31:07 contre la prise en main d'Europe 1 par Bolloré en 2021.
31:11 Je voudrais juste qu'on réécoute, Patrick Cohen,
31:13 ce qu'il disait cette semaine sur
31:15 "Les faits, rien que les faits".
31:17 D'accord ? Donc c'est une partie de sa chronique
31:20 qui a été vue 8 millions de fois sur les réseaux sociaux.
31:23 D'accord ?
31:24 Donc qu'il soit contre Bolloré, etc.
31:27 Ça n'a rien à voir.
31:28 C'est simplement que ce qu'il dit en promettant
31:30 que c'est "les faits, rien que les faits",
31:31 c'est juste une vision hémiplégique.
31:33 Et qu'on était effectivement les seuls à le dire.
31:35 C'est quand même étonnant d'épouser,
31:37 quand on est journaliste, la thèse ou la version
31:39 que d'une partie et pas prendre les deux.
31:42 Patrick Cohen.
31:43 En fin de soirée, une dizaine de jeunes
31:45 se mêlent aux 400 participants.
31:47 Ils ne sont pas du village, ils sont venus
31:49 pour s'amuser, pour draguer des filles.
31:51 Pas d'incident jusqu'à la dernière chanson de la soirée.
31:54 "Chiquita" du rappeur Jules.
31:56 C'est là que, d'après les mises en cause,
31:58 l'un des participants au bal, un rugbyman,
32:01 aurait tiré les cheveux longs d'un des membres du groupe
32:04 en le traitant de "chiquita", c'est-à-dire de "fille sexy".
32:07 Altercation, bagarre, les offensés sortent des couteaux.
32:11 Un adolescent de 16 ans s'effondre,
32:13 poignardé à mort, il s'appelait Thomas,
32:15 il jouait au rugby, c'était l'une de ses premières sorties.
32:18 Les gendarmes n'ont mis que trois jours
32:20 pour arrêter les suspects.
32:21 Neuf personnes, dont trois mineurs,
32:23 le plus âgé à 22 ans, six ont été placés
32:25 en détention provisoire.
32:27 La plupart habitent la Menée,
32:29 un quartier populaire de Romand-sur-Isère,
32:31 à une quinzaine de kilomètres de là.
32:33 Voilà ce qu'on connaît des faits et de l'enquête
32:35 de gendarmerie d'après les communiqués du procureur
32:37 et puis aussi d'après l'enquête du journal "Le Monde"
32:40 par Soren Sello.
32:41 Moi ce que je vous propose, c'est qu'on nous donne
32:43 un peu d'argent du service public et que dans
32:45 les prochaines semaines, on fasse le reportage
32:47 "La fabrique du mensonge".
32:48 Reportage qui avait été fait après le drame de Lola
32:51 et qui expliquait que certains médias
32:53 avaient utilisé ce drame-là pour faire de la politique
32:56 où il nous était interdit de parler de l'identité,
33:00 du profil de la meurtrière et de se poser la question
33:03 si oui ou non, elle avait encore quelque chose
33:05 à faire sur notre sol, puisque je rappelle
33:07 qu'elle était sous le coup d'une QTF.
33:09 "La fabrique du mensonge inversée".
33:11 Et c'est ça depuis maintenant une semaine.
33:13 Geoffroy, en un mot, parce que je ne suis même pas sûr
33:15 que les gens connaissent Ariane Chemin avec tout le respect
33:17 pour sa carrière bien sûr.
33:19 En un mot, ce qui est, je trouve, disons qu'on n'a pas
33:22 le droit, on devrait laisser Patrick Cohen dérouler
33:24 son argumentaire qui est hautement contestable
33:27 sans rien dire et quand on le conteste,
33:29 ce qui est assez nouveau pour tous ces gens,
33:31 je veux bien leur concéder une forme de surprise
33:33 tout à coup qu'il y ait des médias qui ne pensent pas comme eux,
33:35 mais Ariane Chemin, ce qui est amusant dans le fait
33:37 qu'elle attaque CNews, c'est qu'elle a précisément
33:40 fait sa carrière, cette carrière dont vous parlez,
33:42 sur la dénonciation, le fait de se jeter sur des cibles faciles
33:45 et la police des dîners, des amitiés
33:47 et des choses qui relèvent de la soeur privée.
