Punchline (Émission du 19/12/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bienvenue dans Punchline ce soir.
00:00:01 Vous le savez, après des jours de tractation et de négociations ardues,
00:00:04 le projet de loi sur l'immigration va finalement être soumis au vote ce soir au Sénat et à l'Assemblée Nationale.
00:00:09 Une version largement durcie par les Républicains qui ont littéralement dicté leurs conditions au gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:00:15 Elle a été obligée de les suivre au risque de fracturer encore plus sa majorité relative au Parlement.
00:00:20 Alors que comporte exactement le texte ?
00:00:22 Quelles sont les mesures qui durcissent vraiment l'accueil des migrants ?
00:00:25 Qu'est-ce que cela va changer pour les Français ?
00:00:27 On vous explique tout dans un instant.
00:00:29 On entendra aussi Elisabeth Borne rejeter les accusations d'amalgame avec l'extrême droite lancée par la gauche.
00:00:35 Enfin, Éric Ciotti, lui, affirme que le compromis trouvé sur ce texte est une victoire pour son parti.
00:00:40 Il sera notre invité tout à l'heure à 18h15.
00:00:43 Une seule chose est certaine ce soir, il y aura un avant et un après ce texte pour un Emmanuel Macron
00:00:47 qui ne pourra pas faire comme s'il ne s'était rien passé au plan politique.
00:00:51 On va en débattre ce soir avec mes invités.
00:00:53 Mais tout de suite, c'est l'heure du Rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:00:56 Simon.
00:00:58 En fait, là, Macron…
00:01:00 Au 74e jour de guerre, l'armée israélienne étend son offensive dans l'enclave palestinienne.
00:01:05 Après avoir été pris d'assaut par TSA, l'un des derniers hôpitaux encore en service dans le nord de la bande de Gaza
00:01:10 a cessé de fonctionner aujourd'hui, indique son directeur.
00:01:13 De son côté, l'armée israélienne annonce la mort de deux de ses soldats cet après-midi.
00:01:18 Les États-Unis condamnent les attaques sans précédent menées par les rebelles houthis du Yémen.
00:01:22 Soutenus par l'Iran, ils multiplient les offensives contre les navires marchands en mer rouge
00:01:26 en solidarité avec le peuple palestinien.
00:01:29 La vague d'attaques de drones et de missiles menace de perturber les flux du commerce mondial.
00:01:34 Et puis, ce constat très inquiétant en France, les trafics de drogue prospèrent
00:01:37 et les violences qu'ils génèrent ont atteint un niveau record cette année.
00:01:40 Selon la patronne de l'Office anti-stupéfiants, aucun territoire n'est épargné par le trafic de drogue.
00:01:45 Depuis le début de l'année, la police a recensé 315 faits d'homicides ou de tentatives d'homicides
00:01:50 liés justement au trafic de stupéfiants, soit une hausse de 57% par rapport à l'année dernière, Charles Roland.
00:01:55 Merci beaucoup Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:58 Avec nous pour commenter cette actualité politique dense, Louis de Ragnal, chef du service politique de l'Ontario.
00:02:02 Bonsoir Laurence.
00:02:02 Bonsoir Louis.
00:02:03 Nous, on a le plaisir de recevoir Valérie Boyer, sénatrice à l'heure des Bouches de Rhône.
00:02:06 Bonsoir à vous.
00:02:07 Naïma Himefadel qui est séiste.
00:02:08 Bonsoir Naïma.
00:02:09 Bonsoir.
00:02:10 Et Jean-Yves Khammou qui est politologue.
00:02:11 Bonsoir.
00:02:12 Bonsoir.
00:02:12 Vous connaissez très bien les droites.
00:02:13 On va commencer par prendre tout de suite la direction de l'Assemblée nationale.
00:02:16 Thomas Bonnet est sur place en duplex depuis l'Assemblée avec Hugo Goncalves.
00:02:20 Bonsoir Thomas.
00:02:21 Qu'est-ce qui va se passer dans les prochaines minutes, prochaines heures à l'Assemblée ?
00:02:28 Alors d'abord Laurence, le texte va filer au Sénat pour un vote prévu autour de 19h ce soir.
00:02:34 Sans surprise, ce texte sera adopté parce qu'on l'a dit, on l'a répété,
00:02:37 le texte qui est sorti de cette commission mixte paritaire est finalement très proche de celui qui avait été adopté par le Sénat.
00:02:43 Et puis plus tard ce soir, à 21h30 précisément, le texte revient ici à l'Assemblée nationale
00:02:48 pour être donc soumis au vote des députés.
00:02:51 On sait d'ores et déjà que les députés du Rassemblement national vont voter en faveur de ce texte.
00:02:56 Idem pour les Républicains.
00:02:58 Éric Sotti qui nous dit d'ailleurs que l'intégralité du groupe des Républicains va voter pour, c'est-à-dire les 62 députés.
00:03:03 En revanche, on va évidemment scruter les votes de la majorité présidentielle,
00:03:07 une majorité que l'on dit fissurée, fracturée sur cette question.
00:03:11 Certains avaient menacé de ne pas voter le texte s'il ressortait trop durci de cette commission mixte paritaire.
00:03:17 On est face à un texte qui a donc été durci.
00:03:20 On va observer le comportement ce soir des députés de la majorité présidentielle.
00:03:23 Un mot quand même sur le déroulé de la soirée.
00:03:25 La gauche va sans doute déposer des motions de rejet préalables avant l'examen du texte ce soir.
00:03:31 Des motions qui, disons-le, ont très peu de chances, voire aucune chance d'aboutir.
00:03:34 Merci Thomas Bonnet, Hugo Kmogelbes à l'Assemblée.
00:03:38 Et vous nous rappelez s'il y a quoi que ce soit qui se passe entre-temps.
00:03:40 On a bien compris que c'est au Sénat que d'abord le texte arrive, Louis de Ragnel.
00:03:44 Est-ce qu'on peut parler ce soir d'une victoire DLR ou d'une victoire d'URN ?
00:03:47 Un petit peu des deux.
00:03:48 C'est-à-dire que pour les Républicains...
00:03:51 Vous allez répondre Valérie Boyer, ne vous inquiétez pas.
00:03:54 Je vous vois déjà dire non, non, non.
00:03:56 Non, pour les Républicains, déjà c'est l'unité retrouvée d'un groupe.
00:04:01 En tout cas, je parle de l'Assemblée nationale.
00:04:03 Les 62 députés vont voter d'une seule voix.
00:04:06 Et objectivement, ça fait longtemps que le groupe à l'Assemblée nationale n'a pas voté unanimement le même texte.
00:04:11 Donc tous derrière leurs chefs, enfin leurs deux chefs, Éric Ciotti et Olivier Marlex.
00:04:16 Et Bruno Retailleau.
00:04:17 Et Bruno Retailleau.
00:04:18 Mais au Sénat, le groupe est très, très bien tenu.
00:04:20 Il y avait moins ces difficultés-là.
00:04:22 C'est exact.
00:04:23 Vous confirmez ?
00:04:24 Je confirme.
00:04:25 Et ensuite, s'agissant du Rassemblement national, c'est évidemment une victoire en deux temps.
00:04:30 Le premier temps, c'était au moment de la motion de rejet.
00:04:32 C'est le Rassemblement national qui a participé à faire basculer le vote des autres.
00:04:37 Et donc, l'acceptation de la motion de rejet qui a mis le gouvernement dans cette situation-là.
00:04:42 Et puis, sur le fond du sujet, le Rassemblement national aussi a un peu poussé les LR à rester unis,
00:04:49 à montrer qu'ils voulaient un texte beaucoup plus dur que celui qui était présenté initialement par le gouvernement.
00:04:55 Et de fait, aujourd'hui, le Rassemblement national, oui, c'est un…
00:05:00 C'est pas un triomphe, mais en tout cas, c'est un…
00:05:02 D'ailleurs, ils ont tous le sourire au lèvre.
00:05:03 Oui.
00:05:04 Valérie Boyer, alors.
00:05:05 Vous allez me dire que c'est votre famille qui a gagné, évidemment.
00:05:08 Non, mais…
00:05:08 Mais on peut pas ignorer ce qui se passe du côté du Rassemblement national.
00:05:10 Non, mais très clairement, c'est la logique du travail et de la constance, aujourd'hui, qui se passe pour les Républicains,
00:05:15 qui ont déposé un même texte à l'Assemblée nationale, comme au Sénat.
00:05:19 Ça fait plus d'un an qu'on demande au gouvernement de cesser de procrastiner sur cette question.
00:05:24 Donc, il a procrastiné dans tous les sens.
00:05:25 Et là, il a bien été obligé d'y arriver, sous la pression des députés républicains au Sénat,
00:05:30 qui, je le rappelle, n'ont rien inventé.
00:05:32 On a mis dans ce texte qu'on avait mis dans le programme Fillon, dans le programme Pécresse,
00:05:38 pratiquement toutes les mesures qui ont été votées ont été rejetées dans la loi Collomb.
00:05:44 Moi, je sais, par exemple, pour les amendements, un amendement dont on parle beaucoup,
00:05:47 celui de la déchéance de nationalité pour un étranger binational qui tue, qui commet un homicide.
00:05:54 Eh bien, je l'avais présenté déjà avant.
00:05:57 Dans la loi Collomb, ça a été rejeté.
00:05:58 On en avait parlé dans le texte séparatisme.
00:06:00 Et là, il ne voulait même pas me le prendre au Sénat.
00:06:03 Mais heureusement, ça a été quand même voté.
00:06:05 Donc, on voit que clairement, c'est la constance et la clarté de notre texte qui, je le répète,
00:06:11 est la première marche parce que maintenant, il faut aller plus loin.
00:06:15 Parce que ça ne suffira pas, Valérie Boyer, à stopper l'immigration clandestine.
00:06:19 On n'est rien d'accord.
00:06:20 Non, non, mais il faut aller plus loin.
00:06:21 Il faut notamment modifier la Constitution et deuxièmement, revoir les traités.
00:06:25 Et ensuite, bien évidemment, ne pas laisser l'Europe...
00:06:29 Mais si on modifie la Constitution, on pourra retrouver notre liberté, notre souveraineté.
00:06:34 Notre souveraineté, ce n'est pas un gros mot.
00:06:36 Bien au contraire.
00:06:37 J'entends ce que vous dites, Valérie Boyer.
00:06:38 Jean-Yves Camus, je me tourne vers vous.
00:06:39 La victoire, les LR sur la tribu, mais sur la victoire de fond, la victoire idéologique.
00:06:45 Elle est réelle.
00:06:46 Oui, bien sûr, mais personne ne le conteste, Valérie Boyer.
00:06:48 Le Rassemblement national, c'est quand même les idées qu'il porte depuis des années.
00:06:51 Le Rassemblement national porte une idée un peu différente.
00:06:55 Il faut écouter Jordan Bardella, sur France Inter ce matin, qui parle des aides sociales.
00:07:02 Il ne parle pas des aides sociales non-contributives.
00:07:05 Il parle de la totalité des aides sociales.
00:07:08 Parce que le programme du Rassemblement national, comme Naguère, celui du Front national, c'est
00:07:14 une différenciation des droits entre les Français et les étrangers, à la fois pour
00:07:20 les aides sociales, contributives ou non.
00:07:23 Et je cite les 22 propositions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022 pour l'emploi
00:07:30 et l'accès au logement social.
00:07:31 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:07:33 Alors sur le mouvement de fond, sur le mouvement des idées entamées, on va dire, depuis le
00:07:38 mi-temps des années 80, oui, on peut effectivement estimer que le FN puis le RN apprécieront
00:07:45 pas après sa part.
00:07:46 Mais le programme que défend Jordan Bardella, c'est un cran au-dessus.
00:07:52 C'est un cran au-dessus.
00:07:53 C'est un cran au-dessus.
00:07:54 Pas seulement d'ailleurs sur ces questions.
00:07:55 Mais aussi si ce texte-là avait été présenté par l'ancienne famille des Républicains
00:07:59 qui était l'UMP à l'époque, on les aurait traités de fagistes.
00:08:04 Les mentalités ont évolué aussi.
00:08:06 C'est toute la difficulté à laquelle nous avons été confrontés parce qu'effectivement,
00:08:11 en ce qui nous concerne, ça fait très longtemps qu'on porte ces idées, mais on était toujours
00:08:15 empêchés de parler au nom d'une moralité.
00:08:17 On était traités de fachos et de racistes à chaque fois.
00:08:19 Donc c'était extrêmement difficile d'avancer sur ces sujets.
00:08:24 Il y avait une sorte d'instrumentalisation des deux bouts de la chaîne.
00:08:28 Aujourd'hui, je pense que la Macronie a tellement accéléré le processus de décomposition
00:08:36 et immigrationniste que nous sommes face à un réel qui fait tellement souffrir les Français
00:08:42 qu'on est bien obligés de revenir à ces propositions.
00:08:44 Mais je me permets juste de rappeler que, par exemple, le délit de séjour irrégulier,
00:08:48 il a été retiré par François Hollande.
00:08:51 Et là, il est rétabli.
00:08:53 Il est rétabli.
00:08:54 Mais grâce à qui ? Grâce à nous.
00:08:55 Le droit européen n'a pas changé.
00:08:56 Voilà, exactement.
00:08:57 Parce que c'est un peu en application du droit européen.
00:09:00 Oui, mais c'est la raison pour laquelle il faut continuer cet exact.
00:09:05 L'AME dont on parle, moi j'ai fait partie.
00:09:07 Aide médicale d'État.
00:09:08 Aide médicale d'État.
00:09:09 Moi j'ai fait partie de ces parlementaires, on n'était pas très nombreux, avec Éric
00:09:13 et d'autres, à vouloir la modifier pendant le mandat de Nicolas Sarkozy.
00:09:18 Parce qu'on voyait que ça commençait à dériver.
00:09:20 Qu'a fait François Hollande quand il est arrivé ? Il a supprimé cette modification.
00:09:24 De la même façon, le cautionnement des allocations familiales pour des gamins qui posaient des
00:09:30 problèmes, etc.
00:09:31 Pas le retrait, le cautionnement.
00:09:32 Ça nous a été refusé.
00:09:33 Je l'ai défendu dans la loi séparatiste.
00:09:35 Je me suis fait traiter de tous les noms, y compris par du comorétis.
00:09:39 On va écouter quelques réactions de Valérie Boyer.
00:09:43 Je vais passer la parole ensuite à Naïma M.
00:09:46 Fadel et Jean-Sébastien Ferjou que je salue qui vient d'arriver.
00:09:48 D'abord Marine Le Pen.
00:09:49 Elle explique évidemment que c'est une victoire idéologique du RN.
00:09:53 On peut tout de même se réjouir d'une avancée idéologique, d'une victoire même idéologique
00:09:59 du RN, puisque est inscrite maintenant dans cette loi la priorité nationale, c'est-à-dire
00:10:08 l'avantage donné aux Français par rapport aux étrangers présents sur notre territoire
00:10:17 dans l'accès à un certain nombre de prestations sociales qui sont aujourd'hui soumises pour
00:10:23 les étrangers à des conditions certes pas assez sévères à notre goût, mais sur le
00:10:30 principe je crois que c'est une grande victoire idéologique de notre mouvement.
00:10:34 Naïma M.
00:10:35 Fadel, on vient d'entendre Marine Le Pen.
00:10:36 Victoire idéologique du RN selon elle ?
00:10:38 Non, je pense que c'est réellement la victoire des LR qui aujourd'hui ont repris la main
00:10:44 et j'ai envie de dire les LR le retour parce que c'est vrai qu'on les donnait pour finir
00:10:49 et effectivement là ils ont bien manœuvré, ils ont eu une excellente stratégie, il faut
00:10:55 le reconnaître.
00:10:56 Maintenant il faut aller voir la suite.
00:10:59 Concernant le RN, je rejoins aussi ce que dit M.
00:11:01 Boyer, ce n'est pas du tout sur cet angle-là qu'ils auraient voulu des modifications,
00:11:07 mais je voudrais aussi juste rappeler qu'en fait on ne fait que suivre Mme Boyer ce qu'a
00:11:12 fait le Danemark, les sociodémocrates, parce que les sociodémocrates ont effectivement
00:11:16 sur tous ces points-là ont complètement modifié leur paradigme, mais justement en
00:11:27 modifiant leur paradigme sur toutes ces questions-là, notamment les aides sociales, parce qu'ils
00:11:33 sont partis aussi du point, c'est toutes les aides, ils sont partis tout simplement sur
00:11:37 le principe qu'à un moment ils ont pensé à un état-providence qui est la solidarité
00:11:42 nationale en fonction de la contribution de chacun et qu'elle doit revenir aux Danois.
00:11:47 Et c'est des sociodémocrates, j'ai encore envie de dire, parce qu'aujourd'hui on entend
00:11:50 beaucoup l'extrême droite, l'extrême droite.
00:11:52 Ils ont revu ça parce qu'à un moment ils se sont retrouvés…
00:11:55 Est-ce qu'ils ont négocié ?
00:11:56 Oui, mais ils avaient anticipé ça.
00:11:57 Ils avaient anticipé à négocier au moment de la signature des traités d'orfrait.
00:12:01 Oui, mais c'est intéressant parce qu'eux ils n'ont pas eu des cris d'orfraie en
00:12:05 se disant "mais oh là là on va être traité d'extrême droite et de facho".
00:12:08 Et pour en revenir au LR, je voudrais juste…
00:12:10 Je vous donne la parole en tout cas, monsieur Camus.
00:12:11 Je vous termine sur ça.
00:12:12 C'est intéressant ce que vous avez dit tout à l'heure, parce que je sais que les
00:12:16 Français attendaient beaucoup aussi de la droite à un moment, mais la droite a été,
00:12:19 excusez-moi de le dire comme ça, colonisée à un moment par l'idéologie de gauche
00:12:22 qui l'a empêchée effectivement de mettre en place les vraies politiques, les vraies
00:12:26 réformes qu'attendaient les Français.
00:12:28 Mais je partage ce que vous dites parce que j'en ai beaucoup souffert, y compris, j'allais
00:12:34 dire, quand j'étais lycéenne, ça a commencé là.
00:12:36 Mais on avait un tel écosystème totalement à gauche que c'était impossible de parler,
00:12:43 même de dire ce que l'on voyait.
00:12:46 Je ne vais pas encore reparaphraser Charles Péguy, mais c'était complètement ça.
00:12:51 Et puis l'accélération de François Hollande et d'Emmanuel Macron a fait que la crise
00:12:58 migratoire telle qu'elle a été gérée avec Angela Merkel et Emmanuel Macron, ça
00:13:02 nous a mis dans une situation terrible.
00:13:04 Il s'est passé autre chose aussi.
00:13:06 Il s'est passé autre chose à savoir qu'une partie de ceux qui étaient dans la famille
00:13:09 de l'UMP ou des LR sont partis chez Emmanuel Macron.
00:13:13 Parce que l'ostracisme dont vous parliez, il était aussi au sein même de la droite.
00:13:18 Et c'est ça qui a changé.
00:13:19 Je voudrais revenir sur la situation danoise.
00:13:28 Parce que s'il est vrai que ce sont les sociodémocrates qui ont effectivement mis au point ce qui
00:13:33 est sans doute la législation sur les étrangers la plus dure de l'Union européenne, c'était
00:13:40 avec un aiguillon.
00:13:41 Et c'était avec l'aiguillon du parti du peuple danois, formation conservatrice, hostile
00:13:51 à l'égalité des droits entre les Danois et les étrangers, qui a eu l'intelligence
00:13:57 tactique de refuser d'entrer dans un gouvernement de coalition, que ce soit d'ailleurs avec
00:14:03 la gauche ou avec la droite libérale, pour monnayer au Parlement son soutien contre le
00:14:09 durcissement de la législation.
00:14:11 Donc oui, les sociodémocrates ont effectivement changé de paradigme.
00:14:13 Ils ont d'ailleurs, comme dans les autres pays scandinaves, changé de paradigme sur
00:14:18 la législation sur les étrangers parce qu'ils sont attachés à l'état de providence, c'est-à-dire
00:14:23 qu'ils souhaitent garder...
00:14:24 Ils veulent le garder, effectivement.
00:14:25 Et à leur liberté.
00:14:26 Et à leur liberté.
00:14:27 On est un jour en train de perdre en fait cet état de providence.
00:14:29 Aujourd'hui, on a le poids de cette immigration, elle est notamment illégale.
00:14:34 Parce qu'on parle souvent, Laurence, de la crise du logement.
00:14:37 Mais il faut savoir qu'aujourd'hui, malheureusement, les migrants sont prioritaires par rapport
00:14:42 aux personnes qui vivent en France, qu'ils soient français ou étrangers, d'une manière
00:14:46 légale.
00:14:47 Je partage votre avis, pardon.
00:14:48 Je trouve ça absolument incroyable, cet espèce de quipropo qui a eu lieu de la part des macronistes,
00:14:55 qui n'ont pas respecté les accords.
00:14:56 Bon, maintenant c'est fait, ok.
00:14:57 Mais on a eu 24 heures de fou sur un sujet, un sujet parmi les plus sensibles.
00:15:03 Parce qu'aujourd'hui, la question du logement, elle est tellement importante dans la société
00:15:07 française, elle impacte tout, elle impacte toutes les générations, elle impacte le
00:15:11 pouvoir d'achat d'une façon incroyable.
