C'est une actrice iconique. À l'occasion de la sortie en salles mercredi de "Ma France à moi", un film superbe, très touchant, tiré d'une histoire vraie, Fanny Ardant est l'invitée exceptionnelle de RTL. Le film est signé Benoit Cohen, qui raconte l'histoire de sa propre mère, Marie-France Cohen, une riche mécène, créatrice des magasins Bonpoint, qui un jour a décidé d'accueillir chez elle un réfugié afghan.
Regardez L'invité de RTL Soir du 19 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
Regardez L'invité de RTL Soir du 19 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir la deuxième heure c'est avec toute la bande on s'occupe de tout avec Cyprien,
00:15 avec Marion, avec Isabelle, avec Alex Vizorek, avec notre spécialiste ciné qui nous rejoint
00:19 aussi. Salut Stéphane Boutsok. Bonsoir tout le monde. Notre grande invitée maintenant c'est
00:23 une actrice iconique. Bonsoir Fanny Ardent. Bonsoir. Merci d'être avec nous vous êtes
00:27 cette semaine et donc demain à l'affiche d'un film superbe très touchant "Ma France à moi"
00:32 tiré d'une histoire vraie. Film signé Benoît Cohen et Benoît Cohen raconte l'histoire de sa
00:37 propre mère Marie-France Cohen, riche mécène, créatrice entre autres des magazines Bon Point
00:42 qui un jour a décidé d'accueillir chez elle un réfugié afghan. Donc vous incarnez un personnage
00:47 qui lui ressemble, une femme qui vient de perdre son mari, écrasée par la solitude, qui se tourne
00:52 vers l'autre pour survivre, pour trouver un but, quelqu'un à guider. C'est une histoire vraie,
00:56 une histoire de famille, d'ouverture. C'est une histoire qui vous a interpellé immédiatement à
01:01 la lecture du scénario ou quand le réalisateur vous a fait la proposition du film ? Oui, il m'en
01:06 a parlé avant que le scénario soit écrit et tout ce qu'il me disait je trouvais ça... Vous venez
01:12 de le dire c'est une histoire vraie mais il y avait comme une histoire romanesque en même temps.
01:16 C'était pas un documentaire ou c'était pas un film fait pour que le citoyen devienne meilleur,
01:22 il y avait quelque chose d'autre. On avait envie de savoir comment ça finirait et puis il a eu
01:29 beaucoup de mal à trouver de l'argent. Oui ça a duré quatre ans la gestation du film. Justement
01:33 on pouvait lui dire "encore un film sur les émigrés" mais ça n'a rien à voir. Et j'aimais
01:38 beaucoup la démarche de Benoît, il disait que je n'avais pas besoin de connaître sa mère, moi je
01:46 disais que je n'avais pas besoin de connaître l'acteur, qu'on allait tout rejouer dans l'équation
01:52 de l'histoire. Comme votre personnage Fanny, est-ce que vous avez fait ce cheminement peut-être de
01:56 citoyenne en vous disant "et pourquoi pas un jour accueillir aussi un réfugié d'où qu'il vienne" ?
02:01 Oui je me souviens parce que je regardais toujours mon appartement et que je me disais
02:06 "ah comment je prends le petit déjeuner". C'était le petit déjeuner en chemise de nuit. Donc j'attends
02:14 que mon appartement soit vide des enfants, des petits enfants pour dire "voilà j'ai de la place".
02:18 Votre partenaire dans ce film c'est Naui Délam et comme dans l'histoire vraie, c'est un afghan
02:25 qui a quitté son pays à 14 ans, à pied, en voiture, qui a vécu quatre ans en foyer en Autriche. Il dit
02:33 ceci "j'ai de la chance d'être vivant". J'imagine que son histoire personnelle aussi vous a touché ?