33:50 Elle ne fait que ça en permanence.
33:52 Eh bien, on serait intéressant d'avoir sa version du drame.
33:55 Mais on l'a pu la lire d'ailleurs, parce qu'il y a eu
33:57 effectivement dans le monde, non pas d'Ariane Chemin,
33:59 mais c'était très bien expliqué ce qui a pu se passer
34:03 le soir de Naël et encore une fois, de Thomas pardonnez-moi,
34:08 et encore une fois, l'enquête va permettre
34:12 de déterminer exactement ce qui s'est passé.
34:14 Non, mais moi ce que je voulais simplement dire,
34:16 c'est qu'Ariane Chemin fait preuve de, comment dire,
34:18 confraternité avec Patrick Cohen.
34:20 Je ne suis pas sûre qu'elle en ait fait preuve
34:23 avec Geoffroy Lejeune quand il a été attaqué.
34:27 Enfin, je crois que vous avez été sous protection policière.
34:30 Non, mais elle-même, elle a participé à tout ça.
34:32 Voilà, et moi j'ai demandé à Clément Velleray,
34:34 Naël également, vous savez, dans l'affaire du mur des cons,
34:36 qui a été largement lynchée, il n'a pas bénéficié
34:38 non plus de l'aménité de Ariane Chemin.
34:40 C'est dommage, elle se rattrapera peut-être,
34:42 mais c'est un petit peu méplégique.
34:44 Bon, parlons d'Emmanuel Macron à présent,
34:47 parce que là aussi c'est un enjeu majeur,
34:49 et on a du mal à comprendre où veut aller Emmanuel Macron
34:53 dans la lutte contre le Hamas.
34:54 Je rappelle que le 7 octobre, 40 concitoyens français sont morts,
34:58 que c'est la pire tragédie terroriste depuis les attentats de Nice
35:03 pour la France, que quatre Français sont toujours portés disparus ou otages.
35:08 Il y a un mois, Emmanuel Macron était à Tel Aviv,
35:11 et il expliquait qu'il fallait construire une coalition internationale
35:14 pour lutter contre le Hamas, groupe terroriste.
35:17 Écoutez ce qu'il dit aujourd'hui à Dubaï, lors de la COP 28.
35:20 La destruction totale du Hamas, qu'est-ce que c'est ?
35:25 Et est-ce que quelqu'un pense que c'est possible ?
35:28 Si c'est ça, la guerre durera dix ans.
35:31 Et je crois que personne ne sait définir sérieusement cet objectif.
35:36 Donc il faut que cet objectif soit précisé.
35:38 Et alors là j'ai besoin de comprendre.
35:41 Moi aussi.
35:42 En fait, ce qu'il dit, ce que j'ai compris,
35:45 et j'avoue que là c'est compliqué,
35:47 en fait Israël est responsable de tout.
35:49 Une fois de plus, pour obtenir un cessez-le-feu,
35:52 plutôt que de contraindre le Hamas à se rendre,
35:55 et surtout à rendre les otages,
35:57 il est plus facile de condamner Israël,
35:59 qui ne fait que répondre non seulement à une attaque,
36:01 mais pas seulement à celle du 7 octobre,
36:03 puisque je vous rappelle qu'il y a quand même deux jours,
36:06 c'est le Hamas qui a repris les hostilités en envoyant des missiles,
36:10 en revendiquant l'attentat au Dieu à Jérusalem,
36:13 qui a fait quatre morts,
36:15 et en ne donnant aucune liste justement des futurs libérables femmes et enfants.
36:19 Première chose.
36:20 Mais deuxième chose qui est absolument incompréhensible.
36:23 Comment on peut dire, alors que tout le monde le dit depuis des années,
36:26 que la guerre contre le terrorisme est absolue,
36:28 qu'on doit être tous unis contre le terrorisme,
36:30 que ça va durer des années,
36:32 et donc on contraint Israël à le faire en très peu de temps,
36:35 alors que ça fait 75 ans qu'Israël se bat contre le terrorisme.
36:38 Ça ne fait pas depuis le 7 octobre,
36:40 le terrorisme a commencé depuis 75 ans.