00:15:13 Et c'est juste là-dessus, et ça coûte 2 milliards.
00:15:17 La question qui reste posée, c'est que c'est peut-être plus que gagner la guerre, c'est
00:15:26 une bataille qui est gagnée.
00:15:28 Parce qu'il y a quand même de grands risques que ce qui va être voté dans cette loi-là
00:15:31 soit retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:15:33 Parce que justement, la différence avec l'exemple du Danemark, et c'est ce que j'avais commencé
00:15:36 à vous dire tout à l'heure, c'est que les Danois avaient négocié en amont le droit
00:15:40 d'avoir des dispositions dérogatoires aux traités européens, ce que n'a pas fait la
00:15:44 France.
00:15:45 Et donc la bataille reste entière, finalement, ou en tout cas l'autre volet de la bataille.
00:15:48 Non mais il y a une victoire idéologique certaine là sur le terrain français, mais ça n'empêche
00:15:53 pas que si cette victoire-là, si l'essai n'est pas transformé en quelque sorte, et si nous
00:15:57 n'entrons pas dans un rapport de force avec l'Europe pour renégocier les traités européens,
00:16:01 ça n'est pas que les traités de l'Union européenne, parce qu'il faut le rappeler,
00:16:05 ça dépend aussi d'autres traités internationaux.
00:16:07 Oui mais la réalité, elle est parmi nous juridiquement extrêmement concrète.
00:16:09 On l'a toujours dit, c'est pour ça qu'on avait présenté un paquet, si je puis dire,
00:16:14 loi ordinaire, loi constitutionnelle, et l'Union européenne nationale.
00:16:17 J'aimerais qu'on écoute sa réaction de la gauche, parce qu'évidemment la gauche a hurlé
00:16:22 cet après-midi à l'Assemblée.
00:16:23 Écoutez Fabien Roussel qui dénonce un texte inspiré d'un tract du RN.
00:16:27 Écoutez-le.
00:16:28 On se retrouve avec un texte qui est directement inspiré du tract du RN sur l'immigration
00:16:36 contre l'immigration.
00:16:37 Ce sont les propositions du RN qui sont inscrites dans ce texte.
00:16:42 C'est vraiment une bascule dans ce quinquennat, mais c'est une bascule dans l'histoire de
00:16:47 notre République et de ses valeurs fondamentales.
00:16:49 Nous allons avoir en France, malheureusement, un texte sur l'immigration qui sera plus dur
00:16:55 que dans l'Italie de Giorgia Meloni.
00:16:57 Plus dur que Giorgia Meloni, Louis de Ragnell, il joue à quel jeu Fabien Roussel ?
00:17:03 Il joue au jeu de celui qui a perdu, qui a joué, qui a perdu.
00:17:06 On est d'accord.
00:17:07 Il faut se souvenir de ce qui s'est passé la semaine dernière.
00:17:10 En fait, s'il y a pu avoir cette commission mixte paritaire et le texte qui va être voté
00:17:15 sans doute à l'Assemblée nationale et au Sénat ce soir et cette nuit, c'est en partie
00:17:19 grâce au vote de la NUPES, et c'était les écologistes qui avaient proposé la motion
00:17:23 de rejet, donc qui a évité l'étude du texte.
00:17:27 Donc en fait, c'est grâce ou à cause de la gauche qu'aujourd'hui le texte du Sénat,
00:17:34 vous avez raison Valérie Boyer, est un texte beaucoup plus dur que celui qui était initialement
00:17:40 présenté par le gouvernement.
00:17:41 Donc c'est vraiment le coup d'œil.
00:17:43 Ils viennent de comprendre qu'ils se sont fait avoir.
00:17:45 Ce qui est intéressant, c'est que la Macronie aussi est en train d'affûter ses armes pour
00:17:50 essayer de donner des éléments de riposte parce que eux, globalement, ils ont perdu
00:17:54 sur toute la ligne.
00:17:55 Le gouvernement, la majorité, ils sont fracturés comme jamais.
00:17:58 Ils vont voter ce texte ?
00:18:00 Pas tous, il y aura entre 20 et 30.
00:18:02 Il y aura des prondeurs peut-être ?
00:18:03 Je pense que le texte peut passer.
00:18:06 En réalité, je parle pour l'Assemblée nationale, au Sénat ça va être, je pense, plus facile.
00:18:09 Mais le texte peut passer, mais ça se fait dans une douleur extrême.
00:18:13 Cet après-midi, il y a trois ministres de l'aile gauche du gouvernement qui ont menacé
00:18:17 de démissionner parce que selon eux, c'était beaucoup trop dur, trop restrictif.
00:18:20 Vous y croyez une seconde ? Il y en a que trois ministres qui vont quitter leur portefeuille
00:18:23 pour aller…
00:18:24 Non, non, je fais un massacre.
00:18:25 Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:18:26 À d'autres.
00:18:27 À d'autres, la soupe est trop bonne.
00:18:28 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:29 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:30 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:31 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:32 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:33 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:34 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:35 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:36 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:37 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:38 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:39 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:40 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:41 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:42 La soupe est trop bonne, non ?
00:18:43 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:05 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:06 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:07 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:08 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:09 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:10 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:11 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:12 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:13 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:14 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:15 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:16 La soupe est trop bonne, non ?
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00:19:18 La soupe est trop bonne, non ?
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00:19:20 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:21 La soupe est trop bonne, non ?
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00:19:23 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:24 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:25 La soupe est trop bonne, non ?
00:19:26 La soupe est trop bonne, non ?
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00:26:50 La soupe est trop bonne, non ?
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00:27:00 La soupe est trop bonne, non ?
00:27:01 La soupe est trop bonne, non ?
00:27:02 La soupe est trop bonne, non ?
00:27:03 La soupe est trop bonne, non ?
00:27:04 La soupe est trop bonne, non ?
00:27:05 Ce qui se lit, ce qui se dit est la réalité de ce texte.
00:27:09 Encore une fois, moi je mets au défi quiconque dans la majorité de me trouver un article
00:27:14 qui soit contraire aux valeurs portées par le président de la République depuis 2017
00:27:18 et qui sont extrêmement claires, fermetées à l'endroit de ceux qui n'ont rien à faire
00:27:22 sur le territoire national et intégration de ceux qui respectent nos valeurs et qui
00:27:26 travaillent.
00:27:27 Et autour de ça, la majorité est extrêmement unie.
00:27:30 Et elle est aussi unie parce que nous on sait qu'on ne veut pas soit d'une France
00:27:33 qui ne veut pas soit, qui laisserait rentrer tout le monde sur le territoire et pour qui
00:27:36 il n'y aurait qu'une crise de l'accueil, je ne le crois pas.
00:27:38 Et on ne veut pas non plus d'une immigration zéro parce qu'on sait que l'immigration
00:27:41 zéro c'est contraire à l'histoire de France.
00:27:43 Donc ce qui nous divise est infiniment plus faible que ce qui nous rassemble et ce qui
00:27:49 nous rassemble c'est l'utilité je crois de ces mesures.
00:27:51 Merci beaucoup Mathieu Lefebvre, député Renaissance du Val-de-Marne d'avoir pris
00:27:54 un peu de temps pour nous parler dans Punchline sur CNews avec bien sûr les équipes CNews,
00:27:59 je pense que c'était Hugo ou Gull Vest mais je n'en suis pas certaine, qui étaient
00:28:03 derrière la caméra.
00:28:04 C'était lui, tant mieux.
00:28:05 Louis Dragnel, il est pratiquement 17h30, on est en direct dans Punchline sur CNews,
00:28:11 on a ce texte qui va arriver d'abord au Sénat à 19h puis à l'Assemblée nationale
00:28:15 à 21h30, un texte sur l'immigration qui a été fortement durci par les Républicains.
00:28:19 Est-ce qu'il y a une phase de régularisation des sans-papiers dans ce texte ? Parce qu'on
00:28:24 a beaucoup entendu Gérald Darmanin pointer du doigt en répondant à la gauche mais
00:28:29 honnêtement on va régulariser les sans-papiers.
00:28:31 Pourtant c'était la ligne rouge imposée par les FR.
00:28:34 On est en train de récupérer la version qui est issue de la commission mixte paritaire,
00:28:38 ils sont en train de la finaliser mais normalement oui, il y a un article qui est fortement limité,
00:28:46 c'est le Sénat qui a demandé ça, mais sur la régularisation d'un certain nombre
00:28:50 de personnes pour ce qu'on appelle les métiers en tension.
00:28:53 Combien de personnes ?
00:28:54 On parle de très peu de personnes, on est d'accord.
00:28:59 La volonté c'était de limiter le plus possible le nombre de personnes qui étaient visées
00:29:04 par cette mesure.
00:29:05 Je vous en dirai plus dès que j'ai la version définitive.
00:29:07 N'hésitez pas.
00:29:08 Jean-Yves Camus.
00:29:09 Alors cette souplesse sur la régularisation des métiers en tension c'était sans doute
00:29:17 le volet de la loi qui recueillait chez les Français une certaine approbation.
00:29:22 C'est ça.
00:29:23 D'abord parce que parmi les Français qui sont sondés, il y a pas mal de gens qui
00:29:27 emploient des personnes dans des métiers en tension.
00:29:29 Et puis ensuite parce que ça concerne effectivement un nombre de personnes que je ne peux pas
00:29:36 quantifier mais ce n'est pas une régularisation totale.
00:29:40 Donc cette disposition-là, elle est en quelque sorte une concession mais elle est en même
00:29:48 temps conforme je crois à ce que la majorité des Français souhaite.
00:29:52 On continue ce débat dans un instant juste après le rappel des titres de l'actualité
00:29:55 dans Punchline sur CNews avec Simon Guillain.
00:29:57 Il est 7h30.
00:29:58 Le verdict est attendu d'une minute à l'autre au procès de Monique Olivier.
00:30:04 La prison à perpétuité a été requise contre l'ex-femme du tueur en série Michel
00:30:08 Fourniret avec une période de sûreté de 22 ans.
00:30:11 Monique Olivier est jugée depuis le 28 novembre à la cour d'assises des Hauts-de-Seine
00:30:15 pour complicité dans les enlèvements et meurtres de trois jeunes femmes.
00:30:17 L'autoroute A1, toujours coupée dans les deux sens, ce matin un grave accident a impliqué
00:30:22 trois poids lourds.
00:30:23 Un conducteur a perdu la vie lors de ce choc.
00:30:26 L'un des véhicules qui transportait 80 bidons de fioul s'est embrasé avant que l'incendie
00:30:30 ne se propage d'autres camions.
00:30:32 L'accident s'est produit au niveau de Roissy en France.
00:30:35 85 peurs pompiers ont été mobilisées dans la journée.
00:30:37 Et puis le Père Noël est-il passé en avance ? Pas moins de 23 pompiers et des équipes
00:30:42 de secours en montagne sont intervenus dans la nuit à Amberieux en Bugesse et dans Lens
00:30:47 pour extraire un homme coincé dans un conduit de cheminée pour une raison qui est toujours
00:30:50 inconnue.
00:30:51 La victime légèrement blessée a été transportée à l'hôpital et selon les gendarmes qui
00:30:54 n'ont pas encore pu l'interroger, l'homme est très confus et ne parle pas français.
00:30:58 Merci beaucoup Simon Guilhem pour le rappel des titres de l'actualité.
00:31:02 On se retrouve évidemment dans Punchline pour évoquer ce qui se passe à l'Assemblée
00:31:07 nationale et au Sénat.
00:31:08 Le vote de cette loi immigration qui a été accouchée au forceps dans la journée par
00:31:13 la commission mixte paritaire.
00:31:15 On va écouter un échange assez vif à l'Assemblée il y a quelques instants entre Elisabeth
00:31:18 Borne, Première ministre, et Bertrand Pancher du groupe Liott.
00:31:22 Aujourd'hui le texte s'éloigne dans l'esprit et dans sa rédaction avec son objectif principal.
00:31:30 Nous souhaitions comme les Français un vrai débat.
00:31:35 Nous en sommes privés.
00:31:37 Les Français sont médusés face à des intrigues, des entourloupettes.
00:31:41 Dans notre temps, dans une commission mixte paritaire opaque.
00:31:45 Quel spectacle donnons-nous ? C'est un échec collectif et notre démocratie est malade.
00:31:50 Ressaisissons-nous collectivement avant que les extrémistes prennent le pouvoir dans
00:31:55 notre pays.
00:31:56 Ce projet de loi rendra notre système plus efficace parce qu'il va simplifier drastiquement
00:32:01 nos procédures et réduire les délais de traitement des demandes d'asile.
00:32:05 Parce qu'il va permettre d'expulser plus rapidement les étrangers délinquants ou
00:32:10 radicalisés.
00:32:11 Parce qu'il donne des moyens accrus pour lutter contre l'immigration idégale.
00:32:15 Parce qu'il porte des mesures spécifiques, adaptées à chaque territoire, pour les Outre-mer.
00:32:22 Mais ce n'est pas tout, monsieur le président Pancher.
00:32:26 Ce projet de loi rendra notre système plus juste parce qu'il interdit le placement des
00:32:31 mineurs en rétention administrative, parce qu'il renforce les sanctions contre les passeurs,
00:32:37 parce qu'il fait pleinement du travail un levier d'intégration, notamment dans les
00:32:41 filières en tension.
00:32:42 Voilà la Première ministre Elisabeth Bonne qui tente de défendre ce texte, jugé par
00:32:47 la gauche comme inspiré d'un tract du RN.
00:32:50 Ça craque Louis de Ragnelheim au sein même du groupe Renaissance.
00:32:53 On a appris, peut-être que vous allez nous le confirmer, que Sacha Ollier ne va pas voter
00:32:59 ce texte.
00:33:00 Il est président de la commission des lois, qui présidait quand même tous les groupes
00:33:04 de travail concernant ce texte-là lorsqu'il était à l'Assemblée nationale.
00:33:08 Donc effectivement, on voit bien que la majorité est en train d'éclater.
00:33:13 Pareil pour le président du groupe Modem, c'est ça ?
00:33:15 Le président du groupe Modem, donc le Modem, je pense…
00:33:17 Allié d'Emmanuel Macron.
00:33:18 Exactement.
00:33:19 Il y a le groupe Lyotte également, qui est très très divisé.
00:33:22 Et puis même au sein des marcheurs, au sein de Renaissance, il y a entre 20 et 30 parlementaires
00:33:28 qui pourraient ne pas voter le texte.
00:33:30 Donc c'est un séisme politique très fort pour Emmanuel Macron.
00:33:33 Parce qu'à l'origine, quand même, il faut se souvenir d'où vient ce texte.
00:33:37 Ce texte, il est proposé, c'est un texte du gouvernement, alors qu'il a été très
00:33:41 très largement modifié, qui a été complété, qui a été durci par le Sénat, par les Républicains.
00:33:46 Mais donc on va se retrouver dans une situation que moi je n'ai jamais vue, où le gouvernement
00:33:50 propose un texte et sa propre majorité ne vote pas le texte.
00:33:55 Et c'est le Rassemblement national et les Républicains qui finissent par voter le texte.
00:33:59 Donc pour Emmanuel Macron, ça pose quand même une vraie question aussi.
00:34:02 Il va être contraint de revoir à la fois sa ligne et son organisation.
00:34:06 Il ne peut pas faire comme s'il ne s'était rien passé.
00:34:08 Parce qu'il adore enjamber les épreuves.
00:34:10 Il aimerait se retrouver en juin prochain.
00:34:14 Mais il ne peut pas tout simplement, déjà parce que sa majorité est en train de se fracturer
00:34:17 et un président qui perd son socle historique, son capital, là pour le coup, il y a des vraies questions qui se posent.
00:34:25 Alors, des questions Jean-Yves Camus ?
00:34:26 Ça c'est la première partie de la pièce.
00:34:27 Mais il va y en avoir une seconde pour la majorité.
00:34:31 C'est le passage devant le Conseil constitutionnel.
00:34:33 Parce que si en plus il y a effectivement censure d'un certain nombre de dispositions,
00:34:39 là ce sera un désaveu supplémentaire.
00:34:42 Et ceux qui ce soir ne voteront pas le texte, auront beaucoup de dire, écoutez, on vous avait prévenu.
00:34:47 Vous vous retrouvez en plus désavoués par le juge de la constitutionnalité.
00:34:52 Effectivement, Naïma M. Fadel, une partie de la majorité peut s'abstenir.
00:34:55 Là, on apprend que telle ou telle députée de la majorité relative ne va pas voter ce texte.
00:35:02 Je vous avoue que je suis assez étrange.
00:35:04 Oui, très étonnée parce qu'on a vu passer aussi que,
00:35:09 ce qu'on a vu passer encore une fois, le président avait recommandé absolument
00:35:14 que tout le monde soit mobilisé autour de ce texte
00:35:17 et qu'il y aurait des réactions effectivement un peu menaçantes contre l'effrondeur.
00:35:22 Donc effectivement, on peut s'interroger pour la suite parce que déjà, on a une crise politique.
00:35:28 La crise politique, elle va continuer.
00:35:30 Est-ce qu'on peut penser une dissolution dans ce cas-là ?
00:35:33 Est-ce qu'il va oser une dissolution en se disant…
00:35:35 Il n'a pas grand intérêt, Emmanuel Macron, à raconter dans le débat.
00:35:38 Oui, mais à un moment, vous savez, c'est une manière.
00:35:39 Lui, en fait, en réalité, il ne risque rien.
00:35:42 Mais eux, ils risquent beaucoup.
00:35:44 C'est-à-dire ceux qui aujourd'hui pourraient jouer aussi beaucoup leur place en tant que député.
00:35:49 Et peut-être que ça peut être aussi une manière de mettre,
00:35:52 si effectivement il y a des élections, alors je me permets,
00:35:55 s'il y a des élections et si c'est le RN qui sort,
00:35:58 ça peut être aussi une manière de les mettre au gouvernement, au travail,
00:36:03 et leur dire "ben allez-y, montrez-nous de quoi vous êtes capables".
00:36:07 Sachant que ce serait une manière…
00:36:08 Il y a encore un scénario de fiction.
00:36:10 Non, c'est une anticipation de l'éventuel scénario de 2027.
00:36:13 OK.
00:36:14 Il y a un électrochoc éventuellement.
00:36:15 Oui, mais dans ce cas-là, il peut aussi se dire "je les élis".
00:36:19 Oui, oui, oui.
00:36:20 Mais s'il faut la perspective que le RN…
00:36:22 Si tenter qu'Emmanuel Macron vienne à dissoudre l'Assemblée nationale,
00:36:25 la perspective, quand on regarde les 565 élections,
00:36:29 parce que ce n'est pas les sondages nationaux qui permettent de comprendre
00:36:32 véritablement l'issue des élections législatives,
00:36:35 il n'y a quasiment aucun scénario dans lequel le RN aurait une majorité,
00:36:39 ni même une majorité relative.
00:36:41 C'est-à-dire qu'au mieux, il serait le premier des groupes,
00:36:43 mais avec face à eux d'autres groupes qui, vraisemblablement,
00:36:46 pourraient très facilement les faire tomber.
00:36:48 Donc, de toute façon, le pays est ingouvernable.
00:36:50 C'est-à-dire que c'est à la fois la crise du Macronisme
00:36:51 et c'est une crise, je pense, du régime lui-même.
00:36:54 C'est-à-dire que là, on cumule en quelque sorte le pire de la IVe République
00:36:57 avec le pire de la Vème République.
00:36:58 On a réussi l'alliance des pires.
00:37:00 Le pire de la VIe, c'est ça ?
00:37:02 Avec, malgré tout, la verticalité et le fait que le président soit
00:37:06 la clé de voûte de tout l'édifice.
00:37:08 Mais Emmanuel Macron, malheureusement, n'avait pas compris
00:37:11 que sans majorité, c'est un régime parlementaire.
00:37:14 Et que là, ce qu'on apprend, Sacha Houlié,
00:37:16 donc, comme on le disait, figure de l'aile gauche macroniste,
00:37:19 va voter contre.
00:37:21 Il ne va pas s'abstenir, il ne va pas avoir pissine à l'heure du vote.
00:37:24 C'est-à-dire qu'ils vont voter contre leur gouvernement.
00:37:26 Et Sylvain Maillard, qui était l'invité ce matin,
00:37:28 et Sonia Mamrouk, qui se reparaît sur ses niveaux, disaient
00:37:30 « Il n'y aura pas de sanction ».
00:37:32 Donc, c'est le retour des frondeurs.
00:37:33 On se retrouve propulsés dans le quinquennat de François Hollande.
00:37:36 Entre Sacha Houlié et plusieurs députés modem,
00:37:39 ils n'ont rien en commun.
00:37:41 Et donc, clairement aussi, c'est un acte de défiance.
00:37:43 C'est un acte de défiance de l'autorité,
00:37:46 à la fois d'Elisabeth Borne et d'Emmanuel Macron.
00:37:49 Parce qu'Emmanuel Macron, qui regarde ça, ça ne doit pas lui plaire.
00:37:52 Ça fait mauvais genre.
00:37:53 Non, mais il doit être fou de rage.
00:37:54 Mais il est fou de rage.
00:37:56 Vous l'avez eu en ligne ?
00:37:57 Non, mais c'est normal.
00:37:58 C'est un mouvement, ce n'est pas un parti.
