Punchline (Émission du 19/10/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 a été célébrée ce matin à Arras, une cérémonie pleine d'émotion pour ses proches.
00:00:03 La mort de cet enseignant tué par un terroriste islamiste préfigure-t-elle une nouvelle vague
00:00:08 de violence dans notre pays ? En tout cas, les alertes à la bombe se sont multipliées
00:00:12 à nouveau aujourd'hui dans les aéroports et pour la quatrième fois en une semaine
00:00:16 au château de Versailles.
00:00:18 Terroriser la population, répandre la haine, tel est l'objectif des ennemis de l'intérieur
00:00:22 qui sont à l'œuvre dans notre pays.
00:00:23 On en débat ce soir.
00:00:25 On verra aussi que la polémique bat son plein autour du cas Benzema.
00:00:28 L'ancien grand joueur de football est-il proche des frères musulmans ?
00:00:31 Comme l'a dit sur notre antenne le ministre de l'Intérieur, son avocat affirme qu'il
00:00:35 compte porter plainte contre Gérald Darmanin.
00:00:37 On verra où cela m'emmène.
00:00:39 Voilà, pour l'instant il est 17h pile et il est l'heure du rappel des titres de l'actualité
00:00:44 avec Simon Guynain.
00:00:45 Simon.
00:00:46 Le bilan des victimes françaises tuées dans les attaques du Hamas contre Israël s'est
00:00:52 encore alourdi.
00:00:53 28 Français sont morts et 7 sont toujours portés disparus.
00:00:56 Certains d'entre eux sont certainement retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza,
00:01:00 indique le ministère des Affaires étrangères.
00:01:02 Les Palestiniens attendent désespérément l'aide humanitaire promise par le président
00:01:06 américain Joe Biden.
00:01:08 Certains camions devraient bientôt pouvoir entrer dans la bande de Gaza.
00:01:11 Ils sont coincés depuis plusieurs jours maintenant du côté égyptien.
00:01:14 Une aide humanitaire qui se fait attendre, fruit d'un accord arraché hier par Joe Biden
00:01:19 à l'Egypte et surtout à Israël.
00:01:21 Et puis la Russie va livrer 27 tonnes d'aide humanitaire aux civils de la bande de Gaza.
00:01:26 Vladimir Poutine a évoqué son inquiétude à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan
00:01:31 face à l'augmentation des victimes civiles.
00:01:33 Et de son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a dénoncé le cynisme du président
00:01:37 russe Laurence.
00:01:38 Merci beaucoup Simon Guélimp.
00:01:40 On se rappelle des titres de l'actualité.
00:01:41 Il est dix terreurs et pratiquement une minute.
00:01:43 Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe Main est avec nous.
00:01:46 Bonsoir.
00:01:47 Bonsoir Laurence.
00:01:48 Et Rachel Khan.
00:01:49 Bonsoir Rachel.
00:01:50 Bonsoir Laurence.
00:01:51 C'est illiste.
00:01:52 Merci d'être là.
00:01:53 On attend les autres invités qui sont sans doute un peu en retard.
00:01:54 On va commencer par l'émotion, la très forte émotion ce matin à Arras lors des
00:01:58 obsèques de Dominique Bernard.
00:01:59 Le chef de l'État et son épouse étaient présents.
00:02:02 Monsieur Bernard, âgé de 57 ans, a été nommé au grade de chevalier de la Légion
00:02:07 d'honneur par la présidence de la République.
00:02:09 Mathieu Devesse, vous étiez sur place ce matin et vous avez pu constater cette émotion.
00:02:13 Un moment fort et chargé d'émotion ici, place des héros où des centaines de personnes
00:02:18 se sont rassemblées pour rendre un dernier hommage à Dominique Bernard, ce professeur
00:02:22 de français tué vendredi dernier dans un attentat islamiste.
00:02:26 Des visages marqués par la tristesse et des regards souvent remplis de larmes.
00:02:30 Je vous propose d'écouter quelques témoignages.
00:02:32 Ça n'a pas de nom.
00:02:33 Ça n'a pas de nom d'avoir tué un professeur.
00:02:36 C'est des êtres ignobles.
00:02:38 Et rendre hommage, bien sûr, c'est important pour moi parce que pour moi c'est intolérable.
00:02:44 Les mots ne sont même pas assez forts.
00:02:46 Très affecté, très ébranlé.
00:02:48 Il va falloir, je pense, du temps pour reconstruire tout ça.
00:02:54 C'est d'incompréhension.
00:02:55 On est saisi.
00:02:59 La ville est sous le choc, vraiment.
00:03:01 Dominique Bernard a ensuite été inhumé dans la stricte intimité familiale, dans
00:03:05 le cimetière de Berneville, le village où il habitait.
00:03:08 Merci beaucoup Mathieu Devese.
00:03:10 Rachel Kahn, on est vraiment dans le temps du deuil, à la fois ici, à Arras, tout comme
00:03:15 en Israël.
00:03:16 Oui absolument, c'est vrai qu'il y a cette journée pleine d'émotions pour un professeur.
00:03:22 Et puis on apprend de jour en jour qu'il y a de plus en plus de victimes françaises,
00:03:27 juives.
00:03:28 Et c'est vrai que dans ce temps du deuil, ce qu'on peut s'apercevoir, notamment sur
00:03:31 les réseaux sociaux, c'est qu'on a des responsables politiques qui ne prennent même
00:03:34 plus le temps du deuil, mais qui sont dans le temps du buzz.
00:03:37 Je trouve que c'est absolument effarant.
00:03:40 C'est abominable, surtout pour l'ensemble de nos concitoyens.
00:03:45 Et ensuite, il y a aussi ce temps où des professeurs ont peur d'aller enseigner.
00:03:49 Et cette autocensure finalement des professeurs, c'est comme s'il y avait un État totalitaire
00:03:56 dans ce pays finalement.
00:03:58 Un prof sur deux qui a peur d'enseigner aujourd'hui dans notre pays, quasiment.
00:04:01 C'est incroyable.
00:04:02 C'est-à-dire que lorsque vous défendez la République, l'enseignement, la transmission,
00:04:06 le discernement, la connaissance, vous avez peur et des perturbateurs de cette République,
00:04:12 des influenceurs de haine, eux peuvent se trimballer tranquillement dans la rue et faire
00:04:16 leur métier comme ils l'entendent.
00:04:18 Pour vous, l'extrême gauche a une responsabilité dans ce climat de peur qui pèse aujourd'hui
00:04:23 sur le pays ?
00:04:24 Totalement.
00:04:25 Surtout qu'on l'a vu monter année après année avec une accélération sur les réseaux
00:04:29 sociaux, a toujours trouvé la petite phrase pour se faire remarquer.
00:04:33 Et on l'a vu depuis 2017, lorsque Jean-Luc Mélenchon a été déçu de ne pas accéder
00:04:40 à la présidence.
00:04:41 Avec son égocentrisme, en fait, il s'est mis à cracher sur la République.
00:04:45 D'accord.
00:04:46 Louis de Ragnel, on a vu l'émotion à Arras.
00:04:48 Il y avait énormément de monde.
00:04:50 C'est une ville qui est vraiment sous le choc.
00:04:51 Et des enseignants qui vont être absolument tétanisés et encore plus tétanisés.
00:04:55 Oui absolument.
00:04:56 Je voulais revenir justement sur… j'ai suivi un peu la messe à distance, je ne pouvais
00:04:59 pas me rendre à Arras.
00:05:00 Et je trouvais que c'était extrêmement beau parce que les témoignages n'avaient
00:05:04 pas de haine ou de colère.
00:05:06 Et je trouve que c'est la puissance aussi de notre civilisation quand même.
00:05:08 Et on voyait à quel point la vie de cet homme, Dominique Bernard, était une vie très belle.
00:05:14 C'est quelqu'un qui fuyait les mondanités, qui fuyait les honneurs.
00:05:17 Le paradoxe, c'est que sa mort…
00:05:19 Il n'avait pas de téléphone portable.
00:05:20 Il n'avait pas de téléphone portable.
00:05:21 Et sa mort, sa mort tragique, le propulse comme le héros de la défense d'une civilisation
00:05:26 contre une autre.
00:05:27 De la civilisation contre la barbarie, plutôt.
00:05:29 Et je trouve que même les traits de personnalité qui étaient décrits montraient un personnage
00:05:35 qui était très apprécié de ses élèves, qui avait beaucoup d'humour, qui était
00:05:38 un homme qui était très cultivé et qui était sans doute quelqu'un d'assez discret,
00:05:42 d'assez humble.
00:05:43 Et puis qui avait une…
00:05:44 Et assez lucide aussi.
00:05:45 Assez lucide aussi.
00:05:46 Très très lucide.
00:05:47 Qui avait une prise des choses…
00:05:48 Qui se passait dans notre pays, ce qui était à l'œuvre.
00:05:49 Absolument.
00:05:50 Et qui manifestement aussi avait une foi qu'il cultivait secrètement au fond de son cœur.
00:05:56 Et je trouve que tout ça est aussi un beau témoignage.
00:05:59 En toi discrètement.
00:06:00 Voilà.
00:06:01 Même si après le recueillement, la dignité de cet enterrement, maintenant, je rejoins
00:06:07 Rachel Khan, il faut vraiment passer à l'action.
00:06:10 Les gens ne veulent plus des condamnations morales, les postures, les crayons, les larmes,
00:06:13 tout ça.
00:06:14 Plus personne n'en veut.
00:06:15 Maintenant, ils veulent des résultats et des vrais résultats, des vrais changements
00:06:18 qui ne soient pas des demi-mesures ou simplement des postures politiques.
00:06:22 En attendant, les profs seront tous seuls demain face aux élèves.
00:06:25 Éric Dolo, la semaine prochaine et l'année prochaine.
00:06:27 Et ça, ça ne changera pas.
00:06:28 Non.
00:06:29 Mais justement, il faut leur dire que le pays est avec eux, le pays est derrière eux et
00:06:32 que tout se joue à l'école.
00:06:34 Pas seulement la lutte contre le terrorisme.
00:06:36 Il y a beaucoup d'enjeux à l'école.
00:06:38 J'espère que cette énième tragédie, c'est ce que vous venez de dire, provoquera une
00:06:42 prise de conscience.
00:06:43 Mais j'ai l'impression qu'on a déjà eu cette conversation avant.
00:06:46 Il y a trois ans, avec Samuel Paty.
00:06:47 Oui, et même encore avant.
00:06:49 Jamais plus ça, etc.
00:06:51 Bon, après, je ne veux pas me faire plus royaliste que le roi.
00:06:54 Il faut reconnaître que les actes de Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale,
00:07:00 les paroles, en tout cas, pour le moment, vont dans la bonne direction.
00:07:03 On attend les actes.
00:07:04 J'ai l'impression que le président de la République a eu un déclic dans sa tête.
00:07:08 Remarquez, il était quand même temps.
00:07:09 Contraint par la réalité.
00:07:10 Voilà.
00:07:11 Je pense que là, le mur, on l'a pris.
00:07:12 Oui, mais là, vous venez de dire l'essentiel.
00:07:14 C'est qu'il y a toujours un jeu de décalage entre la réalité, les discours et les actes
00:07:18 qui est vraiment désespérant.
00:07:20 Là, j'espère qu'ils vont coïncider.
00:07:21 Mais alors, Jean-Sébastien Ferjou, sur à la fois les mots de Gabriel Attal, la tolérance,
00:07:26 ça va, la bienveillance, ça va, le pandebax, c'est fini.
00:07:28 Et la réalité, il y a quand même un gouffre.
00:07:30 Oui, mais il vaut mieux que ces discours soient là.
00:07:33 Malgré tout, ça n'a pas été le cas nécessairement ces dernières années, notamment avec le
00:07:38 prédécesseur de Gabriel Attal.
00:07:39 Donc, il vaut mieux, quoi qu'il en soit, les entendre.
00:07:41 Après, la réalité, c'est aussi dans le Gard, lundi matin, il y a un établissement,
00:07:45 Bagnoles-sur-Seize, qui n'a pas procédé à l'hommage rendu à Dominique Bernard parce
00:07:50 que le rectorat et le chef d'établissement avaient considéré que les conditions de
00:07:54 sécurité ne s'y prêtaient pas.
00:07:55 Donc, la réalité, c'est aussi celle-là.
00:07:57 Il faut savoir la regarder en face.
00:07:58 Moi, ce qui m'a beaucoup touché, au-delà des obsèques, bien sûr, qui étaient très
00:08:03 émouvantes, et le discours de l'épouse de M. Bernard était très touchant, c'est
00:08:08 l'article, je ne sais pas si vous l'avez déjà abordé, du Figaro hier, qui rapportait
00:08:11 la dernière conversation de Dominique Bernard avec un de ses collègues, juste avant, et
00:08:16 d'autres conversations en amont, dans lesquelles il s'alertait de la progression de l'ignorance,
00:08:22 de la progression du manque d'intérêt pour la culture, du défaut d'attention.
00:08:25 Parce que ça, tous les mots de Gabriel Attal et toute la détermination de Gabriel Attal
00:08:30 ne pourront pas changer à eux seuls la société.
00:08:32 C'est-à-dire qu'il y a bien sûr une responsabilité politique, mais il y a notre
00:08:35 responsabilité à tous, parce que nous avons accepté cette société dans laquelle, et
00:08:41 on le voit à tous les niveaux, on le voit dans les entreprises, ce qui est moins grave,
00:08:45 bien sûr, que ce qui est...
00:08:46 Quand ça amène à ce genre de drame-là, il y a une génération entière qui est ailleurs.
00:08:50 Qui est ailleurs.
00:08:51 Là, je ne vous parle pas d'idéologie, non.
00:08:52 Non, non, non.
00:08:53 Je ne vous parle pas de l'événement que ce soit.
00:08:54 Pas dans le même monde que nous.
00:08:55 Une génération entière qui est ailleurs et qui est littéralement perdue parce qu'on
00:08:59 l'a laissé se perdre.
00:09:00 Mais l'école est la mère de toutes les batailles, et pas seulement contre l'islamisme.
00:09:03 Il y a d'autres batailles à mener en même temps.
00:09:05 Bien sûr.
00:09:06 Bien sûr, mais bien sûr.
00:09:07 Si ça peut nous servir de prise de conscience qu'il faut mener une lutte sur tous les fronts,
00:09:10 écoutez, ce ne sera pas mort en vain.
00:09:12 D'ailleurs, il y a la prise de parole de l'épouse de Dominique Bernard, où elle
00:09:19 dresse finalement un tableau de son écoute.
00:09:22 On va l'écouter.
00:09:23 En fait, c'est uniquement sur la culture.
00:09:25 C'est la peinture, c'est la littérature, c'est la musique.
00:09:27 Évidemment que c'est ça.
00:09:28 C'est ça qui manque.
00:09:29 Et c'est ce qui manque éperdument.
00:09:30 S'il n'y a pas de vision, avec une vision politique de la culture, eh bien on perd tout.
00:09:36 Alors, on va écouter l'épouse de Dominique Bernard qui s'est exprimée ce matin dans
00:09:40 la cérémonie qu'on a pu vivre en direction de CNews.
00:09:42 Écoutez-la.
00:09:43 Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac.
00:09:48 Il n'aimait pas l'informatique et les réseaux sociaux.
00:09:52 Le téléphone, il n'en avait même pas.
00:09:56 Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur.
00:10:04 Nous nous aimions.
00:10:06 Voilà, nous nous aimions, ce cercle de l'amour qui a été brisé par un terroriste islamiste.
00:10:13 C'est absolument terrible.
00:10:14 C'était pas mal l'Ancien Monde quand même.
00:10:16 C'est ce qu'elle décrit.
00:10:17 L'Ancien Monde de la culture.
00:10:18 Les grands noms de la littérature.
00:10:22 Julien Gracq, je pense que oui.
00:10:24 C'est pas qu'on montre qu'il y a le rivage des cirques.
00:10:26 Oui, mais qu'ils sont tous réévalués à l'aune du wokisme.
00:10:29 Maintenant, il faut détruire tout.
00:10:31 Il faut détruire parce qu'ils sont coupables de telle ou telle chose.
00:10:34 Le temps de la réflexion contre le temps immédiat des réseaux, il était le symbole
00:10:38 de cet Ancien Monde qu'on veut mettre à la poubelle et qui avait quand même bien des
00:10:41 qualités.
00:10:42 C'est pas l'Ancien Monde.
00:10:43 Je crois que c'est le monde qui se confronte à l'immonde.
00:10:45 Mais oui.
00:10:46 C'est très bien.
00:10:47 Il faut ce qu'on appelle libération.
00:10:48 Il y a aussi autre chose qui est au-delà du wokisme et qui précède l'idéologie
00:10:52 wok en tant que telle, qui était cette obsession de l'égalité.
00:10:56 Bien sûr que l'objectif de l'égalité sociale est un objectif liberté, égalité, fraternité.
00:11:01 Personne ne le conteste en soi.
00:11:02 Mais au nom de cet objectif-là, on a aussi détruit l'éducation nationale.
00:11:06 Parce que le fait de renoncer à avoir à attendre des enfants, par exemple, qui ont
00:11:09 un vocabulaire divers, c'est soi-disant parce qu'il ne faudrait pas privilégier ceux qui
00:11:13 l'apprennent dans leur famille.
00:11:14 Mais ceux qui l'apprennent dans leur famille, ils vont l'apprendre quoi qu'il en soit.
00:11:17 Ce n'est pas parce que vous ne faites plus de dictées que ceux qui ont le capital culturel
00:11:20 et familial vont l'avoir moins.
00:11:21 Au contraire, c'est pire.
00:11:22 On a créé un monde dans lequel les gens justement qui ne l'ont pas forcément à domicile ne
00:11:27 l'ont plus du tout.
00:11:28 Donc on a nivelé par le bas et malheureusement, on salive cette situation.
00:11:32 Et Mme Bernard était très émouvante en évoquant malgré tout ces sujets-là.
00:11:35 Et tous ces grands mots de délinqué rassure.
00:11:36 Qui étaient chers au cœur de son mari.
00:11:38 On a évoqué aussi le risque terroriste qui est extrêmement fort dans notre pays.
00:11:42 Autant d'alertes à la bombe aujourd'hui qu'hier.
00:11:44 14 aéroports ont été victimes de menaces d'attentats.
00:11:47 8 ont été évacués.
00:11:48 Versailles, pareil, temple de notre histoire et de la culture française, a été évacué
00:11:54 pour la quatrième fois en 6 jours.
00:11:57 On va juste écouter quelques touristes qui étaient un peu maries de voir évacuer aussi
00:12:02 rapidement le château de Versailles.
00:12:05 Nous étions à l'intérieur quand l'alarme s'est déclenchée et le personnel de sécurité
00:12:12 est arrivé pour nous demander d'évacuer.
00:12:14 J'ai trouvé que le personnel était très calme.
00:12:19 Nous avons sorti tranquillement et tous les gens ont fait pareil.
00:12:24 Ils ont sorti lentement et on a donné des directions simples pour sortir et ça s'est
00:12:33 fait dans le calme.
00:12:34 Un homme est arrivé et nous a demandé d'évacuer.
00:12:36 Il parlait français donc nous n'avons pas compris tout de suite mais en voyant les
00:12:39 autres visiteurs sortir, on a suivi et tout le monde est sorti très calmement.
00:12:43 Voilà pour ces alertes à la bombe qui créent un climat de terreur.
00:12:48 Le président Macron, Louis de Rognel, s'est exprimé d'ailleurs aujourd'hui à propos
00:12:54 de l'importation des conséquences de conflits qui ont eu lieu en Israël dans notre pays.
00:13:00 C'est bien ça ?
00:13:01 Oui, c'est une phrase d'ailleurs avec pas mal d'inquiétude et on voit que depuis
00:13:03 maintenant quelques jours, Emmanuel Macron est passé d'un discours qui est "l'Etat,
00:13:08 la République vous protège" à un discours "le terrorisme est partout, on peut globalement
00:13:12 s'apparait presque inéluctable".
00:13:14 C'était presque un message qui consistait à dire "allez-y, protégez-vous vous-même".
00:13:18 Et là Emmanuel Macron a rencontré un jeune de manière impromptue, manifestement c'était
00:13:24 à Paris aujourd'hui, dans la rue en marge d'un déplacement et il dit "le conflit
00:13:28 au Proche-Orient peut être un élément de division en France si on gère mal cette situation".