02:38 Beaucoup, beaucoup parce que finalement on voit toujours l'autre comme déjà le disait Benoît,
02:44 comme un danger possible ou tout ce qu'on a noirci. Alors que le fait d'avoir envie de vivre,
02:51 de quitter un pays où il allait être menacé, puisque c'était l'histoire de Mohamed, le vrai
02:55 Mohamed qui a été reçu par Marie-France Cohen et qui lui avait été un interprète pour l'armée
03:00 française qui s'était retiré. Il était menacé, on commençait à les tuer. Donc à ce moment là on
03:05 ne voit jamais dans les migrés celui "c'est une question de vie ou de mort". Et puis de comment
03:10 on les accueille souvent même au Moyen-Âge on ne les aurait pas accueillis comme ça sous le métro
03:15 Stalingrad. Alors que moi je pense que quand on traverse la France en train, on voit la vastité
03:21 de ce pays, on se dit "mais il y avait de la place". Oui il y avait de la place pour beaucoup de monde.
03:26 Justement Fanny Ardant, on voudrait vous faire écouter le témoignage de Mohamed Ewaz dans
03:31 la vraie vie. Donc c'est lui le réfugié qui a été accueilli par Marie-France Cohen. Il s'est
03:35 confié à notre reporter RTL, Christian PONVER. Au café j'ai rencontré Marie-France et au bout de
03:41 dix minutes il y a eu une connexion entre nous. Je me sentais très à l'aise envers elle et tout s'est
03:47 très bien passé. Quand Benoît m'a parlé de ce projet, je me disais que ça aurait été dommage si
03:53 on avait gardé cette belle histoire pour nous. Cette histoire mérite d'être partagée. En plus
03:58 ce que Marie-France m'a dit toujours depuis le début, qu'à l'époque je ne comprenais pas mais
04:02 aujourd'hui je comprends, elle me disait toujours qu'il faut que je sois fier de mon passé. Il faut
04:07 que j'assume tout ce que j'ai vécu, j'assume qui je suis aujourd'hui. Cette histoire mérite d'être
04:12 partagée, dit-il. Il a raison j'imagine. Oui, tout ce qui est beau doit être partagé. C'est
04:17 comme ça, c'est pour ça qu'on fait du théâtre, c'est pour ça qu'on fait du cinéma, qu'on dit des
04:21 poèmes. Ce jeune acteur, Nawid Elam, jeune acteur donc afghan, il crève l'écran dans le film. Ce
04:28 qui est assez fou c'est que lorsqu'on lui a dit "ben voilà Nawid, t'es sélectionné pour le film,
04:32 et tu vas jouer avec Fanny Ardant", il ne savait pas qui vous étiez. Mais moi je trouve ça bien.
04:36 Vous ne le connaissiez pas non plus ? Non. On s'est rencontré presque dans les conditions,
04:43 parce que la première scène c'est quand je dis aux gens de cette association qui est
04:48 formidable qui s'appelle "J'accueille", et je dis, mon personnage dit "j'ai le trac". C'est comme
04:55 une mise en abyme. Vous savez bien que les premiers jours de tournage, tout le monde a
04:58 le trac. Peu importe tout ce qu'on a fait. Donc finalement, entre Nawid et moi, allez,
05:04 moi je recommençais à zéro et lui, il commençait. Mais ce qui est fou c'est que vous avez une
05:08 carrière totalement dingue, Fanny, ici en France et puis dans le monde. Rencontrer un jeune comédien
05:13 qui ne vous connaît pas, du coup c'est une chance, une opportunité ? Oui, exactement. Oui parce qu'il
05:18 n'y a pas de clichés, il n'y a pas de trucs de racontards. On est l'un en face de l'autre. Il
05:25 était timide par nature, mais il n'était pas timide à cause de moi. Il était timide, voilà. Et puis
05:31 petit à petit, et quand je vois le début du film avec la fin du film, quand on marchait le long de
05:36 la scène et qu'il me disait qu'il allait faire Sciences Po et tout, comment on pouvait parler ?