00:38:01 C'est-à-dire que la contradiction initiale de cette majorité relative,
00:38:07 c'est qu'elle repose dès 2017 sur la constitution d'une mouvance,
00:38:12 mais pas d'un parti politique.
00:38:14 Il n'a jamais émergé ce parti politique.
00:38:16 Donc, il n'y a pas les liens qui vont avec.
00:38:18 Et au-delà de ça, pardon de revenir à mes histoires d'institution,
00:38:21 mais ce n'est pas totalement un dedans dans une démocratie,
00:38:23 le Premier ministre est censé être le chef de la majorité parlementaire.
00:38:26 Elisabeth Borne n'est pas le chef, la chef de la majorité parlementaire.
00:38:29 Il ne sait jamais.
00:38:30 Il ne les reçoit pas, ces députés ?
00:38:33 Deux éléments dans cette crise.
00:38:35 Où est décidée la commission mixte paritaire à l'Élysée ?
00:38:38 Où est décidé le fait que le gouvernement n'utilisera pas l'article 49-3 de la constitution à l'Élysée ?
00:38:44 Où est-ce que Gérald Darmanin présente sa démission à Emmanuel Macron à l'Élysée ?
00:38:49 Ah, tenez, regardez, l'Élysée qui a l'instant,
00:38:52 et c'est Élodie Huchard qui nous le dit, qui est au Sénat,
00:38:54 les présidents des groupes de la majorité sont convoqués à l'Élysée,
00:38:56 et disent qu'à l'Élysée.
00:38:58 Donc là, ce n'est pas à Madihan.
00:39:00 Ça y est, il va remettre de l'ordre.
00:39:03 Non mais, Laurence Ferrari, au point où on en est,
00:39:06 comme Emmanuel Macron a envisagé de retirer le texte
00:39:10 en cas de commission mixte paritaire non conclusive.
00:39:13 Face au tollé politique qu'Emmanuel Macron,
00:39:16 le camouflet qu'il pourrait se prendre,
00:39:18 il n'est pas exclu maintenant qu'Emmanuel Macron finisse par se dire
00:39:22 "on retire le texte et il n'y a plus de vote, et donc on arrête".
00:39:25 Non mais ça serait une bande à l'honneur !
00:39:28 Si la commission mixte paritaire n'avait pas été conclusive,
00:39:31 c'est ce qui aurait été fait par le gouvernement.
00:39:34 Oui, mais elle est conclusive.
00:39:35 Oui, mais si elle ne l'avait pas été, le gouvernement avait déjà prévenu.
00:39:38 Mais là, il ne peut pas le retirer.
00:39:39 Le retrait du texte est envisagé.
00:39:41 Non mais on fait les paris.
00:39:43 Je pense que les prothèses...
00:39:46 Non mais c'est une gifle au français, là.
00:39:49 Vous vous rendez compte ? Après le sondage qu'il y a eu ?
00:39:52 C'est scandaleux.
00:39:53 Moi, j'imagine même pas...
00:39:55 Vous imaginez qu'à 19h, on nous annonce,
00:39:58 que le texte est retiré.
00:40:00 Il y a beaucoup de choses que je me suis fait imaginer
00:40:02 depuis trois semaines, et des choses qui se sont produites,
00:40:04 mais ça dépassait tout ce que je pouvais imaginer.
00:40:06 C'est surtout reculer pour mieux sauter.
00:40:08 Comme le faisait remarquer Elisabeth Borne,
00:40:10 il y a, je crois, 56 textes qui ont été votés par les Républicains
00:40:12 depuis le début de cette mandature.
00:40:16 Mais tout ça, c'est fini.
00:40:18 Si ce texte devait être retiré, vous imaginez bien
00:40:20 que plus jamais les Républicains, vraisemblablement,
00:40:22 ne voteraient quoi que ce soit.
00:40:24 C'est-à-dire qu'il ne se passe plus rien.
00:40:26 Le texte est retiré.
00:40:28 Donc, c'est la crise institutionnelle, la crise politique.
00:40:30 On est en plein dedans, Laurence.
00:40:32 Mais je pense aux Français qui nous regardent.
00:40:34 Le gouvernement est complètement bloqué.
00:40:36 Les Français, ils ont aussi voté pour un Parlement.
00:40:38 Il y a de quoi désespérer pour la classe moyenne.
00:40:40 Jean-Sébastien a en partie raison.
00:40:42 Il faut se rappeler quand même.
00:40:44 Mon ami François Comérite...
00:40:46 Oui, on a un peu de visite.
00:40:48 Je dis ça pour moi aussi, pour tout le monde.
00:40:50 Oui, mais moi, je pense à la décharge des Français.
00:40:52 Malheureusement, regardez ce qui s'est passé.
00:40:54 On n'a pas eu vraiment une campagne électorale.
00:40:56 Rappelons-nous.
00:40:58 On nous a volé cette campagne électorale.
00:41:00 On s'attendait à ce qu'il y ait programme contre programme.
00:41:02 Malheureusement, on ne l'a pas eu.
00:41:04 On n'a pas été aussi aidé par les médias
00:41:06 qui auraient pu rappeler à M. Macron
00:41:08 qu'il devait faire campagne
00:41:10 et qu'il ne devait pas mépriser les Français.
00:41:12 Et puis après, au niveau des législatives aussi,
00:41:14 on sait effectivement que parfois,
00:41:16 les Français ont été dans des chantages
00:41:18 qu'on peut regretter aujourd'hui.
00:41:20 Mais aujourd'hui, le pays va tellement mal,
00:41:22 on est tellement fracturés,
00:41:24 on est tellement...
00:41:26 Moi, je n'ose même pas imaginer
00:41:28 que cette première étape,
00:41:30 vers au moins quelque chose...
00:41:32 Après, il y a la Constitution, vous avez raison.
00:41:34 Mais bon, en tout cas...
00:41:36 - Ce n'est pas quand même totalement...
00:41:38 - Non, mais bien sûr, mais ça donne...
00:41:40 En fait, aujourd'hui, moi, ce que je vois,
00:41:42 et je vous assure, je suis beaucoup sur le terrain,
00:41:44 c'est la désespérance aujourd'hui.
00:41:46 Les gens sont désespérés.
00:41:48 Le pays est fracturé.
00:41:50 Et si je peux vous dire quelque chose,
00:41:52 c'est qu'aujourd'hui, même les personnes
00:41:54 qui sont d'une manière régulière en France,
00:41:56 qui sont issues de l'immigration,
00:41:58 en ont marre et demandent quelque chose
00:42:00 parce qu'ils sont amalgamés à tous ces illégaux
00:42:02 qui posent problème à notre pays.
00:42:04 Ils demandent aussi de l'autorité,
00:42:06 ils demandent aussi de la fermeté.
00:42:08 Il en va, et je vais radoter encore
00:42:10 de la cohésion nationale.
00:42:12 Si le président de la République,
00:42:14 à un moment, n'oublie pas son orgueil
00:42:16 et ne tape pas du poing sur la table
00:42:18 pour au moins faire sortir quelque chose,
00:42:20 franchement, moi-même, je suis désespérée.
00:42:22 Je vous le dis franchement, Laurence.
00:42:24 - Vous êtes une optimiste de nature.
00:42:26 - Je pense qu'Emmanuel Macron nous regarde.
00:42:28 - Oui, je suis une optimiste, mais...
00:42:30 - On va se dire qu'il faut réagir.
00:42:32 Jean-Yves Camus.
00:42:34 - C'est vrai que la cohésion nationale
00:42:36 est effectivement abîmée et que c'est peut-être là
00:42:38 la chance qu'a le Rassemblement national.
00:42:40 J'y reviens, en vue non seulement des Européennes,
00:42:42 mais de 2027, c'est-à-dire de dire
00:42:44 nous sommes les seuls, finalement,
00:42:46 qui assumons le fait,
00:42:48 non pas de modifier,
00:42:50 je ne veux pas dire à la marge,
00:42:52 mais de modifier, comme cela vient de l'être,
00:42:54 mais de renverser la table.
00:42:56 - Alors, on a Fabien Roussel,
00:42:58 qui est en ligne avec nous.
00:43:00 Bonsoir, Fabien Roussel, du Parti communiste français, bien sûr.
00:43:02 Vous dénoncez ce texte.
00:43:04 - Bonsoir, Laurence Ferrari.
00:43:06 - Vous vous estimez que c'est inspiré d'un tract
00:43:08 du Rassemblement national. Vous allez, évidemment,
00:43:10 voter contre, mais on apprend aussi que peut-être
00:43:12 une partie de la majorité d'Emmanuel Macron
00:43:14 est en train de voter contre. Alors, ça vous surprend ou pas ?
00:43:16 - Non, ça ne me surprend pas,
00:43:18 parce que j'étais moi-même en discussion
00:43:20 avec Sacha Houllier,
00:43:22 il y a plus d'un mois de ça,
00:43:24 pour pouvoir travailler
00:43:26 un texte sur l'immigration,
00:43:28 équilibré,
00:43:30 qui prenne en compte,
00:43:32 notamment, la question des travailleurs sans papier,
00:43:34 afin de pouvoir inscrire dans la loi
00:43:36 la régularisation
00:43:38 de ceux qui travaillent, paient des cotisations.
00:43:40 Et donc, avec Sacha Houllier,
00:43:42 Stella Dupont, qui est aussi députée
00:43:44 de la majorité, et d'autres,
00:43:46 nous avions dit notre disponibilité
00:43:48 au ministre de l'Intérieur,
00:43:50 Gérald Darmanin, pour travailler sur ce texte
00:43:52 de loi. Il n'a jamais été, en tout cas,
00:43:54 de mon côté, il n'a jamais été question
00:43:56 de dire que ce n'était pas un sujet, qu'il ne fallait pas parler
00:43:58 d'immigration. Il faut traiter de cette question
00:44:00 et donc avec des réponses,
00:44:02 avec humanité, avec fermeté,
00:44:04 et avec dignité, pour notamment
00:44:06 régulariser ces travailleurs. Or,
00:44:08 le gouvernement n'a jamais voulu
00:44:10 entendre les propositions que nous faisions
00:44:12 sur ce sujet. En tout cas,
00:44:14 moi, il ne m'a jamais écouté,
00:44:16 donc qu'est-ce que vous voulez ? Au bout d'un moment, c'est tout.
00:44:18 On arrête... Enfin, on vote
00:44:20 contre, parce qu'on n'a pas d'autre choix.
00:44:22 Il n'y a rien, rien dans ce texte
00:44:24 qui pourrait... qui répond à nos
00:44:26 attentes. Et c'est de la même manière, pour des
00:44:28 députés de la majorité, ça va
00:44:30 à rebours des valeurs qui sont les leurs.
00:44:32 C'est tout. Et donc, je comprends, et je salue
00:44:34 d'ailleurs leur courage, aujourd'hui,
00:44:36 de voter en fonction de leur conviction,
00:44:38 de leur engagement qu'ils ont pris vis-à-vis de leurs électeurs.
00:44:40 - M. Daroussel, on a appris que
00:44:42 les présidents des groupes
00:44:44 majoritaires, de la majorité,
00:44:46 au Sénat, en tout cas
00:44:48 à l'Assemblée et de
00:44:50 la majorité présidentielle au Sénat, sont
00:44:52 convoqués à 18h à l'Elysée.
00:44:54 Le sujet, ça va être le retrait
00:44:56 du texte. Vous envisagez que ce texte
00:44:58 soit retiré par Emmanuel Macron ?
00:45:00 - Mais sincèrement, c'est ce à quoi
00:45:04 j'appelle de mes voeux.
00:45:06 Il y a besoin de traiter de ces questions.
00:45:08 Mais pas sous l'angle
00:45:10 de l'extrême droite. Pas en reprenant
00:45:12 les propositions de l'extrême droite.
00:45:14 Il y a besoin de traiter
00:45:16 cette question, comme je l'ai dit,
00:45:18 avec humanité, avec dignité,
00:45:20 avec fermeté, avec des conditions
00:45:22 concernant l'accueil, mais aussi avec
00:45:24 des règles, mais aussi
00:45:26 en régularisant ceux qui sont chez nous,
00:45:28 notamment, qui travaillent depuis des années, des années,
00:45:30 qui cotisent, qui payent des impôts,
00:45:32 qui participent à la richesse du pays,
00:45:34 qui payent de la TVA quand ils font leurs courses,
00:45:36 mais qui n'ont droit à rien, parce que
00:45:38 ils sont sans papiers, vous imaginez ça ?
00:45:40 Ça existe nulle part,
00:45:42 sauf chez nous, c'est une forme d'esclavagisme.
00:45:44 Il y a besoin d'apporter
00:45:46 des réponses à ça. Les Français, ils sont majoritaires,
00:45:48 et donc il y a des chefs d'entreprise
00:45:50 qui le demandent. Donc faisons-le,
00:45:52 et c'est aussi le meilleur moyen
00:45:54 de garantir les droits des travailleurs français,
00:45:56 parce que souvent, ces travailleurs sans papiers,
00:45:58 qui n'ont pas de règles, qui sont
00:46:00 sans droits, qui peuvent travailler
00:46:02 50-60 heures par semaine, ça tire
00:46:04 par le bas les conditions de travail des Français,
00:46:06 et donc, pour que tout le monde
00:46:08 ait les mêmes droits, il faut que ces travailleurs
00:46:10 aient les mêmes droits que les Français. C'est ça qui nous fera aller
00:46:12 par le haut. Moi, je défends le travail, je défends
00:46:14 les travailleurs, pas en fonction de leur couleur,
00:46:16 je les défends tous. C'est pour ça que je me bats
00:46:18 pour ça, j'en ai fait le combat central
00:46:20 de mon parti, de mon groupe.
00:46:22 Je regrette que le gouvernement, il est complètement
00:46:24 balayé d'un verre de main, cette question,
00:46:26 et qui fait qu'ils ont choisi
00:46:28 de s'inspirer de l'extrême droite, mais voilà,
00:46:30 c'est extrêmement regrettable.
00:46:32 Le président de la République n'a pas été élu,
00:46:34 en tout cas sur cette base-là. Nous avons été
00:46:36 beaucoup à appeler à voter pour lui au second
00:46:38 tour, contre les idées
00:46:40 de l'extrême droite, et aujourd'hui,
00:46:42 c'est lui qui fait le choix de les inscrire dans la loi.
00:46:44 Alors oui, je peux comprendre que
00:46:46 des députés de la majorité
00:46:48 soient émus, ça,
00:46:50 et ne se retrouvent pas dans ce vote,
00:46:52 et refusent de voter, ou s'abstiennent,
00:46:54 c'est très courageux de leur part, j'espère qu'ils seront
00:46:56 suffisamment nombreux pour ne pas voter ce texte.
00:46:58 Et puis, je vais vous faire une confidence,
00:47:00 oui, ça va créer une crise politique chez nous.
00:47:02 Ça va créer une crise politique en France. Vous croyez
00:47:04 que les Français ont besoin d'une crise politique aujourd'hui ?
00:47:06 C'est pas comme s'il n'y avait pas le problème de la vie chère,
00:47:08 des salaires, du pouvoir d'achat, l'approche des fêtes,
00:47:10 avec le froid
00:47:12 qui arrive dans les maisons, et les personnes qui ne veulent
00:47:14 pas mettre le chauffage parce qu'ils ont peur
00:47:16 des factures d'électricité qui arrivent,
00:47:18 et on va avoir une crise sur la question
00:47:20 de l'immigration, mais c'est grave !
00:47:22 – OK, merci beaucoup Fabien Roussel d'avoir pris un peu de temps
00:47:24 pour nous répondre dans "Punchline"
00:47:26 sur "CNews", on est effectivement
00:47:28 face à une situation inédite, en tout cas
00:47:30 sous les deux quinquennats d'Emmanuel Macron,
00:47:32 Jean-Yves Camus, une crise politique qui couvre,
00:47:34 un texte sur l'immigration qui a été
00:47:36 adopté au forceps par la commission
00:47:38 de mixe par la terre, où les LR ont pesé
00:47:40 tout leur poids, la première ministre qui a repris la main
00:47:42 face à un Gérald Darmanin à Fabry,
00:47:44 et là, on peut avoir un coup de théâtre,
00:47:46 on peut avoir, hop, le retrait du texte.
00:47:48 – On peut avoir un coup de théâtre, je ne sais pas tellement
00:47:50 comment il pourrait être expliqué dans la soirée
00:47:52 demain matin aux Français, mais on peut l'avoir.
00:47:54 Ce qui est très intéressant de ce que vient de dire Fabien Roussel,
00:47:56 c'est que ça montre aussi qu'à l'intérieur
00:47:58 des oppositions de gauche, je pense par exemple
00:48:00 à la différence de position entre ce que vient de dire
00:48:02 Fabien Roussel et la France insoumise,
00:48:04 il ne dit pas qu'il ne faut pas traiter le problème,
00:48:06 il ne dit pas qu'il faut régulariser tout le monde.
00:48:08 Il parle de fermeté, il n'est pas sur la ligne
00:48:10 de Jean-Luc Mélenchon, c'est encore aussi un sujet
00:48:12 qui va parasiter la tradition communiste
00:48:14 des oppositions de gauche.
00:48:16 – Est-ce qu'il parle de la tradition communiste ?
00:48:18 – Il parle des oppositions de gauche.
00:48:20 – Est-ce qu'il parle de la tradition communiste ?
00:48:22 – Le rapport des communistes avec l'immigration
00:48:24 a toujours été un peu…
00:48:26 – Très différent.
00:48:28 – On se rappelle des positions de Georges Marchand à l'époque.
00:48:30 – Georges Marchand qui pour le coup était beaucoup plus dur
00:48:32 que ce que disait Fabien Roussel, parce qu'il considérait
00:48:34 que l'immigration volait le travail des Français
00:48:36 et que ça créait en partie le chômage.
00:48:38 Mais écoutez, on verra ce qui va se passer.
00:48:40 – Non mais ce n'est pas le piton, ce qu'on vit.
00:48:42 – Moi ce que j'observe, simplement,
00:48:44 je vous donne trois horaires, à 18h,
00:48:46 à l'Elysée, réunion de crise avec les principaux
00:48:48 ministres concernés, en théorie…
00:48:50 – Plus que chez le Dirlo.
00:48:52 – Convoqué évidemment chez Emmanuel Macron.
00:48:54 Ensuite, en théorie, à 19h, il y a le début des débats
00:48:56 au Sénat pour voter le texte.
00:48:58 – Sauf s'il est retiré.
00:49:00 – Je ne sais pas. Et dans la soirée,
00:49:02 ensuite à 21h30, le texte est examiné
00:49:04 à l'Assemblée nationale.
00:49:06 Et par ailleurs, il y a un groupe de plusieurs ministres
00:49:08 issus de la gauche qui se réunissent
00:49:10 pour envisager, discuter
00:49:12 de la suite de leur action
00:49:14 dans cette équipe gouvernementale.
00:49:16 – Vous allez vous coucher tard Louis Dragnell,
00:49:18 ça fait quelques nuits que les nuits sont courtes.
00:49:20 Donc en fait, on est en train de vivre,
00:49:22 d'assister à une crise politique
00:49:24 pour que des ministres,
00:49:26 pour que des députés soient reçus
00:49:28 à l'Elysée, alors qu'en fait, tout, normalement,
00:49:30 se passe à l'Assemblée nationale, avec la première ministre
00:49:32 qui est chef de la majorité, c'est que, réellement,
00:49:34 il n'y a plus rien qui marche.
00:49:36 – Mais regardez quand même, et je vous passe la parole dans un instant,
00:49:38 Jean-Sébastien Ferjour, on est sur un texte que souhaitait,
00:49:40 en tout cas, une fermeté sur l'immigration que les Français souhaitent,
00:49:42 ils nous le disent, sondage après sondage,
00:49:44 à chaque fois qu'on les interroge,
00:49:46 ils disent "il faut moins d'immigration, il faut mieux contrôler l'immigration,
00:49:48 on ne peut plus continuer comme ça".
00:49:50 Et là, on a une espèce de pantalonnade politique
00:49:52 à l'Assemblée nationale,
00:49:54 un texte est trouvé,
00:49:56 on ne sait absolument pas où on va aller ce soir,
00:49:58 Jean-Sébastien Ferjour.
00:50:00 Le pays n'est pas tenu.
00:50:02 – Mais parce que c'est le verrou idéologique
00:50:04 qui bloquait, en quelque sorte, le système politique français
00:50:06 depuis 40 ans, qui est en train de voler,
00:50:08 qui a inventé, au-delà de la réalité,
00:50:10 qui a inventé le Front National à l'époque,
00:50:12 quand même, largement, François Mitterrand,
00:50:14 en tout cas, qui a contribué à mettre Jean-Marie Le Pen…
00:50:16 – Ah, M. Camus va réagir.
00:50:18 – Non, mais il ne l'a pas inventé au sens où le Front National…
00:50:20 – Non, il l'a favorisé.
00:50:22 – Existait déjà, il l'a favorisé
00:50:24 parce qu'il avait besoin de faire oublier
00:50:26 que le tournant de 1983
00:50:28 n'était plus tout à fait dans le fil
00:50:30 de ce qu'il avait promis avant son élection.
00:50:32 Et depuis ce temps-là,
00:50:34 tout ce qui a été dit sur l'immigration
00:50:36 a été qualifié d'extrême droite.