36:42 Je rappelle que le soir de mai 48,
36:44 où il y a l'indépendance d'Israël,
36:46 ils ont été attaqués par tous les pays arabes.
36:48 C'est une forme de terrorisme de tous les pays
36:50 qui a essayé de détruire, et ils ont dit,
36:52 détruire les juifs et les rejeter à la mer.
36:54 Et depuis 1948, Israël subit le terrorisme en permanence.
36:58 Nous, en Europe, et partout dans le monde,
37:00 on a oublié qu'on subissait le terrorisme de plein fouet depuis des années.
37:03 Et qu'il ne peut pas y avoir de timing, pourquoi ?
37:05 Parce qu'on ne peut pas négocier avec des terroristes.
37:07 Parce qu'il ne peut pas y avoir de solution politique avec le Hamas.
37:10 Parce que le Hamas ne veut pas d'État palestinien.
37:12 Il veut un nouvel État islamique.
37:14 Donc encore une fois, ce qui est incompréhensible,
37:16 c'est qu'on a l'impression qu'on ne vit pas la même chose.
37:18 On va écouter Emmanuel Macron le 12 octobre dernier,
37:21 à l'occusion du président de la République.
37:23 Un mois et demi, c'est pas ce que vous allez entendre
37:26 de ce qu'il a dit aujourd'hui lors de la COP 28,
37:29 en disant "mais éradiquer le Hamas, ça veut dire quoi ?
37:31 Ça prendra dix ans". Écoutez.
37:33 Nous savons dans notre chair que rien ne peut justifier le terrorisme.
37:40 Il ne peut jamais y avoir de oui-mais.
37:43 La France condamne de la manière la plus ferme
37:47 ces actes atroces.
37:49 Et disons-le clairement.
37:51 Le Hamas est un mouvement terroriste.
37:54 Le Hamas cherche avant tout la destruction
37:57 et la mort du peuple d'Israël.
37:59 Et agissant comme il le fait, il sait par ailleurs à quoi.
38:02 Il expose de manière criminelle et cynique la population de Gaza.
38:07 Ce n'est pas une guerre entre les Israéliens et les Palestiniens.
38:12 C'est une guerre menée par des terroristes
38:14 contre une nation, un pays, une société,
38:17 des valeurs démocratiques.
38:19 Véronique Nijaki, comment vous expliquez ces revirements,
38:23 ceux en même temps du président de la République ?
38:25 C'est compliqué, cette politique de la Godille.
38:27 On a du mal à la suivre, justement.
38:29 C'est très, très, très compliqué.
38:31 Qu'est-ce que vous voulez comprendre à ces paroles ?
38:33 Alors, le chef de l'État vient d'arriver au Qatar
38:36 où il va négocier une nouvelle trêve,
38:38 où il veut négocier une nouvelle trêve.
38:40 Moi, franchement, vous savez à quoi ça me fait penser.
38:42 La libération des infirmières bulgares par Cécilia Sarkozy.
38:46 C'est-à-dire qu'on a l'impression d'avoir un président de la République
38:48 qui cherche absolument à tirer de cette situation absolument abominable
38:52 entre Israël et le Hamas, un fait d'arme pour la France
38:55 pour dire "regardez, j'ai réussi à faire quelque chose".
38:57 Enfin, on sait très bien que la France n'est pas leader dans ce dossier.
39:02 On voit bien qu'on a eu du mal à négocier quoi que ce soit
39:06 pour la libération de nos otages,
39:08 qu'il y en a encore quatre qui sont aux mains du Hamas.
39:11 Alors, oui, il a raison de vouloir agir.
39:14 Et oui, quand il dit "ça va être compliqué,
39:16 on ne va pas arriver en dix ans à éradiquer le Hamas",
39:19 sur le fond, il n'a pas complètement tort.
39:21 Parce que le Hamas, c'est comme l'hydre.
39:23 Vous décapitez les têtes, on sait qu'il va en sortir d'autres.
39:26 On sait qu'en plus, une partie est au Qatar.
39:29 On sait que c'est quelque chose d'extrêmement complexe à régler.
39:32 Si on veut éradiquer le Hamas, une fois qu'on a décapité les chefs,
39:35 qu'est-ce qu'on fait de son mode de financement ?