00:13:33 Donc c'est un message, objectivement, clairement d'inquiétude de la part d'Emmanuel Macron
00:13:38 et ça fait, je trouve, un peu écho à ce que nous avait dit ici même, chez vous, Laurence
00:13:44 Ferrari, Jordan Bardella à l'issue d'une rencontre qu'il avait eue avec Emmanuel Macron
00:13:48 et où il avait dit qu'Emmanuel Macron avait pointé le risque d'une guerre civile s'il
00:13:54 y avait un pointage du doigt, si on peut parler comme ça, un peu trop fort contre les associations
00:13:59 salafistes, les frères musulmans en France.
00:14:01 Ça explique pour vous, Louis, le fait que le Président est très discret sur la question,
00:14:07 qu'il a des mots très mesurés, il marche sur des œufs, c'est ça ?
00:14:12 Alors on a beaucoup de mal à comprendre la communication du Président.
00:14:15 On est habitué à avoir un Président qui parle beaucoup, qui accorde des entretiens
00:14:18 tout le temps sur tout et un peu n'importe quoi parfois et là il y a une grande mesure.
00:14:22 Globalement les Français juifs sont assez déçus de ce que dit Emmanuel Macron, ils
00:14:27 aimeraient voir un engagement plus fort.
00:14:29 Ils aimeraient le voir aller en Israël, d'abord.
00:14:31 Ils aimeraient le voir aller, exactement.
00:14:32 De l'autre côté, ceux qui soutiennent la cause palestinienne trouvent qu'Emmanuel
00:14:36 Macron est vendu aux Juifs.
00:14:37 Hier, il y a eu des milliers de manifestants devant plusieurs emprises diplomatiques françaises.
00:14:43 Je pense devant l'ambassade de France en Tunisie, puis il y a d'autres villes du
00:14:48 monde arabe dans lesquelles il y a eu des manifestations anti-France.
00:14:51 Aujourd'hui, je pense qu'Emmanuel Macron va devoir quand même expliquer ce qu'il
00:14:56 fait, pourquoi ce silence.
00:14:58 Qu'est-ce qu'il fait Louis Draconais ? C'est ce qu'il fait le Président ?
00:15:00 Son entourage nous explique que c'est un des Présidents qui connaît le mieux un des
00:15:06 pays européens, qui connaît le mieux les pays arabes, qui le discute avec tous les
00:15:10 chefs d'État et qui ne veut pas que ses prises de parole possibles puissent être
00:15:15 interprétées dans un sens comme dans un autre, comme étant un parti pris, ce qui
00:15:19 altèrerait sa capacité à mener des négociations pour obtenir la libération d'otages.
00:15:25 L'Élysée nous dit que c'est la priorité absolue.
00:15:28 Espérons que ce soit ça.
00:15:29 Mais je garde quand même en mémoire, et je vais terminer après, que dans l'entourage
00:15:35 d'Emmanuel Macron, on explique quand même qu'Emmanuel Macron veille énormément à
00:15:39 ce qu'il n'y ait pas de réveil des musulmans de France, de guerre civile.
00:15:44 Non, mais vous avez raison.
00:15:45 On va essayer de retrouver le petit extrait de Jordane Bardella dans notre émission il
00:15:49 y a 15 jours.
00:15:50 Quand on parle d'importation du conflit, on a l'impression que c'est un phénomène
00:15:52 météorologique qui est apporté par les vents.
00:15:54 Qui importe ce conflit ? Qui souffle sur les braises ? On nous ment.
00:15:59 La France insoumise, à longueur de journée, fait des déclarations toutes plus scandaleuses,
00:16:05 les unes que les autres.
00:16:06 Si on est contre l'importation, il faut en tirer les conséquences.
00:16:09 Il faut punir ces gens.
00:16:10 Et ensuite, il faut éviter de se mettre à dos les musulmans.
00:16:15 Mais les musulmans, ce n'est pas des boîtes de petits pois.
00:16:17 Il n'y a pas un musulman.
00:16:18 Il y a des tas de musulmans qui sont complètement, mais à des lieux de cette idéologie.
00:16:23 Et c'est eux aussi qu'il faut protéger, puisqu'ils sont autant la cible que les
00:16:27 autres Français.
00:16:28 Alors évidemment, je suis comme vous, Laurent, j'espère que c'est la question des otages
00:16:31 qui expliquent ce petit flottement qu'on sent.
00:16:34 Après tout, ce serait une raison quand même louable.
00:16:37 Mais enfin, ça ne peut être qu'un temps, puisqu'il faut quand même nommer les coupables
00:16:41 de cette importation et dire qu'il faut taper sur les islamistes et non pas sur les musulmans,
00:16:46 évidemment.
00:16:47 Un tout petit mot sur une éventualité de déplacement en Israël.
00:16:50 Il l'a évoqué Emmanuel Macron, Louis Dragnet ?
00:16:52 Il en parle à son entourage.
00:16:54 Là, il ne l'a pas évoqué concrètement.
00:16:55 Mais nous, ce qu'on sait, c'est qu'il n'est absolument pas pressé de se rendre
00:16:59 en Israël.
00:17:00 Parce que s'il va en Israël, il faut qu'il revienne avec quelque chose.
00:17:03 Il faut que ça ait une utilité.
00:17:04 S'il va en Israël pour donner l'impression qu'il veut juste montrer sa bobine à Tel
00:17:10 Aviv avec les grands de ce monde, je pense que même pour lui, ça n'a pas beaucoup
00:17:14 d'intérêt.
00:17:15 Mais après, quand on regarde la réalité aujourd'hui, qui mène en tout cas officiellement
00:17:20 des négociations ? Il y a Joe Biden, le président américain, qui était hier à Tel Aviv.
00:17:24 Et puis, vous avez quand même deux pouvoirs autoritaires que sont Vladimir Poutine et
00:17:28 le président turc, M. Erdogan.
00:17:30 Et c'est vrai que la voix de l'Europe…
00:17:33 Et les Chinois.
00:17:34 Et les Chinois, pardon.
00:17:35 Donc la voix de l'Europe, elle a complètement disparu du spectre.
00:17:38 Et c'est vrai que quand on regarde notre histoire, Jacques Chirac, qui avait bien des
00:17:41 défauts, a été quand même très influent.
00:17:43 Il y avait une politique arabe de la France à l'époque.
00:17:46 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on se rend compte que ce n'est plus le cas.
00:17:48 Jean-Sébastien Fierté, vous voulez rajouter quelque chose là-dessus, sur l'attitude
00:17:51 d'Emmanuel Macron ?
00:17:52 Oui, les Israéliens, eux, ne sont pas très pressés non plus de recevoir un défilé
00:17:55 de gens qui n'auraient pas grand-grand-chose de plus à leur apporter ou à leur dire.
00:18:00 Je pense qu'ils sont assez sensibles aux marques de soutien et de solidarité.
00:18:03 De soutien, oui, bien sûr.
00:18:04 Mais les mots ont été présents quand même.
00:18:05 Et Emmanuel Macron l'a dit, je crois, extrêmement clairement.
00:18:08 Après, d'autres en France, non.
00:18:09 Et malheureusement, ça continue.
00:18:11 J'ai été choqué encore en entendant Mme Pannot, ce matin, revenir une énième fois
00:18:14 sur l'hôpital.
00:18:15 Maintenant, il y a une autre réalité à laquelle il faut faire face.
00:18:18 Et peut-être que la France, effectivement, Louis Dragnel, il faisait référence à l'instant,
00:18:21 a un petit rôle à jouer.
00:18:22 C'est que beaucoup ont identifié dans le monde arabo-musulman, un des piliers d'une
00:18:27 culture qui est le sentiment d'humiliation.
00:18:29 Depuis les croisades, Amine Malouf a écrit un très beau livre là-dessus, mais d'autres
00:18:33 aussi, de chercheurs plus contemporains, Myriam Benrad, Dominique Moisy, etc.
00:18:37 Et ce sentiment d'humiliation, qui est aussi bien historique, finalement, que projeté
00:18:42 aujourd'hui, ancré dans des considérations économiques, sociales, ou qui a à voir
00:18:46 avec la décolonisation, il est très présent.
00:18:48 Donc, il faut arriver à trouver la bonne manière de s'adresser justement aux gens
00:18:53 dont nous voulons qu'ils fassent nation avec nous et sans que chacun parte de son côté.
00:18:57 Parce que la paranoïa, elle est présente.
00:18:59 Et de ce point de vue-là, je ne sais pas si on va en parler ensuite, les propos de
00:19:02 M. Darmanin étaient particulièrement maladroits sur M. Benzema.
00:19:06 On en parlera, mais tout à l'heure.
00:19:08 Parce que justement, ça accentue plutôt les fractures déjà présentes, plutôt que
00:19:12 ça ne prend en compte les sensibilités.
00:19:14 Et pour autant, ça ne veut pas dire ne pas être clair vis-à-vis de la France insoumise
00:19:17 ou vis-à-vis de ceux qui tiennent des doutes absolument inacceptables.
00:19:20 On va y revenir dans un instant.
00:19:21 On apprend qu'un lycée à Grenoble vient d'être évacué, le lycée Vaucanson, après
00:19:24 une alerte à la bombe.
00:19:25 On n'en sort pas, évidemment, Rachel Khan, sur l'attitude du président Macron, sur le
00:19:30 fait que voilà…
00:19:31 Et puis sur le terrorisme, je crois qu'il est à la fois simple et à la fois complexe.
00:19:35 Je partage absolument ce que vous venez de dire, M. Nolot, sur la France insoumise et
00:19:40 l'extrême gauche qui est particulièrement irresponsable pour protéger l'ensemble des
00:19:44 Français.
00:19:45 Normalement, on a des élus de la République qui devraient protéger l'ensemble des Français
00:19:48 et ce n'est pas le cas.
00:19:49 C'est-à-dire qu'ils ne nous protègent pas.
00:19:51 Et il y a deux choses, en fait.
00:19:53 - Voir plus, ils vous exposent.
00:19:54 - Comment ?
00:19:55 - Voir plus, ils vous exposent.
00:19:56 - Oui, bien sûr.
00:19:57 C'est-à-dire qu'on devient une cible.
00:19:58 Quand on vous dit que vous êtes islamophobe ou que vous êtes d'extrême droite ou qu'on
00:20:02 vous pointe bien du doigt pour vraiment vous mettre en danger, c'est absolument irrespectueux.
00:20:07 Et plus que ça, c'est une faute en tant que responsable politique.
00:20:11 Après, je crois que ce que ça nous montre le château de Versailles, c'est que…
00:20:15 Et c'est bête de le dire, mais c'est que les terroristes sont partout et sont au sein
00:20:21 des populations civiles.
00:20:22 Ce qui devrait éclairer sur le conflit israélo-hamas.
00:20:26 Les terroristes sont parmi la population.
00:20:29 - C'est pour ça que nous aurons besoin, je suis entièrement d'accord avec vous,
00:20:32 enfin les terroristes, ou pour partie, il y a ceux qui jouent à faire peur, parce qu'il
00:20:35 y a aussi un niveau de bêtise et ça rejoint les considérations de l'onderance.
00:20:38 - Quand on voit le profil des interpellés, parfois, ça laisse un peu son jeu.
00:20:41 - Ce n'est pas qu'une volonté, mais c'est justement cette espèce de mélange…
00:20:43 - On a terrorisé la population.
00:20:45 - Exactement.
00:20:46 - Le processus, c'est terroriser.
00:20:47 - Oui, mais terroriser ou alors ne plus arriver à faire la différence.
00:20:51 Il y a très peu d'alertes à la bombe en Israël, parce que les gens, ils vivent dans
00:20:53 le réel, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix que de vivre dans le réel.
00:20:56 Mais pour aller dans le sens de ce que vous disiez, nous avons aussi besoin, je me souviens
00:20:59 après le Bataclan, qu'il y avait une ligne verte qui avait été mise en place.
00:21:02 Effectivement, souvent, les mères de famille, les sœurs, appelaient quand elles voyaient
00:21:05 quelqu'un de leur famille en train de se radicaliser.
00:21:07 Parce que c'est ça aussi.
00:21:09 Ça existe.
00:21:10 Et jamais l'État ne pourra devenir un État police.
00:21:13 Jamais l'État ne pourra surveiller.
00:21:15 Donc tous les gens, il y a besoin aussi que les familles, que chacun dans la société…
00:21:21 - Oui, il joue son rôle.
00:21:22 - … regarde ce qui se passe et joue son rôle.
00:21:23 Parce que des gens qui se radicalisent, des gens où vraiment il n'y aurait aucun indice,
00:21:28 je crois que ça n'existe pas.
00:21:29 Vous avez toujours au moins quelques proches qui le voient.
00:21:32 - C'est important ce qu'avait dit Emmanuel Macron hier, qu'on ne peut pas vivre dans
00:21:34 une société… on vit dans une société où le risque zéro n'existe pas.
00:21:39 - Mais je suis d'accord avec vous.
00:21:40 - Donc il faut être vigilant.
00:21:41 - Mais Laurent, chacun doit être influencé.
00:21:42 - On a vécu à des moments où le risque terroriste n'existait pas.
00:21:46 - Quelle est la forme de l'impuissance ?
00:21:47 - Non mais ça a pu exister.
00:21:48 - 100.
00:21:49 - Non mais je sais pas, moi j'ai grandi, il n'y avait pas de risque terroriste.
00:21:51 - Oui, il y a eu des attentats en 1995.
00:21:52 - D'accord.
00:21:53 - Il y a eu des attentats…
00:21:54 - Entre 1995 et Meyra…
00:21:55 - Je pense que vous étiez peut-être trop jeune pour vous en souvenir.
00:21:56 J'étais déjà journaliste, malheureusement.
00:21:57 - Non mais entre 1995 et Mohamed Meyra, globalement, et le 11 septembre peut-être,
00:22:02 non ? Ça s'est arrêté à ce moment-là ?
00:22:03 - Oui, ça ne s'est jamais arrêté en réalité.
00:22:04 - Oui mais on n'avait pas le terrorisme comme ça, avec des alertes tout le temps.
00:22:07 - On a eu l'attentat de la rue de Rennes, la rue des Rosiers, Louis, enfin vous êtes
00:22:10 jeune mais franchement, on a un lourd passif en matière de terrorisme dans ce pays.
00:22:14 - Peut-être, peut-être.
00:22:15 - Oui, il y a eu des attentats palestiniens.
00:22:16 - Mais moi j'ai l'impression que là c'est vraiment dans le quotidien de tous les Français,
00:22:18 tout le temps.
00:22:19 Et j'ai pas l'impression que c'était le cas par Russes.
00:22:21 - Ce que tu as parlé de terrorisme à basse tension, c'est-à-dire pas quelque chose
00:22:23 de très organisé, quelqu'un qui prend un couteau et qui s'en prend à un prof, c'était
00:22:28 plus des groupes organisés qui étaient derrière les attentats.
00:22:31 Là maintenant, on se dit que vraiment aucun lieu n'est à l'abri.
00:22:34 - C'est un terrorisme domestique en quelque sorte.
00:22:37 C'est un terrorisme venu de la société française alors qu'effectivement auparavant c'était
00:22:41 plutôt des menaces venues de l'extérieur, même si ça s'appelait sur des gens qui
00:22:44 pouvaient être établis en France.
00:22:45 - Bah oui, qui étaient en France.
00:22:46 - Non mais bien sûr, en 1995, vous y faisiez référence, c'était des gens qui étaient
00:22:50 à Ponta dans le métro.
00:22:54 - C'était perçu quand même comme un terrorisme venu, voire piloté depuis l'Algérie.
00:22:57 - Aujourd'hui la menace est en deux cas.
00:22:58 - Là, ce sont des Français qui sortent de chez eux, qui se radicalisent sur les réseaux
00:23:01 sociaux.
00:23:02 - Français ou étrangers radicalisés.
00:23:03 - Si on veut se rassurer, il y a les deux.
00:23:04 - Pour les derniers cas.
00:23:05 - Il y a une petite bonne nouvelle quand même dans l'histoire, c'est que c'est un préfet
00:23:08 qui m'expliquait ça, il me dit "c'est quand même très rare, est-ce que tu visites dans
00:23:13 la période récente, tu as vu une alerte à la bombe où il y a vraiment une bombe qui
00:23:15 a éclaté ?".
00:23:16 - Ne donnez pas de mauvaise idée aux gens.
00:23:19 - Il suffit d'une fois.
00:23:21 - En faisant en sorte, d'ailleurs parce que sur les réseaux sociaux encore une fois,
00:23:28 il est possible de faire passer des espèces de mots d'ordre à bas bruit, en multipliant
00:23:32 les alertes, on finira par baisser la garde parce qu'on n'a pas évacué tous les établissements
00:23:35 scolaires et que ce jour-là il y aura une bombe.
00:23:37 - Et on mobilise les forces de l'ordre qui ne peuvent pas intervenir.
00:23:40 - Un dernier mot Rachel ?
00:23:41 - Juste sur le mot "terreur", la terreur c'est le fantasme de Jean-Luc Mélenchon.
00:23:45 - C'est son objectif peut-être ?
00:23:47 - Vous croyez que c'est son objectif à Jean-Luc Mélenchon ? La terreur ?
00:23:52 - Pas le terrorisme.
00:23:54 - Non, je parle de la terreur.
00:23:56 - La terreur fait référence à la révolution française.
00:23:58 Je pense que Jean-Luc Mélenchon a compris qu'il n'arriverait pas au pouvoir par les
00:24:01 urnes en France et donc il le fait par sa stratégie de la conflictualité.
00:24:04 - Il n'est pas forcément la terreur mais c'est en dehors de la voie démocratique.
00:24:07 - Oui, exactement.
00:24:08 - C'est souvent violent en dehors de la voie démocratique.
00:24:10 - Quand on ne passe plus par la voie démocratique, je pense qu'il est assez rare qu'il n'y ait
00:24:13 pas de la violence parce que mécaniquement, il n'y a pas d'autre moyen.
00:24:16 D'où le fait d'ailleurs, vous savez, quand on répète, enfin quand la France insoumise
00:24:19 répète en permanence "la police tue", c'est aussi en général, c'est dans une vision politique,
00:24:23 ce n'est pas que du clientélisme, c'est aussi délégitimer une institution de la République
00:24:26 pour que le jour où il y a le chaos et que les policiers soient amenés à défendre les institutions,
00:24:30 un certain nombre de citoyens soient habitués au fait que ce serait une institution pas légitime.
00:24:35 - Allez, on va faire une petite pause, la petite musique du générique est déjà partie
00:24:39 pour nous rappeler à l'ordre.
00:24:41 Retour dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:43 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:49 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:24:52 - Les alertes à la bombe se poursuivent en France.
00:24:57 Le château de Versailles a été évacué pour la quatrième fois en moins d'une semaine.
00:25:01 14 aéroports ont reçu des menaces d'attentats aujourd'hui.
00:25:04 8 d'entre eux ont été évacués.
00:25:06 6 lycées de Toulouse et sa région ont également été évacués après de fausses alertes.
00:25:10 Jean-Luc Mélenchon soutient Karim Benzema, le leader de la France insoumise,
00:25:14 a pris le parti de la star de football.
00:25:17 Accusé par le ministre de l'Intérieur d'être en lien avec les frères musulmans.
00:25:20 Une affirmation démentie par le joueur qui a décidé de porter plainte contre Gérald Darmanin.
00:25:26 Et puis un garçon de 17 ans interpellé à son domicile après des menaces de mort
00:25:30 envers une enseignante lors de l'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:25:34 Les faits se sont donc produits lundi dans un lycée de Colmar.
00:25:37 Un lycéen a menacé, je cite, "de planter une professeur de français"
00:25:41 a indiqué le parquet de Colmar.
00:25:43 Le lycéen a été déféré devant le parquet et convoqué devant le juge des enfants.
00:25:47 Merci beaucoup Simon Guilhem pour ce rappel d'études de l'actualité.
00:25:50 On a été rejoint par Franck Taret-Pirou.
00:25:52 Bonsoir Franck, puis bonsoir Suter.
00:25:54 On parlera dans un instant du cas de Benzema,
00:25:56 parce que je crois que vous êtes associé à la plainte de son avocat
00:26:00 avec Nadine Morano normalement.