00:50:38 Souvenez-vous des programmes du RPR et de l'UDF en 1990,
00:50:40 c'était un programme qui était
00:50:42 beaucoup plus dur que ce qu'il y a dans la loi.
00:50:44 Là, maintenant, à l'époque,
00:50:46 on ne disait pas que c'était de l'extrême droite.
00:50:48 Et ensuite, il y a eu ce mouvement de balancier,
00:50:50 ce verrou idéologique qui s'est mis en place,
00:50:52 qui a fait qu'à partir du moment où on proposait
00:50:54 ou demandait des mesures de plus grande fermeté
00:50:56 en matière de contrôle des flux migratoires,
00:50:58 c'était qualifié d'extrême droite.
00:51:00 Parce qu'il y a quand même un point commun
00:51:02 entre les communistes et la France insoumise.
00:51:04 C'est la même chose, c'est la même rhétorique.
00:51:06 De toute façon, cette loi-là, c'est l'extrême droite.
00:51:08 Donc, sous-entendu, n'en discutons pas,
00:51:10 mais ça veut dire quoi quand ils disent
00:51:12 que l'extrême droite, ce n'est pas juste
00:51:14 un qualificatif politique ?
00:51:16 C'est-à-dire que ça n'a pas lieu d'être,
00:51:18 que ça devrait être interdit par la République,
00:51:20 qu'il devrait y avoir une réaction
00:51:22 de l'ensemble des citoyens,
00:51:24 comme si on était en train d'atteindre
00:51:26 la dignité de la personne humaine.
00:51:28 Et c'est bien là où je vous disais
00:51:30 que ce verrou-là est en train de voler en éclat.
00:51:32 Parce que, vous le soulignez dans votre question,
00:51:34 les Français, eux, ne considèrent pas
00:51:36 qu'il s'agit d'une atteinte à la dignité
00:51:38 de la nation et, évidemment, qu'on continue
00:51:40 à respecter les droits des étrangers
00:51:42 comme ceux de n'importe quel autre être humain.
00:51:44 - D'ailleurs, ils n'arrêtent pas de dire
00:51:46 "faire preuve d'humanité", alors que, justement,
00:51:48 vous avez vu la manière dont...
00:51:50 La dignité à laquelle des migrants vivent,
00:51:52 notamment... - Mais bien sûr.
00:51:54 - Le vrai verrou qui est en train de sauter,
00:51:56 c'est un verrou constitutionnel.
00:51:58 - Oui, aussi. - Et même supraconstitutionnel.
00:52:00 - Pourquoi ? Expliquez-nous.
00:52:02 - C'est très exactement le préambule
00:52:04 de la Constitution de 1946, repris
00:52:06 par un texte conçu
00:52:08 à une époque précise, qui est l'époque
00:52:10 de la reconstruction, à l'époque
00:52:12 où les besoins en main-d'oeuvre
00:52:14 étaient extrêmement importants,
00:52:16 et qui a servi de boussole pendant des années
00:52:18 à l'ensemble
00:52:20 du spectre politique. Parce que, rappelons-le quand même,
00:52:22 on est en train de discuter en ce moment
00:52:24 des aides personnalisées aux logements.
00:52:26 Les aides personnalisées aux logements, c'est pas une création
00:52:28 de la gauche, c'est une création de Raymond Barr
00:52:30 en 1977. Donc, on est en train
00:52:32 de revenir, en fait, sur
00:52:34 un logiciel commun
00:52:36 à, j'allais dire, la gauche sociale-démocrate
00:52:38 et
00:52:40 à la droite libérale, et même
00:52:42 à une grande partie de la droite conservatrice.
00:52:44 - Donc là, vraiment, on est sur
00:52:46 un vélo constitutif.
00:52:48 - On est sur un saut
00:52:50 idéologique, dont on peut dire effectivement
00:52:52 qu'il a été favorisé
00:52:54 par le bruit de fond que
00:52:56 le Front National, puis le Rassemblement National
00:52:58 effectue depuis maintenant
00:53:00 un demi-siècle, mais
00:53:02 aussi, je crois, par une évolution
00:53:04 profonde à l'intérieur des droits.
00:53:06 - Alors, on va écouter
00:53:08 dans un instant Gérald Darmanin encore une fois.
00:53:10 - Vraiment, d'un mot, ce que je crois
00:53:12 que vous étiez en train de dire, c'est-à-dire que
00:53:14 il y a effectivement des droits qui sont
00:53:16 attachés à la citoyenneté, comme le droit de vote.
00:53:18 Il faut être citoyen français pour avoir le droit de vote.
00:53:20 Et il y a des droits qui sont attachés à la personne.
00:53:22 Indépendamment de la citoyenneté,
00:53:24 et le droit au logement, qui est
00:53:26 dans le préambule de la Constitution de 1946,
00:53:28 c'est un droit attaché à la personne.
00:53:30 Et effectivement, c'est cette construction
00:53:32 juridique et idéologique là
00:53:34 qui nous bloque, et qui est
00:53:36 ou pas... - Attendez, parce que la bataille n'est pas à ce terme.
00:53:38 - Je suis d'accord avec vous, mais dans... - On est en train de voler, on est clair.
00:53:40 - Jean-Sébastien, dans beaucoup de pays, il n'y a pas
00:53:42 de RSA pour les étrangers. Je ne sais pas...
00:53:44 - Mais c'est juste tel que ça se pose juridiquement,
00:53:46 ce n'est pas une appréciation philosophique. - Je prends mon cas personnel, moi j'ai fait une partie
00:53:48 de mes études en Espagne, à aucun moment, je me suis
00:53:50 attendu à ce que le gouvernement espagnol
00:53:52 me verse tous les mois quelques
00:53:54 centaines d'euros. - En quel état du droit en France ?
00:53:56 - Je suis d'accord avec vous. - Mais c'est ça.
00:53:58 - Parce que vous l'évoquiez tout à l'heure,
00:54:00 vous parliez de l'introduction, de l'idée de la
00:54:02 préférence nationale. Moi, je
00:54:04 serais d'accord avec vous. - Une partie.
00:54:06 - Si seulement ça concernait les étrangers
00:54:08 pendant toute leur vie. Mais à aucun
00:54:10 moment, il est question de dire que
00:54:12 les... - Non, ça concerne un allongement des
00:54:14 délais qui permet... - Exactement, c'est-à-dire que
00:54:16 en fait, c'est un durcissement des conditions,
00:54:18 mais il y a un moment où les
00:54:20 APL pourront être données. De toute façon,
00:54:22 ce qui a été décidé, là, cet après-midi, en commission
00:54:24 mixte paritaire, c'est que la durée
00:54:26 maximale pendant laquelle vous ne pourrez pas
00:54:28 toucher d'APL si vous êtes
00:54:30 étranger, c'est 5 ans. Donc, au-delà
00:54:32 de 5 ans, de toute façon, vous toucherez
00:54:34 les APL. Et je termine simplement d'un mot,
00:54:36 le RSA, par exemple.
00:54:38 Le RSA, pour toute personne
00:54:40 qui est étrangère en France
00:54:42 depuis moins de 5 ans, il ne peut pas toucher
00:54:44 le RSA. Donc, je trouve... - Il touche une autre
00:54:46 allocation. - Oui, mais je trouve que
00:54:48 ce débat sur les APL est un
00:54:50 faux débat. - Mais l'APL, par exemple,
00:54:52 pour le logement. - Par exemple,
00:54:54 il y a les étudiants, dès qu'ils posent le pied
00:54:56 sur le sol français, qu'ils ont un logement,
00:54:58 ils touchent l'APL. Là, on n'en parle pas.
00:55:00 Les étudiants étrangers touchent l'APL.
00:55:02 - Eh bien, ce qui a été décidé dans la commission mixte paritaire,
00:55:04 c'est que les rangs de carte... - Et c'est pareil, par exemple,
00:55:06 le RSA, vous avez parlé, Louis, du RSA.
00:55:08 Aujourd'hui, quand vous êtes dans l'espèce Schengen,
00:55:10 vous êtes étranger avec une carte de séjour, vous pouvez
00:55:12 venir en France, vous touchez le RSA.
00:55:14 - Que vous ne toucherez pas forcément dans un autre pays de l'Union.
00:55:16 - L'Espagne dont vous parlez, Louis Draynel,
00:55:18 c'est que dans la Constitution, il est écrit,
00:55:20 et c'est spécifique, c'est française,
00:55:22 "la France est une république sociale".
00:55:24 - Exactement. - Oui.
00:55:26 - Vous avez raison. - Alors,
00:55:28 la image vous interrompt. - Même les dallaux,
00:55:30 les histoires théoricaires. - On va écouter Gérald Darmanin,
00:55:32 qui, lui, estime, au contraire, que c'est un texte
00:55:34 anti-Marine Le Pen. Ecoutez le ministre de l'Intérieur.
00:55:36 - Ce texte est une arme anti-Le Pen,
00:55:38 parce que nous apportons des solutions.
00:55:40 Madame Le Pen, Madame Le Pen,
00:55:42 Madame Le Pen, c'est contre mauvaise fortune
00:55:44 de bon cœur, c'est ce qu'on dit dans l'englais populaire.
00:55:46 Madame Le Pen, elle ne vit que des problèmes.
00:55:48 Nous sommes en train de les résoudre. C'est difficile.
00:55:50 Parce qu'il y a eu beaucoup de lâcheté pendant
00:55:52 de très nombreuses années avant l'arrivée du président de la République.
00:55:54 Vous savez, le président, il paye les factures de tout le monde.
00:55:56 Là, aujourd'hui, nous prenons nos responsabilités.
00:55:58 Nous prenons les responsabilités pour protéger le peuple.
00:56:01 - Voilà. Est-ce que c'est un texte anti-Le Pen pour vous,
00:56:03 Louis Draynel ? - Bah, enfin, ça dépend.
00:56:05 - Parce que le Marine Le Pen, c'est un texte
00:56:07 qu'elle a inspiré, au contraire. - Non, mais globalement,
00:56:09 je comprends que pour Gérald Darmanin,
00:56:11 c'est pas facile à digérer. C'était pas le texte initial.
00:56:13 C'était pas celui exactement qu'il souhaitait.
00:56:15 Et par ailleurs, effectivement,
00:56:17 Marine Le Pen est couronnée
00:56:19 objectivement, hein,
00:56:21 par ce texte, puisque
00:56:23 elle dit, d'ailleurs, que c'est un...
00:56:25 C'est pas le texte dont elle aurait rêvé, mais c'est un texte
00:56:27 pour lequel elle n'a pas d'opposition
00:56:29 de principe, et donc
00:56:31 qu'elle peut voter. Donc, je pense
00:56:33 qu'aujourd'hui, la principale victoire,
00:56:35 c'est pas celle du gouvernement qui aurait
00:56:37 réussi à faire reculer le RN.
00:56:39 C'est globalement le RN
00:56:41 qui a réussi à convaincre
00:56:43 suffisamment largement,
00:56:45 au sein des LR, un peu partout,
00:56:47 pour arriver à cette version
00:56:49 vraiment durcie du texte.
00:56:51 Donc, c'est... Objectivement, c'est...
00:56:53 Oui, c'est plus le RN que le gouvernement qui a gagné.
00:56:55 - Rapidement. - L'idée de Gérald Darmanin,
00:56:57 c'est qu'en serrant la vis,
00:56:59 on va couper l'arbre sous le pied du RN.
00:57:01 - Le raisonnement d'un homme.
00:57:03 - Non, mais ça fait très longtemps que ce raisonnement
00:57:05 est utilisé à droite.
00:57:07 Simplement, quand vous avez un sondage qui, pour les Européennes,
00:57:09 donne 30-18,
00:57:11 il faut quand même bien se dire que le différentiel
00:57:13 n'est pas lié uniquement à ce qui est en train de se passer.
00:57:15 - C'est vrai. - Il faut pas l'oublier, ça.
00:57:17 Louis Darenelle.
00:57:19 C'est très important, ce que vient de dire M. Camus.
00:57:21 - Absolument. Ca veut dire qu'en fait, l'électorat RN
00:57:23 dépasse très largement
00:57:25 les gens qui sont exclusivement
00:57:27 attachés aux questions d'immigration.
00:57:29 Et Marine Le Pen, d'ailleurs, en a fait toute sa stratégie
00:57:31 à la dernière élection présidentielle
00:57:33 où elle parlait très peu d'immigration
00:57:35 et où vraiment, elle parlait, oui,
00:57:37 de pouvoir d'achat. Elle s'était d'ailleurs opposée
00:57:39 à la réforme des retraites. Donc, c'est toute la dimension
00:57:41 sociale aussi du discours du RN
00:57:43 qui touche un public
00:57:45 beaucoup plus large. - Et il y a cette nouvelle contestation
00:57:47 qu'on voit s'installer en Europe aussi,
00:57:49 contre certaines dispositions liées à
00:57:51 la transition énergétique. En gros,
00:57:53 le RN, un des moteurs du vote
00:57:55 du RN, c'est de dire que les élites
00:57:57 ne se préoccupent pas du sort de ceux
00:57:59 que vivent les catégories populaires,
00:58:01 que ce soit sur l'immigration ou surtout
00:58:03 les autres sujets qui peuvent les impacter.
00:58:05 - Un autre sujet, effectivement.
00:58:07 Un autre volet du débat.
00:58:09 - C'est encore un autre volet du débat, mais je crois que Marine Le Pen
00:58:11 a dans sa manche, en vue des présidentielles,
00:58:13 un certain nombre de sujets qu'elle va
00:58:15 exploiter au fur et à mesure.
00:58:17 On parlait à l'instant de l'écologie.
00:58:19 C'est non l'écologie punitive, par exemple.
00:58:21 Ça, ça touche un certain nombre de gens. - Vous avez raison.
00:58:23 C'est un débat important, Naïm Haïm Fedele.
00:58:25 On est effectivement très conscients
00:58:27 de ce qui se joue ce soir dans notre pays.
00:58:29 On accueille à présent
00:58:31 nos amis auditeurs d'Europe 1.
00:58:33 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans
00:58:35 Punchline, sur nos antennes CNews et Europe 1.
00:58:37 Qui est le grand gagnant du bras de fer qui se termine
00:58:39 ce soir sur le projet de loi immigration ?
00:58:41 Chacun prêche pour sa parvoise, bien entendu,
00:58:43 mais difficile de ne pas voir que la ligne
00:58:45 portée par les Républicains l'emporte largement
00:58:47 dans le texte qui sera soumis ce soir,
00:58:49 peut-être, à l'Assemblée et au Sénat.
00:58:51 Et les Français, me direz-vous, que gagnent-ils
00:58:53 dans l'affaire ? Une fermeté
00:58:55 affichée sur les questions d'immigration,
00:58:57 certes, mais concrètement, un étranger
00:58:59 qui travaille n'aura pas les mêmes droits qu'un Français
00:59:01 qui travaille ne touchera pas les mêmes aides,
00:59:03 mais globalement, rien ne permettra
00:59:05 de diminuer les flux entrants
00:59:07 de l'immigration illégale. C'est cela
00:59:09 la réalité. Alors, on peut bien nous chanter
00:59:11 l'air de la victoire idéologique du Rassemblement
00:59:13 national, qui demande depuis des années
00:59:15 la préférence nationale, une préférence qui
00:59:17 existe déjà, d'ailleurs, sur certains métiers.
00:59:19 La pression à laquelle nos élites
00:59:21 politiques devraient être attentives,
00:59:23 c'est celle d'un pays qui dit stop,
00:59:25 stop à l'immigration incontrôlée, stop
00:59:27 à l'impuissance de notre État émasculé
00:59:29 par les instances européennes ou juridiques, stop
00:59:31 aux postures et au laxisme des
00:59:33 belles-âmes de gauche, qui préfèrent que les
00:59:35 clandestins croupissent dans des tentes sous les ponts
00:59:37 plutôt que leur demande d'asile ne soit étudiée
00:59:39 avant qu'ils ne franchissent nos frontières.
00:59:41 Tout cela, ce sera à condition
00:59:43 qu'il y ait un texte, de voter
00:59:45 ce soir à l'Assemblée et au Sénat
00:59:47 parce que coup de théâtre, le président
00:59:49 de la République convoque, à l'heure où je vous
00:59:51 parle en ce moment même, les présidents
00:59:53 des groupes de son parti
00:59:55 à l'Assemblée, au Sénat ainsi que la
00:59:57 Première ministre, va-t-il retirer le texte ?
00:59:59 Eh bien, c'est ce que nous allons voir dans les prochaines minutes.
01:00:01 On en débat ce soir dans Punchline.
01:00:03 Il est 18h, passé de quelques secondes
01:00:17 d'abord le rappel des titres de l'actualité
01:00:19 sur CNews et sur Europe 1.
01:00:21 L'armée israélienne est en son offensive
01:00:23 à Gaza, dans l'enclave palestinienne
01:00:25 après avoir été pris d'assaut
01:00:27 par Tzad. L'un des derniers hôpitaux
01:00:29 encore en service dans le nord de la bande de Gaza
01:00:31 a cessé de fonctionner aujourd'hui,
01:00:33 indique son directeur. De son côté, l'armée israélienne
01:00:35 annonce la mort de deux de ses soldats
01:00:37 cet après-midi.
01:00:39 Les Etats-Unis condamnent les attaques sans précédent
01:00:41 menées par les rebelles houthis du Yémen,
01:00:43 soutenues par l'Iran. Ils multiplient les
01:00:45 offensives contre les navires marchands
01:00:47 et l'armée rouge. En solidarité
01:00:49 avec le peuple palestinien,
01:00:51 la vague d'attaques de drones et de missiles
01:00:53 menace de perturber les flux du commerce mondial.
01:00:55 Ce constat très inquiétant en France,
01:00:57 les trafics de drogue prospèrent
01:00:59 et les violences qui les génèrent ont atteint un niveau record
01:01:01 cette année. Selon la patronne de l'office
01:01:03 anti-stupéfiants, aucun territoire n'est épargné.
01:01:05 Depuis le début de l'année, la police
01:01:07 a recensé 315 faits d'homicide
01:01:09 ou tentatives d'homicide liés au trafic
01:01:11 de stupéfiants. C'est une hausse de
01:01:13 57% par rapport à l'année
01:01:15 dernière. Une augmentation
01:01:17 inédite des tarifs des mutuelles se prépare.
01:01:19 Les complémentaires santé à statut mutualiste
01:01:21 prévoient une hausse moyenne de 8,1%
01:01:23 de leurs cotisations l'année prochaine
01:01:25 selon une enquête de la mutualité
01:01:27 française. Enfin, un 74e
01:01:29 jour de détention pour les otages
01:01:31 détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans
01:01:33 la bande de Gaza. Trois de ces otages
01:01:35 sont français. Ils se nomment Orion,
01:01:37 Oad et Ofer.
01:01:39 Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs
01:01:41 familles. Nous demandons une fois de plus leur libération
01:01:43 immédiate et sans condition.
01:01:45 Voilà, il est 18h02.
01:01:47 On est en direct sur CNews et sur Europe 1
01:01:49 avec nos invités pour évoquer
01:01:51 la question de la loi
01:01:53 sur l'immigration qui devrait être votée
01:01:55 ce soir d'une part au
01:01:57 Sénat puis à l'Assemblée nationale.
01:01:59 Sauf, sauf si coup de théâtre, le
01:02:01 président de la République Emmanuel Macron décide
01:02:03 de la retirer. On va tout de suite
01:02:05 prendre la direction
01:02:07 du Sénat ou de l'Assemblée nationale
01:02:09 pour rejoindre Élodie Huchard
01:02:11 depuis le Sénat. Élodie,
01:02:13 que savez-vous exactement de cette réunion qui a
01:02:15 commencé il y a quelques secondes à
01:02:17 l'Elysée autour d'Emmanuel Macron ? Expliquez-nous tout,
01:02:19 Élodie. Bonsoir.
01:02:21 - Bonsoir, Laurence.
01:02:23 En fait, c'est clairement une réunion de
01:02:25 crise autour du chef de l'État avec tous les groupes
01:02:27 qui représentent la majorité. Parce que
01:02:29 certes, la commission mixte-paritaire
01:02:31 est conclusive parce que
01:02:33 le gouvernement s'appuie sur les Républicains
01:02:35 et le Rassemblement national. Les deux voteront
01:02:37 le texte. Seulement, si on ajoute ces deux groupes, ça fait
01:02:39 environ 150 députés. Il en faut
01:02:41 289 pour avoir la majorité absolue.
01:02:43 Et dans la foulée de cette CMP
01:02:45 conclusive, il y a eu un certain nombre de réunions de groupes.
01:02:47 D'abord, le groupe Renaissance, où cette partie
01:02:49 de l'aile gauche, Sacha Houllier et Gilles Le Gendre ont annoncé
01:02:51 d'abord qu'ils pensaient s'abstenir, puis
01:02:53 qu'ils voteraient clairement contre. Il y a eu
01:02:55 ensuite le Modem, où le président
01:02:57 Mattei, qui préside le Modem à l'Assemblée nationale,
01:02:59 a expliqué qu'il était en faveur d'un vote
01:03:01 contre. Et puis, le groupe Lyott, aussi,
01:03:03 qui n'est pas dans la majorité, mais un groupe d'appoints
01:03:05 où, clairement, il n'y a pas ce groupe d'appoints
01:03:07 qui est là pour apporter toutes ses voix. Certains voteront
01:03:09 pour. Donc, au fur et à mesure de cette
01:03:11 réunion de groupe, le gouvernement a compris qu'il avait
01:03:13 certes gagné les voix de la droite, mais qu'il perdait
01:03:15 les voix dans sa propre majorité. Et en fait,
01:03:17 c'est là tout l'enjeu depuis le début de ce
01:03:19 texte, et d'ailleurs depuis le début de la CMP, c'est que
01:03:21 une partie de la majorité nous dit qu'il n'est pas
01:03:23 question qu'on vote un texte qu'on pourrait adopter
01:03:25 grâce au Rassemblement national. Maintenant,
01:03:27 il y a deux choix assez simples.
