Immigration : les politiques ont-ils été à la hauteur des débats ?

  • l’année dernière
Avec Arlette Chabot et Eric Revel

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2023-12-18##
Transcript
00:00 - Vous le savez, il va y avoir une commission mixte paritaire en fin de journée pour décider du sort du projet de loi immigration.
00:05 Je pose la question ce matin sur les réseaux sociaux. Est-ce que selon vous les politiques ont été à la hauteur des débats ?
00:12 Assemblée, Sénat, vous vous doutez un peu de la réponse. C'est non. Arlene Chabot,
00:17 Éric Revelle, vous pourrez de nouveau réagir d'ailleurs aussi au 0826 300 300 tout à l'heure à 9h avec
00:23 Jean-Jacques Bourdin qui reçoit dans quelques minutes, Jean-Philippe Tanguy député RN de la Somme.
00:29 Arlene Chabot, est-ce qu'ils sont à la hauteur sur un tel débat ?
00:32 - Vous avez donné la réponse déjà Patrick, c'est difficile.
00:34 - Oui mais non, mais vous de votre côté...
00:36 - C'est plutôt non.
00:38 - Il n'y a pas eu de débat ?
00:40 - D'abord il n'y a pas de débat pour l'instant, donc c'est quand même un problème.
00:42 Deuxièmement, on ne peut pas dire que le gouvernement n'ait pas préparé le terrain quand même.
00:46 Ça fait juste après l'élection présidentielle, on a annoncé une grande loi immigration.
00:50 Il a réfléchi, il a bien préparé son coup, il a raté la première...
00:54 Je vais dire, le premier temps de l'opération, Gérald Darmanin s'est bien planté.
00:59 C'est-à-dire, habile politiquement, mais l'habileté a des limites.
01:03 Donc il s'est planté, et surtout que le gouvernement n'ait pas vu ce qui allait arriver.
01:07 Moi je suis toujours sidéré.
01:09 Et puis après, il faut quand même que dans ce pays, on apprenne à débattre.
01:14 C'est normal, le Parlement il a un rôle à jouer.
01:18 On ne peut pas dire "on s'en fout, on rejette".
01:21 Il faut qu'on débatte, il faut qu'il y ait des coalitions, il faut qu'il y ait des compromis, il faut qu'il y ait des accords.
01:26 Il serait temps quand même qu'on devienne un peu une démocratie moderne.
01:29 C'est ça la modernité. La modernité ce n'est pas dire "on rejette tout",
01:33 c'est de confronter et de trouver des accords.
01:35 C'est le rôle du gouvernement et c'est le rôle des oppositions.
01:38 - Éric Revers ?
01:39 - Non mais ce que j'adore, si vous voulez, dans ce gouvernement, quand vous l'écoutez bien
01:43 et que vous rapprochez des déclarations récentes,
01:46 vous avez là récemment le gouvernement, Mme Borne en tête, qui dit
01:50 "mais comment on vous proposait de débattre sur un sujet qui intéresse les Français, c'est-à-dire l'immigration,
01:55 et vous député, vous refusez".
01:57 Puis là même Mme Borne a fait passer pour la 22ème fois, grâce à un 49.3,
02:02 des lois qui tiennent au budget.
02:05 Donc si vous voulez, si elle veut qu'il y ait un débat à l'Assemblée Nationale,
02:09 elle peut aussi prendre des risques sur des lois qui touchent au budget ou à la Sécurité Sociale.
02:14 Quand ça les arrange le gouvernement, il n'y a pas de débat à l'Assemblée Nationale,
02:17 quand ça ne les arrange pas, ils souhaiteraient qu'il y ait un débat.
02:20 Alors c'est vrai que les députés avaient déposé 2600 amendements sur la loi immigration.
02:24 - Oui mais ça, c'était pas un problème, on a déjà vu pire.
02:26 - Bon, mais ça veut dire qu'on veut débattre quand même, Arlette, quand on dépose 2600 amendements.
02:32 - Oui, mais là le gouvernement s'est engagé à ne pas utiliser le 49.3.
02:35 - Non mais surtout les Français sont un peu écœurés, c'est un vrai sujet quand même, l'immigration illégale.
02:40 - Tout le monde est fautif quand même.
02:42 - Oui mais alors si vous voulez, tout ça va passer par des jeux d'appareils, une loi plus dure.
02:47 Non mais c'est surtout la fin du "en même temps" pour moi, la motion de rejet, Patrick.
02:51 - Ça c'est autre chose.
02:52 - C'est-à-dire ?
02:53 - C'est-à-dire que cette loi immigration, elle est trop molle pour les durs et elle est trop dure pour les mous à l'Assemblée Nationale.
02:58 Si vous voulez, à force de faire du "en même temps", le Président de la République se prend les pieds dans le tapis, oui !