39:37 Donc on sait que...
39:38 Mais je pense que ce n'est franchement pas Emmanuel Macron
39:41 qui a la solution entre ses mains.
39:43 Tout se joue, bien entendu, avec les États-Unis.
39:45 Il nous reste cinq minutes et je voulais aussi qu'on parle de Jean-Luc Mélenchon.
39:49 Il était l'invité de France Inter ce matin
39:52 et j'avais promis de diffuser la réponse à ce que vous allez entendre,
39:56 à savoir sa déclaration à Rochefort, c'était avant-hier,
40:00 sur les liens supposés avec le Front populaire.
40:03 Et la France insoumise le Front populaire pour la libération de la Palestine.
40:07 L'FPLP, qui est un groupe terroriste aux yeux des États-Unis,
40:10 et l'Union européenne.
40:12 Et ce que vous allez entendre, la légèreté avec laquelle il va parler des otages
40:16 et notamment de ce bébé de dix mois, Kfir Bibas.
40:21 Il a passé 25 minutes sur France Inter.
40:24 C'était à 8h20.
40:26 Ali Baddou l'interroge.
40:28 D'ailleurs, jamais Ali Baddou a dit exactement "votre parole est rare dans les médias,
40:33 nous sommes ravis de vous recevoir et de pouvoir vous entendre".
40:35 Mais pendant 25 minutes, il a donc Jean-Luc Mélenchon.
40:38 J'ai écouté en intégralité.
40:40 Pas une seule fois il lui dit "vous revenez sur les propos de..."
40:42 Et la légèreté, est-ce que vous...
40:44 Finalement, cette légèreté que vous aviez avant-hier,
40:47 est-ce que c'est le bon ton ?
40:49 Est-ce que c'est normal de dire cela ?
40:51 Voilà.
40:52 Donc écoutez, pas une seule fois on lui a posé la question,
40:54 donc je n'ai pas la réponse à ce que vous allez entendre à l'instant.
40:57 L'extrait d'avant-hier, s'il vous plaît.
41:01 "Puisque vous êtes en lien avec le F... P... Non, avec le F...
41:07 Enfin bref, avec un mouvement pro-palestinien, marxiste.
41:11 Pourquoi pas ?
41:13 Mais ça se trouve que ce n'est pas le cas.
41:15 Mais, ils disent, ben, appelez-les pour obtenir la libération du bébé, là,
41:20 dont il a été question.
41:21 Qu'en France, hein, ailleurs, ce n'est pas une histoire.
41:23 Mais en France, oui, allez savoir pourquoi.
41:25 Alors bon, les copains, ils commencent à chercher la bonne réponse et tout.
41:29 On peut envoyer les balader, disons, on ne les connaît pas.
41:31 Si on les connaissait, on téléphonerait volontiers.
41:33 Mais vous, vous êtes les amis du soutien inconditionnel.
41:36 Vous ne pouvez pas leur téléphoner pour leur dire d'arrêter de bombarder,
41:39 puisque vous, vous les connaissez et c'est vos potes, paraît-il."
41:43 Non mais...
41:44 Le bébé, là.
41:45 Le bébé, vos potes.
41:46 Mais, comment on peut se dire personnage politique et se comporter de la sorte ?
41:52 Je dis la dérive de Jean-Luc Mélenchon, c'est d'être devenu un gourou de secte,
41:55 et ça depuis une dizaine d'années.
41:57 Il ne touche plus terre.
41:59 La République, c'est lui.
42:01 Il est dans une absence de surmoi totale.
42:04 On le voit.
42:05 Moi, ça fait souffrir de voir une personnalité qui, à jadis,
42:09 je l'ai recroisé plusieurs fois, mais une déchéance pareille.
42:13 Non seulement c'est une indignité, c'est la France indigne,
42:15 c'est même pas seulement insoumise,
42:17 mais ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est d'imaginer...
42:19 On a passé 25 minutes sur France Inter ce matin, vous parlez de quelle déchéance, en fait ?
42:22 Mais c'est une déchéance absolue, de moralité, de responsabilité.
42:26 On a passé 25 minutes sur France Inter ce matin, 25 minutes, et on lui pose pas la question
42:28 "Est-ce que vous regrettez la légèreté que vous avez pu avoir ?