05:40 Et là, il n'avait plus peur de moi. Finalement, ce film, cette histoire, c'est la rencontre de
05:48 deux solitudes, de souffrances très différentes. Et ce qui est marquant, c'est la façon dont vous
05:54 vous y prenez avec lui, dont vous le malmenez presque dans un premier temps, le pousser à
05:59 travailler alors qu'il est fatigué, le décourager quand il veut faire Sciences Po. Vous avez peur
06:04 qu'il échoue ? C'est un peu ça l'idée ? Parce que vous souhaitez in fine qu'il réussisse ? Oui,
06:09 parce que j'ai parlé avec certains journalistes qui disaient qu'il était autoritaire et décisif,
06:13 mais moi je voyais ça plutôt triste. Un peu comme une mère avec ses enfants veut lui éviter des
06:19 souffrances ou d'être rejetée ou d'être humiliée. Donc comme de lui donner une sorte de force. Et
06:24 puis au fond, moi j'ai toujours pensé que dans la vie, plus on avait de gens qui vous dissuadaient,
06:28 plus vous venez vérifier ce que vous aviez vraiment envie de faire. Ça fait un peu écho à
06:32 votre histoire où quand il y a vos parents qui voulaient faire du théâtre, ils voulaient que
06:35 vous continuiez à faire des études. Et que j'ai fait Sciences Po. Vous savez qu'on a fait le même.
06:39 Vous êtes une célèbre ancienne. On nous le dit quand on rentre là-bas. Je suis le réussi Cyprien.
06:46 Ça va, j'ai le droit de me faire mousser. Pour l'instant.
06:50 Et vous avez remarqué que tout ce que vous avez appris à Sciences Po, c'était une nourriture,
06:54 c'était une connaissance. Et peu importe d'avoir fait des études qui, on a l'impression,
06:59 qui ne nous serviraient à rien. Finalement ça sert. Il y a un terreau.
07:03 Oui et puis vous vous rappelez, il y avait la dialectique, il y avait la discussion,
07:07 le fait que les gens n'étaient pas d'accord politiquement. C'était comme un terrain où
07:11 on aiguisait ses armes. Donc ils ont eu raison vos parents ?
07:14 Oui. Les parents ont toujours raison. Fanny Ardant, vous restez avec nous.
07:19 Le très joli film "Ma France à moi" sort demain sur les écrans. Vous êtes notre grande invitée.
07:23 On revient dans une poignée de secondes.
07:24 Julia Selier, Marion Calais, Cyprien Signy, RTL bonsoir.
07:29 RTL bonsoir. Julia Selier, Marion Calais et Cyprien Signy.
07:34 RTL bonsoir. La deuxième heure continue avec notre grande invitée,
07:38 toujours en studio, la comédienne Fanny Ardant. Elle affiche cette semaine de ce très beau film
07:42 donc "Ma France à moi" tiré d'une histoire vraie. Vous incarnez Fanny Ardant, cette femme bourgeoise,
07:47 veuve qui décide donc d'accueillir un réfugié afghan chez elle. Ce rôle de grande bourgeoise,
07:52 mais à la fois très rebelle et anticonformiste. Bourgeoise punk d'ailleurs, dit leur réalisateur.
07:57 Est-ce qu'il vous correspond aussi ? Est-ce que vous êtes un petit peu retrouvée dans ce personnage ?
08:01 Mais moi déjà, je me suis toujours posé la question "Qu'est-ce qu'une bourgeoise ?"
08:05 Comment vous la définiriez, vous ? C'est une très bonne question. Pas facile à définir.
08:10 Non, non. Parce que j'avais l'impression que dans la nouvelle société, il y a les riches et les pauvres.
08:16 Mais que la bourgeoisie ne voulait plus rien dire. Est-ce que c'était une façon de s'habiller ?
08:21 C'est un peu restrictif. Est-ce que c'était une manière de s'exprimer ?
08:25 Vous voyez ? Donc pour moi, la bourgeoisie c'est comme si c'était la fin des années 50, 60, les années 70.