00:26:03 Mais bon, vous nous direz si vous avez reçu les papiers.
00:26:06 On a évoqué cette montée de la violence, de la terreur, de l'antisémitisme en France,
00:26:11 il faut dire les mots.
00:26:13 Il y a notamment à Cannes eu une découverte de tags injurieux et antisémites
00:26:17 dans le lycée Bristol.
00:26:19 On va regarder le sujet de Maxime Lavandé, puis je vous passe la parole juste ensuite.
00:26:22 Des croix gammées sur les plafonds, des menaces envers les professeurs et la CPE.
00:26:27 Des tags antisémites et injurieux ont été découverts ce matin au lycée Bristol à Cannes,
00:26:32 cet élève raconte.
00:26:34 On n'était pas sûr s'il y avait quelqu'un à l'intérieur,
00:26:37 parce que les toilettes ont été vandalisées, il y avait des croix gammées, etc.
00:26:41 Et voilà, on nous a interdit de rentrer pendant la première heure
00:26:44 afin de sécuriser un peu l'établissement.
00:26:46 Le temps de repeindre les murs dégradés, les premières heures de cours ont été annulées.
00:26:50 Les élèves se sont rassemblés dans la cour de l'école.
00:26:53 Il y avait tous les profs sur les escaliers,
00:26:55 et puis le principal a fait un discours où il disait qu'il fallait qu'on soit tous soudés,
00:27:00 que l'école mérite du lycée, il faudrait arrêter.
00:27:03 Certains élèves sont entrés chez eux,
00:27:05 et des enseignants ont exercé leur droit de retrait.
00:27:07 Le professeur était un peu stressé, l'ambiance était bizarre ce matin.
00:27:12 Le maire de la ville, David Lysnard, exige des sanctions fortes.
00:27:16 Je demande des mesures immédiates fortes,
00:27:19 dont l'exclusion du ou des auteurs concernés,
00:27:22 et une procédure pénale engageant leurs parents.
00:27:25 Après une fouille de leur sac de cours, les élèves ont pu retourner en classe.
00:27:29 Voilà pour ce triste constat.
00:27:31 Emmanuel Macron disait Franck Tapérol il y a quelques instants,
00:27:33 un des journalistes de l'AFP,
00:27:35 le conflit au Proche-Orient peut être un élément de division en France
00:27:37 si on gère mal la situation.
00:27:39 Ça fait longtemps que ça...
00:27:41 - Ça fait plus de 20, 25 ans...
00:27:43 - Il a été importé.
00:27:45 - Ça fait plus de 20, 25 ans qu'il est importé
00:27:47 par une grande partie de la gauche extrême,
00:27:49 ce que j'appelle la France indigne,
00:27:51 qui n'hésite pas à instrumentaliser, bien entendu,
00:27:53 et braconner à l'aume de...
00:27:55 En gros, Israël martyrise les Palestiniens,
00:27:57 comme vous ici, vous êtes martyrisés par les Juifs.
00:28:01 Et les Juifs...
00:28:03 Parce que ça, c'est la preuve absolue de quoi ?
00:28:05 Que l'antisionisme et l'antisémitisme, c'est la même chose.
00:28:09 Donc ceux qui ont douté encore, ceux qui disaient
00:28:11 "Ah non, je ne suis pas antisémite, je ne suis qu'antisioniste",
00:28:13 voilà à quoi mène l'importation antisioniste du conflit.
00:28:17 Donc évidemment, l'un est la fausse barbe de l'autre,
00:28:19 on parle bien d'antisémitisme,
00:28:21 qu'un rapport entre les Juifs vivant en France,
00:28:23 ou les Français plutôt, de confession juive,
00:28:25 et ce qui se passe en Israël en ce moment.
00:28:27 Mais vous voyez bien que la moindre petite étincelle
00:28:29 peut réveiller cela.
00:28:31 Voilà pourquoi je faisais un appel, pour qu'on dise à la fois
00:28:33 qu'on doit être tous unis contre le terrorisme,
00:28:35 quelle que soit votre opinion,
00:28:37 vous soyez pro-israélien, pro-palestinien,
00:28:39 on est tous unis contre le terrorisme.
00:28:41 Sinon, on donne des permis de tuer,
00:28:43 des permis de taguer,
00:28:45 des permis d'insulter.
00:28:47 Et ceux-là, on est tous responsables.
00:28:49 Donc il faut qu'on se regarde encore une fois dans les yeux
00:28:51 et qu'on agisse de façon rapide.
00:28:53 De toute façon, la France Insoumise a annoncé la couleur.
00:28:55 Jean-Luc Mélenchon a dit
00:28:57 "il nous a manqué 600 000 voix".
00:28:59 Pour aller chercher les 600 000 voix,
00:29:01 tous les moyens sont bons.
00:29:03 Et il n'y aura pas de limite dans l'indignité.
00:29:05 Il faudra encore aller plus loin.
00:29:07 Alors après, l'occasion fait l'arrond,
00:29:09 il y a une affaire Benzema, donc il saute sur l'affaire Benzema.
00:29:11 Mais il y aura des déclarations
00:29:13 de plus en plus scandaleuses.
00:29:15 Mathilde Panot, ce matin, ça va quand même très très loin.
00:29:17 Qu'est-ce qu'elle a dit, cette députée de la France Insoumise ?
00:29:19 Plus ça devient douteux,
00:29:21 quand même, que ça soit une frappe israélienne,
00:29:23 plus elle s'accroche.
00:29:25 Elle pourrait dire "écoutez, je ne sais pas,
00:29:27 j'attends les résultats définitifs de l'enquête".
00:29:29 Elle dit "non, les armées ont l'habitude de mentir".
00:29:31 C'est-à-dire que, quelles que soient les conclusions,
00:29:33 elle prépare le coup suivant qui sera de dire
00:29:35 "écoutez, on nous a expliqué qu'en fait,
00:29:37 c'était une requête du djihad islamique, ne les croyez pas,
00:29:39 c'est un mensonge.
00:29:41 Les armées mentent, les enquêtes mentent,
00:29:43 nous, nous savons, et le tour est joué.
00:29:45 Il ne manque plus que 500 000 voix.
00:29:47 Le complot s'unisse.
00:29:49 - Justement, pour éviter de faire trop cet aller-retour
00:29:51 entre Israël et ici,
00:29:53 les tags antisémites
00:29:55 qui concernent nos concitoyens,
00:29:57 une nouvelle fois, c'est-à-dire
00:29:59 nous, peuple français,
00:30:01 c'est d'une violence rare, mais effectivement,
00:30:03 ce n'est pas nouveau. Aujourd'hui,
00:30:05 l'antisémitisme est larvé.
00:30:07 C'est presque un phénomène de mode.
00:30:09 Moi, je comprends, au moment où j'ai sorti "Racé",
00:30:11 que finalement, au fond,
00:30:13 c'était ça qui se dressait
00:30:15 lorsque justement, j'analysais les mots
00:30:17 entre guillemets du "wokisme",
00:30:19 de ce racialisme-là,
00:30:21 et qu'aujourd'hui,
00:30:23 l'antisémitisme
00:30:25 est à l'ère de l'antiracisme.
00:30:27 Vraiment.
00:30:29 On a des associations qui devraient
00:30:31 réagir tout de suite
00:30:33 et qui ne le font pas.
00:30:35 - Je découvre en temps réel les déclarations d'Emmanuel Macron,
00:30:37 parce qu'il a fait ses déclarations aujourd'hui, Louis,
00:30:39 c'est ça ?
00:30:41 - Par pur hasard, en fait, il se promenait,
00:30:43 il marchait sur les quais de Seine à Paris,
00:30:45 il y avait un journaliste de l'AFP qui manifestement
00:30:47 rentrait chez lui, qui s'est présenté à lui,
00:30:49 qui a dit "je suis journaliste à l'AFP",
00:30:51 il discute avec lui, et ça a donné lieu à cette restitution.
00:30:53 - Alors, on a évoqué le fait que le conflit
00:30:55 au Proche-Orient pourrait être un élément de division
00:30:57 en France, ça rappelle ce qu'il avait dit
00:30:59 au chef de parti, notamment, qu'il y a un risque
00:31:01 de guerre civile, et là, il a dit
00:31:03 "il y a aussi une sensibilité qui peut aller avec leurs origines,
00:31:05 avec leur milieu familial", j'imagine
00:31:07 qu'il parle des jeunes qui ont peut-être perturbé
00:31:09 les minutes de silence, et puis autre déclaration
00:31:11 du président de la République, qu'il faut expliquer
00:31:13 la position de la France, il faut aussi lever parfois
00:31:15 des contre-vérités, se dire
00:31:17 les choses. - Mais qu'il...
00:31:19 - Mais qu'il le fasse ! - Je veux l'entendre...
00:31:21 - Mais M. le Président, prenez la parole, nos plateaux
00:31:23 vous sont ouverts, venez expliquer la position
00:31:25 de la France, franchement ! - Il est urgent de pas t'ergivercer !
00:31:27 Il y a une urgence en plus, il est urgent de pas t'ergivercer,
00:31:29 d'être extrêmement clair, extrêmement
00:31:31 cache, rapidement. Chaque
00:31:33 seconde de perdue, c'est des dizaines
00:31:35 d'agressions en plus.
00:31:37 - C'est un vrai document. - Quand j'ai dit des dizaines,
00:31:39 pour l'instant, ce sera des centaines demain. Donc encore une fois,
00:31:41 il y a une responsabilité morale,
00:31:43 une responsabilité républicaine
00:31:45 et citoyenne de dire les choses.
00:31:47 Et encore une fois, je dis que Camus doit se retourner
00:31:49 dans sa tombe, mais comme un ventilateur !
00:31:51 Regardez un exemple, les manifestations
00:31:53 pro-palestiniennes. - Ah ouais, il y en a encore
00:31:55 aujourd'hui, à 18h, à 18h interdites !
00:31:57 - Mais c'est faux, il n'y en a pas...
00:31:59 Je vous dis, pire, il n'y en a pas eu une !
00:32:01 Ni ici, ni ailleurs. Pourquoi ?
00:32:03 Quand on fait une manifestation pro-palestinienne,
00:32:05 non, pro-palestinienne,
00:32:07 pour le peuple palestinien, on doit se poser
00:32:09 d'abord, en premier, aux Hamas
00:32:11 et aux terrorismes qui martyrisent,
00:32:13 immobilisent, kidnappent
00:32:15 le peuple palestinien depuis maintenant 2005 !
00:32:17 Je n'entends personne dire autre
00:32:19 chose que "mort juif,
00:32:21 mort Israël, Macron complice".
00:32:23 Mais ce n'est pas comme ça qu'on défend le peuple palestinien.
00:32:25 C'est en le détachant du Hamas,
00:32:27 en le détachant de l'image des terroristes. Donc vous voyez bien que
00:32:29 ce sont des manifestations pro-Hamas.
00:32:31 Les mots ont du sens.
00:32:33 - Il faut le dire. - Oui, il faut le dire.
00:32:35 - Emmanuel Macron déplore
00:32:37 cette situation-là, mais en fait,
00:32:39 cette situation prospère précisément
00:32:41 parce qu'Emmanuel Macron ne dit pas les choses
00:32:43 clairement. Et en fait, dans une situation pareille,
00:32:45 ce qu'il faut, c'est affirmer qui
00:32:47 nous sommes face à un ennemi. Il faut que
00:32:49 les camps soient bien identifiés.
00:32:51 On n'a pas le choix. En même temps,
00:32:53 on ne peut pas s'appliquer à la situation.
00:32:55 - C'est ce qu'il essaie de faire. - Non.
00:32:57 - En fait, puisque c'est fortuit.
00:32:59 - C'est vulnaire. Il faut aller faire les bouquinistes pour comprendre
00:33:01 la meilleure des choses.
00:33:03 - Il faut clarifier le discours.
00:33:05 - Je pense qu'Emmanuel Macron a
00:33:07 un rôle, une mission et un devoir
00:33:09 d'expliquer très clairement
00:33:11 ce qu'il fait, les démarches qu'il entreprend.
00:33:13 Il n'est pas obligé de rentrer dans le détail.
00:33:15 Et rappeler quand même
00:33:17 qui nous sommes. - Monsieur le président,
00:33:19 venez vous exprimer.
00:33:21 - Désolé, Laurent. - Il faut le faire.
00:33:23 - Bien sûr que la parole du président de la République
00:33:25 est extrêmement importante, mais juste...
00:33:27 - J'ai fait mon appel à Emmanuel Macron.
00:33:29 Maintenant que vous avez la parole, allez-y.
00:33:31 - Oui, mais je ne sais pas si vous entendez.
00:33:33 - Il y a des règles. Et les choses sont claires.
00:33:35 - Non, mais on a construit
00:33:37 cette situation. Regardez ce qu'il y a
00:33:39 dans les manuels scolaires, la manière dont le
00:33:41 conflit israélo-palestinien est rapporté
00:33:43 dans les manuels scolaires français.
00:33:45 Regardez ce qu'il y a dans les programmes universitaires.
00:33:47 Regardez la manière dont nous parlons de la colonisation.
00:33:49 Nous avons construit notre
00:33:51 propre malheur. Et ça,
00:33:53 il ne suffira pas, malheureusement, d'une déclaration
00:33:55 du président de la République, qui, je trouve, n'a pas été
00:33:57 ambiguë, pour le coup, en la matière,
00:33:59 contrairement à beaucoup d'autres gens. Et moi, je ne comprends
00:34:01 pas tous les alliés de la France insoumise, parce que
00:34:03 qu'il y ait des dents radicaux, ça a toujours existé.
00:34:05 Le problème, c'est quand ils ont des alliés
00:34:07 qui feignent de ne pas entendre ce qui est dit.
00:34:09 - Donc, on va passer au sujet
00:34:11 de Karim Benzema, si vous voulez bien, sans transition.
00:34:13 Parce que sinon, on va risquer un procès.
00:34:15 - C'est la même famille de sujet que vous disiez.
00:34:17 - On va juste écouter ce qu'a dit Gérald Darmanin.
00:34:19 C'était cette semaine sur notre antenne.
00:34:21 Parce qu'il était l'invité de Pascal Praud.
00:34:23 Et puis l'avocat de Karim Benzema, qui
00:34:25 dit qu'il va porter plainte,
00:34:27 notamment contre vous et aussi Nadine Morano.
00:34:29 On va écouter les deux hommes.
00:34:31 - Depuis quelques semaines, je m'intéresse
00:34:33 particulièrement, monsieur Benzema étant lien,
00:34:35 on le sait tous, notoire, avec les frères musulmans.
00:34:37 Nous attaquons à une hydre
00:34:39 qui sont les frères musulmans, parce qu'ils donnent
00:34:41 un djihadisme d'atmosphère, comme le disait
00:34:43 Gilles Kepel. Par contre, si vous voulez me dire que depuis
00:34:45 15 ou 20 ans, pour des raisons d'immigration,
00:34:47 d'urbanisme, d'intégration ratée,
00:34:49 de manque de fermeté,
00:34:51 de moyens de services de renseignement,
00:34:53 on a des difficultés comme toutes les sociétés occidentales,
00:34:55 vous avez parfaitement raison. Et c'est pour ça que je me bats tous les jours.
00:34:57 - Les frères musulmans ne sont pas une organisation terroriste
00:34:59 en France. En revanche, comme c'est présenté
00:35:01 sur un mode dépréciatif, assurément,
00:35:03 ça revient à être
00:35:05 une injure publique
00:35:07 à l'encontre de Karim Benzema. C'est-à-dire que
00:35:09 on vient lui reprocher d'avoir un comportement
00:35:11 dont on considère
00:35:13 qu'il serait effectivement un comportement
00:35:15 qu'il ne faut pas avoir, et en se faisant
00:35:17 l'injurier. - Voilà, donc injure publique.
00:35:19 - Ah, c'est pas la même chose.
00:35:21 - Non, c'est pas la même chose.
00:35:23 - C'est parce qu'on a disqualifié les frères musulmans,
00:35:25 des braves gens, mais il a
00:35:27 sans doute, c'est ce que dit son avocat,
00:35:29 même s'il a des liens avec les frères musulmans,
00:35:31 ce ne sont pas des terroristes,
00:35:33 du moins ils ne sont pas considérés comme tels en France.
00:35:35 Donc il reconnaît presque implicitement qu'il y a en effet
00:35:37 des liens entre Karim Benzema et les frères musulmans.
00:35:39 - Il y a plein de choses implicites.
00:35:41 - C'est un peu plus délicat, sa défense.
00:35:43 - Alors, Anta Piero, allez-y.
00:35:45 - Je lui remercie de m'offrir une tribune
00:35:47 qui va être maintenant internationale, d'ailleurs, parce qu'elle est quand même
00:35:49 connue mondialement,
00:35:51 une tribune judiciaire, une tribune médiatique,
00:35:53 qui va me permettre non seulement d'exposer
00:35:55 la vérité, parce que vous savez que par rapport
00:35:57 à une attaque en diffamation,
00:35:59 seul compte la vérité, l'exposition de la vérité.
00:36:01 Donc moi j'attends avec impatience
00:36:03 de pouvoir, et je ne suis pas le seul,
00:36:05 il y en a d'autres, il y en a sûrement d'autres,
00:36:07 le ministre de l'Intérieur qui fait un boulot d'ailleurs extraordinaire,
00:36:09 mais on sera beaucoup d'autres à venir lui présenter
00:36:11 des documents, des vidéos,
00:36:13 des témoignages, donc merci Karim une fois plus
00:36:15 d'avoir réagi exactement
00:36:17 là où je vous attendais,
00:36:19 puisque le monde attendait que vous réagissiez
00:36:21 pour condamner les crimes du Hamas,
00:36:23 le terrorisme du Hamas,
00:36:25 regretter les victimes françaises,
00:36:27 regretter le professeur assassiné,
00:36:29 mais non tout cela,
00:36:31 ou alors, je ne parle même pas, des otages
00:36:33 français retenus à Gaza, tout cela
00:36:35 vous l'avez omis, et en faisant cela,
00:36:37 oui je vous le redis, c'est la complicité
00:36:39 avérée du terrorisme.
00:36:41 Donc vous auriez peut-être, au lieu
00:36:43 d'essayer de m'attaquer en justice,
00:36:45 essayer de vous regarder dans la glace, de faire un examen de conscience,
00:36:47 et peut-être faire enfin
00:36:49 un acte positif pour votre pays,
00:36:51 la France, qui a fait de vous le ballon d'or
00:36:53 que vous étiez il y a quelques temps,
00:36:55 mais qui aujourd'hui est indigne
00:36:57 de ce trophée merveilleux.
00:36:59 - Bon, alors, Jean-Sébastien Ferjou, et après je vous lirai
00:37:01 ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
00:37:03 - Je comprends le démonstration de Franck Tapirot, mais pas la formule, malgré tout,
00:37:05 "complicité avérée de terrorisme".
00:37:07 On a le droit, on vit dans un pays où il y a la liberté d'expression,
00:37:09 la liberté de conscience, on peut détester,
00:37:11 on peut être dans la réprobation absolue
00:37:13 vis-à-vis, moi je trouve que les propos de Karim Benzema
00:37:15 n'étaient pas acceptables quand il dit "bombardement injuste"
00:37:17 une fois de plus,
00:37:19 parce que ça suggère structurellement que
00:37:21 Israël serait systématiquement coupable
00:37:23 et que les Palestiniens ne seraient que
00:37:25 des victimes. Mais préservons
00:37:27 quand même la liberté d'expression, et au-delà de ça,
00:37:29 ne donnons pas l'impression, et ça n'est pas ce que vous faites vous, Franck,
00:37:31 et je comprends très bien la cause que vous défendez,
00:37:33 mais ne donnons pas l'impression, je vous parlais tout à l'heure
00:37:35 de ce sentiment d'humiliation
00:37:37 qui est au cœur de la culture
00:37:39 arabo-musulmane, ce qui a été établi par des tas d'historiens,
00:37:41 faisons attention quand même à ce que nous faisons,
00:37:43 parce que nous avons besoin de garder des liens,
00:37:45 et s'il y a une paranoïa qui est réelle
00:37:47 chez certains en face,
00:37:49 on a le droit d'être frères musulmans,
00:37:51 ça n'est pas illégal en France.
