Mort d’un homme de 22 ans : que s’est-il passé lors du contrôle routier à Marseille ?

Sud Radio

Avec Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police FO dans la zone sud.   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook :   / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .   ▪️ Instagram :   / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ . ▪️ Twitter :   / https://twitter.com/SudRadio .     ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##C_EST_DANS_L_ACTU_9-2023-12-17##

Transcript

00:00 Que s'est-il passé à Marseille où un homme de 22 ans est mort dans un accident de scooter après avoir refusé

00:08 d'obtempérer lors d'un contrôle routier effectué par les forces de l'ordre ?

00:12 On en parle avec notre invité Bruno Bartocetti. Bonjour à vous.

00:15 Oui bonjour.

00:17 Bienvenue sur Sud Radio.

00:18 Secrétaire national du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière dans la zone sud.

00:24 On va essayer de récapituler les faits puisqu'ils sont quand même tragiques.

00:28 Vos collègues mènent un contrôle routier, on est d'accord, dans le centre-ville de Marseille ?

00:33 Oui, voilà, un des plus classiques, un contrôle routier.

00:37 Et ce qui devient aussi malheureusement récurrent, c'est le refus d'obtempérer où malheureusement cet homme a perdu la vie.

00:46 Donc il faut noter que vous avez en France entre 80 et 90 refus d'obtempérer par jour, ce qui est énorme.

00:53 Et avec malheureusement la mise en danger d'autrui, parce que du coup le véhicule devient une arme par destination,

00:59 on peut tuer, on peut blesser des piétons, d'autres conducteurs et on peut se mettre du coup en danger.

01:07 Et cette arme par destination peut se retourner contre soi.

01:10 Et malheureusement, c'est ce qui s'est passé lors de ce contrôle banal à l'endroit de ce conducteur,

01:16 de ce conducteur qui est allé percuter un véhicule en stationnement.

01:20 Voilà, alors c'est ce qu'on peut constater. Malheureusement, ça s'est passé dans le 9ème arrondissement de la ville de Marseille.

01:25 Ce jeune homme qui était à bord d'un scooter refuse de s'arrêter, il part à toute berzingue si je puis dire.

01:31 Malheureusement pour lui, 100 mètres plus loin, il y a un dodane, une espèce de ralentisseur, il perd l'équilibre

01:36 et il percute un véhicule avec une conséquence dramatique pour sa vie puisqu'il en est mort malheureusement.

01:43 Vos collègues n'ont pas pu le réanimer d'ailleurs.

01:46 Exactement, c'est-à-dire que d'abord il faut savoir que mes collègues sont restés à distance, ils ne l'ont pas mis en danger.

01:51 Ils étaient à une centaine de mètres donc bien sûr, au refus de contrôle, on tente d'identifier le véhicule,

01:57 de progresser avec lui mais sans le mettre en danger.

02:01 Et lorsque ce conducteur a perdu la conduite de ce véhicule, les policiers ont tenté de le réanimer en attendant les secours

02:10 et il est décédé quelques instants après.

02:13 Il se trouve que cet homme était en défaut de permis, c'est ce que disent vos collègues, c'est sans doute la raison pour laquelle il ne s'est pas arrêté.

02:20 Oui voilà, parce qu'on constate que vous avez bien sûr des chauffards qui prennent tous les risques parce qu'ils sont recherchés

02:26 ou alors ils sont trafiquants de stup ou délinquants ou autre et puis vous en avez certains,

02:31 alors l'enquête déterminera si ça allait beaucoup plus loin,

02:34 mais vous en avez certains qui sont simplement en défaut de permis ou défaut d'assurance.

02:37 Tout va très très vite, on prend la décision à ce moment-là de quitter très rapidement les lieux en refusant le contrôle

02:46 et on se met en danger pour un simple défaut d'assurance, un simple défaut de permis,

02:51 ce qui est regrettable parce que vous savez, vous avez beaucoup de vidéosurveillance,

02:56 on peut identifier le véhicule qui nous a échappé et c'est vraiment regrettable de refuser l'autorité.

03:02 Il y a une perte d'autorité aujourd'hui dans notre pays et c'est pour cette raison que je souligne d'ailleurs

03:07 que vous avez trois à quatre fois plus de refus d'obtempérer depuis dix ans.

03:11 On atteint les 26 000-27 000 refus d'obtempérer en France par an, c'est énorme.

03:15 Ce qui est considérable.

03:16 C'est considérable et il faut vraiment réagir autrement.

03:20 Je ne m'adresse alors non pas aux grands délinquants, je ne suis pas un porte-voix,

03:26 je ne serai pas forcément beaucoup écouté, mais celui qui pense échapper à la police et à la justice

03:31 en refusant le contrôle se met en danger et de toute façon il sera interpellé plus tard parce qu'il sera identifié.

03:37 En un mot, rappelez-nous quand même la procédure pour vous et vos collègues

03:41 si vous faites un contrôle routier et qu'une personne en scooter ou en voiture ne s'arrête pas,

03:44 qu'est-ce que vous êtes censé faire ?

03:47 Alors on est censé faire, on est surtout dans la réflexion, j'insiste là-dessus,

03:53 c'est de progresser mais de ne pas être dans une course aux poursuites acharnée.

03:57 Vous savez, c'est inutile de permettre à un chauffard de se mettre en danger, de mettre en danger la vie d'autrui.

04:03 Donc c'est de progresser, de tenter d'identifier le véhicule à distance, de donner un signalement

04:08 pour pouvoir l'interpeller plus loin.

04:09 On va progresser dans le même sens de circulation que l'automobiliste ou le conducteur d'un scooter

04:15 mais si malheureusement on n'arrive pas à l'identifier, on va laisser tomber, on va donner un signalement

04:20 et on va tenter de l'interpeller plus tard.

04:22 Il est hors de question qu'on progresse en se mettant en danger nous-mêmes

04:27 parce qu'on a des policiers quand même, je le rappelle, qui ont perdu la vie,

04:30 qui ont des refus de tempérer et ce ne sont plus des refus de tempérer,

04:33 ce sont des tentatives de homicide volontaire dans ce cas-là.

04:36 Mais voilà ce qu'on tente de faire, c'est d'identifier et de donner un signalement sur les zones de radio

04:42 pour que d'autres véhicules de police puissent interpeller, on va dire, le conducteur qui s'est mis

04:47 en situation d'irrégularité de manière posée, calmement et bien sûr sans danger.

04:53 Merci Bruno Bartocetti d'être intervenu ce matin sur Sud Radio,

04:56 secrétaire régional pour la zone sud du syndicat unité SGP Police, force ouvrière.

05:02 Allez, restez avec nous, il est 9h13.

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