08:33 Mais il y a les riches et les pauvres, les possédés et les possédants.
08:36 Ce film, c'est une leçon d'ouverture, "Ma France à moi". "France", d'ailleurs, c'est le prénom du personnage.
08:44 Mais est-ce que ce film dit aussi quelque chose de notre pays aujourd'hui, du défi de l'ouverture aux autres ?
08:51 Moi, je pense que, curieusement, on ne peut pas parler d'un pays. Jamais. On ne peut pas parler d'une nationalité.
08:57 Moi, j'ai toujours parlé de 1 + 1 + 1 + 1. Parce que si on disait "Les Français sont comme ça",
09:02 je suis sûre que vous ne vous reconnaîtrez pas. Vous auriez...
09:05 - Ça aussi c'est respectif, oui.
09:07 - Donc, je pense toujours qu'il y a autant d'intelligents que d'imbéciles. Il y a autant de généreux que de peureux.
09:14 Vous voyez ? Donc j'ai du mal... Alors, évidemment, on se retourne vers les politiciens. Qu'est-ce qu'ils sont prêts à faire ?
09:22 Alors, est-ce qu'ils ont tellement peur de perdre leur poste ? Ils vont écouter les gens, ils ne vont pas les écouter ?
09:27 C'est toujours ça. Donc, j'arrive pas à dire...
09:32 Par contre, je comprends très bien quand Benoît Cohen dit "Ma France à moi, voilà, c'est celle dont je rêve, c'est celle que je voudrais."
09:39 Le fait de ne pas avoir peur de l'inconnu, d'ouvrir son spectre.
09:46 - Justement, est-ce que ça a été facile de convaincre Gérald Darmanin de faire sa loi pile pour la France ?
09:51 (Rires)
09:52 - Parce que c'est quand même une bonne promo.
09:54 - Génial.
09:56 - Eh oui, il est fort.
09:58 - Hazard du calendrier.
10:00 - Justement, est-ce qu'on a à apprendre de ce personnage de réfugié afghan ?
10:03 Parce qu'on découvre qu'il est un peu gêné dans ce film face à l'hyperconsommation, face à nos liens distendus.
10:09 Tout ça, ça dit quelque chose de notre société aussi ?
10:11 - Oui, parce que c'est comme dans "Candid" de Voltaire, c'est-à-dire que tout l'étonne.
10:16 Et que justement, quand lui, il a bravé et tout.
10:19 Et il dit, un jour je l'ai entendu dire dans un interview avec moi, qu'il avait commencé par "Vienne" et qu'il n'aimait pas.
10:25 Pourtant, on pourrait dire "Tous les Européens sont pareils", c'est pas vrai.
10:29 Puis il y a la magie d'une ville.
10:31 Tout le monde rouspète sur Paris, c'est quand même...
10:33 Vous voyez, tout ce que ça...
10:35 Dès qu'on dit Paris, on ne peut pas définir ce qu'est Paris.
10:40 Parce que c'est trop disparate.
10:42 Et qu'il y a trop de communautés différentes et d'ouvertures différentes.
10:46 Donc, je pense que c'est toujours intéressant de voir le regard d'un outsider.
10:52 - Fanny Ardent, vous êtes donc à l'affiche cette semaine de "Ma France à moi".
10:56 C'est un nouvel exemple assez frappant de votre envie de toucher à tous les gens de cinéma.
11:00 Vous jouez avec, et pour des réalisateurs de renom, mais aussi dans des productions parfois extrêmement modestes, dans le bon sens du terme.
11:06 Il y a du drame, il y a de la comédie. On a l'impression qu'après 40 ans de carrière, et on l'entend là aussi, votre appétit, il est toujours intact.
11:13 - Ah oui, moi j'ai toujours dit que le jour où ça ne m'amuserait plus, je ne le ferais plus.
11:18 Parce que ce n'est pas un métier comme un autre, finalement.