00:37:53 La mosquée de Paris, d'ailleurs, a annoncé
00:37:55 le 7 octobre de tous les jours,
00:37:57 elle pourrait choisir de le faire, le 7 octobre qu'elle sera
00:37:59 liée à la voie du juste milieu,
00:38:01 qui est l'islam des frères musulmans. Les frères musulmans
00:38:03 ne sont pas une organisation
00:38:05 terroriste. Maintenant, on peut
00:38:07 poser la question légitime, et c'est certainement
00:38:09 ce que M. Darmanin avait en tête,
00:38:11 quels sont les idoles que nous
00:38:13 choisissons ? Parce que ça, c'est une vraie question.
00:38:15 Je pense que c'est pas exactement ce qu'il pensait.
00:38:17 Juste, Rachel Khan, quand
00:38:19 Jean-Luc Mélenchon vole au secours de M. Benzema,
00:38:21 qui dit "Bonjour, je ne connais pas, je ne sais rien de vous",
00:38:23 mais le gouvernement et ses amis ont choisi
00:38:25 de vous diaboliser, ils vous traitent de français
00:38:27 de papier.
00:38:29 Vous comprenez, en fait,
00:38:31 cette espèce de... Voilà. C'est toujours le même mécanisme
00:38:33 à la France insoumise
00:38:35 et chez Jean-Luc Mélenchon.
00:38:37 La victimocratie, c'est-à-dire
00:38:39 que ça fait du bien à Jean-Luc Mélenchon
00:38:41 de prendre un peu de lumière de Karim Benzema.
00:38:43 C'est toujours ça de pris.
00:38:45 Cracher, évidemment,
00:38:47 sur les riches,
00:38:49 le gouvernement, tout ça,
00:38:51 les dominants, en fait.
00:38:53 Et lui comprend mieux que personne
00:38:55 la victime
00:38:57 qui est Karim Benzema.
00:38:59 Ce mécanisme, victimisation,
00:39:01 culpabilisation,
00:39:03 la volonté de disqualifier
00:39:05 toute personne qui pourrait répondre face à ça,
00:39:07 et aussi disqualifier
00:39:09 toute pensée.
00:39:11 C'est-à-dire que tout est inversé une nouvelle fois
00:39:13 et c'est une nouvelle fois
00:39:15 l'émotion qui est privilégiée,
00:39:17 l'émotion publique qui est privilégiée
00:39:19 pour appuyer sur des névroses
00:39:21 sociales afin que les plus jeunes,
00:39:23 ceux qui n'ont pas la connaissance,
00:39:25 soient avec lui.
00:39:27 - Si j'avais fait ce coup de gueule
00:39:29 sur Karim Benzema,
00:39:31 c'est justement pour cela, pour parler aux jeunes.
00:39:33 Il a l'oreille
00:39:35 de millions de jeunes
00:39:37 partout dans le monde. Donc quand on a
00:39:39 32 ou 40 millions
00:39:41 de followers, de suiveurs,
00:39:43 on a le devoir, on a la responsabilité
00:39:45 de leur adresser un message justement
00:39:47 d'apaisement et non pas
00:39:49 d'exciter les choses. Donc en excitant
00:39:51 les choses, je vais faire un petit tweet de Benzema,
00:39:53 32 millions de jeunes qui voient ça,
00:39:55 mais ça leur donne quoi ? Vous imaginez ?
00:39:57 Mentalement ? Alors que s'il avait fait à l'inverse,
00:39:59 j'appelle d'abord à condamner toute forme d'action terroriste,
00:40:01 sans citer le Hamas même,
00:40:03 admettons. Il avait appelé
00:40:05 à dire "Calmons-nous, nous devons
00:40:07 raisonner pour le peuple palestinien
00:40:09 et ne pas les mélanger au Hamas".
00:40:11 Mais il aurait été grandi, je l'aurais soutenu,
00:40:13 j'aurais retweeté. Mais finalement,
00:40:15 il est indigne.
00:40:17 Vous savez, Jean-Luc Mélenchon
00:40:19 ralliant Benzema,
00:40:21 franchement, il y a des amitiés, il ne vaut mieux pas les avoir.
00:40:23 Donc moi, je ne connais pas ce monsieur.
00:40:25 - Je ne sais pas ce qu'il parlera
00:40:27 depuis l'Arabie saoudite
00:40:29 où il se trouve.
00:40:31 75 millions d'abonnés sur Instagram,
00:40:33 21 millions sur Twitter.
00:40:35 Effectivement, il y a une responsabilité.
00:40:37 - C'est ravageant.
00:40:39 - On est absolument d'accord.
00:40:41 En attendant, on oublie ce qui se passe en Israël,
00:40:43 sur le terrain. On va regarder le reportage
00:40:45 extrêmement fort de notre envoyé spécial,
00:40:47 Régine Delfour et Thibault Marcheteau.
00:40:49 Ils se sont rendus à la fois dans le kibout de Kfar Aza
00:40:51 et sur le lieu de la Rêve Parti,
00:40:53 où il y a eu tant de victimes et tant d'innocents massacrés.
00:40:55 Parce que ça nous permettra peut-être
00:40:57 de remettre l'essentiel au centre de ce débat.
00:40:59 - Ici, nous sommes dans une maison
00:41:01 dans le kibout de Kfar Aza
00:41:03 et on peut le constater sur ces images
00:41:05 qu'il y a eu énormément de combats
00:41:07 et que la violence a été extrême.
00:41:09 Nous accompagnons une équipe
00:41:11 qui est à la recherche d'indices
00:41:13 puisqu'il y a encore des personnes
00:41:15 qui n'ont pas été identifiées,
00:41:17 des personnes qui ne sont pas forcément
00:41:19 prises en otage, ni qui sont décédées.
00:41:21 Le travail de ces personnes,
00:41:23 de ces secouristes
00:41:25 et de ces différentes personnes
00:41:27 est de trouver le moindre indice
00:41:29 pour pouvoir retrouver les personnes
00:41:31 qui manquent à l'appel.
00:41:33 - Il y a deux cadavres de chiens
00:41:35 qui ont été fusillés.
00:41:37 Et donc,
00:41:39 c'est de là d'où vient l'odeur
00:41:41 qu'on ne peut pas transmettre
00:41:43 à travers la caméra.
00:41:45 Mais c'est sûr qu'il y a eu ici un gros combat.
00:41:47 On vient de trouver un déclencheur
00:41:49 de grenades.
00:41:51 Donc voilà,
00:41:53 c'est la chambre forte.
00:41:55 On est dans cet abri.
00:41:57 Mais malheureusement,
00:41:59 les touristes ont quand même réussi
00:42:01 à ouvrir cette porte
00:42:03 et à rentrer faire internage
00:42:05 dans cette chambre forte.
00:42:07 - Nous partons sur le lieu
00:42:13 de la Ref Party
00:42:15 près de Reims,
00:42:17 à quelques kilomètres de Farazat.
00:42:19 Nous sommes sur les lieux de la Ref Party
00:42:21 qui a eu lieu le 7 octobre.
00:42:23 260 corps ont été trouvés.
00:42:25 Et ces images parlent d'elles-mêmes.
00:42:27 Vous voyez plus de 10 jours
00:42:29 après ce qu'il reste.
00:42:31 Il y a ce bus totalement brûlé,
00:42:33 mais aussi des tentes,
00:42:35 énormément de bouteilles d'eau,
00:42:37 de la nourriture, des tapis.
00:42:39 C'était là où plusieurs jeunes
00:42:41 s'étaient donnés rendez-vous pour faire la fête
00:42:43 pendant un week-end.
00:42:45 Certains ont tenté de fuir,
00:42:47 notamment dans la forêt par là-bas.
00:42:49 Les militaires qui sont présents sur ce site
00:42:51 nous expliquaient qu'hier,
00:42:53 ils avaient encore découvert des corps
00:42:55 puisqu'il y avait beaucoup de terroristes
00:42:57 qui étaient restés dans la région.
00:42:59 Nous sommes à à peine 2 kilomètres
00:43:01 de la frontière de la bande de Gaza.
00:43:03 - Merci beaucoup.
00:43:05 C'est essentiel de ne pas oublier
00:43:07 ce qui s'est passé et ce qui continue
00:43:09 de se passer en ce moment en Israël.
00:43:11 - Oui, parce que d'abord,
00:43:13 ce qui se passe est terrible.
00:43:15 On découvre des corps.
00:43:17 Il y a à peu près 250 autres corps
00:43:19 qui ne sont pas identifiés.
00:43:21 Désolé pour ce détail,
00:43:23 car on essaie de les associer.
00:43:25 La tête appartient à un tel buste,
00:43:27 un tel jambe, un tel bras.
00:43:29 Arie et Lévi, que je connais très bien,
00:43:31 sur le terrain,
00:43:33 ici, au Maroc,
00:43:35 quand ça bouge,
00:43:37 l'a dit au téléphone,
00:43:39 ils sont comme des robots.
00:43:41 Ils sont morts intérieurement.
00:43:43 Je ne vous parle même pas de la découverte
00:43:45 des bébés.
00:43:47 Ce qu'on a en train de faire,
00:43:49 c'est, avec des généticiens,
00:43:51 de voir comment on reconstitue des corps
00:43:53 avant de pouvoir appeler les familles,
00:43:55 reconnaître le corps et l'annoncer officiellement.
00:43:57 Vous imaginez l'horreur.
00:43:59 On découvre des bouts de corps.
00:44:01 - C'est pour ça que les 200 otages,
00:44:03 malheureusement, le chiffre peut encore augmenter.
00:44:05 On a 250 corps et on n'a pas encore identifié.
00:44:07 - Bien sûr.
00:44:09 - Il faut lire,
00:44:11 même si c'est une lecture absolument insoutenable,
00:44:13 ce que rapporte Nicolas Deleuzelle,
00:44:15 journaliste à Paris-Mâches,
00:44:17 qui est allé à la morgue de Tel Aviv
00:44:19 et qui a vu ce que Franck Tapirot
00:44:21 vient de décrire.
00:44:23 C'est une lecture absolument insoutenable.
00:44:25 Quand on a lu ça,
00:44:27 quiconque est doté
00:44:29 d'une infime parcelle d'humanité
00:44:31 ne peut pas employer le mot de résistance.
00:44:33 Parfois, on peut tout imaginer,
00:44:35 qu'il puisse y avoir des civils,
00:44:37 dommages collatérales.
00:44:39 Là, on est dans autre chose.
00:44:41 Les doigts coupés, les enfants brûlés
00:44:43 et les sorties.
00:44:45 Ce qui est décrit est absolument abominable.
00:44:47 On est dans quelque chose qui n'a rien de politique.
00:44:49 On est dans quelque chose qui n'a rien
00:44:51 d'un mouvement de résistance ou de libération
00:44:53 d'un peuple.
00:44:55 Tuer quelqu'un, c'est une chose.
00:44:57 Le torturer et essayer de l'humilier
00:44:59 le plus possible dans la vie comme dans la mort,
00:45:01 c'en est une autre.
00:45:03 - Les seuls qui ont fait ça récemment sont les nazis.
00:45:05 - Bien sûr.
00:45:07 - C'est l'évidence.
00:45:09 - Quand j'entends certaines personnes
00:45:11 qui ont fait ça, je me dis que c'est des nazis.
00:45:13 Les images et les descriptions...
00:45:15 Je suis allée plusieurs fois au Rwanda.
00:45:17 Ça me fait aussi penser au Rwanda,
00:45:19 à ce traitement au-delà de tout,
00:45:21 inhumain et dégradant absolument.
00:45:23 Ces images-là, pour moi,
00:45:25 c'est des images du chagrin éternel.
00:45:27 - Les nazis, Laurence,
00:45:29 il me semble que les nazis,
00:45:31 avec une forme de conscience du mal,
00:45:33 ou à minima, ils percevaient
00:45:35 que les populations européennes
00:45:37 pourraient mal le vivre.
00:45:39 Pour en détruire les traces,
00:45:41 on a vu des gens qui le revendiquent
00:45:43 sur les réseaux sociaux,
00:45:45 qui dans le même mouvement de perversion
00:45:47 en arrivent à dire que c'est faux
00:45:49 ou à s'appuyer sur la moindre inexactitude
00:45:51 comme au Rwanda pour dire que tout était faux.
00:45:53 - C'est pas produit.
00:45:55 - Toutes les personnes qui appellent à la paix,
00:45:57 je peux le comprendre,
00:45:59 on ne peut pas faire la paix avec le Hamas.
00:46:01 On n'a pas fait en 1945 la paix avec les nazis.
00:46:03 On a fait la paix avec les Allemands.
00:46:05 On a éradiqué le nazisme pour faire la paix.
00:46:07 On doit éradiquer le Hamas et le terrorisme
00:46:09 pour, oui, imaginer une paix,
00:46:11 mais surtout donner une chance au peuple palestinien.
00:46:13 Si on ne fait pas cela,
00:46:15 on condamne le peuple palestinien une deuxième fois.
00:46:17 Ce serait une double peine.
00:46:19 Donc encore une fois, je dis à tous ceux qui pensent
00:46:21 soutenir cette cause, ne vous gourrez pas.
00:46:23 Il faut être tous ensemble contre le terrorisme
00:46:25 et contre le Hamas.
00:46:27 - On fait une toute petite pause.
00:46:29 On se retrouve dans un instant tous ensemble
00:46:31 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:46:33 On reviendra sur les obsèques du professeur de France
00:46:35 qui a été assassiné à Gaza avec le bombardement de cet hôpital.
00:46:37 A tout de suite dans Punchline.
00:46:39 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:45 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:46:47 La vérité n'a malheureusement plus aucune importance.
00:46:49 Les faits dans le monde entier
00:46:51 sont aujourd'hui systématiquement manipulés,
00:46:53 foulés au pied
00:46:55 au nom des idéologies les plus radicales.
00:46:57 Qui a bombardé un hôpital à Gaza
00:46:59 alors que les services de renseignement se contredisent,
00:47:01 que les pays se rejettent mutuellement la faute ?
00:47:03 On note le silence de la France
00:47:05 et la discrétion de son président,
00:47:07 comme s'il y avait des vérités qui ne sont pas bonnes à dire,
00:47:09 en tout cas pas pour l'instant.
00:47:11 Alors, que nous est-il permis d'espérer ?
00:47:13 C'est ce qu'a demandé ce matin
00:47:15 Mgr Olivier Leborne qui présentait
00:47:17 et qui présidait les funérailles
00:47:19 de Dominique Bernard à Arras.
00:47:21 Le pire, à coup sûr, la mort de la raison,
00:47:23 sans doute, mais malheureusement pas la vérité.
00:47:25 N'oublions pas les derniers mots
00:47:27 de ce professeur courage
00:47:29 qui évoquait quelques instants avant son meurtre
00:47:31 les difficultés d'enseigner
00:47:33 avec l'un de ses collègues.
00:47:35 "Nous courons à la catastrophe", disait-il,
00:47:37 dans un élan prémonitoire.
00:47:39 Elle a, me semble-t-il, déjà commencé.
00:47:41 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:47:43 Il est 18h, bienvenue sur Europe 1 et sur CNews.
00:47:57 D'abord, le rappel des titres de l'actualité,
00:47:59 le bilan des victimes françaises tuées
00:48:01 dans les attaques du Hamas contre Israël.
00:48:03 C'est encore alourdi, 28 Français sont morts,
00:48:05 7 sont toujours portés disparus.
00:48:07 Certains d'entre eux sont certainement
00:48:09 retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza.
00:48:11 C'est ce qu'indique le ministère des Affaires étrangères.
00:48:13 Les Palestiniens
00:48:15 attendent désespérément l'aide humanitaire
00:48:17 promise par le président américain Joe Biden.
00:48:19 Certains camions devraient pouvoir entrer
00:48:21 dès demain dans la bande de Gaza par rafale.
00:48:23 Point stratégique à la frontière entre
00:48:25 l'enclave palestinienne et l'Etat égyptien.
00:48:27 La Russie va livrer
00:48:29 27 tonnes d'aide humanitaire
00:48:31 aux civils dans la bande de Gaza.
00:48:33 Valémire Poutine a évoqué son
00:48:35 inquiétude à son homologue
00:48:37 turc Erdogan face à l'augmentation
00:48:39 des victimes civiles en Israël et dans la bande de Gaza.
00:48:41 De son côté, le chancelier allemand
00:48:43 Olaf Scholz dénonce le cynisme du
00:48:45 président russe qui n'a pas les mêmes
00:48:47 pudeurs face aux civils ukrainiens.
00:48:49 Et puis un jeune homme de 17 ans
00:48:51 interpellé à son domicile après
00:48:53 des menaces de mort envers une enseignante
00:48:55 de l'hommage à Samuel Paty et à Dominique Bernard.
00:48:57 Les faits se sont produits lundi dans un lycée de Colmar.
00:48:59 Le lycéen a menacé
00:49:01 de "planter" une professeure de français.
00:49:03 Selon le Parquet, l'enseignante a
00:49:05 porté plainte. Le lycéen a été convoqué
00:49:07 devant le juge des enfants.
00:49:09 Il est 18h01 et une vingtaine de secondes.
00:49:11 On se retrouve dans Punchline ce soir
00:49:13 avec Louis Doregnel, chef du service de politique
00:49:15 d'Europe 1. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:49:17 - On accueille Meyar Habib. Bonsoir Meyar Habib.
00:49:19 Député des Républicains, des Français établis hors de France.
00:49:21 Vous rentrez d'Israël.
00:49:23 Vous allez nous raconter ce que vous avez vu,
00:49:25 qui vous avez rencontré. Franck Tapirot est avec nous,
00:49:27 publicitaire. Merci. Rachel Tain,
00:49:29 canne, essayiste. Bonsoir à vous Eric.
00:49:31 - Bonsoir Laurence. - Journaliste et écrivain.
00:49:33 J'aimerais qu'on commence cette émission parce que c'est important
00:49:35 par les obsèques de Dominique Bernard qui ont eu lieu ce matin
00:49:37 dans la cathédrale d'Arras, en présence du
00:49:39 chef de l'État bien sûr et de son épouse.
00:49:41 On va écouter les mots de son épouse,
00:49:43 Madame Bernard,
00:49:45 qui a voulu rendre hommage à l'homme
00:49:47 de lettres, à l'amoureux de la littérature
00:49:49 française, qui était son époux.
00:49:51 - Il aimait
00:49:53 Julien Gracq,
00:49:55 Flaubert, Stendhal, Balzac.
00:49:57 Il n'aimait pas l'informatique
00:49:59 et les réseaux sociaux.
00:50:01 Le téléphone,
00:50:03 il n'en avait même pas.
00:50:05 Il aimait profondément
00:50:07 ses filles,
00:50:09 sa mère
00:50:11 et sa sœur.
00:50:13 Nous nous aimions.
00:50:15 - Voilà, nous nous aimions,
00:50:17 prononcée par la femme
00:50:19 de Dominique Bernard, avec
00:50:21 évidemment beaucoup d'émotion dans cette cathédrale
00:50:23 d'Arras et ce conflit, évidemment,
00:50:25 ce terrorisme qui frappe désormais
00:50:27 sur le sol français, mais y aura bim.
00:50:29 Dominique Bernard est une victime du
00:50:31 terrorisme islamique. - Bien évidemment, la France
00:50:33 a été défigurée par le terrorisme islamique.
00:50:35 On est à peu près à 280 victimes.
00:50:37 Trois ans après que Samuel Paty
00:50:39 était décapité,
00:50:41 depuis trois ans, on n'arrive
00:50:43 pas à nommer un lycée à la mémoire
00:50:45 de Samuel Paty. C'est impossible de nommer
00:50:47 un lycée. Je n'arrête pas de dire
00:50:49 aujourd'hui qu'Israël est en première ligne
00:50:51 contre le djihadisme, l'islamisme
00:50:53 qui est un cancer
00:50:55 de l'humanité. Il faut ouvrir les yeux.
00:50:57 Quel rapport avec ce malheureux
00:50:59 professeur qui n'était qu'amour, qui enseignait
00:51:01 à ses élèves et qui a été massacré
00:51:03 du jour au lendemain ? Pourquoi ?
00:51:05 Jusqu'à quand ? Comme ses enfants à 14 juillet,
00:51:07 comme au Bataclan, comme ses enfants à Toulouse,
00:51:09 comme ses... etc.