01:03:29 Le premier, c'est d'aller au vote coûte que coûte
01:03:31 et de se dire qu'éventuellement, le gouvernement
01:03:33 peut perdre ce vote. Le deuxième, c'est de retirer
01:03:35 le texte. On n'en est pas là pour l'instant, mais en
01:03:37 tout cas, certaines voix dans la majorité le
01:03:39 demandent parce qu'on le savait déjà, Emmanuel
01:03:41 Macron l'avait dit, il ne veut pas du 49-3.
01:03:43 Il reste donc ces deux solutions
01:03:45 aux chefs de gouvernement, en tout cas. Quoi
01:03:47 qu'il se passe, on voit bien que cette loi immigration
01:03:49 aura été compliquée jusqu'au bout pour
01:03:51 Gérald Darmanin et le couple exécutif.
01:03:53 - Du char depuis le Sénat avec Fabrice
01:03:55 Elsener. Êtes-nous en pleine crise
01:03:57 politique, en pleine crise institutionnelle ?
01:03:59 C'est ce que l'on va voir dans les prochaines minutes.
01:04:01 Nous en rejoignons sur le plateau de punchline
01:04:03 Louis Doregnel, chef du service politique de l'Europe.
01:04:05 Jean-Sébastien Ferjot du Cid Atlantico.
01:04:07 L'Orla Valette, député Rassemblement
01:04:09 National du Var. Bonsoir Madame la députée.
01:04:11 Une autre députée, Violette Spielboot, députée
01:04:13 Renaissance du Nord. Bonsoir à vous.
01:04:15 Et Naïma M. Fadel, qui était séiste.
01:04:17 Est-ce que vous croyez que le président
01:04:19 Macron, Madame Spielboot, qui fait partie
01:04:21 de sa majorité relative,
01:04:23 peut retirer le texte, purement et simplement ?
01:04:25 Tout simplement parce qu'il va y avoir des défaites ?
01:04:27 Une défaite ?
01:04:29 Je pense que pour le moment,
01:04:31 on n'en est pas là. Il y a une réunion
01:04:33 de crise, effectivement, parce que chacun
01:04:35 s'exprime, qu'il y a ces annonces du modem.
01:04:37 C'est un moment assez stratégique.
01:04:39 Ça tangue. Ça tangue sec.
01:04:41 C'est un moment difficile aussi, où on a plusieurs
01:04:43 réunions de groupe chaque jour,
01:04:45 deux aujourd'hui, pour échanger sur chacun
01:04:47 des détails du texte et aussi
01:04:49 des concessions qui ont été faites dans la négociation
01:04:51 avec le groupe Les Républicains.
01:04:53 Donc il y a besoin de ces allers-retours.
01:04:55 Il y a un moment, il y a besoin de clarté,
01:04:57 Madame Sulbouth. Est-ce que vous pouvez me dire
01:04:59 que le vote aura lieu ce soir à l'Assemblée ?
01:05:01 Nous, on est nombreux à le souhaiter.
01:05:03 Mais vous ne pouvez pas me dire que oui.
01:05:05 Moi, je le voterai. J'en connais
01:05:07 le contenu. Je pense que c'est important aussi
01:05:09 de savoir ce à quoi
01:05:11 va servir ce texte. Et ce n'est pas
01:05:13 le texte initial, mais il est là.
01:05:15 Mais vous n'êtes pas sûre à 100% qu'il sera proposé
01:05:17 au vote des députés ? Je pense qu'il
01:05:19 peut y avoir une décision du président de la République.
01:05:21 Évidemment. Pour le moment,
01:05:23 on est plutôt sur un vote à 21h30.
01:05:25 Laure Lavallée, députée Assemblée nationale du Var.
01:05:27 Est-ce qu'on peut vous imaginer un instant
01:05:29 que le président puisse retirer ce texte ?
01:05:31 Je pense qu'en Macronie, on peut malheureusement
01:05:33 tout imaginer. Je pense que ce serait
01:05:35 terrible. Ce serait un aveu
01:05:37 de faiblesse
01:05:39 absolument fou. Il va falloir arrêter
01:05:41 de se dérober devant le peuple
01:05:43 français et devant les députés que nous sommes.
01:05:45 Voilà. On a décidé,
01:05:47 on a pris la décision de voter pour ce texte.
01:05:49 Même si on le sait, il ne réglera pas
01:05:51 l'enjeu et toute la politique migratoire
01:05:53 puisque nous pensons, vous le savez, qu'il faut passer
01:05:55 par une révision constitutionnelle pour que
01:05:57 le droit des étrangers, le droit de la nationalité,
01:05:59 tous les outils juridiques, politiques, administratifs
01:06:01 soient gravés dans la Constitution.
01:06:03 Néanmoins, il n'aggrave
01:06:05 pas la situation. Il y a quelques durcissements
01:06:07 et surtout, il y a une grande victoire idéologique.
01:06:09 Laurence Ferrari, vous le savez, avec cette
01:06:11 priorité nationale. C'est ce qu'a dit Marine Le Pen il y a quelques
01:06:13 instants. Elle a dit que c'est la victoire idéologique du RN.
01:06:15 Les LR peuvent dire exactement la même chose.
01:06:17 Sur la priorité nationale, excusez-moi de vous dire
01:06:19 qu'on avait la primeur, Madame Ferrari,
01:06:21 mais c'était déjà une pierre angulaire du Front National.
01:06:23 Vous voyez, ça fait déjà un petit moment.
01:06:25 Néanmoins, quand on reprend typiquement
01:06:27 votre collègue Priska Tevno
01:06:29 qui, l'année dernière, dit dans l'hémicycle
01:06:31 fièrement "Votre priorité nationale,
01:06:33 c'est la honte de la République".
01:06:35 Maintenant, cette priorité nationale,
01:06:37 à partir de ce soir, si ce texte est volé dans la loi,
01:06:39 donc effectivement...
01:06:41 - S'il est voté, s'il est présenté, tout est possible.
01:06:43 - J'ai dit que le Conseil constitutionnel valide la loi.
01:06:45 - Évidemment, nous ne boudons pas notre plaisir.
01:06:47 - Un petit mot de réponse.
01:06:49 - Madame Padel, sur la priorité nationale,
01:06:51 à quel moment vous la voyez, la priorité nationale ?
01:06:53 - C'est des conditions.
01:06:55 - Bien sûr.
01:06:57 - Non, parce que vous avez dit que...
01:06:59 - Des conditions de priorité nationale,
01:07:01 parce que nous pensons effectivement...
01:07:03 - Alors, à quel moment, dans le texte,
01:07:05 tel qu'il est aujourd'hui, les allocations familiales,
01:07:07 les allocations de solidarité, vous le savez bien,
01:07:09 mais sous conditions.
01:07:11 - Les conditions, comme d'autres conditions,
01:07:13 ne sont pas assez dures par rapport à ce que nous mettrons
01:07:15 en place le jour où nous aurons décidé.
01:07:17 - Je pense à la parole de Louis.
01:07:19 - Absolument pas là, aujourd'hui, une victoire idéologique
01:07:21 du Rassemblement national et la priorité nationale.
01:07:23 C'est une loi où il y a un certain nombre de conditions
01:07:25 qui ont été rediscutées sur des soutiens et des allocations.
01:07:27 Ce n'est pas le Rassemblement national
01:07:29 qui a mis 5 ans de conditions pour obtenir le RSA,
01:07:31 qui sont les conditions actuelles.
01:07:33 Ce n'est pas le Rassemblement national
01:07:35 qui a mis 9 mois pour avoir l'allocation adulte handicapé
01:07:37 quand on est étranger, quand on arrive en France.
01:07:39 Donc aujourd'hui, il y a des discussions,
01:07:41 effectivement, sur ce délai pour obtenir
01:07:43 les allocations familiales,
01:07:45 2 ans et demi, et les APL, 3 mois.
01:07:47 Un peu comme les expatriés français
01:07:49 qui reviennent en France.
01:07:51 Donc le sujet, c'est plutôt d'aider
01:07:53 ceux qui travaillent et d'aider moins
01:07:55 ceux qui ne travaillent pas.
01:07:57 C'est le travail qui fait la différence,
01:07:59 ce n'est pas la nationalité.
01:08:01 Donc moi, je suis très à l'aise avec les discussions
01:08:03 qu'on a eues et ce texte qui sort de la CMP.
01:08:05 - Il est 18h08, Ryder Hanel,
01:08:07 chef du service politique d'Europe 1.
01:08:09 Je voudrais reposer le débat
01:08:11 pour nos auditeurs, nos téléspectateurs.
01:08:13 Parce que, on s'apprête, peut-être,
01:08:15 dans les heures qui viennent, à vivre une crise
01:08:17 institutionnelle, une crise politique,
01:08:19 avec un Emmanuel Macron qui, par peur d'un rejet
01:08:21 du texte que sa première ministre a
01:08:23 difficilement négocié avec les Républicains,
01:08:25 décide de le retirer purement et simplement.
01:08:27 - Alors, en fait, la crise politique,
01:08:29 on est déjà en plein dedans depuis au moins une semaine
01:08:31 avec la motion de rejet qui a été votée,
01:08:33 et donc notamment
01:08:35 avec la stratégie du Rassemblement national.
01:08:37 Donc ça, c'était un peu l'acte 1
01:08:39 qui n'était absolument pas prévu
01:08:41 par l'exécutif. Et ensuite, effectivement,
01:08:43 là, le texte issu de la commission
01:08:45 mixte paritaire, c'est celui
01:08:47 principalement inspiré par les
01:08:49 Républicains du Sénat,
01:08:51 ça a été ensuite enterriné par
01:08:53 en partie des députés de la majorité,
01:08:55 des députés républicains, et puis tous ceux qui
01:08:57 composaient cette commission mixte paritaire.
01:08:59 Mais ça ne plaît pas du tout à une partie,
01:09:01 l'aile gauche de la majorité,
01:09:03 à des parties partenaires... - Même le MoDem, qui n'est pas
01:09:05 spécifiquement l'aile gauche. - Exactement, des parties partenaires,
01:09:07 comme le MoDem. Et donc, ça pose une vraie question.
01:09:09 Les trois ministres qui ont menacé,
01:09:11 qui ont envisagé de démissionner,
01:09:13 ça envoie comme signal, quand même,
01:09:15 que c'est plus tenu
01:09:17 au sommet de l'État.
01:09:19 Et ça, c'est un vrai problème, à la fois de crédibilité
01:09:21 d'autorité, vous avez le Rassemblement
01:09:23 national qui crée victoire, vous avez les Républicains...
01:09:25 - On aurait réussi au tirage dans un instant.
01:09:27 - ...pour la première fois depuis je ne sais pas combien de temps,
01:09:29 ont voté d'un seul homme avec leurs 62 députés
01:09:31 en faveur de ce texte-là.
01:09:33 Et c'est vrai que le scénario qu'on est en train
01:09:35 de vivre n'est absolument pas celui qui avait
01:09:37 été dessiné initialement. Et vous avez
01:09:39 les communistes, les écologistes,
01:09:41 les membres de la NUPES
01:09:43 qui sont un peu, ils se rendent compte
01:09:45 qu'ils sont un peu les dindons de la farce, puisque
01:09:47 en participant à
01:09:49 créer cette motion de rejet,
01:09:51 c'est eux qui ont participé
01:09:53 également à ce que l'on ait,
01:09:55 le texte sur lequel on est en train de
01:09:57 parler aujourd'hui. Et donc, la crise politique,
01:09:59 elle vient de... Il y a énormément d'ingrédients. - Et donc, on n'exclut rien, alors.
01:10:01 On se parle, Louis. - Et donc, rien n'est exclu.
01:10:03 Emmanuel Macron, donc,
01:10:05 a convoqué, a organisé cette réunion
01:10:07 à l'Elysée avec les chefs de la majorité,
01:10:09 les principaux ministres concernés par le texte.
01:10:11 Et l'idée d'Emmanuel Macron, c'est d'essayer
01:10:13 de les convaincre, notamment, il y a des questions aussi
01:10:15 de Sacha Houlié, d'un certain nombre de membres
01:10:17 importants de la majorité.
01:10:19 Sauf que... Non mais sauf qu'il fait
01:10:21 face à des gens qui ont déjà annoncé
01:10:23 qu'ils allaient voter contre. C'est ça qui est compliqué.
01:10:25 - Et on parle de voter contre, pas s'abstenir. - Essayer de convaincre
01:10:27 quelqu'un qui ne s'est pas encore exprimé,
01:10:29 c'est beaucoup plus facile. Quelqu'un qui s'est déjà exprimé,
01:10:31 c'est beaucoup plus compliqué.
01:10:33 Donc, Emmanuel Macron peut,
01:10:35 tout à fait, retirer le texte.
01:10:37 C'est une option qui avait été envisagée.
01:10:39 - Mais vous imaginez quand même. - Laurence, c'est une option
01:10:41 qui avait été envisagée en cas de
01:10:43 commission mixte paritaire non conclusive.
01:10:45 - J'entends Louis. - Donc, ça peut se produire.
01:10:47 - Mais alors, il faut... Attendez, Louis Drac.
01:10:49 - Mais ce sera camouflé. - Comment il justifie
01:10:51 Emmanuel Macron devant les Français, après ces
01:10:53 semaines de débat, après ces heures
01:10:55 de négociations entre
01:10:57 Renaissance, Elisabeth Borne, Jean Darmanin
01:10:59 et les partis politiques ? Comment il peut justifier
01:11:01 devant les Français
01:11:03 qu'il va retirer le texte ?
01:11:05 - Il peut dire que les Français ont besoin de concorde.
01:11:07 - On est à la veille des fêtes de Noël.
01:11:09 - Qu'est-ce qu'il peut dire, en fait ?
01:11:11 - Le sujet, ce n'est pas tant ce qu'il va dire, c'est quel
01:11:13 enseignement politique tire-t-il de tout ça ?
01:11:15 - Les conclusions sont très intimes.
01:11:17 - Les conclusions. Il y a des
01:11:19 conclusions d'organisation interne, mais
01:11:21 il y a des raisons, il y a des enseignements
01:11:23 structurels. Emmanuel Macron,
01:11:25 au lendemain de sa réélection,
01:11:27 à la dernière élection présidentielle, dit
01:11:29 que cette victoire, ce résultat
01:11:31 m'engage. Il y a beaucoup de gens qui
01:11:33 pensaient qu'il allait tirer les enseignements
01:11:35 de cette victoire en essayant de s'adresser
01:11:37 à un électorat plutôt droit.
01:11:39 - La logique institutionnelle
01:11:41 est quelque chose quand même.
01:11:43 Si ce texte devait être retiré parce que
01:11:45 toute une partie de la majorité décidait de ne pas
01:11:47 le voter et que même des ministres
01:11:49 menaçaient de démissionner, comme
01:11:51 certains, semble-t-il,
01:11:53 l'ont fait savoir,
01:11:55 il n'y a pas d'autre solution qu'une dissolution.
01:11:57 - Quand il n'y a pas de majorité...
01:11:59 - Vous pensez que je vais aller à la dissolution ?
01:12:01 - Je ne suis pas certain qu'il va le faire, je vous dis juste ce qu'est la logique institutionnelle.
01:12:03 Quand il n'y a pas de majorité absolue,
01:12:05 la Ve République est un régime
01:12:07 parlementaire. Quand vous avez une majorité qui n'existe
01:12:09 plus parce qu'elle ne vote pas un texte et pas
01:12:11 quelques frondeurs, comme on a pu le connaître,
01:12:13 quelques frondeurs qu'on pensait par des
01:12:15 voies venues d'ailleurs, quand vous en êtes à une majorité
01:12:17 de substitution, il n'y a plus
01:12:19 d'autre logique politique que la dissolution.
01:12:21 - Dissolution, démission, non.
01:12:23 - Dissolution, dissolution.
01:12:25 - Je vous fais exprès de vous poser la deuxième question.
01:12:27 - Je vous dis juste ce que serait la logique institutionnelle
01:12:29 quand on s'en tient à la constitution de 1957.
01:12:31 - Je vous en prie, on fait la provenance de ce que vous avez dit.
01:12:33 C'était sur la base du texte du Sénat,
01:12:35 mais il a été considérablement durci.
01:12:37 Vous savez que nos sénateurs n'avaient pas voté celui du Sénat
01:12:39 parce qu'il ne nous paraissait vraiment pas suffire.
01:12:41 - Les deux sénateurs Rennes ont voté ?
01:12:43 - Non, non, ils ont voté contre celui du Sénat.
01:12:45 Et là, il y a eu des durcissements
01:12:47 sur le recoupement familial, sur le droit du sol,
01:12:49 sur le rétablissement du délit,
01:12:51 sur le délit du séjour irrégulier.
01:12:53 C'est ce qui fait que ce sont des petits pas,
01:12:55 mais des petits pas qui nous permettent évidemment de le voter.
01:12:57 Mais moi, je suis d'accord avec M. Ferjoukhan.
01:12:59 Vous avez une crise institutionnelle comme la nôtre,
01:13:01 en Ve République, la cour suprême, c'est le peuple français.
01:13:03 On revient au peuple.
01:13:05 Alors, on peut démissionner, mais je pense que ça ne va pas être l'option.
01:13:07 On peut évidemment faire un référendum,
01:13:09 c'est ce que nous appelons de nos voeux sur cette question migratoire
01:13:11 qui est centrale, sinon c'est évidemment une dissolution.
01:13:13 - Il faut-il pouvoir tenir le référendum juridique ?
01:13:15 - Je pense que le président de la République
01:13:17 peut aussi reprendre la main.
01:13:19 - Non, il peut aussi reprendre la main,
01:13:21 ne pas retirer ce texte
01:13:23 et tout simplement revenir sur le fait
01:13:25 qu'il ne voulait pas utiliser le 49-3.
01:13:27 - Oui, alors ?
01:13:29 - Oui, oui, et donc du coup, il reprend complètement la main.
01:13:31 Parce qu'il ne peut pas vis-à-vis des Français.
01:13:33 - Le 49-3, ce n'est pas l'arme des forces.
01:13:35 - Oui, mais le 49-3, ce serait le 23ème.
01:13:37 - C'est le 23ème.
01:13:39 - Mais à mon avis,
01:13:41 c'est une manière aussi de leur prendre complètement la main,
01:13:43 de leur dire, écoutez,
01:13:45 vous ne pouvez pas...
01:13:47 - Il faut quand même qu'on soit pas dupes.
01:13:49 On entend parler de victoire idéologique
01:13:51 du Rassemblement national.
01:13:53 C'est vrai que sur les plateaux,
01:13:55 depuis deux jours,
01:13:57 vous clamez votre victoire.
01:13:59 Moi d'abord, je veux dire que
01:14:01 les sujets de l'immigration,
01:14:03 les sujets républicains,
01:14:05 le rapport à la laïcité,
01:14:07 tous ces sujets-là,
01:14:09 ce n'est pas le Rassemblement national
01:14:11 qui en est propriétaire.
01:14:13 Moi, je pense que nous, devant nous,
01:14:15 on a une responsabilité,
01:14:17 nos sensibilités, qu'on vienne de la droite ou de la gauche,
01:14:19 de se saisir de ces sujets-là.
01:14:21 Et moi, je n'ai pas honte de voter un texte
01:14:23 qui va renvoyer plus de délinquants étrangers,
01:14:25 qui va réduire les modes de recours
01:14:27 pour les expulsions par OQTF,
01:14:29 et qui est ferme sur les questions
01:14:31 de l'immigration,
01:14:33 celle qui est construite, en tout cas,
01:14:35 par le Rassemblement national.
01:14:37 - Mais juste une question.
01:14:39 - Il a voté en commission des lois
01:14:41 contre tous les articles.
01:14:43 - Vous avez voté contre tout ce que vous avez accepté là.
01:14:45 - Et il vient là, finalement,
01:14:47 annoncer qu'il va voter ce texte en CMP.
01:14:49 Donc on voit bien que c'est un artifice,
01:14:51 que c'est une intoxication de la propagande du RN.
01:14:53 - Vous avez voté contre tout ce que vous avez accepté en CMP.
01:14:55 - Voilà, il ne faut pas être dupe du jeu qui est en train d'être fait là.
01:14:57 - Je pense qu'il faut que les Français l'entendent, Mme Ferreri.
01:14:59 - Il faut rester sur le fondement de la loi,
01:15:01 sur ce pourquoi elle est faite, et moi, d'efficace.
01:15:03 - Les amis de Mme Spielboul ont voté en commission des lois
01:15:05 contre tout ce qu'ils ont accepté en commission mixte paritaire.
01:15:07 - C'est bien là la quintessence du jeu du temps.