42:31 Est-ce que vous avez des liens avec le PLP ?"
42:34 Mais dites-le ! Disons-le, c'est une complicité.
42:36 Moi, je parle de complicité.
42:37 Des médias sont complices avec lui depuis des années,
42:40 dans ce que j'appelle les sévices publics.
42:42 Oui, je l'ai dit, je l'ai dit, je l'ai écrit, et je le revendique.
42:45 Bien entendu, dans le sévice public,
42:47 parce que j'enlève le R,
42:49 on est complice avec Mélenchon.
42:50 Ça fait des années qu'on lui sert une soupe.
42:52 Les années qu'on lui laisse distiller ce petit...
42:55 Regardez comme il se sent à l'aise !
42:56 Il est tranquille, pourquoi ?
42:57 Parce qu'il n'est pas attaqué, vous avez totalement raison.
42:59 On ne vient jamais le coincer.
43:01 Qu'il vienne un jour en face, et puis on pourra aller changer,
43:04 mais il a peur ! Il a très peur !
43:06 Vous le savez très bien !
43:07 Ce qui est quand même complètement fou, c'est qu'il fait de l'humour.
43:09 Il fait un petit sketch de Fernando Reynos,
43:12 "J'ai un tour de chez t'à faire".
43:13 Non mais, alors que le fond du sujet, c'est quand même un bébé.
43:17 Il dit "le bébé là".
43:19 Voilà, ce bébé, on l'a vu en photo,
43:21 on a vu une photo, enfin une scène qui a beaucoup frappé,
43:24 puisqu'on voit sa mère terrifiée,
43:28 avec ce bébé dans ses bras, le grand frère dans les bras.
43:30 Enfin, ce n'est pas tout à fait une anecdote,
43:34 ce n'est pas un sujet de rigolade.
43:35 Et c'est là qu'on voit que Jean-Luc Mélenchon,
43:38 en fait, il agit en toute impunité.
43:40 C'est un homme auquel on ne reproche rien.
43:42 Je vous rappelle qu'on accuse de complotisme la Terre entière,
43:46 mais tout le monde a oublié que Jean-Luc Mélenchon, lui, est complotiste.
43:48 Dans l'affaire Méras-Absolé, il a dit, avant des élections,
43:52 "ah oui, comme par hasard, à chaque fois qu'il va y avoir des élections,
43:55 il se passe quelque chose, vous voyez, l'affaire Méras-Absolé".
43:57 Ça serait reprocher à n'importe quel autre politique.
44:00 En fait, il a choisi son électorat,
44:02 et sans vergogne, il le drague, mais d'une façon éhontée.
44:07 Il choisit ses médias aussi.
44:08 C'est déjà terminé.
44:09 Je voulais vous remercier à tous les quatre.
44:11 J'ai hâte de lire le journal du dimanche demain matin.
44:14 Je ne suis jamais déçu en ce qui concerne le journal du dimanche.
44:19 Dans un instant, c'est la rediffusion de Face à Philippe Devilliers.
44:23 Émission passionnante avec Philippe et Geoffroy Lejeune, en quelque sorte.
44:28 Alors, si vous ne l'avez manqué, restez avec nous,
44:31 parce que c'était vraiment passionnant.
44:33 Et je l'ai dit ce matin, c'est-à-dire que dans une actualité parfois aussi lourde,
44:36 il nous plonge dans l'histoire, et c'est un moment où on se rassemble.
44:41 Et avec une France qu'on aime.
44:43 Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Sterlitz.
44:45 C'est une victoire française.
44:46 On parle de Napoléon avec Philippe Devilliers.
44:49 Et remercions tous les téléspectateurs qui sont de plus en plus nombreux devant cette émission,
44:53 mais devant toutes les émissions.
44:55 On était encore première chaîne Info de France la journée d'hier,
44:58 pour la quatrième journée consécutive,
45:00 avec exactement 775 000 téléspectateurs pour Face à Philippe Devilliers,
45:05 avec un pic à plus d'un million.
45:07 - Bravo.
45:08 - Eh bien, merci à vous.
45:09 - Faut le dire.
45:10 - Merci aux équipes.
45:11 On se retrouve demain matin.
45:12 merci à bientôt !

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