00:51:11 Alors aujourd'hui, Israël, il s'est passé un massacre
00:51:13 inimaginable. Mais des gens
00:51:15 qui font le lien entre les deux, si quelqu'un
00:51:17 pense qu'avec de la faiblesse, avec l'islam,
00:51:19 on va arriver à quoi que ce soit, c'est qu'on a perdu
00:51:21 ça, c'était Munich. Ça,
00:51:23 c'était exactement les accords chamberdins d'Alainier.
00:51:25 Vouloir pactiser avec
00:51:27 Hitler et avec le diable,
00:51:29 ce n'est pas possible.
00:51:31 Il faut éliminer les islamistes,
00:51:33 les djihadistes, partout.
00:51:35 Ce qui n'a rien à voir avec un islam républicain
00:51:37 que nous souhaitons. Il aurait dû avoir
00:51:39 des milliers de musulmans, des centaines
00:51:41 de milliers de musulmans dans la rue
00:51:43 pour dire "non, on peut avoir la cause
00:51:45 palestinienne, on ne peut pas cautionner
00:51:47 la barbarie". - Mais il y a eu autant de catholiques et de protestants aussi,
00:51:49 Emmanuel Arbiba. Il aurait dû y avoir toutes les confessions.
00:51:51 - Il y en a eu, il y en a eu. - Louis Drayne,
00:51:53 il y a eu une information au Rappin qui concerne
00:51:55 les minutes de silence, le nombre
00:51:57 de perturbations dans les collèges et lycées
00:51:59 de ces minutes de silence, ça augmente
00:52:01 évidemment de jour en jour. - Absolument, il y a
00:52:03 une consolidation qui est faite chaque jour et
00:52:05 aujourd'hui, il y a un
00:52:07 recensement qui fait état
00:52:09 de 501
00:52:11 violations de ces minutes de silence
00:52:13 qui ont eu lieu dans les écoles.
00:52:15 C'est un chiffre en très forte progression
00:52:17 avec des témoignages,
00:52:19 des récits assez accablants avec des enfants
00:52:21 parfois qui sont en CP,
00:52:23 qui refusent de pratiquer la minute
00:52:25 de silence, qui crient à la WACBAR.
00:52:27 - En CP ?
00:52:29 - En CP,
00:52:31 pour les plus jeunes. - Quand on rend
00:52:33 hommage à un professeur assassiné par un terroirier.
00:52:35 - Le document qui a été procuré par le service
00:52:37 Société d'Europe 1.
00:52:39 Vous savez qu'il y a aussi des élèves qui sont venus
00:52:41 avec des couteaux, il y en a d'autres qui ont
00:52:43 fait écho à Samuel Paty, qui ont expliqué
00:52:45 qu'ils allaient faire la même chose et que c'est la raison
00:52:47 pour laquelle ils refusaient de participer
00:52:49 à cette minute de silence. Il y en a
00:52:51 qui expliquaient aussi que la loi
00:52:53 de la République
00:52:55 ne pouvait pas être supérieure
00:52:57 à celle d'Allah.
00:52:59 On a 501 témoignages,
00:53:01 donc une recension
00:53:03 qui fait froid dans le dos
00:53:05 et qui montre qu'il y a encore quand même
00:53:07 énormément de travail.
00:53:09 Il y a eu l'interdiction de la BAYA, mais je peux vous dire qu'il y a encore...
00:53:11 - À chaque fois, Cézine du procureur a annoncé
00:53:13 Gabriel Attal. - Systématique, absolument.
00:53:15 - Même pour un enfant de CP ?
00:53:17 - Manifestement, oui, qui ira avec
00:53:19 ses parents. Après, il se pose
00:53:21 plusieurs questions. C'est très bien
00:53:23 la Cézine du procureur. Il faudra regarder
00:53:25 quand même quelles sont les réponses pénales.
00:53:27 Si c'est, entre guillemets, simplement un rappel
00:53:29 à la loi avec l'obligation
00:53:31 de suivre un stage de citoyenneté,
00:53:33 je pense que c'est absolument pas suffisant.
00:53:35 C'est mieux que rien, mais c'est pas suffisant.
00:53:37 Et le deuxième élément, c'est que...
00:53:39 C'est très personnel, mais quand un
00:53:41 élève de CP, de CE1,
00:53:43 de CE2, tient ce type
00:53:45 de propos, je ne suis pas sûr que les parents
00:53:47 grondent l'enfant.
00:53:49 Et en fait, je pense que l'enfant se fait
00:53:51 simplement le porte-voix de ce qu'il entend
00:53:53 à la maison, ce qui montre que le mal
00:53:55 est beaucoup plus profond et que c'est pas
00:53:57 simplement avec même des petites réponses pénales
00:53:59 qu'on y arrivera, c'est une transformation
00:54:01 profonde qu'il faut faire. Et je pense qu'il n'y a
00:54:03 que la sévérité, il n'y a que la fermeté
00:54:05 qui peut payer, il n'y a plus d'autres solutions possibles.
00:54:07 - Alors, je vous passe la parole à Jean Tapirot, Rachel Kahn, Eric Nolot.
00:54:09 - En fait, on voit une des multiples conséquences
00:54:11 de l'utilisation du mot
00:54:13 de la France indigne "résistance".
00:54:15 Voilà ce qui arrive quand on ne sait pas
00:54:17 nommer les choses. Voilà ce qui arrive
00:54:19 quand on apporte un conflit et qu'on dit
00:54:21 "ce conflit que vous voyez,
00:54:23 Israël l'a bien cherché".
00:54:25 Le Hamas n'a pas fait une action de terrorisme
00:54:27 mais une action de guerre.
00:54:29 Jean-Luc Mélenchon,
00:54:31 grand gourou de la secte de la France indigne,
00:54:33 l'a dit, il l'a dit,
00:54:35 clairement.
00:54:37 C'est un crime de guerre, pas un crime
00:54:39 contre l'humanité. On le sait pourquoi, parce que
00:54:41 le crime contre l'humanité était imprescriptible.
00:54:43 Pas le crime de guerre. Donc on ajoute
00:54:45 du vice à l'indignité. Mais on donne
00:54:47 un droit de tuer, un droit
00:54:49 de se penser
00:54:51 surtout comme un résistant. Et un droit
00:54:53 de dire "je suis dans mon droit de dire
00:54:55 non à cette minute de silence parce que moi aussi
00:54:57 je résiste à ma façon à la cause".
00:54:59 Mais quelle cause ? S'il croit
00:55:01 résister à la cause palestinienne, c'est faux !
00:55:03 C'est pas en l'honneur du Hamas.
00:55:05 Il faut bien le dire et le marteler.
00:55:07 - Rachel Kahn, 501 actes
00:55:09 évidemment de perturbation de ces minutes
00:55:11 de silence. Ça en dit long quand même.
00:55:13 - Ça en dit long. Ça fait froid dans le dos.
00:55:15 Dans cette journée en plus de deuil.
00:55:17 Et ce qui me fait le plus mal, c'est que
00:55:21 cette cérémonie
00:55:23 hommage pour Dominique Bernard,
00:55:25 je pense qu'il faut vraiment bien ancrer
00:55:27 ce nom dans nos mémoires, dans nos esprits.
00:55:29 Mais c'est tous ces professeurs
00:55:31 qui vont aller enseigner
00:55:33 avec la boule au ventre.
00:55:35 Et pour moi, c'est vraiment
00:55:37 le symbole que dans notre démocratie
00:55:39 règne un esprit totalitaire
00:55:41 qui est alimenté par Jean-Luc Mélenchon
00:55:43 et cette France insoumise. Et puis par ailleurs,
00:55:45 juste un petit mot sur cet hommage
00:55:47 qui est un hommage sur la culture
00:55:51 de sa femme, sur la culture,
00:55:53 sur les artistes. Ce sont les professeurs
00:55:55 qui commencent à enseigner l'amour
00:55:57 de l'art aux enfants,
00:55:59 la peinture, les films,
00:56:01 etc.
00:56:03 Et voir qu'aujourd'hui, les artistes sont silencieux
00:56:05 alors même qu'ils sont défendus par des hommes
00:56:07 comme Dominique Bernard, c'est absolument honteux.
00:56:09 - C'est vrai qu'on n'a toujours pas entendu
00:56:11 les artistes, Eric Nolot ?
00:56:13 - Non, parce que quand on les entend, c'est dans un seul sens.
00:56:15 Donc apparemment, ils ne pensent que dans un sens.
00:56:17 - Et encore. On ne les entend pas beaucoup,
00:56:19 voire pas du tout.
00:56:21 - Non, mais parfois, on regrette même de les entendre.
00:56:23 - On a déjà fait quelques déclarations. On aimerait bien que ça soit un peu dans les autres sens.
00:56:25 Non, mais on l'a dit, on le redit, il faut mettre les barbelés
00:56:27 devant l'école publique. Il faut protéger
00:56:29 l'école publique. Mais on ne résoudra rien
00:56:31 si on ne prend pas conscience... - Les barbelés virtuels, j'imagine ?
00:56:33 - Virtuels, évidemment. - Oui, symboliques.
00:56:35 - De faire respecter la laïcité, strictement,
00:56:37 les hommages, strictement.
00:56:39 Mais on ne résoudra rien
00:56:41 si on ne prend pas conscience que c'est un système global.
00:56:43 Ces gamins importent
00:56:45 à l'école un système de pensée
00:56:47 global. Et là, d'ailleurs,
00:56:49 pour les atteintes les plus graves, pour les élèves les plus âgés,
00:56:51 je crois qu'un petit séjour en prison
00:56:53 sera quand même dissuasif
00:56:55 pour les autres. Parce que là, pour le moment, le rappel à la loi,
00:56:57 ça ne sert à rien. Mais ça ne sert strictement à rien.
00:56:59 Le gamin fait un aller-retour, il rentre chez lui.
00:57:01 Il est même auréolé d'une petite...
00:57:03 Voilà, il est presque un martyr,
00:57:05 il a eu affaire un peu à la justice,
00:57:07 mais il n'est pas allé en prison. Donc, être
00:57:09 beaucoup plus sévère et surtout, démanteler
00:57:11 tout le réseau. Et ensuite, bien rappeler,
00:57:13 mais ça a été fait quand on a rappelé que c'était
00:57:15 un... M. Bernard était
00:57:17 un lecteur de Grag, de Proust, etc.
00:57:19 Ce n'est pas les musulmans
00:57:21 contre le reste de la société, c'est la barbarie
00:57:23 contre la civilisation. C'est ceux qui sont
00:57:25 du côté de la civilisation contre ceux
00:57:27 qui sont du côté de la barbarie. Et du côté
00:57:29 de la civilisation, on va trouver des représentants de toutes
00:57:31 les religions. Et de l'autre côté, on va trouver les
00:57:33 islamistes. - On referme la parenthèse des artistes,
00:57:35 Franck Tapiro, il n'y a aucune chance qu'ils prennent la parole
00:57:37 dans les prochains jours. - Ah, ça bouge, ça bouge.
00:57:39 J'ai quelques messages, j'ai quelques appels,
00:57:41 bien sûr en off. Et je les
00:57:43 pousse à arriver peut-être
00:57:45 en vitrine. Donc peut-être que demain, ils viendront sur votre plateau.
00:57:47 Peut-être que demain, ils iront un peu partout.
00:57:49 - On les accueillera. - Je voudrais vous aider, justement,
00:57:51 pour finir... - Pourquoi, c'est tellement compliqué de condamner la barbarie ?
00:57:53 - Mais oui, c'est compliqué aujourd'hui, parce que...
00:57:55 - Mais de condamner la barbarie, mais ils viennent en Israël,
00:57:57 tu vois ce que j'ai vu, moi, pendant 24h,
00:57:59 et j'étais pas seul. - Mais voilà.
00:58:01 - C'est des images...
00:58:03 Je ne pensais pas qu'un jour, je pouvais voir,
00:58:05 j'ai vu la Shoah dans des films,
00:58:07 j'ai vu ce qu'il y a eu, une journée, une Shoah.
00:58:09 Des corps massacrés, des bébés coupés en deux,
00:58:11 des femmes violées, des femmes enceintes
00:58:13 violées, devant ces petits-enfants,
00:58:15 auxquels on a ouvert le ventre,
00:58:17 et tirés... Mais c'est arrivé,
00:58:19 c'est monstrueux.
00:58:21 Alors, vous savez, on est en train de dire à Israël,
00:58:23 "Attention de la proportionnalité." Je vais vous dire quelque chose.
00:58:25 Il n'y aura pas de proportionnalité, parce qu'Israël,
00:58:27 pour qu'il y ait de la proportionnalité, elle ne va pas
00:58:29 tuer les femmes palestiniennes. Ils ne vont pas massacrer
00:58:31 les enfants. Pour être proportionnel, ils ne vont pas
00:58:33 les découper en morceaux. Ils ne vont pas les brûler,
00:58:35 parce qu'Israël est un Etat moral.
00:58:37 Et si jamais l'opération terrestre n'a pas commencé,
00:58:39 aujourd'hui, j'ai rencontré le Premier ministre Netanyahou,
00:58:41 en tête-à-tête, sans qu'il me donne
00:58:43 ses indications militaires,
00:58:45 mais c'est parce qu'ils veulent
00:58:47 éviter le maximum de victimes
00:58:49 collatorales. Hier, on est passé à un massacre
00:58:51 de 600 personnes à 12 personnes.
00:58:53 - Vous parlez de l'hôpital de Gaza. - De l'hôpital de Gaza.
00:58:55 - On va en parler dans un peu plus de temps. - Mais aujourd'hui,
00:58:57 de grâce, il faut qu'il y ait
00:58:59 une justice. On a Hitler,
00:59:01 on a les plus grands actes de barbarie.
00:59:03 J'ai vu des familles entières,
00:59:05 poings liées, tuées, comme un babillard.
00:59:07 Il y avait, vous savez, à Rehem,
00:59:09 c'est un magnifique endroit où ils fêtaient
00:59:11 la paix, l'amour, etc.,
00:59:13 il y avait 3500 jeunes. Donc, il y a des toilettes,
00:59:15 vous savez, des toilettes,
00:59:17 pour que les gens puissent aller aux toilettes.
00:59:19 Ils ont été un derrière les autres.
00:59:21 J'ai vu dans la nuque une balle dans la tête
00:59:23 à chacun, comme à Babillard, où on a tué
00:59:25 en un jour 36 000 en Ukraine,
00:59:27 36 000 Juifs.
00:59:29 Mais jusqu'à quand ? Ça, en Eretz-Israël,
00:59:31 aujourd'hui, il faut faire justice.
00:59:33 Je peux vous dire que le Hamas a beaucoup de soucis à faire.
00:59:35 Ce qui est terrible aussi, Laurence Ferrari,
00:59:37 c'est que la population palestinienne
00:59:39 qui travaillait tous les jours
00:59:41 en Israël, qui venait tous les jours,
00:59:43 certains d'entre eux ont participé
00:59:45 au massacre, certains d'entre eux,
00:59:47 j'ai eu des témoignages des gens
00:59:49 qui parlaient hébreu, ils leur ont dit en hébreu
00:59:51 "Ouvre la porte, arrête ta taillette
00:59:53 avec l'accent hébreu pour qu'ils ouvrent",
00:59:55 des gens qui le voyaient, et ça,
00:59:57 ça fait du mal, parce que le
00:59:59 kiboutz, en question, c'est un kiboutz de cohabitation,
01:00:01 ce sont des gens qui votaient à gauche
01:00:03 et à l'extrême gauche sur le chiquier politique israélienne,
01:00:05 qui croyaient à la cohabitation,
01:00:07 à l'amour, la cohabitation avec
01:00:09 les palestiniens, regardez ce qui s'est passé aujourd'hui,
01:00:11 mais ça, regardez
01:00:13 notre Marseillaise, "Aux armes,
01:00:15 citoyens, et qui égorgent nos fils et nos compagnes",
01:00:17 c'est exactement ce qui est arrivé,
01:00:19 aujourd'hui, en Israël, on a égorgé
01:00:21 des femmes et des enfants,
01:00:23 alors à un moment donné, il dit "Aux armes, citoyens",
01:00:25 je dis "En Israël, ils n'ont plus le choix",
01:00:27 mais ils le feront toujours moralement, jamais,
01:00:29 en tout cas de façon volontaire,
01:00:31 il y a toujours des pertes collatérales,
01:00:33 mais jamais de façon volontaire, en tuant des femmes,
01:00:35 et les seuls responsables, c'est le Kramas.
01:00:37 - Vous restez avec nous, évidemment, on fait une petite pause,
01:00:39 on va parler de la position de la France,
01:00:41 Emmanuel Macron, position extrêmement prudente,
01:00:43 peut-être est-il en train de
01:00:45 négocier pour sortir certains de nos
01:00:47 otages, on va évoquer aussi
01:00:49 ce qui se passe du côté de la France insoumise
01:00:51 et du soutien à Karim Benzema.
01:00:53 A tout de suite dans "Punchline", sur "Ça nous assure", au revoir.
01:00:59 - 18h17, on se retrouve en direct
01:01:01 dans "Punchline", sur "Ça nous assure", Europe 1.
01:01:03 Meilleur Habib et neutralité, députés,
01:01:05 les républicains, les français de l'étranger,
01:01:07 vous revenez d'Israël, il y a une question, évidemment,
01:01:09 qui se pose depuis quelques jours,
01:01:11 qui a lancé une attaque,
01:01:13 un bombardement contre l'hôpital de Gaza.
01:01:15 On va faire le point avec Maxime Lavandier,
01:01:17 et puis après on verra les informations que vous avez.
01:01:19 - Des corps enveloppés
01:01:23 dans des draps et alignés.
01:01:25 Victime de la terrible frappe survenue
01:01:27 mardi en plein centre de Gaza
01:01:29 sur l'hôpital Ali Arab. Gaza compte ses morts.
01:01:31 Le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas,
01:01:35 dénombre au moins 471 morts.
01:01:37 Un chiffre difficile à confirmer.
01:01:39 Un responsable d'un service de renseignement
01:01:41 a affirmé hier à l'agence France Presse
01:01:43 que le chiffre communiqué par le ministère
01:01:45 était à nuancer.
01:01:47 - Il n'y a pas 200, voire 500 morts,
01:01:49 mais plutôt quelques dizaines,
01:01:51 probablement entre 10 et 50.
01:01:53 - Ici, sur le parking de l'hôpital,
01:01:55 où de nombreuses voitures ont été calcinées,
01:01:57 voici la seule trace d'impact
01:01:59 observée au lendemain du tir.
01:02:01 Un cratère de quelques centimètres de largeur.
01:02:03 Impossible qu'il s'agisse d'une frappe aérienne.
01:02:05 Ce journaliste américain spécialiste
01:02:07 de la désinformation
01:02:09 corrobore cette version des faits.
01:02:11 - J'ai écrit ce rapport.
01:02:13 Les dégâts constatés sur le site de l'hôpital Gaza
01:02:15 n'ont pas été causés par un missile israélien Spike.
01:02:17 - Une information également validée par les Etats-Unis.
01:02:19 Hier, lors de sa visite en Israël,
01:02:21 Joe Biden a écarté la possibilité
01:02:23 que l'Etat hébreu était à l'origine du tir.
01:02:25 - Une question à Ludrach Nel.
01:02:27 La France reste très discrète
01:02:29 pour l'instant sur ce sujet-là.
01:02:31 Louis, est-ce que nous avons des informations
01:02:33 sur cette frappe ou pas ?
01:02:35 - Pour l'instant, ce que disent les autorités françaises,
01:02:37 c'est qu'ils n'ont pas assez de capteurs sur place
01:02:39 et donc ils ne veulent pas se prononcer.
01:02:41 Ils ne veulent pas se prononcer également
01:02:43 parce qu'ils voient que le sujet est ultra sensible
01:02:45 et qu'ils ne veulent pas donner,
01:02:47 à travers un positionnement,
01:02:49 l'idée qu'ils choisissent un camp
01:02:51 plutôt qu'un autre.
01:02:53 Je trouve une illustration
01:02:55 d'une espèce d'ambiguïté française.
01:02:57 On sait au fond ce que pense Emmanuel Macron
01:02:59 mais il ne le dit pas.