11:21 Moi j'ai toujours pensé qu'être acteur, c'était d'avoir une sorte de feu sacré.
11:26 Et dès que le feu sacré serait éteint, alors, ciao !
11:31 - Et vous allez aussi, paraît-il, beaucoup au cinéma. D'ailleurs, sans forcément lire les critiques sur les films.
11:37 Avant, vous vous dites "je vais voir n'importe quoi".
11:39 Ça veut dire que vous avez ce plaisir, toujours enfantin, d'aller au cinéma, de découvrir le film ?
11:42 - Et je suis très bon public, en fait. - C'est vrai ?
11:45 - Non, parce que j'aime beaucoup de choses très différentes.
11:49 Et puis, comme en effet, je n'ai pas lu les critiques ou l'avis de messieurs et mesdames,
11:55 donc j'arrive vierge dans la salle obscure.
11:58 Et puis après, on peut être déçu, mais ça ne m'a jamais empêché de...
12:03 Un jour, j'entendais un mari qui engueulait sa femme parce qu'elle dit
12:07 "je vais une fois au cinéma et tu m'emmènes voir cette nullité"
12:11 et je disais "ben tant pis pour toi, mon vieux, t'as qu'à y aller".
12:13 Souvent, c'est comme un livre, ou c'est comme le théâtre.
12:17 Le fait de s'être ennuyée ou d'avoir refusé quelque chose n'altère en rien
12:22 le plaisir absolu de découvrir une histoire.
12:25 - D'ailleurs, c'est quoi les derniers films que vous êtes allés voir ?
12:27 - Moi, j'ai beaucoup aimé "Le Procès Goldman" de Cédric Caen.
12:32 En revanche, vous n'allez pas voir vos propres films ?
12:34 - Non. Ça y est, parce que la poudre est mouillée, je sais.
12:37 C'est ce qu'on va me raconter.
12:39 - Et même quand ça passe à la télé, vous ne les regardez pas ?
12:41 - Non.
12:42 - D'accord, la réponse est simple.
12:43 - Non, mais peut-être un jour je serai dans un asile.
12:45 Et là, peut-être je les découvrirai.
12:48 Je dirai "mais c'est qui, la fille ?"
12:50 - Alors, Fanny Ardant, on voudrait aussi évoquer avec vous
12:52 ce soir une actualité qui est particulière, délicate, sans doute même douloureuse.
12:55 Durant votre carrière, vous avez partagé l'affiche avec Gérard Depardieu.
12:58 Vous l'avez dirigée, vous le connaissez extrêmement bien.
13:01 Il y a eu ces images accablantes diffusées dans l'émission "Complément d'enquête".
13:04 S'affiche Julie, ses proches dénoncent une chasse à l'homme.
13:07 Est-ce que, tout simplement, vous êtes toujours son amie ?
13:10 Est-ce que vous lui apportez son soutien ?
13:12 - Oui.
13:13 Parce que moi, j'ai toujours dit, c'est pas comme si on l'a dit pour d'autres cas,
13:17 une fois qu'on a un ami, c'est comme si vous trahissez votre ami,
13:21 vous êtes une balance.
13:23 Et ça, c'est un terme en prison, justement.
13:25 C'est-à-dire qu'il faut rester fidèle aux gens qu'on aime.
13:28 Et puis surtout, à partir du moment où une accusation a été jetée sur lui,
13:34 je pensais que c'était un des piliers de la démocratie, la justice.
13:37 Et donc, la justice ne s'exprime plus, ce sont que la voix populaire.
13:42 Et moi, j'ai toujours pensé qu'une nouvelle société,
13:45 qui s'instaurait par la peur, était une société totalitariste.
13:50 Donc, à partir du moment où les gens qui se sentent visés,
13:53 et que vous savez que tout est business maintenant,
13:56 donc les productions ont peur, chacun a peur,
13:59 que cette personne dont on dit du mal porte atteinte au profit.