01:15:11 - Il est 18h15, on est en direct dans Paul Schein,
01:15:13 sur CNews et sur Europe 1.
01:15:15 Eric Ciotti, le président des LR,
01:15:17 est avec nous en duplex depuis l'Assemblée nationale.
01:15:19 Bonsoir, Eric Ciotti.
01:15:21 Est-ce que, d'abord, vous êtes sûr que le texte
01:15:23 va bien être soumis au vote du Sénat et de l'Assemblée ce soir ?
01:15:25 Il y a en ce moment une réunion avec Emmanuel Macron,
01:15:27 les présidents des groupes de sa majorité relative,
01:15:31 et la Première ministre, Elisabeth Bande.
01:15:33 Vous envisagez qu'il puisse retirer ce texte, Eric Ciotti ?
01:15:35 - Ecoutez, ça me semblerait totalement ahurissant.
01:15:43 Retirer un texte aussi utile pour le pays,
01:15:47 ça serait un aveu d'échec considérable.
01:15:51 Ça serait un déni de démocratie.
01:15:53 Je rappelle que ce texte a été approuvé par le Sénat,
01:15:57 qu'il a été approuvé par la commission mixte paritaire,
01:16:01 que le président de la République lui-même a décidé
01:16:03 que le texte devait suivre son parcours législatif.
01:16:09 Donc, il doit, bien entendu, en toute logique,
01:16:13 sur la forme et sur le respect de nos procédures,
01:16:15 être soumis au vote.
01:16:17 Et sur le fond, ce texte, les Français l'attendent.
01:16:21 Les principales mesures que les Républicains ont installées dans ce texte,
01:16:27 que ça soit pour les prestations sociales différenciées,
01:16:31 ce qui fait que dès le premier jour, un étranger ne pourra plus recevoir,
01:16:35 arrivé en France, ne pourra plus recevoir des prestations sociales,
01:16:38 ce qui fait que le droit du sol ne sera plus automatique
01:16:41 pour ceux qui auront commis des crimes,
01:16:45 ce qui fait qu'il y aura un délit de séjour irrégulier,
01:16:50 qui fait qu'il y aura une caution retour pour les étudiants,
01:16:54 qui fait qu'il y aura une double peine pour les délinquants,
01:16:57 tout cela, ce sont des mesures qui sont approuvées par plus des trois quarts,
01:17:02 voire 90% des Français, quand on les interroge, et vous le savez bien.
01:17:07 Et ces mesures, elles choqueraient une partie de la majorité,
01:17:10 et donc, le président de la République hésiterait.
01:17:13 Je ne l'imagine pas, ça serait la fin, naturellement, de cette majorité.
01:17:20 En moment, il faut sortir de l'ambiguïté.
01:17:22 Ce texte était mal parti, nous avons voulu lui redonner des bonnes bases.
01:17:26 On ne pouvait pas, à l'intérieur du même texte,
01:17:29 prôner la régularisation et l'expulsion.
01:17:32 Le "en même temps" n'avait pas sa place face à un enjeu aussi important.
01:17:38 C'est ce que nous avons voulu dire,
01:17:40 en changeant dans l'intérêt supérieur du pays, son contenu.
01:17:44 C'est les Républicains qui ont changé ce contenu.
01:17:47 On a un texte puissant, cohérent, courageux.
01:17:50 Nous avons voulu, avec la majorité sénatoriale,
01:17:53 mais aussi, je le rappelle, avec des membres de la majorité gouvernementale,
01:17:58 puisque le groupe Renaissance du Sénat a soutenu ce texte.
01:18:02 Ça veut dire que, parce qu'il est riche, parce qu'il est cohérent,
01:18:05 parce qu'il est audacieux, il rassemble des voix
01:18:08 qui vont au-delà de la majorité.
01:18:11 Et c'est très bien, parce que sur des mesures d'intérêt général,
01:18:14 on doit pouvoir se retrouver pour dire que l'immigration de masse
01:18:20 n'est pas inéluctable dans notre pays.
01:18:23 Que les dangers que porte cette immigration de masse
01:18:26 doivent être pris en compte, notamment en matière de délinquance,
01:18:29 de communautarisme islamiste.
01:18:31 C'est ça que les Français regardent, c'est ça dont ils ont peur.
01:18:35 Ils attendent de la part du législateur des réponses,
01:18:38 et pas des tambouilles politiciennes.
01:18:41 - Vous dites qu'il faut sortir de l'ambiguïté,
01:18:44 si par hasard Emmanuel Macron, on essaie de retirer ce texte.
01:18:47 Vous dites que c'est un déni démocratie,
01:18:50 vous dites qu'il faudrait sortir de l'ambiguïté,
01:18:53 c'est-à-dire que vous appelez à une dissolution de l'Assemblée,
01:18:56 et donc retour devant les électeurs, c'est bien cela que j'ai compris ?
01:18:59 - C'est pas ça.
01:19:01 C'est le problème du président de la République,
01:19:04 qui a une crise dans la majorité, à lui d'adopter les solutions.
01:19:07 Moi, je parle du texte.
01:19:10 Nous avons été cohérents, et nous avons démontré
01:19:13 qu'il pouvait y avoir une majorité sur la base d'un travail.
01:19:16 Nous avons travaillé avec la Première ministre,
01:19:19 avec le ministre de l'Intérieur, nous nous sommes écoutés.
01:19:22 Il y a eu des échanges auxquels j'ai participé
01:19:25 qui ont été totalement constructifs.
01:19:28 Nous avons fait preuve de sévérité,
01:19:31 parce que nous refusions un texte qui n'allait pas.
01:19:34 Nous en avons porté un autre.
01:19:37 Cet autre texte, aujourd'hui, il est le fruit d'un travail courageux,
01:19:40 et je dirais d'une oeuvre collective,
01:19:43 inspirée par les Républicains,
01:19:46 qui va dans le sens de l'intérêt général.
01:19:49 - Marine Le Pen dit que c'est une victoire idéologique
01:19:52 du Rassemblement national.
01:19:55 Vous êtes d'accord avec ce que dit Marine Le Pen ?
01:19:58 Victoire idéologique du RN ?
01:20:01 - Ce matin, M. Bardella disait sur France Inter
01:20:04 qu'il fallait voter contre ce texte.
01:20:07 Je ne sais pas si c'était ce matin une défaite idéologique,
01:20:10 et ce soir une victoire.
01:20:13 Peu importe, ça c'est de la politique politicienne.
01:20:16 Nous avons écrit un texte, nous y avons travaillé.
01:20:19 Il est le fruit d'une profonde réflexion.
01:20:22 Il est utile pour le pays, et il est inspiré par les Républicains.
01:20:25 Nous sommes une formation politique
01:20:28 qui a une histoire, qui est ancrée dans le pays,
01:20:31 qui est efficace, qui est utile,
01:20:34 qui a de l'expérience, qui a de la compétence.
01:20:37 Nous avons voulu mettre cette expérience
01:20:40 et cette compétence au service du pays.
01:20:43 Nous y sommes parvenus.
01:20:46 Je ne vois pas pourquoi on interromperait
01:20:49 ce travail qui est attendu par les Français.
01:20:52 Ce serait un aveu d'échec considérable
01:20:55 et d'impuissance totale.
01:20:58 - Merci d'avoir pris du temps pour réagir ce soir.
01:21:01 Merci à Thomas Bonnet et à Hugo Concalves.
01:21:04 On a entendu les arguments des uns et des autres
01:21:07 de tous les partis politiques.
01:21:10 Eric Chutic dit que ce n'est pas une victoire du RN,
01:21:13 mais une victoire des Républicains.
01:21:16 Renaissance dit que c'est un texte que nous aussi avons voulu.
01:21:19 Le RN dit que c'est une victoire.
01:21:22 En réalité, pour l'instant, il n'y a personne des gagnants.
01:21:25 Les vrais perdants, si il n'y a pas de vote ce soir,
01:21:28 ce sont les Français.
01:21:31 C'est un texte qui se joue au-delà du fond des sujets.
01:21:34 C'est le jeu de la démocratie.
01:21:37 Parfois, ça va trop loin et ça exaspère beaucoup de gens.
01:21:40 Mais il faut être honnête, ça fait partie de l'équation.
01:21:43 Ça a toujours été comme ça.
01:21:46 - Les Français vous vous rendez compte du spectacle que ça fait ?
01:21:49 - Je suis entièrement d'accord avec vous.
01:21:52 Mais si ce texte est voté,
01:21:55 ça va dans le sens de ce que demandent les Français.
01:21:58 Les Français demandent plus un durcissement qu'un allègement.
01:22:01 - Ils le disent à longueur du sondage.
01:22:04 - Mais si on peut identifier de manière factuelle,
01:22:07 on l'a dit, les Républicains retrouvent leur unité
01:22:10 à travers ce sujet, à travers les questions d'immigration.
01:22:13 Le RN explique qu'il est en mesure de voter ce texte-là.
01:22:16 Il y a un jeu politique qui se joue là.
01:22:19 C'est parce que le RN se dit prêt à le voter
01:22:22 qu'une partie de l'aile gauche de la majorité dit
01:22:25 "C'est inconcevable, on ne peut pas voter ce texte-là".
01:22:28 - Mais les Français en aiment mal ces raisonnements-là.
01:22:31 - Mais Laurence Ferrari, ce sont les Français
01:22:34 qui ont décidé aussi de cette représentation nationale.
01:22:37 Je veux bien tout entendre.
01:22:40 J'ai eu le premier à déplorer le fait qu'on perd du temps.
01:22:43 On est dans une sorte de retour à la 4e République.
01:22:46 S'agissant du camp d'Emmanuel Macron,
01:22:49 j'ai écouté ce que vous disiez tout à l'heure.
01:22:52 Vous êtes à l'aile droite de la majorité.
01:22:55 - Je viens de la gauche et je suis dans les films.
01:22:58 - Je suis dans la majorité présidentielle.
01:23:01 Je travaille avec la Première ministre et Gérald Darmanin.
01:23:04 - Je vous suis depuis quelques semaines et quelques mois.
01:23:07 Les positions que vous tenez sur les sujets d'immigration,
01:23:10 vous êtes cohérentes sur ces sujets.
01:23:13 Mais vous tenez un discours qui n'est pas celui tenu
01:23:16 par Sacha Houllier, par Clément Beaune.
01:23:19 - Je suis d'accord avec vous.
01:23:22 Mais sur le sujet de l'intégration, y compris dans ce texte
01:23:25 travaillé avec le Sénat, il reste quand même,
01:23:28 et nous avons obtenu un article 4 bis qui fait qu'il y aura
01:23:31 des régularisations pour les métiers en tension.
01:23:34 Il reste aussi le fait qu'il n'y a plus besoin de la signature.
01:23:37 - Ça concernerait combien de personnes sur les régularisations ?
01:23:40 - Il y en a déjà 30 000 aujourd'hui par an avec la SACOR.
01:23:43 - Mais est-ce que ça va augmenter ?
01:23:46 - Il y a une problématique de régularité avec leur séjour
01:23:49 alors qu'ils ont soit une promesse d'embauche, soit un emploi.
01:23:52 Je m'occupe de dossiers comme ça avec la préfecture et ça fonctionne.
01:23:55 Quand ils respectent les règles de la République,
01:23:58 il n'y a pas de casier judiciaire.
01:24:01 - Ce que disaient les Républicains et la Ration nationale,
01:24:04 c'est qu'il y avait une possibilité.
01:24:07 Gérald Darmanin a un moment envisagé de retirer,
01:24:10 de pousser le retrait de l'article 3.
01:24:13 - Il y a des sanctions pour des employeurs qui font du travail irrégulier.
01:24:16 Il y a des amendes forfaitaires très importantes, près de 4000 euros.
01:24:19 Il y a beaucoup d'éléments dans cette loi qui vont favoriser,
01:24:22 y compris les cours gratuits de français pendant le temps de travail,
01:24:25 une meilleure intégration.
01:24:28 Je n'estime pas avoir perdu les jambes de ces gens-là.
01:24:31 - On a la lettre de mandat pour vous.
01:24:34 - Je ne suis pas d'accord avec vous.
01:24:37 - Je suis d'accord avec vous.
01:24:40 - Juste une question.
01:24:43 - Il n'y a pas eu de passe à parole.
01:24:46 - Il y a un certain nombre de dispositions
01:24:49 qui seront retoquées par le Conseil constitutionnel
01:24:52 parce qu'elles contreviennent à ce qu'est en l'état le corpus
01:24:55 des normes constitutionnelles françaises.
01:24:58 Êtes-vous prête à aller dans ce cas-là plus loin
01:25:01 et à accompagner LR et les partis politiques qui souhaiteraient le faire
01:25:04 pour réviser la Constitution et permettre que ces mesures
01:25:07 soient symboliques et pour qu'elles entrent en vigueur un jour ?
01:25:10 - C'est la discussion que nous avons eue le 7 décembre
01:25:13 à l'occasion de la niche avec les Républicains
01:25:16 où nous n'avons pas voté leur proposition de loi.
01:25:19 Parce qu'on sait qu'une révision constitutionnelle,
01:25:22 c'est 3-4 ans de discussion et un processus très long.
01:25:25 Mais on n'est pas fermé à une révision de la Constitution
01:25:28 si elle empêche de bien faire fonctionner.
01:25:31 - Vous êtes favorable à un référendum sur l'immigration ?
01:25:34 - Je fais partie de la représentation nationale.
01:25:37 On nous a confisqué un débat de 15 jours.
01:25:40 On m'a confisqué un amendement sur la régularisation des étudiants
01:25:43 en apprentissage qui aurait beaucoup facilité
01:25:46 à la fois la vie des étudiants qui ont eu leur diplôme
01:25:49 après l'apprentissage et aussi la vie des préfectures.
01:25:52 Tout ça, c'est à cause des oppositions réunies,
01:25:55 de la NUPES, du RN et des LR qui ont fait cette motion de rejet.
01:25:58 J'estime que c'est à nous de porter le débat sur l'immigration.
01:26:01 On a eu des débats de qualité dans les commissions.
01:26:04 - Donc pourquoi pas un changement de...
01:26:07 - L'or de la valette, Rassemblement National.
01:26:10 - Quand Eric Ciotti dit que le texte est puissant, cohérent, courageux,
01:26:13 c'est toute la différence que nous avons au RN avec les LR.
01:26:16 Parce que non, ce texte, il faut le dire aux Français,
01:26:19 il n'est ni puissant ni courageux.
01:26:22 Il est à minima quelques mesures de fermeté.
01:26:25 La circulaire valse est beaucoup plus large que le texte qui était...
01:26:28 - Ça montre bien que vous votez par opportunisme.
01:26:31 - Et puis que sur le vote du Sénat, vous mentez.
01:26:34 - Pas du tout.
01:26:37 - Vous faites cite de quel groupe ils font que "sénateurs ne furent sur aucun groupe"
01:26:40 sur le site du Sénat. Vous avez bien voté contre au Sénat.
01:26:43 - Bien sûr qu'on a voté contre, c'est ce que je vous ai dit.
01:26:46 - Vous avez voté pour aujourd'hui.
01:26:49 - Développez vos arguments.
01:26:52 - Je veux simplement rappeler aussi que Mme Spilboul appartient à une majorité
01:26:55 en termes d'immigration. 500 000 immigrés légaux par an, il faut le dire aux Français.
01:26:58 C'est la ville de Toulouse que nous accueillons de façon légale
01:27:01 tous les ans depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
01:27:04 On pourrait dire à Éric Ciotti que c'était 250 000 par an quand c'était Sarkozy.
01:27:07 Ce qui était déjà pire que Lionel Jospin, quand même, il fallait le faire.
01:27:10 Mais là, c'est quand même 320 000 premiers habitants de séjour,
01:27:13 136 000 demandes d'asile, il y a entre 400 000 et 900 000 clandestins
01:27:16 sur notre territoire. Vous voyez bien que ça, c'est votre bilan.
01:27:19 Le bilan de Gérald Darmanin, c'est aussi le plus faible taux d'exécution
01:27:22 des obligations de quitter le territoire français.
01:27:25 Je vous rappelle, Mme Spilboul, il devait y avoir un après Samuel Paty.
01:27:28 L'après Samuel Paty s'appelle Dominique Bernard. Donc excusez-moi,
01:27:31 mais je pense qu'en matière migratoire, aujourd'hui, je pense qu'il faut
01:27:34 beaucoup d'humilité et votre camp devrait se faire tout petit parce que vous n'êtes pas
01:27:37 à la hauteur de l'enjeu migratoire. Et cette immigration chaotique,
01:27:40 elle pose des enjeux que les Français appréhendent très bien.
01:27:43 Ils sont sociaux, ils sont culturels, ils sont économiques et ils sont sécuritaires.
01:27:46 Et tant que ça, on ne veut pas y résoudre de façon à bras le corps
01:27:49 et évidemment en faisant une révision constitutionnelle
01:27:52 parce que sinon, nous le ferons systématiquement retoquer,
01:27:55 notamment par l'Europe. Il faut que le droit de la nationalité,
01:27:58 le droit des étrangers appartiennent aux Français.
01:28:01 Et c'est la seule façon avec laquelle nous arriverons à remettre,
01:28:04 j'allais dire, de la sécurité aussi dans ce pays.
01:28:07 Et pour que les mères que nous sommes toutes les deux dorment bien
01:28:10 quand nos enfants sortent le soir. Parce que pour l'instant, les Français
01:28:13 ont très bien fait le lien entre cette immigration anarchique
01:28:16 et l'immigration qui, malheureusement, ravage notre pays.
01:28:19 - Vous voulez répondre rapidement ? - Juste quand on parle de leçon d'humilité,
01:28:22 je crois que l'élection législative a été une leçon d'humilité
01:28:25 puisqu'on est en majorité relative.
01:28:28 - Dissolvée, on y retourne. - Majorité relative.
01:28:31 Ça veut dire qu'on a une Assemblée qui ressemble à l'ensemble
01:28:34 des opinions politiques des Français aujourd'hui. Et ces opinions sont très divisées.
01:28:37 Et ce que les Français nous ont demandé, c'est une culture du compromis.
01:28:40 C'est réussir à faire fonctionner le pays, l'Assemblée nationale, le Sénat
01:28:43 avec des compromis entre les différents partis politiques.
01:28:46 Nous, on a choisi de faire un compromis sur une loi essentielle
01:28:49 pour les Français avec un parti d'opposition républicaine,
01:28:52 ni avec l'extrême droite, ni avec l'extrême gauche.
01:28:55 Et donc ce compromis, ça veut dire aussi qu'on a su
01:28:58 faire des renoncements avec humilité dans cette commission mixte paritaire.
01:29:01 Vous savez, il y a des fois, certains sujets sur lesquels
01:29:04 c'est un peu difficile. Et je sais qu'il y a des collègues
01:29:07 qui vont avoir du mal à voter pour cette loi ce soir
01:29:10 parce qu'il y a des bonnes mesures, mais il y a des choses qui heurtent
01:29:13 leur valeur. Mais c'est ça la culture du compromis.
01:29:16 Et peut-être cette crise dont vous parlez, c'est aussi un moment important
01:29:19 où on va réussir à fonctionner différemment et à savoir faire des renoncements.
01:29:22 Alors, on va tenter d'écouter quelques réactions politiques.
01:29:25 Gérald Darmanin s'est exprimé à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale.
01:29:28 Il estime que Marine Le Pen, notamment, est une contorsionniste.
01:29:32 Il dit qu'elle manque de cohérence lors de la valette.
01:29:35 Est-ce que c'est le sentiment que vous avez ce soir ?
01:29:38 Non, je veux dire, si on descend toutes les deux dans la rue et qu'on demande aux Français
01:29:41 qui incarne la fermeté en matière migratoire, Madame Ferrari, je vous assure
01:29:44 que c'est le nom du Rassemblement national qui va évidemment sortir
01:29:47 de la bouche des Français. Et on le voit bien. Alors, je sais bien
01:29:50 qu'il faut être très humble devant les enquêtes d'opinion. Et encore une fois,
01:29:53 ça ne veut rien dire, mais prenez les sondages. Vous voyez bien,
01:29:56 quand on regarde Jordan Bardella à 31% aujourd'hui aux Européennes,
01:30:00 c'est évidemment un signe fort parce que les Français veulent reprendre
01:30:04 en main cette matière migratoire. Il y a un sondage élable qui dit
01:30:07 que 74% veulent revenir sur le droit du sol, 70% veulent revenir
01:30:11 sur le recoupement familial. On ne peut pas creuser son trou,
01:30:15 mettre la tête dedans et faire comme si ça n'existait pas.
01:30:17 Et c'est vrai qu'on a un peu de mal à vouloir vous faire confiance,
01:30:19 Madame Stilboul. Vous portez la responsabilité du chaos dans lequel
01:30:22 nous vivons. Alors, on a un peu de mal à se dire que vous allez nous sortir
01:30:25 d'un trou que vous continuez à creuser. Et excusez les Français
01:30:28 d'être un petit peu sceptiques. - Vous avez très raison sur une chose.
01:30:31 - Non, mais excusez les Français d'être un petit peu sceptiques sur votre capacité
01:30:33 et votre volonté politique. - Vous avez très raison sur une chose.
01:30:35 C'est qu'on porte une responsabilité. - Oui, mais je peux vous dire
01:30:37 que les Français nous aident bien. - Vous êtes dans les commentaires.