01:03:01 - Il ne le dit pas.
01:03:03 Il a dit cet après-midi à des journalistes
01:03:05 qu'il a rencontrés que le conflit au Proche-Orient
01:03:07 pouvait être un élément de division en France
01:03:09 si on gère mal la situation.
01:03:11 C'est ce qu'a dit le président français,
01:03:13 Meyrabib. Vous comprenez cette position ?
01:03:15 - Je comprends qu'il faut combattre l'islamisme,
01:03:17 le djihadisme. Je comprends qu'il y a des actes
01:03:19 qui ont eu lieu. J'ai écouté au début le président de la République.
01:03:21 Je veux en rester là.
01:03:23 Si on commence à trouver des raisons à cela, on a perdu.
01:03:25 Là, il y a de façon certaine,
01:03:27 je ne sais pas si c'est volontaire ou involontaire.
01:03:29 C'est la seule question. Est-ce qu'ils l'ont fait volontairement ?
01:03:31 Ils sont tellement barbares pour tuer comme ils massacrent
01:03:33 à bout portant ceux qui veulent suivre
01:03:35 le nord de la bande de Gaza.
01:03:37 La seule question que je me pose, et Israël a mis du temps à répondre,
01:03:39 à la vérifier. Parce qu'il peut avoir,
01:03:41 il y aura sans doute, hélas, des victimes
01:03:43 collatérales. Mais qui est responsable ? Mais je vais vous dire.
01:03:45 En Ukraine, il y a eu 4 millions,
01:03:47 4 millions de civils qui ont été déplacés
01:03:49 à travers l'Europe. Je vais vous montrer
01:03:51 une carte. Vous voulez qu'il n'y ait pas de victimes ?
01:03:53 Regardez. Voilà. Ça, c'est
01:03:55 tous les 22 pays musulmans
01:03:57 qui entourent Israël. Est-ce qu'on la voit là ?
01:03:59 On ne va pas voir Israël,
01:04:01 elle est invisible. C'est ça. Voilà. C'est 22 pays.
01:04:03 À part ça, il y a 50 États musulmans.
01:04:05 Si jamais chacun des États prenait
01:04:07 de façon provisoire
01:04:09 des civils de la bande de Gaza, parce qu'Israël
01:04:11 va terminer, va éliminer l'ensemble
01:04:13 du Hamas, c'est certain. C'est simplement
01:04:15 pour faire justice à des gens qui ont commis des actes
01:04:17 de barbarie. Comme
01:04:19 c'est passé en Europe. L'Égypte n'en a pas
01:04:21 pris un. La Jordanie n'en a pas pris un.
01:04:23 Mais alors, vous voulez éviter des victimes civiles ?
01:04:25 Alors, soit on va dire à Israël,
01:04:27 "Ah non, il n'y a pas de justice. On laisse des gens
01:04:29 qui ont fait des massacres, des crimes
01:04:31 contre l'humanité à un niveau
01:04:33 où personne ne peut imaginer." J'avais
01:04:35 des larmes aux yeux. Je suis rentré dans un abri
01:04:37 où le soldat, le colonel
01:04:39 est rentré le premier. Il y avait 10 cm
01:04:41 de sang, des familles, les uns sur les autres,
01:04:43 tués, massacrés. À bout portant,
01:04:45 Israël doit laisser ça. Il y a un seul État juif.
01:04:47 Minuscule État juif.
01:04:49 Mais c'est un État de trop.
01:04:51 - Je le dis pour nos auditeurs
01:04:53 parce que c'est important. Éric Nolot. - Mais je reviens
01:04:55 sur la déclaration du président de la République. Quand on entend
01:04:57 tout ça, moi, je n'arrive même pas à comprendre la phrase
01:04:59 d'Emmanuel Macron. - Ça peut être
01:05:01 un élément de division en France.
01:05:03 - Il me semble que la situation est suffisamment
01:05:05 grave pour qu'on sorte de ce flou
01:05:07 incompréhensible, qu'on dise
01:05:09 les choses et qu'on essaye au moins de s'entendre
01:05:11 sur les faits. Puisque là, les faits,
01:05:13 autour de l'hôpital, ça devient de plus en plus
01:05:15 évident. Il y a un moment où il faut quand même prendre
01:05:17 partie pour la vérité, pour la vérité des faits.
01:05:19 On ne peut pas rester dans ce... - Mais la vérité n'existe
01:05:21 pas, je vous le disais. - Oui, c'est ça le problème.
01:05:23 - On prend les chiffres, on prend les faits,
01:05:25 on les distors et voilà.
01:05:27 Il n'y a plus de vérité, malheureusement. - Oui, mais je crois que ce n'est pas le rôle
01:05:29 d'un président de la République. Il y a un moment où il faut être à la hauteur
01:05:31 de l'histoire. Moi, la phrase que vous avez lue
01:05:33 n'est pas à la hauteur de l'histoire, n'est pas
01:05:35 à la hauteur des événements. Il y a un moment où il faut
01:05:37 être un peu gaullien,
01:05:39 où il faut peut-être sortir un peu
01:05:41 du "en même temps" qui a fait sa réputation
01:05:43 et qui maintenant est en train de...
01:05:45 - Franck-Gabriel Rachet. - En fait, il ne faut pas laisser
01:05:47 de distinction entre être pro-israélien et pro-palestinien,
01:05:49 ce que tu as dit depuis le 7 octobre.
01:05:51 Il faut être fondamentalement, je l'ai dit,
01:05:53 contre le terrorisme, contre le Hamas
01:05:55 qui massacre sa population,
01:05:57 qui l'a kidnappé depuis 2006, les élections
01:05:59 de 2006, élu à 77% quand même.
01:06:01 Je le rappelle souvent. Mais il ne faut
01:06:03 pas laisser le choix aux gens. Pourquoi ?
01:06:05 Si on laisse le choix, comme on le disait
01:06:07 tout à l'heure pour ce qui se passe dans les écoles,
01:06:09 on laisse planer la possibilité
01:06:11 qu'il y a, c'est vrai,
01:06:13 une possibilité d'hésiter entre
01:06:15 la barbarie et le camp de la morale.
01:06:17 Moi, je dis non. Entre le camp
01:06:19 de la vie et le camp de la mort,
01:06:21 on n'hésite plus. - Il n'y a pas d'hésitation.
01:06:23 Rachel Khan, je le disais tout à l'heure, il n'y a plus
01:06:25 une vérité. En fait, même si elle est là,
01:06:27 elle ne compte plus. Est-ce que vous partagez ça ?
01:06:29 - Oui, absolument. C'est-à-dire qu'on le voit bien.
01:06:31 Déjà, l'inversion entre victimes
01:06:33 et bourreaux. Israël,
01:06:35 ou les Juifs, de manière générale et
01:06:37 internationale, les Juifs sont des dominants,
01:06:39 donc forcément, ce sont des bourreaux.
01:06:41 Tout inversé comme ça à chaque fois,
01:06:43 c'est la mort de la raison. Et ce n'est pas
01:06:45 pour rien que ce sont les écoles et les lieux
01:06:47 de culture qui sont menacés aujourd'hui.
01:06:49 Aujourd'hui, et en plus,
01:06:51 avec les réseaux sociaux, les
01:06:53 influenceurs de haine, qui
01:06:55 justement, sont finalement les
01:06:57 passe-plats à de la propagande,
01:06:59 à ces fake news. On avait remis avec
01:07:01 Gérald Bronner un rapport au président de la République
01:07:03 qui s'appelait
01:07:05 "Les lumières à l'ère
01:07:07 du numérique". Et on parlait de ça.
01:07:09 Ces ingérences étrangères via les
01:07:11 réseaux sociaux, il faudrait impérativement
01:07:13 dans ce contexte-là,
01:07:15 que des informations
01:07:17 soient certifiées
01:07:19 réelles,
01:07:21 pour ne pas que les jeunes qui s'informent essentiellement
01:07:23 sur les réseaux sociaux... - Ça s'appelle
01:07:25 les fake news, les fausses informations.
01:07:27 - Vous prenez votre responsabilité.
01:07:29 - Les journalistes sont responsables.
01:07:31 - Quand je vois aujourd'hui un article dans Le Monde,
01:07:33 dont on sait que la femme
01:07:35 a soutenu ce qui est en train
01:07:37 de se passer, les crimes
01:07:39 contre l'humanité, quand je vois
01:07:41 la une de libération aujourd'hui, je dis "mais attention
01:07:43 les enfants, vous avez le droit d'être pour la cause palestinienne".
01:07:45 Mais là, vous êtes en train de mettre
01:07:47 le feu avec des fake news
01:07:49 qu'on appelle "c'est faux".
01:07:51 Si Israël peut commettre des erreurs
01:07:53 en guerre, il y a eu 50 000 morts
01:07:55 en Graz, en Normandie, il y a eu 60 000 morts,
01:07:57 à Berlin il y en a eu 35 000
01:07:59 par des bombardements, et nous-mêmes, tout récemment
01:08:01 en Afrique et ailleurs, on sait qu'il y a des victimes collatérales.
01:08:03 Et si jamais Israël avait commis
01:08:05 "une fausse", parce que
01:08:07 c'est toujours grave qu'il y ait des civils
01:08:09 qui meurent, mais dans une guerre il y en a forcément. Mais c'est pas le cas.
01:08:11 C'est une fake news. Si ça se trouve, c'est eux
01:08:13 qui ont bombardé volontairement cet hôpital
01:08:15 et ils y arrivent. La preuve, c'est qu'ils
01:08:17 ont gagné la bataille de la communication.
01:08:19 - La vérité n'a plus aucun importe. - C'est ça qui est terrible.
01:08:21 - La vérité, on est dans une bataille de communication. - Le Dujour Pog, depuis des années,
01:08:23 il fragilise déjà non seulement les écoles et les hôpitaux,
01:08:25 vous savez comment, en installant des rands
01:08:27 de lancement dans les écoles,
01:08:29 dans les hôpitaux, il lance, évidemment,
01:08:31 le radar de réception, qu'est-ce qu'il fait ?
01:08:33 On voit l'endroit où a été envoyée la requête.
01:08:35 Et il y a quelques années,
01:08:37 on contre-attaquait, et évidemment il y avait des victimes collatérales.
01:08:39 Donc quelque part, il a tué deux fois
01:08:41 la victime. - Mais ils sont en train de massacrer
01:08:43 leur peuple, qu'ils veulent se sauver. On a vu des images
01:08:45 où ils tuent à bout portant des Palestiniens qui fuient.
01:08:47 Mais où on a vu une telle barbarie ?
01:08:49 Mais attention, ils sont aux portes de chez nous,
01:08:51 y compris en Europe et en France.
01:08:53 Et de vouloir éviter, fermer les yeux, ça nous reviendra
01:08:55 en boombrang, en 10 fois plus fort.
01:08:57 - Il y a en ce moment même, meilleur Habib, une manifestation
01:08:59 pro-palestinienne, Place de la République à Paris.
01:09:01 Je rappelle que ces manifestations sont officiellement
01:09:03 interdites depuis plus de 10 jours.
01:09:05 Il y a déjà beaucoup de monde.
01:09:07 Emmanuel Macron a dit,
01:09:09 pareil, lorsqu'il a rencontré
01:09:11 des journalistes cet après-midi,
01:09:13 sur l'interdiction de ces manifestations pro-palestiniennes,
01:09:15 il fallait, je cite,
01:09:17 "un délai de décence".
01:09:19 Il fallait un délai de décence.
01:09:21 Est-ce que là, de toute façon, ces manifestations ont lieu ?
01:09:23 Elles se déroulent quoi qu'il arrive ? Interdiction, pas interdiction ?
01:09:25 - Le délai de décence n'a pas eu lieu, puisqu'elles étaient
01:09:27 interdites, mais elles se réalisaient quand même.
01:09:29 Il y a eu très peu d'interpellations. Je me souviens,
01:09:31 la dernière manifestation qui a eu lieu à Paris,
01:09:33 il y a eu 24 interpellations au total,
01:09:35 ce qui, objectivement, est très faible.
01:09:37 Et il y a beaucoup de manifestations, je pense, à Nantes,
01:09:39 à Marseille et à Toulouse, où tout simplement,
01:09:41 il n'y a eu aucune interpellation.
01:09:43 Donc, en fait, théoriser
01:09:45 l'interdiction d'une manifestation
01:09:47 tout en l'autorisant, c'est...
01:09:49 - Dans les mots, ce ne sont pas des interdictions.
01:09:51 - C'est exactement. Soit on interdit
01:09:53 une manifestation, elle n'a pas lieu.
01:09:55 Si quelqu'un vient et en garde à vue,
01:09:57 il y a des amendes qui sont
01:09:59 dissuasives. Moi, je vois
01:10:01 le rassemblement de la communauté juive.
01:10:03 Il y avait peut-être 20 000 personnes dans la dignité,
01:10:05 alors que des femmes, des enfants,
01:10:07 des vieillards, des rescapés de la Shoah
01:10:09 sont actuellement, au moment où je vous parle,
01:10:11 entre les mains du Hamas, à 30 mètres sur terre,
01:10:13 il y a eu beaucoup de dignité. Et je vois
01:10:15 aujourd'hui ces gens, alors
01:10:17 qu'ils soutiennent un mouvement djihadiste
01:10:19 qui a commis des crimes contre l'humanité.
01:10:21 Mais jusqu'à où ? Jusqu'à quand ?
01:10:23 - Il y a une erreur. On ne doit pas parler de manifestations
01:10:25 pro-palestinienne, mais pro-Hamas.
01:10:27 Sinon, ça voudrait dire, encore une fois,
01:10:29 que cette manifestation soutient
01:10:31 ce qui s'est passé, le 7 octobre,
01:10:33 et qu'on ne dissocie pas,
01:10:35 donc, les Palestiniens du Hamas.
01:10:37 Ça veut dire condamner le peuple palestinien.
01:10:39 Donc ces gens, quand ils hurlent,
01:10:41 non seulement ils sont contre la loi, mais ils font l'inverse
01:10:43 de ce qu'il faut faire pour soutenir les Palestiniens.
01:10:45 - Mais ils s'en fichent complètement.
01:10:47 - Mais justement, il faut leur dire, hurler, continuer à le marteler.
01:10:49 Si vous voulez soutenir la cause palestinienne,
01:10:51 soyez tous contre la violence,
01:10:53 soyez tous contre le terrorisme,
01:10:55 et battez-vous contre le Hamas.
01:10:57 Et vous êtes Colabo.
01:10:59 - Je pense qu'en fait, là, pour le coup,
01:11:01 il y a une récupération politique très forte
01:11:03 sur le territoire français, avec cette
01:11:05 volonté de montrer, de faire
01:11:07 monter les banlieues, tous ceux qui s'identifient
01:11:09 aux banlieues, contre le lobby
01:11:11 juif qui dirigerait la France.
01:11:13 Je simplifie complètement, mais c'est ça,
01:11:15 en fait, le message. - Et ça nous amène à Karim Benzema,
01:11:17 parce que vous étiez en Israël, cher Meyrabim,
01:11:19 mais vous avez peut-être vu le tweet
01:11:21 qu'il a fait, et qui a provoqué
01:11:23 beaucoup de réactions. Il a décidé
01:11:25 d'ailleurs de porter plainte contre le ministre
01:11:27 de l'Intérieur. On va regarder
01:11:29 et écouter le sujet d'Adrien Spiteri.
01:11:35 Karim Benzema,
01:11:37 est-il proche des frères musulmans ?
01:11:39 Pour Gérald Darmanin,
01:11:41 aucun doute. - Depuis
01:11:43 quelques semaines, je m'intéresse particulièrement,
01:11:45 monsieur Benzema étant lien, on le sait tous,
01:11:47 notoire avec les frères musulmans.
01:11:49 Nous attaquons à un hydre, qui sont
01:11:51 les frères musulmans, parce qu'ils donnent
01:11:53 un djihadisme d'atmosphère, comme le disait Gilles Kepel.
01:11:55 - Les mots du ministre de l'Intérieur
01:11:57 sur CNews, mardi soir, font suite
01:11:59 à un poste du footballeur soutenant
01:12:01 le peuple palestinien, sans même
01:12:03 évoquer les victimes israéliennes.
01:12:05 L'attaquant a démenti
01:12:07 ses accusations via son avocat.
01:12:09 Pour maître Hugues Vivier, les propos
01:12:11 du ministre sont... - Faux,
01:12:13 pour le moins, et peut-être même
01:12:15 mensonger. Assurément,
01:12:17 ça revient à être une injure
01:12:19 publique à l'encontre de Karim Benzema.
01:12:21 On vient
01:12:23 lui reprocher d'avoir un comportement
01:12:25 dont on considère
01:12:27 qu'il serait effectivement un comportement
01:12:29 qu'il ne faut pas avoir, en se faisant
01:12:31 injurie. - Le Ballon d'or 2022,
01:12:33 envisage de poursuivre en justice
01:12:35 Gérald Darmanin.
01:12:37 - Franck Tapiro, vous êtes aussi
01:12:39 dans ceux qui sont visés par la plainte de Karim Benzema,
01:12:41 qui potentiellement le sont, il n'y a pas
01:12:43 de plainte déposée. - Je lui ai dit merci, merci
01:12:45 de m'offrir une tribune mondiale, d'abord parce qu'il a
01:12:47 75 millions de followers.
01:12:49 Merci de m'offrir une tribune à la face juridique
01:12:51 et médiatique pour exposer à quel point, je l'ai dit,
01:12:53 oui, il collabore,
01:12:55 de façon indirecte, pourquoi ? Quand on a
01:12:57 la chance de s'appeler Karim Benzema,
01:12:59 quand on a la chance d'être Ballon d'or, quand on a la chance
01:13:01 d'avoir des millions de jeunes à travers
01:13:03 la planète, on a une responsabilité
01:13:05 morale vis-à-vis de la jeunesse.
01:13:07 Et on ne tweet pas quelque chose qui va
01:13:09 donner un message totalement
01:13:11 pernicieux, qui va totalement dans le sens des terroristes
01:13:13 en disant "on ne parle pas du Hamas,
01:13:15 on ne parle pas des actes terroristes, on ne parle pas des victimes
01:13:17 israéliennes et françaises, on ne parle pas des otages
01:13:19 français, on ne parle pas du professeur, on ne parle de rien".
01:13:21 Donc en gros,
01:13:23 100% des 75 millions de personnes
01:13:25 à qui il s'adresse vont dire
01:13:27 "on est victime une fois de plus des bombardements à Juifs"
01:13:29 tout ça veut dire que c'est du collaborationnisme,
01:13:31 je l'ai dit, je l'assume, oui,
01:13:33 c'est un collabo.
01:13:35 - Que Karim Benzema, qui est un immense footballeur,
01:13:37 veuille prier
01:13:39 pour le peuple palestinien, c'est son droit.
01:13:41 Mais qu'il n'ait pas un mot pour
01:13:43 1500 personnes, femmes, enfants,
01:13:45 qui ont été victimes d'actes de barbarie
01:13:47 et accessoirement un professeur en France,
01:13:49 dans son pays, qui a été massacré,
01:13:51 c'est tout à fait indécent. - Louis Dragnel,
01:13:53 sur ces plaintes.
01:13:55 - Premier élément, en fait, ce qui choque les gens
01:13:57 c'est pas tant les sujets juridiques,
01:13:59 ce qui choque les gens c'est que Karim Benzema doit
01:14:01 énormément à la France, c'est la France qui lui a donné
01:14:03 sa notoriété, et c'est la France qui lui a offert
01:14:05 sa fortune, et donc ça heurte profondément
01:14:07 parce qu'on voit quelqu'un
01:14:09 qui vit en Arabie Saoudite et qui
01:14:11 crache sur nous et tout ce qu'on incarne et notre civilisation
01:14:13 alors qu'il nous doit collectivement
01:14:15 tout. Deuxième élément,
01:14:17 Gérald Darmanin a parlé un tout petit peu vite parce qu'il laisse
01:14:19 entendre dans son
01:14:21 affirmation, c'était sur CNews ici,
01:14:23 que caricature, la DGSI
01:14:25 aurait documenté, ou les services du
01:14:27 ministère de l'Intérieur auraient documenté
01:14:29 des choses qui permettent d'attester que
01:14:31 Karim Benzema a des liens avec les frères musulmans,
01:14:33 or, manifestement, ce n'est pas vrai
01:14:35 puisque le ministère de l'Intérieur explique
01:14:37 en fait que ce sont des déclarations
01:14:39 passées, des tweets, des likes sur Facebook
01:14:41 qui tous sont très choquants, mais
01:14:43 ne démontrent pas qu'il y a un dossier
01:14:45 sur Karim Benzema. C'est la raison pour laquelle
01:14:47 l'avocat de Karim Benzema
01:14:49 se défend en disant "mais il y a des confusions,
01:14:51 comment est-ce qu'il peut être pro-frère musulman
01:14:53 en habitant en Arabie Saoudite, sachant que
01:14:55 l'Arabie Saoudite condamne les frères musulmans ?