03:02 - Mais c'était ça l'habileté, vous vous souvenez, c'était le tandem d'Armanin, Dussop.
03:06 L'un vient de la droite, l'autre vient de la gauche, avec un texte équilibré.
03:09 - Oui, les méchants et les méchants.
03:12 - Sur le papier, on peut se dire que ça peut fonctionner.
03:15 - Mais ça ne peut pas marcher quand on n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée.
03:17 - Surtout sur un sujet aussi tendu que celui de l'immigration.
03:20 - Bah oui, mais alors que fallait-il faire ?
03:23 - Bah choisir son camp.
03:24 - Il fallait faire ou alors ce qu'avait proposé au début, ce qui était envisagé, c'est-à-dire de faire deux textes différents.
03:30 Ça, c'était pas impossible.
03:32 - Deux textes différents, d'accord.
03:34 - Deux textes différents, ça c'était possible.
03:35 - Et alors, et après ?
03:36 - Et après, c'est pas possible.
03:38 - Je crois que maintenant les ALR ne veulent pas, mais c'est vrai que l'AME c'est autre chose,
03:41 l'Aide médicale d'État c'est autre chose, mais ça pouvait être séparé.
03:44 Mais en tout cas, imaginer que le tandem allait fonctionner,
03:47 d'abord il y en a un qui s'est abîmé dans la réforme des retraites et qui a un peu disparu en cours de route,
03:53 et aujourd'hui, effectivement, c'est un dialogue avec la droite, avec une majorité qui glisse vers la droite.
03:59 - Il y a parmi les réactions sur les réseaux sociaux, Amoun Nalla, par exemple, qui dit
04:03 "C'est une mascarade, parce que finalement, tous décident à Bruxelles,
04:07 donc les oppositions aujourd'hui sont un peu inutiles."
04:10 Est-ce qu'il a raison de dire ça ?
04:12 - Attendez, objectivement, on attend depuis des années le fameux pacte migration et asile de la commission de Bruxelles,
04:19 qui va donner son avis.
04:21 Alors on dit que c'est imminent, qu'on va se mettre d'accord, mais si c'est le cas, moi je veux voir
04:25 dans quelle mesure le pacte migration et asile de Bruxelles ne sera pas supérieur au...
04:31 - Bah oui, puisque... - Sachant qu'aujourd'hui, il y a quand même beaucoup de divisions au sein de l'Europe, quoi.
04:36 Je le disais tout à l'heure, c'est-à-dire que vous avez vu les primes d'ordi qui reviennent...
04:41 - La remarque est bonne de l'auditeur. Est-ce que ce pacte supranational de migration et d'asile
04:48 ne va pas prendre le pas sur notre loi immigration, sur laquelle on est en train de s'écherper,
04:52 et ça se trouve qu'il sera non opérant ou pas efficace ?
04:55 - Est-ce que finalement, il faut aller vers le référendum ?
04:58 - Moi je trouve que c'est très compliqué, je vois pas quelles questions on peut poser.
05:02 Ou alors une série de questions, c'est très difficile, sur l'immigration elle-même.
05:06 Après, il y a l'idée d'un référendum pour dire qu'au fond, on sort des règles européennes,
05:11 et qu'en matière d'immigration, chacun fait ce qu'il veut, et la France reprend toutes ses manches de manoeuvre.
05:18 - Est-ce que ce n'est pas la surprise du chef, si je puis dire, pour le mois de janvier ?
05:22 Puisqu'Emmanuel Macron veut donner rendez-vous aux Français pour une surprise.
05:27 - Ah, il veut parler de nation, le mois de janvier.
05:29 - Oui, mais nation, justement...
05:31 - Lui qui ne parle que de souveraineté européenne, j'attends avec impatience le discours, il veut parler de nation.
05:35 Les référendums, vous savez comment ça se termine en général,
05:38 personne ne répond à la question, et tout le monde vote pour au compte du président de la République.
05:43 - C'est là où il peut se reprendre, finalement, se remettre un petit peu en jeu.
05:47 - Il y a eu une réunion, ces fameuses rencontres de samedi,
05:50 la deuxième était justement consacrée au référendum, élargir le champ du référendum,
05:54 pour permettre une consultation sur l'immigration.
05:57 Tout le monde a dit non, vous savez, c'était la réunion séchée, notamment par les Républicains.
06:01 Donc, c'est non pour l'instant, l'initiative, on va se prendre la tête.
06:07 - Question, dans un instant, à Jean-Philippe Tanguy,
06:10 l'un des hommes forts qui monte député Rennes de la Somme,
06:14 invité de Jean-Jacques Bordin, et ensuite, d'où de vos réflexions, bien sûr ?
06:16 0826 300 300.

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