01:30:39 Vous êtes commentateur de la négociation actuellement qui se passe
01:30:44 entre les Républicains et la majorité présidentielle.
01:30:46 - On continue. - Moi, je suis là depuis un an et demi
01:30:48 et je suis quelqu'un d'action qui travaille jour après jour
01:30:51 à la fois pour aider à régulariser des personnes qui travaillent
01:30:54 et qui méritent leur place en France et à la fois pour des mesures
01:30:56 de fermeté, comme le fait Gérald Darmanin. - Il n'y a pas de fermeté,
01:30:59 Madame Stilboul. - Alors, Madame, on va continuer
01:31:01 ce débat dans un instant. Vous restez bien sûr avec nous.
01:31:03 Mais d'abord, c'est le rappel des titres de l'actualité.
01:31:05 Il est 18h31 en direct sur CNews et sur Europe 1 par Simon Guillain.
01:31:09 - Réunion de crise convoquée par Emmanuel Macron
01:31:14 avec sa majorité parlementaire. Sacha Houllier, président
01:31:17 de la commission mixte paritaire, a annoncé qu'il votera contre le texte.
01:31:21 Le président fait un point sur la situation avec la première ministre,
01:31:24 les présidents de groupe et les chefs de parties de la majorité,
01:31:26 affirme l'Élysée, alors que le Sénat et l'Assemblée nationale
01:31:29 doivent se prononcer ce soir sur le texte du projet de loi immigration.
01:31:32 Le verdict attendu d'une minute à l'autre au procès de Monique Olivier.
01:31:36 La prison à perpétuité a été requise contre l'ex-femme
01:31:39 du tueur en série Michel Fourniret. Monique Olivier est jugée
01:31:42 depuis le 28 novembre à la cour d'assises des Hauts-de-Seine
01:31:45 pour complicité dans les enlèvements et meurtres de trois jeunes femmes.
01:31:48 Et puis, ces images impressionnantes en Islande.
01:31:51 Sur l'île, une éruption volcanique est toujours en cours
01:31:54 dans le sud-ouest du pays. La ville de Grindavik a été évacuée
01:31:57 dès le mois de novembre après une forte activité sismique.
01:32:00 Fort heureusement, la puissance de l'éruption semble plutôt diminuer.
01:32:03 - Merci, Simon Guillain. 18h32 et 30 secondes en direct
01:32:06 dans "Punchline" sur CNews et sur Europe 1
01:32:09 avec cette crise politique dans laquelle se trouve plongé
01:32:12 le gouvernement et la majorité relative à l'Assemblée nationale.
01:32:15 Sept ministres menacent de démissionner à l'heure actuelle.
01:32:18 Si le texte, le projet de loi sur l'immigration est amené au vote,
01:32:21 parmi eux Clément Beaune, Patrice Vergriette, Aurélien Rousseau,
01:32:24 ministre de la Santé, Sylvie Retailleur, Roland Lescure,
01:32:27 ils sont tous convoqués à l'Elysée. Ils sont tous en train de voir
01:32:30 en ce moment même Emmanuel Macron avec Elisabeth Borne,
01:32:33 la Première ministre. Crise politique, Louis de Ragnell.
01:32:36 Une partie du gouvernement menace de démissionner.
01:32:39 Est-ce qu'il est possible qu'Elisabeth Borne demande
01:32:42 à Emmanuel Macron de retirer le texte et qu'il ne passe pas
01:32:45 devant le Parlement ? - Bien sûr. Il y a plusieurs cadres
01:32:48 de la majorité qui plaident en faveur de cette option,
01:32:51 le retrait du texte. Il y a notamment Sylvain Maillard,
01:32:54 le président des députés Renaissance à l'Assemblée nationale.
01:32:57 Donc Elisabeth Borne aussi, qui en a plus qu'assez
01:33:00 de défendre et de porter ce texte.
01:33:03 Puis il y a d'autres voix. Vous avez cité les sept ministres.
01:33:06 - On va juste écouter Bruno Retailleau qui est en train de s'exprimer
01:33:09 actuellement au Sénat. Écoutons le patron des sénateurs à l'air.
01:33:12 - Il y a trop d'immigration en France. C'est ce qui les rassemble,
01:33:15 des Français de droite comme des Français de gauche.
01:33:18 Et ce texte-là, c'est un texte de fermeté. Alors bien sûr,
01:33:21 très proche à 90 %, c'est le texte du Sénat.
01:33:24 Mais là encore, soyons modestes, il n'y avait qu'un seul texte.
01:33:27 De toute façon, ça ne pouvait être qu'un texte très, très, très proche
01:33:30 du texte que nous avions voté ici. Mais c'est un texte de fermeté.
01:33:33 C'est un texte qui sera utile et qui va donner au gouvernement,
01:33:36 s'il s'en saisit, des instruments juridiques
01:33:39 pour maîtriser le chaos migratoire.
01:33:42 - 90 % du texte qui vient du Sénat, ça veut dire que vous n'avez fait
01:33:45 que 10 % de compromis avec la majorité ? On l'interprète comme ça ?
01:33:48 - Bien sûr. On n'a pas fait de nombreux compromis
01:33:51 dans la mesure où, de toute façon, il n'y avait pas un texte opposable
01:33:54 au nôtre. C'était un texte unique, celui que nous avions voté.
01:33:57 Et nous avons été, c'est vrai, intransigeants jusqu'au bout.
01:34:00 J'ai peu dormi cette nuit, croyez-moi, et quelques nuits aussi
01:34:03 auparavant. Mais nous voulions un texte utile.
01:34:06 Ce n'est pas simplement pour une question de gloriole.
01:34:09 C'est sûrement pour être utile aux Français.
01:34:12 - La majorité est fracturée. Il y a une réunion de crise en ce moment à l'Élysée.
01:34:15 Les députés hésitent à voter contre ou à s'abstenir.
01:34:18 Il y a aussi des ministres qui posent leur démission dans la balance.
01:34:21 Est-ce que vous pensez que ce texte ne peut pas être voté tout à l'heure à l'Assemblée ?
01:34:24 - Ce serait un formidable déni de démocratie parlementaire.
01:34:29 Déjà, ce texte a été rejeté dans un premier temps à l'Assemblée nationale.
01:34:32 Heureusement, il a été ici approuvé.
01:34:35 Et ce que je veux dire là aussi, il a été très largement approuvé
01:34:38 au Sénat, par les deux tiers du Sénat. C'est-à-dire qu'il a été approuvé
01:34:41 par des sénateurs bien au-delà des LR et des centristes.
01:34:44 Il a été aussi approuvé par des horizons, par des macronistes et par d'autres.
01:34:48 Donc je pense que je l'invite, moi, les députés, tous les députés,
01:34:52 ceux qui ont chevillé au corps l'intérêt national, à voter notre texte.
01:34:56 C'est un texte qui est favorable. Et qu'on ne me dise pas que c'est un texte
01:34:59 qui fasse le jeu du Rassemblement national.
01:35:02 Parce que partout, vous voyez bien, en Europe, tous les gouvernements sont en train
01:35:05 de resserrer, de raffermir, de durcir la législation sur l'immigration.
01:35:10 Et les peuples, les gouvernements qui ne le font pas, par exemple
01:35:13 les Pays-Bas, qu'est-ce qui se passe quand on ne le fait pas,
01:35:16 quand on n'affirme pas les instruments contre l'immigration ?
01:35:19 Eh bien, c'est l'extrême droite qui progresse. Regardez la victoire
01:35:22 aux Pays-Bas, donc aux législatives.
01:35:25 Voilà pour ces quelques mots de Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR
01:35:29 au Sénat, évidemment, qui dit "c'est un déni de démocratie si par hasard
01:35:35 Emmanuel Macron accédait à la demande d'Elisabeth Borne de retirer ce texte
01:35:39 tant les remous au sein de la majorité sont importants.
01:35:43 Luc Ferré, vous nous avez rejoint. Bonsoir.
01:35:45 Ancien ministre de l'Éducation nationale, il vous paraît envisageable
01:35:48 que ce soir, Emmanuel Macron dise "Française, Français, le pays est fracturé,
01:35:52 ma majorité est fracturée, je décide d'apaiser les tensions et de retirer ce texte".
01:35:57 Ce serait un suicide en public, donc c'est inimaginable.
01:36:01 Parce que c'est déjà tellement l'échec du en même temps, puisqu'on voit
01:36:04 dans ce texte qu'on ne peut pas satisfaire à la fois la gauche et la droite.
01:36:07 Et donc si en plus il retirait le texte, ce serait un déni de démocratie.
01:36:11 Je ne prends pas parti, là, je dis simplement que ce serait une telle absurdité.
01:36:14 C'est comme la dissolution, il y a deux absurdités totales, c'est retirer le texte
01:36:18 et puis la dissolution. Sauf s'il veut absolument avoir encore beaucoup plus
01:36:22 de députés Rassemblement national et beaucoup moins de députés de son parti.
01:36:26 Donc non, ça n'a pas de sens. Pour lui, ce serait un échec encore plus grand
01:36:30 que l'échec actuel qui est déjà très grand quand même.
01:36:33 Qui est très grand pour quelle raison, Luc Ferré ?
01:36:35 Il est très grand parce que c'est déjà l'échec du en même temps.
01:36:38 Et puis surtout, moi ce que je dis, non pas à Emmanuel Macron,
01:36:42 puisque ça fait un moment que je ne l'ai pas vu, mais ce que je dis
01:36:45 à ses proches depuis un moment, par exemple à Raffarin, qui était d'ailleurs
01:36:49 tout à fait d'accord avec ça, c'est que la seule solution quand on n'a pas
01:36:53 la majorité à l'Assemblée, c'est de faire un gouvernement d'union nationale
01:36:57 au Parlement en nommant un grand LR, pas forcément du parti,
01:37:02 un grand LR, je veux dire, avec éventuellement quelques sociodémocrates
01:37:07 présentables, il y en a, et puis 20 députés seraient rentrés
01:37:11 ravis d'être ministre, des députés LR, mais là, ils récupéraient
01:37:15 une majorité à l'Assemblée, c'était la seule chose à faire.
01:37:17 Là, on voit à quel point on paye l'amateurisme en politique,
01:37:20 c'est invraisemblable même. Un des très rares points où je suis d'accord
01:37:25 avec mon ami, enfin mon ami, mon camarade, j'allais dire,
01:37:28 Danny Cohn-Bendit, c'est qu'il aurait fallu faire la proportionnelle.
01:37:31 - Et là, on ne l'a pas fait. Louis Dragnel, une question à Luc Ferré.
01:37:33 - Oui, pardon. - Il y a deux options que vous avez évoquées,
01:37:35 mais pour moi, il y en a quand même une troisième. Vous dites la dissolution,
01:37:37 il faut l'écarter, le retrait du texte, on l'écarte, mais il y a une autre option
01:37:41 qui est qu'Emmanuel Macron laisse le texte aller au bout du processus législatif
01:37:45 et que ses propres troupes votent contre le texte du gouvernement
01:37:50 et que le texte soit tout simplement balayé par ses propres députés.
01:37:54 Est-ce que ce ne serait pas un revers encore plus cuisant ?
01:37:56 - Non, mais c'est la troisième possibilité, je suis tout à fait d'accord avec ça,
01:37:59 mais là, il faut voir quel est l'ordre, quelle est la consigne que donne le président de la République
01:38:03 dans ce cas-là, et ça, je n'en sais rien.
01:38:05 Normalement, la consigne qu'il doit donner, c'est de voter le texte.
01:38:08 C'est la logique démocratique, mais c'est surtout parce que si le texte n'aboutit pas,
01:38:12 pour lui, c'est encore un plus gros échec, encore une fois, c'est l'échec du en même temps.
01:38:15 Du reste, c'est la même chose sur Israël. Il a réussi à se faire détester autant en Israël qu'à Gaza.
01:38:20 Le en même temps ne marche pas. - Il est devenu un ennemi.
01:38:23 - Mais ça ne marche d'autant plus pas, si je puis dire, en France,
01:38:26 que quand on n'a pas la majorité à l'Assemblée, il faut faire quelque chose.
01:38:29 - Et alors, qu'est-ce qu'il peut faire, Luc Ferrand ?
01:38:31 - Rien, rien, c'est carbonisé. Là où Marine Le Pen joue, moi, ça m'a surpris un peu, je dois le dire,
01:38:38 je n'ai pas de boule de cristal, mais je trouve qu'elle joue très, très bien son jeu,
01:38:42 parce qu'on aurait pu attendre qu'elle dise « le texte n'est pas assez fort ».
01:38:46 Ça ne touche pas aux OQTF, ça ne touche pas à un certain nombre de sujets
01:38:50 qui sont plus importants que ceux qu'on a discutés, notamment la question des OQTF
01:38:54 et puis la question du détournement du droit d'asile, qui sont quand même les deux grands sujets
01:38:58 dont ce texte n'aborde pas. Il ne servira à rien, il faut être honnête.
01:39:02 Il y a eu 30 lois depuis 40 ans, ça servira à très peu de choses.
01:39:05 Mais même dans sa version très dure, il servira à très peu de choses,
01:39:08 parce qu'encore une fois, il ne touche pas aux deux grands sujets
01:39:11 qui sont les OQTF et qui sont le détournement du droit d'asile.
01:39:14 Mais là où elle joue très bien, c'est qu'elle joue son rôle de constructive.
01:39:18 Et puis en plus, ça prouve qu'elle a obtenu des choses
01:39:21 et qu'elle a réussi à convaincre les LR d'aller dans son sens
01:39:24 et que c'est elle qui a obtenu tout ça et qu'elle joue quelque chose de responsable et de constructif.
01:39:30 Donc là, c'est très malin.
01:39:31 Luc Ferry, on apprend que sept ministres du gouvernement d'Elisabeth Borne
01:39:35 ont menacé de démissionner si ce texte était adopté.
01:39:40 Vous y croyez ou est-ce que c'est du bluff ?
01:39:42 Dans l'histoire de la République, je me souviens de Jean-Pierre Chevènement,
01:39:46 mais il n'y en a pas beaucoup comme lui.
01:39:48 Donc j'attends de voir, ça me fait toujours rigoler.
01:39:50 Le moule est cassé.
01:39:51 Oui, oui, ça l'attend de voir.
01:39:53 Ce que vous avez dit, pour le coup, ce serait la Bérezina totale.
01:39:58 On est d'accord Luc Ferry, mais au-delà de l'intention réelle de supposer des ministres,
01:40:02 ça montre au moins une crise de l'autorité du président de la République.
01:40:05 Parce que des ministres qui menacent de démissionner et qui en plus ne démissionnent pas,
01:40:09 ça montre que ce n'est pas tenu, il y a un problème d'autorité.
01:40:13 Oui, bien sûr, mais la racine de ça, c'est la crise du moment en même temps.
01:40:16 Puisque on voit bien, ça prouve à quel point on ne peut pas satisfaire à la fois la droite et la gauche.
01:40:20 Donc quand on dit on va faire un texte équilibré, quand on a la majorité, on peut se permettre de faire des textes à l'Assemblée,
01:40:25 on peut faire des textes "équilibrés", mais quand on ne l'a pas, on se fait détester par tout le monde.
01:40:31 Donc là, la droite a gagné, puisque le texte qui passe, en gros, c'est celui du Sénat.
01:40:35 Il est même sur certains points, des chéances de nationalité pour les binationaux, tout ça.
01:40:39 C'est vraiment ce que le Sénat demandait, c'est aussi ce que le Rassemblement national demande.
01:40:43 Donc c'est un texte vraiment tout à fait de droite.
01:40:45 Mais du coup, d'un point de vue institutionnel, Luc Ferry, en vous écoutant, on comprend qu'en fait, il faudrait qu'Emmanuel Macron tire...
01:40:52 Je crois que les Français l'ont compris, ça.
01:40:54 J'essaie de comprendre, de synthétiser ce que vous dites.
01:40:57 Il faudrait qu'Emmanuel Macron tire aujourd'hui les enseignements des dernières élections législatives, c'est ça ?
01:41:01 Mais si cet homme était vraiment intelligent, ce que j'ai toujours du mal à croire,
01:41:06 s'il était vraiment intelligent, c'est aujourd'hui qu'il ferait un gouvernement du non national.
01:41:10 Je ne vais trahir personne, je n'ai pas de nom propre, ce n'est pas mon genre et je ne ferai jamais ça.
01:41:15 Mais je connais deux ou trois poids lourds du DLR qui seraient prêts aujourd'hui à aller à Matignon et à construire un gouvernement d'union nationale.
01:41:23 Ça, ça aurait de la gueule, ce serait intelligent.
01:41:25 Et il y a, vous savez, dans la gauche démocratique, il y a des gens...
01:41:29 Enfin si, je peux citer, ce n'est absolument pas une information.
01:41:33 Mais il y a des gens bien, il y a des gens qui sont prêts.
01:41:36 Un Hubert Védry, une Carole Delga, un Cazeneuve sont des gens avec lesquels la droite peut travailler.
01:41:41 Ils ne sont pas d'accord, mais ils peuvent travailler ensemble.
01:41:43 Parce qu'ils sont républicains.
01:41:44 Ils sont républicains, ils sont des hommes.
01:41:46 Alors Naïma Ibn Fadel, une question.
01:41:48 Moi, si j'étais le président de la République pour parler comme dans les hôpitaux psychiatriques, c'est ce que je ferais dans le cadre.
01:41:52 Alors Naïma Ibn Fadel, une question à Luc Fauré.
01:41:54 Pardon, excusez-moi Madame.
01:41:55 Il me semble justement que ce dont vous parlez, Nicolas Sarkozy l'avait suggéré.
01:42:00 Pas du tout.
01:42:01 Non, mais c'est vrai aussi, rappelez-vous, il avait comme suggéré que les ALR travaillent justement avec Emmanuel Macron pour faire un gouvernement d'union.
01:42:09 Et que c'était la seule façon, effectivement, d'avoir une majorité.
01:42:12 Oui, on est d'accord.
01:42:13 Mais ils n'ont pas voulu.
01:42:14 Donc c'est pour ça que je suis étonnée des trois personnes que vous vouliez citer.
01:42:18 Non, non, je ne vais pas les citer.
01:42:20 Non, la différence avec ce que dit Nicolas, qui est très juste par ailleurs, mais c'est qu'il ne s'agit pas de travailler avec le parti.
01:42:29 Les trois du parti, que ce soit Retejo, que ce soit Marlex ou que ce soit Ciotti, ils sont contre le travailler avec Macron.
01:42:37 Ils disent qu'on ne veut pas être les supplétifs de Macron.
01:42:39 Ils n'ont rien compris.
01:42:40 Ils sont à 4,7 à la présidentielle et ils continuent à dire qu'on continue tout droit.
01:42:44 Il faut nommer des poids lourds ALR et Yanda, et qui sont dans le parti, d'accord, mais qui ne sont pas à la tête du parti.
01:42:51 Et qui constitueraient un gouvernement avec une vingtaine de ministres ALR.
01:42:55 Et ça c'est jouable.
01:42:56 Et moi je peux vous dire qu'ils sont prêts à y aller.
01:42:57 Alors Luc Ferry, vous restez avec nous.
01:42:59 On part tout de suite à l'Assemblée nationale rejoindre Thomas Bonnet et Laurence Sélarier.
01:43:02 Bonsoir à tous les deux.
01:43:03 Il y a des réunions de crise dans tous les sens, mon cher Thomas.
01:43:06 À l'Assemblée, à l'Elysée.
01:43:08 On a l'impression qu'évidemment c'est panique à tous les étages ce soir dans la Macronie.
01:43:12 C'est bien cela ?
01:43:13 C'est le bordel, oui.
01:43:14 Oui, c'est assez surréaliste ce à quoi on assiste ici à l'Assemblée nationale.
01:43:19 Il faut revenir un peu en arrière dans l'ordre chronologique.
01:43:22 D'abord l'issue de cette commission mixte paritaire, conclusive, forme de soulagement évidemment au sein de la majorité.
01:43:26 Et puis il y a cette annonce du Rassemblement national qui va voter en faveur de ce texte.
01:43:31 Et là, tout a été changé au sein de la majorité.
01:43:34 Il y a de plus en plus de députés de la Macronie qui viennent ici
01:43:38 et qui font part de leur état d'âme aux journalistes qui sont ici en off.
01:43:42 Ils nous confient justement le fait qu'ils ne vont pas voter le texte,
01:43:45 parfois même qu'ils vont voter contre le texte.
01:43:47 L'un d'entre eux me parlait d'une crise politique gravissime.
01:43:50 Notez quand même que la réunion de groupe qui s'est tenue en fin d'après-midi ici à l'Assemblée nationale
01:43:54 avec les députés de la majorité a été interrompue parce que Sylvain Maillard a dû se rendre à l'Elysée.
01:43:59 Voilà donc pour les macronistes qui sont offusqués par ce texte qu'ils jugent trop durci,
01:44:03 il y a deux éléments en fait.
01:44:05 Il y a d'abord la question des appels, vous le savez qui est beaucoup revenu dans le débat.
01:44:08 Et puis il y a évidemment le fait que le Rassemblement national va voter en faveur de ce texte.
01:44:12 Et puis à l'inverse, vous avez d'autres députés, on dira l'aile droite de la Macronie,
01:44:16 qui eux disent qu'il faut aller au vote et qu'il faut faire voter ce texte,
01:44:20 quitte peut-être même à remanier et pourquoi pas revoir complètement la philosophie
01:44:24 avec pourquoi pas me confier à un macroniste, mettre un ministre de droite à Matignon,
01:44:29 un premier ministre de droite.