01:14:57 Donc ça ajoute de la confusion
01:14:59 à la confusion. Et enfin, dernier élément,
01:15:01 et ça je peux vous rassurer, vous ne serez jamais condamné,
01:15:03 la plante, si elle est déposée, elle sera retirée
01:15:05 et Karim Benzema,
01:15:07 moi c'est quelque chose qui m'énerve,
01:15:09 mais Karim Benzema ne sera
01:15:11 jamais déçu de sa nationalité, ne perdra pas
01:15:13 sa Légion d'honneur, et je trouve que c'est un
01:15:15 naufrage total, parce qu'en fait,
01:15:17 c'est symptomatique du mal-être,
01:15:19 d'un mal-être français, c'est-à-dire que cette
01:15:21 personne humilie tout ce qu'on est,
01:15:23 alors qu'on est en train de pleurer
01:15:25 une partie de nos morts, et moi je ne suis pas juif,
01:15:27 mais je considère que ceux qui sont morts,
01:15:29 c'est notre civilisation, ce sont les nôtres,
01:15:31 et donc il humilie
01:15:33 tout ça, et de l'autre côté, il y a de la mousse,
01:15:35 et à la fin, il n'y a rien.
01:15:37 - Mais ce n'est pas un naufrage, c'est une stratégie
01:15:39 de communication, un naufrage c'est un accident,
01:15:41 ça arrive une fois, c'est une stratégie
01:15:43 de communication, quand on a fait exactement
01:15:45 la même chose, il s'adresse
01:15:47 à un supposé public
01:15:49 en leur disant ce qu'ils ont envie d'entendre
01:15:51 pour en tirer des bénéfices de notoriété,
01:15:53 et donc des bénéfices tout court.
01:15:55 - Et ça marche pour eux ? - Ça marche très très bien,
01:15:57 c'est ça qu'il faut dire, ils ne sont pas stupides,
01:15:59 ils sont cyniques, mais ils ne sont pas stupides, ça marche très bien.
01:16:01 - Mais toujours, toujours,
01:16:03 la victimisation, évidemment,
01:16:05 qui a un écho, et là, en fait, finalement,
01:16:07 c'est la haine
01:16:09 à l'air des followers et des influenceurs,
01:16:11 donc ça crée
01:16:13 un climat catastrophique,
01:16:15 et j'apaise de tous mes vœux
01:16:17 à ce que nous ayons des influenceurs
01:16:19 de la République, de l'humanisme,
01:16:21 de la réparation
01:16:23 de notre société qui est bien malade.
01:16:25 - Il faudra qu'on les suive en masse,
01:16:27 quelques slogans
01:16:29 qu'on entend en ce moment à Paris, donc rue de la Place de la République,
01:16:31 dans cette manifestation pro-palestinienne,
01:16:33 "Macron complice, Israël assassin".
01:16:35 Manifestation interdite,
01:16:37 comme il se doit. On va faire,
01:16:39 qui a lieu évidemment en ce moment même,
01:16:41 18h33, on va faire le rappel des titres de l'actualité
01:16:43 des Européens avec Simon Guélin.
01:16:45 - Les alertes à la bombe
01:16:49 se poursuivent en France. Le château de Versailles
01:16:51 a été évacué pour la quatrième fois
01:16:53 en moins d'une semaine. 14 aéroports
01:16:55 ont reçu des menaces d'attentats aujourd'hui
01:16:57 et 8 d'entre eux ont été évacués.
01:16:59 6 lycées de Toulouse et sa région
01:17:01 ont également été évacués après de fausses alertes.
01:17:03 Le bilan des victimes
01:17:05 françaises tuées dans les attaques du Hamas
01:17:07 contre Israël s'est encore alourdi.
01:17:09 28 Français sont morts
01:17:11 et 7 sont toujours portés disparus.
01:17:13 Certains d'entre eux sont certainement retenus
01:17:15 en otage par le Hamas dans la bande de Gaza,
01:17:17 indique le ministère des Affaires étrangères.
01:17:19 Et puis Jean-Luc Mélenchon soutient
01:17:21 Karim Benzema, le leader de la France insoumise,
01:17:23 a pris le parti de la star du football.
01:17:25 Accusé par le ministre de l'Intérieur
01:17:27 d'être en lien avec les frères musulmans.
01:17:29 Une affirmation démentie par le joueur
01:17:31 qui a décidé de porter plainte contre Gérald Darmanin,
01:17:33 a affirmé son avocat.
01:17:35 - Merci beaucoup Simon Guélin. On fait une toute petite pause.
01:17:37 On se retrouve dans un instant sur Europe 1
01:17:39 sur CNews avec Michel Onfray. Il est notre invité exceptionnel.
01:17:41 Ce soir pour lui, l'islamo-gauchisme
01:17:43 est un fascisme. Il nous explique pourquoi
01:17:45 dans un instant. A tout de suite.
01:17:47 18h39, on se retrouve en direct
01:17:51 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
01:17:53 avec notre invité exceptionnel Michel Onfray.
01:17:55 Bonsoir Michel. - Bonsoir.
01:17:57 - Vous êtes philosophe, le fétichisme et la marchandise aux éditions bouquins
01:17:59 c'est votre livre. Mais l'actualité
01:18:01 évidemment vous mobilise au plus haut point.
01:18:03 On va revenir sur ce que vous dites.
01:18:05 Pour vous, l'islamo-gauchisme
01:18:07 est un fascisme. Ce qui se passe
01:18:09 aujourd'hui en Israël.
01:18:11 La désinformation qui est à l'oeuvre
01:18:13 au niveau mondial après ce qui se passe
01:18:15 sur un bombardement d'hôpital
01:18:17 à Gaza. Est-ce qu'elle signifie
01:18:19 qu'il y a une distorsion
01:18:21 aujourd'hui de la vérité qui est à l'oeuvre
01:18:23 dans le monde ? - Oui, ça fait un petit moment.
01:18:25 Je veux dire qu'effectivement
01:18:27 l'ère de la post-vérité est beaucoup plus
01:18:29 ancienne que le mot qui qualifie la chose.
01:18:31 Ça fait bien longtemps qu'effectivement on sait bien qu'on ne doit plus croire
01:18:33 à un certain nombre de journaux. Sauf si on a envie
01:18:35 de croire à une vérité communiste, ou sauf si on a envie
01:18:37 de croire à une vérité trotskiste. On sait quel journal il faut acheter.
01:18:39 Mais ça n'a pas grand chose à voir avec la vérité.
01:18:41 Là, simplement, il y a effectivement
01:18:43 un pléthore d'informations. Ça vient de partout.
01:18:45 Et puis il y a la possibilité,
01:18:47 je vais me permettre de rendre hommage à CNews par exemple,
01:18:49 de dire qu'il y a des lieux dans lesquels des choses
01:18:51 qu'on ne disait pas sont dites. D'autres,
01:18:53 une espèce de presse alternative,
01:18:55 des gens qui disent "bah non, nous on
01:18:57 dit pour le coup la vérité" ou autre chose.
01:18:59 Et vous allez pouvoir mesurer.
01:19:01 Et donc la multiplicité permet
01:19:03 l'émergence vraiment de la vérité.
01:19:05 À une époque, il n'y avait pas de vérité. Il n'y avait que
01:19:07 des subjectivités présentées comme des absolues
01:19:09 et des vérités. Aujourd'hui, on peut faire son marché
01:19:11 et découvrir des informations en se disant "tiens, ça,
01:19:13 on ne l'aurait pas su ailleurs, on ne l'aurait pas vu
01:19:15 ailleurs, on ne l'aurait pas lu ou entendu ailleurs". - On peut l'entendre
01:19:17 en tout cas en écoutant aussi Europe 1, puisque nous sommes
01:19:19 aussi sur CNews et Europe 1.
01:19:21 J'évoquais ce qui se passe
01:19:23 à Gaza. Ce que vous dites aujourd'hui,
01:19:25 c'est la déclinaison dans notre pays. C'est l'assassinat
01:19:27 de ce professeur, Dominique Bernard,
01:19:29 qui a été enterré ce matin à Haras.
01:19:31 Une cérémonie extrêmement importante,
01:19:33 très bouleversante.
01:19:35 On s'en prend au savoir, on s'en prend
01:19:37 à ceux qui peuvent transmettre la connaissance
01:19:39 à des élèves pour les sortir de l'ignorance.
01:19:41 C'est ça le but, au fond, du terrorisme. - Je crois qu'on s'en prend
01:19:43 à l'Occident, en général. Donc,
01:19:45 une fois, c'est un enseignant, une fois, c'est un policier,
01:19:47 et puis une fois, c'est n'importe qui pourvu qu'il soit
01:19:49 dans la rue à la terrasse d'un café. Il faut arrêter
01:19:51 de croire que parce qu'il y aurait eu cet événement,
01:19:53 il y aurait dans la tête du terroriste
01:19:55 cette idée qu'il faudrait attaquer les professeurs
01:19:57 parce qu'ils sont professeurs et qu'ils enseignent.
01:19:59 C'est beaucoup plus simple que ça, je crois.
01:20:01 - Plus basique. - Oui, il y a une haine
01:20:03 de tout ce qui est occidental, de tout ce qui est blond,
01:20:05 de tout ce qui est français, de tout ce qui est judéo-chrétien,
01:20:07 de toute cette civilisation.
01:20:09 Donc, après, on ne va pas s'embarrasser en disant
01:20:11 "Oh, mais il courait après un professeur d'histoire,
01:20:13 c'est parce qu'il en a après l'histoire."
01:20:15 Je ne crois pas. Ces gens-là ont des cerveaux
01:20:17 beaucoup plus simples que ceux-là.
01:20:19 Il y a simplement un mode de vie occidental
01:20:21 que ces gens-là détestent, et d'une certaine manière,
01:20:23 c'est parce que nous-mêmes, le renseignons à détester
01:20:25 ce mode de vie occidental depuis des années.
01:20:27 Je dirais depuis une quarantaine d'années,
01:20:29 mais peut-être même en amont depuis les 68 ars,
01:20:31 cette idée que la France, le drapeau,
01:20:33 la Marseillaise, tout ça, ce serait dégoûtant,
01:20:35 que l'histoire de France, ce ne serait jamais
01:20:37 que l'histoire du colonialisme, comme si le décolonialisme
01:20:39 n'avait pas aussi été inventé par les Blancs.
01:20:41 Je suis désolé s'il n'y avait pas eu
01:20:43 la critique de la raison dialectique de Jean-Paul Sartre
01:20:45 et l'École normale supérieure, où un certain nombre
01:20:47 de décolonialistes sont venus faire leurs études.
01:20:49 On n'est pas très sûrs qu'ils auraient été
01:20:51 forcément décolonialistes.
01:20:53 Il y a cette espèce de détestation de soi
01:20:55 qu'on enseigne depuis des années, puis il y a des gens qui disent
01:20:57 "Banco, on est d'accord avec vous, finalement, elle est détestable,
01:20:59 cette France. On l'a appris à l'école, on l'a appris
01:21:01 dans les programmes, on l'a appris à la télévision,
01:21:03 on l'a appris avec un certain nombre d'hommes politiques
01:21:05 et ils disent "Oui, vous avez raison, on vous déteste, on va vous le faire voir."
01:21:07 - M. L'Enclin, une question de Louis Dragnel.
01:21:09 - Cet après-midi, Emmanuel Macron a dit
01:21:11 "Si on gère mal cette situation,
01:21:13 c'est-à-dire la gestion du conflit au Proche-Orient,
01:21:15 mais en France, il a évoqué le risque qu'il y ait de la division dans le pays.
01:21:21 Est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron devrait s'exprimer ?
01:21:23 Qu'est-ce qu'il devrait dire ?
01:21:25 Est-ce qu'il devrait être plus franc, plus clair
01:21:27 dans la condamnation de ce qui se passe en Israël ?
01:21:31 - Alors, dans l'idéal, il faudrait qu'il démissionne, déjà.
01:21:33 Dans l'idéal, s'il ne démissionne pas,
01:21:35 qu'il dissolve l'Assemblée nationale
01:21:37 et qu'il en appelle au peuple, et qu'il se refasse une majorité.
01:21:39 Et si le peuple ne lui donne pas de majorité
01:21:41 à l'Assemblée nationale, alors que pour le coup,
01:21:43 cette fois-ci, il démissionne vraiment.
01:21:45 Et puis qu'il fasse vraiment une politique nationale
01:21:47 dans laquelle on va vraiment dire les choses et faire les choses.
01:21:49 Ça va bien. Ça suffit, ça ne va pas durer,
01:21:51 nous allons faire ceci, ceci, ceci. C'est pas possible.
01:21:53 - Mais par rapport au conflit au Proche-Orient,
01:21:55 parce qu'il y a le débat, est-ce que le conflit
01:21:57 a déjà été importé en France ?
01:21:59 Il y a beaucoup de gens qui disent qu'il est là,
01:22:01 mais qu'est-ce que le chef de l'État, outre, effectivement,
01:22:03 les outils de relégitimation que vous évoquez,
01:22:05 la dissolution, la réélection, le référendum,
01:22:07 qu'est-ce qu'Emmanuel Macron doit dire ?
01:22:09 - Il doit dire qu'il y a plusieurs millions de musulmans en France,
01:22:11 il ne peut rien dire.
01:22:13 Jordan Bardella l'a dit, il a fait savoir à Jordan Bardella
01:22:15 que s'il commençait à parler librement,
01:22:17 il allait avoir le feu partout, qu'il ne pouvait pas.
01:22:19 - Une guerre civile. - Donc il achète, il y aurait une guerre civile.
01:22:21 Moi, j'ai dit que nous étions dans une guerre civile à bas bruit,
01:22:23 ça fait longtemps que je le dis, et qu'on me moque
01:22:25 pour l'avoir dit. Maintenant, on peut enlever à bas bruit.
01:22:27 On peut le voir, très précisément.
01:22:29 Il y a simplement un moment donné où il faut arrêter
01:22:31 de dire que les choses n'ont pas lieu.
01:22:33 C'est-à-dire qu'on a entendu dire "c'est la guerre".
01:22:35 Quand est-ce qu'il a dit ça ? - Le virus.
01:22:37 - Pour le Covid. Voilà, pour le Covid, c'était la guerre.
01:22:39 Là, c'est pas la guerre. Mais il y a un moment donné
01:22:41 où il faut arrêter. Il n'est pas crédible, ce monsieur.
01:22:43 Il dit n'importe quoi. Il y a un moment donné
01:22:45 où il faut qu'il arrête de croire qu'il est en campagne présidentielle.
01:22:47 D'abord, quand il y a des campagnes, il ne les fait pas.
01:22:49 Et quand il est au pouvoir, il laisse croire qu'il est dans la campagne.
01:22:51 Mais il arrête de croire qu'il est en campagne.
01:22:53 Ça fait deux mandats, et dans les deux mandats, il dit
01:22:55 "je vais faire un certain nombre de choses". Simplement, il ne peut pas.
01:22:57 Il ne peut pas parce que la politique qu'il mène est effectivement
01:22:59 d'acheter la paix sociale par un silence.
01:23:01 Double langage, double discours.
01:23:03 Ça ne va pas durer. Ça n'est pas possible.
01:23:05 La République ne tolérera pas.
01:23:07 Nous serons impitoyables. La justice passera.
01:23:09 Nous ne laisserons pas faire. Et puis dans la réalité, rien.
01:23:11 - Michel Onfray, vous dites "l'islamo-gauchisme est un fascisme".
01:23:15 Expliquez-nous cette notion-là.
01:23:17 Comment est-ce que vous pouvez penser ceci de l'islamo-gauchisme
01:23:19 qui est un fascisme ?
01:23:21 Donc les chemises brunes, le nazisme, quoi.
01:23:23 - Alors, c'est l'erreur à ne pas commettre.
01:23:25 C'est-à-dire à essentialiser un concept
01:23:27 en estimant que le fascisme, c'est quoi d'ailleurs ?
01:23:31 Est-ce que Béthin était fasciste ? Est-ce que Salazar était fasciste ?
01:23:33 Est-ce que Franco était fasciste ?
01:23:35 Hitler était-il fasciste ? Est-ce que le national-socialisme est un fasciste ?
01:23:37 Donc on peut essentialiser aussi en disant "c'est le fascisme".
01:23:41 Une espèce de F majuscule, une idée platonicienne.
01:23:43 Non, ça bouge. C'est la même chose avec le totalitarisme.
01:23:45 Quand on dit qu'il y a un totalitarisme aujourd'hui,
01:23:47 on ne dit pas que c'est l'Union soviétique.
01:23:49 On ne dit pas que c'est la Grèce des colonels, par exemple.
01:23:51 Moi, je ne suis pas platonicien.
01:23:53 Je ne crois pas qu'il y ait une espèce de concept de totalitarisme,
01:23:55 de concept de fascisme.
01:23:57 Le fascisme est antirépublicain.
01:23:59 Il est antisémite. Il ne croit pas aux élections.
01:24:01 Il refuse les résultats des élections.
01:24:03 Il préfère la violence.
01:24:05 - Vous parlez de Jean-Luc Mélenchon, là ?
01:24:07 - Eh bien oui. Vous me faites ma conclusion.
01:24:09 Vous voulez que j'aille vite ?
01:24:11 - Non, non, mais c'était limpide.
01:24:13 - Mais vous prenez la totalité de ce qui définit essentiellement les fascismes,
01:24:17 ce qu'ils ont été différemment.
01:24:19 Ils ont tous ça en commun, avec un antisémitisme.
01:24:21 - Oui, mais je dis effectivement qu'il faut arrêter de croire
01:24:23 que la gauche aurait été philosémite
01:24:25 et que la droite aurait été antisémite,
01:24:27 sous prétexte que la gauche aurait été résistante
01:24:29 et que la droite, c'était le maréchal Pétain, etc.
01:24:31 Je rappelle quand même que le pacte germano-soviétique
01:24:33 a lieu pendant deux ans et que les communistes
01:24:35 collaborent avec les nazis.
01:24:37 Je rappelle que même très en amont,
01:24:39 Diderot, Saad, les espèces de parangons de vertus progressistes
01:24:41 au 18e siècle,
01:24:43 Voltaire, sont des antisémites.
01:24:45 Que le socialisme français du 19e siècle
01:24:47 est antisémite, Proudhon, Marx,
01:24:49 et un certain nombre d'autres, Blanqui... - Marx, la question juive.
01:24:51 - La question juive de Marx lui-même,
01:24:53 même des juifs antisémites.
01:24:55 Et le logiciel, il est créé là,
01:24:57 au 19e siècle. Cette idée qu'il y a eu des antisémitismes,
01:24:59 qu'il y a eu Jésus a été tué
01:25:01 par les juifs, peuple déicide,
01:25:03 ça, ça a duré un temps.
01:25:05 Et puis, il y a un deuxième temps de l'antisémitisme
01:25:07 qui consiste à dire que les juifs, c'est l'argent.
01:25:09 C'est l'argent, c'est le capital, etc.
01:25:11 Et vous ajoutez, c'est Israël,
01:25:13 ce sont les États-Unis, et vous avez
01:25:15 l'antisémitisme du 19e siècle. Alors évidemment, pas avec Israël,
01:25:17 mais le capital,
01:25:19 le capitalisme et l'argent.
01:25:21 On y est, en plein dedans.