14:03 Donc, quand il y a, qui coexiste dans une société,
14:07 la vertu et le profit, on va vers quelque chose de dangereux.
14:12 Et moi, j'ai pensé toujours que la plus grande force d'un pays,
14:15 c'était la liberté, la diversité des opinions, les discussions, la dialectique.
14:21 Tandis que là, je peux dire comme Julie,
14:24 que ce qui se passe avec Gérard, c'est une mise à mort.
14:28 C'était pour... Voilà.
14:30 Donc, et moi, on me demande "Et alors, vous n'avez pas peur ?"
14:33 Non. Si on veut me radier des radars...
14:36 - Mais vous avez été surprise par ces images ?
14:39 Est-ce que vous avez reconnu Gérard Depardieu ?
14:41 - Mais moi, je ne regarde jamais la télévision, je n'écoute jamais la radio,
14:44 et je n'ai pas de réseau social.
14:46 - Vous n'avez pas vu ces images ? - Non.
14:48 Et puis, je ne me suis jamais instaurée en tant que juge.
14:54 Je pense que toujours, c'est très difficile de juger.
14:58 Il y a un côté "Quoi ? Vous êtes monsieur parfait ? Vous êtes madame parfaite ?"
15:03 Donc, il y a ce côté tribunal que je déteste.
15:07 Donc, si j'aime quelqu'un, je le défendrai.
15:11 - Pour terminer, Fanny Ardand, nous voudrions vous faire écouter un document qui date de 2020,
15:15 parce qu'il y a la tradition dans l'émission de ce qu'on appelle l'instant vintage.
15:18 Alors, ce soir-là, vous receviez le César du meilleur second rôle féminin pour la Belle Époque
15:23 de Nicolas Bedos, et voici ce que ça vous inspirait à l'époque.
15:26 - Je ne sais pas quoi penser des prix, mais au fond, je pense toujours à une récompense
15:37 comme une glace ou une gélate ou un jour de grande chaleur.
15:43 C'est très agréable, mais c'est éphémère.
15:45 C'est comme le bonheur, comme la joie ou le plaisir ou le pouvoir ou la gloire.
15:52 - Ça ne compte pas vraiment, les prix, les trophées, les honneurs, la postérité ?
15:56 - Non. - Pourquoi ?
15:59 - Parce que c'est enfantin.
16:02 Rappelez-vous à l'école, je ne sais pas si ça existe toujours, la distribution des prix.
16:07 - Oui, mais lui, il n'en avait jamais.
16:10 - Vous voyez que de toute une vie, qu'est-ce qu'on se souviendra ?
16:14 Sûrement pas de ça.
16:16 On se souviendra des grands chagrins, des grands bonheurs, des grandes joies.
16:20 Une pauvre récompense.
16:23 Ça fait plaisir sur le moment, mais ça ne démontre rien.
16:29 - Fanny Ardent, vous restez avec nous, "Ma France à moi" sort au cinéma demain.
16:32 C'est un très très beau film.
16:33 Vous êtes notre grande invitée dans la deuxième heure de RTL.
16:36 Bonsoir, l'émission continue avec vous.
16:38 Avec deux plaisirs coupables dans un instant, la cuisine et la musique.
16:42 La musique, tout d'abord, c'est la playlist de Steven Bellery.
16:44 Salut Steven ! - Bonsoir à tous.
16:45 - Qu'est-ce qu'on écoute ce soir ?
16:46 - Une rencontre avec une icône adulée aux Etats-Unis, Madame Doliparte.
16:50 - Waouh !
16:51 - Et puis la cuisine, c'est la guinguette d'Angèle Ferromax.
16:53 Salut Angèle !
16:54 - Bonsoir tout le monde.
16:55 Ce soir, on va faire des petites courges, toutes petites farcies.
16:58 Parfait pour les entrées de Noël et de fêtes.
17:01 - Des micro-courges.
17:02 Rtl. Bon travail.
17:04 [SILENCE]