01:44:31 Vous voyez donc le grand écart aujourd'hui qui existe au sein des rangs de la majorité.
01:44:36 C'est assez compliqué effectivement de vous dire ce qu'il va se passer dans les prochaines heures.
01:44:40 Je vous rappelle que le vote initialement ici était prévu à 21h30.
01:44:44 Mais c'est aujourd'hui assez compliqué de vous dire à l'heure où je vous parle si ce vote aura bel et bien lieu.
01:44:48 - Merci Thomas Bonnel, Laurent Scellarié, Luc Ferry.
01:44:51 Vous étiez venu me parler de votre livre "La frénésie du bonheur" aux éditions d'Observatoire.
01:44:55 C'est plutôt "La frénésie du malheur" pour l'instant que vit Emmanuel Macron ce soir.
01:44:58 - Malheureusement, ce livre qui est un livre grandiose, je tiens à le dire,
01:45:01 - En toute humilité ?
01:45:02 - Dans toutes les bonnes pharmacies, en toute humilité, il est sorti le 4 octobre.
01:45:06 Le 7 octobre, il y avait les événements que vous savez en Israël.
01:45:09 Et donc si je l'avais appelé "La frénésie du malheur", je pense que j'en aurais vendu beaucoup.
01:45:13 Mais "Frénésie du bonheur", c'était un peu compliqué.
01:45:15 C'est un livre sur le passage du bonheur différé.
01:45:19 On a vécu pendant des millénaires sur les idéologies du bonheur différé,
01:45:23 aux idéologies du bonheur ici et maintenant.
01:45:25 Et c'est lié à l'effondrement à la fois du catholicisme et du communisme en France.
01:45:30 Bon, je ne vais pas le raconter maintenant, ce n'est pas l'objet.
01:45:34 - Ce qui est intéressant dans ce que nous a dit Thomas Bonnel,
01:45:36 et vous avez réagi pendant qu'il parlait en me disant,
01:45:38 "Là, il y a trois philosophies qui s'affrontent. Lesquelles, Luc Ferry ?"
01:45:40 - Il y a des vraies idées derrière. C'est pour ça aussi que c'est assez intéressant et que c'est explosif.
01:45:44 Vous avez des républicains souverainistes de droite qui constatent simplement
01:45:48 qu'on est en train de franchir le seuil de ce qu'ils appellent le grand remplacement.
01:45:52 Qu'on a des villes dans lesquelles il y a 60, 65, 70% de personnes issues de l'immigration
01:45:58 et qu'on va vers le grand remplacement et que c'est trop, c'est trop.
01:46:01 Après tout, c'est ce que disaient aussi Mitterrand et Rocard, d'une certaine manière.
01:46:04 Et donc, c'est une philosophie, disons, souverainiste.
01:46:07 Il faut récupérer, donc ils veulent changer la Constitution
01:46:10 pour qu'on puisse récupérer, que la loi française redevienne supérieure à certains traités.
01:46:15 Vous avez une deuxième philosophie qui est libérale de droite ou de gauche
01:46:18 qui veut défendre les chefs d'entreprise des métiers en tension.
01:46:21 Et qui disent, au fond, on s'en fout de la France, ce qui nous intéresse, c'est les chefs d'entreprise.
01:46:25 Et donc, on veut régulariser les sans-papiers pour les métiers en tension.
01:46:28 Ce que je trouve absolument scandaleux. Voilà, je trouve ça même immonde pour le dire.
01:46:32 - La façon du marché, ça.
01:46:33 - Voilà. Mais ça, ce sont les libéraux de droite comme de gauche qui disent, voilà,
01:46:36 au fond, ils confondent l'intérêt de la France et puis l'intérêt des chefs d'entreprise.
01:46:39 Et je comprends très bien les chefs d'entreprise, ils ont raison.
01:46:42 Mais qui demandent au gouvernement de baisser les charges sociales
01:46:46 pour qu'ils puissent payer bien les Français.
01:46:48 Plutôt que de dire, puisqu'on ne peut pas payer bien les Français,
01:46:50 on va faire venir des Africains. C'est ça.
01:46:52 Il faut dire les choses. C'est scandaleux.
01:46:54 Aussi bien sur le plan moral.
01:46:55 Et puis, vous avez la gauche de la gauche qui, depuis toujours, est immigrationniste
01:46:59 et qui trouve que si on n'est pas pour accueillir tous les étrangers du monde,
01:47:02 c'est qu'on est xénophobe et raciste. Mathilde Panot, voilà.
01:47:05 Et donc, ces trois philosophies qui s'affrontent et qui sont,
01:47:08 là, je parle très vite et pas très bien, mais qui sont,
01:47:11 elles sont très fortes, en fait.
01:47:12 C'est des affrontements idéologiques qui sont quand même extrêmement puissants
01:47:15 et qui sont très anciens.
01:47:16 Et les Français n'ont tout ça, Luc Ferry ?
01:47:18 Les Français, ils sont aujourd'hui d'accord avec les LR et le Rassemblement national.
01:47:22 Très majoritairement, tous les sondages le montrent, ils disent, voilà.
01:47:26 En fait, ce n'est pas contre l'immigration qu'ils sont, a priori.
01:47:29 Ils sont contre l'islamisme. Il faut dire les choses comme elles sont.
01:47:32 Parce que l'assassinat de Samuel Paty et puis de Daniel Bernard,
01:47:35 et puis du père Abel, et puis ce qui s'est passé à Charlie Hebdo,
01:47:38 et puis à Nice, et puis au Bataclan, où à chaque fois, on dit,
01:47:41 "Ah, mais maintenant, on va faire quelque chose."
01:47:42 Et puis, en fait, on ne peut pratiquement rien faire.
01:47:44 En tout cas, c'est le sentiment que les Français ont.
01:47:47 Et donc, quand vous voyez que 93 % des OQTF ne sont pas appliqués,
01:47:51 les Français se disent, "Mais ce n'est pas..."
01:47:53 Vous avez vu, cette semaine, dans la presse, il y avait une jeune femme, Claire.
01:47:56 Claire, elle a témoigné sur nos antennes, violée par un centrafricain.
01:48:00 Et qui disait, "Mais si on avait appliqué la loi, j'aurais pas été violée."
01:48:03 Quand les Français entendent ça, pour qui croyez-vous qu'ils vont voter ?
01:48:07 Ils se tournent vers qui ?
01:48:08 Si Marine Le Pen n'est pas élue, c'est un miracle.
01:48:10 - Louis Dragnel.
01:48:12 - Ce qui est intéressant dans ce que vous dites,
01:48:13 c'est que vous parliez tout à l'heure des trois familles de pensée
01:48:15 qui se retrouvent dans les débats autour de l'immigration.
01:48:17 - Absolument, oui.
01:48:18 - Est-ce que vous pensez que ce texte-là va provoquer le retour de la politique,
01:48:23 et donc des idées politiques ?
01:48:24 Parce que l'on, en même temps, avait un peu mis sous cloche ces idées.
01:48:27 Parce qu'on avait dit, bon, il n'y a plus de droite, il n'y a plus de gauche,
01:48:30 il n'y a plus que le bon sens et le pragmatisme.
01:48:32 Est-ce que du coup, demain, on va retrouver, selon vous,
01:48:36 des vraies lignes politiques beaucoup plus claires ?
01:48:38 Est-ce que c'est ce que les Français veulent ?
01:48:40 - C'est pour ça que je n'ai jamais été centriste.
01:48:42 Parce que je pense qu'on a besoin d'alternance claire.
01:48:45 Moi, j'étais copain avec Bayrou quand il était baladurien,
01:48:49 c'est-à-dire plus à droite que Chirac.
01:48:51 Maintenant, c'est le centre-mou, c'est mollasson au possible,
01:48:54 il n'y a plus une idée qui sort, il n'y a zéro idée.
01:48:57 Et donc, je préfère mille fois un débat droite-gauche intelligent
01:49:02 plutôt que cette espèce de patamodler grise
01:49:05 qu'on est en train de vivre avec le macronisme,
01:49:07 qui est quand même la catastrophe qui est arrivée au pays,
01:49:09 il faut le dire, le chose.
01:49:10 Et donc, j'aime mille fois mieux un débat violent
01:49:13 entre un LR dur, si je puis dire, un républicain de droite intelligent
01:49:19 et contre un social-démocrate, un socialiste-démocrate intelligent,
01:49:23 plutôt qu'avoir un Védrine, un Recard d'un côté,
01:49:26 puis avoir des gens, des républicains forts de l'autre,
01:49:30 c'est ça qu'il faut à la France.
01:49:32 Et donc, ça prouve exactement ce que vous disiez,
01:49:35 c'est que en même temps, cette espèce de centrisme mollasson,
01:49:38 ça ne marche pas, c'est une catastrophe pour le pays.
01:49:41 Et les gens qui disent, en plus pour les gens qui sont contre le RN,
01:49:45 la seule alternance crédible aujourd'hui, c'est le RN, pas d'autre.
01:49:50 - Luc Ferry, est-ce que l'hypothèse d'un référendum sur ces questions-là
01:49:53 est envisageable selon vous, et souhaitable plus qu'envisageable ?
01:49:57 - Alors, je pense qu'il y a un vrai problème,
01:49:59 parce que le référendum, il porterait probablement,
01:50:02 si on... c'est pas, est-ce que vous êtes pour ou contre l'immigration,
01:50:05 on connaît la réponse.
01:50:06 Bon, le référendum porterait très probablement sur la question
01:50:09 de savoir s'il faut modifier la Constitution française
01:50:12 pour que la loi française soit supérieure à certains traités.
01:50:16 C'est extrêmement compliqué.
01:50:18 Moi, je... voilà, vous avez vu qu'on va nous obliger
01:50:21 à reprendre en France un offret, un OUSBEC, Islamisme fanatique.
01:50:25 C'est dingue !
01:50:26 - Un offret, et avec un bonus de 3 millions.
01:50:28 - Non, mais c'est délirant, voilà.
01:50:29 Et donc, quand on voit ce type d'exemple,
01:50:31 on voit qu'il y a quelque chose qui ne colle pas.
01:50:33 En plus, c'est la CDHE qui nous oblige à faire ça.
01:50:35 - La Cour européenne des droits de l'homme.
01:50:37 - Voilà, mais les gens croient que c'est l'Union...
01:50:39 - Mais c'est le Conseil d'État qui oblige, en fait.
01:50:40 - Non, le Conseil d'État est obligé d'appliquer les traités.
01:50:42 Le Conseil d'État ne peut absolument rien dire d'autre.
01:50:44 - Il ne pouvait pas... - Non, il ne peut pas.
01:50:46 - Il applique les traités.
01:50:47 - Il applique les traités, il n'est pas au-dessus de la loi.
01:50:49 Et c'est nous qui avons signé des traités
01:50:51 qui sont au-dessus de nos lois.
01:50:53 - D'accord.
01:50:54 - Et donc, le problème, c'est que si on veut changer ça,
01:50:56 c'est très difficile, parce qu'on est dans une communauté européenne.
01:50:59 Et si nous nous exemptons de tel ou tel secteur,
01:51:02 les autres en feront autant.
01:51:04 La Hongrie, la Pologne diront, nous, dans ce cas-là,
01:51:06 la PAC, on n'en veut pas, ou on ne la veut pas comme ça,
01:51:08 on ne veut pas payer.
01:51:09 Donc, c'est compliqué.
01:51:10 Mais en effet, on n'aurait jamais dû signer ces traités.
01:51:13 Les gens croient que c'est l'Union européenne,
01:51:15 ce n'est pas l'Union européenne, c'est le Conseil de l'Europe.
01:51:17 Ce n'est pas le Conseil européen qui nous embête avec ces histoires.
01:51:20 Mais moi, je suis pour qu'on change les choses.
01:51:23 Mais il faut y réfléchir à deux fois,
01:51:25 parce qu'on rentre dans une logique d'exemption par rapport,
01:51:29 d'exception par rapport aux traités européens qu'on a signés,
01:51:33 qu'on n'aurait pas dû signer, on les a signés,
01:51:35 et qui sont au-dessus de nos lois.
01:51:36 Donc, le Conseil d'État ne peut pas faire autrement,
01:51:38 ils n'y peuvent rien.
01:51:39 Est-ce que les Français ne seraient pas tentés aussi
01:51:41 de répondre à autre chose que la question qui leur serait posée ?
01:51:44 C'est le biais du référendum, on le sait bien.
01:51:46 Oui, mais là, on sait déjà comment ils répondraient,
01:51:48 parce qu'ils ne veulent pas qu'on augmente l'immigration.
01:51:51 Vous savez, on a en gros 500 000 étrangers
01:51:53 qui viennent chaque année légalement en France,
01:51:55 et probablement 200 000 illégaux.
01:51:57 Alors, dedans, il faut être honnête, il y a 33 % d'étudiants.
01:52:01 Donc, ça, c'est plutôt une bonne chose.
01:52:03 Mais ça fait quand même beaucoup de monde.
01:52:05 Et encore une fois, détournement du droit d'asile
01:52:07 et non-application des OQTF, c'est insupportable.
01:52:10 Ça, pour les Français.
01:52:12 Moi, le premier, pour n'importe quelle démocrate,
01:52:14 on dit qu'on a voté des lois, elles sont appliquées à 6 %,
01:52:17 enfin, on est cinglés.
01:52:19 Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1,
01:52:21 on évoquait au début l'hypothèse que le texte soit retiré.
01:52:24 "Impensable", disait Luc Ferry.
01:52:26 Ça peut arriver.
01:52:27 Ça peut arriver.
01:52:28 Quand je dis "impensable",
01:52:29 je veux dire que ce serait la plus grosse connerie qu'il puisse faire,
01:52:31 mais ils ne sont pas à l'abri.
01:52:33 Louis Dragnel, votre sentiment, c'est quoi ?
01:52:35 Est-ce que le président a envie d'aller au vote ?
01:52:37 Qu'il préfère l'épreuve du feu que le renoncement à la race campagne ?
01:52:40 Non, mais là où il a raison, c'est qu'ils peuvent voter contre.
01:52:42 Oui, alors...
01:52:43 C'est plus intelligent.
01:52:44 Emmanuel Macron va quand même,
01:52:45 enfin, d'après nous, ce qu'on a comme information,
01:52:47 c'est qu'il va quand même tenter d'aller au vote.
01:52:49 Il tente le tout pour le tout.
01:52:50 Il va essayer de convaincre ce soir
01:52:52 les députés, les parlementaires récalcitrants,
01:52:54 les sept ministres qui menacent de démissionner,
01:52:56 en tout cas qui racontent qu'ils menacent de démissionner.
01:52:59 Donc, il va tenter le tout pour le tout.
01:53:01 Et puis, je pense qu'il comptera ses amis après le vote.
01:53:05 Pour tous les ministres qui veulent démissionner.
01:53:06 Et il en tirera toutes les conséquences au lendemain du vote.
01:53:09 Bon.
01:53:10 Malgré le coup de poker.
01:53:11 Mais je trouve que c'est un énorme coup de poker.
01:53:13 Et en même temps, ça permet d'avoir une vraie clarification.
01:53:17 C'est-à-dire qu'au lendemain de ce vote,
01:53:19 Emmanuel Macron verra réellement sur qui il peut compter,
01:53:21 sur qui il ne peut pas compter.
01:53:22 Et j'ose espérer qu'il tirera des enseignements,
01:53:25 pas uniquement par rapport à son entourage,
01:53:28 mais c'est des enseignements en termes de ligne politique.
01:53:30 Et à la fois, ça répond peut-être à ce que vous évoquiez,
01:53:33 de composition du gouvernement.
01:53:35 Et ça lui évite de désavouer la commission paritaire,
01:53:37 ce qui d'un point de vue démocratique, n'est quand même pas grandiose.
01:53:39 C'est quand même infaisable.
01:53:41 Mais moi, je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites.
01:53:43 À 100%.
01:53:44 Et quand je dis que Marine Le Pen, le rassembleur national,
01:53:47 est la seule alternative crédible aujourd'hui,
01:53:49 je veux dire par là que c'est la seule alternative,
01:53:51 enfin, c'est pas du bon français,
01:53:53 mais c'est la seule option qui est radicalement opposée
01:53:56 à tout ce qui existe ailleurs.
01:53:57 Et donc pour les Français qui se disent pour l'instant,
01:54:00 voilà, Samuel Parti, Dominique Bernard, on n'a jamais rien changé,
01:54:03 peut-être qu'il faut essayer ça.
01:54:04 Voilà, c'est très logique ce qui se passe aujourd'hui.
01:54:06 Moi, je suis un vieux gaulliste social-démocrate,
01:54:08 c'est pas ma tasse de thé,
01:54:09 mais je reconnais que, bon, elle ne fait aucune faute.
01:54:12 Un dernier détour.
01:54:13 Au Sénat, où normalement le texte sur l'immigration
01:54:16 devait être débattu à 19h,
01:54:18 et le Dieu est cher, vous êtes sur place au Sénat,
01:54:22 qu'est-ce qui se passe autour de vous ?
01:54:24 Est-ce qu'il y a des sénateurs
01:54:25 ou est-ce qu'il n'y aura pas de texte ce soir ?
01:54:27 Alors, il y a des sénateurs qui sont tous persuadés
01:54:31 qu'il y aura un vote à 19h,
01:54:32 parce que ce qu'il faut comprendre, Laurence,
01:54:34 c'est que le gouvernement peut aussi se permettre
01:54:36 de retirer le texte entre le Sénat et l'Assemblée nationale.
01:54:39 Alors, on a discuté justement à l'instant
01:54:41 avec Bruno Rotaillot et François Patria.
01:54:43 Bruno Rotaillot, évidemment, qui est ravi,
01:54:44 en tant que patron des sénateurs, Les Républicains,
01:54:46 de voir que ce texte, son texte, dit-il, est appliqué.
01:54:49 Et du côté de François Patria, une parole plutôt ferme,
01:54:52 il représente les sénateurs Renaissance ici.
01:54:54 Il explique qu'il ne faut pas dicter, justement,
01:54:56 sa conduite sur le RN, que si le texte est bon,
01:54:58 quoi qu'il en soit, il faut le voter,
01:54:59 ne pas tomber dans le piège du RN.
01:55:01 Et puis, il termine en disant qu'en politique,
01:55:02 on avale souvent beaucoup de coulœuvre
01:55:04 et qu'il faut soutenir le gouvernement.
01:55:06 Ça, c'est pour ce qui se passe en surface,
01:55:07 parce qu'on sait que du côté de l'Élysée,
01:55:09 c'est beaucoup plus compliqué.
01:55:10 Elisabeth Borne, qui ne sait plus comment tenir sa majorité.
01:55:13 On a l'aile gauche qui se réunit d'un côté,
01:55:14 en ce moment, l'aile droite qui se réunit ailleurs.
01:55:17 Évidemment, chacun va dans un sens contraire.
01:55:19 La majorité qui devait rester unie, on nous l'a promis,
01:55:21 toute la journée, à l'Assemblée nationale,
01:55:23 se disloque très franchement.
01:55:24 - Merci beaucoup, Elodie Huchard, au Sénat.
01:55:27 Un dernier mot, Luc Ferré, la conclusion de cette...
01:55:29 - C'est le bordel complet.
01:55:30 - C'est le tragique comédie.
01:55:32 - Et c'est l'échec total du "en même temps".
01:55:34 C'est surtout ça que Macron devrait comprendre.
01:55:36 Parce que, voilà, ça veut dire qu'il faut faire autre chose.
01:55:39 Il faut une ligne claire.
01:55:40 Et il peut, encore une fois,
01:55:42 construire un gouvernement d'Union nationale.
01:55:44 - Parce qu'il reste trois ans avant la prochaine présidentielle.
01:55:46 C'est long, trois ans.
01:55:47 - À ce rythme-là, c'est long.
01:55:49 - Il y a la trace qu'il laissera.
01:55:50 Emmanuel Macron est très attaché à ça, à la trace qu'il laissera.
01:55:52 - Il a déjà perdu 8 points cette semaine dans les sondages.
01:55:55 Donc, s'il continue, il va trouver du pétrole, comme disait Juppé.
01:55:57 C'est à lui qu'on disait ça, plutôt.
01:55:59 - Essayons de voir si la clarification sera au rendez-vous ce soir.
01:56:03 Merci, en tout cas, à vous, de votre fidélité,
01:56:05 chers amis auditeurs et téléspectateurs.
01:56:07 Luc Ferré, vous êtes venu pour me parler de ce livre,
01:56:09 "La frénésie du bonheur", aux éditions de l'Observatoire.
01:56:11 Merci beaucoup.
01:56:12 Un peu de bonheur, ça ne fait pas de mal avant les fêtes de Noël.
01:56:14 Louis Deragnel, Naïma Imfadel, merci à vous.
01:56:16 - Merci, Laurence.
01:56:17 - Dans un instant, sur Europe 1, c'est Hélène Zellani que vous retrouvez pour l'information,
01:56:19 et Christine Kelly sur CNews pour "Face à l'info".
01:56:21 Bonne soirée à vous, sur nos deux antennes, et à demain.
01:56:23 - Bienvenue à "Tenia 2".