01:25:23 C'est-à-dire que vous avez des textes antisémites de Jaurès,
01:25:25 ils sont terribles. Vous avez des textes antisémites
01:25:27 de Thores, contre Léon Blum,
01:25:29 ils sont terribles. Vous avez un passé antisémite
01:25:31 chez Mitterrand. Mitterrand, on l'a quand même retrouvé,
01:25:33 souvenez-vous du livre de Pierre Péon,
01:25:35 dans des manifestations antisémites avant-guerre
01:25:37 dans les années 30. Il a eu la Francisque,
01:25:39 il s'est fait décorer de la Francisque, même du maréchal Pétain.
01:25:41 Ce monsieur a écrit que la milice
01:25:43 n'allait pas assez loin. J'ai écrit un livre qui s'appelle
01:25:45 "Vie parallèle", j'ai retrouvé des textes de Mitterrand
01:25:47 dans cette époque-là, c'est terrible, il fait l'éloge de la milice.
01:25:49 Pensez-vous que la gauche
01:25:51 hockyste aujourd'hui, elle est demandée à ce qu'on débaptise
01:25:53 la bibliothèque François Mitterrand ?
01:25:55 - Mais c'est la même gauche pour vous, Michel Onfray,
01:25:57 cette gauche-là d'aujourd'hui, elle est révisionniste,
01:25:59 elle est négationniste aussi ? - Eh bien, elle a des sympathies
01:26:01 pour tous ces gens-là. Je continue
01:26:03 en disant qu'effectivement, dans les années 70,
01:26:05 on a Edwin Plenel, qui estime que cetteambre noire
01:26:07 c'est tout à fait défendable. On a Jean-Paul Sartre
01:26:09 qui nous dit que tout ça c'est défendable. Et on a Mélenchon, aujourd'hui,
01:26:11 en héritier de tout ça, qui nous dit
01:26:13 en gros, capital, capitalisme,
01:26:15 juifs, sionisme, Israël, Etats-Unis,
01:26:17 et puis, les gens qui luttent
01:26:19 contre ça, c'est la gauche.
01:26:21 Eh bien non, on peut être de gauche, c'est mon cas, mais pas
01:26:23 cette gauche-là. Je ne veux pas de cette gauche-là.
01:26:25 Il y a un moment donné où il faut dire que le fascisme
01:26:27 il n'est pas comme ça chez
01:26:29 Mussolini et nulle part ailleurs, et la plupart du temps
01:26:31 c'est chez Adolf Hitler et nulle part ailleurs.
01:26:33 Je dis non, ça se manifeste
01:26:35 autrement, et il y a aujourd'hui, dans le
01:26:37 gauchisme, dans le décolonialisme,
01:26:39 dans l'intersectionnalité, de l'intolérance,
01:26:41 de la violence, de la façon
01:26:43 la plus brutale, on a
01:26:45 interdit aux gens de parler, on a détruit
01:26:47 450 livres de François Hollande
01:26:49 dans une université parce qu'on n'a pas voulu qu'il parle.
01:26:51 Mais les autodafés, ça se passe où ?
01:26:53 - Aujourd'hui, en France, et une question de Paris.
01:26:55 - Est-ce que vous pensez que ça remonte à...
01:26:57 Il y a certains historiens qui pensent que ça
01:26:59 remonte à 1905, où à force d'avoir
01:27:01 voulu chasser le christianisme et le catholicisme
01:27:03 en France, eh bien, il y a eu
01:27:05 ce concept de laïcité qui, d'ailleurs, a été
01:27:07 forgé exclusivement contre le catholicisme,
01:27:09 eh bien, ça a permis de faire
01:27:11 émerger à la fois
01:27:13 l'islamisme et puis le waouhisme,
01:27:15 l'idée de la déconstruction de tout.
01:27:17 - Il faudrait qu'on ait le temps,
01:27:19 mais je pense que quand Sartre écrit
01:27:21 "La critique de la raison dialectique", c'est un pas
01:27:23 avec que personne n'a lu, mais il suffit d'avoir deux ou trois thèses,
01:27:25 et on les connaît, il parle de la contre-violence.
01:27:27 En disant, il y a une violence, puis il y a une contre-violence,
01:27:29 et cette contre-violence est légitime.
01:27:31 Sous-entendu, vous avez le roi, Louis XVI
01:27:33 est un personnage, un tyran abominable,
01:27:35 etc., ce qui a par ailleurs été totalement faux,
01:27:37 eh bien, cette violence-là, elle rend possible
01:27:39 la violence des sans-culottes, et cette contre-violence,
01:27:41 elle est légitime. Prenez ce schéma-là,
01:27:43 et vous dites "Israël est le pays colonialiste",
01:27:45 et les gens qui refusent le colonialisme
01:27:47 sont des gens qui résistent, vous voyez quand même
01:27:49 les pudeurs des gens de la France
01:27:51 insoumise pour dire qu'il s'agit
01:27:53 de terrorisme, ils veulent utiliser le mot "résistant".
01:27:55 Je rappelle simplement que la résistance,
01:27:57 je parle sous le contrôle des spécialistes,
01:27:59 mais jamais la résistance n'a posé
01:28:01 une bombe dans un cinéma pour tuer
01:28:03 trois officiers nazis, en tuant en même temps
01:28:05 50 personnes qui auraient été dans le cinéma.
01:28:07 Il n'y a jamais eu de bavure chez les résistants
01:28:09 quand ils tuaient des nazis, des collaborateurs,
01:28:11 des miliciens, oui, d'accord,
01:28:13 c'est-à-dire que c'était vraiment des combats.
01:28:15 Là, on a tué quoi ? Des femmes, des enfants,
01:28:17 des personnes âgées, des gens qui étaient
01:28:19 juifs du simple fait qu'ils étaient juifs,
01:28:21 peut-être même des gens qui n'étaient pas juifs,
01:28:23 mais qui se trouvaient dans un kiboutz, par exemple.
01:28:25 Donc, il y a un moment donné où il faut appeler les choses
01:28:27 par leur nom, et puis effectivement faire savoir
01:28:29 au bout de la violence, cette espèce de crime
01:28:31 contre l'humanité s'en éteint, et bien tout ça,
01:28:33 c'est une signature. Alors, si les gens commencent
01:28:35 à comprendre ce que je dis depuis des années,
01:28:37 la dangerosité des Robespierristes d'aujourd'hui,
01:28:39 alors évidemment, je me souviens de...
01:28:41 J'ai oublié son nom d'ailleurs, l'ancien patron
01:28:43 de Libération qui me disait "mais où sont
01:28:45 les guillotinés de Mélenchon ?"
01:28:47 Eh bien, ils sont là, ils sont là-bas,
01:28:49 les guillotinés de Mélenchon, simplement,
01:28:51 on peut parler métaphoriquement en disant que quelqu'un
01:28:53 qui estime que le gouvernement, par la terreur,
01:28:55 la possibilité d'avoir des tribunaux d'exception,
01:28:57 la possibilité de décapiter des gens,
01:28:59 non pas parce qu'ils ont commis quelque chose de pas bien,
01:29:01 mais parce qu'ils sont aristocrates, parce qu'ils sont catholiques,
01:29:03 parce qu'ils sont prêtres, c'est ça quand même 1793.
01:29:05 Justifier ça, c'est de dire "ben voilà,
01:29:07 on va pas chercher ce que vous avez fait,
01:29:09 ce que vous êtes suffira pour qu'on vous décapite."
01:29:11 - Le résultat aujourd'hui, Michel Lenfroy,
01:29:13 dans notre pays, c'est que les citoyens
01:29:15 français de confession juive ne se sentent plus
01:29:17 en sécurité. Ils disent avoir peur,
01:29:19 que ce soit à l'école, que ce soit dans la rue.
01:29:21 Il y a eu 500 actes
01:29:23 de perturbation de la minute de silence,
01:29:25 en hommage à Dominique Bernard,
01:29:27 dans les écoles, avec des phrases
01:29:29 d'enfants de CP qui sont absolument
01:29:31 stupéfiantes. - Je peux vous en lire une.
01:29:33 Un enfant en CP, normalement, on a 6 ans.
01:29:35 "Si quelqu'un fête Noël,
01:29:37 je le tue. Il a eu raison de le tuer."
01:29:39 Et je vous en lis juste une seconde,
01:29:41 CM1. "C'est normal de se venger
01:29:43 si on critique sa religion.
01:29:45 C'est normal de tuer." CM1.
01:29:47 - Oui, enfin c'est surtout les parents
01:29:49 de ces enfants qui mettent ça dans la tête des enfants.
01:29:51 Quand vous êtes au CP, vous n'avez pas ce genre d'idée.
01:29:53 Si on ne vous les met pas dans la tête.
01:29:55 Simplement, qu'est-ce qu'on va faire ?
01:29:57 Avec ça, il est bien, Attal, quand il nous dit
01:29:59 "Nous allons les signaler."
01:30:01 On va les signaler et après, on va y avoir sur le bureau
01:30:03 d'un juge, tous ces signalements
01:30:05 et on va faire quoi de ces enfants-là ? - Rappel à la loi
01:30:07 et stage de citoyenneté. - Voilà, c'est ça.
01:30:09 - Mais qu'est-ce qu'on pourrait faire, justement ?
01:30:11 - Recréer, par exemple, des écoles
01:30:13 dans lesquelles il y aurait un peu de discipline.
01:30:15 Moi, j'ai passé 4 ans dans un orphelinat, j'avais fait de mal à personne
01:30:17 et j'y ai été quelques temps. J'étais
01:30:19 au service militaire dans l'infanterie de marine,
01:30:21 j'ai été réformé pour des raisons de santé
01:30:23 et pas des raisons de santé mentale. Je voulais faire mon service militaire.
01:30:25 J'avais rien fait de mal,
01:30:27 mais je vous assure que la discipline, pendant le temps
01:30:29 du service militaire, pendant les classes,
01:30:31 ça avait lieu et personne ne trouvait
01:30:33 que ça ne devait pas avoir lieu. Donc, je pense
01:30:35 qu'il pourrait y avoir des internats dans lesquels, effectivement,
01:30:37 on mettrait autre chose dans la tête de ces enfants
01:30:39 que ce qu'on leur met.
01:30:41 Simplement, il y a aussi toute une politique immigrationniste
01:30:43 depuis des années qui fait que
01:30:45 Le Pen avait pris la main
01:30:47 sur cette question-là, donc la gauche n'a pas osé.
01:30:49 Il y a eu un temps,
01:30:51 Jean-Pierre Chevènement, qui lui, a commencé
01:30:53 à avancer un petit peu sur cette question.
01:30:55 Quand il avait parlé de...
01:30:57 Je ne sais plus quel mot, il avait
01:30:59 utilisé un mot d'horticulture, les sauvageons.
01:31:01 Il avait parlé des sauvageons, qu'est-ce qu'on n'avait pas
01:31:03 entendu, notamment Bernard Henri Lévy
01:31:05 et quelques autres. Il avait qualifié ces gens-là de sauvageons.
01:31:07 Vous avez vu où on en est aujourd'hui ?
01:31:09 Donc, effectivement, on a rendu tout ça possible.
01:31:11 Il y a juste un moment donné où il faut demander des comptes.
01:31:13 Quand Gérard Larcher s'en vient nous faire savoir
01:31:15 qu'on a tous été responsables,
01:31:17 bien sûr que non, il y a des gens qui ne sont pas responsables.
01:31:19 - "On a tous été naïfs", a-t-il dit.
01:31:21 - Oui, d'accord, mais enfin, naïfs dans le genre "on n'a pas vu passer".
01:31:23 Mais lui, il a été responsable.
01:31:25 Et d'autres. - Il s'inclut dedans.
01:31:27 - Pardon ? - Il s'inclut dans la critique.
01:31:29 - Il peut bien, il aurait dû. - Mais après, la critique est tellement large
01:31:31 que ça dilue un peu la responsabilité personnelle.
01:31:33 - Si on fait un travail de généalogie, plutôt que de moraliste,
01:31:35 en disant "c'est pas bien, c'est pas bien", mais qu'on se demande
01:31:37 d'où ça vient, pourquoi un enfant de CP,
01:31:39 CP, vous avez dit ? - CP.
01:31:41 - Un enfant de CP, écrit-il une chose comme ça ?
01:31:43 Vous vous rendez compte ? - Et ça vient pas de nulle part.
01:31:45 Ça vient pas de son esprit, en tout cas.
01:31:47 - On est entièrement d'accord que c'est dans la tête de cet enfant,
01:31:49 parce que ça y a été mis, ça y a été mis par des parents,
01:31:51 et si les parents ont pu leur mettre ça dans la tête,
01:31:53 c'est qu'effectivement, à l'école, on ne leur a pas appris
01:31:55 l'art de résister à ces choses-là, mais à 6 ans, comment pouvez-vous ?
01:31:57 Mais un petit peu plus tard, non plus.
01:31:59 Finalement, on est tolérants, on accepte,
01:32:01 c'est vrai, finalement, détestons.
01:32:03 - En ce moment, il y a eu une manifestation pro-Palestinien
01:32:05 à Paris, place de la République. - Interdite ?
01:32:07 - Interdite, bien entendu.
01:32:09 Il y aura beaucoup de monde,
01:32:11 il y aura peut-être aussi des heures avec la police.
01:32:13 On a l'impression que le scénario se répète jour après jour.
01:32:17 Il y a des alertes à la bombe tous les jours.
01:32:19 - Il y a des heures avec la police.
01:32:21 Il y a des heures avec la police quand vous êtes gilet jaune,
01:32:23 mais quand vous êtes black bloc, il faut vraiment
01:32:25 qu'ils aillent les chercher pour qu'il y ait des heures.
01:32:27 On va voir, mais je crois pas.
01:32:29 S'il y a des heures, c'est qu'effectivement,
01:32:31 Macron donne un signe en disant "je renonce à la paix sociale".
01:32:33 Il ne veut pas renoncer à la paix sociale.
01:32:35 Donc, il tolère, il laisse faire,
01:32:37 il autorise, il va prélever 2-3 personnes
01:32:39 et il y a des gens l'autre jour qui disent "c'est une amende de 135 euros".
01:32:41 J'en ai rien à faire.
01:32:43 Je pense même qu'il y a des riches personnages
01:32:45 qui peuvent payer les amendes, comme il y a un riche personnage
01:32:47 qui paye les amendes pour les femmes qui contreviennent
01:32:49 à la loi sur le port du voile ou ce genre de choses.
01:32:51 L'État est effondré, il n'y a plus d'autorité de l'État.
01:32:53 Il n'y a plus même de désir d'autorité.
01:32:55 Les prisons, il faut les repenser.
01:32:57 C'est pas normal qu'on y trouve des gens
01:32:59 qui font des excès de vitesse,
01:33:01 des petits consommateurs de drogue, des gros trafiquants,
01:33:03 des gens qui sont des terroristes, etc.
01:33:05 Il y a un moment donné où il faut sortir des gens de prison
01:33:07 et il faut créer d'autres prisons
01:33:09 dans lesquelles on recycle des gens,
01:33:11 socialement. Et puis, dans d'autres prisons,
01:33:13 on a affaire à des gens
01:33:15 qui sont d'un autre calibre.
01:33:17 Des gens qui pensent qu'effectivement, il faut détruire l'État d'Israël,
01:33:19 c'est pas exactement la même chose
01:33:21 que des gens qui ont conduit sous l'emprise
01:33:23 de 5-6 verres d'alcool.
01:33:25 - Le climat de terreur qui règne aujourd'hui dans notre pays,
01:33:27 les actes de terrorisme qu'on a vus à Arras,
01:33:29 sont amenés à perdurer, malheureusement.
01:33:31 Ils illustrent les fractures de notre société.
01:33:33 - Bien sûr. C'est pourquoi je vous disais tout à l'heure
01:33:35 qu'il faudrait vraiment un coup de tonnerre,
01:33:37 un vrai "c'est la guerre",
01:33:39 pas seulement parce que c'est le Covid,
01:33:41 et puis de dire "je vais prendre des initiatives,
01:33:43 je suis le chef de l'État,
01:33:45 donc il n'est pas possible qu'un chef de l'État,
01:33:47 dans cette situation, dispose d'une Assemblée nationale
01:33:49 qui n'est pas à sa main".
01:33:51 C'est pas possible. Il y a un moment donné,
01:33:53 vous faites du bricolage, vous essayez de débaucher
01:33:55 pour pouvoir avoir un vote à la marge,
01:33:57 et vous offrez à celui-ci quelque chose,
01:33:59 du genre "si tu veux des subventions pour ton stade,
01:34:01 on peut arranger ça, et puis tu votes pour moi, etc."
01:34:03 C'est pas ça la démocratie.
01:34:05 Il y a un moment donné où on a besoin d'un pouvoir fort,
01:34:07 d'un chef d'État fort, d'une Assemblée nationale forte,
01:34:09 avec la possibilité d'une Assemblée nationale
01:34:11 qui aurait le sens de l'intérêt général,
01:34:13 du bien public, de l'État français,
01:34:15 et pas du tout des bricoles, en disant "ah mais nous,
01:34:17 les Républicains, si ils dissoutent l'Assemblée nationale,
01:34:19 on risque de perdre nos postes, et alors ?
01:34:21 Et la France ? Non, non, que périsse la France,
01:34:23 mais que nous gardions nos postes."
01:34:25 C'est exactement la même chose avec Mélenchon,
01:34:27 il faut garder les postes, mais est-ce que vraiment
01:34:29 la politique politicienne, c'est l'art de garder des postes,
01:34:31 ou c'est l'art de gouverner la France ?
01:34:33 Si vraiment c'est l'art de gouverner la France,
01:34:35 et si on a un chef d'État qui est vraiment un chef,
01:34:37 et qui est vraiment un chef d'État, ce qui n'est pas le cas de Macron,
01:34:39 on reprend des initiatives fortes, on dissout l'Assemblée nationale,
01:34:41 on refait des élections pour disposer d'une majorité,
01:34:43 et si on n'a pas de majorité, on s'en va.
01:34:45 Quand on n'est pas désiré, comme Macron,
01:34:47 on s'en va, on laisse la palse à des gens qui seraient désirés.
01:34:49 Ça, ça s'appelle la démocratie.
01:34:51 Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.
01:34:53 C'est pas le cas, on moque le peuple depuis des années,
01:34:55 et d'un seul coup, une grande partie de ce peuple,
01:34:57 qui est tolérant, qui est docile,
01:34:59 qui est gentil, qui s'en prend plein la figure,
01:35:01 qui accepte tout ça,
01:35:03 qui a peur, qui se fait insulter,
01:35:05 qui se fait mépriser.
01:35:07 Tout à l'heure, je faisais savoir à quelqu'un
01:35:09 qu'il y avait une file d'attente en attendant un taxi,
01:35:11 je me suis fait insulter,
01:35:13 je lui ai dit "je vous dis juste qu'il y a une file d'attente, monsieur,
01:35:15 c'est pas un viking le monsieur".
01:35:17 Eh bien, il y a un moment donné où on se dit
01:35:19 "qu'est-ce qu'on va faire ? On va laisser les incivilités comme ça,
01:35:21 il n'y a aucune crainte, aucune peur ?
01:35:23 Donc si on veut restaurer de l'autorité,
01:35:25 je dis bien de l'autorité, pas de l'autoritarisme,
01:35:27 pas question de faire l'éloge d'un régime dictatorial
01:35:29 ou d'un putsch, mais juste de dire qu'il y a un moment donné,
01:35:31 si on veut reconstituer de l'autorité
01:35:33 à l'école, dans la rue, d'une certaine manière,
01:35:35 il y a des choses à faire, mais Macron
01:35:37 est mal parti pour ça. Nous ne disposons plus
01:35:39 depuis 1996, 12 du moins,
01:35:41 d'une souveraineté qui nous permettrait
01:35:43 de reprendre les choses en main.
01:35:45 - Merci beaucoup Michel Onfray d'être revenu ce soir sur CNews
01:35:47 et sur Europe 1, le fétiche et la marchandise
01:35:49 des derniers de vos ouvrages, vos éditions
01:35:51 bouquins et la revue Front populaire
01:35:53 avec De Gaulle pour le hors-série
01:35:55 et le transhumanisme pour le numéro en kiosque.
01:35:57 Merci beaucoup à vous, merci Louis Dragnet.
01:35:59 Pour l'instant sur Europe 1, Hélène Zellani pour l'information
01:36:01 et Christine Kelly sur CNews, bonne soirée.
01:36:03 A vous sur nos deux antennes.
01:36:05 *musique*